In Sunshine or in Shadow ^

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Decouverte

Tommy avait installé sa fille dans la chambre d’amis avant de redescendre à la cuisine pour ranger un peu. Il n’avait pas envie de dormir pour le moment, il avait trop de choses en tête, trop de souvenirs. Il ne cessait de revoir sa sœur des années avant qu’elle n’entre au CBI, lorsqu’elle n’était encore qu’une jeune femme qui cherchait encore sa voie, une jeune femme avide de découvertes. Il se souvenait encore des soirs, lorsqu’elle rentrait à la maison, et qu’elle lui racontait des histoires, à lui, son petit frère. Il aimait tant ces moments passés avec elle et ses deux autres frères, il aurait tant voulu que cette époque dure toujours, qu’ils soient heureux ensemble pour toujours. Mais les choses avaient bien changé depuis, sa sœur avait intégré le CBI, ses deux frères étaient partis sans donner de nouvelles et lui avait eut une fille. Annie était peut-être un accident, mais elle était sa plus belle réussite et il ne voudrait pour rien au monde la perdre.

Des bruits de pas dans l’escalier l’informèrent que Patrick Jane descendait le rejoindre. Patrick Jane. Au début, il ne l’avait pas beaucoup aimé, il était celui qui rendait la vie impossible à sa sœur, celui pour qui elle prenait tous les blâmes. Mais pourtant, tout au long de ces années, elle l’avait gardé dans son équipe, avait continué à le protéger et le faisait encore aujourd’hui. Elle était en train de mourir, elle s’éteignait peu à peu mais pourtant elle continuait de penser à lui. Tommy savait que le traitement qu’elle prenait ne la sauverait pas, qu’au contraire il l’affaiblissait. Mais elle continuait car elle voulait s’assurer qu’il irait bien après sa mort, tout comme sa famille. Cette femme était extraordinaire et il était fier d’être son frère.

Le jeune homme se tourna et fit face au mentaliste dont les yeux brillaient encore de larmes. Il avait passé plus de deux heures avec Teresa, à la consoler, à lui faire comprendre qu’eux deux c’était possible, malgré la maladie, malgré cette menace de mort au dessus de la tête de la jeune femme. Il les avait entendu, sans vraiment les écouter, mais entendre sa sœur pleurer, il avait eu envie, besoin, de savoir que tout irait bien pour elle. Et maintenant, Jane était là, Teresa devait certainement dormir. Tommy prit donc place à côté de lui, sa tasse de café à la main.

-“ Un café ?” proposa-t-il au blond qui sourit, “ Ah, j’avais presque oublié, vous ne buvez que du thé. Je vais en préparer.”
-“ Laissez” le coupa Jane dans son élan en posant une main sur son bras, “ je m’en charge.”
-“ Ouais, je crois que c’est mieux que vous le fassiez vous-même” rigola Tommy, “ Teresa m’a dit que vous étiez assez difficile avec le thé.”
-“ Pas difficile, perfectionniste” rectifia Jane en levant un doigt devant lui, “ ce n’est pas la même chose et je peux vous assurer que Teresa connaît parfaitement la façon de me préparer le thé.”
-“ Vous savez, puisque nous sommes amenés à nous voir souvent, on pourrait peut-être oubliez le vous ?” La proposition de Tommy ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd.
-“ Je pense que puisque je suis à présent avec ta sœur, ce serait en effet une bonne idée” approuva Jane.
-“ Alors ? Et Teresa, comment va-t-elle ?”
-“ Elle dort pour le moment, mais il va falloir la réveiller d’ici une petite heure pour son traitement, ensuite il faudra l’aider pour sa douche.”
-“ Tu sais absolument tout sur son emploi du temps à ce que je vois.”
-“ Je tiens à ce que tout se passe pour le mieux pour elle, je ne veux pas qu’elle souffre plus que ce n’est déjà le cas.”
-“ Moi non plus je n’aime pas la voir souffrir. Et quand je pense qu’elle n’a rien dit à nos frères, ils vont lui en vouloir quand ils vont l’apprendre.”
-“ On ne peut pas dire qu’ils soient vraiment présents dans sa vie, donc je ne pense pas qu’ils aient des choses à dire.”
-“ Ce sont quand même nos frères” s’emporta Tommy, “ tu ne peux pas leur interdire de voir Teresa, ils ont le droit de prendre de ses nouvelles et de profiter d’elle avant qu’il ne soit trop tard.”
-“ C’est vrai, je ne peux pas les en empêcher” reconnu-t-il, “ mais je n’ai pas envie de voir souffrir Teresa et je pense que ce sera le cas si jamais ils viennent maintenant et qu’ils s’apitoient sur son sort. Elle n’aime pas la pitié, tu devrais le savoir.”

Tommy garda le silence un moment, Jane avait raison, ce serait peut-être une mauvaise idée. Mais pouvait-il garder le silence, avait-il le droit de leur interdire de voir leur propre sœur alors qu’elle allait mourir ? Le jeune homme voyait bien que tout ce que voulait Jane était de protéger sa sœur, qu’il ne voulait que son bien. Alors il décida de ne pas les appeler, qu’il laisserait Teresa choisir si elle voulait ou non les tenir au courant. Si elle ne le voulait pas, alors il respecterait sa décision. C’était tout ce qui lui restait à présent et il ne voulait pas lui retirer ça.

