L'enfant qui en savait trop ^

Il faisait beau dehors, le soleil brillait, apportant une douce chaleur. Assis à la terrasse d’un petit salon de thé, Jane observait Peyson manger sa glace. Elle avait un bon appétit, elle avait mangé un burger entier accompagné de frites qu’elle avait assaisonnées de ketchup. Lisbon avait mangé la même chose tandis que lui avait choisit une salade. Maintenant ils en étaient au dessert et tout le monde avait choisit une glace.

Peyson avait un grand sourire sur le visage. Jane était satisfait, l’idée de la faire sortir de l’hôpital avait été bonne. Elle ne pensait plus à la perte de sa famille, elle s’amusait et cela lui donnait le sourire. Lisbon aussi semblait plus joyeuse, elle avait sourit bien plus durant cet après-midi qu’au court des derniers mois. Il savait que c’était de sa faute, qu’il avait mal agit envers elle. Il avait pensé bien faire en ne lui parlant pas de son plan et en partant pour Vegas. Il avait mal agit, il s’en voulait, mais il ne pouvait pas revenir en arrière et devait aller de l’avant.

Alors aujourd’hui, il voulait profiter pleinement de la présence de Lisbon avec lui. Et le fait que la fillette soit avec eux était un plus, malgré les circonstances. L’enfant n’avait plus dit un mot sur la tragique soirée qui avait changé sa vie, mais il ne pouvait lui en vouloir. Il aurait voulut pouvoir oublier la perte de sa propre famille, mais ça lui était impossible. Il était responsable de leur mort, à la différence de Peyson. Et de la voir manger cette glace avec tant d’entrain lui ramena le souvenir de Charlotte.

-“ Jane, ça va ?” Lui demanda Lisbon en posant une main sur son bras.
-“ Très bien” sourit-il doucement. “ Juste un souvenir.”
-“ Tu veux en parler ?” S’enquit-elle, inquiète.
-“ Non, ça ira. Peyson passe avant ça.”
-“ Comme tu veux.”

Ils reportèrent leur attention sur la fillette qui releva les yeux vers eux. Jane sourit un peu plus en se penchant vers elle, une serviette à la main. Il la passa sur son menton, effaçant ainsi le peu de glace qui avait coulé.

-“ Merci” lui dit-elle.
-“ De rien ma puce.”
-“ Tu veux faire quelque chose ?” Demanda Lisbon.
-“ Euh… on peut aller…” commença-t-elle, mais elle s’arrêta.
-“ Aller où Peyson ?” Reprit Lisbon.
-“ J’aimerais… aller au magasin” murmura-t-elle.
-“ Quel magasin ?” Demanda Jane.
-“ Je voudrais juste d’autres vêtements” admit l’enfant. “ J’aime pas ces vêtements, ils grattent et sont pas jolis.”

Les deux adultes rirent en voyant l’enfant tirer sur la manche de sa veste.

-“ Je vais payer et on y va” dit Jane en se levant.
-“ Mais on y restera pas longtemps, on ne doit pas rester dehors trop longtemps” rappela Lisbon en prenant la main de Peyson.
-“ Promis” sourit la fillette.

Lisbon savait que ça n’était pas prudent, qu’elle ne devrait pas promener la fillette dans les rues alors que des tueurs pouvaient parfaitement la voir et tenter de finir le travail. Mais elle ne pouvait pas lui refuser ça. Peyson avait perdu tout ce qu’elle avait et il était normal qu’elle veuille de nouveaux vêtements. Si elle était honnête avec elle-même, Lisbon se souvenait qu’étant enfant elle n’aimait pas non plus ce genre de veste. Sa mère lui faisait porter une veste comme celle-ci chaque Dimanche lorsqu’ils allaient à l’église en famille et elle s’en plaignait toujours.

Peyson lui tira le bras, la forçant à baisser la tête vers elle. La fillette dansait d’un pied sur l’autre.

-“ J’ai envie de faire pipi” souffla-t-elle.
-“ Oh, bien, on va trouver Patrick et lui dire qu’on va aux toilettes” lui dit-elle.
-“ Vite.”

Lisbon attira l’enfant avec elle dans la boutique et trouva Jane au comptoir, rangeant sa monnaie. Il se tourna vers elles et sembla comprendre tout de suite, car il indiqua les toilettes d’un signe de tête. Lisbon le remercia d’un sourire et entraîna la petite à sa suite. Le mentaliste les regarda s’éloigner avec un regard à la fois heureux et triste. De voir la petite Peyson joyeuse le rendait heureux, cela voulait dire qu’il avait réussit à lui faire oublier ne serait-ce que quelques heures la tristesse de sa situation. Mais ce qui le rendait triste était que cela ramenait aussi tout un tas de souvenirs de sa fille.

Lisbon revint quelques minutes plus tard avec Peyson et ils partirent lui acheter des vêtements. Ils devaient faire vite, l’agent ne voulait pas que l’enfant soit trop vu, c’était prendre trop de risques pour sa sécurité. Elle ne savait toujours pas qui en avait après sa famille, qui pouvait s’en prendre à elle. Personne ne savait encore qui étaient les tueurs, personne ne savait si la survie de la fillette leur était connue. Ils devaient donc faire vite et attirer le moins possible l’attention sur eux.

Jane trouva une petite boutique sympa non loin et il y entraîna sa collègue et la fillette. A l’intérieur, Peyson hésita un moment avant de se diriger vers les rayons. Elle commença à fouiller dans les différents vêtements, cherchant ce qu’elle pourrait porter. Elle n’eut aucun mal à trouver ce qu’elle voulait, mais elle ne savait pas si elle avait le droit. Elle se tourna vers les deux adultes qui l’accompagnaient, les regardant avec des petits yeux suppliants.

-“ C’est ça que tu veux ?” Lui demanda Lisbon.
-“ Oui” admit-elle.
-“ Tu veux autre chose ?” Proposa Jane.
-“ Je peux ?”
-“ Ce qui te fait plaisir.”

Peyson se tourna vers les vêtements, regarda encore ce qui pourrait lui convenir et se tourna de nouveau vers Lisbon. Elle tira sur le bras de l’agent qui se pencha vers elle.

-“ Qu’est-ce qu’il y a ma puce ?” Lui demanda Lisbon.
-“ J’ai besoin de…” elle se tourna vers Jane puis de nouveau Lisbon.
-“ Oh” comprit la jeune femme. “ Jane, tu veux bien nous laisser quelques minutes, nous avons certaines choses à acheter qui ne nécessite pas ta présence.”

Jane n’eut pas besoin de plus pour comprendre et il s’éloigna dans la boutique pour laisser un peu de temps aux deux filles. Il en profita pour regarder un peu dans les rayons, histoire de passer le temps. Mais alors qu’il farfouillait, il tomba sur quelque chose. Il hésita un moment, pouvait-il ou pas le prendre ? Il savait que Peyson l’aimerait, alors il l’attrapa et alla payer. Il retrouva Lisbon alors qu’il rangeait son argent et il cacha rapidement son cadeau dans le sac avant que la petite ne le voit. Il lui donnerait plus tard, mais pas maintenant.

-“ Vous avez tout ce qu’il vous faut ?” Demanda-t-il à Lisbon lorsqu’elle le rejoignit.
-“ Absolument tout, on peut rentrer maintenant” répondit-elle en montrant les sacs.
-“ A l’hôpital” murmura la petite, peu joyeuse.
-“ Je suis désolée ma chérie, mais oui” s’excusa l’agent.
-“ Pour combien de temps ?” Voulut savoir Peyson.
-“ Je ne sais pas encore, mais pas longtemps” promis Lisbon.

Peyson soupira une fois de plus, mais elle suivit les deux adultes. Elle savait que de toute façon, elle était obligée de faire ce qu’on lui demandait. Elle aurait tellement voulut pouvoir quitter cet hôpital, mais elle n’était qu’une enfant et elle devait donc obéir. Toutefois dans son malheur, elle avait la chance d’avoir Patrick et Teresa avec elle. Ces deux personnes qu’elle ne connaissait que depuis si peu de temps mais avec qui elle se sentait si bien. Patrick savait comment lui parler, comment la mettre à l’aise. Et Teresa, elle était elle aussi très gentille avec elle. Mais plus que ça, elle lui avait dit qu’elle ferait de son mieux pour attraper ceux qui avaient fait du mal à sa famille. Et même si elle ne les trouvait pas, elle savait que Teresa ne laisserait rien lui arriver.

Le trio arriva rapidement à l’hôpital et ils montèrent directement à la chambre de Peyson. Lisbon posa les sacs sur le lit tandis que la fillette retirait la veste qu’elle détestait tant. Elle la déposa dans la salle de bain et revint en prendre une nouvelle dans l’un des sacs. L’agent la regarda faire avec un sourire attendri. Elle avait aimé acheter des vêtements avec elle, faire le tour des rayons à la recherche de la veste parfaite. Ça lui avait fait du bien, mais ça lui rappelait aussi ce qui manquait dans sa vie.

Elle remarqua le sac que Jane tenait toujours dans les mains et qu’il avait refusé de poser. Elle se demandait toujours ce qu’il avait acheté et bien entendu Jane ne voulait toujours pas lui montrer ce qu’il cachait. Elle s’approcha de lui, voulut regarder dans le sac, mais Jane le tira derrière son dos. Il hocha la tête dans la direction de Peyson et Lisbon comprit. C’était un cadeau pour la fillette. En parlant d’elle, Peyson arriva avec un grand sourire sur le visage, sa nouvelle veste sur le dos. Elle tourna sur elle-même, fière de ce qu’elle portait.

-“ Tu as vu Patrick, c’est la veste que Teresa a choisie pour moi” dit-elle fièrement.
-“ Tu n’en avais pas choisis une toi-même ?” Questionna Jane.
-“ Si, mais celle de Teresa est plus jolie.”

Peyson passa ses bras autour de la taille de l’agent et la serra contre elle. Lisbon lui rendit son étreinte avec joie, mais elle commençait à s’attacher un peu trop à elle. Ce n’était pas bon, elle le savait. Mais qu’y pouvait-elle ? Peyson était si attachante, si mignonne. Il était impossible de ne pas s’attacher à elle et c’était bien ça le problème. Plus elle s’attacherait à Peyson et plus la séparation serait difficile. Plus elle regardait Jane agir autour de la fillette et plus elle sentait qu’il serait difficile pour lui de lui dire au revoir. Elle avait mal pour son collègue, elle savait à quel point il aurait mal quand elle partirait. Mais ils n’en étaient pas encore là. Elle aviserait plus tard.

Peyson s’éloigna d’elle pour aller s’asseoir sur le lit, un livre à la main, livre que Lisbon lui avait acheté. Du coin de l’œil, elle vit Jane s’approcher de Peyson, le sac à la main. Elle allait enfin savoir ce qu’il y avait à l’intérieur et elle était impatiente de voir la réaction de l’enfant.

-“ Peyson ma puce” appela Jane. “ J’ai un cadeau pour toi.”
-“ Un cadeau ?” sourit-elle, surexcitée.

Elle prit le sac qu’elle ouvrit rapidement et s’arrêta net, les yeux grands ouverts. Elle releva la tête vers le blond, les yeux brillants avant de reporter son attention sur le sac. Elle en sortit délicatement un sac à dos, mais pas n’importe lequel. Il s’agissait de la réplique exacte du sac qu’elle avait dut laisser chez elle, celui dans lequel elle rangeait ses affaires. Elle le posa sur le lit, en sauta et se jeta dans les bras de Jane.

-“ Merci” souffla-t-elle, les larmes aux yeux.

Jane la serra contre lui, retenant ses propres larmes. Il avait eut peur au moment de l’achat, que ce cadeau ne lui plaise pas. Il avait eut peur que cela lui fasse mal, mais il semblait que ce ne soit pas le cas. Ils se séparèrent l’un de l’autre et Peyson s’empressa de ranger quelques petites choses dans le sac, tout heureuse. Il voulait retrouver rapidement les coupables et ainsi rendre une vie plus ou moins normale à l’enfant.




