Face à face (Jisbon/RJ) ^
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Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
J'adore ta fic ! VLS
Nope- Agent de circulation
- Personnage préféré : Patriiiiiiiiiiiiiiiick !!!!
Loisirs : Regarder Mentalist, dessiner, écouter Michael Jackson et m'entrainer a danser comme lui ^^
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
Alors d'abord, je tiens à vous remercier pour vos commentaires qui m'ont fait très plaisir. Ensuite, je suis vraiment désolée pour l'attente, mais j'ai eu une petite panne d'inspiration concernant ce chapitre. Je devais introduire un nouveau personnage, et j'ai réécrit plusieurs fois le chapitre pour réussir à faire un truc qui me paraisse relativement crédible, mais si ce n'est pas le cas, n'hésitez surtout pas à me le dire...
Bon allez sur ce, je vous laisse lire ce chapitre qui, pour me faire pardonner, est un peu plus long que mes chapitres habituels...
Bonne lecture
Chapitre 16 :
Chapitre 17
Bon allez sur ce, je vous laisse lire ce chapitre qui, pour me faire pardonner, est un peu plus long que mes chapitres habituels...
Bonne lecture
Chapitre 16 :
L’épisode du jeu d’Elora me revenait sans cesse à l’esprit alors que je l’observais dormir sur le canapé, la tête posée sur les cuisses de Teresa. Je n’avais aucune difficulté à imaginer l’Enfer que sa mère lui avait fait vivre, à imaginer la façon dont, nuit après nuit, elle l’avait traitée. Comment pouvait-on se comporter ainsi avec une petite fille aussi adorable ? Et encore, même l’enfant le plus insupportable ne mériterait d’être traiter ainsi. Serrant les poings de rage, je ressentais la furieuse envie de cogner quelque chose ou quelqu’un. Fermant les yeux, je prenais de profondes inspirations dans l’espoir de me calmer, et lorsque j’eus retrouver un minimum de maîtrise, je rouvris les yeux et reportais mon attention sur le touchant tableau qu’offrait Teresa et la fillette. La main droite de Teresa était coincée sous la joue d’Elora alors que la gauche allait et venait sur les cheveux de la petite fille en une caresse incessante. Mon cœur se gonfla de tendresse à ce spectacle.
L’attitude de Teresa paraissait si naturelle, si spontanée, que j’avais du mal à imaginer qu’elle ait pu se sentir mal à l’aise à l’idée de devoir veiller sur Elora. Comment pouvait-elle douter d’elle au point de se croire incapable de prendre soin de la fillette alors qu’à mes yeux il paraissait évident qu’elle était faite pour être mère. Et je comptais bien m’employer à faire entendre raison à cette tête de mule. Et maintenant que nous étions ensemble, la tâche n’en serait que plus aisée. Un élan de possessivité m’envahit à cette idée, en même temps qu’un constat me frappa de plein fouet. Même si Teresa avait répondu à mes avances, il n’en restait pas moins qu’elle n’était pas célibataire. Si elle avait rompu avec son petit ami du moment je l’aurais su puisque je ne l’avais pas quitté d’une semelle depuis le début de cette enquête. La jalousie m’envahit en songeant que mon rival faisait toujours partie de l’équation. Pourtant quelque chose me chiffonnait dans cette histoire.
Teresa était beaucoup trop droite et honnête pour sortir avec deux hommes à la fois. Elle savait bien trop ce que l’on ressentait lorsque quelqu’un en qui vous aviez confiance vous trahissait pour le faire endurer à qui que ce soit. Pourtant, je n’avais pas rêvé les évènements des deux derniers jours. Me passant une main nerveuse sur le visage, je la fixais si intensément qu’elle releva la tête, arquant un sourcil interrogateur dans ma direction. Mais je me contentais de la fixer, les sourcils froncés et la mine sombre, me demandant ce qu’elle me cachait, et si j’avais des raisons de m’inquiéter. Perdu dans mes pensées, je ne remarquais qu’elle s’était dégagée de l’emprise d’Elora pour venir me rejoindre, que lorsqu’elle passa ses bras autour de mon cou, jouant avec mes cheveux.
« Qu’est-ce qui te préoccupes Patrick ? » s’enquit-elle dans un doux chuchotement.
« Est-ce que tu as rompu avec ton amant ? » l’interrogeais-je directement, sans pouvoir plus me contenir.
Surprise, elle s’écarta de moi, m’observant en écarquillant les yeux. Attentif, je scrutais son visage, et fronçais un peu plus les sourcils en la voyant rougir et baisser piteusement la tête en se mordillant nerveusement la lèvre inférieure.
« Teresa ? » l’interrogeais-je en passant une main sous son menton pour l’obligée à me regarder de nouveau.
« Patrick… je n’ai eu personne dans ma vie depuis… » soupira-t-elle en me lançant un regard coupable.
« Mais tu a dit que… » commençais-je à protester, légèrement perdu.
« Je sais ce que j’ai dit, mais sur le moment, je ne voyais pas à mal… et puis j’en avais assez que tu te moques de moi parce que j’étais célibataire » expliqua-t-elle en baissant de nouveau la tête, rougissant un peu plus.
« Mais… » m’exclamais-je de nouveau, ahurit qu’elle m’ait menti et que je n’ai rien vu.
« Je suis désolée Patrick, c’était puéril de ma part… » souffla-t-elle en relevant la tête pour plonger son regard empli de remords dans le mien.
« Tu as voulu me rendre jaloux ! » m’écriais-je alors qu’un sourire amusé apparaissait sur mes lèvres.
« Et ça t’amuse on dirait… » constata-t-elle en m’observant avec un mélange de soulagement et d’incrédulité.
« Et comment ! C’est génial ! Ca veut dire que je n’ai pas de rival ! » m’enthousiasmais-je en refermant mes bras autour de sa taille pour la pressée contre moi.
« Non, il n’y a que toi… » m’avoua-t-elle en venant se blottir contre moi avec un petit soupir de reddition qui m’emplit de fierté.
« Si tu savais comme l’idée de t’imaginer dans les bras d’un autre me rendait fou… » soupirais-je en enfouissant mon nez dans ses cheveux.
« Je sais, crois-moi je sais… » marmonna-t-elle d’une petite voix triste qui me brisa le cœur.
Silencieusement, je resserrais l’emprise que j’exerçais autour de sa taille fuselée, et me maudissait d’avoir été l’instrument de son chagrin. Moi qui n’avais voulu que la protégée en la tenant à l’écart de ma vie n’avait au final réussit qu’à la faire souffrir. Tout ça parce que j’avais laisser RedJohn prendre le contrôle de ma vie. J’avais laissé ma haine et mon désir de vengeance m’empêchées de voir ce qui pourtant crevait les yeux. Teresa avait été placer sur ma route pour m’aider à faire mon deuil et prendre un nouveau départ dans l’existence, et maintenant que j’en avait pris conscience, rien ni personne ne pourrait m’empêcher de passer le reste de ma vie à ses côtés.
« Pardon Teresa, j’ai beau être mentaliste, quand il s’agit de toi, je deviens complètement crétin » soupirais-je en déposant un baiser sur le sommet de son crâne.
« Je suis tout aussi responsable que toi, moi non plus je n’ai rien fait pour essayer de faire avancer les choses entre nous, trop terrifiée à l’idée d’avoir à nouveau le cœur brisé… » répliqua-t-elle en rejetant la tête en arrière pour que nos regards se croisent.
« Je t’aie donné de bonnes raisons d’avoir peur de m’ouvrir ton cœur » admis-je en me rappelant de toutes les fois où je faisais en sorte qu’elle comprenne qu’il ne valait mieux pas qu’elle s’attache trop à moi.
« Tu m’as également donner les meilleures raisons pour tomber amoureuse de toi » répliqua-t-elle immédiatement en me souriant tendrement.
« J’en ais autant à ton service. Tu m’as guérit sans même que je m’en rende compte, et grâce à toi je ne me sens pas coupable d’envisager d’avoir un avenir » lançais-je en lui rendant son sourire.
Nous nous fixâmes un long moment, puis je me penchais lentement vers elle pour l’embrasser, lorsqu’un bruit sourd nous fit sursauter. Nous tournant en direction du bruit, nous ne pûmes retenir un éclat de rire en découvrant une Elora déboussolée qui se frottait les yeux en jetant des regards perdus autour d’elle. Assise sur le sol, elle nous fixa d’un air sombre, n’appréciant visiblement pas que nous nous moquions d’elle alors qu’elle venait de tomber du canapé. Refoulant son rire, Teresa se précipita à ses côtés afin de s’assurer qu’elle ne s’était pas fait mal en tombant. Aussi drôle que cela pouvait être, nous ne nous le pardonnerions pas si elle s’était blessée. En voyant Teresa soupirer de soulagement après avoir examiner soigneusement Elora, je laissais à nouveau l’amusement m’envahir.
« Timing impeccable Elora ! » m’exclamais-je avec un grand sourire.
Elle m’adressa un regard noir tout en arquant un sourcil, ce qui accrut mon sourire. Plus j’apprenais à la connaître, plus je trouvais qu’elle ressemblait à Teresa. Elles avaient la même façon de me regarder avec un mélange d’exaspération et d’amusement totalement désarmante. Réalisant qu’elles me fixaient toutes les deux avec interrogation, je m’empressais de m’expliquer en ravalant mon sourire pour ne pas subir les foudres de ces dames.
« Cameron et sa maman ne devrait plus tarder à arriver » déclarais-je en lui souriant tendrement.
Ecarquillant les yeux, Elora se redressa d’un bond et se rua dans les escaliers. Echangeant un regard surpris et intrigué, Teresa et moi lui emboîtâmes le pas, désireux de découvrir ce qui la mettait dans un tel état. Elle avait pourtant parus heureuse de la visite de sa nouvelle amie, alors pourquoi à présent se conduisait-elle de façon si étrange. En haut des escaliers, nous entendîmes des bruits sourds en provenance de sa chambre, et nous nous y précipitâmes, légèrement inquiet. Le spectacle qui s’offrit à nous m’arracha des éclats de rire. Elora se tenait devant son armoire et en inspectait le contenu, jetant un à un ses habits par-dessus son épaule.
« Et bien ! Qu’est-ce que ce sera le jour de son premier rendez-vous amoureux ! » chuchotais-je à Teresa en riant doucement.
« La fin du monde » rigola Teresa avant d’avancer dans la pièce.
Fasciné, j’observais la scène, un sourire indélébile sur le visage. C’était de ce genre de scènes dont RedJohn m’avait privé en me prenant ma petite fille, et je savourais pleinement ces moments de bonheur familial, même si j’avais conscience que ce n’était que temporaire. Sauf si… Secouant la tête pour m’empêcher d’emprunter ce terrain plus que glissant, je me focalisais de nouveau sur la scène qui se déroulait sous mes yeux. En des gestes précis et efficaces, Teresa avait ramassé et replier les vêtements avant de les posés sur le lit d’Elora dont elle s’approcha. Sentant sa présence, Elora lui lança un regard désespéré et suppliant, et je souris un peu plus lorsque Teresa lui déposa un baiser rassurant sur le front avant d’attraper une jolie petite robe bain de soleil accrochée à un porte-manteau et de la tendre à la fillette dont le visage s’illumina.
« Vas-vite te changer » lui sourit Teresa en la poussant vers la salle de bain.
En courant, Elora se rua hors de sa chambre, et quelques secondes plus tard, j’entendis la porte de la salle de bain claquée. Sans quitter Teresa des yeux, je la vis ranger les vêtements délaissés par la fillette sur les étagères, avant qu’elle ne sorte un gilet blanc, des socquettes immaculées et des ballerines blanches de l’armoire avant de la refermée. Au moment où elle posait le tout sur le lit, Elora revint de la salle de bain armer d’une brosse à cheveux et d’élastique et tendit le tout à Teresa. Ensuite, elle s’assit sur le lit et attendit sagement que la jeune femme lui tresse les cheveux. En regardant faire Teresa, j’eus l’impression qu’elle avait fait ça toute sa vie, et à nouveau, l’idée que peut-être, oui peut-être nous pourrions réellement former une famille me traversa l’esprit. La sonnette de la porte d’entrée me tira de mes pensées utopiques, et je sentis le regard de Teresa se poser sur moi.
« Je vais ouvrir » déclarais-je en roulant des yeux, faussement agacé.
Elora m’adressa un grand sourire de remerciement auquel je fus incapable de ne pas répondre. Elle était tellement craquante en cet instant alors qu’elle s’observait dans la glace, vérifiant qu’elle était présentable.
« Tu es très jolie » entendis-je Teresa la rassurée d’une voix où perçait toute la tendresse qu’elle ressentait pour la fillette.
Me dépêchant, j’allais ouvrir la porte à nos invitées, et un sourire rieur apparut sur mes lèvres en découvrant que Cameron s’était également faite toute belle. Elle portait une jolie robe bleue ciel, et ses cheveux étaient natés sur sa nuque.
« Bonjour » me lança sa maman en souriant.
« Bonjour, mais entrez je vous en pris » déclarais-je en m’écartant.
Quelque chose me disait que cet après-midi allait être une sacré expérience, pourtant je ne parvenais pas à penser à un endroit où j’aimerais plus être qu’en cet instant. Entendant du bruit dans les escaliers, je levais les yeux, et souris en voyant Elora descendre les marches, un grand sourire heureux sur les lèvres. Puis mon regard rencontra celui de Teresa, et mon sourire s’accentua en découvrant le bonheur qui s’affichait sur son visage. Dès qu’elle fut à porter de main, je l’attirais contre moi et déposais un baiser sur ses lèvres, qu’elle me rendit bien volontiers. Ce furent les rires étouffés d’Eora et de Cameron qui nous rappelèrent à la réalité, et lançant un sourire d’excuses à Molly, nous nous installâmes dans le salon.
*****************
Attrapant un mouchoir, j’essuyais rageusement la sueur qui perlait à mon front. J’étais à nouveau sur le point de tout perdre, et il n’en était pas question. Je ne laisserais pas cette avocate me prendre ce que j’avais mis si longtemps à reconstruire. Surtout que cette fois, je n’avais pas eu l’appuis de celui que les autorités avait nommé Red John. Lassé de mes déviances et de mes constantes confrontations avec la police, il m’avait privé de son soutien. Mais je comptais bien réintégré ses bonnes grâces. J’ignorais encore comment, mais je trouverais, et il accepterait à nouveau de me venir en aide, comme lorsqu’il avait tuer une de mes anciennes patientes bien déterminées à me faire plonger. Mais en attendant, je devais me débrouiller tout seul. Voilà pourquoi je me trouvais dans cette voiture toute délabrée, à suivre cette femme.
Molly Robinson. Avocate de formation, et accessoirement la femme qui montait un dossier contre moi, et qui cette fois, allait s’assurer que plus jamais je ne pourrais exercer ma profession pour la simple et bonne raison qu’elle était bien déterminée à m’envoyer derrière les barreaux. Rien que l’idée me faisait frémir d’angoisse. Red John m’avait bien souvent décrit ce que les détenus réservaient aux types dans mon genre pour que je n’ai aucune envie de tester l’hospitalité des prisons de notre bon vieux pays. Et pour éviter ça, je devais me débarrasser d’elle. Et depuis deux mois, je la suivais partout, étudiant ses habitudes et me familiarisant avec son emploi du temps. Et c’est là que l’idée m’était venue. Je n’allais pas m’en prendre à elle. Du moins pas directement.
Elle avait une adorable petite fille. Et visiblement, elle l’aimait plus que tout. Elle ferait sûrement n’importe quoi pour éviter qu’il n’arrive malheur à sa petite princesse. Oui, décidément ce plan était bien meilleur que le premier. J’allais enlever la fillette, et cette chère Molly deviendrait ma marionnette. Tant que je détiendrais sa fille, elle ferait tout ce que je voudrais, et cela m’ouvrait une assez large palette de possibilité. Un sourire sadique apparut sur mes lèvres, et je me mettais à glousser tout seul de plaisir. Jusqu’ici, je ne m’étais jamais intéresser aux petites filles, leur préférant les formes avantageuses de leurs aînées, mais comme qui disait, il y avait une première fois à tout. La gamine me servirait d’hors-d’œuvre en attendant de pouvoir m’occuper de la mère.
A nouveau, un gloussement de plaisir me secoua, et je me frottais les mains à l’idée des délices qui m’attendaient. Un soupir de soulagement m’échappa lorsque je les vis enfin sortir de chez elles. Je remarquais aussitôt que la fillette était encore plus jolie que d’habitude. Elle avait natter ses longs cheveux bruns sur sa nuque et enfiler une jolie petite robe bleue qui lui donnait l’air d’une adorable petite poupée. Oui, j’allais bien m’amuser avec elle. Ensuite, je portais mon attention sur la superbe maman, et mon corps réagit instantanément à la vue de ses longues jambes galbées révélées par la jupe qu’elle portait. Avec elle aussi j’allais prendre du bon temps. Attendant qu’elles montent dans la voiture, je démarrais et les suivait, me demandant où elles se rendaient.
D’habitude, elles passaient l’après-midi dans le jardin, mais aujourd’hui, elles semblaient se rendre chez quelqu’un. Sur le moment, je pensais au père de la petite, mais chassais bien vite cette idée. Depuis que je les suivais, je ne l’avais jamais vu, et j’avais vite compris que ce dernier ne faisait pas parti du paysage. Il faisait parti de ces types intelligents qui prenait du bon temps avec une fille et mettait les voiles lorsqu’une complication genre un gosse arrivait. En tout cas, c’est ce que moi je faisais! Réfléchissant, je finis par hausser les épaules, et me contentais de suivre la berline de loin, peu désireux de me faire remarquer. Il ne manquerait plus qu’elle me remarque et prévienne la police. Après plus d’une demi-heure de trajet, elle finit par se garer devant une jolie maison dans un des quartiers résidentiels et tranquilles de la ville. Et avec surprise, je vis la gosse se diriger vers la porte en faisant des bonds de joie.
Je ne l’avais encore jamais vu comme ça. Aussi excitée et impatiente. Elle souriait de toutes ses dents, et je sentis ma curiosité grandir. Qui que soit la personne à qui elles rendaient visite, c’était quelqu’un qui comptait beaucoup pour elles à voir leurs sourires. Intéressant. Peut-être que je pourrais me servir de ça pour faire un peu plus pression sur elle. Gagner par l’excitation du moment, je quittais l’abris relatif de ma voiture et me faufilais jusqu’à la haie du jardin voisin afin d’avoir une vue imprenable sur la porte d’entrée. Et la personne qui ouvrit la porte me laissa sans voix. De toutes les personnes que je m’attendait à voir, IL n’en faisait définitivement pas partie. C’était trop beau pour être vrai.
Alors comme ça IL avait refait sa vie. Je me demandais à quel point RedJohn me serait reconnaissant d’une telle information. Décidant d’en avoir le cœur net, je retournais dans ma voiture, bien déterminé à découvrir le fin mot de l’histoire. Et lorsqu’à la tombée de la nuit, il parut évident qu’elles ne comptaient aller nulle part cette nuit, je décidais de retourner chez moi, bien décidé à mettre un nouveau plan sur pieds. Finalement, Red John allait me pardonner mes erreurs passées bien plus tôt que prévu, et si je m’y prenais bien, il me serait même redevable. Cette idée me fit grandement rigoler, et je me tortillais de plaisir anticipé sur mon siège.
**********************
« Vous êtes sûrs que ça ne vous dérange pas ? » s’enquit de nouveau Molly alors que nous la guidions vers la chambre d’amis dans laquelle Patrick avait dormi la première nuit.
« Mais non voyons, au contraire. Vous savoir sur les routes à cette heure de la nuit nous inquiéterais beaucoup trop, et puis je suis sûre que les filles seront ravies de pouvoir profiter de la présence de l’autre un peu plus longtemps… » la rassurais-je en ouvrant le lit pour qu’elle puisse y allonger Cameron.
