Falling for Her [Spoiler saison 4] ^

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Chapitre 8

La pièce était calme, on pouvait entendre les respirations des deux occupants, endormis l’un contre l’autre. Ils venaient de passer le plus merveilleux moment de leur vie depuis bien longtemps et profitaient à présent du calme. Jane avait entouré la taille de Lisbon de son bras et la jeune femme l’entourait de ses deux bras, comme si elle avait peur de le voir partir avant son réveil. Elle craignait encore qu’il ne parte, qu’il l’abandonne comme il l’avait fait quelques semaines plus tôt. Elle ne pouvait s’empêcher de toujours imaginer le pire, surtout maintenant que Red John devait connaître ses sentiments envers elle. Lisbon n’était pas bête, elle savait que cette surveillance rapprochée ne pouvait signifier qu’une chose, si Jane ne faisait pas attention, il lui prendrait la jeune femme.

Jane se réveilla doucement avec le parfum de Lisbon envahissant la pièce. Il tenta de bouger, mais automatiquement les bras de Lisbon se resserrèrent sur lui, le faisant sourire. Il comprenait parfaitement sa peur, mais il n’avait plus l’intention de fuir. Il fallait qu’elle comprenne qu’elle l’avait sur le dos pour le reste de sa vie. Il déposa un baiser sur son front, puis sur le bout de son nez et Lisbon sourit en rentrant la tête dans ses épaules. Il glissa sur sa joue et fini par l’embrasser sur les lèvres. Elle lui rendit son baiser, déplaçant ses bras de sa taille à son cou. Jane les fit rouler sur le lit, se plaçant sur elle et appliqua une pression du bassin qui fit gémir Lisbon.

La brunette sentait que s’ils continuaient ainsi, alors ils ne quitteraient pas le lit de la journée. Il valait donc mieux arrêter maintenant et c’est à contre cœur qu’elle le repoussa, le faisant se recoucher dans le lit. Mais il ne la lâcha pas et elle se retrouva sur lui cette fois, une jambe de chaque côté de son corps. Elle pouvait sentir son envie d’elle et cela réveilla en elle le désir. Mais elle ne pouvait pas le laisser aller sur ce chemin, elle devait se montrer forte. De ce fait, elle s’extirpa de ses bras et sortit du lit, entièrement nue. Elle l’entendit grogner derrière elle, sourit, et se pencha pour attraper ses vêtements, lui donnant ainsi une superbe vue de ses fesses. Elle s’habilla avant de revenir pour l’embrasser.

-“ Bonjour toi” lui dit-elle enfin.
-“ Salut beauté brune” répondit-il. “ Pourquoi tu ne reviens pas au lit ?”
-“ Parce que si je reviens, il risque de se passer des choses pas très catholiques” sourit-elle contre ses lèvres.
-“ Pas un problème pour moi.”
-“ Pourquoi je me doutais que ta réponse soit celle-ci ? Non, plus sérieusement nous avons des choses à faire et ce n’est certainement pas de rester au lit toute la journée.”
-“ Et tu penses à quoi ?” Demanda-t-il en s’asseyant dans le lit.
-“ Trouver comment coincer Red John et pouvoir ainsi sortir d’ici” expliqua-t-elle en se dirigeant vers le salon.

Le visage de Jane s’assombri à l’entente du nom de son ennemi et il fini par se lever pour s’habiller à son tour. Il avait lui aussi envie d’attraper le tueur autant que Lisbon, plus que Lisbon, mais rien que d’entendre son nom le mettait en colère. Ce qui l’énervait le plus était que la jeune femme soit obligée de rester enfermée ici si elle ne voulait pas être tuée. Il n’était pas certain que cela l’arrêterait, il savait que si l’homme voulait vraiment l’atteindre, il y arriverait sans problème, qu’elle soit sous protection ou non. Lorsqu’il enfila son pantalon, il releva les yeux vers son amante pour la voir le regard dans le vague, une enveloppe dans les mains.

Le mentaliste se rapprocha d’elle, attrapa l’enveloppe et l’ouvrit, les mains tremblante. Il savait ce qu’il trouverait à l’intérieur, mais il appréhendait tout de même. Il sortit des photos, sur chacune d’elles se trouvait Lisbon. Ça il s’en doutait. Mais lorsqu’il arriva vers la fin du tas, il resta sous le choc, au point de les faire tomber au sol. A ses pieds s’étalaient au moins trois clichés de Lisbon et lui dans le lit, faisant l’amour, inconscients qu’ils étaient surveillés. Il sentit la main de Lisbon sur sa joue et il la prit instinctivement dans ses bras, la serrant de toutes ses forces.

La jeune femme se laissa faire, elle en avait autant besoin que lui. Lorsqu’elle disait que Red John l’atteindrait même ici, elle ne se doutait pas que ce serait aussi tôt. Elle venait juste d’arriver, comment avait-il fait pour le savoir aussi vite ? Elle se mit à trembler sans pouvoir se retenir, et elle eut peur. Pour la première fois depuis qu’elle recevait toutes ces enveloppes, elle eut vraiment peur. Il était partout, elle ne pouvait se cacher nulle part. Il l’atteindrait et la tuerait, qu’importe où elle se trouvait. Les nouvelles photos en étaient la preuve.

Jane s’écarta d’elle, retourna dans la chambre où il attrapa leurs sacs encore fermés, tendit sa veste à Lisbon tout en enfilant la sienne et se dirigea vers la porte. La brunette suivit sans un mot, elle avait comprit ce qu’il voulait faire et elle ne se posa pas de question. Mais alors qu’il ouvrait la porte pour sortir, le mentaliste se retrouva face à l’agent Donovan qui lui barra la route.

-“ Laissez-moi passer Donovan” dit Jane en tentant de pousser l’agent.
-“ Je ne crois pas monsieur Jane” lui répondit ce dernier avec un air mauvais.
-“ Ecoutez, je sais que votre travail c’est de protéger l’agent Lisbon, mais elle n’est plus en sécurité ici, je l’emmène ailleurs.”
-“ Vous n’irez nulle part avec elle” se buta l’agent.
-“ Un problème ?” S’enquit Lisbon qui arriva derrière Jane.
-“ Aucun Teresa, je disais juste à l’agent Donovan de nous laissé passer, que je t’emmène ailleurs.”

