Move on [legers spoilers saison 4] ^

Cho venait de quitter mon bureau. Je ne savais pas ce que je devais penser de tout ça, de ce que Cho venait de me dire. Il avait parlé à Jane, et à présent il voulait que j’aille lui parler. Je ne savais plus quoi faire. J’avais vraiment envie de le voir, ne serait-ce que pour savourer sa présence, me rassurer. Mais je lui en voulais bien trop pour ça. Il m’avait fait souffrir, il m’avait fait plus de mal que quiconque dans ma vie, même mon père. Il ne m’avait pas frappé, il ne m’avait pas fait de mal physiquement. Mais c’était pire. Il m’avait quitté sans un mot après avoir obtenu ce qu’il voulait de moi. Cho avait bien tenté de me faire comprendre que ce n’était pas le cas, mais comment pourrais-je y croire ?

J’avais aimé Jane pendant des années, j’avais gardé tout ça en moi pendant des années. Tout ce temps je l’avais aimé en silence, j’avais été là pour lui. A chaque fois qu’il avait besoin de moi, j’étais présente. J’aurais été prête à mourir pour lui et ça avait presque été le cas un an plus tôt. Mais serais-je capable de le revoir maintenant ? Je n’en étais pas certaine. Il m’avait bien trop fait souffrir, j’en pleurais encore la nuit. Pourquoi avait-il fallut qu’il revienne maintenant, pourquoi avait-il fallut qu’il vienne me voir hier soir ? J’étais sur le point d’avancer dans la vie, de recommencer à sortir, m’amuser. Et maintenant, je ne m’en sentais plus capable.

Je relevais les yeux vers l’open space, Cho avait reprit sa place derrière son bureau. Rigsby et Van Pelt travaillaient en silence mais je pouvais voir ma subalterne jeter de légers coups d’œil vers moi de temps en temps. Elle s’inquiétait pour moi et je ne pouvais pas lui en vouloir. Ces derniers temps je n’étais plus moi-même, je n’étais plus la patronne qu’elle avait connue et je m’en voulus. Je devais faire quelque chose pour changer ça, je devais lui montrer, ainsi qu’aux autres, que je pouvais redevenir moi-même. J’avais donc une chose importante à faire, même si j’avais du mal. Je me levais donc et sortis de mon bureau.

-“ Je pars pour une heure, continuez ce que vous avez à faire” dis-je à mon équipe. “ Si vous avez besoin de moi, vous avez mon numéro.”
-“ Bien patron” me répondit Cho qui comprit sans que je sois obligée de m’expliquer.

Et je partais. Je devais le voir, lui parler une bonne fois pour toute et peut-être passer à autre chose. Je ne savais pas si je serais capable de le voir sans avoir envie de le frapper, ou de l’embrasser. Je luttais encore contre mes sentiments, je l’aimais encore trop. Mais s’il avait refait sa vie, je devais en faire autant et pour y parvenir, je devais lui parler. Cho avait raison, je devais lui laisser l’occasion de s’expliquer et je savais d’avance que je n’aimerais pas ce que j’entendrais. Mais que pouvais-je faire d’autre ? Je devais aller de l’avant.

Je montais dans ma voiture et roulais en direction de l’endroit où s’était installée la troupe. Je n’avais pas le numéro de Jane et je ne voulais pas utiliser Cho pour m’aider dans ma vie sentimentale. Il fallait que je fasse les choses seule, j’étais une grande fille. Il m’avait assez aidé durant l’année, il avait été adorable et je ne le remercierais jamais assez. Sans lui, j’aurais déjà perdu mon travail et aujourd’hui il ne me restait que ça. Mais je voulais plus de la vie, plus que juste mon travail. J’avais besoin de voir du monde et peut-être trouver un homme.

J’arrivais rapidement et trouvais une place. Je sortis du véhicule, le fermais à clé et avançais. Cet endroit me rappelait la première fois où Jane m’avait emmené, lorsque nous cherchions Danny Ruskin. Pour la première fois depuis que je le connaissais, je le voyais sourire vraiment, je le voyais à l’aise. Cet endroit était sa vie, le seul endroit où il se sentait vraiment bien. C’était certainement la raison pour laquelle il était revenu après m’avoir quittée. Je ne pouvais pas le blâmer, s’il était mieux ici qu’avec moi, alors ça m’irait. Mais je voulais qu’il me le dise en face.

Je croisais un homme qui s’occupait d’un chien de cirque. L’animal sautait sur les pattes arrière, les deux pattes avant devant lui, aboyant gentiment. L’homme le faisait tourner sur lui-même et lui donnait des morceaux de sucre pour le récompenser de son travail. Je les observais un moment, les bras croisés sur ma poitrine, souriante. Il remarqua ma présence et leva les yeux vers moi.

-“ Je peux vous aider madame ?” M’interpella-t-il.
-“ Oui, je cherche Patrick Jane” lui répondis-je.
-“ Près de la caravane au fond” m’indiqua l’homme du signe de la main.
-“ Merci.”