Durant tout l’après-midi, elles avaient ris et s’étaient amusés comme des petites folles, et leurs rires avaient retentis dans toutes la maison bien après le dîner auxquel nous les avions conviés, jusqu’à le blackout total. Intrigués de ne plus les entendre, nous étions monter dans la chambre d’Elora et les avions découvert endormies sur le tapi de la chambre de la fillette. Molly avait alors déclarer qu’il était temps pour elle de rentrer chez elle, mais d’un regard, Patrick et moi nous étions compris, et nous l’avions inviter à rester ici cette nuit, ce qu’elle avait fini par accepter. Je lui avait prêter un des pyjamas d’Elora, et pendant que nous changions les filles sans les réveillées, j’avais vu Patrick retourner dans sa chambre pour en ressortir avec ses affaires quelques minutes plus tard. Ensuite, il était venu m’aider à coucher Elora, puis nous avions aider Molly à en faire de même avec Cameron.
« Merci encore » nous sourit Molly de l’autre côté du lit.
« C’est normal voyons. Nous sommes bien placé pour connaître les risques qu’il y a à conduire de nuit ! » répliqua Patrick en passant naturellement son bras autour de ma taille.
« Je vais vous chercher une tenue pour la nuit ainsi que des serviettes » lui souris-je avant de m’écarter de Patrick non sans lui déposer un baiser sur la joue, juste à la commissure des lèvres.
Lorsque je revins, j’entendis les voix de Patrick et de Molly, et inconsciemment, je ralentis le pas.
« Vous formez vraiment un très joli couple tout les deux » entendis-je Molly déclarer, une pointe d’envie dans la voix.
Et je pouvais comprendre ce qu’elle ressentait. Elle nous avait appris que le père de Cameron l’avait laisser tomber lorsqu’ils avaient découvert que Cameron était née sourde. Il avait été incapable de faire face à la nouvelle et les avaient abandonnées. Je savais que Patrick avait beaucoup de défauts, mais jamais il ne m’abandonnerait dans une telle situation. Le son de sa voix me tira de mes pensées, et je me focalisais de nouveau sur leur conversation.
« Merci. J’ai beaucoup de chance qu’une femme comme Teresa s’intéresse à un guignol dans mon genre, mais ce n’est pas moi qui vait m’en plaindre ! Tout ce que j’espère c’est qu’elle ne réalisera jamais qu’elle mérite cent fois mieux que moi » répondit Patrick.
Son commentaire fit battre mon cœur à cent à l’heure et rouler des yeux en même temps. C’était plutôt moi qui devait craindre de le voir réaliser que je n’étais pas celle qu’il voyait en moi et qu’il comprenne qu’il perdait son temps avec moi. Réalisant que je jouais les espionnes, je pénétrais dans la chambre en leur souriant.
« Eh ! justement, nous parlions de toi ! » s’exclama Patrick en me souriant tendrement.
« Dois-je m’inquiéter ? » m’enquis-je en tendant les affaires que je tenais à Molly avant de retourner me blottir contre Patrick.
« Absolument puisque je disais à Molly que tu n’étais pas prête de réussir à te débarrasser de moi ! » rigola Patrick en m’embrassant sur le front.
Son commentaire nous fit rire, mais en voyant Molly étouffer un baîllement derrière sa main, je décidais que nous devions la laisser dormir. Et puis il ne manquerait plus que le bruit de notre conversation réveille Cameron !
« Nous allons vous laisser. Bonne nuit » décidais-je en sortant de la chambre non sans lui indiquer où se toruvait la salle de bain.
« Bonne nuit » lui sourit Patrick en m’emboîtant sagement le pas.
« Bonne nuit à vous deux et merci encore » lança Molly en nous souriant gentiment.
Une fois la porte fermée, je fus surprise de voir Patrick se diriger vers les escaliers.
« Où vas-tu ? » m’étonnais-je en le voyant faire.
« Dormir sur le canapé » déclara-t-il comme s’il s’agissait d’une évidence.
« Pourquoi ? » m’exclamais-je avec un froncement de sourcils.
« Parce que Molly et Cameron dorment dans mon lit et qu’on risque d’y être un peu à l’étroit à trois » m’expliqua-t-il d’un ton moqueur.
Roulant des yeux, je me contentais de l’attirer à moi en le tirant par le bas de son T-shirt, et l’entraînait sans autre forme de procès vers ma chambre. Une fois la porte refermée, il m’empêcha d’avancer plus et me tournant vers lui, il plongea un regard si sérieux dans le mien qu’il me fit presque peur.
« Teresa… je ne veux pas que tu crois que je cherche à profiter de la situation. Et si l’on partage le même lit ce soir, ce sera en tout bien tout honneur » affirma-t-il d’un ton grave.
Surprise je scrutais les traits de son visage. C’était la deuxième fois qu’il laissait passer la chance de coucher avec moi, et même si c’était très flatteur de voir qu’il me respectait suffisamment pour faire taire ses propres désirs et faire passer mon bien-être avant, je commençais à me poser des questions. Mes doutes durent se lires sur mon visage, parce qu’il m’adressa un tendre sourire avant de reprendre la parole.
« J’en ai envie. Il faudrait être eunuque pour ne pas vouloir faire l’amour à une femme comme toi , mais je ne veux pas précipiter les choses. Je veux prendre mon temps et que lorsque nous ferons l’amour pour la première fois, ce soit parce que nous sommes sûrs de nous et de nos sentiments, et pas pour contenter des pulsions inassouvies veilles de plusieurs années »
Un délicieux frisson me parcourut le corps, et mon cœur se gonfla de tendresse et de reconnaissance pour cet homme merveilleux. Sans un mot, ne faisant pas confiance à ma voix pour ne pas trahir mon émtion en cet instant, je me hissais sur la pointe des pieds et faisait passer dans le baiser que je lui donnais toute la force des sentiments que je ressentais pour lui en cet instant.
L’attitude de Teresa paraissait si naturelle, si spontanée, que j’avais du mal à imaginer qu’elle ait pu se sentir mal à l’aise à l’idée de devoir veiller sur Elora. Comment pouvait-elle douter d’elle au point de se croire incapable de prendre soin de la fillette alors qu’à mes yeux il paraissait évident qu’elle était faite pour être mère. Et je comptais bien m’employer à faire entendre raison à cette tête de mule. Et maintenant que nous étions ensemble, la tâche n’en serait que plus aisée. Un élan de possessivité m’envahit à cette idée, en même temps qu’un constat me frappa de plein fouet. Même si Teresa avait répondu à mes avances, il n’en restait pas moins qu’elle n’était pas célibataire. Si elle avait rompu avec son petit ami du moment je l’aurais su puisque je ne l’avais pas quitté d’une semelle depuis le début de cette enquête. La jalousie m’envahit en songeant que mon rival faisait toujours partie de l’équation. Pourtant quelque chose me chiffonnait dans cette histoire.
Teresa était beaucoup trop droite et honnête pour sortir avec deux hommes à la fois. Elle savait bien trop ce que l’on ressentait lorsque quelqu’un en qui vous aviez confiance vous trahissait pour le faire endurer à qui que ce soit. Pourtant, je n’avais pas rêvé les évènements des deux derniers jours. Me passant une main nerveuse sur le visage, je la fixais si intensément qu’elle releva la tête, arquant un sourcil interrogateur dans ma direction. Mais je me contentais de la fixer, les sourcils froncés et la mine sombre, me demandant ce qu’elle me cachait, et si j’avais des raisons de m’inquiéter. Perdu dans mes pensées, je ne remarquais qu’elle s’était dégagée de l’emprise d’Elora pour venir me rejoindre, que lorsqu’elle passa ses bras autour de mon cou, jouant avec mes cheveux.
« Qu’est-ce qui te préoccupes Patrick ? » s’enquit-elle dans un doux chuchotement.
« Est-ce que tu as rompu avec ton amant ? » l’interrogeais-je directement, sans pouvoir plus me contenir.
Surprise, elle s’écarta de moi, m’observant en écarquillant les yeux. Attentif, je scrutais son visage, et fronçais un peu plus les sourcils en la voyant rougir et baisser piteusement la tête en se mordillant nerveusement la lèvre inférieure.
« Teresa ? » l’interrogeais-je en passant une main sous son menton pour l’obligée à me regarder de nouveau.
« Patrick… je n’ai eu personne dans ma vie depuis… » soupira-t-elle en me lançant un regard coupable.
« Mais tu a dit que… » commençais-je à protester, légèrement perdu.
« Je sais ce que j’ai dit, mais sur le moment, je ne voyais pas à mal… et puis j’en avais assez que tu te moques de moi parce que j’étais célibataire » expliqua-t-elle en baissant de nouveau la tête, rougissant un peu plus.
« Mais… » m’exclamais-je de nouveau, ahurit qu’elle m’ait menti et que je n’ai rien vu.
« Je suis désolée Patrick, c’était puéril de ma part… » souffla-t-elle en relevant la tête pour plonger son regard empli de remords dans le mien.
« Tu as voulu me rendre jaloux ! » m’écriais-je alors qu’un sourire amusé apparaissait sur mes lèvres.
« Et ça t’amuse on dirait… » constata-t-elle en m’observant avec un mélange de soulagement et d’incrédulité.
« Et comment ! C’est génial ! Ca veut dire que je n’ai pas de rival ! » m’enthousiasmais-je en refermant mes bras autour de sa taille pour la pressée contre moi.
« Non, il n’y a que toi… » m’avoua-t-elle en venant se blottir contre moi avec un petit soupir de reddition qui m’emplit de fierté.
« Si tu savais comme l’idée de t’imaginer dans les bras d’un autre me rendait fou… » soupirais-je en enfouissant mon nez dans ses cheveux.
« Je sais, crois-moi je sais… » marmonna-t-elle d’une petite voix triste qui me brisa le cœur.
Silencieusement, je resserrais l’emprise que j’exerçais autour de sa taille fuselée, et me maudissait d’avoir été l’instrument de son chagrin. Moi qui n’avais voulu que la protégée en la tenant à l’écart de ma vie n’avait au final réussit qu’à la faire souffrir. Tout ça parce que j’avais laisser RedJohn prendre le contrôle de ma vie. J’avais laissé ma haine et mon désir de vengeance m’empêchées de voir ce qui pourtant crevait les yeux. Teresa avait été placer sur ma route pour m’aider à faire mon deuil et prendre un nouveau départ dans l’existence, et maintenant que j’en avait pris conscience, rien ni personne ne pourrait m’empêcher de passer le reste de ma vie à ses côtés.
« Pardon Teresa, j’ai beau être mentaliste, quand il s’agit de toi, je deviens complètement crétin » soupirais-je en déposant un baiser sur le sommet de son crâne.
« Je suis tout aussi responsable que toi, moi non plus je n’ai rien fait pour essayer de faire avancer les choses entre nous, trop terrifiée à l’idée d’avoir à nouveau le cœur brisé… » répliqua-t-elle en rejetant la tête en arrière pour que nos regards se croisent.
« Je t’aie donné de bonnes raisons d’avoir peur de m’ouvrir ton cœur » admis-je en me rappelant de toutes les fois où je faisais en sorte qu’elle comprenne qu’il ne valait mieux pas qu’elle s’attache trop à moi.
« Tu m’as également donner les meilleures raisons pour tomber amoureuse de toi » répliqua-t-elle immédiatement en me souriant tendrement.
« J’en ais autant à ton service. Tu m’as guérit sans même que je m’en rende compte, et grâce à toi je ne me sens pas coupable d’envisager d’avoir un avenir » lançais-je en lui rendant son sourire.
Nous nous fixâmes un long moment, puis je me penchais lentement vers elle pour l’embrasser, lorsqu’un bruit sourd nous fit sursauter. Nous tournant en direction du bruit, nous ne pûmes retenir un éclat de rire en découvrant une Elora déboussolée qui se frottait les yeux en jetant des regards perdus autour d’elle. Assise sur le sol, elle nous fixa d’un air sombre, n’appréciant visiblement pas que nous nous moquions d’elle alors qu’elle venait de tomber du canapé. Refoulant son rire, Teresa se précipita à ses côtés afin de s’assurer qu’elle ne s’était pas fait mal en tombant. Aussi drôle que cela pouvait être, nous ne nous le pardonnerions pas si elle s’était blessée. En voyant Teresa soupirer de soulagement après avoir examiner soigneusement Elora, je laissais à nouveau l’amusement m’envahir.
« Timing impeccable Elora ! » m’exclamais-je avec un grand sourire.
Elle m’adressa un regard noir tout en arquant un sourcil, ce qui accrut mon sourire. Plus j’apprenais à la connaître, plus je trouvais qu’elle ressemblait à Teresa. Elles avaient la même façon de me regarder avec un mélange d’exaspération et d’amusement totalement désarmante. Réalisant qu’elles me fixaient toutes les deux avec interrogation, je m’empressais de m’expliquer en ravalant mon sourire pour ne pas subir les foudres de ces dames.
« Cameron et sa maman ne devrait plus tarder à arriver » déclarais-je en lui souriant tendrement.
Ecarquillant les yeux, Elora se redressa d’un bond et se rua dans les escaliers. Echangeant un regard surpris et intrigué, Teresa et moi lui emboîtâmes le pas, désireux de découvrir ce qui la mettait dans un tel état. Elle avait pourtant parus heureuse de la visite de sa nouvelle amie, alors pourquoi à présent se conduisait-elle de façon si étrange. En haut des escaliers, nous entendîmes des bruits sourds en provenance de sa chambre, et nous nous y précipitâmes, légèrement inquiet. Le spectacle qui s’offrit à nous m’arracha des éclats de rire. Elora se tenait devant son armoire et en inspectait le contenu, jetant un à un ses habits par-dessus son épaule.
« Et bien ! Qu’est-ce que ce sera le jour de son premier rendez-vous amoureux ! » chuchotais-je à Teresa en riant doucement.
« La fin du monde » rigola Teresa avant d’avancer dans la pièce.
Fasciné, j’observais la scène, un sourire indélébile sur le visage. C’était de ce genre de scènes dont RedJohn m’avait privé en me prenant ma petite fille, et je savourais pleinement ces moments de bonheur familial, même si j’avais conscience que ce n’était que temporaire. Sauf si… Secouant la tête pour m’empêcher d’emprunter ce terrain plus que glissant, je me focalisais de nouveau sur la scène qui se déroulait sous mes yeux. En des gestes précis et efficaces, Teresa avait ramassé et replier les vêtements avant de les posés sur le lit d’Elora dont elle s’approcha. Sentant sa présence, Elora lui lança un regard désespéré et suppliant, et je souris un peu plus lorsque Teresa lui déposa un baiser rassurant sur le front avant d’attraper une jolie petite robe bain de soleil accrochée à un porte-manteau et de la tendre à la fillette dont le visage s’illumina.
« Vas-vite te changer » lui sourit Teresa en la poussant vers la salle de bain.
En courant, Elora se rua hors de sa chambre, et quelques secondes plus tard, j’entendis la porte de la salle de bain claquée. Sans quitter Teresa des yeux, je la vis ranger les vêtements délaissés par la fillette sur les étagères, avant qu’elle ne sorte un gilet blanc, des socquettes immaculées et des ballerines blanches de l’armoire avant de la refermée. Au moment où elle posait le tout sur le lit, Elora revint de la salle de bain armer d’une brosse à cheveux et d’élastique et tendit le tout à Teresa. Ensuite, elle s’assit sur le lit et attendit sagement que la jeune femme lui tresse les cheveux. En regardant faire Teresa, j’eus l’impression qu’elle avait fait ça toute sa vie, et à nouveau, l’idée que peut-être, oui peut-être nous pourrions réellement former une famille me traversa l’esprit. La sonnette de la porte d’entrée me tira de mes pensées utopiques, et je sentis le regard de Teresa se poser sur moi.
« Je vais ouvrir » déclarais-je en roulant des yeux, faussement agacé.
Elora m’adressa un grand sourire de remerciement auquel je fus incapable de ne pas répondre. Elle était tellement craquante en cet instant alors qu’elle s’observait dans la glace, vérifiant qu’elle était présentable.
« Tu es très jolie » entendis-je Teresa la rassurée d’une voix où perçait toute la tendresse qu’elle ressentait pour la fillette.
Me dépêchant, j’allais ouvrir la porte à nos invitées, et un sourire rieur apparut sur mes lèvres en découvrant que Cameron s’était également faite toute belle. Elle portait une jolie robe bleue ciel, et ses cheveux étaient natés sur sa nuque.
« Bonjour » me lança sa maman en souriant.
« Bonjour, mais entrez je vous en pris » déclarais-je en m’écartant.
Quelque chose me disait que cet après-midi allait être une sacré expérience, pourtant je ne parvenais pas à penser à un endroit où j’aimerais plus être qu’en cet instant. Entendant du bruit dans les escaliers, je levais les yeux, et souris en voyant Elora descendre les marches, un grand sourire heureux sur les lèvres. Puis mon regard rencontra celui de Teresa, et mon sourire s’accentua en découvrant le bonheur qui s’affichait sur son visage. Dès qu’elle fut à porter de main, je l’attirais contre moi et déposais un baiser sur ses lèvres, qu’elle me rendit bien volontiers. Ce furent les rires étouffés d’Eora et de Cameron qui nous rappelèrent à la réalité, et lançant un sourire d’excuses à Molly, nous nous installâmes dans le salon.
*****************
Attrapant un mouchoir, j’essuyais rageusement la sueur qui perlait à mon front. J’étais à nouveau sur le point de tout perdre, et il n’en était pas question. Je ne laisserais pas cette avocate me prendre ce que j’avais mis si longtemps à reconstruire. Surtout que cette fois, je n’avais pas eu l’appuis de celui que les autorités avait nommé Red John. Lassé de mes déviances et de mes constantes confrontations avec la police, il m’avait privé de son soutien. Mais je comptais bien réintégré ses bonnes grâces. J’ignorais encore comment, mais je trouverais, et il accepterait à nouveau de me venir en aide, comme lorsqu’il avait tuer une de mes anciennes patientes bien déterminées à me faire plonger. Mais en attendant, je devais me débrouiller tout seul. Voilà pourquoi je me trouvais dans cette voiture toute délabrée, à suivre cette femme.
Molly Robinson. Avocate de formation, et accessoirement la femme qui montait un dossier contre moi, et qui cette fois, allait s’assurer que plus jamais je ne pourrais exercer ma profession pour la simple et bonne raison qu’elle était bien déterminée à m’envoyer derrière les barreaux. Rien que l’idée me faisait frémir d’angoisse. Red John m’avait bien souvent décrit ce que les détenus réservaient aux types dans mon genre pour que je n’ai aucune envie de tester l’hospitalité des prisons de notre bon vieux pays. Et pour éviter ça, je devais me débarrasser d’elle. Et depuis deux mois, je la suivais partout, étudiant ses habitudes et me familiarisant avec son emploi du temps. Et c’est là que l’idée m’était venue. Je n’allais pas m’en prendre à elle. Du moins pas directement.
Elle avait une adorable petite fille. Et visiblement, elle l’aimait plus que tout. Elle ferait sûrement n’importe quoi pour éviter qu’il n’arrive malheur à sa petite princesse. Oui, décidément ce plan était bien meilleur que le premier. J’allais enlever la fillette, et cette chère Molly deviendrait ma marionnette. Tant que je détiendrais sa fille, elle ferait tout ce que je voudrais, et cela m’ouvrait une assez large palette de possibilité. Un sourire sadique apparut sur mes lèvres, et je me mettais à glousser tout seul de plaisir. Jusqu’ici, je ne m’étais jamais intéresser aux petites filles, leur préférant les formes avantageuses de leurs aînées, mais comme qui disait, il y avait une première fois à tout. La gamine me servirait d’hors-d’œuvre en attendant de pouvoir m’occuper de la mère.
A nouveau, un gloussement de plaisir me secoua, et je me frottais les mains à l’idée des délices qui m’attendaient. Un soupir de soulagement m’échappa lorsque je les vis enfin sortir de chez elles. Je remarquais aussitôt que la fillette était encore plus jolie que d’habitude. Elle avait natter ses longs cheveux bruns sur sa nuque et enfiler une jolie petite robe bleue qui lui donnait l’air d’une adorable petite poupée. Oui, j’allais bien m’amuser avec elle. Ensuite, je portais mon attention sur la superbe maman, et mon corps réagit instantanément à la vue de ses longues jambes galbées révélées par la jupe qu’elle portait. Avec elle aussi j’allais prendre du bon temps. Attendant qu’elles montent dans la voiture, je démarrais et les suivait, me demandant où elles se rendaient.
