The Mentalist...The Ultimate Season
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The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"

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Message  0Camille Jeu 12 Déc 2013 - 21:00

Tu n'aimes pas entrer dans la tête des personnes comme "Le Lapin Blanc" mais tu t'en sors super bien bravo ! Plus je "le lis" et plus je me dis qu'il est complètement fou. Bon sa prochaine Alice s'appelle Camille... Déjà que je voulais qu'elle s'en sorte mais là encore plus aha lol1.
Ce qui est bien c'est qu'Eli a un avantage sur le Lapin Blanc : ce dernier croit qu'Eli est n'est pas un danger. Il se méfiera pas de lui (s'il savait ^^).

On plonge vraiment dans Alice aux Pays des Merveilles mais aussi dans la version de Disney... Et j'adore ! content 
On voit pourquoi le Lapin Blanc adore Alice... Il aime les filles rêveuses, naïves, celles qui sont émerveillées. J'ai l'impression que c'est pourvoir mieux les manipuler, un vrai manipulateur malgré lui...

Merci beaucoup d'écrire cette fiction, c'est toujours un régal merci
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Message  Esmée del Rey Sam 14 Déc 2013 - 11:18

Comme l'a dit Camille:red_smile: , je trouve que tu t'en sors très bien pour plonger dans la psyché des criminels, et tu le rends totalement compréhensible pour nous: il est fou et complètement inconscient de ses actes tellement il est imbu de lui même, du coup je me pose une question: comment Eli et sa bande vont parvenir à l'arrêter? Parce qu'officiellement il ne les a pas tuées, ces jeunes filles, elles se sont suicidées...  scratch Parce qu'il les a poussées au suicide? J'aimerais bien voir comment il s'y est pris, parce que évidemment pour l'instant sa façon de parler avec Camille (ne meurt pas Camille 0Camille, résiste résiste, ce n'est pas celui que tu crois  :tongue: :smile4: ) pour l'instant ne montre pas qu'il est dangereux vu qu'il parle comme un homme doux et intelligent (oui parce qu'en fait je me suis un peu reconnue en la "prochaine victime" je trouve que c'est exactement le genre de comportement qui pourrait me faire craquer donc j'ai peur  :clinoeil: ).

Et comme moi aussi j'adore l'univers des contes, j'avoue que je me délecte en suivant ta fic!
Vivement la suite!!!!!!  super 
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The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist" - Page 7 Empty Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"

Message  Irajonas Sam 14 Déc 2013 - 14:40

Mon "Lapin Blanc", c'est la représentation du manipulateur destructeur d'après moi. Le genre de type doué pour comprendre les gens et savoir quoi leur dire, les "brosser dans le sens du poil"... mais totalement dépourvu d'empathie. Il n'y a que lui et ses objectifs qui comptent. De manière général, ce genre de personne a difficilement une "personnalité propre" car il s'adapte à la personne avec qui il interagit. Le Lapin Blanc, c'est un type qui a une obsession : créer son Alice. Peu importe à quel point cela peut détruire sa victime, s'il la choisit pour devenir une Alice, il va la pousser jusqu'à y parvenir, ou que, psychologiquement, elle n'y survive pas.

Mélanger cette construction psychique avec une obsession pour Alice au Pays des Merveilles, c'est un caprice d'auteur (ça fait un petit moment que le thème d'Alice au Pays des Merveilles me trotte dans la tête... je voulais créer une fiction centrée sur le Chapelier, à un moment donné). Mais ce type de construction psychique, chez les manipulateurs, malheureusement, existe, plus qu'on ne l'imagine. J'ai vu les dégâts que cela peut causer, et d'une certaine manière, c'est l'occasion pour moi de mettre en garde et de prendre ma revanche.

Je donne l'impression d'oublier Piotr et Olivier, mais ils sont bien là. Je les prépare à "foutre un peu le bordel".

Le thème le plus difficile à aborder pour moi, est celui de Mel et sa grossesse. N'étant pas père, et célibataire qui plus est, c'est un peu marcher sur un fil que de m'attaquer à ça...

Je prépare la psychologie des cinq suspects, ce qui est un peu compliqué >< quoiqu'il en soit, il ne s'agit pas d'arrêter le Lapin Blanc dans le sens policier du terme, mais de l'empêcher de faire plus de dégâts qu'il n'en a déjà commis. Camille Verrevon / Alice IV est "l'occasion" pour Eli de se confronter au Lapin Blanc et de tenter de le mettre au pied de sa psyché. Et, surtout, c'est le personnage de Jonathan à qui je compte réserver des surprises. Même s'il est distillé pour l'instant, ça peut devenir intéressant.

Quoiqu'il en soit, merci encore à toutes les deux. Beaucoup. Une sortie difficile de la page blanche qui se suit par vos commentaires encourageants, je ne pouvais rêver mieux !

La suite à venir.

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Message  Tournesol Lun 16 Déc 2013 - 6:33

Je viens de rattraper mon retard sur cette fic, ou plutot sur ces fics et je me delecte toujours autant de ton ecriture et du personnage de Eli. J'aimais bien voir inerragir ce personnage avec Jane mais j'apprecie egalement beaucoup tous les nouveaux personnages que tu as cree autour de lui, a commencer par la commissaire ! Je vais continuer a suivre cette fic avec plaisir.
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Message  Irajonas Ven 20 Déc 2013 - 20:02

Pfiou ! Ecrire ça est un truc difficile, je me perds un peu dans mes recherches.

Petits préparatifs avant traque et enquête :

Chapitre 2 : Halfway the Looking Glass
Acte 1

Mel et Tess se retournent vers la porte quand elles voient entrer Nopera, et Eli, suivis d’un type à l’embonpoint évident.
- Qui c’est, celui-là ? demande Tess.
- Un type qui va nous aider, répond Eli. Monsieur Jonathan Raffia, je vous présente Tess Bredo et ma très charmante et très enceinte femme Melissa.
- Pas besoin d’avoir le sens de l’observation pour le comprendre, grommelle Jonathan.
Mel observe Jonathan, puis se tourne vers Eli. Nopera, elle, est attentive aux regards que se partagent les deux américains. Si cela n’avait pas pris « cette tournure » avec le père de Ben, peut-être aurait-elle la possibilité d’avoir encore de tels regards à partager. Mais il est de nos jours une chance rare que de connaître la complicité d’Eli et Melissa. Si l’américain vient souvent lui taper sur les nerfs, elle admire néanmoins cela chez le jeune couple.
- T’es un crétin, lui dit Mel. C’était pas si évident que ça.
- Donc, t’as compris, affirme Eli. Tu vois pourquoi cette affaire est plus compliquée qu’elle n’y paraît ?
- S’il est si obsédé que ça par Alice au Pays des Merveilles, tu crois qu’il se prend pour le Chapelier Fou ? demande Tess.
- Hum… Non. En tant que manipulateur et Pervers Narcissique, le coupable ne peut pas s’imaginer dans la peau d’un personnage qui subit. Le Chapelier Fou est éternellement bloqué à l’heure du thé : il subit le Pays des Merveilles. Il est bloqué dans le temps, il ne peut pas avoir de projets ou évoluer. Je pense qu’il se prend plutôt pour…
- Le Lapin Blanc, coupe Jonathan.
Les quelques membres de l’équipe se tournent alors vers lui. Jonathan paraît alors mal à l’aise.
- Monsieur Lavoro l’a appelé comme ça. « Le Lapin Blanc », ajoute-t-il.
- Parce que je pense, effectivement, qu’il se voit plutôt comme le Lapin Blanc. Le premier à attirer l’attention d’Alice. C’est le Lapin Blanc qui l’emporte au Pays des Merveilles. Maintenant…
Eli se tourne alors vers Tess.
- Tu as reçu les messages d’Olivier ?
- J’ai les noms. Donne-moi un quart d’heure, et t’auras un topo sur eux.
- J’imagine, bien sûr, que ça n’implique pas du tout une éventuelle base de données dont vous auriez illégalement l’accès, ajoute pernicieusement Nopera.
Tess tourne la tête brusquement vers Nopera.
- Un mot : Facebook. Deux mots : adresse IP. Trois mots : Pas de questions, lance-t-elle.
- Toujours aussi aimable, Bredo. Comment je peux vous aider, Lavoro ?
Eli regarde un instant Mel, puis se tourne vers Nopera. Il se passe la main sur le visage, puis dans les cheveux, semblant réfléchir à toute vitesse. Il s’apprête à parler, puis se ravise. Il hausse alors les épaules.
- Non, rien à faire, je n’ai pas d’idées pour vous. Mais vous en trouverez une, j’en suis sûr. Vous me ferez signe à ce moment-là.
Nopera tente alors de masquer le fait qu’elle se sente insultée par le manque d’utilité qu’Eli lui trouve. Et puis, en son for intérieur, alors qu’elle quitte l’étrange appartement où elle se sentira toujours mal à l’aise, elle se demande en quoi le respect d’Eli Lavoro peut bien l’intéresser. Et, quand bien même elle ne trouve pas de réponse à cette question, elle est bien déterminée à prouver à Lavoro qu’elle a son utilité dans l’affaire. Même s’il ne voit pas laquelle… Et même si, elle, ne voit pas laquelle.

Acte 2
Piotr et Olivier traînent le pas dans les couloirs de la Fac de Lettres. Alors que Piotr reste impassible, et peu à son aise, dans cet environnement étudiant, Olivier, lui, regarde les gens passer. Notamment les étudiantes.
- Pourquoi je suis pas resté faire un peu plus d’études, moi ? s’exclame Olivier.
- T’es pas sensé être en couple avec Bredo, toi ? lui grommelle Piotr.
- Hey, on couche ensemble. Ca ne veut pas dire qu’on est ensemble, rectifie Olivier.
- Charmant.
- Ce sont ses mots, pas les miens. Je fais avec, crois pas que j’en n’ai pas envie.
- Tu m’expliqueras ce qui t’attires chez elle. Bredo est associable, aigrie, ne supporte pas le genre humain, et a le caractère aussi sale qu’un chemin de boue.
- Ben parlant de ça…
- Non, je ne veux pas savoir, coupe Piotr. Qu’est-ce que tu trouves à cette fille ?
- Je ne me pose même pas la question. La question qui me surprend le plus, c’est plutôt : « Qu’est-ce qu’elle me trouve ? »
- Je me posais cette question aussi, ajoute Piotr.
Olivier fait la grimace.
- Ouh, ça c’est méchant, Tovarich. Maintenant, sans transition : pourquoi Eli veut qu’on reste ici ?
- ‘Sais pas. Il pense que le Manipulateur a préféré rester à la Fac plutôt que rentrer chez lui.
- Pourquoi ça ?
- ‘dit qu’il sera trop fier pour s’en aller. Donc, si on trouve un des cinq, on le traque et on le suit.
- Génial… ça ne sonne pas du tout psychopathe, dit comme ça, grommelle Olivier avec une grimace.
Olivier percute alors une jeune femme, qui sursaute sous le choc. Son visage a l’air terrifié. Elle se reprend alors :
- Je suis désolée, je ne regardais pas où j’allais…
- Si ça peut vous rassurer, moi non plus. Désolé pour la frayeur.
- Non c’est moi, dit la jeune femme en baissant la tête.
- D’accord, si vous insistez, fait Olivier en haussant les épaules.
Alors que la jeune femme s’en va, il remarque qu’elle a laissé tomber quelque chose. Une broche. Il la ramasse, observant avec attention la forme en tête de lièvre, puis rappelle la jeune femme :
- Euh… Mademoiselle… Vous avez laissé tomber ce truc !
La jeune étudiante blonde se retourne alors, et voit qu’Olivier lui tend la broche qui lui a été offerte à peine deux heures plus tôt. Elle a l’air alors paniquée à l’idée d’avoir failli la perdre.
- Oh merde ! Il m’en aurait voulu si je l’avais perdue. Merci ! s’exclame-t-elle en récupérant sa broche.
- ‘Pas de quoi.
Olivier fait signe à Piotr de ne plus bouger, fixant intensément la jeune étudiante. Piotr laisse son regard alterner entre son collègue et l’étudiante timide, avant de lui demander :
- Tu attends que je matte son cul, ou quoi ?
- Non. La broche, c’est la même que les filles des photos. Si tu veux traquer ou suivre quelqu’un, je crois que c’est avec elle qu’il faut commencer, Tovarich.
- Arrête de m’appeler comme ça.
Olivier tapote alors l’épaule de Piotr, puis se fraye un chemin au travers des flots d’étudiants pour retrouver la trace de la jeune femme.