Van Pelt avait fait les recherches que Rigsby lui avait demandé sur Jackson Beckett. Elle avait trouvé tout un tas de choses sur lui, des bonnes et des moins bonnes. Beckett avait une bonne situation, il était responsable d’une concession automobile et gagnait plutôt bien sa vie. Il avait été marié pendant plus de dix ans avec Cynthia Stanton et ils avaient trois enfants ensemble. Et puis, six mois plus tôt, Steven Tanner avait commencé à enquêter sur lui. Il avait découvert qu’il trompait sa femme avec l’une de ses collaboratrices.

Peu de temps après Cynthia avait demandé le divorce et avait obtenu la garde de ses enfants. L’homme l’avait mal prit et avait menacé tous ceux responsables de sa situation. L’avocat de sa femme, le sien qui selon lui avait mal fait son travail. Sa belle-mère aussi avait été menacée, ainsi que Cynthia et bien entendu Tanner.

En fouillant un peu plus, Van Pelt avait découvert que l’avocat de Cynthia Beckett était mort quelques semaines plus tôt lors du cambriolage de sa maison. La jeune agent trouva ça suspect, surtout que Cynthia n’avait plus donné signe de vie depuis plusieurs mois déjà, ainsi que ses enfants. Sa mère s’était inquiétée et avait demandé à Steven Tanner s’il pouvait la retrouver, mais rien. Personne n’avait plus entendu parler de la petite famille depuis tout ce temps. Mais le plus suspect encore était le fait que l’avocat de Beckett avait eut un accident de voiture assez grave, mais par chance il était encore en vie.

Cho et Rigsby arrivèrent à ce moment là et elle s’empressa de leur raconter ce qu’elle avait apprit. Pour eux aussi tout ça était loin d’être une coïncidence. Toutes ces morts et cet accident autour de Beckett. De leur côté, les deux hommes avaient décidé de faire un petit détour par la maison des Tanner afin de parler un peu avec les voisins. Personne n’avait rien vu, ni entendu, mais l’un des voisins avait fait installer des cameras de surveillance chez lui. Il avait eut la gentillesse de leur donner le disque de la nuit du meurtre.

Van Pelt inséra le disque dans son ordinateur et les images apparurent sur son écran. C’était sombre, mais on pouvait quand même voir une voiture passer devant la maison à dix minutes d’intervalles jusqu’à ce que les lumières de chez les Tanner s’éteignent. Steven Tanner avait dut travailler tard sur l’une de ses affaires ou quelque chose comme ça. C’était peut-être pour ça qu’il ne s’était pas réveillé lorsque les tueurs étaient entrés dans sa chambre, il devait être vraiment fatigué.

Lorsque la voiture passa une dernière fois, elle se gara un peu plus loin et deux hommes habillés de noir en sortirent. Ils se dirigèrent vers l’arrière de la maison et ressortir environ vingt minutes plus tard. A aucun moment on ne pouvait voir leurs visages, mais Van Pelt proposa de tenter quelque chose, peut-être qu’elle parviendrait à trouver un détail qui pourrait les aider. Ils laissèrent la vidéo de côté pour s’occuper de ce qu’ils avaient déjà.

-“ Où se trouve Beckett en ce moment ?” Demanda Cho.
-“ Je n’ai pas encore trouvé” avoua la rouquine. “ Il a prit un congé mais n’a dit à personne où il comptait se rendre.”
-“ Tâche d’en apprendre plus” lui dit-il. “ Va donc à son travail et pose des questions à ses collègues, peut-être que l’un d’eux saura quelque chose.” Il se tourna ensuite vers Rigsby. “ Va interroger la mère de Cynthia Beckett, apprends le plus que tu peux sur ce qu’elle sait sur la vie de sa fille lorsqu’elle était encore mariée.”

Les deux agents se mirent immédiatement au travail. Ils prirent leurs affaires et disparurent dans le couloir pour aller mener les interrogatoires. L’asiatique n’aimait pas laisser ses collègues faire les interrogatoires seuls, mais il n’avait pas beaucoup le choix pour le moment. Lisbon était déjà bien assez occupée avec la petite fille et Jane lui était très utile sur ce cas. Il n’avait donc pas d’autres choix.

En s’installant à son bureau, il trouva le rapport du médecin légiste sur les quatre autopsies et les ouvrit pour les lire. Rien de nouveau, tout ce qui s’y trouvait-il le savait déjà. Mais c’était vraiment difficile d’avoir la confirmation que la petite Kelly avait bien souffert lors de sa mort. Il ne montrait jamais ses émotions, de ce fait tout le monde pensait qu’il ne ressentait rien. Mais c’était tout le contraire, il ressentait des choses, mais il choisissait de ne pas le montrer.

Il devait encore prévenir les parents de la fillette, mais pour le moment ils n’étaient pas joignables. Van Pelt avait tenté tout ce qu’elle pensait possible, mais rien. Ils ne devaient rentrer que dans une semaine, et l’agent ne voulait pas leur annoncer la mort de leur fille avec une semaine de retard. Mais avait-il le choix ? Là encore, il ne l’avait pas.

Il savait que Lisbon voulait mettre en place une sécurité pour la petite Peyson, il commença donc à chercher quel officier serait le mieux placé pour ça. Il savait qu’elle voulait une personne à l’aise avec les enfants, mais aussi une personne de confiance. Toutes les personnes qu’il connaissait étaient dignes de confiance, mais cette fois c’était différent. Cette enfant était traumatisée par ce qu’elle avait vu, elle avait besoin d’une personne qui saurait comment se comporter avec elle. La seule personne qu’il connaissait totalement à l’aise avec Peyson était Jane, mais pour la protection il n’était pas le bon.

Cho avait bien observé Jane parler avec la petite fille, il avait put voir à quel point ils s’entendaient bien tout les deux. S’il avait put choisir lui-même la ou les personnes à qui confier l’enfant, il aurait choisit Jane et Lisbon. Sa patronne était la mieux placée pour assurer la sécurité de la petite fille, mais elle ne le ferait pas. Il savait qu’elle préférait s’occuper de retrouver les tueurs, ce qui permettrait à la fillette de reprendre une vie normale. Bertram n’était toujours pas venu le voir, mais Cho se doutait que ça ne tarderait pas. Il voudrait certainement savoir où en était l’affaire, savoir s’ils avaient des informations qu’il pourrait donner à la presse. Lisbon avait bien dit qu’elle ne voulait pas que cette affaire fasse du bruit, mais Bertram voyait les choses autrement.

En parlant du loup, le téléphone de Cho sonna et le nom du grand patron apparut sur son écran. Il fut tenté de laisser sonner, mais ce ne serait pas professionnel et Cho était toujours professionnel. Il décrocha donc, écouta l’homme parler et accepta de venir le voir dans son bureau. Lorsqu’il raccrocha, il appela Lisbon qui répondit tout de suite.

-“ Bertram vient d’appeler, il veut des informations sur l’affaire” lui dit-il.
-“ Okay, je vais venir avec toi, attends moi et tu me feras un compte rendu de ce que vous avez apprit jusqu’à présent.”
-“ Je vous attends.”

Il raccrocha et rassembla tout ce qu’il avait sur la famille Tanner ainsi que ce qu’ils avaient trouvé sur Jackson Beckett. Il était persuadé que l’homme avait quelque chose à voir avec la mort de cette famille, ainsi que pour les autres morts et accident. Il avait toutefois de la chance, il avait la meilleure équipe du CBI et ils parvenaient toujours à résoudre les affaires. Et ils avaient Jane, grâce à lui ils savaient qu’il y avait deux hommes. C’était peu, mais un début. Avec de la chance, la petite leur dirait plus de choses, mais il en doutait.

Il profita de l’attente pour envoyer des hommes chez Jonathan Lindell, l’ancien avocat de Jackson Beckett. Il se doutait que si Beckett était bien derrière tout ça, il ferait en sorte qu’il finisse comme la famille Tanner et l’avocat de son ex-femme.




Lisbon arriva un peu plus de trente minutes plus tard. Elle trouva Cho assit à son bureau, un gros dossier devant lui. Il se leva lorsqu’il la vit et lui tendit le dossier qu’elle prit et commença à feuilleter.

-“ Steven Tanner avait enquêté sur Jackson Beckett” expliqua-t-il alors qu’ils se dirigeaient vers le bureau de Bertram. “ Van Pelt a cherché des informations sur lui et elle a trouvé des choses surprenantes.”
-“ Du genre ?” Voulut-elle savoir.
-“ L’ex femme de Beckett a disparu juste après la décision du juge de lui accorder la garde exclusive des enfants” expliqua-t-il. “ Personne n’a plus entendu parler d’elle.”
-“ Continue.”
-“ L’avocat de son ex-femme, Thomas Prescott, est mort il y a trois semaines lors du cambriolage de sa maison, puis son avocat, Jonathan Lindell a eut un accident de voiture. Il va bien, pour le moment, mais je doute que ça reste ainsi.”
-“ Tu sais où il est en ce moment ?” Questionna-t-elle.
-“ Chez lui, mais j’ai fait envoyer des hommes pour s’assurer qu’il va bien” la rassura Cho. “ Je pense qu’il n’était pas prévu qu’il s’en sorte, j’ai préféré ne pas prendre de risque.”

Lisbon approuva son initiative.

-“ Rigsby et moi sommes repassé chez les Tanner et nous avons parlé à l’un des voisins” reprit Cho. “ Il a installé des cameras chez lui et l’une d’elle prend la rue. Il nous a donné la vidéo du soir des meurtres et nous l’avons visionnée.”
-“ Ça donne quelque chose ?” S’enquit Lisbon.
-“ Juste une voiture qui a fait des repérages toute la soirée. Steven Tanner s’est couché tard, du moins je suppose qu’il s’agit de lui. La voiture s’est garée plus loin dans la rue peu de temps après et deux hommes en sont sortit. Ils sont restés environ vingt minutes à l’intérieur avant de ressortir. Nous n’avons pas pu voir leurs visages, mais Van Pelt pense qu’elle peut tenter quelque chose pour trouver un peu plus de détails sur la vidéo.”
-“ Bien, je sais qu’elle trouvera quelque chose, elle est douée.”

Alors qu’ils arrivaient près des ascenseurs, elle se tourna vers son agent.

-“ Ecoute, j’ai laissé Jane seul avec la petite à l’hôpital le temps de venir ici. Je sais que tu as autre chose à faire, mais je voudrais que tu ailles là-bas en attendant que je revienne” lui dit-elle. “ Du moins jusqu’à ce que j’ai trouvé quelqu’un pour prendre la relève.”
-“ A ce propos, j’ai jeté un œil aux différents dossiers” expliqua-t-il en lui montrant d’autres dossiers qu’il avait prit avec lui. “ Et je pense que l’agent Scanlon devrait convenir.”
-“ Oui, j’ai eu l’occasion de travailler avec elle” approuva Lisbon. “ Elle a une grande expérience des enfants. Je lui parlerais plus tard.”

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et Lisbon s’y engouffra.

-“ Je te rejoins aussitôt que Bertram me laisse sortir. As-tu joins les résultats des autopsies ?” demanda-t-elle en cherchant dans les papiers.
-“ Oui, ils y sont tous. Bonne chance.”
-“ Merci, à plus tard.”

Les portes se fermèrent et Cho retourna à son bureau prendre ses affaires.




La secrétaire de Bertram leva les yeux lorsqu’elle entendit des pas dans le couloir et elle lança un regard à l’agent Lisbon qui arrivait. Elle lui fit signe d’attendre le temps qu’elle prévienne son patron. Lorsqu’elle reçu sa réponse, elle invita Lisbon à la suivre et referma la porte derrière l’agent pour retourner à sa place.