Je pris donc la direction qu’il m’avait indiquée et circulais entre les diverses caravanes jusqu’à ce que j’entende sa voix. Je la reconnaîtrais entre mille, elle était unique et faisait battre mon cœur à chaque fois. Je suivis sa voix, mon cœur battant de plus en plus vite. J’appréhendais de le voir, je ne savais pas à quoi m’attendre. Mais lorsque je le vis, je restais plantée là, incapable de faire ou dire quoi que ce soit. Devant moi, un peu plus loin, se tenait Patrick Jane, aux côtés d’une femme, tenant dans ses bras un bébé. Il souriait, il était heureux. La femme avait un bras autour de sa taille, la tête sur son épaule. Elle avait le visage radieux. Ils semblaient vraiment heureux tous les deux, Jane avait trouvé une famille, celle que je ne pouvais pas lui donner.

Je décidais donc qu’il était inutile que j’aille plus loin, il ne servait à rien que j’aille lui parler. J’avais voulu lui donner la chance de me parler, m’expliquer, mais ça ne servait plus à rien. Les mots étaient inutiles, je voyais de mes yeux qu’il avait avancé dans la vie, sans moi. Je ne pouvais pas lui en vouloir, s’il était heureux alors tant mieux. Je fis donc demi-tour et retournais à ma voiture. J’avais une boule dans la gorge, les larmes menaçaient de couler. Mais je me montrais forte, je ne pouvais pas pleurer ainsi devant des inconnus, encore moins des amis de Jane. J’avançais rapidement, mais certainement pas assez vite car j’entendis Jane m’appeler.

-“ Lisbon attendez” appela-t-il en se rapprochant.

Je ne pouvais pas, il fallait que je parte au plus vite. Mais il me rattrapa bien vite, m’attrapa par la main et me retourna. Je lui fis face et mes larmes me trahirent. Elles dévalèrent sur mes joues et je vis Jane lever la main vers moi. Mais je le repoussais vivement, mettant ainsi de l’espace entre nous.

-“ Non Jane.”
-“ Lisbon, pourquoi pleurez-vous ?” Me demanda-t-il tristement.
-“ Ça n’a pas d’importance” lui répondis-je en m’éloignant de nouveau.
-“ Si c’est important, ça l’est pour moi” insista-t-il. “ Dites le moi.”
-“ C’est vous qui me rendez triste Jane” m’emportais-je alors, et il recula, comme blessé. “ Vous vouliez me parler, m’expliquer, mais il n’y a rien qui pourra changer le fait que vous avez fait votre vie après m’avoir utilisé.”
-“ Non Lisbon c’est pas…”
-“ Ne cherchez pas d’excuse Jane, vous avez fait votre vie, vous semblez heureux. Alors je crois qu’il vaudrait mieux pour nous deux qu’on ne se voit plus.”

Et je m’éloignais pour de bon, le laissant derrière moi. Cette fois il ne me suivit pas, il devait avoir comprit que c’était trop tard. Je montais dans ma voiture et démarrais. Mais alors que je m’apprêtais à partir, il vint frapper à la vitre. Je ne tournais pas la tête, je ne pouvais pas le regarder. J’avais mal au cœur, beaucoup trop mal et encore plus maintenant que je savais la vérité. Mais il frappa de nouveau, m’appelant désespérément.

-“ Je vous en pris Lisbon écoutez moi” me supplia-t-il.
-“ Laissez-moi partir Jane.”
-“ Mais laissez moi au moins m’expliquer Lisbon, Teresa.”

Et là je vis rouge. Il osait m’appeler Teresa après ce que je venais d’apprendre. Il m’avait quitté pour une autre femme, il avait un enfant et il voulait m’expliquer. J’étais heureuse pour lui, mais triste pour moi.

-“ Il n’y a rien à expliquer Jane, vous avez refait votre vie, vous avez une femme, un enfant et vous êtes heureux. Mais ne me demandez pas de vous pardonner. Je vous ai aimé, de tout mon cœur, je me suis ouverte à vous et vous m’avez laissée. Alors maintenant, laissez moi partir et ne revenez jamais dans ma vie.”

Et je partais, pour de bon.




Je ne retournais pas au bureau, je n’en avais pas la force. Je retournais donc chez moi, j’avais besoin de me retrouver seule. J’étais allée voir Jane pour lui permettre de s’expliquer, mais ça n’avait pas été utile. Je crois que j’avais fait la plus grosse bêtise de ma vie. Mais pourquoi avais-je écouté Cho ? Il avait voulu m’aider, mais ça n’avait fait qu’empirer les choses. Je pensais pouvoir mettre de côté la douleur que j’avais ressentie cette année et lui donner une chance. Il ne la méritait même pas. Je lui en voulais terriblement, bien plus qu’avant. Mais pourtant je ne pouvais m’empêcher d’être heureuse pour lui. Mon amour pour lui était si fort que je ne pouvais que me réjouir de le savoir de nouveau père.