D’habitude, elles passaient l’après-midi dans le jardin, mais aujourd’hui, elles semblaient se rendre chez quelqu’un. Sur le moment, je pensais au père de la petite, mais chassais bien vite cette idée. Depuis que je les suivais, je ne l’avais jamais vu, et j’avais vite compris que ce dernier ne faisait pas parti du paysage. Il faisait parti de ces types intelligents qui prenait du bon temps avec une fille et mettait les voiles lorsqu’une complication genre un gosse arrivait. En tout cas, c’est ce que moi je faisais! Réfléchissant, je finis par hausser les épaules, et me contentais de suivre la berline de loin, peu désireux de me faire remarquer. Il ne manquerait plus qu’elle me remarque et prévienne la police. Après plus d’une demi-heure de trajet, elle finit par se garer devant une jolie maison dans un des quartiers résidentiels et tranquilles de la ville. Et avec surprise, je vis la gosse se diriger vers la porte en faisant des bonds de joie.
Je ne l’avais encore jamais vu comme ça. Aussi excitée et impatiente. Elle souriait de toutes ses dents, et je sentis ma curiosité grandir. Qui que soit la personne à qui elles rendaient visite, c’était quelqu’un qui comptait beaucoup pour elles à voir leurs sourires. Intéressant. Peut-être que je pourrais me servir de ça pour faire un peu plus pression sur elle. Gagner par l’excitation du moment, je quittais l’abris relatif de ma voiture et me faufilais jusqu’à la haie du jardin voisin afin d’avoir une vue imprenable sur la porte d’entrée. Et la personne qui ouvrit la porte me laissa sans voix. De toutes les personnes que je m’attendait à voir, IL n’en faisait définitivement pas partie. C’était trop beau pour être vrai.
Alors comme ça IL avait refait sa vie. Je me demandais à quel point RedJohn me serait reconnaissant d’une telle information. Décidant d’en avoir le cœur net, je retournais dans ma voiture, bien déterminé à découvrir le fin mot de l’histoire. Et lorsqu’à la tombée de la nuit, il parut évident qu’elles ne comptaient aller nulle part cette nuit, je décidais de retourner chez moi, bien décidé à mettre un nouveau plan sur pieds. Finalement, Red John allait me pardonner mes erreurs passées bien plus tôt que prévu, et si je m’y prenais bien, il me serait même redevable. Cette idée me fit grandement rigoler, et je me tortillais de plaisir anticipé sur mon siège.
**********************
« Vous êtes sûrs que ça ne vous dérange pas ? » s’enquit de nouveau Molly alors que nous la guidions vers la chambre d’amis dans laquelle Patrick avait dormi la première nuit.
« Mais non voyons, au contraire. Vous savoir sur les routes à cette heure de la nuit nous inquiéterais beaucoup trop, et puis je suis sûre que les filles seront ravies de pouvoir profiter de la présence de l’autre un peu plus longtemps… » la rassurais-je en ouvrant le lit pour qu’elle puisse y allonger Cameron.
Durant tout l’après-midi, elles avaient ris et s’étaient amusés comme des petites folles, et leurs rires avaient retentis dans toutes la maison bien après le dîner auxquel nous les avions conviés, jusqu’à le blackout total. Intrigués de ne plus les entendre, nous étions monter dans la chambre d’Elora et les avions découvert endormies sur le tapi de la chambre de la fillette. Molly avait alors déclarer qu’il était temps pour elle de rentrer chez elle, mais d’un regard, Patrick et moi nous étions compris, et nous l’avions inviter à rester ici cette nuit, ce qu’elle avait fini par accepter. Je lui avait prêter un des pyjamas d’Elora, et pendant que nous changions les filles sans les réveillées, j’avais vu Patrick retourner dans sa chambre pour en ressortir avec ses affaires quelques minutes plus tard. Ensuite, il était venu m’aider à coucher Elora, puis nous avions aider Molly à en faire de même avec Cameron.
« Merci encore » nous sourit Molly de l’autre côté du lit.
« C’est normal voyons. Nous sommes bien placé pour connaître les risques qu’il y a à conduire de nuit ! » répliqua Patrick en passant naturellement son bras autour de ma taille.
« Je vais vous chercher une tenue pour la nuit ainsi que des serviettes » lui souris-je avant de m’écarter de Patrick non sans lui déposer un baiser sur la joue, juste à la commissure des lèvres.
Lorsque je revins, j’entendis les voix de Patrick et de Molly, et inconsciemment, je ralentis le pas.
« Vous formez vraiment un très joli couple tout les deux » entendis-je Molly déclarer, une pointe d’envie dans la voix.
Et je pouvais comprendre ce qu’elle ressentait. Elle nous avait appris que le père de Cameron l’avait laisser tomber lorsqu’ils avaient découvert que Cameron était née sourde. Il avait été incapable de faire face à la nouvelle et les avaient abandonnées. Je savais que Patrick avait beaucoup de défauts, mais jamais il ne m’abandonnerait dans une telle situation. Le son de sa voix me tira de mes pensées, et je me focalisais de nouveau sur leur conversation.
« Merci. J’ai beaucoup de chance qu’une femme comme Teresa s’intéresse à un guignol dans mon genre, mais ce n’est pas moi qui vait m’en plaindre ! Tout ce que j’espère c’est qu’elle ne réalisera jamais qu’elle mérite cent fois mieux que moi » répondit Patrick.
Son commentaire fit battre mon cœur à cent à l’heure et rouler des yeux en même temps. C’était plutôt moi qui devait craindre de le voir réaliser que je n’étais pas celle qu’il voyait en moi et qu’il comprenne qu’il perdait son temps avec moi. Réalisant que je jouais les espionnes, je pénétrais dans la chambre en leur souriant.
« Eh ! justement, nous parlions de toi ! » s’exclama Patrick en me souriant tendrement.
« Dois-je m’inquiéter ? » m’enquis-je en tendant les affaires que je tenais à Molly avant de retourner me blottir contre Patrick.
« Absolument puisque je disais à Molly que tu n’étais pas prête de réussir à te débarrasser de moi ! » rigola Patrick en m’embrassant sur le front.
Son commentaire nous fit rire, mais en voyant Molly étouffer un baîllement derrière sa main, je décidais que nous devions la laisser dormir. Et puis il ne manquerait plus que le bruit de notre conversation réveille Cameron !
« Nous allons vous laisser. Bonne nuit » décidais-je en sortant de la chambre non sans lui indiquer où se toruvait la salle de bain.
« Bonne nuit » lui sourit Patrick en m’emboîtant sagement le pas.
« Bonne nuit à vous deux et merci encore » lança Molly en nous souriant gentiment.
Une fois la porte fermée, je fus surprise de voir Patrick se diriger vers les escaliers.
« Où vas-tu ? » m’étonnais-je en le voyant faire.
« Dormir sur le canapé » déclara-t-il comme s’il s’agissait d’une évidence.
« Pourquoi ? » m’exclamais-je avec un froncement de sourcils.
« Parce que Molly et Cameron dorment dans mon lit et qu’on risque d’y être un peu à l’étroit à trois » m’expliqua-t-il d’un ton moqueur.
Roulant des yeux, je me contentais de l’attirer à moi en le tirant par le bas de son T-shirt, et l’entraînait sans autre forme de procès vers ma chambre. Une fois la porte refermée, il m’empêcha d’avancer plus et me tournant vers lui, il plongea un regard si sérieux dans le mien qu’il me fit presque peur.
« Teresa… je ne veux pas que tu crois que je cherche à profiter de la situation. Et si l’on partage le même lit ce soir, ce sera en tout bien tout honneur » affirma-t-il d’un ton grave.
Surprise je scrutais les traits de son visage. C’était la deuxième fois qu’il laissait passer la chance de coucher avec moi, et même si c’était très flatteur de voir qu’il me respectait suffisamment pour faire taire ses propres désirs et faire passer mon bien-être avant, je commençais à me poser des questions. Mes doutes durent se lires sur mon visage, parce qu’il m’adressa un tendre sourire avant de reprendre la parole.
« J’en ai envie. Il faudrait être eunuque pour ne pas vouloir faire l’amour à une femme comme toi , mais je ne veux pas précipiter les choses. Je veux prendre mon temps et que lorsque nous ferons l’amour pour la première fois, ce soit parce que nous sommes sûrs de nous et de nos sentiments, et pas pour contenter des pulsions inassouvies veilles de plusieurs années »
Un délicieux frisson me parcourut le corps, et mon cœur se gonfla de tendresse et de reconnaissance pour cet homme merveilleux. Sans un mot, ne faisant pas confiance à ma voix pour ne pas trahir mon émtion en cet instant, je me hissais sur la pointe des pieds et faisait passer dans le baiser que je lui donnais toute la force des sentiments que je ressentais pour lui en cet instant.
Chapitre 17
Dernière édition par iliana le Ven 17 Juin 2011 - 14:12, édité 1 fois
iliana- Distributeur de café
- Personnage préféré : Jane
Loisirs : Lire, écouter de la musique, écrire, me balader et regarder les séries TV...
Localisation : derrière mon écran d'ordinateur
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
une suite ! et quelle suite !
J'aime toujours autant ta façon d'utiliser le point de vue des personnages
La tendresse qui existe entre Jane et Lisbon
Que nous réserves tu pour la suite avec ce type qui a découvert la "nouvelle vie" de Jane ? :bounce: :bounce: :bounce:
J'aime toujours autant ta façon d'utiliser le point de vue des personnages
La tendresse qui existe entre Jane et Lisbon
Que nous réserves tu pour la suite avec ce type qui a découvert la "nouvelle vie" de Jane ? :bounce: :bounce: :bounce:
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
Yeah !!! Une suite !!!
Top géniallissime (comme d'hab), ya le méchant sadique et pervers qui arrive en plus, c'est juste génial. La petite est toujours aussi mignonne, les tourtereuax toujours aussi amoureux, c'est top !!
Je dis juste : VLS !!
Top géniallissime (comme d'hab), ya le méchant sadique et pervers qui arrive en plus, c'est juste génial. La petite est toujours aussi mignonne, les tourtereuax toujours aussi amoureux, c'est top !!
Je dis juste : VLS !!
Cdt63- Gardien du parking
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
Je viens juste de finir ce chapitre, mais je l'ai adoré. C'est criant de réaliste, et je trouve que tu as très bien réussi la première partie, malgré tes inquiétudes.
Alors comme ça, certaines intrigues commencent à se recouper ? Je suis impatiente de connaitre la suite de l'histoire de Molly et Cameron.
Mais il me semble que maintenant, Lisbon et Jane sont vraiment en danger aussi.
S'il leur arrivait quelque chose
Superbe chapitre en tout cas. En attendant la suite...
Alors comme ça, certaines intrigues commencent à se recouper ? Je suis impatiente de connaitre la suite de l'histoire de Molly et Cameron.
Mais il me semble que maintenant, Lisbon et Jane sont vraiment en danger aussi.
S'il leur arrivait quelque chose
Superbe chapitre en tout cas. En attendant la suite...
Karya- Gardien du parking
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
Une histoire tellement réaliste que je me crois dans la série lorsque je te lis! Bravo ! Je ne suis pas du tout décue , continue comme ça. Hâte de lire la suite :)
xLonely-Heart- Gardien du parking
- Personnage préféré : Jane, bien sur.
Localisation : Au beau millieu de nulle part.
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
C'est super beau!
alamanga- Red John
- Personnage préféré : Cho, Lisbon, Jane. Van Pelt et Rigsby aussi.Abbott, Fischer, Wylie et Vega.
Loisirs : La TV, me balader, visiter...et rêver!
Localisation : Devant mon ordi, sous le soleil exactement!
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
A quand la suite ?
Nope- Agent de circulation
- Personnage préféré : Patriiiiiiiiiiiiiiiick !!!!
Loisirs : Regarder Mentalist, dessiner, écouter Michael Jackson et m'entrainer a danser comme lui ^^
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
trop trop mignon ces deux la sa ne va pas durer voila le retour de rj
Invité- Invité
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
Bonjour, bonjour!
Voici la suite qui je l'espère vous plaira, et je préviens que ça va commencer à devenir un peu moins gaie, donc j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop...
Bonne lecture
Chapitre 17 :
Chapitre 18
Voici la suite qui je l'espère vous plaira, et je préviens que ça va commencer à devenir un peu moins gaie, donc j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop...
Bonne lecture
Chapitre 17 :
J’avais beau être fatiguée, le sommeil me fuyait. Mes pensées fusaient dans ma tête, s’entrechoquant sans relâche. Depuis quelques jours, j’avais une drôle d’impression, comme si quelqu’un m’espionnait en permanence. Mais chaque fois que je regardais autour de moi, je ne remarquais rien d’anormal. Pourtant, je sentais comme une menace planée au-dessus de moi et donc de Cameron. Je savais qu’avec mon métier, c’était des choses qui pouvaient arriver, mais jusqu’à présent, je ne m’étais jamais encore sentie aux abois comme en ce moment. Et je sentais que d’une façon ou d’une autre, c’était liée à l’affaire Caldwell. Ce type était un fou armé d’un doctorat de psychologie, et j’étais bien déterminée à l’empêcher de nuire une bonne fois pour toutes. Cela faisait maintenant six mois que je réunissais patiemment des preuves de ses méfaits, que je rencontrais chacune de ses victimes, les convaincant de témoigner contre lui, et bientôt, j’aurais suffisamment de preuves pour l’envoyer à l’ombre pour un long moment.
Je me souvenais encore du moment où j’avais eu son dossier entre les mains. Au fur et à mesure que l’avais découvert ce dont il s’était rendu coupable sans qu’il n’en soit réellement inquiété, j’avais senti la nausée m’envahir etune sourde colère se répandre dans mes veines. Ce type était un monstre qui profitait de la vulnérabilité émotionnelle de ses patientes pour abuser d’elles en toute impunité. Et la seule sanction dont il avait écoper pour ses actes abominables avait été d’être radier de l’ordre des médecins, ce qui ne l’avait pas empêcher de rouvrir un nouveau cabinet dans une autre ville et de recommencer. Bien sûr, il avait changé d’identité, mais ses empreintes digitales l’avaient trahies, et il avait à nouveau fait l’objet d’une interdiction d’exercer avant de disparaître dans la nature. Il n’était réapparut que récemment, sous une nouvelle identité et avait rouvert un cabinet. C’était la plainte d’une patiente qui avait attiré l’attention des autorités et que son dossier avait atterrit sur mon bureau.
Jamais avant ce jour je n’avais été aussi décidée à mettre une personne en prison mais Caldwell me révulsait profondément et j’en faisais une affaire personnelle. En fait, si j’y réfléchissait, c’était après notre confrontation à mon cabinet, après qu’il soit venu pour essayer de me convaincre qu’il était innocent, que j’avais commencé à me sentir traquée. Et cela commençait à m’inquiéter, surtout que Cameron aussi avait eu l’impression d’être suivit. Plusieurs fois elle m’avait dit avoir vu un homme étrange aux abords de son école. Ma fille était peut-être sourde, mais elle avait appris à se servir de ses autres sens pour palier à son handicap, et elle était très intuitive. Elle ne m’aurait pas parler de cet homme s’il n’avait pas représenter une menace pour elle. Elle avait bien tenter de me le décrire, mais il se dissimulait sous une casquette et des lunettes de soleil, et elle n’avait pu m’en donner qu’un vague signalement.
En soupirant, je me tournais sur ma gauche et grâce aux rayons de la lune qui éclairaient doucement la chambre, observais ma petite princesse dormir. Elle avait un air paisible et heureux que je ne lui avait que très rarement vu. Sa rencontre avec Elora lui avait apporter cette insouciance et cette joie de vie propre à tous les enfants, et j’espérais vraiment qu’elles puissent continuer à se voir à l’avenir. Durant l’après-midi, Teresa et moi avions beaucoup discutée tout en surveillant Patrick et les filles qui s’amusaient un peu plus loin, et Teresa m’avait raconté l’histoire d’Elora. J’en frémissais d’horreur. Etant moi-même mère, j’avais du mal que l’on puisse rendre sa propre fille responsable des echecs de sa vie et de lui infliger un tel traitement. Pourtant, malgré les épreuves qu’elle avait endurer, Elora était une adorable petite fille, et je suspectais fort que la relation privilégiée qu’elle avait tisser avec Teresa et Patrick était pour beaucoup dans son attitude joyeuse d’aujourd’hui, même si Teresa m’avait confié qu’elle faisait des cauchemars assez violents pendant la nuit.
Quoi de plus étonnant? Après le départ de son père, Cameron avait fait des cauchemars pendant des semaines! Reportant mon attention sur ma fille, j’en revenais à mes inquiétudes premières. Etions-nous oui ou non en danger? Comment en être certaine? Je n’étais pas du genre à crier au loup, et ça me gênait d’aller trouver la police sans preuves que ma vie ou celle de Cameron était menacée. Peut-être que je pourrais en parler à Teresa? Etant de la police, elle pourrait peut-être faire quelque chose pour apaiser mes craintes. Rassurée par cette idée, je me penchais vers Cameron, l’embrassais sur le front avant de remonter la couverture sous son menton, et m’allongeant, je laissais le marchand de sable faire son œuvre. Cependant, je ne m’endormais pas pour longtemps puisqu’un hurlement me fit me redresser violemment dans mon lit. Tournant instinctivement la tête vers Cameron, je soupirais de soulagement en découvrant qu’elle dormait toujours paisiblement. Un second cri à glacer le sang retentit, et je me levais précipitamment pour aller voir ce qui se passait.
J’avais compris que c’était probablement les fameux cauchemars dont Teresa m’avait parlé. Sortant de ma chambre, je hâtais le pas et me figeais sur le seuil, le cœur serré devant le spectacle qui s’offrait à moi. Teresa et Patrick étaient déjà auprès de la fillette, et alors que Patrick était assis sur le lit, et caressait tendrement les cheveux d’Elora, Teresa était assise dos à la tête du lit et tenait fermement Elora contre elle pour empêcher qu’elle ne se blesse alors que son petit corps était secouer de violents spasmes. Elle frissonnait, son visage était ravagé par des larmes, et des plaintes déchirantes s’échappaient de sa poitrine. Je sentis les larmes me montées aux yeux face à la douleur de cette adorable petite fille et me surpris à éprouver de la haine envers cette femme que je ne connaîtrais jamais et qui était responsable de cette souffrance enfantine. Impuissante, j’assistais à la scène et au bout de ce qui me parut une éternité, les tremblements cessèrent, les larmes se tarirent, et le souffle d’Elora se fit à nouveau régulier.
Cependant, Teresa et Patrick restèrent à ses côtés, continuant de la bercée et de la rassurée doucement. La même inquiétude se lisait sur leurs visages, et je songeais qu’ils n’agiraient pas autrement avec elle s’il s’était agi de leur fille. L’impression qu’ils formaient une famille qui m’avait frappée lorsque je les avait rencontré se renforça, et mon cœur se serra un peu plus en songeant qu’ils allaient avoir le cœur brisé lorsque l’heure de la séparation aurait sonnée. Peut-être pourrais-je faire quelque chose pour leur venir en aide ? Les ayant vu de près ensemble, je savais qu’Elora ne trouverait nulle part ailleurs ce que Teresa et Patrick lui offrait. Un foyer empli d’amour où elle se sentait en sécurité et désirée. Un foyer au sein duquel elle pourrait se reconstruire. Oui, je me devais de leur venir en aide. Je ne devais pas laisser le système les séparés sous prétexte que Teresa et Patrick n’étaient pas mariés, surtout que d’après ce que j’avais pu voir, Patrick ne demanderais pas mieux que de faire de Teresa sa femme, quant à elle, il paraissait évident qu’elle ne désirait rien d’autre que de passer sa vie auprès de lui.