Lisbon regarda l’homme, comprenant parfaitement qu’il veuille faire son travail parfaitement, à savoir la protéger. Mais quelque chose dans son regard lui disait que ce n’était pas tout, qu’il cachait quelque chose. Son instinct de flic lui disait de se méfier de lui, qu’il n’était pas fiable. Son instinct ne se trompait jamais et ce qui suivit le lui confirma. Avant qu’elle ne puisse atteindre son arme se trouvant dans son sac, l’homme frappa Jane au visage, le faisant tomber au sol. Lisbon se précipita vers son sac, mais il se jeta sur elle, lui attrapa les cheveux et lui plaqua la tête contre le mur. Elle tomba à la renverse, sa main attrapa son sac au passage et elle put enfin prendre son arme. Malheureusement, Donovan se jeta de nouveau sur elle. S’en suivi un combat entre les deux agents et un coup de feu retentit dans la pièce.




Van Pelt raccrocha son téléphone, le posant avec fracas sur son bureau, frustrée. Elle tentait depuis plus de dix minutes de joindre Jane ou Lisbon, elle voulait s’assurer que tout allait bien, mais ni l’un ni l’autre ne répondait. Elle sentait que quelque chose n’allait pas, c’était une sensation étrange qu’elle avait au fond des tripes et elle ne pouvait la faire passer. Normalement, soit l’un soit l’autre aurait dut répondre. Elle avait essayé les agents Donovan et Malcolm, mais eux non plus ne répondaient pas et elle commençait à se dire qu’il y avait un problème. Elle reprit son portable, composa une nouvelle fois le numéro du consultant mais tomba une fois de plus sur la messagerie. Rigsby s’approcha d’elle et posa une main sur son épaule.

-“ Ça va pas ?” S’enquit-il.
-“ Je n’arrive à joindre ni Jane ni Lisbon et je commence à m’inquiéter” répondit-elle.
-“ T’inquiète pas tant que ça, ils doivent être occupés” tenta-t-il de la rassurer. “ Un mois loin l’un de l’autre, ils ont des choses à rattraper, si tu vois ce que je veux dire.”
-“ Malcolm et Donovan aussi ?” Suggéra-t-elle sèchement.
-“ Ils répondent pas non plus ? Là il doit y avoir un problème.”
-“ Que se passe-t-il ?” Demanda Cho qui arrivait à cet instant.
-“ Pas moyen de joindre Jane et Lisbon, pas plus que les agents Donovan et Malcolm” expliqua la rouquine. “ Je crains qu’il n’y ait un problème.”
-“ Ok, on y va.”

Les trois agents prirent leurs affairent et descendirent au parking. Cho prit le volant, Van Pelt s’installa sur le siège passager et Rigsby à l’arrière. Durant le trajet, la jeune femme tenta encore de joindre ses collègues mais n’obtint toujours aucune réponse. Et s’ils avaient des problèmes ? Et si Red John les avait finalement trouvés ? Il n’y avait que ça, c’était à cause de lui s’ils se retrouvaient tous dans cette situation. Depuis qu’ils avaient prit en charge ce dossier, rien n’était plus comme avant. Elle en avait fait les frais, quelques temps plus tôt avec Craig. Elle avait crut tomber sur l’homme parfait, mais il s’était joué d’elle. Et aujourd’hui, il s’en prenait directement à Lisbon. Ils devaient faire quelque chose, ils ne pouvaient pas le laisser agir.

Cho brûla tous les feux rouges pour arriver au plus vite à l’hôtel. Ils arrivèrent enfin en vue du bâtiment et l’agent ne prit pas la peine de se garer convenablement avant de sauter de la voiture et de se ruer dans l’escalier. Les deux autres le suivirent, Rigsby prenant sur la gauche pour aller vers la chambre des agents chargés de la surveillance, tandis que Cho et Van Pelt allaient vers la chambre de Lisbon et Jane. Chacun sortit son arme, par précaution. L’asiatique ralentit sa course en voyant la chambre ouverte et fit signe à Van Pelt. Ils avancèrent prudemment, et ils virent Jane allongé sur le sol.




Jane courait, courait dans la forêt. Il entendait Lisbon hurler son nom, supplier qu’il vienne l’aider. Mais il avait beau courir, sa voix se faisait toujours de plus en plus lointaine. Il accéléra et enfin il la vit, les bras tendus en avant, criant son nom encore et encore.

-“ Jane.”
-“ Teresa,” cria-t-il en retour.
-“ Jane aides moi….”
-“ Teresa j’arrive.”

Mais alors qu’il attrapait presque sa main, il vit une ombre arriver derrière elle et l’attraper par la taille, la tirant en arrière. Le visage de son ennemi apparut alors, ou plutôt le visage masqué qu’il avait déjà vu par le passé.

-“ TERESA !!” Hurla-t-il encore plus fort.
-“ Jane, ouvres les yeux” entendit-il dans le lointain. “ Ouvres les yeux Jane.”

Il continuait de courir vers elle, mais il n’était pas assez rapide. Il ne se découragea pas pour autant, mais c’est alors qu’il se sentit tiré en arrière. Il se débattit de son mieux, mais la personne qui le tenait était bien plus forte que lui.

-“ Jane, ouvres les yeux” entendit-il encore et cette voix il reconnu la voix.

Le mentaliste ouvrit difficilement les yeux et il tomba sur le regard inquiet de Grace, penchée au dessus de lui. Il tourna la tête pour voir Cho ranger son arme à sa ceinture et il tenta de se lever, mais sa tête se mit à tourner.

-“ Restes allongé, une ambulance va arriver” tenta-t-elle de le calmer alors qu’il essayait de se lever encore.
-“ Teresa” souffla-t-il, “ comment va-t-elle ?”

Grace regarda Cho, ne sachant pas quoi répondre. Mais cela ne fut pas utile, Jane comprit tout de suite et il se leva, repoussant rudement la rouquine pour faire face à Cho, lui-même fixant une tache sur le sol. Le mentaliste tomba à genoux, les mains à plat devant lui, juste à côté d’une tache de sang.

-“ Non” souffla-t-il, “ non, non, NONNNN.”