Jane s’était levé entre temps et se trouvait maintenant dans le salon, devant une étagère sur laquelle se trouvaient des cadres photos de la famille Lisbon à diverses époques. Il était émerveillé par la beauté de Teresa lorsqu’elle était enfant, si souriante, si heureuse. Il ne l’avait pas souvent vu sourire vraiment, jamais aussi heureuse que sur ces photos et il sentit son cœur se serrer. Elle était si belle lorsqu’elle souriait, ses yeux brillant, ses lèvres si rouges, on aurait dit Blanche-Neige avec son teint pale et ses cheveux bruns. Elle était magnifique à cette époque, mais elle l’était tout autant aujourd’hui, peut-être même plus. Sa maladie n’enlevait rien à son charme et même si elle n’avait plus de cheveux, même si elle était maigre, elle n’en restait pas moins belle à ses yeux.

Le mentaliste détailla chaque photos, découvrant ainsi un peu de la vie de la jeune femme, comme lorsqu’elle lui avait montré ses albums et qu’il en avait apprit plus sur elle. Il aimait en savoir toujours plus sur cette femme, ce qu’elle aimait, ce qu’elle avait fait dans sa vie, comment elle avait vécu lorsque ses deux parents étaient encore de ce monde. Parfois il l’enviait d’avoir put connaître sa mère, car lui n’avait pas eut cette chance. Il ne savait rien de cette femme, ni son nom, ni où elle était partie, ni même pourquoi. Mais connaissant son père il pouvait comprendre un peu son départ, ce qu’il ne comprenait pas c’était pourquoi elle ne l’avait pas emmené avec elle, pourquoi elle l’avait laissé avec lui, cet homme qui ne l’aimait pas.

Mais ce soir n’était pas le bon moment pour penser à ça, il avait mieux à faire, quelqu’un à voir qui allait bientôt ouvrir les yeux et se demander où il était passé. Depuis deux jours, il découvrait une nouvelle facette de Lisbon, il la découvrait comme il n’avait jamais pensé la voir un jour. Il avait avec lui une femme aimante, une femme affectueuse qu’il ne voulait pas perdre. Il savait que la maladie était déjà bien avancée, qu’elle n’avait aucune chance de s’en sortir, les médecins avaient été clairs sur ce point. Mais malgré tout, il voulait y croire, il voulait croire qu’elle gagnerait, qu’elle s’en sortirait. Il ne pouvait pas en être autrement, il refusait cette possibilité. Il l’aimait trop pour la voir mourir, il ne supporterait pas de la perdre elle aussi, ce n’était pas acceptable. Il savait pourtant qu’il avait tort d’espérer, que c’était s’ajouter des souffrances inutiles. Mais il ne pouvait pas aller contre son cœur, il ne pouvait plus. Il avait tenté tout au long de ces années à travailler avec elle, de faire taire ses sentiments, de les ignorer. Mais aujourd’hui, alors qu’il était sur le point de la perdre, il se rendait compte qu’il n’aurait jamais dut faire ça.

Jane retourna dans la cuisine, posa sa tasse dans l’évier, salua Tommy et monta l’escalier pour rejoindre Teresa. Il ignora le regard curieux du jeune homme, il lui parlerait plus tard. Il savait qu’ils avaient encore des choses à se dire, mais pour le moment la seule chose importante, la seule chose qu’il voulait était de retrouver Teresa, de la prendre dans ses bras et de dormir près d’elle. Il sourit à cette pensée, il n’avait plus eu ce genre d’envie depuis si longtemps qu’il se surprenait à encore les avoir. Tout cela était nouveau pour lui, il était encore dans sa phase d’adaptation mais il s’y faisait assez vite.

Il entra dans la chambre, refermant la porte en silence et avança jusqu’au lit où il vit Teresa tourner pour lui faire face, mais les yeux toujours clos. Elle avait retiré sa perruque et avait mis un foulard sur sa tête. Il savait qu’il ne tiendrait pas toute la nuit, mais il savait aussi qu’elle avait honte de son apparence, même si lui la trouvait belle, avec ou sans cheveux. Il se pencha au dessus d’elle et vint poser un baiser sur son front, ce qui la réveilla. Elle ouvrit les yeux, sourit en le voyant au dessus d’elle et se redressa pour venir rencontrer ses lèvres pour un tendre baiser qui s’intensifia bien vite. La jeune femme passa ses bras autour du cou de son consultant, l’attira à elle et se retrouva sur le dos, le blond couché sur son corps. Elle apprécia le poids sur elle et le serra encore plus, si cela était possible.

Jane passa ses mains le long du corps de la jeune femme, découvrant ainsi ce qu’il n’avait jamais imaginé pouvoir toucher un jour. L’une de ses mains trouva son chemin sous le T-shirt de la jeune femme, entrant en contact avec la peau si douce de son ventre et il la sentit frémir sous ses doigts. Ses lèvres quittèrent celles de Teresa pour descendre dans son cou, où il s’appliqua à déposer de tendres baisers. Il sentit les mains de Lisbon quitter son cou et se faire un chemin dans son dos, jusqu’à trouver la barrière de son pantalon. Mais alors qu’elle passait ses mains devant, attrapant la boucle de sa ceinture, le bip de son réveil retentit, les stoppant dans leurs ébats.

-“ C’est l’heure de prendre ton traitement Teresa” souffla Jane en se redressant pour aller chercher les médicaments.
-“ Toujours au mauvais moment” marmonna la jeune femme, mécontente.
-“ Tu es fatiguée Teresa, ce n’était pas une bonne idée de toute façon.”
-“ Pourquoi ? Tu ne veux pas de moi ?” Sa voix était triste, elle avait une boule dans la gorge.
-“ Détrompe toi, j’ai envie de toi, mais je ne veux pas que tu te fatigue” la rassura-t-il, -“ nous avons le temps pour ça.”
-“ Justement non, nous n’avons pas de temps.”
-“ Teresa… Je sais que tu a peur, que tu crois que tu vas mourir, mais je te le redis, j’ai confiance, tu vas survivre.”
-“ Et si ce n’était pas le cas ? Et si je mourrais vraiment ?”
-“ Je refuse de t’entendre dire ça Teresa” s’énerva presque Jane en s’approchant d’elle. “ Je refuse de te voir perdre espoir.”
-“ Mais comment je pourrais en avoir Patrick ? Dis-le moi, comment ?”
-“ Je ne sais pas, mais ce que je sais c’est que je t’aime trop pour te voir abandonner.”