Acte 3
« C’est elle qu’il me faut. Elle est une candidate parfaite. Elle m’a suivi avec tant de facilité… je n’avais même pas à la convaincre. Je crois qu’elle a ça en elle. Elle n’est pas tout à fait comme je l’espérais. Ca ne veut pas dire qu’elle ne peut pas le devenir.
Elle est méfiante, au lieu d’être émerveillée. Je trouve ça dommage. Elle devrait me faire confiance. Pas se méfier. Je ne lui veux rien de mal, je veux juste qu’elle devienne mon Alice.
Enfin, elle a au moins l’air d’avoir envie de me faire confiance. C’est un début. Le truc, c’est que je les connais. Elle va aller en parler à ses copines. Elles vont très certainement lui dire de faire attention. De se méfier un peu. Elles vont l’induire en erreur. Si c’est le cas, alors, elle ne fait pas confiance aux bonnes personnes. J’espère qu’elle le verra. Sinon, je lui montrerai. »
Perdu dans ses pensées, il regarde à peine où il marche. Il percute alors un homme aux cheveux courts marchant aux côtés d’un autre homme à la carrure imposante et à la mâchoire carré. Dans le choc, il percute cet autre homme, puis les repousse.
- Oh, Laurel et Hardy, regardez où vous allez ! s’exclame-t-il.
- On se calme, lui dit l’homme aux cheveux courts. Cette fois, je regardais devant moi. ‘Faut arrêter de rêvasser, mec.
- ‘Facile de balancer la faute aux autres. Vous auriez au moins pu vous excuser.
- A vrai dire, avec des arguments comme ça, je n’en ai plus vraiment envie, rétorque l’homme aux cheveux courts.
- Bouffon !
Il reprend alors sa marche, non sans un soupçon de colère contre cet homme qui lui rentre dedans sans s’excuser.
« Y en a qui n’ont vraiment aucune éducation. »
Il continue alors sa marche. Il observe les autres étudiants. Sans le laisser paraître, il éprouve une certaine pitié pour eux. La plupart ne savent même pas ce qu’ils font dans cette Fac. Ils sont là par défaut. Parce qu’ils ne savaient pas où aller. Ou alors, ils s’engagent dans des passions qui ne leur rapporteront rien. Il y en a qui se convainquent du contraire, même si c’est faux. Mais lui, il n’est pas comme eux. Il est là parce qu’il est bien décidé à devenir qui il veut.
Sa mère lui disait toujours qu’il était doué pour comprendre ce que pensent les autres. Qu’il aurait dû faire psy. Mais il n’y a pas de déboucher, là-bas dedans. Ceux qui y vont se font des idées. Non, il aime bien les langues. Son père parlait couramment anglais, il aimait bien ça. Sa mère lui a dit « ok, je te paye les cours. Mais t’as intérêt à réussir ».
De toute façon, il avait prévu de réussir. Mais il ne réussira pas que ses études. Il aura le contrôle sur le reste de sa vie. Il sait déjà quel genre de femme il recherche pour partager sa vie. Et, peu importe qu’il la trouve ou non. Parce que même s’il ne la trouve pas,
Alors il la fabriquera.
Ca sera même facile. Et on verra bien que je réussis tout ce que je veux.

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Message  Tournesol Dim 22 Déc 2013 - 20:18

C'est un peu un chapitre intermediaire, sans reelle avancee et donc je ne truve que le commentaire suivant : vivement la suite !
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Message  Irajonas Mer 25 Déc 2013 - 17:36

Un seul acte pour cette fois.

Je me perds en longueurs analytiques, mais j'ai besoin de décrire doucement et clairement ce que peut être un pervers narcissique, et poser les bases ce qu'est le Lapin Blanc. Ce que je promets, c'est qu'une fois que vous le connaîtrez, vous espèrerez pouvoir aider Eli à le mettre hors d'état de nuire.

Merci Tournesol, et voici la suite !

Acte 4
- Anthony Roland. Eric Polak. Stéphane Morel. Amaury Boulanger. Corentin Dumontdésir, énumère Tess.
Elle lève alors les bras au ciel, comme pour mimer un signe de victoire.
- Qui c’est, la meilleure, hein ? C’est qui ?
- C’est toi, on le sait, Bredo, grommelle Melissa en se tenant le ventre. Qu’est-ce que tu peux nous dire sur ces larrons ?
- Qu’aucun n’est un canon transcendantal, mais qu’ils tous assez mignons, affirme Tess. Du peu que j’ai vu, aucun ne trahit une quelconque passion pour le Pays des Merveilles. Et ils ont tous l’air de se donner une importance extrême.
Eli invite Jonathan à se lever du canapé – dans lequel ce dernier se demandait quel coup du sort avait bien pu l’amener ici – et à se rapprocher avec lui des écrans de l’ordinateur de Tess.
- D’instinct, lequel tu trouves le plus intéressant ? demande Eli à Tess.
- Ben… je me ferais bien cet Amaury Boulanger, répond-elle d’un ton léger.
- Pour l’enquête, Tess, rappelle Eli. Pour l’enquête.
- Pardon, mon chou. D’instinct, je proposerais Corentin Dumontdésir.
- Pourquoi ?
- Parce que je ne l’aime pas. Il a un côté Alain Delon qui se réveille quand il parle de lui à la troisième personne. Et ça se réveille plutôt souvent.
- Tu lui as trouvé des points communs avec le profil du Lapin Blanc ?
Tess se met alors à réfléchir. Elle parcourt, sur un écran, les traces laissées par ce « Dumontdésir ». Sur le deuxième écran, elle parcourt les mails du jeune étudiant. Enfin, sur le dernier, les quelques infractions enregistrées par la police. Elle remarque une sacré quantité de PV pour stationnements non payés, et deux pour non respect de la signalisation de nuit.
Jonathan en profite pour consulter également les informations qui défilent.
- Hum… haute estime de lui-même, affirme Tess. Il cite régulièrement d’anciens auteurs pour se donner un genre intellectuel. Il a tendance à devenir illogique quand on vient le contredire. Et c’est un grand amateur de blonde à forte poitrine.
- Tu m’en diras tant, soupire Melissa.
Eli croise alors les bras. Il se tourne vers Jonathan qui, par réflexe, adopte la même posture.
Eli a pris le temps d’examiner, dans les mots et les photos de Corentin Dumontdésir, les quelques aperçus de sa psyché. De nombreux traits de caractère chez le jeune étudiant aux cheveux très courts arrachent des grimaces de dégoût chez Eli. Notamment une certaine propension à se prétendre au-dessus de « l’esprit moyen ». Il veut se voir comme supérieur à la majorité, rabaisse l’individu moyen en soulignant « n’importe qui aurait fait telle erreur. Moi, je ne l’ai pas faite ».
Sans jamais souligner un accomplissement particulier, Dumontdésir trouve plutôt satisfaction et matière à vantardise dans les échecs qu’il a évités. Dumontdésir, pour se donner de l’importance, n’évoque pas ce qu’il a fait de bien, mais plutôt ce qu’il n’a pas fait de mal.
- Jonathan, ton ressenti ? demande Eli.
- C’est un charlatan, répond-il du tac-au-tac. Il n’a rien à apporter aux autres, il le sait, mais il ne veut pas l’admettre. Ce n’est pas le Lapin Blanc.
- Je suis plutôt d’accord avec toi, confirme Eli. Maintenant, explique-moi pourquoi.
- Il ne sait pas réfléchir par lui-même, mais veut en donner l’illusion. C’est évident. Il cite toujours les autres, mais ne donne jamais le nom de l’auteur, sans doute pour laisser croire aux moins cultivés que ça pourrait venir de lui. Tenez, là, par exemple, sur ce statut Facebook : « Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui ». Mais il ne dit jamais que ça vient de Jonathan Swift. Quand quelqu’un lui rappelle que ce n’est pas de lui, il ne répond pas. Il fait de l’évitement. Il veut faire croire qu’il est intelligent, mais il ne sait pas se défendre. Vous aviez dit que le Lapin Blanc a une haute estime de lui-même. Or, Dumontdésir sait qu’il est idiot, et est rassuré quand on le croit intelligent. Ca ne correspond pas au Lapin Blanc.
Eli l’applaudit.
- Je suis d’accord, affirme-t-il. S’il était vraiment le Pervers Narcissique que nous recherchons, il n’aurait pas cette insécurité. Il serait au contraire sûr de son intelligence. En plus, quelques jours plus tôt, il évoque la mort de la sœur de son meilleur ami, et lui souhaite du courage. C’est indélicat, mais c’est une marque de compassion dont le Lapin Blanc ne serait pas capable.
- Qu’est-ce qui vous fait vraiment croire que le Lapin Blanc est un pervers narcissique ? demande Jonathan.
Eli reste un instant sans répondre. Il se tourne vers Melissa, qui le regarde sombrement. Les deux compagnons se rapprochent, et – à la surprise de Tess – Mel baisse la tête avec fragilité. Eli embrasse alors le front de sa femme en posant délicatement ses mains sur le ventre de cette dernière.
- On le sait parce qu’on a dû en affronter un, il y a plusieurs années, répond Mel. Et Eli sait les reconnaître. S’il dit que c’est un Pervers Narcissique, alors c’en est un.
- Ca ne répond pas à ma question.
Le manager de Brasserie fait alors signe à Jonathan de retourner s’asseoir, puis demande à Tess de retirer Dumontdésir de la liste des suspects. Il se dirige vers la cuisine de cette dernière, comme s’il était chez lui, pour s’emparer de trois bières. Après les avoir débouchées, il en donne une à Tess, puis à Jonathan, avant de s’asseoir face à l’étudiant qui attend des réponses.
- S’il y avait un quelconque signe trahissant des homicides, la police aurait considéré la mort de ces trois jeunes femmes comme l’œuvre d’un tueur en série. Sauf qu’il s’agit de suicides. Elles ont été poussées jusqu’à ce geste désespéré, en ayant toutes les trois suivi la même évolution. Les photos les plus anciennes les montraient entourées d’amis, alors que sur les plus récentes, elles sont seules – probablement seules avec le Lapin Blanc les prenant en photo. Et, justement, le Pervers Narcissique s’approprie sa proie. Il l’éloigne de son entourage, qui est une menace pour l’influence qu’il exerce sur sa victime.
- Comment une fille peut rester avec un mec pareil ? se demande Jonathan à voix haute. Vous décrivez une espèce de gros connard destructeur et égoïste.
- C’est précisément un gros connard destructeur et égoïste, convaincu d’être dans son droit, mais qui sait parfaitement se déguiser. Il est prêt à faire croire qu’il se sent coupable, mais il faut être capable de voir que ce n’est pas vrai, affirme Eli.
- C’est pour ça qu’Eli… commence Mel.
Son portable vibre alors. Elle le consulte, avec quelques secondes de silence pendant lesquels les occupants de l’appartement se tournent vers elle, attendant la fin de sa phrase. Mais cette fin ne viendra jamais.
Dans les émotions de sa femme, Eli voit qu’elle tente de refréner son inquiétude. Le Lapin Blanc a réveillé chez elle un vieux souvenir qu’il avait espérer empêcher de ressurgir. Intérieur, c’est comme s’il serrait les poings. C’est comme s’il avait échoué, et qu’il n’était pas parvenu à empêcher le Lapin Blanc de faire peur à Melissa. Et, sur le visage de cette dernière, l’inquiétude ne se dessine que plus encore lorsqu’elle lit le SMS.
- C’est Olivier. Je crois qu’il a trouvé la quatrième Alice, annonce-t-elle sentencieusement.
Les pupilles d’Eli se contractent. Ses poings se resserrent. Se muscles se crispent comme s’il s’apprêtait à exploser de rage. Ca y est, le Lapin Blanc a relancé la machine. Et, qu’elle en vienne à se suicider elle aussi ou non, « Alice IV » est désormais en danger.
- Je suis… on est déjà en retard. Il faut diminuer la liste rapidement, affirme-t-il.
Alors qu’il voit Melissa, Eli et Tess se remettre à la tâche, Jonathan reste perplexe. Pourquoi ces gens font… ce qu’ils font ? Pourquoi se crèvent-ils à la tâche à retrouver cet hypothétique manipulateur, pourquoi semblent-ils attacher une importance personnelle à sa capture ? Il n’a jamais vu ça auparavant. Il l’a vu à la télé, oui, dans des fictions. Des fictions ! Là, c’est la vraie vie. Ce type, Eli, il aide la police, alors qu’il n’est que manager de Brasserie. Ca n’a aucun sens ! Aucun !
Pourtant, Jonathan reste intimement convaincu que ce type est sur la bonne piste. Eli est parvenu à cerner un homme qu’il n’a pas encore rencontré. Il aurait pu être « profiler », ou psychologue criminel, mais non, il reste dans cette vie médiocre. Qui accepte ce genre de vie, sinon un fou désespéré ?
Après une heure à analyser les informations qu’ils ont pu récolter sur Amaury Boulanger – qu’Eli avait choisi comme suspect potentiel pour son amour de lui-même – ils finissent par l’éliminer de la liste. Amaury Boulanger a appris a s’aimer autant au travers de sa copine. En évoquant le passé, Amaury exprime – et Eli et Jonathan s’accordent à penser que c’est sincère – les regrets qu’il a pu avoir. Sauf que le « Lapin Blanc », s’il correspond bien à la description d’un pervers narcissique, n’aurait jamais eu de regret. Il n’aurait même pas admis avoir fait une erreur, même infime.
Ne restent alors que trois suspects : Eric Polak, Anthony Roland, et Stéphane Morel. Et, alors que Tess s’apprête à envoyer le compte-rendu de leurs analyses au Commissaire Nopera, un bruit sourd se fait entendre.
Lorsque Eli et Jonathan se retournent, ils voient Melissa allongée au sol, sur le côté, inconsciente.
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Message  0Camille Jeu 26 Déc 2013 - 19:46