Il laissa sortir toute sa rage, toute sa colère, toute sa peine. Elle n’était plus là, Teresa n’était plus là et c’était de sa faute. S’il n’avait pas rejoint le CBI, il ne l’aurait jamais rencontré, il ne serait jamais tombé amoureux d’elle et elle serait toujours en vie. Car il n’avait pas de doute, elle était morte et il retrouverait bientôt son cœur, ainsi que cet horrible smiley. Il allait devoir vivre avec la mort d’une autre femme chère à son cœur. Il ne pourrait pas survivre à ça et son ennemi le savait. Mais avant de sombrer, il devait retrouver le corps de Lisbon, elle avait le droit à un enterrement.

Cho vint s’accroupir à côté de lui et Jane releva un visage ravagé par les larmes. Il baissa les yeux pour voir l’agent lui tendre une lettre. Il la prit et la parcouru. Il sentit alors la rage monter encore plus en lui, une rage dont il ne se savait pas capable. Même après la mort de sa famille il ne l’avait pas ressentit.


Grace fit le tour de la chambre et tomba sur un tas de photos sur le sol. Elle se pencha, en ramassa une et resta sous le choc.

-“ Est-ce que… c’est…” hésita-t-elle.
-“ Lisbon et moi” répondit Jane.

La jeune femme se sentit soudain mal à l’aise d’avoir vu ces photos, c’était la vie privée de sa patronne, elle n’avait pas à savoir ce qu’elle en faisait. Mais elle sentit aussi la colère. Red John s’était immiscé dans la vie de sa patronne et elle lui en voulait, bien plus que de l’avoir utilisé avec Craig. Et bien qu’elle ne veuille pas que tout le monde les voit, elle se devait, en tant que flic, de les mettre dans une pochette pour les pièces à conviction. Elle sortit donc un plastique de sa poche, une paire de gants en latex et les y rangea. Elle espérait juste que seule l’équipe aurait accès à ça.

Rigsby arriva peu de temps dans la chambre, expliquant qu’il venait de trouver le corps sans vie de l’agent Malcolm dans la pièce à côté. L’ambulance arriva, emmenant Jane à l’hôpital pour se faire examiner, malgré les protestations de ce dernier. Cho l’accompagna tandis que les deux autres s’occupaient de la scène de crime. Le mentaliste s’agitait tant et si bien que l’ambulancier voulu lui donner un calmant, mais il attrapa le bras de Cho, murmura quelque chose et l’agent fit signe au secouriste que ce n’était pas nécessaire. Et sans qu’aucun des secouristes ne puisent faire quoi que ce soit, les deux hommes sortirent de l’ambulance.




Lisbon ouvrit les yeux doucement, se demandant si elle était morte ou non. Ressentant une douleur au crane, elle se dit qu’elle était bien vivante, pour le moment. Elle tenta de porter une main à sa tête, mais réalisa bien vite qu’elle était attachée, les mains dans le dos. Ses pieds étaient également liés l’un à l’autre et elle ne pouvait rien faire pour se libérer. Elle regarda donc autour d’elle afin de se faire une idée de l’endroit où elle se trouvait et son cœur rata un battement lorsqu’elle prit conscience du décor. Une chambre, mais pas n’importe laquelle. Elle se trouvait actuellement dans la chambre de Jane, sur le matelas sur lequel dormait Jane. Elle put voir la signature de Red John sur le mur au dessus de sa tête et comprit ce qui allait se passer. Elle comprit pourquoi elle n’était pas encore morte, pourquoi le tueur l’avait enlevée.

La porte s’ouvrit avant qu’elle ne puisse réfléchir un peu plus à sa situation. Elle vit entrer un homme masqué et instinctivement, elle se recula le plus possible contre le mur, oubliant presque contre quoi elle venait juste de coller son dos. Mais c’était le dernier de ses soucis pour le moment. Le tueur qu’elle traquait depuis des années, celui qui était responsable du malheur d Patrick Jane, se trouvait dans la même pièce qu’elle et elle ne pourrait rien faire pour empêcher ce qui allait arriver. Il allait la tuer ici et maintenant et Jane la trouverait, comme il avait trouvé sa femme et sa fille presque dix ans plus tôt. Elle savait que cela le briserait, rien ne pourrait l’aider cette fois, elle ne serait plus là pour ça.

L’homme s’approcha d’elle, lentement, tel un prédateur en pleine chasse, ne voulant pas effrayer sa future victime mais plutôt la prendre par surprise. Il n’y avait pourtant pas de surprise pour elle sachant parfaitement ce qui l’attendait. Mais la surprise vint lorsqu’il sortit de sa poche, non pas un couteau comme elle s’y attendait, mais une seringue. Que faisait-il avec ça, ce n’était pas dans son mode opératoire. Ou alors le changeait-il juste pour elle ? Qu’importe de toute façon, elle n’aurait pas l’occasion de se pencher sur le sujet puisqu’elle allait mourir. Elle espérait juste que ce serait rapide et sans douleur. Elle avait toujours imaginé qu’elle mourrait dans l’exercice de son devoir, ce qui n’était pas loin d’être le cas. Mais pour elle, sa mort serait causée par une balle, et non pas par une seringue.

Le tueur se pencha sur elle, prit le temps de lui caresser le visage de sa main gantée, la faisant le repousser de la tête, seule partie de son corps encore libre de mouvements. Il ricana, cela l’excitait certainement de la voir tenter de se protéger de lui, alors que c’était parfaitement inutile. Il plaça une mèche de cheveux derrière son oreille dans un geste affectueux qui la surprit, à tel point qu’elle ne se rendit compte de la raison de son geste que lorsqu’elle sentit l’aiguille entrer dans son cou. Au bout de quelques secondes, elle se sentit étrange, sa tête se mit à tourner, son cœur s’accéléra de peur avant de ralentir. Red John l’aida à s’allonger sur le matelas, prenant soin de ne pas la blesser. Elle sentait peu à peu chaque membre de son corps devenir lourd jusqu’à ne plus pouvoir les bouger. Elle restait néanmoins consciente, même si son corps dormait. Il venait de la paralyser en prenant soin qu’elle puisse tout de même ressentir et être consciente de ce qui lui arrivait.

-“ Il va bientôt arriver Teresa” murmura le tueur à son oreille en faisant doucement entrer le couteau dans son ventre, de façon superficielle, ne la tuant pas. “ Il va venir pour toi, et tu le verras se briser.”

Elle tenta de parler, de l’insulter, mais elle en fut incapable.

-“ Il va te croire morte, qui ne le croirait pas ?” Il rit, trouvant certainement drôle ce qu’il venait de dire. “ Mais tu ne seras pas morte, tu assisteras à sa perte, sa descente aux enfers et tu vivras avec la culpabilité d’avoir tué l’homme que tu aime.”