Rassurée par les traits apaisés d’Elora, je décidais de réintégrer ma chambre, me sentant un peu dans le rôle d’une voyeuse. L’intimité de la scène qui se jouait sous mes yeux me faisait me sentir dans la peau d’une intruse, et c’est donc sur la pointe des pieds que je me détournais pour rejoindre ma propre fille qui dormait toujours paisiblement, indifférente au drame qui venait de se jouer, et ça valait mieux. Comment aurais-je pu lui expliquer ce par quoi son amie était passé? Comment aurais-je pu lui dire que parfois les adultes faisaient subir de vilaines choses aux enfants? Bien sûr, elle savait qu’elle ne devait pas faire confiance à des étrangers, mais je ne voulais pas encore la confrontée à la dure réalité de la vie. Elle le serait bien assez tôt, et je voulais préserver son innocence d’enfant aussi longtemps que possible. Elle prendrait rapidement conscience que le monde recelait une part d’ombre qui pouvait être terrifiante et qu’il n’y avait parfois pas d’autres explications à ces atrocités que la folie des hommes.
« Maman ? » marmonna-t-elle au moment où je me rallongeais à ses côtés, faisant se creuser le matelas.
« Tout va bien mon bébé, rendors-toi » signais-je sur son bras, consciente qu’elle ne verrait pas mes signes dans l’obscurité.
J’avais voulu qu’elle soit le plus autonome possible, aussi avais-je tenu à ce qu’elle maîtrise parfaitement le langage des signes. Elle signait donc parfaitement et maîtrisait également la technique qui consistait à signer en tapotant les mots sur la peau de son interlocuteur, un peu comme du morse. Cette technique n’était habituellement utilisée que chez les personnes sourdes et non voyantes, mais j’avais insisté pour que Cameron l’apprenne également, en en faisant un jeu. Elle avait également appris à lire sur les lèvres. J’avais bien conscience qu’elle serait toujours amoindrie par rapport aux enfants dits « normaux », mais au moins réussissait-elle à évoluer aussi normalement que possible. D’ailleurs, elle allait dans une école normale, et faisait partie des meilleures élèves de sa classe.
« Ok… ‘nuit » tapota-t-elle avant que sa petite main ne retombe mollement sur le matelas et qu’elle ne sombre à nouveau, happée par le sommeil.
En souriant, je m’allongeais à ses côtés et parvenais tant bien que mal à me rendormir, priant pour que le reste de la nuit soit calme. Ce furent les tapotements légers de ma fille sur mon bras qui me tirèrent du sommeil. L’esprit encore embrumé par la fatigue due à ma courte nuit, je mis quelques minutes à comprendre ce qu’elle me disait.
« Debout maman! C’est l’heure! Elora est déjà en bas! » me répétait-elle inlassablement.
Je savais que seul le fait que nous ne soyons pas chez nous l’avait empêcher de quitter la chambre pour rejoindre son amie, d’où son impatience à ce que je me réveille. Feignant de dormir, je grommelais et me tournais sur le côté, et retins un éclat de rire lorsque les tapotements se firent plus insistants. Sa patience s’atténuait, et le lit se mit à tressauter, signe qu’elle trépignait. Décidant de mettre un terme à sa torture, je me tournais sur moi-même rapidement et l’attrapant par la taille, je la tirais vers moi en la chatouillant. Elle éclata de rire, avant de se dégager et de me ficer avec une petite moue boudeuse.
« Tu faisais semblant ! » signa-t-elle en posant ses mains sur ses hanches avec une expression indignée qui me fit rire de plus belle.
« Pardon mon cœur! Allez, habillons-nous et allons les rejoindre en bas! » décidais-je en entendant des bruits de conversation dans la cuisine.
Aussitôt, tel un diable de sa boîte, Elora se rua hors du lit et courut jusqu’à la petite salle de bain attenante, ce qui me fit sourire, et j’entendis les robinets s’ouvrirent en grand. De peur que dans son enthousiasme, elle n’inonde la petite salle d’eau, je la rejoignais, en profitant pour me laver également. Une fois prête, nous nous empressâmes de rejoindre nos hôtes, et en approchant de la cuisine, guidées par la bonne odeur qui se répandait doucement dans l’air, nous attirant aussi sûrement que l’aurait fait le chant des sirènes. Et comme la nuit dernière, je me figeais en découvrant la scène qui s’offrait à moi, renforçant un peu plus ma résolution de tout faire pour qu’une fois l’enquête sur l’assassinat de la famille d’Elora, ils ne soient pas séparés. Ils étaient tous trois autour du plan de travail et travaillaient de concert à préparer le petit déjeuner, et des éclats de rire s’échappaient régulièrement de la gorge d’Elora alors que Teresa et Patrick se chamaillaient sans cesse.
Baissant les yeux, surprise que Cameron n’ait pas encore courut rejoindre sa nouvelle amie, elle qui était si impatiente de la rejoindre, et ce que je vis me fit beaucoup de peine. Elle fixait la petite famille qu’il formait tous les trois, et une peine immense se lisait sur son visage. Et je savais exactement ce à quoi elle pensait en cet instant précis. A son propre père et au fait qu’il l’avait privé de ce genre de moment. Et je sentis la culpabilité m’envahir. Pourtant je n’étais pas responsable de sa surdité. Personne dans ma famille n’était sourd, par contre, j’avais découvert que l’oncle paternel de William était né avec le syndrome de Waardenburg. C’était donc lui qui avait transmis cette infirmité à notre fille. Pourtant, c’était lui qui était parti, qui nous avait abandonnées. Tendrement, je caressais les boucles soyeuses de mon bébé, et elle leva la tête vers moi pour m’adresser un pauvre sourire.
Puis son regard dévia de nouveau vers le plan de travail et croisa celui d’Elora. La même joie se peignit sur leurs visages, et elles se précipitèrent l’une vers l’autre, commençant une discussion animée que je renonçais à suivre. En souriant, je m’approchais de mes hôtes et m’installais sur un des tabourets.
« Bonjour ! Bien dormis? » s’enquit Teresa en m’adressant un sourire amical.
« Le cauchemar d’Elora ne vous a pas trop dérangé j’espère ? » ajouta Patrick, et je compris qu’il avait dû m’apercevoir la nuit dernière.
« Ses nuits sont toujours aussi agitées ? » m’enquis-je en frissonnant en me rappelant des spasmes de peur qui avaient secoués son petit corps fluet la nuit passée.
« Et encore, celui de la nuit dernière était bien moins impressionnant que la première nuit qu’elle a passé ici ! » soupira Teresa en finissant les crêpes qu’elle préparait.
« Vraiment ? » m’étonnais-je en me demandant ce que ça avait du être dans ce cas.
« Oh oui! Heureusement que Teresa est là. Sa simple présence suffit à rassurer Elora… » sourit tendrement Patrick avant de venir enlacer sa compagne et de déposer un baiser sur sa tempe.
Me sentant quelque peu de trop, je m’éloignais et allais me poster devant la fenêtre, regardant les filles se courir après dans le jardin en riant à gorge déployée. Les voir si heureuses me réchauffa le cœur, et je laissais mon regard dérivé vers la rue. Et c’est là que je l’aperçus. Cette voiture, je l’avais déjà vu à plusieurs reprises, et je sus que ce n’était pas une coïncidence. Comme pour me donner raison, je vis une ombre se faufilée dans le jardin au moment où les filles arrivaient près de la barrière ouverte, et avec horreur, je vis Caldwell se saisir d’elle et partir en courant avec une fille sous chaque bras. L’image aurait pu être comique si la situation n’avait pas été aussi terrible. Réagissant au quart de tours, je me ruais à l’extérieur, entendant Patrick et Teresa en faire de même, alertés par les cris d’Elora. Arrivée sur la route, je vis Caldwell démarrer et partir à toutes vitesses, emportant les filles avec lui.
Tout s’était passé si vite que j’avais du mal à réaliser que cet enlèvement s’était vraiment produit, mais en entendant Teresa et Patrick prévenir leurs collègues et donner le signalement de la voiture de Caldwell, je compris que c’était réel. Ce monstre avait enlever ma petite princesse et en avait profiter pour enlever Elora. La douleur me frappa de plein fouet, et haletante, je m’écroulais au sol en sanglotant de façons hystériques, mes jambes ne me supportant plus. Mon bébé avait été enlever, et connaissant les pratiques de son ravisseur, les pires scénarios se formaient dans mon esprit. Nous devions le trouver rapidement avant qu’ils ne décident de s’en prendre à elles. A l’idée qu’il pourrait poser ses sales pattes de pervers sr elles, une colère noire se répandit dans mes veines, et je me ressaisissais. Ma fille avait besoin que je reste calme, pas que je craque.
« Molly ? Est-ce que ça va aller ? » me demanda gentiment Patrick en venant poser un bras réconfortant sur mon épaule.
« Ca va aller. Il faut le retrouver avant qu’il ne soit trop tard. Cet homme est très dangereux… » déclarais-je d’une voix encore quelque peu tremblante.
« Vous connaissez l’identité du ravisseur ? » s’enquit Teresa en s’approchant de moi, son téléphone toujours vissé à l’oreille.
« Oui. Il s’appelle Philippe Caldwell. Je monte un dossier sur lui pour viols sur plusieurs de ses patientes » expliquais-je en reprenant du poil de la bête.
Rapidement, je leur faisait un résumé du dossier Caldwell, leur faisant un portrait aussi précis de cette ordure, et au fur et à mesure, Teresa transmettait les informations à une certaine Grâce. A peine quelques minutes plus tard, cette dernière apprit quelque chose à Teresa qui la fit dangereusement pâlir. Informant sa subordonnée que nous arrivions, elle raccrocha et plongea son regard dans celui de Patrick.
« Que se passe-t-il ? » s’inquiéta-t-il en fronçant les sourcils.
« Visiblement Caldwell est lié à Red John… » souffla-t-elle en crispant la mâchoire.
Un vertige s’empara de moi, et je serais probablement tombée si Patrick ne m’avait pas retenue. Ce n’était pas possible. Mon bébé ne pouvait pas être entre les mains de ces monstres. C’était ma faute. Jamais je n’aurais du accepter ce dossier. Et maintenant, c’était mon petit ange qui allait payer le prix de mes erreurs. Dans un brouillard, j’entendis Teresa me demander si je pouvais me faire apporter le dossier concernant Caldwell, et j’acceptais. Appelant mon bureau, j’expliquais la situation à mon patron, et il me promis de me faire parvenir le dossier au CBI par coursier. Une fois que j’eu raccrocher, nous montâmes en voiture, Teresa roulant à une vitesse alarmante à travers les rues, mais je ne m’en formalisais pas, trop inquiète pour ma fille pour me soucier de ma sécurité.
Je me souvenais encore du moment où j’avais eu son dossier entre les mains. Au fur et à mesure que l’avais découvert ce dont il s’était rendu coupable sans qu’il n’en soit réellement inquiété, j’avais senti la nausée m’envahir etune sourde colère se répandre dans mes veines. Ce type était un monstre qui profitait de la vulnérabilité émotionnelle de ses patientes pour abuser d’elles en toute impunité. Et la seule sanction dont il avait écoper pour ses actes abominables avait été d’être radier de l’ordre des médecins, ce qui ne l’avait pas empêcher de rouvrir un nouveau cabinet dans une autre ville et de recommencer. Bien sûr, il avait changé d’identité, mais ses empreintes digitales l’avaient trahies, et il avait à nouveau fait l’objet d’une interdiction d’exercer avant de disparaître dans la nature. Il n’était réapparut que récemment, sous une nouvelle identité et avait rouvert un cabinet. C’était la plainte d’une patiente qui avait attiré l’attention des autorités et que son dossier avait atterrit sur mon bureau.
Jamais avant ce jour je n’avais été aussi décidée à mettre une personne en prison mais Caldwell me révulsait profondément et j’en faisais une affaire personnelle. En fait, si j’y réfléchissait, c’était après notre confrontation à mon cabinet, après qu’il soit venu pour essayer de me convaincre qu’il était innocent, que j’avais commencé à me sentir traquée. Et cela commençait à m’inquiéter, surtout que Cameron aussi avait eu l’impression d’être suivit. Plusieurs fois elle m’avait dit avoir vu un homme étrange aux abords de son école. Ma fille était peut-être sourde, mais elle avait appris à se servir de ses autres sens pour palier à son handicap, et elle était très intuitive. Elle ne m’aurait pas parler de cet homme s’il n’avait pas représenter une menace pour elle. Elle avait bien tenter de me le décrire, mais il se dissimulait sous une casquette et des lunettes de soleil, et elle n’avait pu m’en donner qu’un vague signalement.
En soupirant, je me tournais sur ma gauche et grâce aux rayons de la lune qui éclairaient doucement la chambre, observais ma petite princesse dormir. Elle avait un air paisible et heureux que je ne lui avait que très rarement vu. Sa rencontre avec Elora lui avait apporter cette insouciance et cette joie de vie propre à tous les enfants, et j’espérais vraiment qu’elles puissent continuer à se voir à l’avenir. Durant l’après-midi, Teresa et moi avions beaucoup discutée tout en surveillant Patrick et les filles qui s’amusaient un peu plus loin, et Teresa m’avait raconté l’histoire d’Elora. J’en frémissais d’horreur. Etant moi-même mère, j’avais du mal que l’on puisse rendre sa propre fille responsable des echecs de sa vie et de lui infliger un tel traitement. Pourtant, malgré les épreuves qu’elle avait endurer, Elora était une adorable petite fille, et je suspectais fort que la relation privilégiée qu’elle avait tisser avec Teresa et Patrick était pour beaucoup dans son attitude joyeuse d’aujourd’hui, même si Teresa m’avait confié qu’elle faisait des cauchemars assez violents pendant la nuit.
Quoi de plus étonnant? Après le départ de son père, Cameron avait fait des cauchemars pendant des semaines! Reportant mon attention sur ma fille, j’en revenais à mes inquiétudes premières. Etions-nous oui ou non en danger? Comment en être certaine? Je n’étais pas du genre à crier au loup, et ça me gênait d’aller trouver la police sans preuves que ma vie ou celle de Cameron était menacée. Peut-être que je pourrais en parler à Teresa? Etant de la police, elle pourrait peut-être faire quelque chose pour apaiser mes craintes. Rassurée par cette idée, je me penchais vers Cameron, l’embrassais sur le front avant de remonter la couverture sous son menton, et m’allongeant, je laissais le marchand de sable faire son œuvre. Cependant, je ne m’endormais pas pour longtemps puisqu’un hurlement me fit me redresser violemment dans mon lit. Tournant instinctivement la tête vers Cameron, je soupirais de soulagement en découvrant qu’elle dormait toujours paisiblement. Un second cri à glacer le sang retentit, et je me levais précipitamment pour aller voir ce qui se passait.
J’avais compris que c’était probablement les fameux cauchemars dont Teresa m’avait parlé. Sortant de ma chambre, je hâtais le pas et me figeais sur le seuil, le cœur serré devant le spectacle qui s’offrait à moi. Teresa et Patrick étaient déjà auprès de la fillette, et alors que Patrick était assis sur le lit, et caressait tendrement les cheveux d’Elora, Teresa était assise dos à la tête du lit et tenait fermement Elora contre elle pour empêcher qu’elle ne se blesse alors que son petit corps était secouer de violents spasmes. Elle frissonnait, son visage était ravagé par des larmes, et des plaintes déchirantes s’échappaient de sa poitrine. Je sentis les larmes me montées aux yeux face à la douleur de cette adorable petite fille et me surpris à éprouver de la haine envers cette femme que je ne connaîtrais jamais et qui était responsable de cette souffrance enfantine. Impuissante, j’assistais à la scène et au bout de ce qui me parut une éternité, les tremblements cessèrent, les larmes se tarirent, et le souffle d’Elora se fit à nouveau régulier.
Cependant, Teresa et Patrick restèrent à ses côtés, continuant de la bercée et de la rassurée doucement. La même inquiétude se lisait sur leurs visages, et je songeais qu’ils n’agiraient pas autrement avec elle s’il s’était agi de leur fille. L’impression qu’ils formaient une famille qui m’avait frappée lorsque je les avait rencontré se renforça, et mon cœur se serra un peu plus en songeant qu’ils allaient avoir le cœur brisé lorsque l’heure de la séparation aurait sonnée. Peut-être pourrais-je faire quelque chose pour leur venir en aide ? Les ayant vu de près ensemble, je savais qu’Elora ne trouverait nulle part ailleurs ce que Teresa et Patrick lui offrait. Un foyer empli d’amour où elle se sentait en sécurité et désirée. Un foyer au sein duquel elle pourrait se reconstruire. Oui, je me devais de leur venir en aide. Je ne devais pas laisser le système les séparés sous prétexte que Teresa et Patrick n’étaient pas mariés, surtout que d’après ce que j’avais pu voir, Patrick ne demanderais pas mieux que de faire de Teresa sa femme, quant à elle, il paraissait évident qu’elle ne désirait rien d’autre que de passer sa vie auprès de lui.
Rassurée par les traits apaisés d’Elora, je décidais de réintégrer ma chambre, me sentant un peu dans le rôle d’une voyeuse. L’intimité de la scène qui se jouait sous mes yeux me faisait me sentir dans la peau d’une intruse, et c’est donc sur la pointe des pieds que je me détournais pour rejoindre ma propre fille qui dormait toujours paisiblement, indifférente au drame qui venait de se jouer, et ça valait mieux. Comment aurais-je pu lui expliquer ce par quoi son amie était passé? Comment aurais-je pu lui dire que parfois les adultes faisaient subir de vilaines choses aux enfants? Bien sûr, elle savait qu’elle ne devait pas faire confiance à des étrangers, mais je ne voulais pas encore la confrontée à la dure réalité de la vie. Elle le serait bien assez tôt, et je voulais préserver son innocence d’enfant aussi longtemps que possible. Elle prendrait rapidement conscience que le monde recelait une part d’ombre qui pouvait être terrifiante et qu’il n’y avait parfois pas d’autres explications à ces atrocités que la folie des hommes.
« Maman ? » marmonna-t-elle au moment où je me rallongeais à ses côtés, faisant se creuser le matelas.
« Tout va bien mon bébé, rendors-toi » signais-je sur son bras, consciente qu’elle ne verrait pas mes signes dans l’obscurité.
J’avais voulu qu’elle soit le plus autonome possible, aussi avais-je tenu à ce qu’elle maîtrise parfaitement le langage des signes. Elle signait donc parfaitement et maîtrisait également la technique qui consistait à signer en tapotant les mots sur la peau de son interlocuteur, un peu comme du morse. Cette technique n’était habituellement utilisée que chez les personnes sourdes et non voyantes, mais j’avais insisté pour que Cameron l’apprenne également, en en faisant un jeu. Elle avait également appris à lire sur les lèvres. J’avais bien conscience qu’elle serait toujours amoindrie par rapport aux enfants dits « normaux », mais au moins réussissait-elle à évoluer aussi normalement que possible. D’ailleurs, elle allait dans une école normale, et faisait partie des meilleures élèves de sa classe.
« Ok… ‘nuit » tapota-t-elle avant que sa petite main ne retombe mollement sur le matelas et qu’elle ne sombre à nouveau, happée par le sommeil.
En souriant, je m’allongeais à ses côtés et parvenais tant bien que mal à me rendormir, priant pour que le reste de la nuit soit calme. Ce furent les tapotements légers de ma fille sur mon bras qui me tirèrent du sommeil. L’esprit encore embrumé par la fatigue due à ma courte nuit, je mis quelques minutes à comprendre ce qu’elle me disait.
« Debout maman! C’est l’heure! Elora est déjà en bas! » me répétait-elle inlassablement.
Je savais que seul le fait que nous ne soyons pas chez nous l’avait empêcher de quitter la chambre pour rejoindre son amie, d’où son impatience à ce que je me réveille. Feignant de dormir, je grommelais et me tournais sur le côté, et retins un éclat de rire lorsque les tapotements se firent plus insistants. Sa patience s’atténuait, et le lit se mit à tressauter, signe qu’elle trépignait. Décidant de mettre un terme à sa torture, je me tournais sur moi-même rapidement et l’attrapant par la taille, je la tirais vers moi en la chatouillant. Elle éclata de rire, avant de se dégager et de me ficer avec une petite moue boudeuse.