Jane était parfait avec les enfants, il les adorait. Il avait tant souffert dans sa vie qu’il méritait bien un peu de bonheur. Je regrettais juste que ce ne soit pas avec moi. J’aurais tout fait pour lui, j’étais même prête à fonder une famille avec lui. Le temps passait si vite et bientôt j’allais avoir quarante ans. J’envisageais sérieusement de faire ma vie et j’avais pensé qu’après la nuit que nous avions passée, ce serait avec lui. Mais le destin en avait décidé autrement et je devais me faire à l’idée que je n’aurais jamais cette famille dont je rêvais.

Je montais dans ma chambre et me changeais. Je n’avais plus envie de rien faire aujourd’hui, juste de me laisser aller sur mon canapé et m’abrutir de vieux films romantiques ou autre. Un pot de glace, un verre du premier alcool que je trouverais dans mes placards et voilà. Je me savais pathétique à cet instant, mais je ne savais pas quoi faire d’autre. C’était comme si il m’avait brisé le cœur une seconde fois.

Mais alors que je m’installais sur le canapé, j’entendis un coup à la porte. Si jamais c’était Jane qui revenait pour remuer le couteau dans la plaie, il allait m’entendre. Dans un grognement, je me levais et allais ouvrir, prête à lui faire comprendre ma façon de penser. Mais ce n’était pas Jane qui se tenait devant la porte, c’était sa petite amie, ou femme, ou qu’importe. La femme qui m’avait volé l’homme que j’aimais osait se présenter chez moi. Je ne devais pas m’emporter, je devais rester forte, même si je ne voulais rien d’autre que de l’engueuler et la faire disparaître de ma vie.

-“ Je peux entrer ?” Me demanda-t-elle timidement.

Je m’écartais pour la laisser passer et refermais la porte derrière elle. J’avançais dans le salon, lui proposais de s’asseoir et nous nous installâmes, moi sur le canapé et elle sur un fauteuil. Je la détaillais de la tête aux pieds et devais bien reconnaître qu’elle était belle. Jane avait de bons goûts. Elle avait de beaux yeux bleus, de longs cheveux blonds et elle me fit penser à Angela. Elle avait la même beauté naturelle que j’avais vue chez la femme de Jane, d’après les photos. Je comprenais maintenant pourquoi il était allé vers elle.

-“ Vous voulez boire quelque chose ?” Lui proposais-je poliment.
-“ Un verre d’eau ira très bien” me sourit-elle.

Je me levais, me rendais à la cuisine et revint avec le verre que je lui tendis. Elle le prit en me remerciant et je reprenais ma place sur le canapé.

-“ Bien, pourquoi êtes vous venue me voir ?” Demandais-je de but en blanc, autant être directe et ne pas tourner autour du pot.
-“ Je suis venue vous parler de Paddy.” Je levais un sourcil interrogateur. “ Patrick, mais je l’appelle Paddy depuis que nous sommes enfants.”
-“ Ecoutez…” commençais-je.
-“ Allison” me répondit-elle.
-“ Ecoutez Allison, je n’interférerais pas dans votre vie, Jane… Patrick, est heureux avec vous. Vous avez un magnifique petit garçon et je vous souhaite tout le bonheur du monde. Mais s’il vous plait, il vaudrait mieux que vous partiez.”
-“ Attendez, vous pensez que Paddy et moi….” elle semblait surprise. “ Non, vous vous trompez, il n’y a rien entre nous.”
-“ C’est assez difficile comme ça Allison, alors s’il vous plait vous devriez partir et retrouver votre famille.”

Je me levais et me dirigeais vers la porte pour lui faire comprendre qu’il était temps qu’elle parte. Elle se leva, me rejoignit, mais ne sortit pas. Elle se planta devant moi, soudain très sérieuse.

-“ Pourquoi ne voulez-vous pas me croire ?” Me demanda-t-elle.
-“ Parce que je ne peux pas y croire” soufflais-je douloureusement. “ Patrick est partit en pleine nuit après… Il est partit pendant un an sans me donner de nouvelles et le jour où je le revois, il a refait sa vie. Alors pardonnez-moi si je ne peux vous croire.”
-“ Mais il n’a pas refait sa vie” insista-t-elle. “ Je vous mentirais si je disais ne pas avoir voulu quelque chose entre nous, mais il ne le voulais pas.”

Je gardais le silence. Je ne savais pas quoi dire.

-“ Il m’a dit dès le départ qu’il ne resterait pas. Il m’a dit avoir quelqu’un dans sa vie, mais qu’il avait besoin de temps pour réfléchir” m’expliqua-t-elle. “ Il voulait être un homme nouveau pour vous, il voulait être le meilleur des hommes.”
-“ Je ne lui en demande pas autant” la coupais-je. “ Je l’aime comme il est.”
-“ Mais il n’aimait pas celui qu’il était, alors il a voulu attendre un peu.”
-“ Apparemment il a trouvé mieux ailleurs puisqu’il est avec vous et non avec moi” je savais que j’avais été un peu rude, mais j’avais mal.
-“ Il est resté avec moi pour m’aider avec mon fils” reprit-elle sans paraître offensée. “ J’ai fait des mauvais choix et je n’avais personne pour m’aider. Paddy était là, il est resté et j’avais vraiment besoin de lui. Ma grossesse a été difficile.”