Désolée, je n'ai pas été prévenue que tu avais posté pc_crash 

On avance doucement dans l'enquête. Ce que j'aime dans ton histoire c'est qu'il ne suffit pas de découvrir l'identité du coupable. Il faut aussi trouver une solution pour qu'il arrête de "faire des Alice" car il n'y a pas vraiment de preuves assez solides pour qu'il soit jugé. C'est pour ça que Nopera n'a pas d'utilité dans cet affaire... En tant que Commissaire en tout cas. J'en suis sûre qu'elle trouvera de quoi faire. :)

Le Lapin Blanc s'aime, donc il faudrait le blesser dans son orgueil ? Mais comment ?...

J'aime aussi beaucoup l'échange entre Olivier et Piotr. Il me rappelle un peu ceux de Cho et Rigsby, en mieux Very Happy

Eli semble avoir trouvé un allié de taille, Jonathan.
Je plains Mélissa, cette affaire doit lui rappeler Numéro 7... Surtout qu'étant enceinte, ce n'est pas facile de gérer ça. C'est pour ça qu'elle s'est évanouie ? J'espère qu'il n'y a rien de grave ! J'aime beaucoup son personnage.

Bref, j'attends impatiemment la suite ! Wink
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Message  Tournesol Sam 28 Déc 2013 - 8:10

De joli echanges entre les differents personnages. L'arrivee de Jonathan amene encore une touche de sensibilite differente dans cette equipe tres coloree !
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Message  Esmée del Rey Sam 28 Déc 2013 - 12:00

Bon je commente en retard les deux chapitres postés  Wink 

le premier, oui c'est un chapitre de transition mais déjà il amène de l'humour avec Olivier et Piotr et la relation du 1er avec Bredo !
et aussi ça leur permet de retrouver la piste de Camille la Alice IV et de comprendre encore plus la psychologie du Lapin Blanc, sa façon de penser etc....

Le suivant, j'aime beaucoup aussi parce qu'on se retrouve avec le "concret": les noms, la recherche; l'analyse des suspects et Jonathan semble trouver ses marques (va-t-il rester après la fin de cette enquête?), Melissa m'a fait de la peine et j'espère qu'il n'y aura rien de grave pour elle. Comme Camille je me demande comment on va pouvoir arrêter ce tueur!

Bref, vivement la suite!!!
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Message  Irajonas Dim 29 Déc 2013 - 17:20

Ce 4e épisode est en réalité une sorte "d'ébauche" pour moi de mon envie de réécrire "The Consultant(s)" en le dégageant de l'univers The Mentalist.

Je sais et je m'en excuse, que ces parties sont très longues car étudient la psychologie des uns et des autres. Mais, vu la nature du tueur, je suis forcé de m'attaquer à ses rapports avec les Alices.

Ayant eu affaire à des pervers narcissiques, j'essaye tant bien que mal de détailler leur psyché défaillante, et c'est au travers d'Eli que je vais pouvoir le faire. Quant à Jonathan, c'est un type qui a développé un sens de l'observation extrêmement aigu, comme une forme d'hypervigilance après avoir passé une enfance à subir les moqueries pour son poids. Eli compte au moins lui proposer de "rejoindre ses rangs", ça, je peux le garantir.

D'ailleurs, l'expression "rejoindre les rangs" devrait prendre toute son ampleur si j'arrive à pousser jusqu'à l'épisode 5, et jusqu'au 6 encore plus si j'arrive à tenir ma promesse.

CEt épisode 4 est surtout l'occasion pour moi de démontrer aux plus sensibles et émotifs, à ceux qui doutent le plus d'eux-mêmes, que ce n'est pas pour autant qu'ils ne devraient pas avoir confiance en eux.

J'ai 5 Actes écrits sur le papier, je dois les travailler à l'ordi avant de les poster. Ca arrivera très vite.


En tout cas, merci pour votre fidélité, parce que (et c'est cheesy) j'attends à chaque fois les notifications de vos réponses qui me boostent et relancent mon cerveau à toute vitesse pour vous écrire la suite !

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Message  Irajonas Ven 3 Jan 2014 - 13:57

Tout d'abord, la Bonne Année à toutes et à tous !

Ensuite : d'une pierre quatre coups. Quatre actes sur les cinq préparés. Fin du chapitre 2, et si Camille/Alice IV est déjà entrée au Pays des Merveilles, l'équipe est bien à mi-chemin du miroir.

A la fin de ce chapitre 2, il n'y aura pas encore plus de symbolique sur le Pays des Merveilles, mais normalement, vous pourrez déjà voir les tableaux sur lesquels Le Lapin Blanc va jouer pour atteindre Alice IV. Egalement les raisons plus profondes pour lesquelles Eli chasse ce foutu Lapin Blanc, et également une scène entre Eli et Melissa. Parce que j'avais envie.

La première question que j'ai envie de vous poser est donc la suivante : si d'une certaine manière, nous entrons dans le Chapitre 3 au Pays des Merveilles... Quelle figure du Pays des Merveilles représente Eli, d'après vous ?

Acte 7
Jonathan ne se rend qu’à peine compte qu’il est resté dans cet « antre de la folie » toute l’après-midi jusqu’à la soirée. Et il ne peut que constater que la logique n’est pas la qualité première du groupe de Lavoro.
En dépit des vannes et du semblant de manque de respect qu’ils éprouvent les uns pour les autres, à l’instant où Eli a demandé à Tess Bredo de passer ce message, toutes les vannes, toutes les moqueries, toutes les atteintes à la dignité des uns et des autres disparaissent. Jamais Jonathan n’a vu un groupe si soudé et organisé.
Lorsque Olivier arrive à la Brasserie, Eli a déjà porté Mel jusqu’à leur chambre. Mais ce Lavoro n’a plus rien de l’homme aussi perturbé que perturbant. C’est juste un homme en proie à la panique lorsque sa femme est en danger.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demande Olivier en inspectant les yeux de Melissa alors qu’elle est toujours inconsciente.
- Une crise d’angoisse, je pense, suppose Eli. Le Lapin Blanc a beaucoup de point commun avec une personne du passé de Melissa.
- Numéro 7 ? demande Olivier.
- Non. Avant ça. Un type qui a essayé d’isoler Melissa de son entourage. Un autre Pervers Narcissique. Il s’appelait Orsted.
Olivier contrôle alors le pouls de Melissa. Il rassure alors Eli :
- Reste seul avec elle. A mon avis, c’est bien ce que tu dis : une crise d’angoisse.
- En ce qui concerne l’enq… commence Eli.
- Oublie l’enquête pour ce soir, chef, ordonne Olivier. J’ai pas l’habitude de te donner des ordres, alors donne-moi cette satisfaction de te voir obéir. On ne peut pas avancer plus pour ce soir.
Olivier se tourne alors vers un Jonathan désemparé.
- Hep, Obélix, on te ramène chez toi ?
Après ce quolibet, l’instinct de Jonathan prend le dessus et inspecte tout le physique d’Olivier pour trouver « le truc qui fâche ».
- Je trouve ça rigolo que tu me traites « d’Obélix » alors que les abdos que tu as très certainement dû avoir il y a pas si longtemps se transforment déjà en bedaine. Je me demande dans combien de temps on fera le même tour de taille. En attendant, non merci, je vais rentrer à pied.
Prenant le chemin de la porte d’entrée, Jonathan adresse une dernière parole à l’homme qui est venu le choisir pour participer à ce cirque :
- J’espère que votre femme ira bien, Eli.
Ce dernier ne répond pas. Il est bien trop préoccupé.