-“ Agent Lisbon, prenez donc place” dit Bertram en l'invitant à s’asseoir.
-“ Bonjour Monsieur” salua l’agent.
-“ Alors, qu’avez-vous sur cette tragique affaire ?” Demanda-t-il un peu trop joyeusement au goût de la jeune femme.
-“ J’ai ici les rapports d’autopsies des membres de la famille Tanner et à ce propos, je voulais vous faire part d’un détail” commença-t-elle en lui donnant une feuille qu’il prit.
-“ De quel détail s’agit-il ?” S’enquit l’homme.
-“ Il s’agit de la fille de la famille” expliqua Lisbon. “ Il s’avère que ce n’est pas Peyson Tanner, mais son amie Kelly Romero.”
-“ Pourtant il est écrit ici le nom de Peyson Tanner, expliquez-moi je vous prie.”

Lisbon prit une profonde inspiration avant de répondre à la question qui venait de lui être posée. Elle devait absolument le mettre de son côté, elle devait le faire accepter ses raisons.

-“ J’ai demandé au médecin légiste de changer le nom de la victime” admit-elle.
-“ Pourquoi auriez-vous fait une chose pareille ?” Dit-il en tentant de ne pas s’énerver.
-“ Elle a vu les meurtriers et elle pourrait se faire tuer” expliqua Lisbon.
-“ Et pour l’autre petite, vous comptez dire quoi aux parents ?”
-“ La vérité, mais je leur demanderais de ne rien dire à personne.”

Bertram reposa les yeux sur les dossiers devant lui en gardant le silence. Lisbon attendait le verdict. Elle se doutait qu’il n’aimait pas son initiative, qu’il n’approuvait pas ce qu’elle avait fait. Mais elle n’avait pas le choix, il en allait de la sécurité d’une fillette de huit ans. Finalement, il reposa le tout devant lui et s’adossa contre son fauteuil.

-“ Vous pensez vraiment que c’était la meilleure chose à faire n’est-ce pas ?”
-“ Je le pense Monsieur, cette enfant est un témoin qui a besoin de protection.”
-“ Dans ce cas, il va falloir trouver quelqu’un pour assurer cette protection.”
-“ J’ai déjà un nom à vous proposer, il s’agit de l’agent Scanlon” elle lui tendit le dossier. “ Elle a de l’expérience avec les enfants.”
-“ Est-elle libre en ce moment ?” S’enquit-il.
-“ Je vais vérifier” rassura Lisbon.

Bertram sembla réfléchir un moment puis il se redressa.

-“ Très bien, contactez l’agent Scanlon, voyez si elle peut assurer la sécurité de l’enfant et tenez-moi au courant de l’avancée de l’enquête.”
-“ Ce sera fait Monsieur.” Alors qu’elle allait se lever, Lisbon se souvint de la vidéo. “ Nous avons une vidéo, mais pour le moment elle ne nous apporte pas grand-chose. Je vous tiendrais au courant dès que nous en aurons plus.”
-“ Bien, et, agent Lisbon ? Pas un mot à la presse pour le moment” précisa-t-il.
-“ Aucun problème.”

Lisbon laissa les dossiers à son patron afin qu’il s’imprègne totalement de l’affaire, de toute façon elle avait des doubles. Elle salua la secrétaire et partit pour l’hôpital rejoindre ses collègues.




Rigsby se trouvait dans le salon de la mère de Cynthia Beckett, un verre de limonade à la main. La vieille femme tenait dans ses mains une photo de sa fille et ses petits enfants, prise peu de temps après le divorce.

-“ Ma fille est une femme admirable” dit-elle. “ Elle adore ses enfants, elle a toujours tout fait pour eux. Ce que je ne comprends pas c’est-ce qu’elle faisait avec Jackson.”
-“ Que voulez-vous dire ?” S’enquit l’agent.
-“ Jackson a toujours été un homme à obtenir ce qu’il veut, et dès qu’il a rencontré ma fille, il l’a voulut. Cynthia n’était pas intéressée au début, mais elle a finit par céder” elle fit une pause. “ Ils se sont mariés à peine six mois après leur rencontre et ma première petite fille est venue au monde l’année suivante.”
-“ Que pouvez-vous me dire de plus sur votre ancien gendre ?”
-“ Il travaillait dur pour subvenir aux besoins de sa famille, et avec le temps j’ai commencé à l’apprécier. Mais il y a un peu plus d’un an, les choses ont changé. Ma fille devenait de plus en plus renfermée, elle ne venait plus me voir. J’ai finis par aller chez elle et là j’ai vu.”
-“ Vu quoi ?”
-“ Les marques” avoua-t-elle. “ Ma fille avait des marques, mais elle m’a dit que ce n’était rien. J’ai voulu y croire au début, mais son regard n’était plus le même. Elle semblait si triste, elle ne souriait que lorsqu’elle était avec ses filles.”
-“ Quand vous avez demandé à Mr Tanner de filer votre gendre, vous aviez déjà des soupçons” affirma Rigsby.
-“ Oui, il travaillait de plus en plus. Il partait tôt, rentrait tard et un jour je l’ai vu en ville avec une de ses collègues. Je n’ai pas voulu y croire, mais quand il l’a embrassé, j’ai su que j’avais raison.”
-“ En avez-vous parlé à votre fille ?” Demanda Rigsby.
-“ Oui, mais elle m’a dit que ce n’était rien, qu’une passade et qu’il l’aimait encore. Elle n’a rien voulut faire mais moi je ne pouvais pas” souffla la femme. “ C’est pour ça que je suis allée voir Mr Tanner. Je lui ai tout dit, tout ce que je savais et il a bien fait son travail. Après ça, j’ai convaincu ma fille de demander le divorce et au bout de quelques temps elle a dit oui.”
-“ Mr Beckett n’a pas semblé bien le prendre.”
-“ Pas bien du tout, il a menacé tout le monde. Il a dit que c’était de notre faute s’il avait perdu sa famille et qu’il allait nous le faire payer.”

Rigsby but une gorgée de limonade avant de reprendre.

-“ Savez-vous où votre fille pourrait être partit ?”
-“ Si seulement je le savais, mais je n’en ai pas la moindre idée. Je ne l’ai vu ni elle ni mes petites filles depuis ce jour. Elles sont rentrées à la maison et quand je suis passée le lendemain, elles n’étaient plus là.”
-“ Si quelque chose vous reviens, n’hésitez pas à me contacter” dit alors Rigsby en tendant sa carte à la femme.
-“ Je le ferai, et si jamais vous retrouvez ma fille, s’il vous plait, appelez-moi.”
-“ Vous serez la première à le savoir” assura-t-il.

L’agent laissa la femme et retourna au CBI. Il n’avait pas apprit grand-chose, si ce n’est que Jackson Beckett n’était pas un homme bien. Battre sa femme, la tromper. Comment une femme pouvait-elle accepter de vivre avec un tel homme ? Comment une femme pouvait-elle s’imposer une telle souffrance ? Il ne comprenait pas. Il fallait absolument qu’il le retrouve et qu’il retrouve sa famille. Cynthia avait du partir à cause des menaces, elle avait du avoir peur pour elle et ses filles et prendre la fuite.

La peine qu’il avait vu dans le regard de cette pauvre vieille femme lui avait fait mal au cœur. Elle n’avait plus que sa fille et ses petites filles et il devait les retrouver pour elle. Il ne supportait pas l’idée qu’une femme soit obligée de se cacher pour rester en vie. Elle tout comme ses filles méritaient d’avoir une vie normale et pour ça il devait coincer Jackson Beckett.




Van Pelt ressortait de la concession automobile sans réponses. Personne n’avait vu Jackson Beckett depuis presque deux mois. Il avait un jour cessé de venir travailler sans rien dire à personne et restait toujours introuvable. La femme avec qui il avait eut une aventure avait rompu tout de suite après la première visite de Tanner. Elle s’en était voulu de ce qu’elle avait fait, d’avoir brisé une famille. Beckett lui avait dit que sa femme et lui étaient séparés et elle l’avait crut.

Lorsqu’il avait apprit pour la visite de Tanner, il était entré dans une rage folle et elle avait eut la peur de sa vie. Il était passé le soir chez elle et l’avait frappé pour s’excuser par la suite. Elle lui avait pardonné, mais avait rompu. Il l’avait mal prit, mais avait finit par se faire à l’idée. Leurs relations de travail n’avaient pas été faciles au début, mais petit à petit, les choses c’étaient calmées.

Puis, un jour il n’était pas venu travailler. Elle avait été intriguée, avait tenté d’aller le voir chez lui mais il n’y avait personne. Elle avait pensé appeler la police, déclarer sa disparition, mais s’était abstenue. Il avait perdu sa famille, il avait dut partir et tenter de la retrouver. Et finalement, elle avait abandonné. Ça n’aidait pas beaucoup Van Pelt, mais elle le retrouverait d’une autre façon.

Elle arriva rapidement au CBI où elle croisa Rigsby qui revenait juste. Il lui donna les informations qu’il avait obtenues et elle lui donna les siennes. Ils décidèrent de se rendre à l’hôpital afin d’informer Lisbon de ce qu’ils avaient et par la même occasion, voir comment se portait Peyson Tanner. Dans la voiture, Rigsby laissa échapper sa colère envers Jackson Beckett.

-“ Comment un homme peut faire une chose pareille à sa femme” s’emporta-t-il.
-“ Je ne sais pas Wayne” lui répondit-elle. “ Ce que je ne comprends pas moi c’est comment une femme peut rester avec un homme pareil.”
-“ C’est impensable, pourquoi rester avec un homme qui la trompe, qui la bat. Il aurait pu s’en prendre aux enfants, c’était prendre un risque.”
-“ Comme on dit, l’amour rend aveugle” soupira Van Pelt.

Rigsby posa les yeux sur sa collègue et comprit à quoi elle pensait. Il savait qu’elle repensait à son ancien fiancé, à l’amour qu’elle avait eut pour lui et l’aveuglement dont elle avait fait preuve. Elle n’avait pas vu la vraie nature de l’homme et elle s’en voulait encore parfois. Il savait qu’elle n’y était pour rien, personne n’aurait put le savoir, pas même Jane. Mais elle avait aimé cet homme et se reprochait le mal qu’il avait fait à son équipe, à Lisbon.

Ils arrivèrent enfin à l’hôpital et montèrent rejoindre le reste de l’équipe. Cho se trouvait comme à son habitude devant la chambre, surveillant les aller et venues des membres du personnel et des visiteurs. Lisbon devait certainement se trouver dans la chambre avec Jane et Peyson. Le duo s’avança et Cho se tourna enfin vers eux.

-“ Du nouveau ?” Demanda-t-il.
-“ J’ai appris pas mal de chose sur Jackson Beckett” l’informa Rigsby. “ Mais sa belle-mère ne sait rien sur l’endroit où pourraient se trouver Cynthia et ses filles.”
-“ Personne à son travail n’a entendu parler de lui depuis un peu plus de deux mois” continua Grace. “ Son ex maîtresse s’en veut horriblement pour ce qui est arrivé à sa famille, elle se sent responsable.”
-“ En un sens elle l’est” marmonna Rigsby.
-“ Elle a peut-être couché avec un homme marié, mais elle n’est en rien responsable de son comportement” contra la jeune femme. “ Et la petite, a-t-elle dit autre chose ?”
-“ Rien de plus pour le moment” répondit Cho. “ Lisbon a appelé l’agent Scanlon, lui a expliqué brièvement la situation et elle devrait arriver d’ici peu. Ce soir, cette enfant dormira dans un vrai lit.”

Un sourire attendri s’étira sur le visage de Van Pelt en voyant le regard de Cho lorsqu’il posa les yeux sur Peyson à travers la vitre. Il ne le montrait peut-être pas, mais il était touché par ce que vivait la fillette. Personne ne pourrait rester indifférent à sa situation. La porte s’ouvrit et Lisbon sortit de la chambre pour rejoindre ses collègues.

-“ Vous avez du nouveau ?” S’enquit-elle.
-“ Rien sur l’endroit où pourrait se trouver la famille de Beckett, ni lui” répondit Grace. “ Mais nous savons que c’était un homme violent.”