Je commençais à comprendre la situation et je me sentis bête. J’avais eu tort depuis le début, je n’avais même pas laissé Jane s’expliquer. Je retournais vers le salon pour m’asseoir et Allison me suivit. Elle s’installa à côté de moi, posa une main sur mon épaule et je levais les yeux vers elle.

-“ Alors… vous et lui…”
-“ Il n’y a rien, il vous aime trop pour penser à une autre femme” me sourit-elle.
-“ Et je ne l’ai même pas écouté” me lamentais-je.
-“ Vous avez encore votre chance” me rassura Allison. “ Il n’attend que vous.”

Je sentis battre mon cœur, j’avais encore une chance avec Jane. J’avais été si bête, tout ça parce que j’avais été blessée. Jane m’aimait et il était partit pour se retrouver avant de se consacrer entièrement à moi. J’étais heureuse de l’apprendre, mais cela ne voulait pas dire que je lui pardonnais d’être partit ainsi sans me donner de nouvelles. Il aurait au moins put se manifester, me dire qu’il allait bien.

-“ Ecoutez Allison, je vous remercie de m’avoir dit la vérité, de m’avoir ouvert les yeux” la remerciais-je. “ Mais il m’a fait mal en partant ainsi et il va me falloir du temps avant que je lui pardonne.
-“ Je comprends.”
-“ Je pense que maintenant vous devriez rentrer auprès de votre fils, vous devez lui manquer.”
-“ D’accord, mais pensez-y, donnez lui une autre chance, il n’en demande pas plus.”

Je la raccompagnais à la porte et cette fois elle partit. Je retournais sur le canapé, mais je n’avais plus envie de regarder la télévision, ni manger de la glace. J’avais besoin de réfléchir à tout ce que je venais d’apprendre. Je montais donc dans ma chambre et m’allongeais sur mon lit. Je pensais à Jane, à tout ce que nous avions vécu tout les deux, toutes ces années à travailler ensemble. Il avait été mon meilleur ami, il avait toujours été là pour moi quand j’avais besoin de lui et j’avais fait de même. Nous avions franchis cette étape qui m’avait fait peur pendant si longtemps et je pensais que tout irait bien pour nous. Puis il était partit sans rien me dire et je croyais l’avoir perdu. Mais finalement, j’avais une autre chance, il m’aimait encore. J’aurais du mal à lui pardonner son départ comme un voleur, mais j’y arriverais.

J’avais un nouvel espoir, j’avais une nouvelle chance d’être heureuse dans la vie. Maintenant que je me sentais mieux face à mes sentiments, il fallait que je me reprenne sur mon travail. Je ne pouvais pas continuer ainsi, je devais montrer à mon équipe que j’allais mieux, que les choses allaient mieux dans ma vie. J’étais une femme forte, j’étais capable de redevenir celle que j’avais toujours été. Je décidais donc de me préparer et de me rendre au CBI. J’étais d’assez bonne humeur pour affronter une longue journée, comme avant.



Une fois habillée, je pris mes affaires et sortis de mon appartement. Je me dépêchais de retourner au bureau avant que mes collègues ne se fassent du souci. Cho savait où j’étais partie, mais les autres ne savaient rien. Je ne voulais pas les inquiéter. En court de route, mon téléphone sonna et je le mis sur haut parleur.

-“ Lisbon” répondis-je.
-“ Boss, c’est Cho, nous avons une affaire, dans la zone industrielle” m’expliqua mon agent. “ Vous rentrez bientôt ?”
-“ Je suis sur la route, je vous rejoins là-bas.”
-“ Bien.”

Je raccrochais et changeais de route pour me rendre sur la scène de crime. J’y arrivais rapidement, avant mes collègues et me garais. Je rejoignis l’agent de la police locale qui me donna les informations nécessaires. Une fois qu’il eut fini, je vis arriver mon équipe. Je souris à Cho pour le rassurer et nous nous mimes tous au travail. Nous avions une enquête et c’était pour moi l’occasion de leur montrer que j’étais de nouveau moi, Teresa Lisbon, chef d’équipe. Je vis les regards surpris de Rigsby et Van Pelt lorsque je leur fis un rapport de la situation, mais ils ne dirent rien et se mirent au travail. Nous étions de nouveau une équipe. Sans Jane, mais une équipe quand même.