C’était pire que ce qu’elle pensait, bien pire. Elle n’allait pas mourir. Elle aurait dut en être ravie, mais si cela voulait dire perdre Patrick, ça, elle ne pourrait pas le supporter. Red John s’était lassé de jouer avec lui et avait trouvé un autre jeu dans lequel elle avait une part importante. Elle allait devenir le chat qu’avait été Jane, chassant la souris qu’était Red John. Elle ne le laisserait pas s’en tirer, elle le ferait payer pour ça.

-“ Tu as compris Teresa, c’est bien” la félicita-t-il. “ Je suis las de mon petit jeu avec Patrick, il n’est plus aussi intéressant qu’il l’était avant. Mais toi, tu es bien plus intéressante et…” il marqua une pause, “ bien plus attractive. Je sens que notre jeu sera bien plus passionnant.”

Il l’entailla plusieurs fois au ventre, mais toujours superficiellement. Puis il s’attaqua à ses bras et jambes, histoire de s’amuser un peu avant de lui retirer ses chaussures et de lui peindre les orteils avec son propre sang. Il plongea de nouveau ses doigts dans son sang et dessina un nouveau smiley sur le mur, à l’endroit exacte du premier. Puis il embrassa la jeune femme sur le front avant de se lever et de se diriger vers la porte. Il marqua un temps d’arrêt et se retourna.

-“ On se revoit vite Teresa, je dois me préparer pour la visite d’un vieil ami.”

Et il quitta la chambre, laissant Lisbon seule, incapable du moindre mouvement. Une larme glissa sur sa joue, elle ne pouvait rien faire d’autre à présent. Dans peu de temps, Jane allait arriver et la trouver ainsi. Il croirait qu’elle est morte et ne verrait plus rien qui le rattache à la vie. Si seulement elle avait été capable de se défendre, si seulement elle avait été assez forte pour empêcher Donovan d’agir. Ses reproches furent interrompus par des bruits de pas dans l’escalier et elle sut que c’était lui, Patrick. Il venait pour elle et elle allait assister à sa fin. De nouvelles larmes coulèrent sur ses joues et elle pria pour que ce soit suffisant pour qu’il comprenne la supercherie.

La porte s’ouvrit et Jane entra dans la chambre. Du coin de l’œil elle le vit marquer un temps d’hésitation avant d’avancer lentement vers elle, soufflant sa peine à chaque pas, la respiration laborieuse. Elle vit une marque sur son front qu’elle identifia comme étant le résultat du coup qu’il avait prit par l’agent Donovan. Il arriva enfin près d’elle et tomba à genoux. Les larmes aux yeux, il passa une main sur le visage de la jeune femme et retint un nouveau sanglot en constatant qu’elle était encore chaude.

-“ Je suis arrivé trop tard” pleura-t-il. “ Pardonnes moi Teresa, pardonnes moi.”

Il lui caressa la joue, comme il l’avait si souvent fait par le passé, des semaines plus tôt lorsque tout allait bien. Les souvenirs affluèrent à la fois dans sa mémoire et dans celle de Lisbon. Il se pencha pour l’embrasser sur le front une dernière fois.

-“ Je suis vivante Patrick” hurla intérieurement Lisbon. “ Je suis toujours vivante Patrick.”

Jane se redressa, posa sa main sur le front de la brunette et la fit glisser sur ses paupières qu’il ferma sur ses yeux, les siens clos tant ce geste était difficile pour lui.

-“ PATRICK!!” cria-t-elle de nouveau tout en sachant qu’il ne pouvait pas l’entendre.
-“ Je vais te venger Teresa, je te le promets” souffla-t-il contre ses cheveux. “ Même si je dois mourir pour ça, je vengerais ta mort.”

Il posa ses lèvres sur celles encore chaudes de la jeune femme. Il avait tellement mal qu’il ne se rendit pas compte qu’elle respirait, bien que faiblement. Il était si triste qu’il ne vit pas les paupières de la jeune femme bouger alors qu’il se relevait. Il s’éloigna du lit, jeta un dernier coup d’œil sur Lisbon et sur le smiley avant de quitter la chambre. Il allait accomplir sa vengeance et Lisbon devrait vivre avec ça.

J'attend la suite

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Chapitre 9

Après avoir quitté la chambre, Jane se laissa glisser le long de la porte, se prenant la tête dans les mains. Il avait échoué, il avait encore perdu une femme et ne pouvait s’en prendre qu’à lui. Lisbon ne serait pas morte s’il n’avait pas intégré le CBI. Ou peut-être que si, elle aurait quand même eut le dossier Red John, elle aurait quand même mit sa vie en danger sur cette affaire. Il n’aurait alors rien put faire, tout comme aujourd’hui. A la différence qu’aujourd’hui il était le responsable direct de sa mort, il était le seul coupable de tout ça. Mais il savait ce qui lui restait à faire, il n’avait jamais été aussi proche de son ennemi, il avait une chance d’avoir sa revanche.

Le mentaliste se releva, se passa une main sur le visage, chassant les larmes et se rendit exactement où il savait le trouver. En avançant dans le couloir, il put entendre une douce mélodie, il la connaissait bien et son cœur se serra. Il arriva devant la porte de la chambre de Charlotte, sa petite fille, son petit ange. Il posa la main sur la poignée, hésita un moment puis ouvrit. La lampe de chevet seule éclairait la pièce, donnant un aspect féerique à la chambre dont les murs roses et blanc aux motifs de fées ajoutaient à la magie. Le lit à baldaquin était aussi bien fait que la dernière fois que Jane l’avait vu, le matin avant la mort de Charlotte. Une petite poupée blonde comme la petite fille trônait au centre, entourée de peluches d’animaux, toutes blanches ou roses.

Dans un coin de la chambre se trouvait une grande maison de poupée ouverte et on pouvait voir à l’intérieur une petite famille prenant le repas ensemble. Jane avait fait faire cette maison spécialement pour sa fille, elle représentait la maison que Charlotte voulait avoir à la campagne. Les personnages étaient les répliques exactes de lui et sa famille, mais avec un bébé en plus. Charlotte avait toujours voulu avoir un petit frère, c’est pourquoi le bébé était un garçon. A côté de la maison de poupée se trouvait une sorte de porte manteau sur lequel était pendue toute une panoplie de costumes, mais celui qui ressortait le plus était une magnifique robe de princesse.

