Move on [legers spoilers saison 4] ^

La voiture roulait à vive allure sur la route. Rigsby se trouvait derrière le volant, les point si serrés qu’il en avait les jointures blanches. J’étais encore en état de choc après ce qu’il s’était passé, après avoir vu Jane se jeter sur Lisbon et prendre la balle à sa place. Je lui en avais voulu d’être partit, de l’avoir fait souffrir, tout comme nous. Je lui en avais aussi voulu d’être revenu. Mais maintenant, je ne savais plus quoi penser. Pourquoi avait-il fait ça, lui qui avait toujours eut peur des armes et qui s’était toujours caché derrière Lisbon. Je ne parvenais pas à en trouver la raison. Mais elle était pourtant évidente, je ne voulais tout simplement pas la voir. Ça ne pouvait pas être ça, sinon je lui en voudrais encore plus.

Cho avait emmené Lisbon à l’hôpital presque une demi-heure plus tôt, Rigsby et moi étions restés sur la scène de crime afin de prendre les dépositions et s’assurer que tout allait bien. Mr Brewster avait été arrêté après avoir tiré sur Jane, Cho s’en était chargé. Il s’était aussi occupé de Lisbon qui était encore plus sous le choc que moi. J’avais eu mal de la voir ainsi, elle n’était plus la femme que j’avais connue le jour de mon arrivée au CBI, elle n’était plus aussi forte. Je ne pouvais pas lui en vouloir, elle avait eut le cœur brisé. Je savais ce que c’était, j’avais moi-même eu le cœur brisé par un homme, quelqu’un que j’aimais si fort que j’en avais été aveuglée.

Je comprenais donc parfaitement Lisbon, elle avait ressentit la même chose lorsque Jane était partit. Je savais qu’il y avait un lien fort entre eux, je l’avais su le jour même où je les avais vus ensemble. Ils se chamaillaient sans cesse, Lisbon criait, Jane la faisait enrager pour ensuite la faire sourire. Ils étaient comme ça et il fallait vraiment les connaître pour les comprendre. Seuls les membres de l’équipe les comprenaient vraiment. Pour tout le monde, Jane n’était bon qu’à résoudre des affaires et à apporter des rapports de plaintes supplémentaires à Lisbon. Mais nous savions qu’il apportait plus que ça, il lui apportait un peu de soleil dans la vie. Elle était plus souriante lorsqu’il était là, même si elle était également plus tendue.

Mais lors de notre dernière enquête en tant qu’équipe j’avais su que rien ne serait plus jamais comme avant. Une enquête sur John LeRouge, une comme tant d’autres. Mais ça ne s’était pas passé comme les autres fois et ça c’était mal fini. On aurait put dire le contraire, nous avions mis un terme à la terreur dont souffrait l’état de Californie. Mais pour Jane, ça ne devait pas se passer comme ça. Il avait toujours dit que John LeRouge était à lui, ça n’était un secret pour personne. Alors que ce soit Lisbon qui ait mis un terme à sa vie, je savais que Jane ne le lui pardonnerait pas.

Je ne savais pas ce qu'il s’était passé entre eux avant qu’il ne parte, la seule chose que je savais c’est que pour Lisbon ça avait été comme si on lui arrachait un morceau d’elle-même. Depuis ce jour, elle n’avait plus été la même. Je pensais que ça lui passerait au bout d’un moment, qu’elle apprendrait à vivre et travailler sans lui. Mais ça n’avait pas été le cas, elle avait sombré un peu plus chaque jour, à tel point que nous avions dut, l’équipe et moi, faire en sorte qu’elle ne perde pas son travail. Je ne lui en voulais pas, j’avais juste eu l’espoir qu’elle redeviendrait cette femme forte que j’avais un jour connus.

Ça avait presque été le cas, depuis quelques temps seulement. Depuis cette affaire où nous avions recroisé Jane après presque un an sans nouvelles. Cela avait perturbé Lisbon, comme nous tous. Puis, elle avait peu à peu retrouvé l’envie de travailler et depuis une semaine elle recommençait à sourire. Elle travaillait mieux aussi, elle redevenait peu à peu celle que j’avais rencontrée des années plus tôt. Toute l’équipe redevenait celle que j’avais connue. Enfin presque puisque Jane n’était plus avec nous, mais on faisait avec, tout comme nous faisions depuis presque un an.

Mais voilà, ce matin il était revenu, il avait décidé de réintégrer le CBI, et notre équipe. Pourquoi maintenant après tant de temps ? Nous ne le savions pas. Une chose est sûre, il avait sut à l’instant où il était entré dans l’open space que nous ne lui pardonnerions pas facilement d’être partit ainsi, que ça nous prendrait du temps. Je lui avais lancé le regard le plus noir que je pouvais et il avait baissé les yeux en mettant les mains dans ses poches. Je ne l’avais jamais vu ainsi et j’avais eu une petite pointe au cœur. Il m’avait manqué et j’étais partagée entre l’envie de le prendre dans mes bras et de le frapper pour nous avoir fait autant de mal.

Et puis Lisbon était arrivée. Elle s’était montrée professionnelle. Mais j’avais pu voir cette petite étincelle dans ses yeux, celle qu’elle avait toujours eut en présence de Jane. J’avais pus voir qu’elle aussi voulait le prendre dans ses bras, mais elle ne l’avait pas fait. Le temps avait passé, puis Jane était allé la voir dans son bureau. Nous avions ensuite entendu des voix, leurs voix. Ils se parlaient, puis le ton était monté et soudainement, Jane avait quitté le bureau. Nous ne savions pas ce qu’il s’était passé, mais ça n’avait pas vraiment d’importance. Jane savait à présent qu’il n’était pas le bienvenu parmi nous.

Le reste de la journée avait été calme, il était resté sur son canapé, comme avant. J’avais remplis des rapports qui traînaient depuis un moment, les autres en avaient fait autant. Et l’appel était arrivé. Ce devait être quelque chose de simple, le coupable avait déjà été arrêté. Et pourtant, tout avait dérapé. Le commentaire de Rigsby me revint en mémoire et maintenant je me rendais compte que Jane avait raison. Ce n’était pas une bonne idée que le père de la victime se trouve à proximité de l’assassin de son unique enfant. Et maintenant, nous étions en route pour l’hôpital, dans l’espoir que Jane se remette vite. Je lui en avais voulu, mais je tenais quand même à lui, il était toujours mon ami.

La voiture stoppa et je relevais les yeux pour remarquer que nous étions arrivés. Je sortais, suivie de Rigsby et nous entrâmes dans l’établissement. Je demandais à l’accueil où trouver Patrick Jane, l’infirmière me donna le numéro de la salle de consultation et je m’y dirigeais. S’il n’était qu’en consultation, alors il ne devait pas aller si mal que ça. Je soufflais de soulagement en arrivant dans le couloir et que le son de la voix de notre consultant se fit entendre.

-“ Je vais bien, je peux sortir d’ici” disait-il.

Il allait définitivement bien et je souris de plus belle en me tournant vers Rigsby. Il me rendit mon sourire. Il se sentait coupable, je le savais. Je le connaissais assez bien pour savoir qu’il avait regretté sa remarque à l’instant où elle avait franchi ses lèvres. Je posais une main amicale sur son avant bras et nous avançâmes vers Cho et Lisbon qui se trouvaient un peu plus loin, dans le couloir. Elle ne pleurait plus et un léger sourire avait prit place sur son visage. Cho vint à leur rencontre.

-“ Ce n’est rien, juste une égratignure” nous dit-il. “ La balle lui à touché le ventre, mais elle n’a fait que le frôler. Ça a juste passé sur une partie sensible du ventre.”
-“ Alors pourquoi est-il resté inconscient ?” Demandais-je, quand même inquiète.
-“ Le médecin pense que c’est à cause de l’émotion, le stress et la peur.”
-“ Ça peut se comprendre” Rigsby aussi était soulagé.
-“ Il va donc pouvoir sortir d’ici bientôt” Lisbon s’était approchée, ses larmes avaient séché mais elle avait encore le sang de Jane sur les mains. “ Je suis désolée pour mon comportement” s’excusa-t-elle ensuite.
-“ Il n’y a rien à pardonner patron, ne vous en faites pas” la rassurais-je.

Mais soudain, alors que je pensais que tout allait bien, je vis une femme arriver en courant dans le couloir, tenant un bébé dans ses bras. Elle alla directement vers Lisbon qui perdit aussitôt son sourire.