Le silence retomba soudain dans la pièce, Lisbon avait les yeux grand ouverts, surprise par ce qu’elle venait d’entendre. Jane venait de dire Les mots, ces mots que personne ne lui avait jamais dit, ces mots qu’elle ne pensait jamais entendre, surtout pas de la part de Patrick Jane. Cet homme qui avait tant souffert au court de sa vie, cet homme qui avait perdu toute sa famille, qui se le reprochait encore, qui avait juré de la venger. Elle savait qu’il lui faudrait du temps avant d’aimer vraiment une femme, elle savait aussi qu’il l’aimait mais qu’il lui faudrait encore plus de temps avant de le lui dire. Et il venait justement de le faire, il lui avait dit et elle avait encore du mal à y croire.

Jane n’en menait pas plus large. Il venait de lui dire qu’il l’aimait, il ne l’avait dit à personne d’autre qu’Angela et ne pensait pas le dire un jour à quelqu’un d’autre. Mais voilà, c’était Teresa, il l’aimait et il avait si peur de la perdre que les mots étaient sortis tous seuls, naturellement. Il n’était pas certain que le moment soit le bon, mais qu’importe. Ce qui était fait était fait, il ne pouvait pas les reprendre et de toute façon il ne le voulait pas. Il voulait qu’elle sache, il avait besoin qu’elle sache. Restait à présent à savoir comment elle allait réagir à sa confession. Il savait que la jeune femme n’avait pas l’habitude des sentiments, qu’elle s’efforçait de garder un maximum de distance entre elle et les gens qui pouvaient l’aimer. Et ce soir, elle était face à l’une de ses plus grandes peurs et Jane ne savait pas quoi faire.

Elle ne bougeait plus, elle ne disait pas un mot et pourtant dans son corps comme dans son cœur c’était une tout autre histoire. Lisbon avait envie de lui dire la même chose, elle avait besoin qu’il le sache, mais elle avait peur. Qu’adviendrait-il ensuite ? Elle ne le saurait jamais en restant assise là, en silence alors que les yeux de Jane la suppliaient de dire ou faire quelque chose. Alors elle se décida, elle n’avait plus rien à perdre. Lisbon se leva, se plaça face à Jane et leva une main qu’elle posa sur sa joue. Elle planta son regard dans le sien tout en avançant son visage vers celui du mentaliste. Elle ne s’arrêta qu’une fois à quelques millimètres du sien.

-“ Je t’aime aussi Patrick” souffla-t-elle contre ses lèvres avant de l’embrasser.

Le baiser ne dura pas bien longtemps, mais juste assez pour faire naître en chacun d’eux d’étranges sensations de bien être. Ce n’était pas la première fois qu’ils s’embrassaient, mais cette fois était différente, ils étaient conscients des sentiments de l’autre et cela ajoutait à l’apaisement de leur cœurs. Ils se séparèrent mais restèrent front contre front, les yeux clos.

-“ Tu devrais prendre tes médicaments et te reposer” dit alors Jane.
-“ Tu as raison” approuva Lisbon. “ Mais tu viens avec moi te coucher” ajouta-t-elle.
-“ Je pense que ce n’est pas une bonne idée Teresa, tu dois vraiment te reposer.”
-“ Et je n’arriverais à le faire qu’avec toi contre moi.”
-“ Alors c’est d’accord.”

Ils se sourirent, puis Jane donna les pilules à Lisbon qui les prit sans le quitter des yeux. Ils allèrent ensuite se coucher, s’endormant l’un contre l’autre.




Tommy avait préparé le petit déjeuner pour toute la famille et à présent ils se trouvaient tous sur le canapé, savourant le fait d’être ensemble. Lisbon n’était attendue à l’hôpital que dans l’après-midi, son médecin lui laissant le temps de se préparer avant de passer les prochaines semaines dans une chambre d’hôpital, seule loin de sa famille. Lisbon était assise contre Jane dont le bras lui entourait les épaules et Annie se trouvait sur le sol contre ses jambes. Tommy avait prit place sur le fauteuil à côté d’eux et tous profitaient des quelques heures qui leur restaient.

-“ Il va falloir se préparer Teresa” annonça Tommy.
-“ Je sais, mais j’ai envie de rester encore un peu avec vous tous dans le salon” bouda la jeune femme comme une petite fille.
-“ Tu en auras encore l’occasion ne t’inquiète pas” la rassura Jane. “ Je serais avec toi à chaque instant et Tommy et Annie viendront tous les jours.”
-“ Je ne veux pas que vous passiez tous autant de temps à l’hôpital, vous avez des choses à faire.”
-“ Rien d’aussi important que toi tante Reese” sourit Annie.
-“ Détrompe toi ma grande, il va falloir que tu retourne en cours.”

La jeune fille fit la grimace aux paroles de sa tante. Elle n’aimait pas aller en cours, pas qu’elle n’aimait pas les études, mais en ce moment elle voulait passer le plus de temps possible avec sa tante et tant pis si elle prenait du retard dans ses études. Pourquoi avait-elle une tante qui pensait toujours à tout ? Mais d’un autre côté, elle était heureuse de l’avoir, de la savoir si intéressée par son avenir. C’était plus que sa propre mère faisait pour elle. Alors, pour faire plaisir à sa tante, Annie décida qu’elle retournerait à l’école et qu’elle travaillerait dur afin de devenir un jour comme la grande Teresa Lisbon.