Acte 8
Eli reste seul dans la chambre avec Mel qui a repris conscience à peine quelques minutes plus tôt. Il s’assoit à ses côtés, sur le lit, et engage de lui-même la conversation.
- Désolé Mel.
- Arrête, le coupe-t-elle faiblement. Même toi, tu ne vois pas l’avenir.
- Peut-être. Mais je sentais ta panique, et que ça te rappelait… cet espèce de con. Mais je ne pensais qu’à l’enquête, je pensais qu’en arrêtant le Lapin Blanc…
- Tu pourrais te venger de ce que m’a fait Orsted ?
- … prouver que je ne suis pas comme lui.
Melissa le fixe, inexpressive, son mari quelques instants, avant de rassembler ses forces dans une claque monumentale qu’elle assène à Eli.
- Mais !
- Je suis amoureuse d’un idiot. Je me suis mariée à un idiot. Et j’attends horriblement le gosse de ce même sombre idiot !
- Euh…
- Tu me crois idiote, moi ?
- Non, mais…
- Je suis sortie avec un Pervers Narcissique. J’ai failli en crever. Tu me rappelles comment j’en suis sortie ?
- Tu as…
- Non. TU AS. Tu as détruit son ego. Tu m’as ramenée à la réalité. Tu as fait ce que les psys croyaient impossible. Et, allez, je vais te dire la pire insulte à tes yeux.
- Non, je ne t’ai pas…
- Tu m’as sauvée. Tu aurais déjà pu m’avoir à ce moment-là. Et tu avais tellement peur de passer pour le même genre de manipulateur qu’Orsted que tu t’es aveuglé tout seul, comme le grand con que tu étais, et que tu es retourné tout seul te lamenter sur ta condition de « sauveur congénitalement stupide ». Et tu n’es revenu me voir qu’au moment où j’étais avec quelqu’un d’autre. Tu veux me refaire ce coup-là ? Tu vas me lâcher ?
- Non ! Non, j ne veux plus jamais te lâcher.
- Bien. Maintenant, écoute-moi bien : je suis enceinte. C’est moi qui en chie, et à part me faciliter la vie, tu ne peux rien faire. Tu vas arrêter de douter comme un espère de con, tu vas m’arrêter ce foutu Lapin Blanc, et me rappeler que je n’ai pas fait un gosse avec un gamin qui passe sa vie à douter !
Eli reste silencieux quelques secondes en fixant Melissa. Il s’agit pour lui d’une nouvelle preuve que, s’il est le seul à pouvoir décrypter les émotions de tout le monde, elle est la seule à connaître les siennes. Et il se sent alors comme le dernier des imbéciles.
- Je t’aime.
- Moi aussi, crétin.
Toujours leur dynamique.
- Et en vrai, je t’aime aussi, ajoute-t-elle.
- Je sais, répond Eli.
- Des fois, j’ai peur que tu ne le saches pas assez.

Acte 9
Le lendemain matin, une fois briefés par Eli, Piotr et olivier ont eu de sa part champ libre pour retrouver le Lapin Blanc. Sur le chemin vers les bars à shisha – puisque c’est là qu’ont été pris les dernières photos – Olivier a l’air perturbé, et Piotr… imperturbable.
- Tu le trouves pas bizarre, le boss, en ce moment ?
- Il est né bizarre. Pourquoi, à chaque fois, tu crois que j’en ai quelque chose à foutre de tes questions existentielles ?
- Parce qu’il faut bien que ça tombe sur quelqu’un. Et aussi, que je crois que je me suis rendu compte d’un truc. Enfin, je crois. Habituellement, tout le monde s’en fout de ce que je pense.
- Moi le premier.
- Je voudrais qu’on fasse ces bars à shisha un par un.
- Youpi.
Dans le premier bar à shisha, Olivier sort les photos des Alices. Dans une chorégraphie dont la grâce se rapproche plus d’une démarche de Jim Carrey que de la classe d’un George Clooney, Olivier compare les différentes photos avec les différentes tables du bar à shisha.
- Boom ! Premier bar de la Rue de l’Aumône Vieille, première photo. Chronologiquement, la première Alice.
Le serveur avance vers les deux compères.
- Je peux vous être utile ?
- Nan, rien à foutre. La bonne journée ! s’exclame Olivier.
Une fois dans la rue, Olivier remonte, s’éloignant de la Rotonde, et embarque Piotr dans le deuxième bar à shisha. Avec le même mode opératoire dénué de tout savoir-vivre, Olivier voit que la photo correspondante est celle de la deuxième Alice. Dans le troisième bar à shisha, Olivier voit qu’il s’agit du bar de la photo d’Alice III. Une fois retournés dans la rue, Olivier lève les bras au ciel, alors que Piotr le regarde comme un idiot.
- Non, t’as pas compris ? demande Olivier.
- Si. J’ai compris qu’en fait, t’es con.
- Il change de bar à chaque Alice. Ca, ça me paraît normal. Mais, pour changer de bar, il se contente de choisir celui d’après.
Piotr acquiesce, et comprend. Il regarde dans la rue de la Verrerie, perpendiculaire à la rue de l’Aumône Vieille.
- Y a trois bars dans la Verrerie, affirme Piotr.
- Et le premier de cette rue là, sera certainement le bar que choisira le Lapin Blanc pour Alice IV. Alors, c’est qui, le génie ?
- Pas toi, rétorque Piotr.
- Euh… t’as pas compris qu’on était en train d’anticiper le Lapin Blanc ?
- Si. Mais je ne dirai jamais que t’es un génie.

Acte 10
Camille attend le professeur de son cours de phonétique avec deux de ses copines : Sara et Gabriella. Les deux jeunes femmes sont plus extraverties qu’elle. Elles ont aidé Camille à sortir un peu de sa coquille. Elle se sentait mieux, c’est vrai. Mais elle se sentait laide par rapport à elles. Elle a toujours cette sensation qu’un mec les regarde elles d’abord, et puis Camille après seulement. Elle a beau adoré ses amies, cette insécurité lui donne parfois envie de les détester. Ca lui traverse la tête comme ça, un petit instant, et puis ça s’en va.
D’ailleurs, Gabriella parle – encore ! – de son mec et de leur classique « je romps/je reviens ». D’une manière, Camille trouve ce manège ridicule. Et, d’un autre côté, elle trouve ça assez beau d’être passionné au point de tout prendre à cœur à 100%.
Et Sarah de lui donner mille conseils un peu trop clichés. Et elle aurait bien envie d’en profiter pour couper court et parler de celui qui lui a offert la broche. Mais elles la jugeraient certainement, peut-être… ou bien demanderaient-elles à le rencontrer ? Et si elles ne l’aiment pas ? Pire : si elle finit encore dans leur ombre ?
« Je leur en parlerai quand je serai sûre. »
- Et toi, Camille, rien de neuf ? demande Gabriella.
- Non, rien de nouveau. Rien du tout.

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Message  Irajonas Dim 5 Jan 2014 - 23:47

Et voici le chapitre 3, au titre improbable sorti tout droit de mon esprit bizarre.

Voici donc les trois fronts sur lesquels vont se dérouler l'enquête :
1. D'un côté, Eli convainquant tant bien que mal Jonathan de l'aider à détecter le Lapin Blanc, pour l'empêcher de nuire à Alice IV/Camille.
2. Nopera rouvrant l'enquête sur la mort d'Alice I.
3. L'avancée, justement, d'Alice IV, dans le Pays des Merveilles, malheureusement guidée par le Lapin Blanc suscité.

Chapitre 3 : The Quiet Words of a Teenage Mushroom
Acte 1

Depuis son bureau, et au travers de ses services, Nopera a pu mettre la main sur le numéro de téléphone du père de la première Alice. De son vrai nom, Mélanie Cailleau, elle avait vécu seul avec son père, avant d’aller chez son frère, là où on l’a retrouvée morte.
Pendant plusieurs minutes, Nopera hésite. Bien qu’elle adhère à la théorie d’Eli selon laquelle les suicides sont la résultante d’une mécanique de manipulation ayant mené ces filles au désespoir, elle reste quand même dans le doute suivant : et si Eli se trompait ?
Si ce n’était pas, tout simplement, des suicides aux extraordinaires coïncidences ? Si tel était le cas, et qu’elle appelait cet homme, Pierre Cailleau, non seulement elle prendrait le risque de retourner un souvenir douloureux dans l’esprit de cet homme, mais en plus, elle porterait à lui faire croire, non sans risque, que quelqu’un est responsable de la mort de Mélanie.
Mais non, il y a trop de coïncidences. Et, au poste qu’occupe Nopera, on ne peut plus croire aux coïncidences. Elle rassemble toutes ses forces derrière la confiance qu’elle a en l’expertise d’Eli, elle appelle Pierre Cailleau, qui décroche rapidement :
- Allô ?
- Monsieur Cailleau ?
- Oui.
- Bonjour, Sandra Nopera, Commissaire de Police d’Aix en Provence. Je vous contacte au sujet du décès de votre fille, Melanie.
Un long silence s’ensuit.
- Monsieur Cailleau ? répète Nopera.
- Oui, je vous écoute, Commissaire.
- Il y a certains éléments qui, dans le contexte du décès de votre fille, ont attiré notre attention. Serait-il possible que vous vous présentiez à nos services pour en discuter ?
- Pouvez-vous plutôt venir à mon domicile ? J’ignore de quels « éléments » vous parlez, mais en fonction, j’aurais peut-être quelque chose à vous montrer.
« Tiens, curieux. Pour une fois qu’un type préfère qu’on passe chez lui. »
Nopera accepte. Et, si elle avait des doutes envers la théorie d’Eli, au sortir de cette entrevue, ils s’évanouiront d’un coup, d’un seul.