-“ Vous êtes contente de vous ?” Cria la femme.
-“ Allison” tenta ma patronne, mais l’autre ne lui laissa pas l'occasion de poursuivre.
-“ Il vous a laissé du temps, il vous a attendu et il est revenu vers vous” continua-t-elle. “ Et tout ça pour quoi ? Se retrouver à l’hôpital le jour même de son retour.”
-“ C’était un accident” reprit Lisbon.
-“ Un accident ? Il a prit une balle à cause de vous, il aurait put mourir à cause de vous. Il a risqué sa vie pour vous alors que vous en avez rien à faire de lui.”

Je n’avais jamais vu quelqu’un parler ainsi à Lisbon et encore moins voir cette dernière ne pas se défendre. Apparemment elles se connaissaient, et cette Allison connaissait Jane. Je regardais le bébé dans les bras de la femme et automatiquement je me demandais s’il n’était pas le fils de Jane. Cette simple pensée me fit mal au cœur pour Lisbon.

-“ Je m’inquiète pour lui moi aussi” souffla Lisbon.
-“ Pas assez pour prendre soin de lui” critiqua Allison. “ C’est vous la flic, c’est vous qui auriez dû prendre cette balle.”

Mais avant qu’elle ne puisse continuer, la porte de la salle de consultation s’ouvrit. Allison et Lisbon tournèrent la tête en même temps et Allison se jeta dans les bras de Jane. Il la réceptionna, l’entoura de ses bras et enfouit sa tête dans son cou. Je vis Lisbon baisser la tête, serrant les poings. C’était difficile pour elle, il n’y avait pas de doute possible. Mais qui était cette femme ? Était-elle la compagne de Jane ? Je priais pour que ce ne soit pas ça. Ils restèrent un moment serrés l’un contre l’autre, et finirent par s’écarter. Jane caressa la joue d’Allison puis posa un baiser sur la tête du bébé.

-“ Tu vas bien ?” souffla Allison. “ J’ai eu si peur pour toi.”
-“ Tout va bien, ce n’était qu’une petite égratignure” la rassura Jane.
-“ On rentre à la maison s’il te plait, je n’aime pas les hôpitaux” murmura-t-elle.
-“ Un instant s’il te plait.”
-“ Maintenant Paddy, je veux rentrer.”

Lisbon ne bougeait toujours pas, elle restait en retrait sans un mot. Jane n’avait d’yeux que pour Allison, il tentait de la rassurer, de lui faire comprendre que tout allait bien. Puis il s’écarta d’elle et se dirigea vers Lisbon. Elle releva les yeux, un petit sourire sur le visage. Je vis du coin de l’œil Allison serrer les dents. Je ne l’aimais pas beaucoup cette femme, je ne la connaissais pas mais je ne l’aimais pas. Mais qui était-elle pour lui ? J’avais vraiment envie et besoin de le savoir. Je ne voulais et ne pouvais pas le laisser faire du mal encore à Lisbon.

Il se rapprocha encore d’elle, un petit sourire sur le visage mais il grimaça un peu lorsqu’il leva le bras vers elle. Sa blessure n’était pas importante, mais elle lui faisait quand même mal. Lisbon lui attrapa la main, se rapprocha de lui encore un peu plus et je vis Jane l’envelopper de ses bras. Lisbon le serra à son tour, laissant des larmes couler sur ses joues. Je souris, peut-être que les choses allaient s’améliorer finalement, peut-être que Jane et Lisbon allaient enfin se parler. J’espérais seulement que cette Allison ne viendrait pas se mettre entre eux, qu’elle leur laisserait la chance de se retrouver et être de nouveau heureux.

J’attrapais Rigsby par le bras, l’entraînant un peu plus loin afin de leur laisser un peu d’intimité. Il rouspéta un peu pour la forme, mais à son regard attendri je compris qu’il était tout aussi heureux que moi pour eux. Il me suivit sans un mot et je vis Cho en faire autant. Nous les laissâmes donc tranquille. Par contre, je vis qu’Allison ne bougeait pas, qu’elle restait dans le couloir avec eux. J’avais envie d’aller la chercher pour qu’elle les laisse aussi, mais Rigsby m’en empêcha. Je les laissais donc, mais je gardais un œil sur elle. Ils avaient une nouvelle chance, je ne voulais pas qu’elle leur gâche, même si elle pensait bien faire.

J’étais encore dans le flou lorsque j’entendis des voix dans le couloir. Le médecin qui m’avait examiné était en train d’expliquer ma situation à mes collègues. J’entendis la voix de Cho le remercier, puis s’adresser à Lisbon. J’entendis ensuite sa petite voix et j’eu mal au cœur. Elle semblait avoir vraiment eut peur pour moi je devais bien avouer que moi aussi. J’avais eu la peur de ma vie, mais pas pour moi, pour elle. Lorsque l’homme avait levé son arme vers elle, j’avais agis d’instinct. Je m’étais jeté sur elle, la protégeant de mon mieux. Je n’avais pas imaginé que je prendrais cette balle, je voulais juste éviter qu’elle ne soit blessée. J’avais perdu connaissance peu après, mais j’avais eu le temps de l’entendre me supplier d’ouvrir les yeux.

J’étais donc à l’hôpital, attendant avec impatience que le médecin me donne le feu vert pour sortir d’ici. Je n’avais jamais aimé les hôpitaux et ça n’allait certainement pas commencer maintenant. Je ne voulais qu’une chose à cet instant, la retrouver, celle pour qui j’avais risqué ma vie. Ça me faisait drôle de penser ça. En règle général c’était elle qui prenait les risques, c'était derrière elle que je me cachais. J’avais peur des armes, ce n’était un secret pour personne. Je ne savais même pas pourquoi j’avais agis de la sorte, ou plutôt si, je le savais. Je n’avais pas envie de la voir mourir après l’avoir retrouvée. Je tenais trop à elle, mes sentiments pour cette femme étaient bien plus forts que je ne pensais, bien plus forts que je ne pouvais penser pouvoir en ressentir après ma femme.

La porte s’ouvrit et le médecin entra. Il vint directement vers moi, en même temps j’étais la seule personne ici, il ne pouvait venir voir que moi. Je me redressais sur le lit, grimaçant un peu. Le moindre mouvement tirait sur les quelques points que j’avais eu, mais je ne le lui dirais pas. Je ne voulais pas qu’il décide de me garder plus longtemps. Mais ma grimace ne lui échappa pas.

-“ Peut-être que je devrais vous garder encore un peu Mr Jane” me dit-il en ouvrant son dossier.
-“ Je vais parfaitement bien, je peux sortir d’ici” le contrais-je.

Il sourit un peu, nota quelque chose dans son dossier avant de se tourner de nouveau vers moi, me tendant un papier.

-“ Voici une ordonnance, des anti douleurs…en cas de besoin” m’expliqua-t-il.
-“ Merci.”

Il me sourit une fois de plus puis ressortit. Je me levais finalement de mon lit et commençais à me rhabiller. J’entendis alors des voix dans le couloir et je reconnus immédiatement la voix d’Allison. Mais alors que je laissais un sourire naître sur mon visage, ce que j’entendis me fit mal au cœur.

-“ Vous êtes contente de vous ?” Cria Allison.
-“ Allison…” tenta Lisbon.
-“ Il vous a laissé du temps, il vous a attendu et il est revenu vers vous” continua-t-elle. “ Et tout ça pour quo i? Se retrouver à l’hôpital le jour même de son retour.”
-“ C’était un accident” reprit Lisbon.
-“ Un accident ? Il a prit une balle à cause de vous, il aurait put mourir, à cause de vous. Il a risqué sa vie pour vous alors que vous n'en avez rien à faire de lui.”

J’attendis une réponse de Lisbon qui ne vint pas. Je me dépêchais de finir de m’habiller, attachais mes lacets et me dirigeais vers la porte en enfilant ma veste. C’est alors que vint à mes oreilles la voix tremblante de Lisbon.

-“ Je m’inquiète pour lui moi aussi” souffla-t-elle.
-“ Pas assez pour prendre soin de lui” critiqua Allison. “ C’est vous la flic, c’est vous qui auriez dut prendre cette balle.”