« Tu faisais semblant ! » signa-t-elle en posant ses mains sur ses hanches avec une expression indignée qui me fit rire de plus belle.
« Pardon mon cœur! Allez, habillons-nous et allons les rejoindre en bas! » décidais-je en entendant des bruits de conversation dans la cuisine.
Aussitôt, tel un diable de sa boîte, Elora se rua hors du lit et courut jusqu’à la petite salle de bain attenante, ce qui me fit sourire, et j’entendis les robinets s’ouvrirent en grand. De peur que dans son enthousiasme, elle n’inonde la petite salle d’eau, je la rejoignais, en profitant pour me laver également. Une fois prête, nous nous empressâmes de rejoindre nos hôtes, et en approchant de la cuisine, guidées par la bonne odeur qui se répandait doucement dans l’air, nous attirant aussi sûrement que l’aurait fait le chant des sirènes. Et comme la nuit dernière, je me figeais en découvrant la scène qui s’offrait à moi, renforçant un peu plus ma résolution de tout faire pour qu’une fois l’enquête sur l’assassinat de la famille d’Elora, ils ne soient pas séparés. Ils étaient tous trois autour du plan de travail et travaillaient de concert à préparer le petit déjeuner, et des éclats de rire s’échappaient régulièrement de la gorge d’Elora alors que Teresa et Patrick se chamaillaient sans cesse.
Baissant les yeux, surprise que Cameron n’ait pas encore courut rejoindre sa nouvelle amie, elle qui était si impatiente de la rejoindre, et ce que je vis me fit beaucoup de peine. Elle fixait la petite famille qu’il formait tous les trois, et une peine immense se lisait sur son visage. Et je savais exactement ce à quoi elle pensait en cet instant précis. A son propre père et au fait qu’il l’avait privé de ce genre de moment. Et je sentis la culpabilité m’envahir. Pourtant je n’étais pas responsable de sa surdité. Personne dans ma famille n’était sourd, par contre, j’avais découvert que l’oncle paternel de William était né avec le syndrome de Waardenburg. C’était donc lui qui avait transmis cette infirmité à notre fille. Pourtant, c’était lui qui était parti, qui nous avait abandonnées. Tendrement, je caressais les boucles soyeuses de mon bébé, et elle leva la tête vers moi pour m’adresser un pauvre sourire.
Puis son regard dévia de nouveau vers le plan de travail et croisa celui d’Elora. La même joie se peignit sur leurs visages, et elles se précipitèrent l’une vers l’autre, commençant une discussion animée que je renonçais à suivre. En souriant, je m’approchais de mes hôtes et m’installais sur un des tabourets.
« Bonjour ! Bien dormis? » s’enquit Teresa en m’adressant un sourire amical.
« Le cauchemar d’Elora ne vous a pas trop dérangé j’espère ? » ajouta Patrick, et je compris qu’il avait dû m’apercevoir la nuit dernière.
« Ses nuits sont toujours aussi agitées ? » m’enquis-je en frissonnant en me rappelant des spasmes de peur qui avaient secoués son petit corps fluet la nuit passée.
« Et encore, celui de la nuit dernière était bien moins impressionnant que la première nuit qu’elle a passé ici ! » soupira Teresa en finissant les crêpes qu’elle préparait.
« Vraiment ? » m’étonnais-je en me demandant ce que ça avait du être dans ce cas.
« Oh oui! Heureusement que Teresa est là. Sa simple présence suffit à rassurer Elora… » sourit tendrement Patrick avant de venir enlacer sa compagne et de déposer un baiser sur sa tempe.
Me sentant quelque peu de trop, je m’éloignais et allais me poster devant la fenêtre, regardant les filles se courir après dans le jardin en riant à gorge déployée. Les voir si heureuses me réchauffa le cœur, et je laissais mon regard dérivé vers la rue. Et c’est là que je l’aperçus. Cette voiture, je l’avais déjà vu à plusieurs reprises, et je sus que ce n’était pas une coïncidence. Comme pour me donner raison, je vis une ombre se faufilée dans le jardin au moment où les filles arrivaient près de la barrière ouverte, et avec horreur, je vis Caldwell se saisir d’elle et partir en courant avec une fille sous chaque bras. L’image aurait pu être comique si la situation n’avait pas été aussi terrible. Réagissant au quart de tours, je me ruais à l’extérieur, entendant Patrick et Teresa en faire de même, alertés par les cris d’Elora. Arrivée sur la route, je vis Caldwell démarrer et partir à toutes vitesses, emportant les filles avec lui.
Tout s’était passé si vite que j’avais du mal à réaliser que cet enlèvement s’était vraiment produit, mais en entendant Teresa et Patrick prévenir leurs collègues et donner le signalement de la voiture de Caldwell, je compris que c’était réel. Ce monstre avait enlever ma petite princesse et en avait profiter pour enlever Elora. La douleur me frappa de plein fouet, et haletante, je m’écroulais au sol en sanglotant de façons hystériques, mes jambes ne me supportant plus. Mon bébé avait été enlever, et connaissant les pratiques de son ravisseur, les pires scénarios se formaient dans mon esprit. Nous devions le trouver rapidement avant qu’ils ne décident de s’en prendre à elles. A l’idée qu’il pourrait poser ses sales pattes de pervers sr elles, une colère noire se répandit dans mes veines, et je me ressaisissais. Ma fille avait besoin que je reste calme, pas que je craque.
« Molly ? Est-ce que ça va aller ? » me demanda gentiment Patrick en venant poser un bras réconfortant sur mon épaule.
« Ca va aller. Il faut le retrouver avant qu’il ne soit trop tard. Cet homme est très dangereux… » déclarais-je d’une voix encore quelque peu tremblante.
« Vous connaissez l’identité du ravisseur ? » s’enquit Teresa en s’approchant de moi, son téléphone toujours vissé à l’oreille.
« Oui. Il s’appelle Philippe Caldwell. Je monte un dossier sur lui pour viols sur plusieurs de ses patientes » expliquais-je en reprenant du poil de la bête.
Rapidement, je leur faisait un résumé du dossier Caldwell, leur faisant un portrait aussi précis de cette ordure, et au fur et à mesure, Teresa transmettait les informations à une certaine Grâce. A peine quelques minutes plus tard, cette dernière apprit quelque chose à Teresa qui la fit dangereusement pâlir. Informant sa subordonnée que nous arrivions, elle raccrocha et plongea son regard dans celui de Patrick.
« Que se passe-t-il ? » s’inquiéta-t-il en fronçant les sourcils.
« Visiblement Caldwell est lié à Red John… » souffla-t-elle en crispant la mâchoire.
Un vertige s’empara de moi, et je serais probablement tombée si Patrick ne m’avait pas retenue. Ce n’était pas possible. Mon bébé ne pouvait pas être entre les mains de ces monstres. C’était ma faute. Jamais je n’aurais du accepter ce dossier. Et maintenant, c’était mon petit ange qui allait payer le prix de mes erreurs. Dans un brouillard, j’entendis Teresa me demander si je pouvais me faire apporter le dossier concernant Caldwell, et j’acceptais. Appelant mon bureau, j’expliquais la situation à mon patron, et il me promis de me faire parvenir le dossier au CBI par coursier. Une fois que j’eu raccrocher, nous montâmes en voiture, Teresa roulant à une vitesse alarmante à travers les rues, mais je ne m’en formalisais pas, trop inquiète pour ma fille pour me soucier de ma sécurité.
Chapitre 18
Dernière édition par iliana le Dim 10 Juil 2011 - 19:41, édité 1 fois
iliana- Distributeur de café
- Personnage préféré : Jane
Loisirs : Lire, écouter de la musique, écrire, me balader et regarder les séries TV...
Localisation : derrière mon écran d'ordinateur
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
J'aime toujours autant ta façon de nous impliquer dans ton histoire en nous proposant le point de vue d'un des personnages
L'histoire commence à prendre une mauvaise tournure
J'ai hâte de lire la suite :bounce: :bounce: :bounce:
L'histoire commence à prendre une mauvaise tournure
J'ai hâte de lire la suite :bounce: :bounce: :bounce:
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
maintenant un enlevement oh mon dieu j'espere quil vont les retrouver vls
Invité- Invité
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
OMG ! Ta suite valait la peine de l'attendre ! D'abord, j'aimerais te féliciter, parce que toutes tes fics sont d'une extraordinaire qualité, que ce soit celles de Castle ou celle-ci, et c'est fantastique de les lire.
Malgré la tristesse due à la mélancolie de Cameron et au cauchemar d'Elora, j'ai beaucoup aimé la première partie, je ne sais pas si c'est à cause du comportement proche de la perfection, de l'inquiétude de Molly envers sa fille.. ..ou de la folle impression de famille qui me surprend dans toutes les scènes Jane/Lisbon/Elora.
Mais l'enlèvement est arrivé tellement soudainement, qu'une ombre c'est abattue sur toute l'histoire. Je ne sais pas encore si cela va provoquer des désaccords entre le Jisbon, ou bien s'il vont en ressortir plus forts. Si les filles vont s'en sortir, ou que tu vas nous écrire un drame.
Ce chapitre est vraiment un tournant de l'histoire et maintenant, eh bien, j'attends dans mon coin, et je me ronge les ongles jusqu'aux os !
En attendant la suite...
Malgré la tristesse due à la mélancolie de Cameron et au cauchemar d'Elora, j'ai beaucoup aimé la première partie, je ne sais pas si c'est à cause du comportement proche de la perfection, de l'inquiétude de Molly envers sa fille.. ..ou de la folle impression de famille qui me surprend dans toutes les scènes Jane/Lisbon/Elora.
Mais l'enlèvement est arrivé tellement soudainement, qu'une ombre c'est abattue sur toute l'histoire. Je ne sais pas encore si cela va provoquer des désaccords entre le Jisbon, ou bien s'il vont en ressortir plus forts. Si les filles vont s'en sortir, ou que tu vas nous écrire un drame.
Ce chapitre est vraiment un tournant de l'histoire et maintenant, eh bien, j'attends dans mon coin, et je me ronge les ongles jusqu'aux os !
En attendant la suite...
Karya- Gardien du parking
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
Alors tout d'abord, je voulais vous remercier pour vos commentaires qui, d'un chapitre à l'autre, me font toujours énormément plaisir et me motive à écrire...
Je sais que cela fait un moment que vous attendez cette suite, mais je jongle entre plusieurs fics de plusieurs séries différentes, et je tenais à finir celles sur Bones et CSI NY pour pouvoir me consacrer pleinement à mes fics Mentalist et Castle...
Maintenant que c'est chose faite, je devrais être plus rapide à vous postez des suites, même si je ne pense pas en poster plus d'une par semaine, sauf si j'avance plus vite que prévu dans mon écriture...
Voilà, sur ces petites explications, je vais arrêter de vous embêter et vous laissez découvrir ce chapitre quelque peu particulier... je suis impatiente que vous me disiez ce que vous en pensez...
Je sais que cela fait un moment que vous attendez cette suite, mais je jongle entre plusieurs fics de plusieurs séries différentes, et je tenais à finir celles sur Bones et CSI NY pour pouvoir me consacrer pleinement à mes fics Mentalist et Castle...
Maintenant que c'est chose faite, je devrais être plus rapide à vous postez des suites, même si je ne pense pas en poster plus d'une par semaine, sauf si j'avance plus vite que prévu dans mon écriture...
Voilà, sur ces petites explications, je vais arrêter de vous embêter et vous laissez découvrir ce chapitre quelque peu particulier... je suis impatiente que vous me disiez ce que vous en pensez...
Bonne lecture
Chapitre 18 :
J’avais agi sans réfléchir, mais l’occasion était tellement belle que je n’avais pu m’empêcher de la saisir. De voir ces deux mignonnes petites filles jouer dehors sans la moindre surveillance m’avait poussé à l’audace, et le pire c’est que ça avait marché songeais-je en jetant un regard dans le rétroviseur pour apercevoir mes proies blotties l’une contre l’autre sur la banquette arrière. Elles pleuraient silencieusement en me jetant des regards terrifiés. C’est ce qu’il y avait de bien avec les petites filles comme elles, leurs cris ne vous rendaient pas à moitié sourd. Même si une des gamines avaient suffisamment crié pour alerter cette chère Molly et Patrick, mais trop tard pour qu’ils m’empêchent d’emmener les gamines. Trop tard pour qu’ils voient qui avait enlevé leurs si précieuses petites princesses. Finalement, agir de façon impulsive avait du bon parfois, et maintenant j’allais pouvoir obtenir tout ce que je méritais, tout ce dont j’avais si longtemps été spolié. Oui, entre Molly, Patrick et RedJohn, ma vie allait enfin devenir telle que je l’avais toujours rêvée.
Quand en revenant me garer à proximité de la maison, j’avais aperçut non pas une fillette, mais deux, je n’en avais pas cru mes yeux. Surtout que la seconde fillette ressemblait à s’y méprendre à la fille disparue de ce cher Jane. Dire que Red John était persuadé que Jane était inconsolable depuis la mort plus que prématurée de sa femme et de sa précieuse petite fille alors que monsieur s’était reconstruit une gentille petite famille. Et je détenais ses petites princesses. Avec ça, Red John allait de nouveau m’accorder sa confiance. Mieux que ça, j’allais devenir son préféré. Je jubilais tout en me faufilant dans la circulation de ce début de matinée. Je devais éviter de me faire remarquer. Réfléchissant rapidement, je me demandais où planquer les deux gamines lorsque j’eus une idée lumineuse. En riant, je songeais que jamais les poulets ne songeraient à aller les y chercher. Ravi de mon idée, j’en prenais immédiatement la direction. Après tout, c’était souvent ce qu’on avait juste sous le nez que l’on remarquait le moins…
Jetant un regard sur la banquette arrière, je prenais le temps de détaillé la seconde fillette. Tout le portrait de l’adorable petite Charlotte. Elle était vraiment jolie cette gamine, et je sentis une vague d’excitation m’envahir. J’allais vraiment bien m’amuser avec ces deux petits trésors. En me passant une langue gourmande sur les lèvres, je me forçais à me reconcentrer sur la route de peur d’avoir un accident. Enfin, j’arrivais à destination. M’engouffrant dans le parking souterrain, je réfléchissais à la meilleure façon de transférer les filles sans me faire surprendre. Je devais les endormir. Me garant dans un coin du parking désert, je sortais de la voiture et ouvrais le coffre pour en sortir ma trousse de laquelle je retirais une seringue et des somnifères. Sans perdre une minute, j’ouvrais la portière et attrapant le bras de la petite Cameron, je lui injectais le produit. La seconde petite garce se montra plus difficile, et je lui flanquais une bonne gifle pour la faire tenir tranquille et réussir à lui faire la piqure.
Je leur avais injecté suffisamment de produits pour qu’elles soient dans les vapes au moins jusqu’à demain, ce qui me laisserait le temps de retourner chez moi chercher des affaires. Les attrapant, je les calais chacune d’un côté, donnant à tous l’impression d’un père de famille revenant d’une sortie qui avait eu raison de l’énergie débordante de ses deux filles. Lorsque j’entrais dans l’ascenseur, je jetais un regard à notre reflet dans le miroir mural, et souriait de satisfaction. Mon plan se déroulait à merveille, et en dehors d’une vieille dame un peu trop curieuse, personne n’avait semblé nous prêter attention. Mais il est vrai que les gens ne voyaient que ce qu’ils voulaient bien voir. C’était ce qui m’avait poussé à devenir psychologue. Avec le bon vocabulaire, et cette connaissance du fonctionnement humain, je pouvais obtenir à peu près tout et n’importe quoi des gens. Et ça avait fonctionné au-delà de mes espérances, du moins jusqu’à un certain point. Parce que ma machine, pourtant bien huilée, s’était enrayée, et je devais à présent trouver le moyen de la remettre sur les rails. Et ce moyen, je le tenais en ce moment précis entre mes mains. Dans tous les sens du terme.
Le dong retentissant de l’ascenseur me tira de mes pensées, et rapidement, j’avançais à travers les couloirs. L’étage était en travaux, et je savais que personne n’y viendrait. J’avais appris aux informations qu’une bombe y avait explosé rendant l’étage inutilisable, et ce juste sous le nez des agents du CBI qui avaient ressentis la déflagration jusque dans leurs bureaux qui se situaient de l’autre côté de la rue. Mon plan était infaillible. Jamais ils ne songeraient à venir chercher les morveuses ici. M’éloignant le plus possible de l’ascenseur, je cherchais le meilleur endroit où laisser les filles en étant sûr que personne ne les découvrirait. Ce n’est qu’en arrivant au fond du couloir que je découvrais enfin le lieu idéal. Il s’agissait d’une petite pièce, visiblement un débarras dans lequel avait été entreposé un lit pliant et une chaise. Il y avait également un lavabo dans un coin. Rapidement, je déposais les gamines qui se faisaient lourdes sur le lit, et faisait le tour de la pièce, m’assurant qu’elles ne pourraient pas s’en échapper.
Satisfait, je retournais près du lit et laissais mon regard se perdre sur leurs petits corps offerts à mon bon plaisir. Elles portaient toutes les deux de petites robes d’été qui dévoilaient leurs adorables petites jambes et je ne pus résister à l’envie de poser les mains sur elles. La douceur et la souplesse de leurs peaux me fit frissonné, et je remontais lentement les mains vers cet endroit encore caché par le tissu devenu gênant dans mon exploration. Alors que j’allais passer outre et atteindre mon but, un bruit sourd me fit sursauté, et je m’écartais violemment d’elles, frustré au plus haut point. Les sens aux aguets, j’essayais de déterminé si j’avais de la compagnie, mais seul le silence régnait. Soulagé, je décidais de poursuivre ma découverte des plaisirs que pouvaient m’offrir ces petites filles à plus tard. Non sans me retenir de revenir goûter à la douceur de leurs peaux. Maintenant que j’y avais goûté, je ne comprenais pas pourquoi je ne m’étais jamais autorisé ce plaisir jusque-là. Je sentais qu’après cette affaire, j’allais étendre ma clientèle…
Avec un sourire carnassier, je sortais de la pièce dont je fermais la porte avant de chercher du regard de quoi la coincée, n’ayant pas de cadenas à portée de main. Finalement je repérais de grandes planches en bois qui paraissaient bien solides, et je les plaçais stratégiquement sous la poignée de la porte. Ce n’était pas avec leurs petits bras musclés qu’elles allaient réussir à sortir de là! Avec un petit rire sadique, je retournais vers les ascenseurs, prenant soin d’effacer toutes traces de mon passage. De retour dans l’ascenseur, je réfléchissais à la suite des opérations. Je devais rapidement retournés chez moi chercher les affaires dont j’aurais besoin. J’avais notamment une petite collection de jouets que je prendrais plaisir à utiliser avec les deux petites garces. Oui, j’allais bien m’amuser avec elles. Ensuite, je devais trouver le moyen de contacté Red John pour le prévenir de la nouvelle vie de Jane. A moins que je n’attende un peu ? Pour une fois que c’était moi qui était en position de force… C’était décidé, j’allais le faire attendre, mais pas trop, connaissant le caractère plus que volatile de ce cher Red John, cela risquait de se retourner contre moi. Je voulais regagner ses bonnes grâces, pas qu’il m’accuse d’avoir essayé de le doubler! Quittant l’immeuble, je souriais en voyant Jane et Molly pénétrer dans le bâtiment du CBI en compagnie d’une superbe petite brune dont je ferais bien mon quatre heure. Décidément Jane savait s’entouré…
Oubliant toute prudence, je me délectais du spectacle qu’ils m’offraient. C’était dans des moments comme celui-ci, face à la douleur, à la souffrance sans nom qui émanait des familles des victimes que je comprenais, plus que jamais, Red John et le plaisir incommensurable qu’il retirait de ses crimes abominables. Je n’avais jamais tué qui que ce soit, mais lui semblait s’en délecter un peu plus à chaque nouveau crime, et à présent que je me trouvais dans la peau du tortionnaire, je me sentais comme connecté à Red John. Je partageais sa satisfaction, je ressentais ce sentiment grisant de contrôle absolu et de pouvoir que l’on détenait non seulement sur nos proies, mais également sur leur entourage. Un plaisir nouveau et inconnu coulait à flot dans mes veines, m’emplissant d’une audace et d’un courage que j’ignorais posséder. Etre le méchant de l’histoire me donnait les pleins pouvoirs et une latitude dans mes actes que la police n’avait pas. Eux avaient des règles à respectées dont je n’avais que faire. Ils devaient obéir à des ordres et respectés un protocole auquel je n’avais pas à me soumettre. J’étais libre de toute entrave, et j’en jouissais pleinement.