Acte 2
Lorsque Jonathan sort de son cours de droit, à 10h, il voit Eli qui l’attend à quelques pas de la porte. L’exaspération se lit déjà sur le visage de l’étudiant en Langues Etrangères.
- Monsieur Lavoro, devriez comprendre qu’en vrai, je suis étudiant, non ?
- Bien sûr. Vous en avez l’uniforme. Le sac, les feuilles, le stylo.
- Donc, vous vous dites bien que je devrais plutôt passer mon temps à étudier, pas vrai ?
- Ah bon ? J’ai toujours cru que la priorité, c’était la cuite. Au temps pour moi.
- Vous êtes un con.
Eli se contente de sourire, les mains dans les poches. A force de l’entendre, il a fini par considérer cette insulte comme un compliment.
- Vous êtes au courant que vous avez un truc en plus, Jonathan ?
- Vous parlez des vingt kilos que j’ai en trop ?
- Qui en a quelque chose à foutre de ça ? Votre identité ne se définit pas par votre poids. Ou alors, si c’est le cas, laissez-moi vous dire que je pèse cinquante-cinq kilos.
Sans même s’en rendre compte, Jonathan commence à marcher dans les couloirs avec l’étrange personnage.
- M’sieur Lavoro, la seule raison pour laquelle vous ne vous moquez pas de mon poids, c’est parce qu’à mon âge, on se moquait du vôtre.
- ‘Pas faux. Là où je voulais en venir, c’est que, et je n’ai pas souvent prononcé cette phrase, j’ai besoin de votre aide.
- Je ne suis qu’étudiant.
- Et moi, manager de Brasserie sans diplôme. Et alors ? ça ne change rien au fait que vous et moi, on a chacun un don qui nous est propre, et que je trouve dommage que vous vous en serviez pour combattre votre insécurité, alors que j’aurais besoin de vous pour identifier le Lapin Blanc.
- Désolé, mais vous devrez trouver un autre Sherlock pour votre enquête.
Eli arrête Jonathan dans sa marche, et se met devant lui pour le regarder dans les yeux.
Pour l’occasion, Eli arbore le visage du méchant. Eli considère qu’il a eu de la chance, au travers de Melissa et d’Aaron, pour surmonter le regard des gens, et l’insécurité à l’égard de son physique aux apparences fragiles. Grâce à eux – et grâce à ses facultés – il a surmonté ce regard sur lui-même pour être capable d’avancer. Et Jonathan, lui ? Il n’est pas loin de reculer. En attendant, il stagne et se renferme.
Les complexes nous poursuivent. Pas que quand nous sommes enfants.
- Ok, vous êtes un trouillard, lance violemment Eli. On vous a charié parce que vous étiez rondouillard ? Et après ? Jouez la carte du « gros nounours », par exemple, et les gens vous aimeront pour ça. Mais, si vous voulez leur respect, arrêtez de survivre, et commencez à vivre. Bordel, j’ai été comme vous. Et si je n’avais pas eu celle qui est aujourd’hui ma femme, je continuerais à porter comme vous une carapace couverte d’épines.
Jonathan ne dit rien. Peut-être a-t-il déjà entendu ces mots. Mais il a peine à croire qu’un type qui a eu les couilles de s’accaparer l’attention de deux cent étudiants ait pu un jour ressentir l’insécurité lié à leur regard.
- Voilà mon problème, continue le manager : je suis doué. Je suis un détecteur à émotions. Tout me traverse, constamment, que je sois attentif ou non. J’ai un bon sens de l’observation, qui est complémentaire, mais il n’est pas aussi aiguisé que le vôtre.
- En quoi je…
- Le Lapin Blanc est un psychopathe, au sens propre du terme : il est psychiquement malade. Il est un « vecteur émotionnel ». Il ne ressent aucune émotion, il se nourrit de celles qu’il provoque et les retransmet comme… un Reflet Grisâtre.
- Un Reflet Grisâtre ? répète Jonathan avec surprise.
- Jonathan, parce que le Lapin Blanc ne ressent pas ses propres émotions, je ne peux pas le détecter aussi aisément qu’à l’habitude. Ce sont les détails qui vont le trahir, et malgré mon sens de l’observation, je serai mis en difficulté par l’intelligence du Lapin Blanc. Votre sens de l’observation, lui, a fait ses preuves à mes yeux, et je sais que vous pouvez le repérer.
- Et j’y gagne quoi ? Supposons que vous ayez raison, et que je déniche votre foutu Lapin Blanc. Si ça dégénère, j’en paierai les conséquences. Tout ça pour quoi ?
- Pour une place dans mon équipe.
- Ben tiens. Qu’est-ce qui vous laisse penser que ça me donne envie ?
Eli fait un geste de main dans le vide. Puis il sort de la poche intérieure de sa veste une carte de visite.
- Alors, je me suis peut-être trompé. Mais vous avez vu les visages de mes trois suspects restants. Et vous connaissez le profil du Lapin Blanc. Si vous comprenez que vous êtes utile, et que vous voyez les signes qui m’ont échappé, appelez-moi. Vous ferez peut-être la différence.
Eli donne alors une tape sur l’épaule de Jonathan. Ce dernier observe la carte de visite, sans se rendre compte qu’Eli l’a conduit dehors, sur le parvis de la Fac.
Et, en s’éloignant, le manager de Brasserie, Eli observe les étudiants qui passent, non sans un regard appuyé sur chacun d’entre eux. A vrai dire, il n’essaye pas de les dévisager. Il y a juste une quantité d’émotions qui le traversent, et il lui est impossible de savoir qui ressent quoi.
Certains veulent se mettre en valeur et montrer qu’ils sont plus intelligents que les autres. D’autres, voient dans la Fac la meilleure occasion de faire la fiesta. D’autres encore, n’ont pas la moindre idée de ce qu’ils font là. Ils espèrent juste savoir où aller.
D’autres encore, sont là, parce qu’il fallait bien aller quelque part. Et qu’ils ne savaient pas où, alors… voilà. Et il y a les frustrés, aussi. Ceux qui veulent être ici. Qui ont un projet. Et honte de la réputation de « case-poubelle gauchiste » des Facs de Lettres.
Qui ressent quoi ? Eli peut en percevoir certains. Mais, même s’il est doué, il ne l’est pas assez pour déterminer exactement qui ressent quelle émotion. C’est là que ses facultés sont frustrantes. C’est comme entendre tous les films d’un cinéma, sans savoir dans quelle salle est diffusé tel ou tel film, et qu’on n’a la possibilité que d’un seul choix. Si Eli passe à côté de la bonne personne associée à la bonne émotion, les probabilités diminuent de refaire cette association.
« Le Reflet Grisâtre ». Contrairement aux autres Amalgames que fait Eli – la Vibration Rouge, l’Explosion Grise, la Pulsation Blanche, l’Impulsion Azur – ce n’est pas une émotion particulière qu’il ressent, mais une représentation de quelque chose qu’il ne peut pas voir. Il n’est pas assez doué pour ça.
Mais il lui faut le résultat. Que ce soit de son fait ou non, Eli doit arrêter le Lapin Blanc. Et Jonathan est probablement son meilleur atout pour le détecter.
Eli doit se fondre dans la masse. Prendre un morceau de champignon et changer de taille.
- Ah, murmure-t-il en s’arrêtant. Ben merde, j’ai une idée.

Acte 3
Il croise Camille dans les couloirs et lui intime de le retrouver « aux Cousins », situé en face de la Fac. Ce qu’elle aurait fait avec plaisir. Sauf qu’elle avait prévu, avec Sara et Gabriella, de se retrouver après les cours pour réviser avant l’examen de Civilisation US.
- Elles ne peuvent pas se débrouiller sans toi ? demande-t-il.
- Non, mais j’ai promis, rappelle-t-elle. Et je suis plutôt du genre à tenir parole.
- Ca, ou elles sont trop empotées pour réviser sans toi.
- T’es méchant, c’est mes amies.
Il fait une moue peu convaincu. Camille est alors gênée.
- Laisse-moi deviner : le genre à se tartiner la poire et à parler de leurs histoires de cœurs au milieu de deux chapitres ?
- Arrête.
- Toi, tu es naturelle. Elles, elles ne font que se mettre en avant, et j’imagine même que ça les arrange que tu sois dans leur ombre. Au moins, comme ça, on les voit mieux. Et en plus, tu les aides ? fait-il avec condescendance.
C’est comme s’il avait lu dans ses pensées latentes. Ces petites idées qui lui traversent l’esprit, nées de ses doutes. Mais elle ne s’y attache jamais. Ce n’est pas vraiment ce qu’elle pense d’elles, juste des peurs !
- Tu vaux mieux que ça. Je suis sûr qu’elles n’hésiteraient pas à te lâcher pour aller retrouver leurs mecs si elles étaient à sa place. Tu n’as pas envie, pour une fois, que ça soit toi qui en profite ?
Camille hésite un instant. Elle a promis à ses amies de réviser avec elles. De passer du temps avec elle. Mais c’est vrai aussi que plusieurs fois, Gabriella était partie pour rejoindre son copain. Mais elle a quand même montrer à Camille qu’elle pouvait se mettre en valeur, si elle s’habillait bien…
Mais elle en a profité aussi pour s’habiller mieux qu’elle… Elle ne sait plus. Elle savait que c’était ses doutes à elle, et uniquement des doutes. Mais en même temps… si il voit ça, lui aussi, peut-être que c’est vrai…
- Non, j’ai promis, répète Camille. Je suis désolée, mais je leur ai promis.
- Tant pis pour toi. Quand t’en auras marre d’être dans leur ombre…
Sur ces paroles, il s’en va, laissant Camille prise au dépourvue. Elle est déçue, parce qu’elle aurait aimé passer du temps avec lui, mais elle tient toujours parole. En fait, elle est fière d’elle : au moins, elle ne se laisse pas mener à la baguette. Elle fait ce qu’elle veut.
Et en même temps… et si il avait raison ?

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Message  Irajonas Sam 11 Jan 2014 - 19:07

Passage court pour anticiper la prochaine étape.