A ces mots, Lisbon se tendit un peu, ce qui n’échappa à aucun de ses collègues. Mais elle se reprit bien vite. Elle prit le dossier que lui tendait sa jeune collègue mais ne l’ouvrit pas. Elle le regarderait plus tard, et peut-être que Jane arriverait à trouver quelque chose, s’il acceptait de laisser la petite Peyson avec l’agent Scanlon.

-“ Bien, je veux que vous rentriez chez vous pour vous reposer un peu” leur dit-elle. “ Je vais rester ici jusqu’à l’arrivée de l’agent Scanlon et on se revoit demain.”
-“ Bien patron” répondirent en chœur ses trois agents.

Mais ils ne partirent pas tout de suite, ils suivirent la jeune femme qui retournait dans la chambre s’occuper de l’enfant. Jane leva les yeux vers elle et elle lui sourit en lui montrant le dossier qu’elle avait en main. Il fit un signe de tête et reporta son attention sur la fillette qui dessinait encore. Elle prit place sur la seconde chaise, observant la création de Peyson mais il n’y avait rien d’exceptionnel. C’était juste un simple dessin.

Lisbon se rendit alors compte que ses collègues étaient toujours là, mais avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, quelques coups se firent entendre à la porte et l’infirmière passa la tête pour annoncer qu’ils avaient de la visite. Lisbon la remercia, s’excusa auprès de ses collègues et suivit l’infirmière dans le couloir. Elle trouva l’agent Scanlon qui l’attendait un peu plus loin dans le couloir.

-“ Agent Scanlon, merci d’être venue” Lisbon lui serra la main.
-“ Merci à vous d’avoir fait appel à moi” répondit l’agent. “ Monsieur Bertram m’a appelée pour m’informer rapidement de la situation, juste après vous.”
-“ Oh, vous savez donc qu’il est important que personne ne sache que vous assurez la protection de la petite.”
-“ Aucun problème. Je me suis déjà arrangée avec le patron et nous allons pouvoir emmener l’enfant dans un endroit sûr.”
-“ Bien, je ne lui ai encore rien dit, alors allons-y.”

Les deux femmes retournèrent dans la chambre et lorsque Peyson vit la seconde femme, elle partit se cacher derrière Jane. Lisbon s’approcha de l’enfant avec un sourire rassurant.

-“ Peyson ma grande, l’agent Scanlon que tu vois là va prendre soin de toi pendant quelques temps” lui dit-elle. “ Elle va t’emmener dans un endroit où rien ne pourra t’arriver.”
-“ Patrick et toi vous venez avec moi hein ?” S’enquit la petite.
-“ Non ma chérie, on ne peut pas venir.”
-“ Mais je veux pas aller avec elle, je la connais pas, je veux rester avec Patrick” sanglota-t-elle.

Lisbon se tourna vers Jane, ne sachant pas quoi faire. Elle ne voulait pas la traumatiser plus qu’elle ne l’était déjà, mais elle ne pouvait pas rester avec elle. Lui vint alors une idée. Elle se tourna vers l’agent Scanlon qui sembla comprendre et approuva d’un signe de tête. Elle se tourna alors vers Jane.

-“ Très bien, Jane tu vas aller avec l’agent Scanlon et tu l’aideras avec Peyson” lui dit-elle. “ Je viendrai vous voir de temps en temps pour savoir comment se passent les choses et ne t’inquiètes pas, je vais prévenir Bertram.”
-“ C’est vrai ? Patrick peut venir avec moi ?” S’enquit la fillette en essuyant ses larmes.
-“ Oui ma chérie, Patrick va venir avec toi” la rassura Lisbon.
-“ Et toi ?”
-“ Moi, je dois trouver qui a fait du mal à ta famille, mais je viendrai te voir aussi souvent que possible.”

La petite fille ravala les larmes qui menaçaient de couler et hocha la tête. Elle savait que Teresa ne pouvait pas toujours rester avec elle, mais au moins, Patrick serait là. Elle enlaça l’agent de toutes ses forces avant de la relâcher et de se tourner vers l’agent Scanlon. Elle fixa la femme d’un air sérieux.

-“ Teresa dit que tu va me protéger. Je te connais pas, mais je sais qu’elle me mentirait pas” commença la petite. “ Est-ce que tu sais faire peur aux monstres ?”
-“ Je pense que oui” sourit l’agent.
-“ Tu souris, les monstres ils auront pas peur” Peyson se tourna vers Cho. “ Lui il sait pas sourire, il peut te montrer comment faire.”

Grace gloussa et Rigsby se mit la main devant la bouche pour camoufler son rire. Jane et Lisbon sourirent. Cho ne dit rien, mais au fond de lui il trouvait ça drôle aussi.

-“ Je lui demanderai de m’expliquer comment faire” assura l’agent Scanlon. “ Je suis certaine qu’il sera d’accord de m’aider.”
-“ D’accord” approuva Peyson, puis elle se tourna vers Lisbon. “ Tu viendras me voir demain ?”
-“ Je vais faire mieux, je vais t’accompagner ce soir” lui dit-elle.
-“ Chouette” s’enthousiasma la fillette.

Jane ramassa les affaires de Peyson puis il lui prit la main. L’enfant attrapa la main de Lisbon au passage et tout le monde quitta la chambre. L’agent senior fit comprendre à Cho de signer les papiers de sortie de la petite, ce qu’il accepta silencieusement. Ils se séparèrent au bout du couloir. Lisbon, Jane, Peyson et l’agent Scanlon partirent pour l’appartement sécurisé tandis que les trois autres rentraient chez eux. Alors qu’ils se dirigeaient vers la voiture, Lisbon réalisa que Peyson s’était bien trop attachée à Jane et elle. Mais le pire, c’est qu’elle-même s’attachait bien trop à l’enfant.

Elle pensait déjà au début que cette enquête allait être difficile pour Jane. Mais elle n’avait pas imaginé qu’elle le serait tout autant pour elle. L’agent ne pensait pas qu’elle pourrait autant s’attacher à cette enfant, mais c’était le cas. Il fallait qu’ils trouvent rapidement ce Jackson Beckett. Plus elle passerait de temps avec Peyson Tanner, et plus la séparation serait difficile. Autant pour l’enfant que pour Jane et elle.

Assit dans l’ombre, l’homme attendait. Il faisait de son mieux pour ne pas se montrer impatient, mais la patience n’avait jamais été son fort. Il savait qu’il était colérique, impatient et était difficile à satisfaire. Depuis son adolescence, il savait ce qu’il voulait et il faisait tout pour l’obtenir. Il avait toujours réussit, toujours. Jusqu’à il y a quelque mois. Il avait fait une erreur, une simple erreur et cela avait généré sur pas mal de problèmes. Il avait réussit à s’en sortir plus ou moins, mais il devait tout de même faire attention.

Maintenant, il attendait des nouvelles. Il avait attendu de voir quelque chose à la télévision, mais la presse n’avait pas parlé une seule fois de ce qu’il attendait. Comment cela était-il possible ? Une chose pareille ne pouvait pas passer sous silence, il aurait dut voir quelque chose. Mais rien. Il avait dut faire appel à tout son self contrôle pour ne pas balancer le poste de télévision à travers la pièce.

Il commençait à perdre patience. S’il ne recevait pas de nouvelles rapidement, il risquait de devenir fou. C’est alors que son téléphone sonna et il se précipita pour répondre.

-“ C’est fait” lui dit une voix dans le combiné.
-“ Bien, vous savez quoi faire maintenant” ordonna-t-il.
-“ Comme prévu.”
-“ Je vous envoie tout ce qu’il vous faut.”
-“ Je vous rappelel quand c’est fait.”

Il raccrocha et sourit. Tout se passait comme prévu, même s’il le savait déjà. Ce qu’il n’arrivait pas à comprendre c’est la raison du silence de la presse sur le sujet. Il savait ce qu’il c’était passé, à quel point ça avait dut être difficile pour les officiers de police qui avaient vu la scène de crime. Quelqu’un aurait dut en parler et c’est-ce qui le mettait en colère. Il devait se contrôler, il ne devait pas se laisser aller maintenant. Tout se déroulait comme il l’avait prévu, il devait juste être patient.

Il se leva pour aller se chercher une bière. Encore une chose à faire et tout serait en ordre. Plus qu’une personne et tout serait fini. Il savait que ce ne serait pas facile, la femme devait se trouver sous protection maintenant. Mais il avait embauché les bonnes personnes pour ça, il n’avait pas à se plaindre. De plus, s’ils ne faisaient pas le travail convenablement, il pourrait toujours faire appel à quelqu’un d’autre. Il connaissait tout un tas de gars dans le besoin qui accepteraient de faire tout et n’importe quoi pour de l’argent.

Lorsqu’il se réinstalla sur son fauteuil, sa bière à la main, il soupira. Son regard fut attiré par un cadre à côté de lui qu’il attrapa. Il contempla la jolie petite famille et laissa échapper un petit soupir. Il se souvenait encore du bon vieux temps, des moments heureux tous ensemble. Il aurait donné tout ce qu’il avait pour revenir en arrière et revivre tout ça. Mais les choses étaient faites, il ne pouvait plus rien y faire.

Il abandonna sa contemplation et attrapa la télécommande de la télévision. Il tomba sur un film à l’eau de rose, ce qui ne l’intéressait pas du tout. Alors il décida tout simplement d’éteindre et d’aller se coucher. Il devait se lever tôt de toute façon, autant qu’il soit en forme.



Jane était assit à la table de la cuisine avec l’agent Scanlon, une tasse de thé à la main. Il était parvenu à coucher Peyson, bien que l’enfant ait tenté à maintes reprises de rester avec lui. Elle avait encore un peu peur de dormir seule et il ne pouvait pas le lui reprocher. Sa famille était morte seulement la nuit précédente, elle ne pourrait pas oublier si vite. Il espérait juste que sa présence la rassurerait. L’agent Scanlon n’avait pas tenté de se rapprocher de la fillette, elle avait bien comprit qu’il était trop tôt pour qu’elle lui fasse confiance.

Les dossiers sur Jackson Beckett et la famille Tanner étaient ouverts sur la table et les deux adultes les étudiaient avec attention. Jane voulait en savoir le plus possible sur cet homme car tout ce qu’il pourrait apprendre l’aiderait à le retrouver et ainsi le faire arrêter. L’aide de l’agent Scanlon était appréciable, travailler seul n’était pas facile. Mais à deux, ils iraient bien plus vite. Il avait donné à l’agent tout ce qui concernait la famille Tanner tandis qu’il feuilletait les documents sur Jackson Beckett.

Alors qu’il était plongé dans sa lecture, des bruits de pas dans le couloir. Il leva les yeux pour voir une Peyson se frottant le visage venir vers lui. Il délaissa sa lecture et se leva pour aller la prendre dans ses bras. Elle se laissa faire bien gentiment, si fatiguée qu’elle avait à peine la force de tenir debout. Il reprit sa place sur la chaise, poussa les dossiers un peu plus loin afin qu’elle ne les voit pas.

La fillette se passa de nouveau la main sur le visage, tentant de chasser les traces de sommeil. Elle posa les yeux sur ce qui se trouvait sur la table, ses yeux s’ouvrant grands de peur et elle se réfugia dans les bras de Jane, pleurant à chaudes larmes. Il ne comprenait pas ce qu’elle avait et il tenta de la calmer du mieux possible. Mais elle ne cessa pas de pleurer.

-“ Qu’est-ce que tu as Peyson ?” Lui demanda-t-il doucement.
-“ Le monsieur de la photo” hoqueta-t-elle. “ Il m’a fait peur.”
-“ Je suis désolé ma puce, je n’aurais pas du laisser cette photo ici” s’excusa Jane.
-“ C’est pas la photo” pleura-t-elle encore.

Il y eut un déclic dans la tête du mentaliste lorsque la petite eut fini de parler. Si elle n’avait pas peur de la photo, si elle n’avait pas peur de l’homme qui y était, c’est qu’elle devait l’avoir déjà vu quelque part. Il leva les yeux vers l’agent Scanlon afin de voir ce qu’elle pensait de tout ça. Il put voir dans ses yeux qu’elle pensait la même chose que lui. Il reporta son attention sur la fillette qui tremblait encore dans ses bras.