En avançant un peu plus, Jane vit d’où provenait la musique. Une petite boite à musique dans laquelle une ballerine tournait au rythme de la mélodie. Il s’en approcha, la caressa une douceur et nostalgie avant de la fermer, mettant ainsi fin à sa peine d’entendre de nouveau cette musique, la favorite de Charlotte. Il se piqua le doigt sur un bout de bois dépassant de la boite et le porta à sa bouche, effaçant ainsi toute trace de sang. Il releva les yeux et croisa dans le miroir au dessus de la table le masque de celui responsable de l’enfer qu’était sa vie. Red John, il était là, derrière lui et n’attendait qu’une chose, que le mentaliste lui fasse face. Jane se tourna donc, se plantant droit et fier face à lui.

-“ Nous voilà de nouveau face à face mon cher Patrick” dit alors Red John.
-“ Oui, enfin” approuva Jane.
-“ Comment vous sentez-vous après avoir trouvé votre amie Teresa ?” S’informa-t-il en ricanant. “ Pas trop en colère ?”
-“ Vous m’avez enlevé la femme que j’aime et vous osez me demander comment je me sens ?” S’énerva Jane. “ Je suis triste, je suis en colère.”
-“ Compréhensible. Que comptez-vous faire à présent que vous êtes de nouveau seul, responsable de la mort de Teresa ?”
-“ VOUS êtes responsable de sa mort, pas moi” contra le blond.
-“ Mais c’est à cause de vous que j’ai été dans l’obligation de le faire. Je n’avais pas le choix, elle devait mourir.”
-“ Non, elle n’avait pas à mourir, pas comme ça, pas à cause de moi.”
-“ Mais c’est pourtant le cas et vous ne pouvez plus rien y faire.”
-“ Si il y a quelque chose que je peux faire, et je vais le faire tout de suite” siffla-t-il entre ses dents.”

Red John ricana de nouveau, il savait qu’il ne faudrait que peu de mots pour le faire réagir. Il savait parfaitement ce que Jane tenterait, mais il savait aussi que ce serait voué à l’échec. Le mentaliste allait mourir ce soir, mourir lentement et rien ne pourrait lui venir en aide. Il allait prendre son temps pour le tuer, le torturer et pour finir, juste avant la fin, il lui avouerait que Teresa n’était pas morte, juste pour rajouter à sa peine. Il lui avouerait ses nouveaux plans, juste pour ajouter à sa colère. Mais alors il serait trop tard, il ne pourrait plus rien faire.

Le tueur vit Jane sortir une arme de sa poche et masqua sa surprise. Il avait toujours pensé qu’il utiliserait un couteau pour le tuer, pas que cela soit impossible bien entendu. De plus, il était certain que le mentaliste n’aimait pas les armes à feu, alors pourquoi maintenant ? Mais il n’avait pas besoin de se poser plus de questions, il ne pourrait pas s’en servir, du moins plus d’ici quelques minutes et c’était bien assez pour lui. Red John sourit et souleva son masque, révélant ainsi son visage à l’homme en face de lui. Son sourire s’agrandit lorsqu’il vit la main de Jane trembler, ses yeux lutter pour rester ouvert et son corps entier devenir lourd. L’arme tomba au sol dans un bruit sourd, Jane tenta de se rattraper à la table mais la renversa en tombant. Red John fut sur lui en à peine quelques secondes, son sourire carnassier sur le visage encore plus prononcé.

-“ Notre petit jeu va commencer mon ami” lui susurra-t-il à l’oreille.
-“ Que… que m’avez-vous fait ?” Bégaya le mentaliste.
-“ Juste un tranquillisant, vous allez ainsi pouvoir ressentir tout ce que je vais vous faire, mais sans pouvoir vous défendre.”

Jane écouta l’homme parler, lui expliquer ce qui lui arrivait et soudain il comprit quelque chose. Une nouvelle colère monta en lui, ainsi que de la peur.

-“ Teresa” souffla-t-il.
-“ Elle est toujours en vie mon ami” sourit le tueur, “ et vous allez mourir. Je suis las de notre chasse, j’ai besoin d’un nouvel adversaire, et en l’occurrence, c’est une femme que j’ai choisis.”
-“ Pou… pourquoi elle ?”
-“ Elle est attractive, forte et courageuse. Notre chasse sera bien plus passionnante qu’avec vous mon ami.”

Red John commença à entailler le bras de Jane, toujours de façon superficielle, il voulait prendre son temps. Il avait passé des années à jouer avec lui, il voulait en profiter un peu avant de l’achever. Il ressentit une légère pointe de tristesse à l’idée de perdre cet ennemi, mais elle passa bien vite. Il se réjouit en pensant aux années à venir.




Lisbon était toujours sur le lit de Jane, pleurant silencieusement. Elle revoyait encore le visage de Jane, penché au dessus d’elle, les larmes aux yeux. Elle revoyait la peine et la colère dans son regard, la culpabilité aussi. Il se croyait responsable de sa mort, mais elle ne l’était pas et elle ne pouvait toujours pas bouger. Ses yeux toujours clos, elle ne voyait rien, mais elle pouvait entendre. Elle avait entendu Red John revenir dans la chambre après le départ de Jane, venir lui dire que bientôt tout serait fini. Elle n’en doutait pas, elle savait que ce monstre allait le tuer, dans la chambre d’à côté et qu’elle ne pourrait rien y faire.

Du bruit attira son attention et elle retint son souffle, la peur que ce soit le tueur qui revienne. Elle craignait qu’il ait changé d’avis et qu’il décide de finalement la tuer. Elle se surprit à l’espérer, malgré sa peur. Elle ne pourrait pas vivre sans lui, la vie sans Jane ne valait pas le coup. Elle avait apprit à l’aimer pour ce qu’il était, à vivre avec ses idées un peu folles sur la façon de démasquer les criminels. Après des années à ses côtés, elle avait apprit à vraiment le connaître et elle savait qu’elle ne pourrait plus jamais aimer qui que ce soit. Si Red John tuait Jane, son cœur serait à jamais détruit sans possibilité de guérison.