L’adolescente se redressa et vint poser un bisou sur la joue de sa tante avant de monter dans sa chambre. Les adultes la regardèrent partir sans comprendre, mais elle était jeune, c’était une fille. Qui pouvait savoir ce qui pouvait bien lui passer par la tête en ce moment. Mais elle redescendit bien vite pour s’asseoir lourdement sur le canapé, de l’autre côté de sa tante, un dossier à la main.

-“ C’est quoi ?” demanda Lisbon.
-“ C’est un dossier d’inscription pour un lycée pas très loin” expliqua-t-elle. “ Je l’ai depuis quelques jours si tu veux savoir, je me le suis fait envoyer quand papa m’a dit qu’on allait s’installer chez toi.”
-“ Tu avais déjà prévu de reprendre tes études ?” S’étonna Tommy, un immense sourire sur le visage.
-“ Ben en fait, je n’étais pas sûre de le vouloir, mais si ça tient à cœur à tante Reese, alors je le ferais.”
-“ Si tu savais comme je suis heureuse de t’entendre dire ça Annie” sourit Lisbon en serrant sa nièce dans ses bras.

Jane et Tommy sourirent en les voyant ainsi, dans les bras l’une de l’autre et, d’un accord visuel, ils se levèrent, se dirigeant vers l’escalier.

-“ Vous allez où ?” demanda Lisbon en levant la tête.
-“ Je vais préparer ton sac” répondit Jane, “ reste ici avec Annie.”
-“ Tu en es sûr ? Je peux le faire moi-même tu sais.”
-“ Certain.”

Puis, les deux hommes montèrent l’escalier, Tommy allant dans la chambre de sa fille et Jane dans celle de Teresa. Il alla prendre un sac dans l’armoire, commença à faire le tri dans ce que pourrait bien avoir besoin la jeune femme et trouva facilement. Il la connaissait bien, il savait ce qu’elle aimait porter et il prépara donc son sac. Puis, il alla dans la salle de bain prendre son nécessaire de toilette avant de revenir dans la chambre. Alors qu’il allait partir, il se souvint d’avoir vu Lisbon écrire dans un carnet la veille au soir. Il décida donc de le mettre dans le sac avec le reste de ses affaires, elle aurait certainement envie d’écrire à l’hôpital. Il marcha jusqu’à la table de nuit, ouvrit le tiroir et trouva le carnet de la jeune femme. Il le prit dans les mains, le retourna et resta sans voix en voyant la photo qui se trouvait sur la couverture. C’était une photo d’elle avec lui, souriant, heureux. Il ne se souvenait même pas de quand elle datait, mais il sourit en voyant que Lisbon l’avait collée sur son journal intime.

Le mentaliste sécha une larme qui avait glissé sur sa joue, mais ne rangea pas le carnet dans le sac de Lisbon. Il était curieux, il savait que ce qu’il allait faire était mal, mais il avait envie, besoin, de savoir. Alors il reposa le carnet à sa place dans l’idée de revenir et de savoir ce qu’il y avait dedans. Il espéra que Lisbon ne l’apprendrait pas, elle ne le lui pardonnerait jamais, de ça il pouvait en être certain. Il sortit ensuite de la chambre et redescendit rejoindre la jeune femme et sa nièce. Ils attendirent quelques minutes encore que Tommy arrive puis, tous ensemble, ils sortirent de l’appartement.

Pendant qu'Annie et son père montaient dans la voiture, Teresa s’arrêta sur le pas de la porte, se retourna vers l’intérieur et soupira. Elle laissa son regard se perdre dans la pièce, s’imprégnant des souvenirs qu’elle avait ici. Elle ne reviendrait certainement jamais dans cet appartement, elle allait peut-être mourir à l’hôpital, alors elle voulait garder l’image de cet endroit, ce lieu où elle avait passé tant d’années. En fermant les yeux, elle pouvait presque se revoir le jour de son emménagement, lorsqu’elle venait juste d’arriver de San Francisco, encore jeune toute jeune dans le métier d’agent de police. Elle pouvait également se revoir tous les soirs où elle était restée sur son canapé à réfléchir. La plupart du temps, c’était à cause de Jane et d’une de ses bêtises. Elle se revit aussi le jour où Jane l’avait hypnotisé pour l’aider à être innocentée du meurtre dont on l’accusait. Elle avait tant de souvenirs ici, des bons comme des mauvais.

Jane posa sa main sur son épaule, la sortant de ses rêveries et elle lui sourit. Elle ferma la porte à clé, les lui donna puis prit sa main dans la sienne.

-“ Allons-y” souffla-t-elle.

Le couple rejoignit Tommy et Annie dans la voiture, Jane s’installant à l’arrière avec Lisbon dont il tenait toujours la main. Il l’observa un moment, s’imprégnant de l’image de la jeune femme. Elle était malade, ça pouvait se voir sur son visage, mais il la trouvait néanmoins magnifique et il se pencha vers elle pour lui voler un baiser qu’elle lui rendit avec joie. La voiture démarra et tous prirent la route de l’hôpital.