-“ Viens, je te ramène dans ton lit” lui murmura-t-il à l’oreille.
-“ Je veux pas” pleura-t-elle.
-“ Très bien, je resterai avec toi, mais seulement jusqu’à ce que tu t’endormes” promit-il. “ Après, il faudra que je retourne travailler.”
-“ D’accord” accepta-t-elle.
-“ Alors allons-y.”

Jane souleva la fillette dans ses bras et il se dirigea vers la chambre. Il déposa l’enfant dans le lit, remonta la couverture sur son petit corps et lui embrassa le front. Elle ferma les yeux pour dormir, mais attrapa la main de l’homme pour s’assurer qu’il ne partirait pas. Elle avait encore peur, elle ne doutait pas de lui mais elle craignait qu’il la laisse. Comme pour la rassurer, il s’assit sur le bord du lit. Elle sourit et se relaxa doucement, s’autorisant à dormir.

Jane resta avec elle jusqu’à ce qu’il soit certain qu’elle dorme profondément. Ensuite, il se leva et rejoignit l’agent Scanlon dans la cuisine. La jeune femme leva les yeux vers lui et il hocha la tête pour lui faire comprendre que Peyson était endormie. Il se réinstalla à la table et prit la photo de Beckett.

-“ Elle a dut voir quelque chose” dit alors Scanlon.
-“ Je le pense aussi” approuva Jane. “ Il faut prévenir Lisbon.”
-“ Plus tard” l’arrêta-t-elle. “ Il est tard et elle doit dormir. Ça peut attendre demain.”

Il regarda l’heure sur son téléphone et dut admettre que ça ne valait pas le coup de réveiller sa collègue. Elle avait besoin de sommeil, elle avait très peu dormi depuis qu’ils avaient découvert les corps des membres de la famille Tanner. Elle avait mit toute son énergie à avancer dans cette enquête et maintenant elle avait besoin de se remettre. Il pouvait au moins lui accorder ça.

Il reposa le téléphone et lorsqu’il entendit la jeune femme à côté de lui bailler, il décida d’arrêter l’étude des dossiers pour aujourd’hui. Elle aussi avait besoin de dormir un peu, tout comme lui. Il rassembla donc tous les documents et les entassa sur la table avant de se lever et d’aller se faire un thé.

-“ Vous devriez aller vous coucher” dit-il à l’agent. “ Vous avez aussi besoin de repos.”
-“ Et vous ?” Demanda-t-elle.
-“ Je dors très peu, ne vous inquiétez pas.”
-“ Très bien, mais ne veillez pas trop tard tout de même.”
-“ Oui maman.”

L’agent sourit et se dirigea vers la seconde chambre pour dormir un peu. Elle était un peu intriguée par l’homme, il était spécial. Elle n’aurait sut dire pourquoi, mais elle se demandait ce qu’il avait vécu. Il semblait renfermer une telle tristesse en lui, une telle solitude. Et il s’était attaché à la petite fille, pas qu’elle puisse le lui reprocher. Peyson était attachante, si mignonne et elle avait déjà tant souffert dans sa courte vie. Elle était fière qu’on lui ait demandé de veiller sur elle et elle ferait tout pour la protéger.

Elle se changea rapidement et se glissa dans le lit. Elle ne parvint toutefois pas à s’endormir. Elle revoyait le regard apeuré de l’enfant, les larmes coulant sur ses joues. Elle avait mal au cœur rien qu’a l’idée de ce qu’elle avait put voir qui lui fasse encore peur aujourd’hui. Elle s’installa confortablement et se dit que demain serait un jour difficile. Elle allait devoir interroger l’enfant, avec l’aide de Jane et de l’agent Lisbon bien entendu. Ce ne serait pas une partie de plaisir, mais c’était nécessaire.




Jane resta encore un peu dans la cuisine, assit à la table à boire son thé. Lui aussi repensait à la réaction de Peyson lorsqu’elle avait vu la photo. La peur dans ses yeux, les tremblements de son corps et les larmes sur ses joues. Il avait sentit son cœur se serrer à cette vision et il avait eut du mal à retenir ses propres larmes. Mais il avait tenu bon, pour elle. Lisbon l’avait mit en garde, elle savait qu’il s’attacherait trop à la fillette et c’est exactement ce qu’il se passait en ce moment.

Il eut envie d’appeler sa collègue, lui faire part de sa découverte. Mais Scanlon avait raison, il ne pouvait pas l’appeler en plein milieu de la nuit. Ça ne changerait pas grand-chose qu’il lui dise maintenant ou demain. Il finit rapidement son thé, lava sa tasse et partit s’installer sur le canapé. Il plaça ses mains sous sa tête et fixa le plafond. Il voulait absolument trouver qui avait fait tuer la famille de Peyson, il voulait pouvoir lui rendre une vie plus ou moins normale.

Cela lui fit repenser à sa propre vie. Depuis la mort de sa famille, il n’avait même pas essayé d’avoir une vie normale. Il n’avait pensé qu’à une chose depuis : venger la mort de sa famille. Il n’avait pas voulut s’intéresser à autre chose, il n’avait pas voulut laisser son cœur aimer de nouveau. Il ne voulait pas ça pour Peyson, elle était trop jeune pour devenir comme lui. Et le meilleur moyen pour ça était de trouver le responsable de son malheur et ainsi lui permettre de vivre.

Il ferma les yeux et tenta de trouver le sommeil, mais comme chaque nuit, il n’y parvint pas. Il repensait, non seulement à Peyson, mais aussi à sa famille. Tout un tas de souvenirs lui traversèrent l’esprit, les moments heureux, les plus tristes. Puis, sa nouvelle vie depuis qu’il avait rejoint le CBI. Il se revoyait au tout début, lorsqu’il n’avait encore en tête que son envie de vengeance. Mais au fil des souvenirs, il revit Lisbon, Cho, Rigsby et Van Pelt. Il se revit rire avec eux, apprendre à mieux les connaître.

Jane se rendit compte alors que les choses avaient changé dans sa vie, qu’il n’y avait pas que la vengeance dans son cœur. Et tout ça à cause de qui ? Lisbon. Mais il ne pouvait pas le lui reprocher. Celle qui au début ne devait être qu’un pion dans son plan pour se rapprocher de son ennemi était petit à petit devenue son amie. Il avait apprit à l’apprécier et c’était réciproque. Le fait qu’elle s’inquiète de son attachement envers Peyson en était une preuve. Elle avait peur qu’il souffre.

Plus il y pensait et plus il se rendait compte qu’il n’y avait pas que ça. Elle n’avait pas seulement peur pour lui, mais pour elle aussi, inconsciemment. Il avait vu à quel point elle se souciait du bien être de l’enfant. Teresa Lisbon était une femme avec un cœur si gros qu’elle voulait toujours aider ceux qui en avaient besoin. Elle l’avait aidé pendant des années et maintenant elle décidait de faire la même chose avec la fillette. Il était fier d’être parmi ses amis proches.

Il sentit doucement le sommeil prendre possession de son corps et il se laissa aller. Finalement, il était bien plus fatigué qu’il le pensait. Il finit par vraiment s’endormir.




Dans une rue tranquille, une voiture passa, troublant ainsi le calme du quartier. Elle se gara devant le terrain de jeux et deux hommes en sortirent. Ils étaient vêtus de noir, avec des capuches sur la tête, empêchant ainsi de voir leurs visages. Ils avancèrent doucement vers une grande maison devant laquelle se trouvait une voiture de police. Ils ne semblèrent pas s’en inquiéter, car l’un des hommes prit la direction de la porte avant gauche tandis que l’autre s’occupait de la seconde porte. Les deux policiers n’eurent pas le temps de réagir lorsque les deux portes s’ouvrirent simultanément et chacun reçu un coup de couteau directement dans la carotide. Ils se vidèrent de leur sang sur leur siège et les deux hommes fermèrent chaque porte avant de se diriger vers la maison.

Au lieu de passer par la porte de devant, ils prirent la porte arrière, comme la dernière fois. Ils entrèrent dans la maison aussi silencieusement que possible et sans même y réfléchir, ils montèrent l’escalier. Ils traversèrent le couloir jusqu’à une porte et l’un des hommes l’ouvrit. Ils pénétrèrent dans la pièce pour voir la vieille femme dormir paisiblement dans son grand lit. Tandis que l’un d’eux restait près de la porte, le second s’approcha du lit. Il se pencha vers la femme et lui trancha la gorge, sans aucune hésitation.

Il rejoignit son complice et ensemble, ils sortirent de la chambre puis de la maison. Ils passèrent devant la voiture de patrouille sans même y faire attention et retournèrent vers la leur. Ils montèrent en voiture et disparurent dans la nuit. Personne n’avait rien vu, rien entendu. Le contrat avait été rempli jusqu’au bout, ils pourraient maintenant partir à la recherche d’un autre travail. Leur patron allait être satisfait.




Le soleil se levait à peine lorsque le téléphone de Teresa Lisbon sonna, la sortant ainsi de son sommeil réparateur. Elle ouvrit doucement les yeux et chercha son téléphone qu’elle trouva sur la table de nuit.

-“ Agent Lisbon” se présenta-t-elle.
-“ C’est Cho” répondit son interlocuteur. “ Il y a eut un meurtre.”
-“ Qui ?” S’inquiéta-t-elle aussitôt, craignant pour la vie de Peyson.
-“ La mère de Cynthia Beckett, Moira McGrath” lui dit-il. “ Même mode opératoire que pour la famille Tanner.”
-“ Mais, la surveillance devant chez elle. Ils n’ont rien vu ?”
-“ Ils sont morts tout les deux, égorgés.”

Lisbon souffla de soulagement avant de se reprendre. Elle était soulagée que la fillette ne soit pas la nouvelle victime, mais elle était triste que quelqu’un d’autre soit mort. Un sentiment de culpabilité s’insinua en elle. Moira McGrath comptait sur l’aide de la police pour la protéger et maintenant elle était morte. Lisbon s’en voulait vraiment, mais il n’y avait rien qu’elle puisse faire pour ça.

-“ Je passe prendre Jane et on te rejoint” lui dit-elle avant de raccrocher.

Elle reposa le téléphone et se laissa tomber sur le lit. Un nouveau meurtre, non, trois meurtres. Trois autres personnes étaient mortes et elle ne savait toujours pas qui étaient les tueurs. La seule chose qu’elle savait était que les deux hommes avaient été payés pour tuer ces gens, mais elle ne savait pas par qui. Elle devait absolument en apprendre plus si elle voulait arrêter tout ces meurtres.

Elle finit par se lever et se rendit dans la salle de bain pour se préparer rapidement. Elle devait encore passer prendre Jane, lui apprendre la nouvelle et rejoindre ses autres collègues sur la scène de crime. Elle ne prit même pas le temps de boire son café, elle en prendrait un plus tard. Elle attrapa rapidement sa veste, ses clés et sortit de l’appartement. Elle monta en voiture et roula jusqu’à la maison où se trouvait Jane. Elle craignait sa réaction, mais elle aurait besoin de lui.

Elle arriva rapidement, sortit de la voiture et marcha jusqu’à la porte. Elle inspira profondément avant de frapper et la porte s’ouvrit rapidement sur Jane. Il se décala pour la laisser entrer et referma derrière lui.

-“ Que se passe-t-il Lisbon ?” S’inquiéta-t-il en la voyant arriver si tôt.
-“ La mère de Cynthia Beckett est morte cette nuit” annonça-t-elle.
-“ Quoi ? Mais et les agents chargés de surveiller la maison ?”
-“ Morts aussi.”
-“ C’est pas vrai,” souffla-t-il en se passant une main sur le visage.

Il se laissa tomber sur le canapé et Lisbon vint s’asseoir à côté de lui.

-“ Comment ?” Voulut-il savoir.
-“ Comme la famille Tanner.”
-“ Je vois. Je préviens l’agent Scanlon et on y va.”