C’est à ce moment là que j’ouvris la porte et que je sortis de la salle d’examen. Tous les yeux se tournèrent vers moi. Je n’eu pas le temps de faire un pas que je sentis Allison se jeter sur moi, Joshua dans les bras et me serrer fort dans ses bras. Je la serrais en retour, j’étais heureux qu’elle soit là, avec le bébé, même si je n’avais pas apprécié les reproches qu’elle venait de faire à Lisbon. Je lui expliquerais mon point de vue plus tard. J’enfouis mon visage dans son cou, respirant cette odeur familière qui m’avait tenue compagnie durant tous ces mois loin de la seule que je voulais sentir.

-“ Tu vas bien ?” souffla Allison. “ J’ai eu si peur pour toi.”
-“ Tout va bien, ce n’était qu’une petite égratignure” la rassurais-je.
-“ On rentre à la maison s’il te plait, je n’aime pas les hôpitaux” murmura-t-elle.
-“ Un instant s’il te plait.”
-“ Maintenant Paddy, je veux rentrer.”

Je relevais les yeux et je pus voir Lisbon tenter de se faire toute petite alors que ses yeux brillaient. Elle respectait ce moment d’intimité entre Allison et moi et je trouvais ça adorable. Mais je n’avais qu’une envie, celle de la prendre dans mes bras et la serrer fort contre moi. Je voulais encore me rassurer. Même si elle n’avait pas été blessée, j'avais besoin de ce contact physique…ça m’était vital. Alors, doucement, je m’écartais d’Allison et me dirigeais vers Lisbon qui releva les yeux vers moi en me souriant doucement. Je levais une main vers elle, mais une fois encore la douleur se rappela à mon bon, ou mauvais, souvenir et je grimaçais. Elle m’attrapa alors la main, se rapprocha de moi et je la pris contre moi.

Je me sentais revivre. Je pouvais de nouveau sentir ce corps contre le mien, ses bras autour de ma taille, sa tête contre mon torse, ses larmes mouillant ma chemise. Mais je n’en avais que faire, qu’elle m’inonde de ses larmes si seulement elles pouvaient être de joie. Voir des larmes dans ses si beaux yeux m’avais toujours attristé, les seules larmes que j’acceptais étaient celles de bonheur et non de tristesse. Je la sentis me serrer encore un peu plus contre elle, enfouissant son visage complètement dans mon torse, son nez venant se coller contre moi. Je resserrais mon étreinte et inspirais cette délicieuse odeur, ce merveilleux parfum que j’aimais tant.

J’étais tellement pris dans la magie de ce moment partagé avec Teresa que je ne me rendis pas compte que nos collègues étaient partit. Mais Allison était toujours là et elle me le rappela bien vite.

-“ Paddy, rentrons à la maison, s’il te plait” me supplia-t-elle de nouveau.

Je sentis Lisbon se tendre dans mes bras, me serrer plus fort pour ensuite me relâcher doucement, délicatement. Elle m’envoya un dernier sourire puis s’éloigna dans le couloir lorsqu’Allison me prit le bras de sa main Libre. Je regardais ma collègue disparaître au bout du couloir avec un pincement au cœur. Je ne voulais pas qu’elle parte maintenant, je voulais qu’elle reste, j’avais tant besoin d’elle. Je me tournais vers Allison qui avait un petit sourire satisfait sur les lèvres.

-“ Allison, pourquoi lui avoir dit toutes ces choses ?” Lui demandais-je doucement.
-“ Parce que c’est de sa faute si tu es ici” me répondit-elle. “ Elle est flic, elle aurait dut te protéger et prendre cette balle, pas toi.”
-“ Je pensais que tu l’aimais bien pourtant et j’ai comme l’impression que tu es jalouse d’elle.”
-“ Après tout ce qu’elle t’a fait endurer je ne comprends pas pourquoi tu veux encore travailler avec elle” je sentais qu’elle n’avait pas fini. “ Quand je suis allée la voir pour lui parler, je pensais qu’elle avait compris, qu’elle reviendrait vers toi. Mais non, elle est restée silencieuse. Elle t’a fait souffrir et toi tu veux quand même d’elle, je ne te comprends pas Paddy.”

Je gardais le silence un moment. Allison n’avait pas tort sur un point, j’avais eu mal de ce silence. Mais je ne pouvais le reprocher à Lisbon, elle avait souffert bien plus que moi durant l’année passée. Elle avait gardé le silence durant une semaine, mais moi durant un an. Elle avait eu raison de le faire, ça m’avait permis de me rendre compte de ce qu’elle avait vécu. A présent j’avais envie de me faire pardonner et je savais qu’elle ne dirait pas non. Mais Allison ne semblait pas être du même avis, comme si elle voulait me garder pour elle.

-“ Allison, tu sais que toi et moi nous ne sommes qu’amis” commençais-je.
-“ Oui, amis” souffla-t-elle douloureusement.
-“ Je sais que tu aurais voulu qu’il y ait plus entre nous, mais je ne peux pas. J’aime Teresa et je regrette que tu souffres à cause de moi.”

Je la serrais de nouveau contre moi, étouffant ses sanglots contre mon torse. Joshua ne disait rien, il avait les yeux ouverts et me fixait intensément. Il semblait chercher à comprendre quelque chose. Je passais une main sur sa tête avant d’écarter un peu Allison.

-“ Ecoute, je serais toujours là pour toi tu le sais ?” Je la regardais droit dans les yeux.
-“ Oui je le sais” murmura-t-elle en séchant ses larmes.
-“ Mais j’ai besoin de Teresa dans ma vie, plus que tu ne peux l’imaginer” fini-je.
-“ Je suis vraiment désolée de t’avoir fait cette crise de jalousie, et d’avoir dis toutes ces choses à ton amie. Alors vas la retrouver, elle aussi à besoin de toi. Je serais à la maison avec Joshua.”

Je lui souris et déposais un baiser sur son front avant de partir, n’oubliant pas d’embrasser le petit monstre et partis. Je devais aller voir Lisbon, je devais lui parler.




Le taxi s’arrêta devant l’appartement de Lisbon. Je payais le chauffeur, sortis du véhicule et me dirigeais vers la porte. Il y avait de la lumière provenant du salon et je jetais un œil à l’intérieur pour voir Teresa assise sur le canapé. Elle était enveloppée dans une couverture, un pot de glace vide sur la table basse. Ses joues et ses yeux étaient brillants, elle avait pleuré et je savais pourquoi. Je frappais donc à la porte et attendis qu’elle vienne m’ouvrir, ce qu’elle fit dans la minute. Elle pleurait encore et je ne résistais pas. Je lui attrapais la main, l’attirais à moi et la plaquais contre mon corps. Elle passa instinctivement ses bras autour de ma taille et pleura dans mon torse. Je nous fis reculer dans l’appartement, fermant la porte de mon pied et nous dirigeais vers le canapé où nous nous installâmes.

Lisbon se serra plus contre moi, s’installant presque sur mes genoux et je resserrais mon étreinte. Je la laissais pleurer autant qu’elle le voulait, elle en avait besoin. J’avais moi aussi envie de pleurer, mais je gardais mes larmes pour moi. Je devais être fort pour elle, j’étais encore et toujours la cause de sa tristesse et ses larmes. Je ne savais plus vraiment pourquoi j’étais parti, pourquoi je lui avais infligé tant de souffrance. Elle avait toujours été là pour moi, elle avait toujours veillé sur moi et je lui avais fait mal.

Peu à peu, ses larmes se tarirent et elle se décala un peu. Elle leva des yeux brillants vers moi et me sourit tendrement. Je lui rendis son sourire et me penchais vers elle pour lui embrasser le front. L’une de ses mains remonta pour se poser sur ma joue, m’envoyant une série de frissons à travers le corps. Des images de notre nuit me revinrent en mémoire et j’eu envie de recommencer. Mais je chassais cette idée. Ce n’était pas le moment, elle avait besoin de moi, pas de mon corps, du moins pas pour le moment.

-“ J’ai eu peur Patrick” me souffla-t-elle.
-“ Moi aussi j’ai eu peur pour toi” lui répondis-je. “ J’ai bien cru qu’il allait te tuer et que j’allais encore te perdre.”
-“ Et j’ai cru que tu allais mourir. Pourquoi avoir fait ça Patrick, pourquoi avoir risqué ta vie comme ça ?”
-“ Pour toi.”