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Une raison de se battre

Allongée dans son lit, Lisbon pensait à sa vie, à tout ce qui avait changé ces dernières semaines, depuis qu’elle avait apprit pour sa maladie. Au début elle avait eut peur, si peur qu’elle n’avait rien voulut dire à personne, ne voulant pas se montrer faible face aux autres. Elle avait toujours eut l’habitude de tout faire par elle-même, de ne compter que sur elle. Mais elle avait bien dut se rendre à l'évidence, elle ne pouvait pas, elle avait besoin d’aide. Pour commencer, Grace lui avait proposé de l’aider et, même si cela la mettait mal à l’aise, elle avait accepté. Elles étaient devenues amies, se confiant l’une à l’autre. Puis, Jane avait découverte la vérité et tout avait basculé. Elle avait voulut le protéger en gardant le silence, pensant que c’était la meilleure chose à faire. Mais elle s’était lourdement trompée, elle le savait maintenant. Il était un homme si doux, si gentil, il avait été là pour elle depuis qu’il savait. Non, même avant de savoir, il s’était montré attentif à elle, attentif à ses besoins. Il avait vu qu’elle n’allait pas bien et avait toujours cherché à lui venir en aide, même si elle l’avait rejeté au début.

Cela faisait deux semaines qu’elle était à l’hôpital aujourd’hui, deux semaines et elle ne se sentait pas mieux. Elle se sentait encore plus mal, elle sentait que la maladie gagnait du terrain. Jane était toujours si confiant, il croyait toujours qu’elle allait guérir, qu’elle allait se remettre et qu’ils pourraient enfin être heureux ensemble. Elle voulait tellement y croire, elle ne s’était jamais sentie aussi bien qu’elle lorsqu’il la prenait dans ses bras, qu’il la serrait fort contre lui. Si Jane n’avait pas été là, alors elle ne serait probablement plus de ce monde. Elle n’aurait pas eut la force de continuer le combat, de se donner la peine de survivre. Mais il était là, il était dans sa vie et, elle devait bien l’admettre, elle commençait à revoir son jugement. Et si Jane avait raison d’y croire, et si elle allait vraiment guérir, qu’importe ce que disent les médecins.

Aujourd’hui, Jane n’était pas encore venu et elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. Avec lui, tout pouvait arriver, il avait tendance à s’attirer des ennuis. Mais il n’était pas seul, il avait l’équipe avec lui et il ne risquait rien. Elle se souvenait encore, quelques semaines plus tôt, il avait dit ne pas pouvoir travailler sans elle, ne pas vouloir travailler sans elle. Mais elle avait réussi à lui faire changer d’avis, à lui faire comprendre qu’elle serait là pour l’accueillir. Après maintes discussions, il avait fini par admettre qu’il s’ennuierait un peu trop à ne rien faire à l’hôpital. Donc, depuis deux semaines, il avait reprit le travail et n’oubliait jamais de passer la voir après sa journée. Et normalement, il aurait déjà dut être là, l’heure était même passé, l’heure à laquelle il arrivait toujours. Peut-être avait-il était retenu par une affaire, il arrivait simplement plus tard.

Ne supportant plus d’être couchée à ne rien faire, la jeune femme se leva, difficilement, mais elle y arriva. Elle avança vers la porte, l’entrouvrit légèrement et des voix se firent entendre. Les infirmières parlaient, accoudées au comptoir de l’accueil. Lisbon reconnut l’une d’elle, celle qu’elle n’appréciait pas beaucoup. Il y avait aussi la chef des infirmières, la sympathique Naomi.

-“ Je me demande encore ce qu’il fait avec elle” dit la nouvelle.
-“ Tu n’as pas à te demander ce genre de chose, Laetitia” la sermonna Naomi. “ Tu n’as pas à te mêler des histoires des patients.”
-“ Mais il suffit de le regarder” continua-t-elle, “ il est beau comme un Dieu, il est gentil, il est tout ce qu’une femme peut rêver avoir.”

Lisbon reconnaissait bien Jane dans les paroles de la femme. Il était tout ce qu’elle venait de dire, et bien plus encore. Jane était vraiment l’homme parfait, à l’écoute de ses moindres besoins et elle ne l’échangerait pour rien au monde.

-“ Et il faut la regarder elle” reprit Laetitia, “ elle est faible, malade et, si j’en crois son dossier, elle ne va pas mieux du tout. Je dirais même qu’elle pourrait partir à tout moment.”

Le cœur de Lisbon fit un bon dans sa poitrine. Comment ça elle pouvait partir à tout moment ? Elle ne pouvait pas mourir maintenant, elle ne pouvait pas quitter ce monde, quitter Jane. Elle ne voulait pas mourir, pas maintenant qu’elle connaissait enfin le bonheur d’être aimée, pas maintenant qu’elle avait enfin la chance d’avoir ce qu’elle avait toujours envié sa mère. Jane était l’homme que son cœur avait choisi et elle ne voulait pas le perdre. Mais, et si les mots de l’infirmière étaient vrais ? Et si elle allait vraiment mourir ? Ne supportant plus ce qu’elle entendait, la jeune femme ouvrit en grand la porte de sa chambre, passa devant les infirmières auxquelles elle n’adressa même pas un regard et continua son chemin. Elle entendit Naomi l’appeler, mais elle l’ignora et continua son chemin. Elle ne voulait plus les voir, elle ne voulait plus les entendre. La seule chose qu’elle voulait c’était de ne plus jamais voir personne, être seule et mourir en paix.