Lisbon réalisa seulement maintenant que l’agent n’était pas en vue. Elle la chercha du regard avant de se rendre compte que du bruit provenait de la salle de bain.

-“ Laisse, je vais la prévenir, tu devrais te préparer.”
-“ Je suis déjà prêt.”

Pendant que Jane rangeait un peu la cuisine, Lisbon se dirigea vers la salle de bain. Elle toqua à la porte et la voix de l’agent Scanlon retendit.

-“ J’en ai pour une minute” dit-elle, pensant s’adresser à Jane.
-“ C’est l’agent Lisbon” précisa la brunette. “ Je voulais juste vous prévenir que j’emmène Jane avec moi sur une scène de crime.”
-“ Un problème ?” Demanda l’agent en ouvrant la porte, les cheveux encore dégoulinant d’eau.
-“ La mère de Cynthia Beckett est mort,” répondit Lisbon.
-“ C’est pas vrai” souffla-t-elle. “ Allez-y.”

Lisbon s’éloigna dans le couloir, rejoignit Jane et ils quittèrent la maison. Le trajet jusqu’à la maison de Moira McGrath se fit dans le silence, personne ne savait quoi dire. Ils arrivèrent assez vite et furent accueillit par Cho qui vint à leur rencontre. Il leur expliqua en gros ce qu’il savait avant de suivre Lisbon dans la maison, Jane sur les talons. Ils traversèrent le couloir de l’entrée, passèrent le salon et montèrent l’escalier.

Il y avait des agents dans le couloir menant à la chambre, des officiers de la police scientifique relevant des indices sur le sol. On pouvait voir des traces de sang sortant de la chambre et l’équipe suivit les traces. Moira se trouvait allongée sur le dos dans son lit, la gorge tranchée. Le drap blanc sous elle était couvert de sang, ainsi que l’oreiller. Lisbon ferma les yeux un instant, se sentant coupable du sort de cette pauvre femme qui avait juste voulut aider sa fille. Et voilà que maintenant elle se retrouvait la victime d’un homme qui prenait tout le monde pour responsable de l’échec de sa vie. Mais il était le seul responsable.

Jane s’approcha de Moira, se prêtant à son rituel, à savoir, observer le corps de la défunte. Il mit de côté le fait que cette femme comptait sur eux pour la protéger et qu’ils n’avaient pas réussit. Tout comme Lisbon, il se sentait coupable, mais qu’aurait-il put faire ? Les tueurs semblaient tout savoir sur les logements des différentes victimes et cela amena des questions au mentaliste. L’homme qui les avait payés connaissait-il les victimes si bien ? Dans le cas de Moira McGrath oui, elle était sa belle-mère. Mais pour l’avocat de son ex-femme, pour son propre avocat et pour la famille Tanner. Il ne pouvait pas si bien les connaître et Jane se demanda comment pouvait-il connaître absolument tout ?

Il se redressa et tourna les yeux vers Lisbon qui semblait se poser la même question. Il fit le tour de la pièce du regard, remarquant que rien n’avait bougé, tout était parfaitement en place. Il rejoignit sa collègue et ils quittèrent la chambre. Une fois dans le couloir, il l’arrêta par le bras.

-“ Ces hommes connaissent bien les lieux” commença-t-il. “ Comment peuvent-ils tout savoir, à moins que quelqu’un leur ait dit comment entrer et où aller.”
-“ Beckett pouvait très bien connaître cette maison, mais pour les autres c’est une autre histoire” approuva-t-elle.”
-“ Qui nous dit que c’est bien Beckett le commanditaire de tout ces meurtres ?”
-“ Et qui voudrais-tu que ce soit ? Cet homme a proféré des menaces envers Tanner, Moira McGrath et les autres” argua-t-elle. “ Je ne vois pas qui ça pourrait être d’autre.”
-“ Je ne sais pas” souffla Jane. “ Il faut retrouver ces hommes et ils nous diront qui les a embauché.”

Ils descendirent, retrouvant Rigsby qui parlait avec l’un des techniciens de la police scientifique. Lorsqu’il vit sa patronne arriver, il vint à sa rencontre.

-“ Comme pour chez les Tanner, il n’y a aucune empreinte” précisa-t-il.
-“ Il fallait s’en douter” dit Lisbon. “ Bon, autre chose ? Est-ce que quelqu’un a vu quoi que ce soit ou entendu quoi que ce soit ? Peut-être qu’un voisin c’est manifesté depuis que Cho m’a appelé.”
-“ Désolé boss, mais rien.”

Lisbon se pinça l’arrête du nez, signe qu’un mal de tête était en préparation. Jane décida de lui trouver rapidement de l’aspirine une fois au bureau, elle allait en avoir besoin. Mais pour le moment, il devait trouver un moyen d’attraper les deux tueurs qui les conduiraient ensuite au coupable. Ce qu’il ne comprenait pas toutefois, c’était pourquoi avoir tué Moira maintenant, seulement deux nuits après les meurtres de la famille Tanner au lieu d’attendre comme pour les autres. Beckett, si c’était bien lui le commanditaire et Jane avait tendance à en douter, devait avoir une raison bien précise pour agir ainsi.

Il attendit qu’elle ait finit de discuter et ensemble, ils quittèrent la maison pour se rendre au CBI. Ils avaient encore beaucoup de choses à faire, comme retrouver Jackson Beckett. Personne ne savait où le trouver, mais il devait bien être quelque part. De plus, d’après ce qu’ils savaient sur lui, il n’avait pas beaucoup d’argent, alors comment avait-il put payer les deux hommes qu’il avait embauché pour tuer tout ces gens. Mais il trouverait la réponse à cette question, il trouvait toujours.

Peyson ouvrit doucement les yeux, encore un peu fatiguée. Elle se passa une main sur le visage pour chasser les cheveux qui se trouvaient sur ses yeux, bailla puis se leva. Le souvenir de son cauchemar de la nuit dernière revint, puis l’image de l’homme. Elle sentit ses yeux la brûler, mais retint les larmes qui menaçaient de couler. Bien qu’elle ne soit qu’une petite fille, elle ne voulait pas qu’on la voit pleurer si souvent. Sa maman lui avait toujours dit qu’il n’y avait pas de honte à pleurer, mais les autres enfants se moquaient d’elle à l’école, alors elle essayait de rester forte, comme les grands.

Elle attrapa une robe de chambre, celle que Lisbon avait choisit pour elle et s’enveloppa dedans. Elle ouvrit la porte de la chambre et tendit l’oreille. Elle n’entendit rien et sentit son petit cœur s’accélérer par la peur. Pas encore, supplia-t-elle intérieurement. Elle ne voulait pas de nouveau trouver des gens qui comptaient pour elle morts, elle ne le supporterait pas. C’est alors qu’elle entendit un faible bruit dans la cuisine, puis une voix de femme chantonner. Elle se sentit soulagée et avança joyeusement dans le couloir.

Lorsqu’elle arriva dans la cuisine, il y avait sur la table tout pour le petit déjeuné. L’agent Scanlon était en train de faire chauffer quelque chose et Peyson s’avança silencieusement derrière elle. Alors qu’elle allait lui faire une blague, une voix s’éleva dans le silence.

-“ N’y pense même pas jeune fille” dit l’agent. “ Prends plutôt place à la table, je t’apporte ton lait chaud.”
-“ Oui madame” souffla la fillette, déçue. “ Il est où Patrick ?”
-“ Il est partit tôt ce matin avec l’agent Lisbon, mais il va vite revenir.”

Bien que triste qu’il ne soit pas venu lui dire au revoir avant de partir, Peyson raisonna en grande fille. Il était partit faire son travail et il reviendrait plus tard, elle ne devait pas lui en vouloir. Et en attendant, elle devait être une gentille fille et faire exactement ce que lui dirait l’agent Scanlon.

-“ Je pourrais avoir du papier et des crayons après le petit déjeuner ?” Demanda-t-elle.
-“ Bien sûr, tu veux faire un dessin ?”
-“ Oui, un pour Patrick et un pour Teresa” répondit-elle avec un sourire. “ Je veux leur faire plaisir. Ils travaillent dur.”
-“ C’est très gentil de ta part”

La jeune femme versa le lait chaud dans le bol de Peyson et avança une boite de céréales que la fillette prit avec joie. Elles mangèrent tout en parlant. La fillette racontait ce qu’elle avait apprit dernièrement à l’école et l’agent l’écouta avec attention.

-“ Mais je vais être en retard sur les autres” se plaignit-elle. “ Je sais pas quand je pourrais y retourner.”
-“ Je ne sais pas non plus, mais je peux te certifier que tu n’auras pas de retard.”
-“ Comment ?” Demanda-t-elle les yeux brillants.
-“ Je vais t’aider” expliqua Scanlon. “ J’ai justement avec moi des livres qui pourraient t’aider. Que penses-tu de travailler un peu, quand tu auras fini tes dessins ?”
-“ Oh oui alors” s’enthousiasma la fillette.

L’agent sourit en voyant à quelle vitesse la petite fille avalait son petit déjeuné. Elle n’avait pas souvent vu d’enfants de cet âge si enthousiastes à l’idée de faire des devoirs et elle était contente de pouvoir l’aider à avancer dans son travail scolaire tout en s’amusant.

Une fois qu’elles eurent finit de manger, elles nettoyèrent la cuisine ensemble tout en riant. Peyson se dépêcha ensuite d’aller se laver et s’habiller pendant que l’agent sortait des feuilles et des crayons. Elle installa le tout sur la table et attendit qu’elle revienne. Elle allait devoir l’occuper jusqu’à ce que Jane revienne.





Assis sur son canapé, Jane réfléchissait. Il ne voyait toujours pas comment Beckett pouvait connaître dans le détail la maison de la famille Tanner, un homme qu’il ne portait pas dans son cœur. Ce n’était pas logique et il sentait déjà un mal de tête se préparer. Ça ne lui arrivait que rarement, mais aujourd’hui était un de ces rares jours. Il réfléchissait à ça depuis qu’il était arrivé au CBI, mais toujours rien.

Lisbon était partit se réfugier dans son bureau et il ne l’avait pas vu depuis. Il savait ce qu’elle faisait, la même chose que lui et il eut soudain l’idée de la rejoindre afin de travailler ensemble. En s’aidant ils trouveraient peut-être la réponse à leur question. Il se leva donc et se dirigea vers le bureau. Mais alors qu’il s’approchait de la porte, il entendit la voix de Lisbon et il s’arrêta. Il savait que ce qu’il allait faire n’était pas bien, que sa collègue le lui avait souvent reproché. Mais il avait besoin de savoir ce qui n’allait pas afin de pouvoir l’aider plus tard.

-“ Etes-vous certain de ça ?” Demanda-t-elle et Jane se douta alors qu’elle était au téléphone. “ Une identification a été faite ?” L’identification de qui ? Le cœur de Jane commença à s’affoler, il craignait qu’elle vienne de recevoir de mauvaises nouvelles provenant de chez elle. “ Bien, merci. J’en informe mon patron sur le champs.”

Jane souffla de soulagement en entendant la dernière phrase de sa patronne. Ça ne la concernait pas elle mais le CBI, même si la mort de quelqu’un était toujours triste. Il l’entendit s’approcher de la porte et il s’écarta rapidement, mais pas assez vite car elle ouvrit la porte avant qu’il ait le temps de s’éloigner vraiment. Elle le regarda, mais ne dit rien et se dirigea vers le tableau au milieu de l’open space.

Il l’observa faire alors qu’elle accrochait deux nouvelles photos à la liste des victimes. Il s’approcha pour voir de qui il s’agissait et il sentit son cœur se serrer en reconnaissant les deux personnes. Il s’agissait des parents de la petite Kelly, Mr et Mrs Romero.

-“ Comment sont-ils morts ?” Demanda-t-il en se plaçant derrière elle.
-“ Ils étaient sur le chemin du retour et ont eut un accident de voiture en rentrant chez eux. Ils sont morts sur le coup.”
-“ C’est triste mais, qu’ont-ils à voir avec cette affaire ?” Questionna Jane, plus pour lui-même.
-“ C’est-ce que j’aimerais savoir” souffla Lisbon. “ Ce n’est peut-être qu’une coïncidence.”
-“ Tu le crois vraiment ? Moi j’en doute.”