Cela faisant une semaine qu’Allison était venue me voir et je n’étais toujours pas allée voir Jane. Je savais à présent la raison de son départ, je savais qu’il n’avait jamais voulu me faire de mal, même s’il l’avait fait. Je lui avais pardonné, je ne pouvais jamais vraiment rester fâchée longtemps contre lui. Cet homme était si particulier, qui pourrait le comprendre un jour. J’avais bien tenté par le passé mais n’y étais jamais parvenue. Alors aujourd’hui, assise dans mon bureau, remplissant un énième rapport, je ne pouvais toujours pas le chasser de mon esprit. Je levais les yeux vers le cadre se trouvant sur mon bureau, une photo de Jane y trônait. Je n’avais pus me résoudre à l’enlever, il était si beau avec ce sourire. Je fondais rien qu’en le regardant.

La porte s’ouvrit sur le nouveau patron du CBI, l’agent Felger. C’était un homme droit, un bon agent. Il avait une longue et brillante carrière derrière lui et je me demandais ce qu’il avait put faire pour se retrouver ici. Nous avions déjà eut beaucoup de patrons, mais jamais aucun ne tenait bien longtemps, plus depuis Minelli. Je regrettais vraiment le départ de cet homme, il avait était un bon chef, un mentor et un ami. Par chance, j’avais encore des contacts avec lui et je savais qu’il se portait bien. Felger vint se poster devant moi, réclamant toute mon attention.

-“ Je peux faire quelque chose pour vous Monsieur ?” Demandais-je en posant mon stylo devant moi, repoussant mon rapport.
-“ Je viens vous annoncer que vous allez avoir un nouveau membre dans votre équipe” répondit-il.
-“ Un nouveau membre Monsieur ?” Je levais un sourcil interrogatif. Je n’avais pas eu vent de ça et je commençais à m’inquiéter.
-“ Enfin, pas si nouveau puisque vous le connaissez, mais j’attends de vous du professionnalisme agent Lisbon.”

Je me demandais pourquoi il me disait une chose pareille. N’étais-je pas quelqu’un de professionnel ? Je l’avais toujours été et je ne voyais pas ce que l'arrivée d’un nouveau membre dans mon équipe y changerait. Il s’éloigna vers l’open space et je le suivis, de plus en plus intriguée. Mais ce que j’y trouvais me pris de court et je ne sus quoi dire, quoi faire. J’avais du mal à croire qu’il puisse se trouver là, devant moi après la dernière fois que je l’avais vu. Je lui avais peut-être pardonné d’être partit, mais cela ne voulait pas dire que j’étais en mesure de parler et de travailler avec lui.

Mais de le voir ainsi devant moi, les mains dans les poches, n’osant pas dire un mot. Je n’avais qu’une envie, courir vers lui et le prendre dans mes bras. J’avais envie de le serrer fort contre moi, lui dire à quel point je m’en voulais de ne pas l’avoir écouté. Mais je ne pouvais pas faire ça, je ne pouvais pas laisser libre court à mes émotions. J’attendrais un autre moment, lorsque nous serions seuls, tout les deux. Je ne savais pas ce que je lui dirais, mais je trouverais bien. Pour le moment, je voulais juste savoir ce qu’il faisait là, pourquoi il était revenu. Je savais qu’il était retourné auprès de ses amis les forains, alors pourquoi revenir aujourd’hui ?

En jetant un coup d’œil à mes collègues, je pouvais voir qu’ils n’étaient pas vraiment ravis de son retour et je pouvais les comprendre. En partant, il nous avait tous fait souffrir, pas seulement moi. Je ne l’avais pas vu à l’époque, tellement obnubilée par mon propre chagrin. Mais je le voyais maintenant et j’avais mal pour eux. Alors que durant des mois ils avaient tous fait pour m’aider, pour me remonter le moral, pour faire en sorte que je conserve mon travail, ils souffraient en silence. Je m’en voulus de ne pas avoir été là pour eux comme ils l’avaient été pour moi et je me promis d’y remédier, mais plus tard. Pour le moment, nous avions autre chose à faire.

-“ Mr Jane sera de nouveau votre consultant” reprit Felger. “ Il fera donc à partir d’aujourd’hui, de nouveau partit de votre équipe et j’espère que vous resterez tous professionnels et ne laisserez pas libre court à votre colère envers lui.”
-“ Nous sommes toujours professionnels Monsieur” dis-je d’une voix sérieuse, mais mes yeux ne lâchaient pas Jane. “ Je vous promets que vous n’aurez pas à vous plaindre de notre travail.”
-“ Bien, je n’en attends pas moins de vous.”

Et avec ça, il s’éloigna pour retourner dans son bureau, nous laissant seusl avec le nouveau, pas si nouveau, membre de notre équipe. Je vis mes collègues se replonger dans leur travail et Jane rester droit, ne sachant pas quoi faire. Au bout d’un moment, il osa enfin lever les yeux vers moi, mais je me retournais pour me rendre moi aussi dans mon bureau. Je ne me sentais pas la force de lui parler maintenant, d’affronter son regard maintenant. Je ne savais toujours pas pourquoi il était revenu dans l’équipe, si cela était temporaire ou s’il envisageait vraiment de revenir, pour de bon. J’avais peur de la réponse et je n’osais donc pas poser la question.