Acte 4
Lors de sa toute première collaboration avec le Commissaire Nopera, Eli était venu chercher ses renseignements auprès d’une source vers laquelle personne ne se tournait jamais en premier lieu : les clochards discrets. Eli préfère les appeler « clochards ». Il trouve ça moins négatif que « SDF », qui sous-entend que ces individus sont bloqués dans les pièges d’un système qui les dépasse, ou « mendiants », qui signifie qu’ils vivent au crochet des autres. « Clochards », pour lui, c’est positif. Il y a une histoire, derrière ce nominatif.
Deux d’entre eux l’avaient, à l’époque, conduits vers une piste, et Eli avait tenté d’inscrire l’un d’eux en service d’alcoologie de l’Hôpital de Montperrin pour l’en remercier. Mais, suite à une mauvaise réaction due au manque, le clochard en question, William, avait été mis sous calmant en psychiatrie, légumisé par l’injection des médicaments.
Eli ne se l’était jamais pardonné, contrairement au meilleur ami de William, Yvan, qui comprenait qu’il avait fait de son mieux pour l’aider.
Il n’empêche qu’Eli se trouve maintenant lui-même abjecte de lui demander de nouveau son aide. Ainsi, lorsque Eli s’approche d’Yvan, c’est avec un billet de cinquante euros qu’il présente son appel à l’aide. Il n’a pas le temps de le tendre, que les deux chiens d’Yvan se jettent sur lui… pour lui réclamer des caresses.
- Si j’avais pas besoin de ton argent, je le refuserais, cousin, lui dit Yvan en se levant. T’as essayé d’aider William. Si il avait pu rentré là-bas sans ton aide, ils l’auraient quand même foutu en psychiatrie. (Yvan prend néanmoins le billet tendu par Eli).
- Hum. ‘Suis pas convaincu. Mais merci… Yvan, tu m’as dit une fois que tu savais qui « touchait » quoi dans cette ville.
- Oh, pas toi, cousin ? lui reproche Yvan. ‘Reprend ton argent, t’es le dernier que je voir toucher.
- Non, c’est pas pour consommer. C’est pour une enquête.
- Tu fais dans les Stup’s ?
- Non, toujours dans les psychopathes. J’essaye d’arrêter un type qui provoque des suicides et qui est obsédé par Alice au Pays des Merveilles.
- Toi, tu me vends du rêve en boîte de conserve, rit Yvan.
- Le type en question est étudiant, et d’après ce que je crois comprendre de lui, il consomme de la beuh sans la cultiver. Il ne prendrait pas cette responsabilité. Et m’est avis qu’il consomme autre chose. Tu vois la Tea Party du bouquin ?
- Ouais. J’suis clodo, mais pas inculte.
- S’il fait les choses comme je pense, il va amener sa victime – Alice IV – dans une « Tea Party », sauce étudiante. Et il y aura forcément un Chapelier Fou.
- Tu le crois tordu à ce point ?
- Il est obsédé par Alice au Pays des Merveilles, cousin. Il s’est forcément créé dans son entourage des « archétypes lewisiens ».
- Dans ce cas, prends un papier et note. Je connais trois mecs. Ils sont pas étudiants, mais sont toujours avec. Si vraiment ton gars recherche une soirée défonce façon Tea Party, il ira chez l’un d’eux.
Il sort un carnet de la poche intérieure de sa veste, et note les trois noms que lui donne Yvan.
- J’te conseille surtout le dernier, Joseph Capello. Il ferait un bon Chapelier Fou.
- Ah ouais, pourquoi ? Il est fétichiste des chapeaux haut-de-forme ?
- BAaaaaah. Tu sais que le Chapelier Fou est bloqué à l’heure du thé ?
- Ouaip.
- Ce type croit qu’il a toujours vingt ans et qu’il doit toujours prendre le temps de faire la fiesta. Sauf qu’en vrai, il en a cinquante-six.
- Merci Yvan.
- Merci à toi, vieux. T’es un type cool. Bizarre, cinglé, mais cool. Pourquoi tu fais tout ça pour coincer ce gars ? Personne ne le ferait.
- Justement, cousin. Parce que personne ne le fait.
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Message  Tournesol Dim 12 Jan 2014 - 20:52

Je continue de suivre avec plaisir cette fic. Merci de nous la partager.
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Message  0Camille Dim 12 Jan 2014 - 21:21

Je suis toujours ta fic avec plaisir et impatience ! Jonathan est très attachant comme tous tes personnages. La relation Eli/Mélissa est toujours aussi belle. J'adore les échanges entre Piotr et Olivier, et surtout Olivier ! Razz

Bref, j'attends la suite, comme toujours red_smile 
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Message  Irajonas Ven 17 Jan 2014 - 0:04

Cette fic est un défi à chaque fois que je reprends le travail dessus, j'espère vraiment ne pas vous décevoir !

Acte 5
Dans le courant de l’après-midi, Jonathan n’écoute pas son cours. Il se contente de regarder la carte d’Eli.
En quelques mots, la vision que Jonathan avait de son avenir a chamboulé. C’est quoi, d’abord, cette place que propose Eli ? Il n’a pas de cabinet de consultation. Il n’a aucun diplôme, aucune accréditation lui permettant de justifier les choses qu’il fait. Son équipe n’a aucune valeur. Pourtant, ce Commissaire Nopera les appelle à l’aide. Et leur fait confiance. C’est un truc de fou. Et en plus, il lui propose un job ?
Les Langues Etrangères ? Jonathan y est doué, mais maintenant, il n’est plus très sûr de son choix. Eli a raison, après tout. Jonathan est doué pour voir les détails. Peut-être a-t-il sa place ailleurs.
Un doute s’est insinué dans sa tête. Il ne sait plus. Il observe ses camardes de cours, et aucun des suspects ne partage celui-ci avec lui. En revanche, il aperçoit des gestes, des détails. La manière dont cette étudiante brune, par exemple, s’arrête fréquemment d’écrire pour gribouiller des têtes de cartoons le long de sa page. Le fait qu’une autre se masse régulièrement le poignet. Lorsque sa manche se relève, Jonathan aperçoit, lors d’une fraction de seconde, des marques de scarification.
Oui, Eli a sans doute raison. Il a un talent, il serait dommage de le gâcher. Malgré la frustration de lui donner raison, alors que Jonathan était parti dans l’idée du contraire, Jonathan finit par composer le numéro de téléphone sur la carte d’Eli, une fois sorti de son cours. Dans le couloir, Jonathan attend que son appel aboutisse.
- Jonathan, très bon timing ! s’exclame la voix d’Eli. Vous avez besoin d’un chapeau ?
- Quoi ? Attendez… fait Jonathan au téléphone.
Une seule seconde de réflexion suffit à Jonathan pour comprendre.
- Vous croyez qu’il y a un Chapelier Fou ?
- Oh, il y en a un. J’ai fait le tour des Chapeliers potentiels, et j’ai découvert notre gars. Et vous savez quoi ? Il est pote avec Humpty Dumpty. Vous êtes partant ?
- Je suis presque sûr que je vais le regrette, mais oui, Monsieur Lavoro. Dites-moi où vous rejoindre.
Une main tapote alors sur son épaule. Jonathan se retourne, et fait face à Eli, qui coupe alors l’appel en souriant.
- Je n’irai pas vous dire que je le savais, affirme Lavoro.
- Vous venez de le dire, là.
- C’est vrai. Une Tea Party, ce soir, qu’en dites-vous ?

Acte 6
Chez Gabriela, Camille lit son cours avec attention. Sarah tapote elle sur l’écran de son téléphone en n’écoutant qu’à peine les résumés que fait Camille. Mais cette dernière n’a pas la tête à ça, à vrai dire. Elle repense plutôt aux paroles qu’il a prononcé plus tôt. Et elle constate de plus en plus qu’il avait raison.
Les détails lui sautent aux yeux, maintenant qu’il lui a dit ce qu’il pensait. Et, à chaque fois que Camille essaye de poser une question, l’attention de Gabriela ou Sarah est détournée par un SMS, par un coup de téléphone, ou par n’importe quoi qui n’a rien à voir avec leurs cours. Plus cela se répète, et plus elle est frustrée.
Pas frustrée de ne pas pouvoir réviser, non. Mais de réaliser qu’il avait finalement raison.
- Bon allez, ça suffit, je m’en vais, grommelle-t-elle en rassemblant ses affaires dans son sac.
- Qu’est-ce qu’il se passe, Cam ? demande Gabriela en posant son téléphone.
- Il y a que j’en ai marre. On était sensées se préparer pour ces foutus exams, et comme d’hab’, vous n’en avez rien à foutre. Sarah ne fait qu’écrire des SMS, et toi, tu ne parles que de ton copain bipolaire. Puisque vos copains sont si importants pour vous, je préfère encore aller retrouver le mien.
- Non ? T’as trouvé un mec ? dit Gabriela avec un sourire réjoui.
Car oui, même si Camille est maintenant incapable de le percevoir, Gabriela est belle et bien contente pour elle. A vrai dire, elle s’inquiétait pour Camille. Elle avait peur que, parce qu’elle n’a pas confiance en elle, elle ne parvienne pas à trouver chaussure à son pied.
- Ca a l’air de te surprendre, rétorque Camille froidement.
- Non, c’est juste… pourquoi tu ne nous en as pas parlé ? demande alors Sarah. Tu subis sans arrêt nos histoires, on aurait bien aimé savoir.
- Pff… moi, j’en suis plus très sûre. J’ai tout annulé avec lui pour réviser avec vous, et vous, vous vous en fichez.
- Non, si tu nous l’avais dit, on aurait compris, assure Gabriela.
- Arrête de croire qu’on se fiche de toi. Tu sais que c’est faux, ajoute Sarah.
Camille hésite un instant. Elle regarde dans le vide, puis remonte son regard vers ses deux amies, dont elle doute de plus en plus de la sincérité.
- Je m’en vais, répète-t-elle.
Et puis, Camille passe la porte d’entrée en claquant derrière elle. Et une fois dans la rue, elle l’appelle.
Elle lui explique qu’il avait raison. Elle lui demande si il peut l’aider à se changer les idées. Et, justement, il a quelque chose à lui proposer. Lorsqu’il lui en parle, elle n’est pas très sûre.
- J’ai pas l’habitude d’aller dans ce genre de soirée, dit-elle.
- Tu peux être surprise. Si tu restes dans ton monde, tu ne verras pas toutes les merveilles de celui-là.
- Oui, d’accord, mais bon, là, tu me décris une soirée défonce, fait-elle remarquer.
- Non, je te décris une soirée étudiante. Sors des sentiers battus, fais quelque chose de nouveau. Même si tu croises des barjots, tu ne crois pas que c’est toujours une bonne expérience, ou au moins une histoire à raconter ? Je veux te montrer un monde qui peut t’émerveiller. Qu’est-ce que tu en dis ?
Là, elle est convaincue. Peut-être qu’il parviendra à la surprendre.

****
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Message  Tournesol Ven 17 Jan 2014 - 12:14

Moi je trouve cette histoire toujours tres bien. Les chapitres sont peut-etre un peu court a mon gout pour entrer dans l'univers si particulier de tes personnages. Je me rejouis de lire ce qui va se passer durant cette soiree...
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Message  Esmée del Rey Ven 17 Jan 2014 - 16:28

Désolée de ne pas avoir pu répondre avant, je veux te dire que ce n'est pas par manque d'intérêt, j'adore toujours ta fic et la façon dont tu brosses tes personnages.
En fait j'aime beaucoup Jonathan et également Oliver, et la façon dont tu décris la relation entre Eli et Mel ^^
J'aime aussi beaucoup Camille, que je trouve très touchante et on peut facilement s'identifier à elle et donc découvrir qu'on peut être alors des proies faciles pour le Lapin Blanc....c'est un peu effrayant tout de même.
Apparemment Eli veut s'en prendre à lui en détruisant sa psyché et en le confrontant au monde réel....
J'attends la suite avec impatience!!!!!!!!!!!!

Quand tu demandais quel personnage on attribuerait à Eli dans le Pays des Merveilles, perso je pencherais pour la Chenille: c'est elle qui fait prendre conscience à Alice de son identité et de ce qu'elle est, elle lui permet le contact avec l'autre monde et chercher à l'aider...Ca serait Eli selon moi, il passe sa vie à essayer d'aider les autres et les révèle à eux mêmes (il le fait aussi pour Jonathan ^^)
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Message  Irajonas Mer 22 Jan 2014 - 0:05

Tournesol, je te remercie de la remarque concernant la longueur des Actes !

C'est un parti pris qui ne me plaît que moyennement, pour deux raisons : le temps, pour éviter un espacement trop grand entre deux pots, et d'autre part, surtout, le format de lecture : sur un forum, un énorme pavé serait extrêmement lourd, et probablement par là même désagréable à lire sur un écran. J'essaie d'aérer un peu la mise en page, mais cela donne lieu également à des coupures un peu trop abrupt, même à mon goût...