Elle me fixa droit dans les yeux, cherchant à voir si je mentais ou non. Elle dut voir la sincérité en moi car elle se pencha vers moi pour poser ses lèvres sur les miennes. Je me laissais envahir par tout un flot de sentiments et de sensations. Je vivais enfin de nouveau, Teresa était tout ce dont j’avais besoin. Je remontais une main que je plaçais dans ses cheveux et la rapprochais de moi. Elle se déplaça et vint s’asseoir sur mes genoux sans jamais quitter mes lèvres. Je sentais une partie de mon corps revenir à la vie et je me sentis mal à l’aise. Elle sourit contre mes lèvres.

“ Pas ce soir Patrick” souffla-t-elle en se dégageant. “ Mais bientôt.”
“ Je suis désolé Teresa, si j’avais sus ce que tu allais vivre…”

Mais elle me coupa en posant un doigt sur mes lèvres.

“ Je comprends maintenant Patrick, mais ça ne veut pas dire que je ne t’en veux plus. Tu m’as fait mal en partant comme ça. Ce n’est pas tant ton départ qui m’a fait mal, mais ce silence. Tu aurais au moins pus me laisser un mot, me faire comprendre que tu ne regrettais pas.”

Elle fit une petite pause et j’attendis. Elle avait encore des choses à dire et je n’allais pas la couper maintenant. Elle avait besoin de vider son sac et j’avais besoin de tout savoir.

-“ J’ai cru… j’ai cru que tu t’étais servis de moi, que tu avais eu ce que tu voulais et que tu étais partis après ça. J’ai cru que je n’étais qu’un moyen pour toi d’obtenir un peu de réconfort physique.”
-“ Teresa…”
-“ Et quand je t’ai revu, j’ai eu envie de venir vers toi, de te prendre dans mes bras. Mais j’ai aussi ressentis toute cette peine.”

Son corps était tremblant, elle se battait contre les larmes qui menaçaient de couler. Elle voulait rester forte et je l’admirais pour ça.

-“ Je suis venue plus tard pour te voir, je voulais te parler et je t’ai vu avec Allison et son fils. J’ai cru que tu m’avais remplacée, que tu avais trouvé une femme qui pourrait te donner ce que je ne pouvais pas. Une famille.”

J’avais une boule dans la gorge. Je ne parvenais pas à parler tant j’avais envie de pleurer. Elle avait souffert en silence et tout était de ma faute. Je me demandais encore pourquoi elle acceptait de me reprendre dans sa vie.

-“ Mais Allison est venue me voir, elle m’a tout expliqué. Maintenant je sais tout et, même si je t’en veux encore un peu, ça partira. Je t’aime trop pour te reprocher toute ma vie tes erreurs passées. Mais ne t’avises plus jamais de me faire autant de mal, parce que cette fois ce serait la fin.”

Au lieu de lui répondre par des mots, je plongeais sur ses lèvres et l’embrassais avec passion et amour. Elle était vraiment formidable, exceptionnelle. Elle m’avait pardonné alors que je devais être celui qui lui avait fait le plus de mal. Je ne savais pas ce que j’avais fait dans ma vie pour mériter une femme comme elle. Elle s’écarta de moi, me prit la main et m’aida à me lever. Elle nous fit monter l’escalier vers sa chambre et nous entrâmes dans la pièce. Des souvenirs de la dernière fois que j’étais venu ici affluèrent devant mes yeux.

Teresa me fit avancer vers le lit. Elle me retira ma veste, doucement, puis elle s’attaqua aux boutons de ma chemise qu’elle défit en prenant tout son temps. Les vêtements se retrouvèrent au sol sans que je ne fasse quoi que ce soit pour l’arrêter. Ses doigts s’attaquèrent ensuite à ma ceinture et la braguette de mon pantalon. Elle me l’enleva avant de s’occuper de ses propres vêtements. Je ne fis rien, je la regardais, fasciné. Elle se retrouva en sous vêtements devant moi et mon regard gourmant. J’avais envie de la prendre dans mes bras et de lui faire l’amour pour le reste de la nuit. Mais je respectais son choix. Elle avait dit pas ce soir et je ne ferais rien.

Elle me tendit une main que je pris et nous nous installâmes dans le lit. Elle vint se serrer contre moi, posant sa tête sur mon torse. Elle posa une main à l’endroit même de mon cœur qui battait étrangement vite. Je passais un bras autour de sa taille et la plaquais contre mon corps. Je me sentais bien, je me sentais revivre. Teresa était dans mes bras et je ne voulais plus jamais qu’elle ne parte.

Je sentis ses doigts venir retracer le contour du pansement que j’avais sur le ventre et je frissonnais. Elle releva les yeux vers moi.

-“ Ça fait mal ?” Me demanda-t-elle.
-“ Un peu” je ne pouvais pas lui mentir, même sur ça.

Elle me sourit et se pencha ensuite pour venir poser un baiser sur le pansement. Elle était si tendre avec moi que je sentis une bouffé d’émotions diverses m’envahir. Elle fit glisser ses lèvres sur mon ventre, mon torse, mon cou et fini sur mes lèvres. Elle se déplaça pour se retrouver sur moi et je retins une grimace et un gémissement lorsqu’elle appuya sur ma blessure. Je ne voulais pas qu’elle parte, je voulais la garder ainsi pour le reste de ma vie. Mais alors que je pensais que tout allait bien, que nous allions nous endormir comme ça, elle reprit la parole.

-“ Et pour Allison ?”
-“ Quoi Allison ?” Je savais parfaitement ce qu’elle voulait savoir.
-“ Tu vis avec elle, tu élèves son fils. Ne me dis pas que tu n’as pas de sentiments pour elle. Je sais qu’elle ne m’aime pas beaucoup et qu’elle ne te laissera pas partir comme ça.”
-“ Je tiens à elle c’est vrai, mais c’est toi que j’aime et toi seule. Je sais que ça ne sera pas facile, mais elle finira par comprendre.”
-“ Elle va m’en vouloir.”
-“ Je ne lui ai jamais rien fait croire, elle savait depuis le début que c’était toi que j’aimais et que je reviendrais vers toi un jour.”
-“ Ça n’empêche pas les sentiments de naître. Tu sais, lorsque je t’ai rencontré je savais que tu aimais et que tu aimerais toujours ta femme. Je savais qu’il ne pourrait jamais rien y avoir entre nous. Ça ne m’a pas empêché de tomber amoureuse de toi.”

Je comprenais ce qu’elle faisait, elle voulait s’assurer qu’une autre personne ne souffrirait pas pour qu’elle puisse être heureuse. Je savais qu’elle serait prête à me laisser partir si cela voulait dire empêcher quelqu’un d’autre d’être malheureux. Mais je n’aimais pas Allison comme je l’aimais elle.

-“ Teresa, celui qu’aime Allison c’est le souvenir de celui que j’étais avant, lorsque nous étions encore des enfants. Elle arrivera à m’oublier et trouvera un homme bien, un homme qui l’aimera et qui aimera son fils.”
-“ Mais ça ne va pas être facile.”
-“ Je sais et je serai toujours là pour elle si elle a besoin de moi. Je ne peux pas lui tourner le dos après ce qu’elle a fait pour moi. Elle va avoir besoin d’aide pour se trouver un logement, un travail. Elle veut changer de vie et je l’y aiderais.”
-“ Je l’aiderais aussi.”

Je plantais mon regard dans le sien. Elle était sérieuse, elle voulait aider la femme qui avait voulu lui voler l’amour de sa vie. Je ne l’en aimais que plus. Je l’embrassais encore une fois avant de m’installer confortablement dans le lit, la serrant contre moi. Nous avions encore beaucoup de choses à nous dire, mais maintenant n’était pas le moment. Elle était fatiguée, elle avait besoin de repos et moi aussi. Je fermais les yeux et me laissais emporter par le sommeil, Teresa confortablement installée sur moi. Je la sentis resserrer ses bras autour de moi et elle posa un baiser sur ma joue avant de se laisser elle aussi envahir par le sommeil.

J’avais passé une nuit formidable, confortablement installée dans les bras de Jane. Je ne pensais pas qu’un jour ça m’arriverait de nouveau, mais c’était le cas. Je me tournais dans le lit lorsque la lumière du soleil vint se poser directement sur mes yeux encore clos. Je tendis la main vers l’autre côté du lit, mais elle retomba dans le vide. J’ouvris immédiatement les yeux pour trouver la place de Jane vide. Je sentis un point sur mon cœur. Il me l’avait refait, il était de nouveau partit et je me félicitais de n’avoir pas couché avec lui cette fois. J’avais mal, vraiment mal. Il m’avait pourtant promis de rester, de ne plus m’abandonner et c’est pourtant ce qu’il venait de faire.