J’étais peut-être ivre de pouvoir, cela ne devais pas me rendre stupide pour autant. Ils n’étaient pas brusquement devenus aveugles, et je risquais de me faire repérer à rester planter ainsi sur le trottoir. Sans me presser afin de ne pas attirer l’attention, je me dirigeais vers ma voiture et prenais la direction de mon appartement à l’autre bout de la ville. J’avais été contraint par mes fuites successives à renoncer à un certain confort de vivre, mais bientôt je quitterais définitivement ce quartier miteux pour une belle maison dans les quartiers huppés des plus grandes villes de ce pays. Je n’aurais que l’embarras du choix. Mais pour cela je devais me faire aussi discret que possible et rejoindre ma planque aussi rapidement que possible. Molly était d’une grande intelligence, et si on ajoutait Jane et son équipe à l’équation, je me devais de disparaître de leur radar sans perdre une seconde. Molly leur parlerait forcément de moi, et il viendrait m’interroger.
Je savais que je ne devrais pas fuir, que cela ne me rendrait que plus coupable à leurs yeux, mais rester à découvert signifiait que je ne pourrais pas retourner auprès de mes nouveaux jouets avant plusieurs jours, et l’idée m’était insupportable. Caresser leurs peaux si douce, si délicate avait éveillé en moi une faim encore inconnue. Je voulais les faire mienne, je voulais les modelées afin qu’elle satisfasse le moindre de mes fantasmes, je voulais qu’elle devienne des marionnettes entre mes mains expertes pour devenir l’objet de tous mes désirs. Elles étaient le bois vierge dont que j’allais façonnés au gré de mes envies. Cette simple idée me rendit plus excité que je ne l’avais jamais été, et je n’eus plus qu’une envie : les rejoindre et assouvir mes pulsions les plus bestiales, mes fantasmes les plus inavouables. Mon sang rugissait dans mes veines comme un animal sauvage prêt à se libérer de ses chaînes et à agir en se laissant dominer par ses instincts les plus primitifs.
Impatient, je dû me faire violence pour ne pas accélérer et arriver au plus vite chez moi. L’impatience me gagnait et je me sentais fébrile. Tout du long je jurais comme un charretier à cause des embouteillages et hurlais contre tous ces chauffards du dimanche qui conduisaient avec une lenteur désespérante. J’avais même parfois l’impression que certains allaient descendre de voiture pour passer un ralentisseur, à croire qu’ils avaient peur que leur voiture ne se casse si jamais ils allaient trop vite! Enfin, après un trajet qui dura plus d’une heure mais qui me parut une éternité, j’arrivais aux abords du quartier miteux dans lequel j’étais contraint de vivre, ou plus exactement de survivre, et je soupirais de soulagement. Cherchant des yeux une place où me garer, j’en débusquais une juste aux pieds de mon immeuble, signe que les Dieux étaient de mon côté. Ravi, je me garais prestement et me ruais hors de ma voiture. Une fois à l’abri de mon appartement, je me calmais et ralentissais l’allure. Là encore, je ne devais pas attiré l’attention. Mes voisins risquaient de se poser des questions s’ils me voyaient quitter précipitamment mon appartement avec armes et bagages.
Il m’arrivait souvent de partir pour « affaires », et si je la jouais finement, c’est à cette conclusion qu’ils arriveraient en me voyant ressortir avec un sac de voyage. Prenant mon temps, j’allais donc dans la cuisine me préparer un sandwich avec une bonne bière brune, puis empaquetais de la nourriture pour plusieurs jours que j’allais déposer près de la porte. L’eau n’était pas un problème puisque le lavabo qui se trouvait dans la pièce était entretenu, signe et propre, signe que l’eau n’avait pas été coupé. Heureusement, les travaux avaient provisoirement été stoppés suite à un accident de chantier et ne devaient reprendre qu’à la fin du mois. C’était plus de temps qu’il ne m’en fallait pour mettre mon plan à exécution et me débarrasser des gamines. En sifflotant, je gagnais ma chambre et sortis mon sac de voyage dans lequel j’enfournais quelques vêtements de rechange ainsi que mes précieux petits jouets. Ensuite, je me rendais dans ma salle de bain et me penchant au-dessus du lavabo, passait la main entre la colonne et le mur et attrapais une petite trousse de toilette dans laquelle je dissimulais la drogue que j’utilisais pour mes séances spéciales.
Soigneusement, je la plaçais sur le dessus du sac que je fermais avant d’aller le déposer dans l’entrée près des provisions. Regardant l’heure, je réalisais que le journal de midi allait bientôt débuter, et curieux de voir si la presse était au courant de mes exploits, allais dans la salle de séjour et allumais la télé avant de me laisser tomber sur mon canapé. Zappant d’une chaîne à l’autre espérant tomber sur un flash spécial, je grognais de dépit en constatant que pour le moment, rien n’avait encore filtré. Peut-être devrais-je moi-même prévenir les journalistes, histoire de compliqué la vie à la police, mais y renonçais en songeant que Red John ne devait l’apprendre que par moi et personne d’autre. Prévenir les journalistes reviendrait à perdre mon avantage sur lui et il en était hors de question. Soudain, je réalisais que je n’aurais aucun moyen de me tenir informé de l’évolution de la situation une fois dans ma planque. Je devais acheter une radio, de préférence pouvant capté les fréquences de la police. Et je savais exactement où trouvé ça.
Les petites dormiraient encore de longues heures avec la dose que je leur avais administré, et les flics mettraient encore un moment avant de faire le lien avec moi, s’ils le faisaient. Après tout, j’étais plus malin qu’eux, et cette chère Molly avait été si désemparée qu’elle ne m’avait pas reconnu ce matin, donc j’avais encore du temps devant moi avant de disparaitre. Fort de ce raisonnement, je retournais dans ma chambre, conscient que je ne pourrais plus me servir de ma carte bancaire pour ne pas me faire repérer. Heureusement, j’avais pris l’habitude de devoir disparaître rapidement, et soulevant mon matelas, je le tailladais profondément et extirpais de ses entrailles plusieurs liasses de 100$. Alors que je glissais quelques billets dans mes poches avant de mettre le reste à l’abri de mon sac, j’eus une idée qui me fit glousser. Les flics allaient mettre un certain temps avant de comprendre l’astuce, et moi je gagnais encore de précieuses heures. Fin prêt, je procédais aux transferts de mes affaires dans ma voiture avant d’avoir une autre idée de génie. Prenant mon air le plus affable, j’allais sonner à la porte de ma voisine.
« Monsieur Caldwell ? » s’étonna-t-elle en entrebâillant sa porte.
« Bonjour Madame Grey, désolé de vous importuné de la sorte, mais je m’absente pour une durée indéterminée pour un séminaire, et j’aurais aimé savoir si vous accepteriez de vous occuper de mon appartement en mon absence. Rien de bien sorcier, je vous rassure, juste prendre mon courrier et arroser les plantes. Je sais que je vous prends un peu de court, mais je vous en serais extrêmement reconnaissant » déclarais-je en lui souriant aimablement.
« Si ce n’est que ça, j’accepte de vous rendre ce service Monsieur Caldwell sourit-elle en rougissant légèrement.
Dommage que je ne puisse m’éterniser, en voilà une que je n’aurais pas besoin de droguée pour parvenir à mes fins. Pourquoi ne l’avais-je pas remarqué plus tôt ?
« Merci infiniment, vous m’ôtez une aiguille du pied ! » m’exclamais-je en lui tendant mes clés, en profitant pour caresser sa main du bout des doigts, la faisant rougir un peu plus.
« Mais je vous en prie, revenez-nous vite » me sourit-elle en me lançant un sourire entendu qui me mit en émoi.
Finalement, je pouvais bien reporter mon départ d’une heure ou deux… Quand la chance était avec soi, mieux valait en profiter avant qu’elle ne tourne.
« Peut-être désirez-vous que je vous fasse visiter les lieux afin que vous ne soyez pas perdue lors de votre première venue chez moi ? » m’enquis-je en lui rendant son sourire.
« Je ne voudrais pas vous mettre en retard.. » fit-elle semblant d’hésiter, mais son corps parlait un autre langage alors qu’elle faisait un pas en avant, signe qu’elle désirait accepter ma proposition.
« Mais pour vous je peux bien prendre un peu de retard sur mon planning… » la flattais-je achevant de la convaincre.
Avec satisfaction, je la vis prendre ses clés sur le meuble près de l’entrée et posant une main dans le bas de son dos, lui arrachant un frémissement qui me fit un peu plus sourire, je l’escortais jusqu’à mon appartement dont je rouvrais la porte. A peine le seuil franchis, elle se jeta à mon cou, m’évitant ainsi les travaux d’approches. Visiblement elle n’était pas partisante de la douceur, ce qui me convenait parfaitement. J’avais emmagasiné trop d’énergie sexuelle, et elle allait m’aider à en évacuer une bonne partie. La plaquant rudement contre le mur, je laissais mes mains palpées avec rudesse ses formes avantageuses et elle se cambra contre moi, m’invitant à toujours plus d’audace. Sans que j’ai besoin de le faire, elle se défit de mon emprise et se dévêtit rapidement, le regard brûlant de désir, et je m’empressais de l’imiter, me sentant à l’étroit dans mes vêtements. Une fois nus, je l’attrapais par le poignet et la tirais vers moi avec violence, la faisant gémir de plaisir.
Pressé par le temps, je ne perdais pas de temps en préliminaire et bientôt, nos cris d’extase retentissaient dans tout l’appartement alors qu’elle en redemandait, encore et encore. Et c’est essoufflé que je me retrouvais allongé à même le sol de l’entrée. Jetant un regard à ma montre, je grimaçais en constatant que j’avais pris un énorme retard sur mon plan. Mais elle avait été si ouverte à mes envies que je n’avais pas résisté au plaisir de la prendre, encore et encore. Et le tout sans drogue! Une première pour moi! En soupirant, je tournais la tête pour la découvrir allongée sur le ventre, endormie. Parfait, j’allais pouvoir partir sans lui donner d’explication. Rapidement, je me levais et me rhabillais et sans état d’âme, je l’abandonnais là où elle était, refermant soigneusement la porte derrière moi. Le point positif, c’était qu’après cette petite séance de sport, j’avais les idées plus claires, et que je me sentais invincible.
Sans un regard en arrière, je grimpais dans ma voiture et je m’apprêtais à me glisser dans la circulation lorsque, sortie de nulle part, des voitures de police m’encerclèrent de toute part, m’empêchant de m’enfuir. Incrédule, je les observais, n’arrivant pas à comprendre où mon plan avait foiré…
Quand en revenant me garer à proximité de la maison, j’avais aperçut non pas une fillette, mais deux, je n’en avais pas cru mes yeux. Surtout que la seconde fillette ressemblait à s’y méprendre à la fille disparue de ce cher Jane. Dire que Red John était persuadé que Jane était inconsolable depuis la mort plus que prématurée de sa femme et de sa précieuse petite fille alors que monsieur s’était reconstruit une gentille petite famille. Et je détenais ses petites princesses. Avec ça, Red John allait de nouveau m’accorder sa confiance. Mieux que ça, j’allais devenir son préféré. Je jubilais tout en me faufilant dans la circulation de ce début de matinée. Je devais éviter de me faire remarquer. Réfléchissant rapidement, je me demandais où planquer les deux gamines lorsque j’eus une idée lumineuse. En riant, je songeais que jamais les poulets ne songeraient à aller les y chercher. Ravi de mon idée, j’en prenais immédiatement la direction. Après tout, c’était souvent ce qu’on avait juste sous le nez que l’on remarquait le moins…
Jetant un regard sur la banquette arrière, je prenais le temps de détaillé la seconde fillette. Tout le portrait de l’adorable petite Charlotte. Elle était vraiment jolie cette gamine, et je sentis une vague d’excitation m’envahir. J’allais vraiment bien m’amuser avec ces deux petits trésors. En me passant une langue gourmande sur les lèvres, je me forçais à me reconcentrer sur la route de peur d’avoir un accident. Enfin, j’arrivais à destination. M’engouffrant dans le parking souterrain, je réfléchissais à la meilleure façon de transférer les filles sans me faire surprendre. Je devais les endormir. Me garant dans un coin du parking désert, je sortais de la voiture et ouvrais le coffre pour en sortir ma trousse de laquelle je retirais une seringue et des somnifères. Sans perdre une minute, j’ouvrais la portière et attrapant le bras de la petite Cameron, je lui injectais le produit. La seconde petite garce se montra plus difficile, et je lui flanquais une bonne gifle pour la faire tenir tranquille et réussir à lui faire la piqure.
Je leur avais injecté suffisamment de produits pour qu’elles soient dans les vapes au moins jusqu’à demain, ce qui me laisserait le temps de retourner chez moi chercher des affaires. Les attrapant, je les calais chacune d’un côté, donnant à tous l’impression d’un père de famille revenant d’une sortie qui avait eu raison de l’énergie débordante de ses deux filles. Lorsque j’entrais dans l’ascenseur, je jetais un regard à notre reflet dans le miroir mural, et souriait de satisfaction. Mon plan se déroulait à merveille, et en dehors d’une vieille dame un peu trop curieuse, personne n’avait semblé nous prêter attention. Mais il est vrai que les gens ne voyaient que ce qu’ils voulaient bien voir. C’était ce qui m’avait poussé à devenir psychologue. Avec le bon vocabulaire, et cette connaissance du fonctionnement humain, je pouvais obtenir à peu près tout et n’importe quoi des gens. Et ça avait fonctionné au-delà de mes espérances, du moins jusqu’à un certain point. Parce que ma machine, pourtant bien huilée, s’était enrayée, et je devais à présent trouver le moyen de la remettre sur les rails. Et ce moyen, je le tenais en ce moment précis entre mes mains. Dans tous les sens du terme.
Le dong retentissant de l’ascenseur me tira de mes pensées, et rapidement, j’avançais à travers les couloirs. L’étage était en travaux, et je savais que personne n’y viendrait. J’avais appris aux informations qu’une bombe y avait explosé rendant l’étage inutilisable, et ce juste sous le nez des agents du CBI qui avaient ressentis la déflagration jusque dans leurs bureaux qui se situaient de l’autre côté de la rue. Mon plan était infaillible. Jamais ils ne songeraient à venir chercher les morveuses ici. M’éloignant le plus possible de l’ascenseur, je cherchais le meilleur endroit où laisser les filles en étant sûr que personne ne les découvrirait. Ce n’est qu’en arrivant au fond du couloir que je découvrais enfin le lieu idéal. Il s’agissait d’une petite pièce, visiblement un débarras dans lequel avait été entreposé un lit pliant et une chaise. Il y avait également un lavabo dans un coin. Rapidement, je déposais les gamines qui se faisaient lourdes sur le lit, et faisait le tour de la pièce, m’assurant qu’elles ne pourraient pas s’en échapper.
Satisfait, je retournais près du lit et laissais mon regard se perdre sur leurs petits corps offerts à mon bon plaisir. Elles portaient toutes les deux de petites robes d’été qui dévoilaient leurs adorables petites jambes et je ne pus résister à l’envie de poser les mains sur elles. La douceur et la souplesse de leurs peaux me fit frissonné, et je remontais lentement les mains vers cet endroit encore caché par le tissu devenu gênant dans mon exploration. Alors que j’allais passer outre et atteindre mon but, un bruit sourd me fit sursauté, et je m’écartais violemment d’elles, frustré au plus haut point. Les sens aux aguets, j’essayais de déterminé si j’avais de la compagnie, mais seul le silence régnait. Soulagé, je décidais de poursuivre ma découverte des plaisirs que pouvaient m’offrir ces petites filles à plus tard. Non sans me retenir de revenir goûter à la douceur de leurs peaux. Maintenant que j’y avais goûté, je ne comprenais pas pourquoi je ne m’étais jamais autorisé ce plaisir jusque-là. Je sentais qu’après cette affaire, j’allais étendre ma clientèle…
Avec un sourire carnassier, je sortais de la pièce dont je fermais la porte avant de chercher du regard de quoi la coincée, n’ayant pas de cadenas à portée de main. Finalement je repérais de grandes planches en bois qui paraissaient bien solides, et je les plaçais stratégiquement sous la poignée de la porte. Ce n’était pas avec leurs petits bras musclés qu’elles allaient réussir à sortir de là! Avec un petit rire sadique, je retournais vers les ascenseurs, prenant soin d’effacer toutes traces de mon passage. De retour dans l’ascenseur, je réfléchissais à la suite des opérations. Je devais rapidement retournés chez moi chercher les affaires dont j’aurais besoin. J’avais notamment une petite collection de jouets que je prendrais plaisir à utiliser avec les deux petites garces. Oui, j’allais bien m’amuser avec elles. Ensuite, je devais trouver le moyen de contacté Red John pour le prévenir de la nouvelle vie de Jane. A moins que je n’attende un peu ? Pour une fois que c’était moi qui était en position de force… C’était décidé, j’allais le faire attendre, mais pas trop, connaissant le caractère plus que volatile de ce cher Red John, cela risquait de se retourner contre moi. Je voulais regagner ses bonnes grâces, pas qu’il m’accuse d’avoir essayé de le doubler! Quittant l’immeuble, je souriais en voyant Jane et Molly pénétrer dans le bâtiment du CBI en compagnie d’une superbe petite brune dont je ferais bien mon quatre heure. Décidément Jane savait s’entouré…
Oubliant toute prudence, je me délectais du spectacle qu’ils m’offraient. C’était dans des moments comme celui-ci, face à la douleur, à la souffrance sans nom qui émanait des familles des victimes que je comprenais, plus que jamais, Red John et le plaisir incommensurable qu’il retirait de ses crimes abominables. Je n’avais jamais tué qui que ce soit, mais lui semblait s’en délecter un peu plus à chaque nouveau crime, et à présent que je me trouvais dans la peau du tortionnaire, je me sentais comme connecté à Red John. Je partageais sa satisfaction, je ressentais ce sentiment grisant de contrôle absolu et de pouvoir que l’on détenait non seulement sur nos proies, mais également sur leur entourage. Un plaisir nouveau et inconnu coulait à flot dans mes veines, m’emplissant d’une audace et d’un courage que j’ignorais posséder. Etre le méchant de l’histoire me donnait les pleins pouvoirs et une latitude dans mes actes que la police n’avait pas. Eux avaient des règles à respectées dont je n’avais que faire. Ils devaient obéir à des ordres et respectés un protocole auquel je n’avais pas à me soumettre. J’étais libre de toute entrave, et j’en jouissais pleinement.
J’étais peut-être ivre de pouvoir, cela ne devais pas me rendre stupide pour autant. Ils n’étaient pas brusquement devenus aveugles, et je risquais de me faire repérer à rester planter ainsi sur le trottoir. Sans me presser afin de ne pas attirer l’attention, je me dirigeais vers ma voiture et prenais la direction de mon appartement à l’autre bout de la ville. J’avais été contraint par mes fuites successives à renoncer à un certain confort de vivre, mais bientôt je quitterais définitivement ce quartier miteux pour une belle maison dans les quartiers huppés des plus grandes villes de ce pays. Je n’aurais que l’embarras du choix. Mais pour cela je devais me faire aussi discret que possible et rejoindre ma planque aussi rapidement que possible. Molly était d’une grande intelligence, et si on ajoutait Jane et son équipe à l’équation, je me devais de disparaître de leur radar sans perdre une seconde. Molly leur parlerait forcément de moi, et il viendrait m’interroger.