Des pas se firent entendre dans la chambre et elle sourit intérieurement. La fin approchait, bientôt tout serait fini et elle retrouverait Patrick dans un monde meilleur. Elle rencontrerait enfin Angela et Charlotte, elle pourrait enfin les voir et les connaître. Elle sentit une main se poser dans son cou, cherchant une pulsation et elle reconnu les doigts. Ce n’était pas Red John, c’était quelqu’un d’autre et soudain elle sentit l’espoir renaître. Une autre main passa sur son visage, repoussant une mèche de cheveux qui était tombée sur sa joue.

-“ Je suis là boss, ça va aller” lui dit Cho.

Elle l’entendit prendre son téléphone et appeler du secours. Puis il revint vers elle et la recouvrit de ce qu’elle identifia comme étant sa veste.

-“ Je reviens Lisbon, je vais aider Jane” lui dit-il. “ Tout va bien se passer.”

Puis elle se retrouva de nouveau seule dans la chambre, mais cette fois elle se sentait mieux. Elle était toujours incapable du moindre mouvement, mais elle n’en avait pas besoin pour le moment. Cho était là, il allait sauver Jane et ils pourraient se revoir autrement que dans la mort.




Cho avança dans le couloir, aussi silencieusement que possible. Il tenait son arme droite devant lui, prêt à s’en servir en cas de besoin. La porte était ouverte, une légère lumière rose émanant de l’ouverture. Il savait ce qu’il allait trouver de l’autre côté, il avait tout entendu. Jane avait eut cette idée dans l’ambulance qui le conduisait à l’hôpital et Cho, bien que surprit, avait accepté. Ils avaient fait un détour par le CBI, avait prit ce dont-ils avaient besoin et étaient revenus ici. Jane s’était équipé d’un micro afin que l’agent puisse entendre tout ce qui se passait. C’est ainsi qu’il avait entendu le mentaliste pleurer au dessus du corps de Lisbon et Cho avait eut bien du mal à retenir ses propres larmes. Puis, il avait entendu la petite discussion entre Jane et Red John et avait décidé qu’il était temps d’intervenir.

Il poussa doucement la porte et ce qu’il vit lui donna envie de vomir. Red John se trouvait au dessus de Jane, un couteau ensanglanté à la main tandis que de l’autre il caressait la tête. Il fit un nouveau pas en avant mais il dut faire un mauvais mouvement car le tueur se redressa pour lui faire face.

-“ Agent Cho, je me demandais quand vous arriveriez” sourit-il.
-“ Vous saviez que j’allais venir” c’était une affirmation.
-“ Bien entendu, je ne suis pas stupide. Je savais que mon ami ne viendrait pas seul, il n’était plus aussi fort que par le passé.”

Cho garda un regard impassible mais l’utilisation du ‘était’ ne présageait rien de bon. Il évita tout de même de regarder son collègue, un seul faux pas et ce serait la fin.

-“ Il n’est pas encore mort” répondit l’homme à la question que se posait l’agent. “ Mais ça ne saurait tarder.”
-“ Vous ne pourrez pas sortir d’ici.”
-“ Vous non plus mon cher. Vous allez mourir ici, dommage car je ne prévoyais pas de vous tuer vous aussi.”
-“ C’est-ce qu’on verra.”

Des sirènes se firent entendre dans le lointain. Ni l’un ni l’autre ne fit un seul mouvement, chacun fixant l’autre intensément. Cho devait garder Red John ici le plus longtemps possible, le temps que ses collègues arrivent. Mais du mouvement derrière Red John attira l’attention des deux hommes et tout se passa très vite. Des coups de feu retentirent dans la chambre et ce fut le silence total.




Lisbon ouvrit les yeux, persuadée d’être encore dans la chambre de Jane. Mais elle ne se trouvait plus chez Jane et elle s’affola. Elle regarda autour d’elle, des murs blancs, des machines, une perfusion. Elle se trouvait à l’hôpital. En tournant la tête sur le coté, elle remarqua une personne assise près de la fenêtre. Son cœur accéléra dans sa poitrine en reconnaissant cette personne et elle tenta de parler, mais aucun son ne sortit de sa bouche. C’est seulement là qu’elle réalisa qu’elle avait un tube dans la bouche l’empêchant ainsi de parler. Elle devait trouver autre chose pour attirer son attention, n’importe quoi. Elle tendit difficilement la main vers la table de nuit et poussa le verre qui s’y trouvait, le faisant tomber lourdement sur le sol.

Le visiteur tourna la tête et fut à ses côtés dans la seconde, lui attrapant la main et posa l’autre sur sa joue. Lisbon ferma les yeux, savourant la sensation de la main de Jane sur sa joue. Elle les rouvrit, tomba dans ses yeux bleus et sourit.

-“ Je suis là Teresa” souffla-t-il. “ Tout va bien aller maintenant.”

Elle tenta encore de parler mais de nouveau le tube l’en empêcha. Jane le comprit et attrapa le bouton d’appel. Dans la minute, une infirmière arriva, souriante et vint voir comment se portait sa patience.

-“ Je vais chercher le médecin” dit-elle avant de sortir de la chambre.

Jane hocha la tête et reporta son attention sur Lisbon.

-“ Ils vont te l’enlever et tu pourras enfin parler Teresa, mais tu dois te reposer.”

Il se leva de son fauteuil mais Teresa lui attrapa la main, le retenant de son mieux. Elle avait peur que ce ne soit qu’un rêve, que Jane ne soit pas vraiment là et qu’il soit mort.

-“ Je vais juste prévenir les autre que tu es réveillée” lui dit-il en posant un baiser sur son front. “ Je reviens vite, je te le promets.”

Elle acquiesça et relâcha sa main. Jane lui sourit, quitta la chambre et elle se retrouva de nouveau seule. Elle avait tout un tas de questions dans la tête. Elle voulait savoir ce qu’il s’était passé, si Red John était mort ou non. Et elle voulait aussi savoir pourquoi Jane allait bien, pourquoi il n’avait aucune blessure. Il n’avait même plus la marque sur son front, elle se souvenait de la dernière fois qu’elle l’avait vu. Combien de temps c’était-il écoulé depuis ce fameux jour ? Mais elle se réjouit tout de même, il était en vie, elle aussi et ils étaient ensemble. Elle ne pouvait être plus heureuse qu’a cet instant.