Elle se tourna enfin vers lui. Il y avait quelque chose dans ses yeux qui fit mal à Jane : la culpabilité. Elle se sentait coupable de la mort de ce couple alors qu’elle n’y était absolument pour rien. Personne n’aurait put prévoir leurs morts, pas même eux n’avaient imaginé qu’ils puissent être impliqués dans cette histoire. Il avait maintenant d’autres questions auxquelles il aurait du mal à trouver des réponses.

Il posa une main sur son épaule et lui offrit un faible sourire. Elle y répondit à peine et s’éloigna. Il la laissa partir, il savait qu’elle avait maintenant encore plus de travail. Lui aussi en avait et lorsque l’équipe serait de retour, ils en auraient eux aussi. Et en parlant du loup, le mentaliste vit arriver ses trois collègues.

Cho fut le premier à remarquer les deux nouvelles photos sur le tableau et il tourna la tête vers le bureau de Lisbon. Elle ne sortit pas leur donner d’ordres sur ce qu’ils devaient faire, ils le savaient parfaitement. Ils se mirent donc au travail, cherchant à trouver un lien entre Jackson Beckett et les Romero. Leur mort n’était définitivement pas une coïncidence, c’était clair pour tout le monde.

Van Pelt se mit à son ordinateur, tapant des noms et cherchant des informations. Mais elle avait beau chercher un lien entre eux, elle ne parvenait pas à trouver quoi que ce soit. Rien n’indiquait qu’ils se connaissent, absolument rien. Ah moins que…
La jeune femme eut alors une idée.

-“ Cho, tu as dis qu’un voisin avait installé une camera filmant devant chez lui et donc devant chez les Tanner” commença-t-elle. “ Peut-être que si on visionne les films d’avant, on pourra en apprendre plus.”
-“ Peyson a vu Jackson Beckett” dit alors Jane et tout le monde se tourna vers lui. “ Hier soir on voyant la photo sur la table, elle a eut peur et m’a dit qu’elle l’avait déjà vu.”
-“ Il est peut-être allé voir Mr Tanner quand sa fille était là” suggéra Rigsby. “ Peut-être que les Romero étaient là.”
-“ Le seul moyen de le savoir de visionner les films” dit alors Lisbon que personne n’avait entendu arriver. “ Cho, retourne chez le voisin et demande lui ses autres films.”
-“ Bien patron” il se leva et prit sa veste.
-“ Van Pelt, continue de chercher un lien entre Beckett et les Romero, on ne sait jamais, peut-être qu’ils se connaissaient autrement. Il a des enfants, ils allaient peut-être à l’école ensemble, ou faisaient du sport ensemble. Cherche de ce côté.”

Elle se tourna ensuite vers Rigsby qui se redressa.

-“ Toi, tu viens avec moi à la morgue” lui dit-elle.
-“ Et moi ?” Demanda Jane.
-“ Retourne à la maison et vois si tu peux en apprendre plus de Peyson. Je sais que tu ne veux pas la forcer, et moi non plus. Mais on à besoin d’en savoir plus, alors vois si elle ne peux pas te parler à travers ses dessins.”

Tout le monde se leva et partit. Grace se retrouva donc seule devant son ordinateur, mais ça n’avait rien de nouveau pour elle et elle ne s’en offusqua pas. Quelques minutes seulement après que tout le monde soit partit, son téléphone sonna et elle décrocha.

-“ Agent Van Pelt” se présenta-elle.
-“ J’ai vu l’homme que vous cherchez” lui dit une voix qu’elle ne connaissait pas.
-“ Qui êtes vous ?” Demanda-t-elle.
-“ Aucune importance, voilà l’adresse où vous pourrez le trouver.”

La jeune femme nota l’adresse que venait de lui donner l’homme, mais alors qu’elle allait encore le questionner, il raccrocha. Elle appela donc Lisbon pour lui faire part de ce qu’elle venait d’apprendre.



Jane ouvrit la porte de la maison et trouva la petite Peyson sagement assise à la table de la cuisine et l‘agent Scanlon adossée au comptoir. Lorsque la fillette le vit, elle sauta de sa chaise et se jeta dans ses bras. Il la réceptionna avec joie et lui embrassa le front avant de la relâcher. Elle avait un beau sourire sur le visage, sourire qu’il trouva contagieux car il se sentit sourire lui aussi. Elle le prit par la main et l’entraîna avec elle vers la table. Il la suivit sans un mot, conscient qu’elle avait quelque chose pour lui.

Elle relâcha sa main pour attraper une feuille sur la table et la lui présenta. Il l’attrapa pour voir un joli dessin qu’elle avait fait pour lui. Son dessin le représentait lui et Lisbon tenant chacun la main d’une petite fille qu’il identifia comme étant Peyson.

-“ C’est un très joli dessin ma puce” dit-il avec un grand sourire.
-“ J’en ai fait un autre pour Teresa” dit-elle fièrement.
-“ C’est très gentil Peyson, je suis sûr qu’elle va aimer.”
-“ Elle y a mit tout son cœur” ajouta Scanlon.
-“ Je n’en doute pas.”

Jane reposa le dessin sur la table avec précaution avant d’aller se préparer un thé. Peyson se rassit à la table et commença un autre dessin avec attention. Le mentaliste se tourna vers l’agent qui leva un sourcil dans l’attente d’explications. Il tourna les yeux vers Peyson et Scanlon comprit.

-“ Peyson, tu veux bien aller dans le salon une minute s’il te plait, Patrick et moi devons parler” demanda l’agent.
-“ D’accord” et elle se leva en prenant toutes ses affaires.
-“ Merci ma puce.”

Une fois qu’elle fut assez loin, elle se tourna vers l’homme.

-“ Elle est morte comme la famille Tanner” commença-t-il. “ Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas dans tout ça.”
-“ Quoi ?”
-“ Ces hommes semblent connaître parfaitement les lieux. Je comprends pour la maison de Moira McGrath, c’était la belle-mère de Beckett. Mais pour la famille Tanner, comment pouvaient-ils savoir ?”
-“ Êtes-vous certain qu’il s’agit de Jackson Beckett ?” Demanda Scanlon.
-“ Tout pointe vers lui. Mais justement, c’est peut-être fait exprès” hasarda-t-il. “ Et si le vrai commanditaire des meurtres faisait en sorte que nous pensions tous qu’il s’agit de lui. Et s’il n’était qu’une autre victime dans toute cette histoire.”

Jane resta pensif un instant. C’était logique. Mais qui d’autre pourrait en avoir après tout ces gens ? Qui d’autre que Jackson Beckett connaissait toutes ces personnes et aurait put vouloir leur mort ? Il ne voyait vraiment pas de qui il pouvait s’agir, mais il trouverait.

-“ Il y a autre chose qui vous ennuie,” observa l’agent.
-“ Les parents de Kelly Romero sont morts” avoua-t-il.
-“ C’est pas vrai. Comment sont-ils morts ?”
-“ Un accident de voiture en rentrant chez eux.”
-“ Mais pour vous ce n’est pas un accident.”
-“ Je ne crois pas aux coïncidences et je suis certain qu’ils ont eux aussi été tués. Mais par qui ? Je ne pense pas que Beckett les connaisse.”

Il laissa ses yeux se perdre dans le salon pour voir Peyson dessiner avec la télévision comme bruit de fond. Il devait trouver au plus vite, pour elle. La fillette dut sentir qu’il la regardait car elle leva vers lui un regard souriant. Il lui rendit son sourire avant de se tourner de nouveau vers l’agent.

-“ De toute façon, l’un des voisins a installé une camera qui filme la rue, mon collègue s’occupe de les récupérer. On verra bien ce qu’on y trouvera. Peut-être que ça nous aidera à comprendre.”

Scanlon acquiesça et décida de changer de sujet. Peyson ne tarderait pas à se lasser de dessiner et elle ne voulait pas que la fillette entende de quoi ils parlaient. C’est alors que le téléphone de Jane sonna et il décrocha.

-“ Jane, nous venons de recevoir un appel nous indiquant où trouver Beckett” lui dit Lisbon au téléphone. “ Je te donne l’adresse si tu veux nous rejoindre.”
-“ Okay, je viens.”

Lisbon lui donna l’adresse qu’il nota rapidement avant de raccrocher. Nul besoin d’expliquer quoi que ce soit à Scanlon, elle avait comprit. Il décida tout de même de dire au revoir à Peyson cette fois. Il s’approcha donc de la fillette qui leva les yeux vers lui.

-“ Peyson ma puce, je dois m’absenter pendant un moment, mais je reviens vite.”
-“ D’accord, je vais faire d’autres dessins alors. Tu peux prendre le dessin pour Teresa s’il te plait ?”
-“ Je lui donnerais.”

Il attrapa le dessin qu’il plia en deux avant de le placer dans la poche intérieure de sa veste. Il embrassa le front de la fillette puis il partit. C’était leur chance. Si Beckett se trouvait vraiment à cette adresse, alors ils pourraient enfin savoir si c’était vraiment lui le commanditaire de tous ces meurtres. Bien entendu, l’homme n’avouerait pas facilement, mais Jane parviendrait à le faire parler.




Debout dans le bureau, l’homme attrapa son téléphone et composa le numéro de la veille. Son interlocuteur répondit rapidement et il donna une adresse à laquelle se rendre. L’homme ne posa pas de question et raccrocha. Tout se passait exactement comme prévu et bientôt toute cette histoire serait finie. Personne ne se douterait jamais qu’il était le vrai responsable de la mort de tous ces gens.

Il reposa le téléphone et se remit au travail. Il avait encore beaucoup de choses à faire aujourd’hui et il ne voulait pas perdre de temps. Il attrapa le premier dossier sur son bureau et se mit au travail. D’ici peu de temps il recevrait un appel et il était impatient de le recevoir.




Une équipe du SWAT se trouvait devant une vieille maison abandonnée, attendant l’ordre d’intervenir. Lisbon était un peu plus loin, Rigsby à ses côtés. Ils portaient tous les deux leur gilet de protection portant l’inscription du CBI. Le chef de la brigade d’intervention s’approcha d’elle.

-“ Il semble y avoir trois personnes à l’intérieur de la maison” l’informa-t-il.
-“ Très bien, que tout le monde se prépare” ordonna-t-elle.

Elle vit une voiture arriver et s’en approcha. Jane en sortit et vint la rejoindre.

-“ Jane, je veux que tu restes ici” lui dit-elle. “ On ne sait pas comment ça peut se passer et je ne veux prendre aucun risque.”
-“ Très bien, mais toi aussi fait attention” demanda-t-il d’une voix presque suppliante.
-“ Je fais toujours attention Jane, tu n’as pas à t’en faire” le rassura-t-elle.
-“ Fait quand même attention, j’ai un mauvais pressentiment.”
-“ Je te le promets.”

Jane regarda la jeune femme s’éloigner de lui. Il sentit la peur monter en lui, mais peur de quoi, il ne le savait pas. Quelque chose lui disait que tout ne se passerait pas aussi bien qu’elle voulait bien le lui faire croire. Il resta près de la voiture comme elle le lui avait demandé, bien qu’il aurait préféré aller avec elle, juste pour s’assurer que tout irait bien.

Rigsby suivait Lisbon comme son ombre, et même s’il était un bon agent, Jane aurait voulut que ce soit Cho. Il avait confiance en Rigsby, il lui confierait sa vie sans hésiter, mais lorsqu’il s’agissait de Lisbon, il avait plus confiance en Cho. Malheureusement l’homme était déjà occupé ailleurs et n’arriverait pas à temps, même s’il lui demandait de venir maintenant. Tout ce qu’il pouvait faire était attendre.