Je me demandais encore pourquoi je lui avais fait confiance, pourquoi je m’étais laissée avoir ainsi. J’avais eu envie d’y croire, j’avais eu envie que ce soit vrai. J’avais tant besoin de lui dans ma vie que j’avais été prête à croire n’importe quoi, tout ce qu’il me dirait. Mais maintenant, je me rendais compte que j’avais eu tort. Je m’étais infligée moi-même toutes ces souffrances et je devais y faire face seule à présent. J’avais toujours été seule dans ma vie, j’y étais habituée. Il fallait juste que je l’oublie, encore une fois.

Ravalant les larmes qui menaçaient de couler, je me levais et me dirigeais vers la salle de bain. Je pris une douche rapide, m’habillais tout aussi rapidement et descendais l’escalier. Je pris mes affaires et quittais mon appartement. Je ne pris même pas le temps de boire mon café et je n’eu pas plus envie d’un thé. Je ne voulais plus me souvenir de lui, c’était fini. Il m’avait fait souffrir une fois de trop et je ne pourrais pas lui pardonner cette fois. Je montais dans ma voiture et me dirigeais vers le bâtiment du CBI. Le seul moyen pour moi de ne plus penser à lui était de travailler, comme je l’avais fait durant toute l’année passée.

Lorsque j’arrivais, mes collègues étaient déjà en plein travail et ils relevèrent tous des regards curieux vers moi. J’étais en retard, je le savais. Je passais rapidement devant eux en m’excusant mais n’attendis pas d’entendre leurs réponses. Je posais ma veste sur le dossier de ma chaise et me mis immédiatement au travail. Mais alors que je commençais à lire les différents dossiers devant moi, un petit coup se fit entendre à la porte. Cho entra.

-“ Je suis en retard et je m’excuse Cho” lui dit-je alors qu’il prenait place sur la chaise en face de moi.
-“ On ne s’attendait pas à vous voir au travail aujourd’hui.”
-“ Pourquoi ?”
-“ Après ce qu’il s’est passé hier, nous pensions tous que vous prendriez le jour de repos. Felger vous l’a dit hier.”
-“ Ah oui, c’est vrai” je me souvenais du coup de téléphone d’hier. “ Mais je ne voulais pas rester seule à la maison.”
-“ Jane n’était pas avec vous ? Mais pourquoi ?"me demanda t-il ça.
-“ Il…. Il est partit” soufflais-je.

Je vis Cho serrer les dents, une ombre passa sur son visage mais disparut bien vite. Je savais qu’il en voulait à Jane de m’avoir de nouveau abandonnée et qu’il serait prêt à lui faire comprendre son point de vue si jamais il le croisait. Mais je ne voulais pas qu’il fasse ça, je pouvais parfaitement prendre soin de moi-même. J’étais consciente que l’année passée prouvait le contraire, mais cette fois j’y arriverais.

-“ Je vais bien Cho” le rassurais-je, bien que ma voix dise le contraire.
-“ Vous êtes sûre ?” Il avait du mal à me croire.
-“ Pas pour le moment, mais ça ira.”
-“ Bien.”

Nous gardâmes le silence un moment avant que Cho se lève et quitte mon bureau. Je devais m’occuper l’esprit, je ne devais pas me laisser aller. J’ouvrais donc le premier dossier devant moi et me lançais. Je travaillais comme ça pendant une heure avant de me lever et de quitter mon bureau. J’avais besoin d’un café, je n’avais pas envie de thé. Mais lorsque je sortis de mon bureau, je vis Jane entrer dans l’open space et mon cœur fit un bon dans ma poitrine. Il semblait inquiet, vraiment inquiet et j’eu envie d’aller vers lui et de savoir ce qui n’allait pas. Mais ma colère envers lui remonta en flèche et je me dépêchais de m’éloigner.

J’entrais dans la cuisine le plus discrètement possible afin qu’il ne me voit pas. Je n’étais pas prête à l’affronter pour le moment. Peut-être plus tard, mais pas maintenant. Je me cachais dans l’angle du mur afin de pouvoir observer les réactions de mes collègues.

-“ Où est-elle ?” Demanda Jane, et j’entendis la peur dans sa voix.
-“ Pas ici” lui répondit Cho. “ Et je te conseil de ne plus revenir.”
-“ Pourquoi ?” Il semblait blessé.
-“ Tu l’as encore abandonnée et tu me demandes pourquoi ?”
-“ Quoi, mais de quoi tu parles? Je suis partis acheter de quoi faire le petit déjeuner, mais il y avait du monde et quand je suis enfin rentré, elle était partie.”

J’avais du mal à y croire. Avais-je été assez stupide pour croire qu’il serait partit ainsi après qu’il soit revenu ? Je me sentis mal, j’avais les yeux brillants.

-“ Dis moi où elle est Cho, j’ai besoin de la voir” supplia Jane.

Je ne résistais pas plus longtemps, le ton de sa voix me faisait trop mal. Je le faisais souffrir et je ne le supportais pas. Je sortis de ma cachette et avançais vers lui, la tête basse, honteuse. Il se tourna vers moi et un sourire illumina son visage. Je me dirigeais vers mon bureau, il me suivit et ferma la porte derrière lui.

-“ Je suis désolée Patrick” soufflais-je.
-“ Tu… tu as vraiment cru que je t’abandonnerais encore ?” Il avait mal.
-“ Je… j’ai été stupide, j’en suis désolée.”

Je sentis les premières larmes couler sur mes joues. Je n’osais pas le regarder, j’avais peur de sa réaction. J’avais peur qu’il m’en veuille du peu de confiance que j’avais eu en lui. Mais contre toute attente, je sentis ses bras m’entourer la taille, son corps se coller au mien et ses lèvres se poser sur mon front. Je fermais les yeux, savourant ce contact si désiré. Je lui rendis son étreinte avec tout l’amour que j’avais pour lui. Nous restâmes quelques minutes ainsi avant que je m’écarte de lui pour le regarder dans les yeux.

-“ Tu ne m’en veux pas ?” Lui demandais-je timidement.
-“ Pourquoi ? Je comprends tout à fait ta réaction, même si ça m’a fait mal de ne pas te trouver dans la chambre lorsque je suis rentré. J’ai eu peur.”
-“ Tu sais maintenant ce que j’ai ressentis lorsque tu es partis.”

Je n’avais pus garder ce commentaire pour moi, j’avais eu besoin de lui faire comprendre ce que moi j’avais ressentis un an plus tôt. Je vis son regard changer et devenir sombre, triste. Je posais donc une main sur sa joue pour attirer son attention.

-“ Je te promets que ce n’était pas de la vengeance” le rassurais-je.
-“ Je suis vraiment désolé Teresa” souffla-t-il.

Je le regardais droit dans les yeux. Je pus voir à quel point il s’en voulait, à quel point il regrettait. Je me mis sur la pointe des pieds et vins déposer un baiser sur ses lèvres. Lorsque je m’écartais, un petit sourire se trouvait sur son visage.

-“ Rentrons à la maison” lui dis-je.
-“ Très bien.”

Nous sortîmes de mon bureau et je souris à Cho pour lui faire comprendre que tout allait bien. Il hocha la tête et se remit au travail.




Je me trouvais sur le canapé dans mon appartement, une tasse de thé à la main. Et oui, du thé. Lorsque nous étions arrivés chez moi, Patrick était allé directement dans la cuisine et m’avait préparé ce petit déjeuner qu’il voulait m’offrir. Nous avions mangé sur le canapé, en silence. Mais nos sourires parlaient pour nous. Je m’en voulais encore d’avoir douté de lui, mais il ne semblait plus m’en vouloir. Je décidais donc d’oublier ce moment de faiblesse et de profiter du moment présent.

Patrick revint vers moi, prit la tasse que j’avais dans les mains et m’aida à me lever. Je le suivis sans un mot, j’avais confiance en lui. Il nous fit monter l’escalier et nous entrâmes dans la chambre. Je savais ce qu’il voulait et je le voulais aussi. Je me souvenais encore de cette nuit que nous avions partagée un an plus tôt, je n’avais jamais pu oublier. Comment le pouvais-je alors que j’en avais eu envie pendant des années. Je l’aimais depuis si longtemps, j’avais toujours tout gardé pour moi, ne pensant pas qu’un jour ce vœu deviendrait réalité.