Je savais que je ne devrais pas fuir, que cela ne me rendrait que plus coupable à leurs yeux, mais rester à découvert signifiait que je ne pourrais pas retourner auprès de mes nouveaux jouets avant plusieurs jours, et l’idée m’était insupportable. Caresser leurs peaux si douce, si délicate avait éveillé en moi une faim encore inconnue. Je voulais les faire mienne, je voulais les modelées afin qu’elle satisfasse le moindre de mes fantasmes, je voulais qu’elle devienne des marionnettes entre mes mains expertes pour devenir l’objet de tous mes désirs. Elles étaient le bois vierge dont que j’allais façonnés au gré de mes envies. Cette simple idée me rendit plus excité que je ne l’avais jamais été, et je n’eus plus qu’une envie : les rejoindre et assouvir mes pulsions les plus bestiales, mes fantasmes les plus inavouables. Mon sang rugissait dans mes veines comme un animal sauvage prêt à se libérer de ses chaînes et à agir en se laissant dominer par ses instincts les plus primitifs.
Impatient, je dû me faire violence pour ne pas accélérer et arriver au plus vite chez moi. L’impatience me gagnait et je me sentais fébrile. Tout du long je jurais comme un charretier à cause des embouteillages et hurlais contre tous ces chauffards du dimanche qui conduisaient avec une lenteur désespérante. J’avais même parfois l’impression que certains allaient descendre de voiture pour passer un ralentisseur, à croire qu’ils avaient peur que leur voiture ne se casse si jamais ils allaient trop vite! Enfin, après un trajet qui dura plus d’une heure mais qui me parut une éternité, j’arrivais aux abords du quartier miteux dans lequel j’étais contraint de vivre, ou plus exactement de survivre, et je soupirais de soulagement. Cherchant des yeux une place où me garer, j’en débusquais une juste aux pieds de mon immeuble, signe que les Dieux étaient de mon côté. Ravi, je me garais prestement et me ruais hors de ma voiture. Une fois à l’abri de mon appartement, je me calmais et ralentissais l’allure. Là encore, je ne devais pas attiré l’attention. Mes voisins risquaient de se poser des questions s’ils me voyaient quitter précipitamment mon appartement avec armes et bagages.
Il m’arrivait souvent de partir pour « affaires », et si je la jouais finement, c’est à cette conclusion qu’ils arriveraient en me voyant ressortir avec un sac de voyage. Prenant mon temps, j’allais donc dans la cuisine me préparer un sandwich avec une bonne bière brune, puis empaquetais de la nourriture pour plusieurs jours que j’allais déposer près de la porte. L’eau n’était pas un problème puisque le lavabo qui se trouvait dans la pièce était entretenu, signe et propre, signe que l’eau n’avait pas été coupé. Heureusement, les travaux avaient provisoirement été stoppés suite à un accident de chantier et ne devaient reprendre qu’à la fin du mois. C’était plus de temps qu’il ne m’en fallait pour mettre mon plan à exécution et me débarrasser des gamines. En sifflotant, je gagnais ma chambre et sortis mon sac de voyage dans lequel j’enfournais quelques vêtements de rechange ainsi que mes précieux petits jouets. Ensuite, je me rendais dans ma salle de bain et me penchant au-dessus du lavabo, passait la main entre la colonne et le mur et attrapais une petite trousse de toilette dans laquelle je dissimulais la drogue que j’utilisais pour mes séances spéciales.
Soigneusement, je la plaçais sur le dessus du sac que je fermais avant d’aller le déposer dans l’entrée près des provisions. Regardant l’heure, je réalisais que le journal de midi allait bientôt débuter, et curieux de voir si la presse était au courant de mes exploits, allais dans la salle de séjour et allumais la télé avant de me laisser tomber sur mon canapé. Zappant d’une chaîne à l’autre espérant tomber sur un flash spécial, je grognais de dépit en constatant que pour le moment, rien n’avait encore filtré. Peut-être devrais-je moi-même prévenir les journalistes, histoire de compliqué la vie à la police, mais y renonçais en songeant que Red John ne devait l’apprendre que par moi et personne d’autre. Prévenir les journalistes reviendrait à perdre mon avantage sur lui et il en était hors de question. Soudain, je réalisais que je n’aurais aucun moyen de me tenir informé de l’évolution de la situation une fois dans ma planque. Je devais acheter une radio, de préférence pouvant capté les fréquences de la police. Et je savais exactement où trouvé ça.
Les petites dormiraient encore de longues heures avec la dose que je leur avais administré, et les flics mettraient encore un moment avant de faire le lien avec moi, s’ils le faisaient. Après tout, j’étais plus malin qu’eux, et cette chère Molly avait été si désemparée qu’elle ne m’avait pas reconnu ce matin, donc j’avais encore du temps devant moi avant de disparaitre. Fort de ce raisonnement, je retournais dans ma chambre, conscient que je ne pourrais plus me servir de ma carte bancaire pour ne pas me faire repérer. Heureusement, j’avais pris l’habitude de devoir disparaître rapidement, et soulevant mon matelas, je le tailladais profondément et extirpais de ses entrailles plusieurs liasses de 100$. Alors que je glissais quelques billets dans mes poches avant de mettre le reste à l’abri de mon sac, j’eus une idée qui me fit glousser. Les flics allaient mettre un certain temps avant de comprendre l’astuce, et moi je gagnais encore de précieuses heures. Fin prêt, je procédais aux transferts de mes affaires dans ma voiture avant d’avoir une autre idée de génie. Prenant mon air le plus affable, j’allais sonner à la porte de ma voisine.
« Monsieur Caldwell ? » s’étonna-t-elle en entrebâillant sa porte.
« Bonjour Madame Grey, désolé de vous importuné de la sorte, mais je m’absente pour une durée indéterminée pour un séminaire, et j’aurais aimé savoir si vous accepteriez de vous occuper de mon appartement en mon absence. Rien de bien sorcier, je vous rassure, juste prendre mon courrier et arroser les plantes. Je sais que je vous prends un peu de court, mais je vous en serais extrêmement reconnaissant » déclarais-je en lui souriant aimablement.
« Si ce n’est que ça, j’accepte de vous rendre ce service Monsieur Caldwell sourit-elle en rougissant légèrement.
Dommage que je ne puisse m’éterniser, en voilà une que je n’aurais pas besoin de droguée pour parvenir à mes fins. Pourquoi ne l’avais-je pas remarqué plus tôt ?
« Merci infiniment, vous m’ôtez une aiguille du pied ! » m’exclamais-je en lui tendant mes clés, en profitant pour caresser sa main du bout des doigts, la faisant rougir un peu plus.
« Mais je vous en prie, revenez-nous vite » me sourit-elle en me lançant un sourire entendu qui me mit en émoi.
Finalement, je pouvais bien reporter mon départ d’une heure ou deux… Quand la chance était avec soi, mieux valait en profiter avant qu’elle ne tourne.
« Peut-être désirez-vous que je vous fasse visiter les lieux afin que vous ne soyez pas perdue lors de votre première venue chez moi ? » m’enquis-je en lui rendant son sourire.
« Je ne voudrais pas vous mettre en retard.. » fit-elle semblant d’hésiter, mais son corps parlait un autre langage alors qu’elle faisait un pas en avant, signe qu’elle désirait accepter ma proposition.
« Mais pour vous je peux bien prendre un peu de retard sur mon planning… » la flattais-je achevant de la convaincre.
Avec satisfaction, je la vis prendre ses clés sur le meuble près de l’entrée et posant une main dans le bas de son dos, lui arrachant un frémissement qui me fit un peu plus sourire, je l’escortais jusqu’à mon appartement dont je rouvrais la porte. A peine le seuil franchis, elle se jeta à mon cou, m’évitant ainsi les travaux d’approches. Visiblement elle n’était pas partisante de la douceur, ce qui me convenait parfaitement. J’avais emmagasiné trop d’énergie sexuelle, et elle allait m’aider à en évacuer une bonne partie. La plaquant rudement contre le mur, je laissais mes mains palpées avec rudesse ses formes avantageuses et elle se cambra contre moi, m’invitant à toujours plus d’audace. Sans que j’ai besoin de le faire, elle se défit de mon emprise et se dévêtit rapidement, le regard brûlant de désir, et je m’empressais de l’imiter, me sentant à l’étroit dans mes vêtements. Une fois nus, je l’attrapais par le poignet et la tirais vers moi avec violence, la faisant gémir de plaisir.
Pressé par le temps, je ne perdais pas de temps en préliminaire et bientôt, nos cris d’extase retentissaient dans tout l’appartement alors qu’elle en redemandait, encore et encore. Et c’est essoufflé que je me retrouvais allongé à même le sol de l’entrée. Jetant un regard à ma montre, je grimaçais en constatant que j’avais pris un énorme retard sur mon plan. Mais elle avait été si ouverte à mes envies que je n’avais pas résisté au plaisir de la prendre, encore et encore. Et le tout sans drogue! Une première pour moi! En soupirant, je tournais la tête pour la découvrir allongée sur le ventre, endormie. Parfait, j’allais pouvoir partir sans lui donner d’explication. Rapidement, je me levais et me rhabillais et sans état d’âme, je l’abandonnais là où elle était, refermant soigneusement la porte derrière moi. Le point positif, c’était qu’après cette petite séance de sport, j’avais les idées plus claires, et que je me sentais invincible.
Sans un regard en arrière, je grimpais dans ma voiture et je m’apprêtais à me glisser dans la circulation lorsque, sortie de nulle part, des voitures de police m’encerclèrent de toute part, m’empêchant de m’enfuir. Incrédule, je les observais, n’arrivant pas à comprendre où mon plan avait foiré…
Chapitre 19
Dernière édition par iliana le Mar 19 Juil 2011 - 21:47, édité 1 fois
iliana- Distributeur de café
- Personnage préféré : Jane
Loisirs : Lire, écouter de la musique, écrire, me balader et regarder les séries TV...
Localisation : derrière mon écran d'ordinateur
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
Super une suite...et une suite superbe
La façon dont tu fais parler ce maniaque/malade de...ses envies, ses fantasmes...troublant et effrayant...pauvres petites...
Quand on pense que ce genre de monstre existe réellement
Maintenant j'attends de savoir de qui il s'agit et comment la police peut être sur place...
PS : où puis je trouver tes fics sur CSI NY...j'aime cette série et si tes fics sont du niveau de celle ci...
La façon dont tu fais parler ce maniaque/malade de...ses envies, ses fantasmes...troublant et effrayant...pauvres petites...
Quand on pense que ce genre de monstre existe réellement
Maintenant j'attends de savoir de qui il s'agit et comment la police peut être sur place...
PS : où puis je trouver tes fics sur CSI NY...j'aime cette série et si tes fics sont du niveau de celle ci...
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
Contente que cette suite t'ai plu Johel...
Pour ce qui est de mes fics sur CSI NY, elles sont disponibles sur FF, je te mets les liens :
Prise de risque
Nouvelle vie
Tourner la page
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iliana- Distributeur de café
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Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
Merci, je vais les lire de ce pas !
Johel- In Jane we trust
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Localisation : près de l'océan
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
j'adore les pensses et les intentions de ce fou c'est flipppant jvls
Invité- Invité
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
Johel a écrit:
PS : où puis je trouver tes fics sur CSI NY...j'aime cette série et si tes fics sont du niveau de celle ci...
Tu m'as devancé Johel, j'allais demander la même chose !
Iliana ! Viens voir là !
J'ai bien crue jusqu'au dernier paragraphe que j'allais être obligée de te tuer, mais tu t'es bien rattrapé à la fin... Je ne sais pas comment tu fais pour décrire la psychologie de malades comme tu le fais, c'est juste génial. Pas dans l'exagération, mais tu ne nous épargnes rien !
La peur des deux fillettes alors qu'il les enlève,
(Là je me dis heureusement que les smileys existent, parce que pour exprimer mon ressenti par mots, j'en avais pour des heures...)
Bref, un chapitre géniale en tout points de vue, surtout la fin Même si je m'attends toujours à ce que tu nous sorte quelque chose d'autres qu'une arrestation comme raison de la présence des flics. Genre, "vous avez un phare qui ne fonctionne pas, il faudrait le réparer" et "Au revoir Monsieur, vous pouvez y aller, prenez soin de vous !"
Karya- Gardien du parking
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
Contente que cette histoire vous plaise toujours autant. Voici la suite...
Bonne lecture
Chapitre 19 :
Chapitre 20
Bonne lecture
Chapitre 19 :
Je n’arrivais toujours pas à y croire. Dire que ce matin en me réveillant, j’avais l’impression que tout était parfait, mais en quelques minutes, la réalité s’était rappelée à mon bon souvenir de la plus cruelle des façons, et une chose était sûre, le réveil avait été brutal. Dire qu’Elora avait été enlevée juste sous nos yeux et que nous n’avions rien pu faire pour l’empêcher. Et c’était de notre faute. Parce que nous avions été trop occupés à roucoulés pour faire notre travail. Nous n’avions pas su la protégée, et elle était à présent entre les mains d’un délinquant sexuel. D’après ce que Molly nous avait appris sur lui dans la voiture, il ne s’en prenait qu’à des femmes, mais il y avait un début à tout, et il pouvait très bien décidé de s’essayer à la pédophilie.
Cette simple idée me fit frissonnée, et j’accélérais inconsciemment, comme pour rattraper le temps perdu. Si ce salop posait ses mains puantes sur Elora ou Cameron, j’allais faire un malheur. Alors que je me garais devant les locaux du CBI, je sentis la culpabilité m’envahir. Je n’aurais jamais dû laisser les choses aller aussi loin avec Jane au détriment de mon professionnalisme, et à présent, c’était Elora qui payait le prix de ma négligence. Ce genre de manquement ne devait plus se produire. Je ne devais plus laisser ma vie privée prendre le pas sur mon travail. Avec l’arrivée d’Elora dans nos vies et ma relation toute neuve avec Jane, j’avais plongé la tête la première dans un monde d’illusion dont je venais d’être brutalement tirée, et je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même.
Ignorant le regard de Jane sur moi, je me fermais hermétiquement, l’empêchant de lire mes pensées, même si j’avais bien conscience que cela ne ferait que le rendre plus suspicieux et qu’il ferait tout pour découvrir ce qu’il se passait dans ma tête. Mais pour le moment, c’était le cadet de mes soucis. Je devais me concentrée sur l’enquête afin que nous retrouvions Elora et Cameron avant qu’ils ne leur fassent du mal. Le fait que nous connaissions l’identité du kidnappeur était un avantage, mais le fait que ce soit un des complices présumés de Red John ne rendait la situation que plus urgente. Parce que si jamais ce dernier était déjà au courant du fait que son complice avait récupéré le seul témoin capable de l’identifié, le temps leur était compté si nous ne voulions pas découvrir le corps sans vie des fillettes.
Me garant sur ma place de parking devant le CBI, je descendais de voiture et m’élançais vers l’entrée lorsqu’un picotement dans la nuque me fit m’arrêter net, surprenant ainsi Jane qui faillit me rentrer dedans.
« Un problème Teresa ? » s’enquit-il en me fixant avec un froncement de sourcils.
Sans lui répondre, je tournais la tête vers l’autre côté de la rue, cherchant à découvrir l’identité de la personne dont j’avais senti le regard peser sur moi, et qui m’avait tant mis mal à l’aise, mais ne repérais personne de suspect, sauf peut-être ce type qui s’engouffrait dans sa voiture. Avec un haussement d’épaules, je mettais ma réaction sur le compte de la tension qui m’habitait et reprenais ma route vers mon bureau, espérant que Grâce ait déjà quelques pistes à nous proposer.
« Du nouveau Grace ? » lançais-je alors que les portes étaient à peine ouvertes.
« Le coursier est arrivé avec le dossier de Caldwell. J’ai pris la liberté de signer et de le remettre à Rigsby et Cho. Ils sont en train de l’étudier. En ce qui me concerne, j’ai cherché tous les endroits où il pourrait avoir emmené les filles, et j’ai isolé quelques endroits, mais j’aurais besoin de l’aide de maître Robinson pour estimer lequel serait le plus probable. » répondit Grace en quittant son écran des yeux.
« Pas de problème » répondit aussitôt Molly.
Du coin de l’œil, j’évaluais son état, et bien qu’elle ait les yeux rougis, elle semblait avoir repris le contrôle d’elle-même et seule de la détermination sourdait de sa voix. Elle était prête à tout pour retrouver Caldwell et l’empêcher de faire du mal à sa fille. Parfait. La dernière chose dont nous ayons besoin était d’une mère hystérique, même si je comprenais ce qu’elle ressentait, l’état d’inquiétude dans lequel elle se trouvait. Je ressentais la même chose au sujet d’Elora même si je n’en laissais rien paraître. Je ne devais pas laisser mes sentiments prendre le dessus, me laisser envahir par la peur que j’éprouvais en imaginant Elora, si petite et fragile, entre les mains de cette pourriture. Et la meilleure façon d’y parvenir, était de rester en mouvement, de garder l’esprit focalisé sur l’enquête.
Voyant toute l’équipe à pied d’œuvre, je me rendais dans mon bureau, bien décidée à mener ma propre recherche. Ce fumier ne s’était pas volatilisé. Il avait forcément laissé des traces derrière lui, s’était très certainement installé quelque part. Et je l’en délogerais, même dans un trou à rat. Je n’aurais pas de répit tant qu’on ne l’aurait pas retrouvé et appréhendé. Et si jamais il avait touché aux filles… De fureur, je serais si fort les mains que je m’entaillais les paumes de mes ongles. Allumant mon ordinateur, je tapais rapidement mon code d’identification et accédais à la banque de données du CBI, mais ça, Grace avait déjà dû le faire et trouver tout ce qu’il y avait à trouver. Entrant un nouveau code, sécurité maximale, j’étendais ma recherche aux autres banques de données des polices de tout le pays.
Plongée dans mes recherches, je ne réalisais pas tout de suite que Jane était entré dans mon bureau et en avait fermé la porte. Ce n’est que lorsque la luminosité diminua que je relevais la tête, intriguée, et découvrais sa présence. J’aurais dû me douter qu’il chercherait à provoquer une discussion. Pourtant, je choisis de l’ignorer et continuais mes recherches, tapant frénétiquement sur mon clavier. Le silence dans mon bureau devint oppressant, et à chaque seconde qui passait, mon rythme cardiaque s’accélérait sans que je puisse rien faire pour l’en empêcher. Que Jane conserve un tel silence était inhabituel chez lui, surtout avec moi. D’habitude, il s’amusait à disséquer le moindre de mes gestes pour me pousser à me confier à lui. Mais pas là. Là, il attendait patiemment que ce soit moi qui fasse le premier pas, qui lui dise ce qui me tracassait.
Mais comment lui dire que je me sentais coupable? Que j’estimais que la relation que nous avions entamée avait entravée mon professionnalisme, entraînant l’enlèvement d’Elora et de Cameron? Comment lui dire que je regrettais mon comportement sans le blessé? Comment lui faire comprendre qu’il valait peut-être mieux mettre notre histoire entre parenthèse pour le moment, du moins tant que cette affaire ne sera pas bouclée? Mais qui essayais-je de convaincre? Je savais parfaitement que si nous en restions là maintenant, nous ne retenterions plus jamais quoi que ce soit. Et je ne voulais pas que ça arrive. Jamais je ne m’étais senti aussi bien, plus à ma place que dans les bras de Patrick, et je ne voulais pas être celle qui avait tout gâché. Parce que je savais que c’était ce qui allait arriver. J’allais tout gâcher comme je l’avais toujours fait. Autant cela ne m’avait jamais déranger, autant cette fois je ne m’en remettrais pas, travailler à ses côtés en sachant ce qu’être aimée de lui faisait me serait insupportable.
« Teresa, ne fais pas ça » déclara-t-il subitement, me tirant de mes sombres pensées.