Je le sentis me suivre, mais ne dis rien, ne me retournais pas. J’entrais dans le bureau, il me suivait toujours et il ferma la porte derrière lui. Je m’installais sur mon fauteuil et il s’installa sur le canapé. Le silence régnait dans la pièce, lourd, pesant et je savais que je devrais le rompre bientôt, mais je n’osais pas le faire. Qu’aurais-je à dire de toute façon. Je savais aussi que Jane avait des choses à dire, qu’il voulait enfin s’expliquer, me donner les raisons de son départ, raisons que je connaissais déjà. Au bout de quelques longues minutes de silence, je levais les yeux vers lui et, au moment où il ouvrit la bouche pour parler, je levais la main pour le faire taire.

-“ Nous avons des choses à nous dire, des explications plus qu’utiles, mais pas maintenant, pas ici.”
-“ Lisbon…” tenta-t-il.
-“ Plus tard, nous en parlerons plus tard.”

Il ne rajouta rien, mais se leva et quitta mon bureau. Je me laissais alors aller et posais ma tête dans mes mains. Mais pourquoi la vie s’acharnait-elle ainsi contre moi ? Qu’avais-je pus faire pour mériter ça ? J’avais voulu que Jane revienne depuis le premier jour, j’étais même prête à oublier notre nuit si cela avait put le faire rester. Aussi fort que je pouvais l’aimer, je ne pouvais m’imaginer ma vie sans lui. Mais ça n’avait rien changé, il était partit et je n’avais même pas eu l’occasion de lui proposer mon idée. Mais aujourd’hui il était de retour et je ne savais pas quoi faire. Je voulais redevenir son amie, et qui peut-être plus par la suite. Il m’aimait tout comme je l’aimais, mais il y avait une confiance à réinstaurer entre nous.

Le reste de la matinée se passa dans le calme. Pas de nouvelle affaire, rien d’autre que de la paperasse et ça me convenait parfaitement. Je n’avais pas envie de partir sur le terrain, de devoir y emmener Jane et prendre le risque qui lui arrive quelque chose. Je savais que j’étais stupide de m’inquiéter ainsi, nous avions travaillé ensemble durant des années, il savait ce qu’il avait à faire. Mais cette année, tout avait changé, aussi bien pour moi que pour lui. Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais peur qu’il ait perdu un peu la main et qui lui arrive malheur. Il lui faudrait un peu de temps pour se réhabituer à tout ça et je lui laisserais le temps dont il aurait besoin. Je ne voulais pas prendre de risque. Je venais juste de le retrouver, je ne voulais pas le perdre de nouveau. Je tenais bien trop à lui.

Le calme permit à Jane de se refamiliariser avec son entourage, mais je dois bien avouer que le reste de l’équipe ne l’aidait pas beaucoup. J’avais de la peine pour lui, il tentait pourtant de se montrer gentil avec eux, mais rien à faire. Je savais qu’il leur faudrait aussi du temps pour qu’ils l’acceptent de nouveau, beaucoup de temps. J’espérais juste que ça ne prendrait pas trop de temps. J’aimais beaucoup l’époque où Jane n’en faisait qu’a sa tête, où j’avais eu des tonnes de rapports de plaintes à remplir. Bien entendu je ne lui avouerais jamais, Jane n’avais pas besoin de le savoir.

Je venais de finir de remplir un nouveau rapport lorsque la porte de mon bureau s’ouvrit et qu’une tête blonde apparut. Jane. Il n’avait pas perdu cette habitude d’entrer sans frapper, mais je ne dis rien. Il avait les mains pleines, une tasse dans chacune d’elles. Je devinais qu’il m’apportais un café et je ne pus m’empêcher de sourire en la prenant. Il était tout chaud, il sentait bon. Jane savait encore comment me le préparer. J’en bus une petite gorgée, savourant ce breuvage dont je raffolais et n’avais pas bu depuis bien longtemps. Je n’en buvais que le matin et d’en boire en milieu de journée me faisait revenir des souvenirs d’une époque passée que je ne pensais pas revoir un jour.

Jane s’installa sur le canapé, sa tasse de thé à la main, ne me lâchant pas des yeux. Je savais qu’il voulait parler, mais je n’en avais pas envie, pas maintenant. Il le faudrait bien tôt ou tard. Je posais la tasse au bout d’un moment et reportais mon regard sur lui.

-“ Qu'y a-t-il Jane ?” Lui demandais-je alors.
-“ Rien, je voulais juste vous voir” répondit-il avec un petit sourire.
-“ Dites moi ce qui ne va pas” je savais qu’il ne se sentait pas à l’aise. “ Je sais que quelque chose vous tracasse.”
-“ Et bien… je sais que mon départ a fait du mal à beaucoup de monde et j’en suis désolé” souffla-t-il en baissant la tête.
-“ Ça leur passera” tentais-je de le rassurer.
-“ Je n’en doute pas, mais je me rends compte que j’ai été égoïste.”