Je levais les yeux vers lui et je pus voir l’envie dans son regard. Je me rapprochais doucement, posais une main sur son torse et de l’autre je le rapprochais de moi en la posant derrière sa tête. Je l’embrassais tendrement, collant mon corps au sien. Je lui fis savoir que j’avais autant envie que lui d’aller plus loin. Et comme la veille au soir, nous nous déshabillâmes mutuellement avant de nous laisser aller sur le lit. Il vint s’installer sur moi, m’embrassant dans le cou tout en laissant ses mains descendre sur mon corps. Je fermais les yeux, laissais ma tête partir en arrière.

Les lèvres de Patrick trouvèrent ma poitrine, où il s’appliqua à m’embrasser tendrement, amoureusement. Je posais mes mains dans ses cheveux, plaquant son visage contre moi et me cambrais. Je sentais une douce chaleur se répandre dans mon corps. Je levais une jambe contre sa hanche et laissais nos intimités se rapprocher. Il grogna contre moi et je souris. Mais ne supportant plus de rester sans rien faire, je nous fis rouler sur le lit, me retrouvant sur lui. Je le regardais droit dans les yeux avant de plonger sur ses lèvres. Je bougeais mon bassin contre le sien, lui faisant ainsi comprendre ce que je voulais. Il me sourit et remonta le bas de son corps, entrant en moi avec délicatesse.

Nous étions bien, nous étions ensemble. Patrick bougeait doucement en moi, faisant revenir en moi toutes ces sensations que j’avais ressenties un an plus tôt. J’ouvrais les yeux pour pouvoir regarder son visage, pour voir ces beaux yeux bleus qui m’avaient tant manqué. Il me fixait, ses mains toujours sur mes hanches, m’aidant à bouger sur lui. Je sentis la chaleur en moi monter un peu plus et j’explosais. Je poussais un cri de plaisir et Patrick me suivit peu après. Je retombais ensuite sur lui, en sueur et heureuse. Je l’embrassais tendrement avant de rouler sur le côté, le faisant ainsi sortir de moi et je l’entendis grogner de mécontentement.

Nous restâmes un moment ainsi, sans un mot. Nos respirations étaient laborieuses, mais nous étions heureux. Je me couchais sur le ventre et posais ma tête sur son torse transpirant. Je laissais mes doigts dessiner des cercles invisibles sur son corps, le faisant frissonner. Au bout d’un moment, je relevais la tête vers lui. Il avait les yeux clos, mais un immense sourire était plaqué sur son visage. Je me redressais sur lui, posais un baiser sur ses lèvres.

-“ Je t’aime” lui soufflais-je, et il ouvrit les yeux.
-“ Moi aussi Teresa” me répondit-il en me rendant mon baiser.

Nous nous endormîmes dans les bras l’un de l’autre, plus heureux que jamais.




Lorsque j’ouvrais les yeux quelques heures plus tard, j’avais la tête toujours sur le torse de Patrick. A sa respiration, je sus qu’il ne dormait plus. Je relevais les yeux vers lui. Il me fixait intensément et je me sentis rougir. Je me sentais plus heureuse que jamais, j’étais dans les bras de l’homme que j’aimais et nous venions de nous retrouver vraiment. Je l’embrassais une nouvelle fois avant de me lever. Je l’entendis m’appeler, mais je ne me retournais pas et me rendais dans la salle de bain. Je mettais en route la douche et me glissais sous le jet d’eau chaude. Je fermais les yeux et je sentis des mains m’entourer la taille.

Patrick m’embrassa le cou, faisant remonter en moi le désir. J’en avais envie autant que lui, mais nous ne pouvions pas faire ça le reste de la journée. J’aimais être dans ses bras, j’aimais le sentir en moi. Mais je ne voulais pas passer la journée au lit, ou sous la douche. Nous avions encore des choses à faire et pour cela il nous fallait nous préparer. Alors, avec toute la peine du monde, je m’écartais de lui et commençais à me laver. Patrick grogna et en fit de même. Nous nous habillâmes en nous lançant des regards amoureux, comme deux adolescents. Je me sentais plus jeune et j’aimais ça.

Une fois prête, je descendis dans le salon, pris mon ordinateur portable et m’installais sur le canapé. J’étais décidée à aider Allison et je comptais profiter de ma journée de repos pour ça. Je commençais par la recherche d’un appartement. Je savais qu’elle n’avait pas encore de travail, mais je savais déjà où elle pourrait en trouver un. Il me suffisait de lui trouver un logement pas trop loin. Je tombais sur un petit appartement pas trop cher et je notais les coordonnées. Je ne prendrais pas la décision pour elle, il faudrait qu’elle vienne avec moi pour le visiter.

J’entendis Patrick descendre l’escalier et venir s’installer à côté de moi. Il se pencha pour m’embrasser la joue. Il regarda l’écran de mon ordinateur avant de relever un regard interrogatif vers moi.

-“ J’ai dis que je t’aiderais à lui trouver un logement et un travail” lui expliquais-je. “ J’ai trouvé un appartement qui serait bien pour elle, mais il faudrait qu’elle vienne le visiter avec moi.”
-“ Tu es vraiment formidable Teresa” me répondit-il.
-“ Elle a besoin d’aide et je sais que je peux l’aider. J’ai pensé que si je me portais garante pour elle, ce serait plus facile. Elle va aussi avoir besoin d’une crèche pour Joshua pendant qu’elle travaillera.”
-“ Mais elle n’a pas encore de travail.”
-“ C’est arrangé. Elle a un entretien d’embauche Lundi à dix heures.”

Je posais mon ordinateur sur la table basse et me tournais complètement vers lui. Il était encore surpris et je pouvais le comprendre. J’en voulais encore un peu à Allison pour ses mots à l’hôpital, mais je pouvais la comprendre. Elle était très attachée à Patrick, elle le connaissait depuis qu’ils étaient enfants. Elle ne voulait que son bonheur, et moi aussi. Je savais que Patrick aussi était attaché à elle et qu’il ferait tout son possible pour l’aider. Cette femme avait besoin de nous pour ça et j’allais me donner au maximum.

-“ Vas la voir, dis lui de me rejoindre à cette adresse” lui dis-je en lui tendant un bout de papier sur lequel j’avais noté l’adresse de l’appartement. “ Je vais appeler l’agence.”
-“ Merci Teresa.”
-“ De rien. Allez, dépêches-toi, je suis certaine qu’elle meurt d’envie de te voir et toi aussi.”
-“ Qu’est-ce que j’ai fait pour avoir une femme comme toi dans ma vie.”
-“ Je me le demande aussi et je remercierais jamais assez le ciel de t’avoir mis sur ma route.”

Nous nous embrassâmes une dernière fois puis Patrick se leva et partit. J’appelais aussitôt l’agence, prenais le rendez-vous et sortais à mon tour de l’appartement.



Je vis Jane arriver avec le taxi, Allison et Joshua avec lui. Ils sortirent du véhicule et vinrent vers moi. Je remarquais qu’Allison était mal à l’aise et je lui souris pour la rassurer. Elle s’arrêta en face de moi, la tête basse.

-“ Bonjour Allison” la saluais-je.
-“ Bonjour agent Lisbon” me salua-t-elle en retour.
-“ Appelez-moi Teresa.”
-“ Teresa alors.”

Patrick s’approcha de moi et m’entoura la taille. Cette fois c’est moi qui me sentis mal à l’aise, mais un sourire d’Allison me rassura. Un homme s’approcha de nous, un dossier à la main.

-“ Madame Lisbon ? Je suis Nathan Randolph. Nous pouvons y aller si vous le voulez bien.”
-“ Oui, allons-y.”

Nous suivîmes Mr Randolph dans l’appartement. Il commença par le salon. La pièce était spacieuse, lumineuse et elle donnait sur la cuisine par un petit comptoir. L’appartement était meublé, ce qui était parfait. Il y avait un couloir que nous empruntâmes. Il y avait quatre portes, la salle de bain, les toilettes ainsi que deux chambres. Mr Randolph ouvrit la première chambre et laissa Allison entrer. Un grand lit trônait au centre de la pièce, ainsi que deux tables de chevets. En face du lit, il y avait une commode et à côté une armoire murale. Juste à côté, une autre porte donnait sur une autre salle de bain. Il y avait également un petit balcon qui donnait sur la cour du lotissement.