Esmée Del Rey, j'ai déjà attribué la chenille à quelqu'un d'autre. Parce qu'Eli n'a pas pour objectif d'être apprécié par Camille, "seulement" de la sauver du Lapin Blanc. Quitte à ce que celle ci se mette à le haïr... Oups, en aurais-je trop dit?

Quoiqu'il en soit, je trouve les actes suivants un peu maladroits de ma part, mais ils mettent ENFIN (même moi, j'en avais marre d'attendre) la confrontation en place, amenant un dernier problème et une dernière pièce. Le chapitre suivant s'ouvrira sur la confrontation entre Jonathan et le Lapin Blanc. 1e Round avant d'amener officiellement Eli dans le combat.

Oh, et dernier détail perso : avant de poster l'acte 7, j'ai tenté "en live" d'employer l'expression étrange sur l'avis de Piotr dont va se servir Olivier. Et croyez-moi quand je vous dit qu'il y a de quoi laisser un collègue de travail sur le cul.

Acte 7
Piotr et Olivier attendent devant la maison de Camille Verrevon. La patience d’Olivier est mise à rude épreuve, pendant que Piotr se contente purement et simplement de ne rien dire.
En fait, ce dernier est particulièrement bien habitué à simplement « attendre ». A attendre qu’un de ses anciens boss mette la tête au carré à un client en retard de paiement. A attendre qu’un de ses anciens boss aie fini de sauter une donzelle défoncée. A attendre qu’un type arrive pour lui mettre lui-même la tête au carré. Alors, attendre qu’une gonzesse retourne chez elle… ‘pas ça qui va lui changer quelque chose.
- J’aimerais bien faire le point, Tovarich, dit Olivier.
- Pas moi, et ne m’appelle pas Tovarich !
Conformément à son habitude, Olivier ignore le commentaire de Piotr.
- On a nos trois suspects potentiels : Eric Polak, Anthony Roland, et Stéphane Morel. Et on a aussi l’adresse d’Alice IV. Tess s’en est servie et m’a confirmé que les habitants étaient Thérèse Verrevon et sa fille Camille. Alice IV, c’est Camille Verrevon.
- Cool.
- On sait qu’il a pour habitude, une fois que son Alice a bien avancé dans sa.. euh… Transformation ? Ouais, transformation. Une fois que son Alice a bien avancé dans sa transformation, il l’emmène dans un bar à shisha et la prend en photo. Et, en plus de ça, le boss nous apprend maintenant que le Lapin Blanc va l’embarquer dans une « Tea Party ».
- Youpi.
- A quel moment Eli veut agir ? A la Tea Party ? Au Salon de Thé ? Il y a quelque chose qui m’échappe et que j’aimerais comprendre.
- Ce qui t’échappe, c’est mon envie de ne pas parler.
- Merde, Piotr, arrête maintenant ! C’est quoi, ce genre que tu te donnes ? On te connaît tous suffisamment pour savoir qu’au fond, tu n’as pas « pas envie » de parler. Je sais que t’es une sorte d’armoire à glace froide et muette qui se tamponne l’oreille de mon avis tellement fort, qu’en se penchant bien on pourrait en entendre l’écho dans ton trou de balle. Mais voilà le truc : quand je ne comprends pas quelque chose, je ressors tous les éléments que j’ai en tête et je les trie. Mais je ne suis pas comme Eli, je n’ai pas un cerveau qui dysfonctionne au point de me rendre plus intelligent. J’ai besoin de dire à voix haute ce que j’ai derrière la tête pour réfléchir. En plus, Eli, je vois bien qu’il est à moitié à côté de la plaque. Je ne sais pas si c’est parce que Melissa est enceinte, ou si c’est parce que cette affaire lui rappelle des mauvais souvenirs, mais j’ai peur qu’on passe à côté de quelque chose à trop faire confiance à sa réflexion. Tu crois pas qu’on devrait lui filer un coup de main, pour ça ?
Piotr se tourne vers Olivier. Rares sont ceux qui ont haussé le ton devant lui, et la plupart du temps, c’avait été pour lui rappeler qu’il n’était pas, citation à l’appui, « payé pour réfléchir. » Il avait oublié qu’Eli lui avait promis qu’il travaillerait différemment. Qu’il ne serait pas forcément une paire de poing accrochée à une paire de bras accrochée à un cerveau vide. Piotr avait même oublié qu’il avait le droit de réfléchir. De se poser des questions. Et, maintenant qu’Olivier évoque la question, il réalise que lui aussi s’inquiète pour Eli. Et pour Melissa. Et peut-être même aussi pour Alice IV.
- Le boss, il est pas serein parce qu’il prend l’affaire personnellement, affirme Piotr. Melissa était patraque, et il pensait à l’enquête. ‘Suis sûr qu’il le regrette. Qu’il sait qu’il ne devrait pas y penser autant, mais que c’est plus fort que lui. Son problème, c’est pas qu’il s’inquiète pour Melissa, c’est qu’il a peur de pas assez s’inquiéter pour elle.
- Waw. Là tu me scotches.
- Maintenant, pour l’histoire du Lapin Blanc… je dirais que le boss, il compte sur la « Tea Party » pour savoir lequel de ces gugusses enrobés de connerie est le Lapin Blanc. Le bar à shisha, il a forcément un plan, même si j’vois pas lequel. Ensuite, puisque tu me fais chier avec des petits sous-entendus par-ci par-là sans jamais me poser la vraie question, j’vais faire du « sans transition » : mets Tess au pied du mur et dis lui que tu veux plus que du cul.
- Euh… Je répète : là, tu me scotches.
- Bordel, t’es mon pote et t’es aussi très con. Pour une raison qui m’échappe, l’asociale de l’équipe s’est entichée du sociopathe de la bande. N’empêche que j’vois bien vos regards et votre petit jeu du « je t’emmerde moi non plus. » La Bredo, elle a peur parce qu’elle arrive pas à sortir dehors et elle craint que tu puisses pas l’accepter à cause de ça. Ca te vient pas à l’idée, toi qui réfléchis, que c’est précisément en étant avec toi qu’elle pourrait sortir ?
Olivier ne dit rien. Piotr a fait preuve d’une éloquence qui le sidère.
Alors que Piotr réalise à quel point cela lui avait manqué, d’une certaine manière, de donner son avis – tant de fois, on lui avait demandé de fermer sa gueule ! – qu’il ressent une sorte de libération d’avoir tout sorti en vrac. En fait, il se sent… plus léger.
Olivier tourne alors la tête vers la maison de Camille. Il la voit sortir et se diriger vers sa voiture.
- Elle bouge. On fait quoi ? demande Olivier.
- On attend quelques secondes avant de démarrer. ‘Manquerait plus qu’on se fasse gauler, dit Piotr.

Acte 8
A l’appartement de Tess, Eli explique son plan d’action à Jonathan. Si on ose appeler cela un plan… Il n’y a que dans l’esprit d’Eli que tout cela paraît logique. Même Mel le laisse expliquer son plan, sans qu’elle ne soit vraiment sûre que son mari sache ce qu’il fait.
Mais elle a l’habitude. Elle-même avait prévenu Eli qu’on ne pouvait pas tout prévoir. Qu’il fallait avoir un plan de départ, mais qu’indubitablement, il fallait l’ajuster par la suite. Et, dès l’instant où elle a exprimé cette pensée, Eli n’a fait que suivre son conseil.
Le manque de stabilité dans le comportement d’Eli lui fait peur. Avant, ce n’était pas le cas. Mais maintenant… elle attend un bébé. Quelle vie attend ce gosse, si Eli continue… d’être le « Eli » que tout le monde voit ? Elle aimerait davantage qu’il soit le « Eli » qu’elle connaît.
- Le but du jeu, explique-t-il à Jonathan, ce n’est pas de blesser Camille. L’important, c’est de comprendre qu’elle devient petit à petit une… « extension » du Lapin Blanc, au détriment de sa propre personnalité. Il faut que le Lapin Blanc soit heurté, et que Camille le défende, jusqu’au point où elle ne pourra plus le faire.
- Ok. J’attaque le Lapin Blanc. Alice IV la défend.
- Camille le défend, rectifie Eli. Grâce à Olivier, on a eu son adresse. Et, grâce à Tess, on a eu son nom. Maintenant, qu’on connaît ce nom, il est important de respecter sa personnalité.
- Si vous le dites, dit Jonathan sans vraiment comprendre où Eli veut en venir.
- Il va y avoir un moment où Camille va s’énerver contre vous, et vous devrez rester calme. Vous devrez vous rappeler que c’est le Lapin Blanc que vous attaquez. Pas Camille.
- Ok, ok, mais si ça tourne au vinaigre ?
- Ca ne peut pas tourner au vinaigre. Tant que Camille peut le défendre, le Lapin Blanc ne fera rien. Quand elle ne pourra plus le défendre, c’est elle qui l’attaquera directement.
- Oui, mais j’insiste : si ça tourne quand même au vinaigre ?
- Il y aura Piotr et Olivier à proximité pour vous « extraire ». Maintenant, le côté « fun ». Mettez ça.
Eli tend à Jonathan une oreillette qui ressemble à s’y méprendre à une prothèse de malentendant.
- Je ne suis pas sourd, merci.
- C’est une fausse prothèse, le module réglant le volume a été bidouillé par Tess. Elle y a incorporé une de nos caméras-oreillette pour que cela soit plus discret. On verra par cette caméra, et vous m’entendrez par l’oreillette.
- Vous voulez me guider ?
- Non. Il faut que je vois les visages de Camille et du Lapin Blanc. Je ne peux pas ressentir les émotions si je ne suis pas proche, ou si je n’ai pas de contact visuel.
- Mon « super sens » de l’observation, il ne vous suffit pas, alors ?
- Evidemment, qu’il ne me suffit pas. On ne répare pas toute une voiture avec seulement un cric. Pendant que vous verrez des choses que je ne vois pas, je verrez des choses que vous ne voyez pas. Je ne peux pas me montrer au Lapin Blanc, pas tout de suite, alors que j’ai fait mon ramdam hier dans votre amphi.
Jonathan baisse la tête, et se met à réfléchir. Il sent la merde venir à plein nez. Il a la sensation de s’être engagé dans quelque chose de trop « gros » pour lui. C’est surréaliste. Il s’apprête, ni plus ni moins, à remplir le rôle d’espion.
Cette soirée « Tea Party » ressemble à ses yeux à une mise à mort. Pourtant, le regard qu’Eli lui porte n’a plus rien de celui d’un fou. A nouveau, il paraît plus déterminé que jamais.
- J’ai conscience de tout ce que je vous demande, Jonathan. Si vous ne voulez pas y aller…
- C’est vous qui êtes venu me chercher, je vous rappelle ! le coupe l’étudiant.
- Oui, pour ça, je plaide coupable. Mais à aucun moment je ne veux que vous vous sentiez obligé de le faire. Si vous n’y allez pas…
- Vous n’aurez personne d’autre pour y aller.
- Je devrai trouver une autre solution, répond Eli calmement.
- Au risque de laisser au Lapin Blanc trop d’avance ? Et de définitivement transformer Camille Verrevon en « Alice IV » ? Monsieur Lavoro, même si je ne suis pas sûr d’être prêt à rejoindre votre groupe bizarre, vous avez au moins réussi à me convaincre qu’un type a fait du mal à ces filles. Maintenant que je sais ça, je ne peux pas faire marche arrière. Ca serait « non assistance à personne en danger ». Mais…
Jonathan balance la tête de gauche à droite.
- Mais j’ai quand même le droit d’avoir peur, non ?
Eli lui met la main sur l’épaule, non sans avoir partagé un regard avec Melissa juste avant.
- C’est ça, le truc, Jonathan. En dépit des apparences, et en dépit de la folie dont vous pouvez nous croire atteints, nous avons tous peur.
- Même vous ? demande Jonathan.
- Je suis le plus terrifié d’entre nous. Croyez-moi, lui assure Eli.
Et, malgré toutes les bonnes raisons du monde de refuser de soutenir Lavoro et sa bande de fracassés, Jonathan accepte. Il met la fausse prothèse à son oreille. Et il annonce qu’il est prêt.