Je ne pouvais que lui donner raison, il avait agit égoïstement en partant. Mais il était revenu et c’est tout ce qui comptait pour moi aujourd’hui.

-“ Et pourquoi être revenu ?” Je ne pouvais m’empêcher de lui demander, même si je voulais remettre cette conversation à plus tard. “ Après tout ce temps, pourquoi ?”

Il leva les yeux vers moi et je pus voir qu’ils brillaient. Les larmes menaçaient de couler et mon cœur se serra. Je n’avais vu que peu de fois Jane pleurer, mais ça me faisait vraiment mal de le voir ainsi.

-“ Je ne pouvais pas rester aussi loin plus longtemps” m’avoua-t-il. “ Je suis parti longtemps, j’avais mes raisons, mauvaises je sais. Je ne voulais faire de mal à personne, et pourtant c’est-ce que j’ai fait.”

Il fit une pause durant laquelle je me levais et m’installais sur le canapé à côté de lui. Il me regarda, surpris. Je dois bien dire que je ne savais même pas pourquoi je faisait ça, mais j’en avais besoin.

-“ Quand je vous ai vu ce soir là, j’ai compris que j’avais fait la plus grosse erreur de ma vie et que je devais revenir. J’ai vu la douleur dans vos yeux en me voyant et je savais que c’était de ma faute.”
-“ Jane” tentais-je de le couper.
-“ Non, je sais que c’est vrai. J’ai vu aussi à quel point vous aviez changé, à quel point vous étiez fatiguée, maigre…”
-“ Sympa de me le rappeler” mais il n’y avait rien de méchant dans mes mots.
-“ Je ne voulais pas être la cause de tout ça et je savais que le seul moyen de changer les choses était de revenir.”
-“ Mais pourquoi maintenant ? Vous avez quelqu’un dans votre vie…”
-“ Il n’y a rien entre nous Lisbon” s’emporta-t-il presque.

Je pus voir la douleur dans ses yeux à la simple idée que je puisse penser ça. Je lui pris les mains dans les miennes, incapable de me retenir. Il tenta de se dégager et je me sentis blessée. Je ne le retins pas, me levais et retournais m’asseoir derrière mon bureau. Je n’osais plus le regarder, j’avais peur de croiser son regard. Alors je ne fis rien et attendit. Au bout d’un moment, j’entendis la porte s’ouvrir et se refermer brusquement, me faisant sursauter. Une larme coula sur ma joue et je me maudis intérieurement. J’avais encore tout gâché. Je priais pour que la journée se finisse vite, que je puisse rentrer chez moi et me cacher.




La journée avança lentement, trop lentement à mon goût. Mais alors que je pensais que je pourrais rentrer chez moi, mon téléphone sonna, me sortant de mes pensées. Je décrochais et je sentis tout mes espoirs s’envoler. Une nouvelle affaire. Je soufflais en raccrochant avant de me lever et de me diriger vers le reste de mon équipe. Ils levèrent aussitôt les yeux vers moi avant de prendre leurs affaires et de se diriger vers l’ascenseur. Du coin de l’œil, je vis Jane hésiter avant de se lever à son tour et de rejoindre les autres. Je soufflais encore une fois. Je donnais mes ordres à Van Pelt avant de rejoindre le reste de l'équipe.

Dans la voiture, le silence était pesant. Jane s’était installé à l’arrière avec Rigsby, mais ce dernier ne lui souffla pas un mot. Cho était au volant et moi à côté de lui, comme toujours. Nous arrivâmes rapidement, ce qui nous soulagea tous. Je me dirigeais directement vers l’officier en charge afin de savoir de quoi il s’agissait. Je faisais confiance à Cho pour veiller sur Jane. Au bout d’un moment, je revenais vers mon équipe pour les tenir informés.

-“ Bien, il semblerait que nous n’ayons pas grand-chose à faire finalement” dis-je. “ Une jeune fille vient d’être retrouvée morte dans le coffre d’une voiture et il semblerait que le conducteur de cette voiture soit le coupable. Il est déjà menotté.”
-“ Alors pourquoi nous avoir appelés ?” Demanda Jane.
-“ Il n’avait pas encore été arrêté à ce moment là” répondis-je. “Il était allé acheté quelque chose un peu plus loin, c’est en revenant qu’il a été intercepté.”
-“ Qui a trouvé le corps ?” Cho, toujours professionnel.
-“ Un passant, il a vu du sang couler du coffre et a appelé la police. Lorsqu’ils ont ouvert et trouvé le corps, ils nous ont appelé. La jeune fille a été identifiée et la famille a été prévenue, son père arrive.”
-“ Ce n’est pas une bonne idée” intervint Jane de nouveau.
-“ Et pourquoi ? Il a le droit de savoir” le coupa sèchement Rigsby.
-“ Il pourrait faire une bêtise s’il voit l’assassin de sa fille.”
-“ Qu’est-ce que t’en sais ? Tous le monde n’est pas comme toi.”