« Faire quoi ? » biaisais-je sans pour autant croiser son regard.
« Ne te renferme pas sur toi-même, ne me tiens pas à l’écart, ne me rejette pas à cause de ce qui est arrivé, ce n’était pas de ta faute, pas de notre faute » lança-t-il d’un ton ferme en venant se placer devant moi.
Troublée comme je l’étais, mes sentiments avaient dû se voir bien plus que je ne l’avais voulu, à moins qu’inconsciemment je n’ai choisi de me défaire de ce masque d’impassibilité que j’arborais habituellement en présence de Jane afin qu’il comprenne ce que je ressentais et qu’il sache à quoi s’en tenir.
« Mais ça ne serait pas arrivé si nous… » protestais-je en me passant une main nerveuse dans les cheveux.
« Non Teresa. Ce type n’attendait qu’une occasion pour passer à l’acte. Il avait prémédité son coup, nous n’aurions rien pu empêcher. Culpabilisé ne servira à rien. Tout ce qui importe maintenant, c’est que l’on retrouve Elora et qu’on empêche cette ordure de nuire une bonne fois pour toute » s’exclama-t-il en plongeant son regard dans le mien.
« Je sais, mais si j’avais été plus concentrée… » protestais-je de nouveau, mais plus faiblement que la première fois.
« Teresa.. » soupira-t-il en s’agenouillant devant moi, emprisonnant dans ses mains mes doigts glacés avant d’ajouter « Tu ne peux pas te rendre responsable de tout ce qui va de travers dans ce monde… ça c’est mon boulot… » plaisanta-t-il doucement avant de reprendre plus sérieusement « et surtout, tu ne peux pas te privée du droit d’être heureuse parce que tu penses ne pas le mériter, parce que rien n’est plus faux. Personne ne mérite plus que toi de trouver le bonheur… »
Emue, je tentais d’endiguer la vague qui tentait de me submergée et dans un élan impulsif, me penchais en avant et embrassait passionnément Patrick, transmettant dans ce baiser toute la force des émotions qui m’habitaient et que des mots n’auraient que médiocrement retranscris.
« Désolée… Je n’ai pas l’habitude d’avoir quelqu’un pour m’épauler durant une crise… » soufflais-je en m’écartant légèrement, sans pour autant me détacher de lui.
« Je comprends, mais je suis là maintenant… Je t’autorise même à me crier dessus si ça peut te soulagée, mais ne te renferme pas sur toi, ce n’est pas sain… Et puis tu es tellement sexy quand tu es en colère… » susurra-t-il en reprenant mes lèvres dans un baiser annihilant qui me fit oublier l’endroit où nous étions.
Ce fut le bip qu’émit mon ordinateur qui nous fit nous séparer, et me reconcentrant avec une extrême difficulté, je portais mon attention sur les données qui venaient de s’affichées avant d’échanger un regard triomphant avec Patrick. Si cette information s’avérait exacte, nous venions de trouver la dernière adresse connue de Caldwell. Avec un peu de chance, il y serait encore. Immédiatement, je saisissais mon téléphone, et demandait au commissariat le plus proche d’y envoyer immédiatement toutes les unités disponibles avec ordre d’empêcher quiconque de quitter l’immeuble. Une fois cela fait, nous rejoignîmes le reste de l’équipe pour les informer de notre découverte.
« Nous pensons l’avoir localisé ! » s’exclama Grace, nous coupant dans notre élan.
« Et ? » m’enquis-je curieuse de voir si nos adresses étaient les mêmes, ce qui rendrait cette information d’autant plus fiable.
« Grace au dossier de Molly et les données que j’ai rassemblées sur Caldwell, une adresse est ressortie. Elle n’a pas encore été contrôlée, mais il pourrait bien s’agir de sa dernière planque » m’expliqua Grace en jetant un regard sur les dossiers qu’elle avait sous les yeux.
« L’adresse se situe à Broderick, dans le West Sacramento, au 250 Jefferson Boulevard » poursuivit Molly qui commençait à montrer des signes d’impatience.
« C’est également l’adresse que j’ai trouvé. J’ai contacté les gars du commissariat le plus près et leur ait demander de boucler le quartier. Allons-y… » déclarais-je en m’élançant vers la sortie.
« Je viens aussi » lança Molly, me coupant dans mon élan.
Je m’apprêtais à refuser lorsque je sentis la main de Patrick sur mon bras. Je n’eus pas besoin de l’observer pour savoir ce qu’il pensait. Avec où sans mon accord, Molly irait là-bas. Elle connaissait l’adresse, et la vie de sa fille était en danger. Au moins, si elle était avec l’un de nous, pourrions-nous la protégée.
« D’accord. Cho va vous emmener » soupirais-je en lançant un regard entendu à l’asiatique qui hocha légèrement de la tête pour me faire comprendre qu’il avait compris ce que j’attendais de lui.
Une nouvelle pression sur mon bras me fit comprendre que Patrick approuvait ma décision. Evidemment, dès qu’il s’agissait de me contrarier et de me faire tourner en bourrique, il était content, et quelque chose me disait que ce n’était pas parce que nous étions en couple qu’il allait s’assagir, ce qui signifiait que j’allais tout autant devoir le surveiller que Molly. Comme si je n’étais pas suffisamment inquiète comme ça!
« Je serais sage promis » me souffla-t-il à l’oreille en m’adressant un grand sourire moqueur.
« Jusqu’à quand ? » l’interrogeais-je suspicieuse.
« Jusqu’à ce que tu me demandes de ne plus l’être » déclara-t-il calmement en mettant les mains dans ses poches d’un air innocent.
Je savais ce qu’il voulait dire, et je devais admettre qu’il avait raison. Si Caldwell ne nous disait pas où étaient les filles, dans le cas, fort probable, où nous ne les trouverions pas à son domicile, je lui demanderais de faire usage de tous ses trucs que je lui interdisais habituellement d’utiliser sur les suspects. Cela risquait d’être intéressant… Jane aurait-il le dessus sur un psychologue ? Nous serions vite fixés… Le trajet prenait normalement plus de deux heures, mais en roulant vite, très vite, nous pourrions réduire cette estimation de moitié, si ce n’était plus… D’autant que nous roulions les sirènes allumées.
Cette simple idée me fit frissonnée, et j’accélérais inconsciemment, comme pour rattraper le temps perdu. Si ce salop posait ses mains puantes sur Elora ou Cameron, j’allais faire un malheur. Alors que je me garais devant les locaux du CBI, je sentis la culpabilité m’envahir. Je n’aurais jamais dû laisser les choses aller aussi loin avec Jane au détriment de mon professionnalisme, et à présent, c’était Elora qui payait le prix de ma négligence. Ce genre de manquement ne devait plus se produire. Je ne devais plus laisser ma vie privée prendre le pas sur mon travail. Avec l’arrivée d’Elora dans nos vies et ma relation toute neuve avec Jane, j’avais plongé la tête la première dans un monde d’illusion dont je venais d’être brutalement tirée, et je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même.
Ignorant le regard de Jane sur moi, je me fermais hermétiquement, l’empêchant de lire mes pensées, même si j’avais bien conscience que cela ne ferait que le rendre plus suspicieux et qu’il ferait tout pour découvrir ce qu’il se passait dans ma tête. Mais pour le moment, c’était le cadet de mes soucis. Je devais me concentrée sur l’enquête afin que nous retrouvions Elora et Cameron avant qu’ils ne leur fassent du mal. Le fait que nous connaissions l’identité du kidnappeur était un avantage, mais le fait que ce soit un des complices présumés de Red John ne rendait la situation que plus urgente. Parce que si jamais ce dernier était déjà au courant du fait que son complice avait récupéré le seul témoin capable de l’identifié, le temps leur était compté si nous ne voulions pas découvrir le corps sans vie des fillettes.
Me garant sur ma place de parking devant le CBI, je descendais de voiture et m’élançais vers l’entrée lorsqu’un picotement dans la nuque me fit m’arrêter net, surprenant ainsi Jane qui faillit me rentrer dedans.
« Un problème Teresa ? » s’enquit-il en me fixant avec un froncement de sourcils.
Sans lui répondre, je tournais la tête vers l’autre côté de la rue, cherchant à découvrir l’identité de la personne dont j’avais senti le regard peser sur moi, et qui m’avait tant mis mal à l’aise, mais ne repérais personne de suspect, sauf peut-être ce type qui s’engouffrait dans sa voiture. Avec un haussement d’épaules, je mettais ma réaction sur le compte de la tension qui m’habitait et reprenais ma route vers mon bureau, espérant que Grâce ait déjà quelques pistes à nous proposer.
« Du nouveau Grace ? » lançais-je alors que les portes étaient à peine ouvertes.
« Le coursier est arrivé avec le dossier de Caldwell. J’ai pris la liberté de signer et de le remettre à Rigsby et Cho. Ils sont en train de l’étudier. En ce qui me concerne, j’ai cherché tous les endroits où il pourrait avoir emmené les filles, et j’ai isolé quelques endroits, mais j’aurais besoin de l’aide de maître Robinson pour estimer lequel serait le plus probable. » répondit Grace en quittant son écran des yeux.
« Pas de problème » répondit aussitôt Molly.
Du coin de l’œil, j’évaluais son état, et bien qu’elle ait les yeux rougis, elle semblait avoir repris le contrôle d’elle-même et seule de la détermination sourdait de sa voix. Elle était prête à tout pour retrouver Caldwell et l’empêcher de faire du mal à sa fille. Parfait. La dernière chose dont nous ayons besoin était d’une mère hystérique, même si je comprenais ce qu’elle ressentait, l’état d’inquiétude dans lequel elle se trouvait. Je ressentais la même chose au sujet d’Elora même si je n’en laissais rien paraître. Je ne devais pas laisser mes sentiments prendre le dessus, me laisser envahir par la peur que j’éprouvais en imaginant Elora, si petite et fragile, entre les mains de cette pourriture. Et la meilleure façon d’y parvenir, était de rester en mouvement, de garder l’esprit focalisé sur l’enquête.
Voyant toute l’équipe à pied d’œuvre, je me rendais dans mon bureau, bien décidée à mener ma propre recherche. Ce fumier ne s’était pas volatilisé. Il avait forcément laissé des traces derrière lui, s’était très certainement installé quelque part. Et je l’en délogerais, même dans un trou à rat. Je n’aurais pas de répit tant qu’on ne l’aurait pas retrouvé et appréhendé. Et si jamais il avait touché aux filles… De fureur, je serais si fort les mains que je m’entaillais les paumes de mes ongles. Allumant mon ordinateur, je tapais rapidement mon code d’identification et accédais à la banque de données du CBI, mais ça, Grace avait déjà dû le faire et trouver tout ce qu’il y avait à trouver. Entrant un nouveau code, sécurité maximale, j’étendais ma recherche aux autres banques de données des polices de tout le pays.
Plongée dans mes recherches, je ne réalisais pas tout de suite que Jane était entré dans mon bureau et en avait fermé la porte. Ce n’est que lorsque la luminosité diminua que je relevais la tête, intriguée, et découvrais sa présence. J’aurais dû me douter qu’il chercherait à provoquer une discussion. Pourtant, je choisis de l’ignorer et continuais mes recherches, tapant frénétiquement sur mon clavier. Le silence dans mon bureau devint oppressant, et à chaque seconde qui passait, mon rythme cardiaque s’accélérait sans que je puisse rien faire pour l’en empêcher. Que Jane conserve un tel silence était inhabituel chez lui, surtout avec moi. D’habitude, il s’amusait à disséquer le moindre de mes gestes pour me pousser à me confier à lui. Mais pas là. Là, il attendait patiemment que ce soit moi qui fasse le premier pas, qui lui dise ce qui me tracassait.
Mais comment lui dire que je me sentais coupable? Que j’estimais que la relation que nous avions entamée avait entravée mon professionnalisme, entraînant l’enlèvement d’Elora et de Cameron? Comment lui dire que je regrettais mon comportement sans le blessé? Comment lui faire comprendre qu’il valait peut-être mieux mettre notre histoire entre parenthèse pour le moment, du moins tant que cette affaire ne sera pas bouclée? Mais qui essayais-je de convaincre? Je savais parfaitement que si nous en restions là maintenant, nous ne retenterions plus jamais quoi que ce soit. Et je ne voulais pas que ça arrive. Jamais je ne m’étais senti aussi bien, plus à ma place que dans les bras de Patrick, et je ne voulais pas être celle qui avait tout gâché. Parce que je savais que c’était ce qui allait arriver. J’allais tout gâcher comme je l’avais toujours fait. Autant cela ne m’avait jamais déranger, autant cette fois je ne m’en remettrais pas, travailler à ses côtés en sachant ce qu’être aimée de lui faisait me serait insupportable.
« Teresa, ne fais pas ça » déclara-t-il subitement, me tirant de mes sombres pensées.
« Faire quoi ? » biaisais-je sans pour autant croiser son regard.
« Ne te renferme pas sur toi-même, ne me tiens pas à l’écart, ne me rejette pas à cause de ce qui est arrivé, ce n’était pas de ta faute, pas de notre faute » lança-t-il d’un ton ferme en venant se placer devant moi.
Troublée comme je l’étais, mes sentiments avaient dû se voir bien plus que je ne l’avais voulu, à moins qu’inconsciemment je n’ai choisi de me défaire de ce masque d’impassibilité que j’arborais habituellement en présence de Jane afin qu’il comprenne ce que je ressentais et qu’il sache à quoi s’en tenir.
« Mais ça ne serait pas arrivé si nous… » protestais-je en me passant une main nerveuse dans les cheveux.
« Non Teresa. Ce type n’attendait qu’une occasion pour passer à l’acte. Il avait prémédité son coup, nous n’aurions rien pu empêcher. Culpabilisé ne servira à rien. Tout ce qui importe maintenant, c’est que l’on retrouve Elora et qu’on empêche cette ordure de nuire une bonne fois pour toute » s’exclama-t-il en plongeant son regard dans le mien.
« Je sais, mais si j’avais été plus concentrée… » protestais-je de nouveau, mais plus faiblement que la première fois.
« Teresa.. » soupira-t-il en s’agenouillant devant moi, emprisonnant dans ses mains mes doigts glacés avant d’ajouter « Tu ne peux pas te rendre responsable de tout ce qui va de travers dans ce monde… ça c’est mon boulot… » plaisanta-t-il doucement avant de reprendre plus sérieusement « et surtout, tu ne peux pas te privée du droit d’être heureuse parce que tu penses ne pas le mériter, parce que rien n’est plus faux. Personne ne mérite plus que toi de trouver le bonheur… »
Emue, je tentais d’endiguer la vague qui tentait de me submergée et dans un élan impulsif, me penchais en avant et embrassait passionnément Patrick, transmettant dans ce baiser toute la force des émotions qui m’habitaient et que des mots n’auraient que médiocrement retranscris.
« Désolée… Je n’ai pas l’habitude d’avoir quelqu’un pour m’épauler durant une crise… » soufflais-je en m’écartant légèrement, sans pour autant me détacher de lui.
« Je comprends, mais je suis là maintenant… Je t’autorise même à me crier dessus si ça peut te soulagée, mais ne te renferme pas sur toi, ce n’est pas sain… Et puis tu es tellement sexy quand tu es en colère… » susurra-t-il en reprenant mes lèvres dans un baiser annihilant qui me fit oublier l’endroit où nous étions.
Ce fut le bip qu’émit mon ordinateur qui nous fit nous séparer, et me reconcentrant avec une extrême difficulté, je portais mon attention sur les données qui venaient de s’affichées avant d’échanger un regard triomphant avec Patrick. Si cette information s’avérait exacte, nous venions de trouver la dernière adresse connue de Caldwell. Avec un peu de chance, il y serait encore. Immédiatement, je saisissais mon téléphone, et demandait au commissariat le plus proche d’y envoyer immédiatement toutes les unités disponibles avec ordre d’empêcher quiconque de quitter l’immeuble. Une fois cela fait, nous rejoignîmes le reste de l’équipe pour les informer de notre découverte.
« Nous pensons l’avoir localisé ! » s’exclama Grace, nous coupant dans notre élan.
« Et ? » m’enquis-je curieuse de voir si nos adresses étaient les mêmes, ce qui rendrait cette information d’autant plus fiable.
« Grace au dossier de Molly et les données que j’ai rassemblées sur Caldwell, une adresse est ressortie. Elle n’a pas encore été contrôlée, mais il pourrait bien s’agir de sa dernière planque » m’expliqua Grace en jetant un regard sur les dossiers qu’elle avait sous les yeux.
« L’adresse se situe à Broderick, dans le West Sacramento, au 250 Jefferson Boulevard » poursuivit Molly qui commençait à montrer des signes d’impatience.
« C’est également l’adresse que j’ai trouvé. J’ai contacté les gars du commissariat le plus près et leur ait demander de boucler le quartier. Allons-y… » déclarais-je en m’élançant vers la sortie.
« Je viens aussi » lança Molly, me coupant dans mon élan.
Je m’apprêtais à refuser lorsque je sentis la main de Patrick sur mon bras. Je n’eus pas besoin de l’observer pour savoir ce qu’il pensait. Avec où sans mon accord, Molly irait là-bas. Elle connaissait l’adresse, et la vie de sa fille était en danger. Au moins, si elle était avec l’un de nous, pourrions-nous la protégée.
« D’accord. Cho va vous emmener » soupirais-je en lançant un regard entendu à l’asiatique qui hocha légèrement de la tête pour me faire comprendre qu’il avait compris ce que j’attendais de lui.
Une nouvelle pression sur mon bras me fit comprendre que Patrick approuvait ma décision. Evidemment, dès qu’il s’agissait de me contrarier et de me faire tourner en bourrique, il était content, et quelque chose me disait que ce n’était pas parce que nous étions en couple qu’il allait s’assagir, ce qui signifiait que j’allais tout autant devoir le surveiller que Molly. Comme si je n’étais pas suffisamment inquiète comme ça!
« Je serais sage promis » me souffla-t-il à l’oreille en m’adressant un grand sourire moqueur.
« Jusqu’à quand ? » l’interrogeais-je suspicieuse.
« Jusqu’à ce que tu me demandes de ne plus l’être » déclara-t-il calmement en mettant les mains dans ses poches d’un air innocent.
Je savais ce qu’il voulait dire, et je devais admettre qu’il avait raison. Si Caldwell ne nous disait pas où étaient les filles, dans le cas, fort probable, où nous ne les trouverions pas à son domicile, je lui demanderais de faire usage de tous ses trucs que je lui interdisais habituellement d’utiliser sur les suspects. Cela risquait d’être intéressant… Jane aurait-il le dessus sur un psychologue ? Nous serions vite fixés… Le trajet prenait normalement plus de deux heures, mais en roulant vite, très vite, nous pourrions réduire cette estimation de moitié, si ce n’était plus… D’autant que nous roulions les sirènes allumées.
Chapitre 20
Dernière édition par iliana le Dim 7 Aoû 2011 - 18:38, édité 1 fois
iliana- Distributeur de café
- Personnage préféré : Jane
Loisirs : Lire, écouter de la musique, écrire, me balader et regarder les séries TV...
Localisation : derrière mon écran d'ordinateur
Re: Face à face (Jisbon/RJ) ^
Quelle suite ! je me régale à chaque fois
Lisbon qui culpabilise et Jane qui la réconforte
Maintenant je vais patienter et guetter ton prochain chapitre
PS : j'ai beaucoup apprécié tes fics CSI NY, j'aime le perso de Mac...très proche de celui de Jane je trouve...le côté enfantin en moins...
Un cross-over entre ces deux séries (et surtout ces 2 héros...) ça devrait faire des étincelles...
Lisbon qui culpabilise et Jane qui la réconforte
Maintenant je vais patienter et guetter ton prochain chapitre
PS : j'ai beaucoup apprécié tes fics CSI NY, j'aime le perso de Mac...très proche de celui de Jane je trouve...le côté enfantin en moins...
Un cross-over entre ces deux séries (et surtout ces 2 héros...) ça devrait faire des étincelles...
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
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