Lisbon marcha jusqu’à l’ascenseur, y monta lorsqu’il arriva et appuya sur un bouton. Elle se laissa tomber contre le mur au fond de la cabine et attendit qu’il arrive à sa destination. Elle sortit ensuite, monta un escalier, ouvrit une porte et se retrouva sur le toit du bâtiment. L’air frais lui donna des frissons, mais elle les ignora et continua de marcher. Elle ne s’arrêta que lorsqu’elle se retrouva au bord et là seulement, elle se laissa tomber au sol, pleurant toutes les larmes de son corps. Elle avait sentit qu’elle n’allait pas mieux, mais elle avait crut que ce n’était que passager, que ça passerait. Mais non, l’infirmière connaissait son travail mieux qu’elle, si elle disait qu’elle allait mourir, alors ce devait être le cas. Mais, et Jane ? Qu’allait-il devenir sans elle ? Bien sur Tommy et Annie étaient toujours là, ils venaient même la voir aussi souvent que possible. Mais Annie allait en cours maintenant, elle ne pouvait plus venir aussi souvent qu’elle le voulait. Et Tommy s’était trouvé un travail, pas un super boulot, mais au moins il s’occupait et il semblait s’en contenter.

La jeune femme ramena ses jambes contre son corps, posa sa tête sur ses genoux et pleura, encore et encore. Elle avait eut envie de se battre, de le faire pour lui, pour Patrick Jane. Mais aujourd’hui, elle savait qu’elle n’était qu’un fardeau pour lui, qu’elle ne faisait que lui gâcher la vie, qu’elle le retenait prisonnier auprès d’elle alors qu’il pourrait avoir tellement mieux qu’elle. Jusqu’à maintenant elle avait crut qu’elle pourrait y arriver, qu’avec son soutien, celui de sa famille et de ses amis, elle pourrait s’en sortir. Mais les paroles de l’infirmière ne faisaient que tourner en boucle dans sa tête.


Jane arriva avec déjà une demi-heure de retard et il savait que Lisbon devait s’inquiéter. Elle était toujours inquiète lorsqu’il était en retard, même de quelques minutes, à croire qu’elle avait une montre dans la tête. Mais pour se faire pardonner, il lui avait ramené une grenouille en papier, comme des années plus tôt lorsqu’il l’avait tenu à l’écart de l’affaire où il avait voulu prouver qu’il pouvait résoudre une affaire seul. Ce jour là, il lui avait apporté le sourire, rien qu’avec un bout de papier, alors pourquoi pas ce soir ? Ça marchait toujours, et il aimait tant la voir sourire. Il traversa ce couloir qu’il connaissait si bien et qu’il avait apprit à aimer au lieu de détester, car il le conduisait à la femme qu’il aimait.

Le mentaliste arriva devant la chambre de Lisbon, il prit une grande inspiration, prêt à se faire disputer et ouvrit la porte. Mais il perdit son sourire lorsqu’il trouva la pièce vide, sans trace de Lisbon. Il avança dans la chambre, posa la grenouille sur la table de nuit et ressortit aussitôt, se dirigeant vers l’accueil dans l’espoir que quelqu’un pourrait le renseigner.

-“ Naomi, savez-vous où se trouve Teresa ?” demanda-t-il à l’infirmière.
-“ Oh, monsieur Jane, justement nous la cherchons partout” s’exclama la jeune femme.
-“ Comment ça vous la cherchez ?” S’inquiéta-t-il aussitôt.
-“ Elle a surprit une conversation entre Laetitia et moi et… Laetitia na pas été tendre et votre amie est partit.”
-“ Depuis combien de temps est-elle partie ?”
-“ Je dirais dix minutes, pas plus.”
-“ Vers où est-elle allée ?”
-“ Elle a prit l’ascenseur, mais personne ne la vue en descendre et elle était seule dans la cabine. Je n’ai pas eu le temps de monter avec elle avant que les portes ne se ferment.”
-“ Je crois savoir où elle est” dit-il soudain.

Puis il partit en courant, ne s’occupant plus de Naomi, ni de personne d’autre. Si elle était comme lui, alors il n’y avait qu’un seul endroit où il pourrait la trouver. Il monta l’escalier en courant et arriva rapidement au dernier étage dont il ouvrit la porte en grand. Il chercha du regard avant de tomber sur la forme immobile de la jeune femme et il courut vers elle. Il se laissa tomber à genoux, lui attrapa le visage de ses mains et le releva vers elle.

-“ Teresa ? Teresa tu m’entends ?” demanda-t-il, inquiet.
-“ Patrick ? Que fais-tu ici ?”
-“ Je te cherchais Teresa, et toi, que fais-tu là ?”
-“ J’avais besoin de réfléchir.”
-“ Et tu ne pouvais pas le faire dans ta chambre ?”
-“ Non je ne pouvais pas.”
-“ Et quel est le sujet de tes réflexions ?”

Elle baissa la tête, elle ne pouvait pas lui dire. Comment prendrait-il le fait qu’elle ne se remettait pas aussi bien qu’il le pensait ? Non, elle ne pouvait pas, elle n’avait pas le droit. Mais le pire, c’est qu’il continuait d’y croire, il se berçait d’illusion et elle ne pouvait pas le laisser continuer. Elle releva les yeux vers lui, brillant de larmes.