Je vis que Rigsby regretta ses mots à l’instant où ils franchirent ses lèvres mais il était trop tard, le mal était fait. Jane ne dit pas un mot, il fixa Rigsby un moment avant de s’éloigner et je serais bien partie après lui si le père de la victime n’était pas arrivé à ce moment là. Je délaissais donc mon collègue avec le cœur lourd pour lui pour me diriger vers l’homme, jetant au passage un regard noir à mon collègue. Je m’occuperais de lui plus tard, pour le moment j’avais un père en deuil à gérer.

Je m’approchais donc du père de notre victime, répondant au nom de Thomas Brewster. Il était bouleversé, les larmes coulant de ses yeux, les lèvres tremblantes d’où s’échappaient des plaintes. J’avais moi-même envie de pleurer en le voyant, mais je devais rester professionnelle. Je m’avançais vers lui, sortant ma carte pour me présenter, mais je n’en eu pas le temps. Il sortit la main de sa poche et je vis avec horreur qu’il tenait une arme. Je sortis aussitôt la mienne, la braquant sur lui, sans réelle envie de l’utiliser.

-“ Mr Brewster, posez cette arme” lui intimais-je.
-“ Il a tué ma fille !” cria l’homme dont les mains tremblaient de rage.
-“ Posez cette arme avant de faire une bêtise” tentais-je de nouveau.

Mais il ne m’écoutait pas, ses yeux étaient rivés sur la voiture de police un peu plus loin dans laquelle se trouvait l’assassin de sa fille. Je vis du mouvement sur ma gauche, du coin de l’œil, mais ne tournais pas le tête, gardant mon attention sur l’homme. Il avait un regard fou, il était prêt à tout et je savais que je n’aurais d’autre choix que de faire usage de mon arme. Je gardais pourtant l’espoir de pouvoir le faire changer d’avis, de lui faire comprendre que cela ne ramènerait pas sa fille et qu’il risquait de gâcher sa vie. Je n’eu malheureusement pas le temps de dire ou faire quoi que ce soit de plus. Tout se passa très vite, si vite que je réalisais à peine ce qu’il se passait.

L’homme se tourna vers moi, l’arme pointée dans ma direction et j’entendis un coup de feu à l’instant même où je me sentis projetée au sol. Je me cognais la tête en tombant, mais pas assez fort pour me faire perdre connaissance. J’entendis d’autres coups de feux et un corps tomber. Je tentais de me relever, mais quelque chose se trouvait sur moi, une personne. Je posais mes yeux sur cette personne et mon sang se glaça dans ma poitrine en découvrant Jane, les yeux clos. Je le fis rouler sur le dos et me penchais sur lui.

-“ Jane ?” L’appelais-je, mais il ne répondit pas. “ Jane vous m’entendez ?” Insistais-je. “ S’il vous plait Jane ouvrez les yeux, dites quelque chose.”

Je sentais mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine, battant contre mes tempes. J’avais les mains tremblantes, la respiration difficile. J’avais peur. J’avais peur pour Jane, j’avais peur de le perdre alors que je venais juste de le retrouver. Je m’en voulus alors de ne pas avoir eu cette discussion avec lui avant de venir, et maintenant c’était peut-être trop tard. Je commençais alors à lui donner des petites tapes sur les joues, mais comme il ne réagissait toujours pas, je le secouais de toutes mes forces.

-“ Patrick ouvre les yeux !” mes collègues devaient se poser des questions sur moi et mon comportement, mais je m’en fichais. “ Réponds moi Patrick.”

Je savais que je me donnais en spectacle, mais je n’en avais que faire. Au sol, devant moi se tenait l’homme que j’aimais et je ne lui avais même pas laissé la chance de se faire pardonner. Je ne voulais qu’une chose, qu’il ouvre les yeux. Je voulais revoir ses yeux bleus/verts, je voulais pouvoir m’y perdre à nouveau. Je ne pouvais me résoudre à le perdre de nouveau, je ne le supporterais pas cette fois, ce serait trop difficile. Je plaquais alors mes mains sur son abdomen d’où s’écoulait du sang, son sang. J’appuyais fort, aussi fort que possible afin de maintenir ce liquide vital en lui.

J’entendis au loin la sirène d’une ambulance et bientôt des hommes vinrent nous rejoindre. Il fallut que Cho m’attrape par les épaules pour m’éloigner de lui, je refusais de le lâcher. Mais j’y consentis et mon collègue me dirigea vers notre voiture où je m’engouffrais tout en pleurant. Je ne me souciais même plus des officiers de police qui m’avaient vue ainsi, tout ce qui comptait pour moi était Jane. Je ne voulais pas qu’il meurt, pas pour moi. Il n’aurait jamais dut faire ça. Je me promis que lorsqu’il se réveillerait, il allait m’entendre. S’il se réveillait.

TBC…

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