Allison fit le tour de la pièce, ses yeux s’illuminant un peu plus à chaque pas qu’elle faisait. Elle examina absolument tout, sous les yeux heureux de Patrick. Je restais un peu en retrait. Je la regardais, j’étais heureuse pour elle. Puis, nous allâmes dans la seconde chambre qui était un peu plus petite. La pièce était vide, mais bientôt elle serait pleine, j’avais déjà trouvé un magasin pour tout ce dont elle aurait besoin pour Joshua. La chambre avait elle aussi un placard mural, ce qui faciliterait le rangement et ferait gagner de la place pour les affaires du bébé.

Nous sortîmes ensuite dans le couloir et Allison fit savoir que l’appartement lui plaisait. Mr Randolph lui demanda des références, chose qu’elle n’avait pas. Mais lorsque je me proposais comme garante et qu’il vit les documents avec mes revenus, ma situation professionnelle, cela sembla lui suffire. Je signais les documents, ainsi qu’Allison et il lui donna les clés avant de partir.

Allison se tourna vers moi, un grand sourire sur le visage. Elle avait quelques larmes aux yeux et elle donna Joshua à Patrick avant de me prendre dans ses bras. Je la serrais contre moi, heureuse pour elle. Lorsqu’elle me relâcha, elle reprit son fils dans ses bras et lui embrassa le front, lui soufflant des mots doux à l’oreille.

-“ Si nous allions manger” proposa Patrick.
-“ Bonne idée” approuvais-je.
-“ Mais attendez” nous coupa Allison, “je n’ai pas encore de travail, comment je vais faire pour payer le loyer ?”
-“ Je vous ai obtenu un entretien d’embauche au service d’entretien du CBI pour Lundi matin et dans l’après-midi, vous avez un autre rendez-vous pour une crèche dans laquelle je suis certaine que Joshua se sentira bien” la rassurais-je.
-“ Comment pourrais-je vous remercier Teresa ?”
-“ Tout simplement en étant heureuse et en rendant ce petit bonhomme heureux. Vous avez pris soin de Patrick pendant un an et je sais que vous êtes très attachée à lui. Je voulais m’assurer que vous seriez toujours dans sa vie.”

Mes mots lui apportèrent de nouvelles larmes aux yeux. Elle me serra une nouvelle fois dans ses bras, puis nous partîmes manger. Une nouvelle vie s’offrait à elle, tout comme à nous et j’étais heureuse que tout s’arrange enfin. Patrick était revenu dans ma vie, il y resterait à présent. Allison serait toujours là pour lui et je serais là pour elle. A nous tous, nous étions une famille et je savais que nous pourrions toujours compter les uns sur les autres.

“Un an. Cela faisait un an que Jane était rentré, qu’il avait refait surface dans ma vie. Un an que je lui avais pardonné d’être parti, de m’avoir abandonneé. Et cela faisait aussi un an que nous vivions ensemble. La cohabitation n’avait pas été facile, nous avions eu des disputes. Mais qu’importe. Le plus important était que nous étions ensemble, pour le meilleur et pour le pire.”

Lisbon posa le stylo qu’elle avait dans les mains et ferma son carnet. Elle avait encore des choses à écrire, mais plus tard. Elle savait qu’il lirait son carnet, c’était même comme une sorte de jeu entre eux. Elle écrivait ce qu’elle pensait et il lisait. Mais ce qu’elle avait à dire était bien trop important pour qu’elle le laisse le découvrir ainsi.

Elle passa sa main sur son ventre. Elle était heureuse, très heureuse. Sa vie n’avait pas toujours été rose, elle n’avait pas toujours été heureuse. Elle avait eut une belle enfance, jusqu’à la mort de sa mère. Les choses avaient changé par la suite. Son père avait changé et à cause de lui, elle avait été malheureuse. Mais elle s’était battue pour devenir ce qu’elle était aujourd’hui et elle en était fière.

Elle était devenue flic, elle était entrée au CBI. Elle était devenue chef d’équipe et ses collègues et elle avaient une belle carrière. Un jour, Jane était arrivé dans sa vie et avait tout chamboulé. Au début elle ne pensait pas pouvoir le supporter, mais les années passantes lui avaient prouvé le contraire. Et même s’il lui avait fait mal en partant ainsi sans rien lui dire, même si elle avait pleuré pour lui pendant des mois, il était là. Il était revenu pour elle et elle savait qu’elle ne pourrait plus vivre sans lui.

Et maintenant, un an après son retour, elle avait la plus belle des nouvelles à lui apprendre. Du moins elle l’était pour elle, mais le serait-elle pour lui ? Elle s’était toujours crut trop âgée pour avoir des enfants, et avec son travail… Elle s’était fait une raison. Mais à présent, la vie lui offrait cette chance d’avoir un enfant bien à elle et elle ne la laisserait pas passer. Pour Jane c’était différent. Il avait déjà été père, mais il avait perdu sa merveilleuse petite fille. Serait-il prêt à avoir un autre enfant ?

Ils n’en avaient jamais vraiment parlé, elle n’avait jamais osé aborder le sujet. Ils avaient toujours fait attention, sauf une fois. La journée avait été difficile, leur enquête encore plus et elle avait voulu oublier en buvant. Elle ne le faisait jamais, cela lui rappelait trop son père et ce qu’il était devenu. Mais ce soir-là, elle n’avait pas réfléchi. De plus, elle s’était disputée avec Jane à cause d’une broutille et elle ne pensait pas le voir de la soirée. Mais il était rentré, ils s’étaient encore disputés et cela avait fini avec elle plaquée contre le mur et Jane l’embrassant sur chaque parcelle de peau accessible.

Ils n’en avaient jamais reparlé et deux mois plus tard, elle se découvrait enceinte. Elle était étonnée qu’il n’ait encore rien deviné, mais cela lui laissait la possibilité de lui dire elle-même. Et elle savait déjà comment elle allait lui annoncer la nouvelle, elle avait tout prévu. Elle allait lui préparer à diner, chandelles, musique douce, lumière tamisée. Elle allait sortir le grand jeu et elle lui annoncerait à la fin du repas. Il comprendrait tout de suite qu’il y avait quelque chose, mais elle voulait faire les choses bien.

Lisbon se leva du bureau et se rendit dans la cuisine. Elle s’était sentie mal ce matin, alors elle était restée à la maison. Jane l’avait juste embrassée en lui disant que si elle n’allait pas mieux, qu’elle n’hésite pas à l’appeler. Il était donc au travail et il ne rentrerait pas avant encore trois heures. Elle avait déjà préparé le repas, il ne lui suffirait qu’à faire réchauffer le tout. En attendant, elle allait prendre un bain et se préparer.




Jane ne parvenait pas à se concentrer sur son travail. Il n’avait pas l’habitude que Lisbon ne soit pas là, il n’avait personne à embêter. Elle n’allait pas bien, ce matin encore elle avait vomit alors qu’elle n’avait rien mangé. Il se faisait du souci pour elle, il n’aimait pas la savoir malade. Mais elle savait ce qu’elle avait, il en aurait mis sa main à couper. Elle ne voulait simplement pas le lui dire et c’est-ce qui lui faisait peur. Elle le tenait éloigné volontairement, ce qui ne lui plaisait pas. Il ne cessait de réfléchir à la situation, à ce qui pouvait la pousser à lui cacher la vérité.

Il entendit les pas de Cho s’approcher de son canapé et il releva les yeux vers lui. Son collègue le fixa un moment avant de prendre la parole.

-“ On a pas de nouvelle affaire, tu peux partir.”
-“ Et si jamais il y en a une qui arrive ?” Questionna Jane.
-“ Tu n’es pas concentré de toute façon, tu ne nous sers pas à grand-chose.”
-“ Sympa.”
-“ Tu t’inquiètes pour Lisbon et tant que tu ne sauras pas ce qui se passe, tu ne nous serviras à rien, alors rentre.”

Jane ne se le fit pas dire deux fois. Il se leva, prit ses affaires et s’en alla sans demander son reste. Il était impatient d’arriver, il lui tardait de voir Lisbon et de s’assurer qu’elle allait bien. Depuis son retour un an plus tôt, depuis qu’elle avait accepté de le reprendre dans sa vie, il faisait tout son possible pour qu’elle ne le regrette pas. Mais lorsqu’elle s’éloignait ainsi de lui, il ne savait pas quoi faire. Il s’inquiétait vraiment, il avait peur pour sa santé.