-“ Nous ne pouvons pas continuer Patrick” souffla-t-elle.
-“ Continuer quoi ?”
-“ Nous deux, nous ne pouvons pas continuer.”
-“ Mais pourquoi ? Tu n’es pas bien avec moi ?”
-“ Si mais… Ecoutes Patrick tu perds ton temps avec moi alors qu’il y a tant d’autres femmes avec qui tu pourrais être.”
-“ Mais je ne veux pas toutes ces autres femmes, c’est toi que je veux Teresa, toi et personne d’autre.”
-“ Mais je meurs Patrick, je ne vais pas mieux, mon état empire.”
-“ Qui a dit ça ?”
-“ C’est… l’infirmière.”
-“ Tu veux parler de Laetitia ?”
-“ Oui, je crois que c’est elle.”
-“ Oh Teresa, il ne faut pas l’écouter. Cette femme n’a euy de cesse de me tourner autours depuis le jour où nous nous sommes rencontré.”
-“ Tu devrais tenter ta chance alors” siffla-t-elle, blessée.
-“ Mais ce n’est pas elle que je veux Teresa, c’est toi que j’aime.”
-“ Patrick…”
-“ Non Teresa. Ecoutes, je sais que tu as peur, je sais que la maladie ne part pas aussi bien que nous le voudrions, mais tu n’es pas encore morte et ça n’est pas pour maintenant.”
-“ Comment peux-tu en être aussi certain ?”
-“ Parce que j’ai confiance en toi et je sais que tu vas te battre.”
-“ Et si je ne voulais plus me battre ?”
-“ Alors je te donnerais l’envie de le faire.”
-“ Et comment vas-tu faire ça ?”

Au lieu de lui répondre par des mots, Jane se pencha vers elle et posa ses lèvres sur les siennes. Le baiser était tendre, doux, amoureux et il lui attrapa les joue pour la rapprocher au mieux de lui, sentant son sourire sous ses lèvres. Lisbon se colla à lui, passant ses mains dans ses boucles blondes. Peut-être que finalement il avait trouvé le bon moyen de lui faire changer d’avis, le fait de l’embrasser ainsi, de la toucher ainsi, d’une façon si douce, si tendre. Elle le sentit se lever et elle suivit le mouvement pour se retrouver aussitôt dans ses bras, ses pieds ne touchant plus le sol.

-“ Patrick” gémit-elle.
-“ Si tu te bats avec moi… alors tu auras… bien plus” parvint-il à articuler entre deux baisers.
-“ C’est du chantage ça” sourit-elle.
-“ Oui. Ça fonctionne ?”
-“ A ton avis ?”

Et elle plongea de nouveau sur ses lèvres, se plaquant contre lui comme si sa vie en dépendait, ce qui était tout à fait le cas en ce moment. Elle aurait tant voulu pouvoir lui donner plus, mais elle le pourrait, si elle se battait, alors elle le pourrait. Ce ne serait pas facile, elle aurait encore des moments comme ça, où la peur reprendrait le dessus. Mais avec l’aide de Jane elle y arriverait, pour un avenir ensemble, elle ferait des efforts.

Le mentaliste descendit l’escalier, Lisbon toujours dans ses bras et la ramena dans sa chambre où il l’installa dans son lit. Il aurait voulu rester avec elle, se coucher dans le lit comme il avait prit l’habitude de le faire. Mais il avait quelque chose à régler, une personne à voir. Il ne supportait pas que qui que ce soit fasse du mal à Lisbon. Il n’avait pas l’habitude de la voir se laisser aller comme ça, d’écouter ce que disaient les gens sur elle. Mais elle n’était plus vraiment elle-même depuis qu’elle était malade, elle était plus sensible, plus émotive. Il ne l’en aimait pas moins, mais il voulait faire quelque chose. De l’avoir vu pleurer pour les mauvaises paroles d’une femme jalouse le mettait en colère, et il en fallait beaucoup pour le mettre en colère. Il n’aimait pas du tout que quelqu’un puisse faire flancher le moral de la jeune femme ainsi, surtout qu’elle venait tout juste de commencer à se battre. Il ne pouvait pas permettre qu’elle abandonne tous ses efforts.
Il lui embrassa le front avant de se redresser et de s’éloigner, mais elle le retint par le bras, le faisant se retourner vers elle et son regard inquiet. Il se pencha de nouveau sur la jeune femme, lui embrassa les lèvres tout en lui expliquant.

-“ J’ai deux mots à dire à une certaine personne, je reviens.”
-“ Ne fait pas de bêtises Patrick, je ne veux pas que tu t’attire des ennuis à cause de moi.”
-“ Ce ne sera pas à cause de toi. Mais les infirmières sont là pour aider les patients, pas pour leur démolir le moral.”
-“ Tu reviens après ?”
-“ Où voudrais-tu que j’aille” sourit-il en quittant la chambre.

Il referma soigneusement la porte derrière lui et alla voir directement Naomi, elle seule pourrait faire quelque chose, en tant que chef des infirmières. Il aimait bien cette femme, douce, gentille, affectueuse avec les patients. Cette femme aimait son métier, il pouvait le voir, elle ne faisait pas juste ça pour le salaire ou parce qu’elle n’avait pas put faire mieux. Elle aimait vraiment ce qu’elle faisait et avait toujours été gentille avec Lisbon. Il savait que si quelqu’un pouvait faire quelque chose c’était bien elle.



Tommy venait de sortir du boulot, il passa à l’appartement pour prendre sa fille et, ensemble, ils allèrent à l’hôpital rendre visite à Teresa. Annie était tout excitée de voir sa tante, elle avait tant de chose à lui raconter, sa nouvelle vie était vraiment intéressante et elle voulait remercier sa tante, elle y était pour beaucoup. Le chemin se fit dans la joie et la bonne humeur, sous les paroles incessantes de l’adolescente qui expliquait à son père tout ce qu’elle avait fait dans la journée, ce qu’elle avait apprit, ses amies. Cela fit plaisir à Tommy, il voyait sa fille sous un nouveau jour, comme une adolescente normale de quatorze ans et non plus comme un chasseur de criminels.

Il se gara sur le parking à côté de la voiture de Jane et le père et la fille montèrent à l’étage où se trouvait Teresa. En arrivant, l’homme faillit percuter une infirmière qui avait l’air très en colère puis, ils croisèrent Jane qui discutait avec une autre.