Il vit les agents de l’équipe d’intervention de mettre en place, Lisbon derrière eux. Il admira son professionnalisme, la façon dont, d’un simple regard, elle parvenait à se faire comprendre. Il savait qu’elle faisait toujours bien son travail, mais aujourd’hui, pour une raison inconnue, il la voyait différemment. C’est cette affaire qui était responsable de tout ça. Depuis qu’ils avaient sauvé la fillette tout était différent.

Le mentaliste avait vu l’attachement de Lisbon envers Peyson, tout comme son propre attachement. Elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour résoudre cette affaire, non seulement parce que c’était son travail, mais aussi pour l’enfant. Il voyait bien qu’elle voulait absolument retrouver les assassins de sa famille pour qu’elle puisse avoir une vie normale.

Il vit Lisbon donner l’ordre silencieux d’entrer et les hommes poussèrent la porte avant de pénétrer dans la bâtisse. Lisbon entra juste après eux, suivit de Rigsby. Puis ce fut le silence total. Il ne pouvait rien faire d’autre qu’attendre qu’ils ressortent avec les tueurs. Il y eut soudain du bruit provenant de l’étage. Il entendit Lisbon crier quelque chose à quelqu’un, certainement à Beckett ou l’un des hommes se trouvant avec lui. Puis il entendit un coup de feu, suivit de bien d’autres et le silence ce fit de nouveau.

Jane sentit son cœur accélérer dans sa poitrine. Il imagina tout de suite le pire et il savait qu’il ne serait rassuré que lorsque Lisbon et Rigsby ressortiraient de cette maison. Il vit des hommes passer, puis Rigsby apparut, soutenant Lisbon d’un bras autour de la taille.

-“ Lisbon !” Hurla-t-il en courant vers sa collègue.
-“ Ça va Jane” souffla-t-elle en serrant les dents.
-“ Où es-tu blessée ?” Demanda-t-il en passant ses mains un peu partout sur son corps à la recherche de la moindre blessure.
-“ Le bas du ventre” gémit-elle.
-“ Une ambulance est en route” rassura Rigsby tout en aidant Lisbon à s’installer à l’arrière de la voiture de Jane. “ Ça va aller boss ?”
-“ Ça va Rigsby, c’est pas grand-chose.”

L’agent resta un moment pour s’assurer qu’elle n’ait besoin de rien puis s’éloigna, la laissant entre les mains de Jane. Ce dernier s’agenouilla devant la jeune femme, l’inquiétude clairement visible sur son visage.

-“ Je vais bien Jane” assura-t-elle encore une fois.
-“ Non tu ne vas pas bien, tu saignes.”
-“ La balle n’a fait que passer, je saigne un peu mais ce n’est rien.”

Lisbon pouvait voir dans les yeux de son collègue qu’il n’y croyait pas, mais que pouvait-elle y faire. Elle savait que sa blessure était superficielle, grâce à Rigsby et son temps de réaction. Mais tant qu’elle n’aurait pas vu un médecin, il ne la croirait pas. Justement, elle vit une ambulance arriver.

Un secouriste s’occupa d’elle et l’informa que ce n’était pas grand-chose et qu’elle n’aurait pas besoin de points. Il nettoya la plaie, plaça un pansement et lui conseilla de bien nettoyer lorsqu’elle rentrerait chez elle. Il lui donna un calmant qu’elle avala de suite et il lui en donna d’autre pour plus tard en attendant d’aller chez son médecin. Il se leva et la laissa. Elle tourna donc la tête vers Jane avec un regard qui voulait dire ‘je te l’avais bien dit’.

-“ Je te ramène chez toi” lui dit-il en l’aidant à s’installer confortablement sur le siège passager. “ Tu m’expliqueras en route ce qu’il s’est passé.”
-“ Attends, je ne peux pas partir comme ça” s’opposa-t-elle.
-“ Rigsby peut très bien s’en occuper, toi tu as besoin de te reposer.”

Elle savait qu’elle ne parviendrait pas à le faire changer d’avis, il n’en ferait qu’a sa tête. De plus, elle avait mal et son idée de la ramener chez elle n’était pas si mauvaise. Ce n’était pas professionnel, elle le savait, mais dans l’état actuel des choses, elle se fichait d’être ou non professionnelle.

-“ Alors, que s’est-il passé ?” Demanda Jane alors qu’il conduisait.
-“ Beckett était dans une pièce du haut avec deux hommes” expliqua-t-elle. “ Quand nous sommes arrivés, l’un des hommes s’est tourné vers nous, une arme à la main. Je lui ai demandé de la poser, mais il a fait feu. C’est à ce moment-là que Rigsby s’est jeté sur moi. S’il ne l’avait pas fait…”
-“ Mais il l’a fait et tu vas bien” finit Jane pour elle. “ Et Beckett ?”
-“ Mors avec les autres” avoua-t-elle. “ Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé, tout est allé si vite. Mais le bon côté des choses, c’est que tout est finit et que Peyson est en sécurité maintenant.”

Jane ne répondit rien à ça. Lui aussi avait envie d’y croire, mais il en doutait. Quelque chose clochait et il n’arrivait pas à dire quoi. Il trouvait que c’était facile, bien trop facile. Il en aurait bien parlé à Lisbon, mais pour le moment elle ne semblait pas en état. Bien qu’elle se montre forte, il pouvait voir qu’elle avait mal mais qu’elle tentait de son mieux de résister.

La jeune femme laissa sa tête retomber contre la vitre et ferma les yeux. Elle sentait le calmant faire de son effet, la fatigue prendre possession d’elle. La douleur n’était plus présente, et elle en était reconnaissante. Elle se rendit à peine compte que la voiture venait de s’arrêter et que Jane lui parlait. Elle était presque endormie maintenant et elle n’avait pas du tout envie d’ouvrir les yeux.

Jane, voyant qu’elle ne se réveillait pas, sortit de la voiture dont il fit le tour. Il ouvrit la portière, se pencha pour défaire la ceinture de Lisbon puis la prit doucement dans ses bras. Elle ne dit rien et se rapprocha même un peu plus de lui. Elle s’accrocha à son cou sans même s’en rendre compte. Jane la laissa faire sans un mot. Il parvint à attraper la clé de la jeune femme dans sa poche sans qu’elle ne réagisse et ouvrit la porte de l’appartement. Une fois à l’intérieur, il monta directement dans la chambre de Lisbon et la déposa sur son lit. Elle s’accrocha un peu à lui, mais lorsque sa tête entra en contact avec l’oreiller, elle se tourna sur le côté. Il remonta la couverture sur elle, lui embrassa le front et descendit dans la cuisine se faire du thé.

Il savait qu’il aurait dut retourner au CBI pour aider ses collègues, mais il n’avait pas le cœur de laisser Lisbon seule. Il ne pouvait rien lui arriver, elle était en sécurité dans son lit. Mais quelque chose le retenait ici et il ne savait toujours pas quoi. Il se souvenait encore de ce qu’il avait ressentit lorsqu’il l’avait vu, soutenue par Rigsby. Puis le sang sur sa chemise. Il avait cru au pire, mais au final tout allait bien. Lisbon allait bien et Peyson était à présent en sécurité. Il fallait juste lui trouver une famille pour prendre soin d’elle.




Lisbon se réveilla dans son lit sans se souvenir de comment elle était arrivée ici. Elle se redressa doucement, se passa une main sur le visage et regarda l’heure. 15h30. Mince, elle devait dormir depuis au moins trois heures alors qu’elle avait du travail. Elle se leva avec quelques difficultés, portant immédiatement une main à son ventre et tout lui revint en mémoire. L’appel anonyme, la tentative d’arrestation de Jackson Beckett, sa blessure et Jane. Elle se souvenait de son collègue la ramenant chez elle mais elle avait dut s’endormir.

Elle descendit doucement et entendit du bruit. Elle ne s’inquiéta même pas, elle se doutait qu’il devait s’agir de Jane. Le connaissant, il était certainement resté pour s’assurer que tout irait bien pour elle. C’était un geste gentil mais inutile. Elle se sentait bien, un peu fatiguée, mais bien. Ça n’empêcha pas qu’elle fut heureuse de le voir dans sa cuisine à verser du café dans une tasse. Il savait déjà qu’elle était réveillée, rien d’étonnant.

-“ Un café Lisbon ?” Proposa-t-il.
-“ Volontiers” accepta-t-elle en prenant la tasse. “ Pourquoi es-tu resté ?”
-“ Je n’avais rien d’autre à faire” tenta-t-il.
-“ Tu sais bien que c’est faux. Tu aurais pu retourner au CBI aider les autres. Alors pourquoi tu ne l’as pas fait ?”

Jane la regarda un moment avant de détourner les yeux. Elle s’approcha de lui et posa une main sur son épaule.

-“ Ça va Jane ?” Demanda-t-elle, inquiète.

Au lieu de lui répondre, il se retourna et l’attira dans ses bras. Elle lui rendit maladroitement son étreinte, sentant bien qu’il en avait besoin. Il enfouit son nez dans ses cheveux et resserra ses bras autour d’elle, ce qui inquiéta un peu plus la jeune femme.

-“ Dis-moi ce qui ne va pas Jane” demanda t-elle.
-“ J’ai eu peur” murmura-t-il. “ Quand je t’ai vu contre Rigsby… j’ai eu peur.”
-“ Mais je vais bien” assura-t-elle.
-“ Peut-être cette fois, mais la prochaine fois ça pourrait ne pas être le cas” ajouta-t-il en s’écartant de la jeune femme.
-“ Et qu’est-ce que tu suggères, que je quitte mon travail ?”
-“ Non, mais de faire plus attention.”
-“ Je ne pouvais pas le prévoir Jane et si j’avais pu, je n’aurais pas été blessée. Les choses arrivent et on y peut rien, c’est ainsi.”
-“ Je ne supporterais pas de te perdre Lisbon, tu es ma meilleure amie.”
-“ Et tu ne me perdras pas, je te le promets.”

Ils se regardèrent un moment avant d’aller s’asseoir sur le canapé. Lisbon but lentement son café, un peu mal à l’aise avec ce qu’il s’était passé entre Jane et lui un instant plus tôt. Elle ne comprenait pas pourquoi il avait agit comme ça. Ce n’était pas la première fois qu’elle était blessée dans le cadre de son travail, alors pourquoi cette fois était-elle différente ?

-“ C’était trop facile Lisbon” dit-il alors.
-“ Quoi ?” Elle ne comprenait pas.
-“ Toute cette histoire, c’était trop facile” reprit-il.
-“ Explique-toi parce que je ne comprends pas de quoi tu parles.”

Jane posa sa tasse sur la table basse et se tourna vers elle.

-“ L’appel anonyme nous donnant l’adresse de Beckett et le fait que lui et les deux tueurs soient morts. Tout ça, c’était trop facile.”
-“ Peut-être, mais l’essentiel c’est que Peyson soit en sécurité” ajouta-t-elle. “ Beckett ne pourra plus lui faire de mal.”
-“ Ça c’est une bonne chose” approuva-t-il.
-“ Il faut maintenant lui trouver une famille pour prendre soin d’elle.”
-“ C’est vrai. Mais il y a autre chose qui me gêne. Pourquoi avoir tué les Romero, qu’avaient-ils à voir dans cette histoire.”
-“ Je ne le sais toujours pas, mais on finira par le savoir” tenta-t-elle de le rassurer. “ Ce n’est pas parce qu’il est mort que l’enquête est finie. Cho doit avoir les films maintenant et je pense qu’on devrait aller au CBI pour les voir. Peut-être qu’on trouvera quelque chose qui nous apportera des réponses.”
-“ Je vais y aller, mais toi tu restes là et tu te reposes.”
-“ Hors de question, je suis la patronne et c’est mon travail.”
-“ Tu es blessée Lisbon.”
-“ Mais ça ne m’empêche pas de pouvoir faire mon travail.”

Tout comme Lisbon plus tôt, Jane sut qu’il était inutile d’argumenter avec la jeune femme. Il ramassa donc les tasses pour les mettre dans l’évier, attrapa sa veste et attendit que Lisbon arrive avec ses affaires. Ils partirent ensuite pour le CBI. Ils avaient une enquête à boucler.