Il arriva au parking, monta dans sa voiture et roula aussi vite que possible jusqu’à l’appartement de la jeune femme où il s’était installé avec elle. Il ne prit pas la peine de respecter les limitations de vitesse, il voulait juste la voir. Il se souvenait encore de son teint pale ce matin, lorsqu’il lui tenait les cheveux pendant qu’elle vidait le contenu de son estomac. Ce n’était pas la première fois qu’elle était malade, cela faisait un bon bout de temps. Au début il pensait qu’elle avait mangé quelque chose qu’il ne fallait pas et que ça passerait. Mais après plus d’un mois ainsi, il n’y croyait plus trop. Il l’avait envoyé chez le médecin et elle lui avait dit que ce n’était que de la fatigue. Mais là non plus il n’y croyait pas.

Alors qu’il réfléchissait à tout ça, la solution lui vint alors à l’esprit. Elle n’était pas malade. Elle vomissait tous les matins, elle était de plus en plus fatiguée, elle avait du mal à manger et pourtant elle avait prit du poids. Cela ne pouvait dire qu’une chose et il s’insulta intérieurement de ne pas y avoir pensé plus tôt. Il était déjà passé par là avant, il aurait dut y penser avant. Mais il avait eut si peur pour elle que ça ne lui était pas venu à l’esprit.

Il ralentit un peu, plus besoin de se presser. Teresa allait bien, plus que bien. Il arriva quelques minutes plus tard devant l’appartement. Il gara la voiture, en sortit pour se diriger ensuite vers la porte. Il entra doucement et fut accueillit par une bonne odeur de lasagne. Lorsqu’il avança plus dans l’appartement, il vit que la table était mise, une table pour un diner romantique. Un an. C’était l’anniversaire de leur un an ensemble et elle avait tout préparé pour le fêter. Cette femme était formidable.

Il monta à l’étage mais trouva que c’était bien trop silencieux. Mais il savait où il pourrait la trouver. Il entra dans la salle de bain et sourit en voyant son corps allongé dans la baignoire. Elle avait les yeux clos, mais elle ne dormait pas. Elle avait des écouteurs sur les oreilles et Jane pouvait entendre les notes de ’More than words’. Il aimait cette chanson, c’était sur elle qu’ils avaient dansé pour la première fois ensemble. Il se souvenait encore de la tête qu’elle avait faite lorsqu’il lui avait proposé, mais elle avait fini par accepter.

Il s’approcha et se mit à genoux devant la baignoire. Il passa une main sur sa joue et elle ouvrit les yeux tout en retirant les écouteurs de ses oreilles.

-“ Salut ma belle, tu vas mieux ?” Lui demanda-t-il sans retirer sa main de sa joue.
-“ Ça va oui mais… qu’est-ce que tu fais là ?”
-“ Cho m’a renvoyé à la maison, c’était calme” lui répondit-il.
-“ Dis plutôt que tu ne parvenais pas à te concentrer” rit-elle.
-“ Y a de ça aussi” admit-il.

Elle se leva de la baignoire et put ainsi confirmer ce qu’il pensait. Il posa une main sur son ventre, sentant avec plaisir les nouvelles courbes de sa compagne. Elle baissa les yeux vers son ventre avant de les relever vers lui, rougissante. Elle n’avait pas honte de sa nudité, mais plutôt de ne rien lui avoir dit plus tôt. Il savait tout et elle n’avait pas eut la chance de lui dire elle-même.

-“ Tu es enceinte” dit-il simplement.
-“ Oui” souffla-t-elle en réponse.

Et sans qu’elle ne puisse avoir le temps de réagir, il l’enveloppa dans une douce étreinte qu’elle lui rendit avec amour. Il la serra avec douceur contre lui, prenant soin de ne pas trop appuyer sur son ventre. Il y avait un petit bout de lui en elle, ainsi qu’un bout d’elle-même. Au bout de quelques minutes, elle s’écarta de lui.

-“ Tu… tu es heureux ?” Demanda-t-elle quand même.
-“ Plus que tu ne peux l’imaginer” lui répondit-il en déposant un baiser sur les lèvres.

Il la serra une nouvelle fois dans ses bras avant de la prendre dans es bras et de la conduire jusqu’à la chambre. Elle leur avait préparé un diner qu’il ne se voyait pas refuser.




Jane courait dans les couloirs de l’hôpital. Il bousculait les gens, mais s’en fichait. Il ne voulait qu’une chose, Teresa. Il avait besoin de la voir, de savoir qu’elle allait bien. On l’avait appelé alors qu’il était sur le terrain avec ses collègues. Ni une ni deux, il avait planté l’équipe sur place et était partit pour l’hôpital. Tout ce qu’il savait c’est que Teresa avait perdu les eaux et qu’elle avait été conduite à l’hôpital. Ce qui lui faisait peur, elle n’était qu’à huit mois de grossesse, c’était trop tôt, du moins pour lui. Les médecins les avaient prévenus qu’en raison de son âge elle devait faire attention, ce qu’elle avait toujours fait.

Il aurait voulu rester avec elle jusqu’à la fin de sa grossesse, il ne voulait pas la laisser seule mais elle l’avait poussé à aller travailler. Alors il avait fait ce qu’elle voulait et maintenant il s’en voulait. S’il n’avait pas été au travail, il aurait put prendre soin d’elle. Mais maintenant n’était pas le temps des regrets. Maintenant il avait besoin de la voir et savoir qu’elle et le bébé allaient bien. Il arriva enfin devant l’accueil et se jeta presque sur l’infirmière.

-“ Teresa Lisbon, où est-elle ?”
-“ Un instant” elle fouilla dans son ordinateur et releva les yeux vers lui. “ Elle est en salle de travail. Et vous êtes ?”
-“ Son compagnon et le père de son enfant” répondit-il essoufflé.
-“ Vous êtes Mr Jane ?” Il acquiesça. “ Elle ne cesse de vous demander.”

Elle lui indiqua la direction et il repartit en courant. Il ne savait toujours pas comment elle allait, mais le bébé était sur le point d’arriver et elle avait besoin de lui. Lorsqu’il arriva devant la salle, il expliqua à l’infirmière qui il était et elle lui donna une tenue qu’il s’empressa d’enfiler. Il entra ensuite et se précipita vers elle.

-“ Teresa, je suis là” murmura-t-il en lui embrassant la tempe.
-“ Patrick, le bébé… il est trop tôt” pleura-t-elle.
-“ Ça va aller Teresa, tout va bien se passer” tenta-t-il de la rassurer, même s’il avait peur lui aussi. “ Ne t’inquiète pas.”

Elle lui sourit et grimaça l’instant d’après lorsqu’une violente douleur la transperça de part en part. Elle serra la main de Jane fort dans la sienne, lui coupant presque la circulation. Mais il ne dit rien, souffrant avec elle. Le médecin leur lança un regard compatissant avant de s’occuper de la jeune femme. Il donna des instructions que Lisbon suivit de son mieux, même si la douleur était effroyable. Et au bout de plus d’une heure de souffrance, un cri perça la pièce et Lisbon retomba sur le lit, ne lâchant pas la main de son compagnon.

Puis, le médecin posa sur elle un ravissant nourrisson, un petit garçon qui cessa de pleurer à l’instant où il se retrouva sur la poitrine de sa maman. Elle avait les larmes aux yeux, elle était si heureuse. Jane ne put non plus retenir ses larmes de joies. Il passa le bout de ses doigts sur la petite joue du bébé, heureux comme il ne l’avait pas été depuis longtemps. Cet enfant venait compléter sa famille, leur famille. Lisbon releva les yeux vers lui, posa une main sur sa joue et l’embrassa avec amour.

-“ On a un fils” souffla-t-elle.
-“ Oui, un merveilleux petit garçon” répondit-il en lui donnant un autre baiser. “ Comment veux-tu l’appeler ?”
-“ Peter, comme mon père.” Voyant l’étonnement dans ses yeux, elle s’expliqua. “ Mon père était un homme bon avant la mort de ma mère.”
-“ Peter c’est parfait.”

Et ça l’était. Leur vie était parfaite. Ils étaient ensemble, ils avaient un enfant. Ils avaient tout pour être heureux. Toutes les épreuves passées ne comptaient plus à présent, la vie venait de leur offrir le plus merveilleux des cadeaux. Cette seconde chance dont-ils avaient toujours rêvé, il l’avait enfin. Ils feraient tout pour ne pas la gâcher.