-“ Salut Patrick” dit joyeusement Annie.
-“ Tient, salut vous deux” leur répondit le mentaliste en embrassant la joue de la jeune fille et en serrant la main de son père. Comment ça va ?”
-“ Pas trop mal, le boulot fatiguant mais dans l’ensemble tout va bien” sourit Tommy. “ On a croisé une infirmière en arrivant, elle n’avait pas l’air contente.”
-“ Elle vient de se faire engueuler par sa chef, c’est tout.”
-“ Une raison particulière ?”
-“ Je t’expliquerais plus tard, si on allait voir Teresa” proposa Jane.

Le petit groupe s’éloigna dans le couloir pour se rendre dans la chambre de Lisbon qui sourit en les voyant entrer. Annie courut rejoindre sa tante et elle l’embrassa sur la joue, montant sur le lit pour s’asseoir avec elle, ce qui fit encore plus sourire Lisbon qui la serra contre elle. Tommy vint embrasser sa sœur mais il prit place sur une des chaises tandis que Jane s’asseyait sur une autre.

-“ Alors, comment se passent les cours ?” demanda Lisbon à sa nièce.
-“ Super bien, et j’ai des tas de choses à te raconter” s’enthousiasma Annie.
-“ Oh non” souffla Tommy.
-“ Je propose d’aller chercher des boissons” suggéra Jane, qui voyait la l’occasion d’éviter une discussion qu’il savait longue et sans intérêt, du moins pour lui.
-“ C’est ça, fuyez” s’indigna faussement la jeune fille.
-“ Ne tardez pas trop” prévint Teresa.
-“ Promis” crièrent les deux hommes de la porte avant de la fermer.

Une fois dans le couloir, Tommy attrapa le bras de Jane et l’entraîna plus loin avec lui. Le mentaliste suivit sans broncher, conscient qu’il allait devoir expliquer ce qui s’était passé. Il avait bien vut que sa sœur n’allait pas bien, qu’elle avait pleuré et il voulait savoir pourquoi. Il jouait son rôle de frère protecteur à la perfection et Jane ne pouvait qu’en être ravi. Ils s’installèrent sur des chaises et Jane expliqua à Tommy tout ce qui s’était passé avec l’infirmière.

-“ La garce” s’énerva Tommy, “ de quel droit parle-t-elle comme ça de ma sœur.”
-“ Ne t’inquiète pas, le problème est réglé” rassura le mentaliste.
-“ Et maintenant, ça va mieux ? Je veux dire, je sais qu’en ce moment Teresa est très sensible alors…”
-“ Nous avons discuté et j’ai donné à Teresa une bonne raison de se battre.”
-“ Et quelle est-elle ?”
-“ Je pense que le mieux est que je la garde pour moi” sourit Jane.
-“ Ok, je ne veux pas en savoir plus.”

Les deux hommes allèrent ensuite chercher les boissons avant de revenir dans la chambre. Tommy et Annie restèrent une petite heure, puis ils partirent, les heures de visites étant passées. Mais avant, la jeune fille promis à sa tante de lui donner plus de détails sur leur sujet de conversation, sujet qui échappait totalement à Jane et Tommy, mais cela ne les dérangeait pas.
Le couple se retrouva donc seul et Jane vint se mettre sur le lit, entourant Lisbon de ses bras, comme il avait eut envie de le faire depuis qu’il l’avait ramené quelques heures plus tôt. La jeune femme se cala contre lui, posa la tête sur son torse et joua de ses doigts avec sa chemise. Elle souffla de contentement lorsque la main de Jane vint lui caresser le dos, provoquant des frissons dans tout son corps.

-“ Patrick ?” L’appela-t-elle sans lever la tête.
-“ Oui ?”
-“ Je voulais te remercier d’être là pour moi.”
-“ Je serais toujours là pour toi Teresa.”
-“ Je le sais, mais je suis si contente que tu ne m’en veuille pas pour tout ce que je t’ai fait, pour t’avoir rejeté alors que tu voulais juste m’aider.”
-“ Tu avais peur, je ne pourrais jamais t’en vouloir pour ça.”
-“ Et merci de me donner la force de me battre. Je ne sais pas si j’en aurais eu la force si tu n’étais pas avec moi.”
-“ Tu es forte Teresa, tu aurais trouvé le courage, à un moment ou à un autre.”
-“ Merci quand même.”

La jeune femme redressa la tête pour venir déposer un baiser sur les lèvres de son petit ami. Ça lui faisait toujours un peu étrange de parler de lui ainsi, surtout si elle se souvenait de leurs débuts ensemble. Mais finalement, qui de mieux que Jane aurait put convenir ? Il était abîmé par la vie, tout comme elle l’était. Mais ensemble ils apprenaient à se guérir, à se soutenir. Elle savait que, quoi qu’il se passerait, elle pourrait toujours compter sur lui et elle ne l’en aimait que plus. La jeune femme rompit le baiser pour reposer sa tête sur le torse de Jane et elle fini par s’endormir.

Le mentaliste quand à lui ne trouva pas le sommeil tout de suite. Il réfléchissait à tout ce qui c’était passé aujourd’hui, à la peine qu’il avait ressentit en voyant Lisbon pleurer à cause des paroles d’une femme sans compassion. Il avait besoin de savoir ce qui l’avait fait changer ainsi, la maladie ne devait pas être la seule raison et il voulait en apprendre plus. Il se dit qu’il serait peut-être temps de lire le journal de la jeune femme, il y trouverait peut-être les informations dont il avait besoin, du moins l’espérait-il. Il fini par fermer les yeux et se laissa bercer par la douce respiration de Lisbon pour finalement s’endormir.

Vraiment super beau chapitre