La porte de la chambre s’ouvrit et elle vit ses collègues entrer, portant tous un immense sourire sur le visage. Elle leur sourit en retour, autant qu’elle le put et reporta son attention sur le mentaliste qui vint s’asseoir à côté d’elle, reprenant sa main. Tout le monde garda le silence, mais leurs yeux parlaient pour eux. Ils étaient heureux qu’elle aille bien. Lisbon passa ses yeux sur chaque personne et sourit encore. Tout le monde était là, tous le monde allait bien. Elle aurait les réponses à ses questions plus tard, pour le moment elle voulait profiter de ce moment, avec ses amis et Jane.

******

Epilogue

Cela faisait à présent deux jours que Lisbon s’était réveillée. On lui avait retiré le tube respiratoire le matin même et elle pouvait parler, bien que difficilement. Jane n’avait pas quitté son chevet, restant avec elle même la nuit, malgré les interdictions des infirmières. Il trouvait toujours un moyen de se glisser dans sa chambre et de repartir dès le levé du soleil, avant les visites matinales. Cela faisait sourire la jeune femme qui appréciait de le voir à chaque fois qu’elle ouvrait les yeux. Elle ne savait toujours rien de ce qui s’était passé durant son sommeil, Jane avait préféré attendre qu’elle se sente mieux. Mais aujourd’hui, elle voulait vraiment savoir, elle en avait besoin.

Lorsque le mentaliste revint avec son thé, il prit place dans le fauteuil, comme toujours et lui prit la main. La jeune femme sourit en se redressant de son mieux et serra sa main dans la sienne. Elle le fixa intensément et il comprit ce qu’elle voulait. Il avait assez attendu, elle avait le droit de savoir et elle seule savait si elle était en état d’entendre ce qu’il avait à dire. Il prit donc une profonde inspiration, se rapprocha du lit avant de se pencher vers elle pour déposer un baiser sur son front. Une façon de se donner du courage.

-“ Ça fait deux semaines que tout est fini. Deux semaines que tu es restée dans une sorte de coma. Les médecins ont préféré ça pour permettre à ton corps de se remettre totalement sans que tu souffres.”

Elle le fixa, comme pour l’encourager à continuer. Elle pouvait voir dans ses yeux qu’il avait mal à devoir se rappeler de ce jour, elle-même avait du mal.

-“ Il… il avait décidé de me tuer et de… de t’utiliser comme nouveau jouet, je ne pouvais pas le laisser faire. Quand je suis arrivé, j’ai cru que tu étais morte, que j’étais arrivé trop tard.”
-“ Je sais” lui dit-elle d’une voix rauque. “ Je… je me rappelle.”
-“ Je ne savais pas que tu étais encore en vie, si j’avais sus…”
-“ C’est… pas de ta… faute.”
-“ Je suis ensuite allé dans la chambre de Charlotte, je savais qu’il voudrait me voir là. Il voulait me faire souffrir un peu plus et ça a marché. J’ai eu aussi mal que le jour où je les ais trouvées…”

Lisbon serra un peu plus sa main. Elle imaginait parfaitement à quel point ça avait dut être difficile pour lui de revenir dans cette maison pour la trouver au même endroit que sa femme et sa fille des années plus tôt.

-“ Il m’a dit qu’il était las de notre chasse et qu’il voulait en finir. Il… il avait ouvert la boite à musique de ma fille et, il avait placé une sorte d’aiguille sur laquelle se trouvait une drogue paralysante. Il ne voulait pas se battre, il voulait en finir vite. Mais il n’avait pas pensé à Cho, du moins c’est-ce que je pensais.”
-“ Que veux-tu dire ?”
-“ Je n’y suis pas allé seul, je ne pouvais pas prendre le risque de te perdre à cause de ma vengeance. Alors Cho est venu avec moi, je portais un micro.”
-“ Vraiment ?” Elle semblait vraiment surprise.
-“Vraiment. Quand Cho est arrivé, j’étais déjà dans un sale état, mais pas complètement inconscient. J’ai profité de l’inattention de Red John pour lui sauter dessus par derrière, ce qui l’a déstabilisé et Cho en a profiter pour le maîtriser. Malheureusement, il a réussis à s’échapper et Cho l’a suivit dans le couloir. Je n’ai pas réussis à suivre tout de suite, j’étais trop mal.”
-“ Et après ?”
-“ J’ai fini par me lever, Red John m’a avoué avant de me planter son couteau dans le bras que tu n’étais pas morte. Je suis venue te rejoindre dans la chambre et c’est là que je l’ai vu. Il était sur toi, mort. Cho lui a tiré dessus au moment où il voulait en finir avec toi.”
-“ Je croyais que…”
-“ Moi aussi, mais quand il a vu qu’il ne m’aurait pas, il a décidé de tout finir” souffla-t-il en serrant un peu plus sa main. “ Cho t’a sauvé la vie. Je n’ai pas été assez rapide, je n’ai pas tenu ma promesse.”
-“ Tu es là maintenant” le rassura-t-elle.

Elle savait tout maintenant, et elle comprenait. Tout était enfin fini, Red John était mort, Jane était vivant. Que pouvait-elle demander de plus, si ce n’est de sortir d’ici. Et comme s’il avait lut dans ses pensées, Jane se rapprocha d’elle pour lui souffler à l’oreille.

-“ Dans pas longtemps tu sortiras et je te ramènerais à la maison.”
-“ La maison ?” Elle ne savait pas d’où il voulait parler.
-“ D’abord chez toi, mais ensuite j’envisage de nous trouver un logement, une maison pour toi et moi, notre maison.”
-“ Notre maison” souffla-t-elle, les larmes aux yeux.

Jane envisageait de leur trouver une maison, un endroit rien qu’a eux où ils pourraient vivre ensemble. Son rêve devenait réalité. Red John n’étant plus de ce monde, plus rien ne venaient les empêcher d’être ensemble, rien. Ils pouvaient enfin vivre leur relation au grand jour, plus besoin de se cacher. Ils étaient libres. Lisbon n’arrivait toujours pas à y croire. Elle fixa Jane une fois encore, cherchant la blague, mais elle ne rencontra que le sérieux dans son regard. La brunette sourit de toutes ses dents, plus heureuse que jamais.




Après une longue période de rétablissement, enfin longue du point de vue de Lisbon, la jeune femme fut enfin autorisée à quitter l’hôpital. Jane avait profité de ce temps pour trouver le logement idéal pour son nouveau couple. Un endroit où il se sentirait bien, mais aussi où Lisbon se sentirait vraiment chez elle. Il la connaissait parfaitement, il savait exactement ce qu’elle aimait et ce n’était pas évident de trouver quelque chose qui leur plaise à tout les deux. Mais il avait réussi, il avait trouvé l’endroit parfait. Une maison, pas un appartement. Une maison ni trop grande ni trop petite, dans laquelle il comptait voir un jour gambader ses enfants, leurs enfants. Il envisageait enfin de fonder une famille. Il ne pensait pas pouvoir le faire un jour, mais avec Lisbon il se sentait prêt.

Le mentaliste avait fait arranger la maison, elle n’était pas en très bon état mais avec un peu d’argent, il avait obtenu ce qu’il voulait. Il était persuadé qu’elle plairait à Lisbon, c’était parfait. Il était impatient de ramener Lisbon, il était impatient de voir sa réaction. Il ne lui restait qu’à aller la chercher à l’hôpital et la ramener. Il regarda sa montre, il était l’heure d’y aller. Il monta dans sa voiture, roula jusqu’à l’hôpital et lorsqu’il arriva, il monta directement à l’étage. Il croisa des infirmières à qui il offrit son sourire habituelle, souriant un peu plus en entendant glousser les plus jeunes. Il avait toujours le même effet sur les femmes, et il savait que Teresa avait tendance à en être un peu jalouse. Mais elle n’avait rien à craindre, son cœur battait pour elle et elle uniquement.

Il entra dans la chambre pour trouver Lisbon fermant le dernier bouton de sa veste. Elle releva les yeux vers lui et sourit. Elle se redressa lorsqu’il arriva à sa hauteur et lui entoura le cou de ses bras pour l’embrasser tendrement. La jeune femme réalisa que depuis quelques temps elle n’était plus la même, qu’elle avait changé et, au lieu de lui faire peur, cela lui plaisait. Elle n’était plus cette femme accroc du travail qu’elle était des semaines plus tôt. A présent elle était une femme amoureuse de son collègue, tout ce qu’elle avait juré de ne jamais être. Mais comme le disait le dicton ‘Le cœur à ses raison que la raison ignore’. Et son cœur battait pour Patrick Jane, aussi fou que cela puisse paraître. Cet homme arrogant, irritant et casse pieds, celui-là même qui était responsable de ses heures supplémentaires.

Ils s’écartèrent à bout de souffle et se sourirent. Jane passa une main sur la joue de Lisbon, trop heureux de pouvoir enfin être avec elle. Il avait perdu bien trop de temps à se tenir éloigné du monde, éloigné d’elle. Tout ce dont il avait besoin était cette femme dans sa vie. Il s’écarta d’elle, attrapa son sac, lui prit la main et l’entraîna avec lui dans le couloir. La jeune femme salua de la main les infirmières et ensemble, ils atteignirent le parking. A sa plus grande surprise, Jane n’avait pas prit sa DS mais était venu avec la sienne. Elle sourit à cette attention avant de monter sur le siège passager. Après tout, elle ne savait même pas où ils allaient. Il lui avait dit avoir une surprise pour elle et bien qu’elle n’aime pas particulièrement les surprises, elle savait qu’elle aimerait celle-ci.

Ils roulèrent quelques minutes, traversant plusieurs quartiers que Lisbon avait déjà visités pour les besoins de ses diverses enquêtes avant d’arriver dans un autre où Jane s’arrêta. Elle regarda par la fenêtre, une maison modeste lui apparut devant les yeux. Jane sortit de la voiture, fit le tour, lui ouvrit la porte et lui présenta galamment la main qu’elle prit avec un sourire. Il la fit avancer jusqu’à l’entrée, ouvrit la porte. Mais alors qu’elle allait entrer, le mentaliste la prit dans ses bras.

-“ Jane, mais qu’est-ce que tu fais ?” Sourit-elle en passant ses bras dans son cou.
-“ Je te fais passer la porte comme il se doit” répondit-il simplement.
-“ Tu ne crois pas que c’est un peu… vieux jeu ?”
-“ Ça me fait plaisir, alors laisses toi faire.”
-“ Comme tu veux.”

Ils entrèrent enfin et Jane déposa un baiser sur ses lèvres avant de la poser. Il lui prit ensuite la main et lui fit faire le tour de la maison, passant dans chaque pièce, observant ses réactions. Il garda volontairement la meilleure pour la fin, celle où il comptait passer beaucoup de temps avec Lisbon. Ils montèrent, toujours main dans la main et arrivèrent devant une porte. Jane sortit alors un bandeau de sa poche pour le passer sur les yeux de la jeune femme mais elle se recula.

-“ Fais moi ce plaisir” supplia-t-il.
-“ Très bien.”

Jane plaça le bandeau sur les yeux de Lisbon, ouvrit la porte et lui prit la main pour la guider. Il la fit avancer dans la chambre et une fois qu’ils furent au centre de la pièce, il lui retira son bandeau. Lisbon n’en cru pas ses yeux, c’était la réplique exacte de sa chambre, dans son ancien appartement. Elle se tourna vers Jane, interrogative et il sourit.

-“ Je sais que tu aime beaucoup ta chambre, la décoration, les meubles alors j’ai voulu que tu te sentes bien.”
-“ Pourquoi ne pas avoir fait un mélange de tes goûts et des miens ?” Demanda-t-elle.
-“ Le reste de la maison est fait ainsi, je voulais que tu te sentes bien ici.”
-“ C’est parfait” elle lui entoura la taille et se colla à lui. “ Mais il va falloir rajouter une petite touche masculine.”
-“ Je te laisse faire.”

Ils s’embrassèrent de nouveau tendrement. Jane plaqua Lisbon contre lui, passa ses mains sous sa chemise, redécouvrant cette peau qui lui avait tant manqué. Il l’entendit gémir contre ses lèvres et les faire avancer vers le lit où ils tombèrent en riant, Jane sur Lisbon. Il se redressa, lui caressa le visage, avant de se pencher pour lui embrasser le front.

-“ Tu es certaine de vouloir faire ça maintenant ?” Demanda-t-il.
-“ Il faut bien inaugurer cette chambre” susurra-t-elle en se redressant pour capturer ses lèvres. “ Et ça fait trop longtemps que j’attends.”

Il ne lui en fallut pas plus pour plonger sur elle et lui donner ce qu’elle voulait. Ils auraient bien le temps pour ranger leurs affaires, pour le moment, ils voulaient se retrouver, comme avant. Une nouvelle chance s’offrait à eux, une chance d’être heureux.