Acte 9
Vers 19h, après avoir finalement pu avoir un entretien avec M. Cailleau, le Commissaire Nopera voit l’affaire prendre un tournant tout à fait nouveau. Quelque chose qu’elle n’avait pas percuté avant. Et, elle est même surprise qu’Eli ne l’ai pas vu lui-même, après l’affaire Galeoni.
C’était complètement différent. Mais il y avait bien une chose qui avait mis Eli en colère à l’époque. Et Nopera redoutait sa réaction lorsqu’elle l’appellerait pour l’informer de ce que Cailleau a pu retrouver dans les vêtements de Mélanie. Alice I.
A vrai dire, ça n’avait même pas été observé à l’autopsie. Parce que, d’après ce qu’avait évoqué le père d’Alice I, elle n’avait pas remis ces habits depuis ce qu’il a appelé « le mauvais soir ».
Elle était sortie, un soir, avec un type. Il ne se rappelait plus qui. Elle n’avait pas voulu lui dire où elle était sortie. Mais, quand elle était revenue, elle s’était montrée colérique. « Un air malheureux dans les yeux », avait dit mot pour mot M. Cailleau. Et puis, malgré ses invictions, elle était partie. Elle n’était repassé que plus tard, lorsqu’il travaillait, pour récupérer quelques affaires. Mais elle avait laissé ces habits de soirée chez lui. Il n’était plus rentré dans sa chambre depuis son départ… et en avait eu peur après son décès. Mais, dernièrement, il avait été forcé à y entrer. « Parce qu’il fallait bien qu’il finisse par le faire un jour ». Il avait alors retrouvé ces vêtements, qui n’avaient quitté leur place sur le lit, du coup. M. Cailleau y avait constaté la présence d’une poudre blanche infime. Il avait cru au départ à de la poussière, mais c’était si blanc que cela avait éveillé sa curiosité. A tout hasard, il avait demandé l’avis de quelques personnes de son entourage, qui lui avait confirmé ses craintes.
Il n’avait pas osé en parler à la police. Parce que tout le monde avait conclu l’affaire sous le signe d’un « simple suicide », et avait fini par se faire à l’idée qu’à un moment donné, sa fille qu’il croyait connaître, avait sombré dans la drogue. Car il s’agissait bien de cocaïne, sur les vêtements de Mélanie.
Si cela ne paraissait, à première vue, n’avoir aucun lien avec l’affaire, Nopera y vit quelque chose de plus fort. De plus vicieux, et qui, pourtant, rejoignait le raisonnement d’Eli.
Maintenant, elle pouvait faire quelque chose. Car elle avait la certitude qu’elle pouvait faire enfermer le Lapin Blanc. Aussi, malgré le risque de rendre Lavoro incontrôlable, elle l’appelle.
- Monsieur Lavoro, j’ai de nouvelles infos. Elles ne vont pas vous plaire.
Elle lui explique qu’elle a été confrontée au père d’Alice I, et lui fait part de ses découvertes. Elle ressent dans le ton d’Eli la colère monter, mais, apparemment, Melissa était derrière lui, en train de l’aider à se contrôler.
- Ca ne me surprend pas plus que ça, Commissaire, affirme Eli. Vu l’influence littéraire du Lapin Blanc, j’étais sûr qu’il y aurait un agent psychotrope dans l’histoire, même si j’ignorais lequel. Maintenant, je sais ce que le Lapin Blanc compte faire à Camille Verrevon lors de la Tea Party.
- La Tea Party ? répète Nopera. Monsieur Lavoro, qu’avez-vous préparé dans mon dos ?
- Alice va mordre dans le champignon, répond mystérieusement Eli. J’ai envoyé une chenille là-bas, mais si j’échoue, vous allez devoir jouer la Reine de Cœur.
- Bordel de saloperie, Eli, arrêtez avec les métaphores et expliquez moi ça TOUT DE SUITE !
- Il y a un appartement. D’ici deux heures, je saurai qui est le Lapin Blanc. Et, à ce moment là, vous recevrez un coup de fil. Il ne faut pas que ça soit des agents de police qui se rendent à l’appartement, il faut que ça soit vous, et impérativement vous, vous comprenez ?
- Non, je ne comprends pas.
- DONNE-MOI CA ! rugit une voix dans le téléphone.
C’est la voix, plus douce, de Melissa, qui explique à Nopera :
- Ce que mon mari essaye de vous dire, c’est que le Lapin Blanc va mettre Camille Verrevon à l’épreuve en la poussant à consommer de la cocaïne. Jonathan Raffia est sur place, on est en contact avec lui, et on va essayer d’empêcher ça. Mais si on se rate, on doit montrer au Lapin Blanc qu’il est ouvertement menacé par notre équipe. C’est pour ça qu’on doit attendre de savoir de qui il s’agit.
- Et le pire, c’est que j’ai dit à Jonathan que ça ne tournerait pas au vinaigre…
Cette phrase, c’est Eli, en fond sonore dans le téléphone, qui la prononce, la voix pleine de regrets.

Acte 10
Approchant les vingt-deux heures. C’est fort probable que, à un moment donné, cet appartement ait pu paraître grand. Mais, il y a tellement de gens agglutinés les uns contre les autres, qu’on se sent rapidement à l’étroit. C’est d’ailleurs que se sent Camille. Et même, pire : elle se sent agressé par cette foule oppressante qui se présente devant ses yeux lorsqu’elle franchit le pas de la porte de l’appartement. Un type en veste en cuir, les cheveux longs attachés en queue de cheval, les fixe à l’entrée.
Si lui n’était pas là avec elle, elle serait terrifiée. Des planches ont été tirées sur des tréteaux pour former une gigantesque table entourée d’une vingtaine de personnes participant à des jeux à boire dont Camille n’avait jamais entendu parler. De la fumée de cigarette planait en volute, émanant de part et d’autre de l’appart’, mêlant une forte odeur de tabac à celle d’une quantité agressive de bédos suffisamment importante pour transformer le crâne d’Einstein en salle de conférence entièrement dédié à une colloque entre Nabilla et Mickael Vendetta.
En bout de table, un type fin avec une barbe taillée à la Hugh Jackman en « Wolverine », et portant une casquette en travers de son crâne, observe la tablée avec un air à moitié réjoui, à moitié défoncé. Il est penché en avant, les bras écartés sur la table, avec l’air du type qui va raconter le blague du siècle.
De toute évidence, il est nettement plus âgé que les autres, si ce n’est son regard pétillant qui lui donne l’air de n’avoir que vingt ans. Camille trouve cette différence entre l’âge mental, et le véritable âge de cette personne, un peu malsain, surtout entouré d’étudiants et d’étudiantes ayant pour certains moins de la moitié de son âge.
- C’est quoi, ce globe à l’entrée ? demande Camille à celui qui l’a entraînée dans cette antre de la beuverie, en montrant un globe rempli de téléphones portables.
- Une idée à Joseph, le type qui organise ces soirées, affirme-t-il. Il n’aime pas voir tous le monde collé à son portable. Ca nuit aux interactions sociales. Du coup, tout le monde laisse son téléphone dans ce globe, avec un autocollant numéroté dessus. Tu montres ton ticket en sortant, et on te rend ton téléphone en sortant.
- Mais, et si il y a une urgence ?
- C’est un risque à courir.
Il lui montre l’exemple en donnant son téléphone au type de l’entrée, qui met à l’arrière du téléphone un autocollant marqué « 23 », et lui donne un ticket portant le même numéro. Camille, elle, récupère le numéro « 42 ».
- On est quarante-deux, ce soir ?
- Non, ce sont des numéros aléatoires. On doit être une soixantaine.
Camille déglutit. La foule la rend mal à l’aise. Pourtant, il y a cette diversité d’étudiants, venant d’horizons divers et variés – voire de pays divers et variés – qui sont rassemblés ici. Ils ont tous une personnalité apparemment très colorée, ils s’expriment tous, partagent la même bouteille ou le même joint. Dans les jeux à boire, des gens très différents jouent ensemble : du gothique pur à celle qui a l’allure d’une fille innocente, en passant par un type qui porte un maillot de l’OM. Et tous semblent rire ensemble. Ca a le mérite d’éveiller la curiosité de Camille.
Alors qu’ils avancent dans l’appartement, Joseph Capello croise le regard de Camille, puis de son compagnon, celui qu’un autre homme a surnommé à son insu « Le Lapin Blanc ».
- Ah, le plus beau ! s’exclame Joseph dans un geste théâtral. Toujours en retard, hein ?
- J’y suis pour rien, affirme-t-il brusquement. C’est elle qui a mis du temps à se préparer.
Camille se renfrogne. C’est lui qui voulait qu’elle se prépare autant. Il lui avait mis la pression. Lui avait conseillé de s’habiller en bleu. « Parce qu’il aimait bien le bleu, et qu’il voudrait qu’elle lui fasse plaisir ».
- Joseph, c’est Camille, la présente-t-il.
- Une nouvelle conquête ?
Devant l’air outré de Camille, Joseph se reprend.
- ‘Te fais pas de bile, ce sont ses exs qui ont été mauvaises avec lui. Mais t’as pas l’air du genre à lui faire un coup foireux, pas vrai ?
- Non, pas vraiment. On m’a toujours larguée, j’ai jamais quitté personne.
Joseph fait un grand sourire en remettant sa casquette de travers. Visiblement, il commençait à la trouver trop droite à son goût.
- T’as des choses à cacher, Camille ?
- Hein ?
- Ils jouent au King’s Cup, juste là, dit Joseph en montrant un groupe qui parlait anglais en jouant aux cartes. Si tu tires un 5, tu dois faire un « je n’ai jamais ». Tu connais, non ?
- Quelqu’un dit « je n’ai jamais… fait quelque chose », et si on l’a déjà fait, on boit, confirme-t-elle.
- Moi, ça ne me gêne pas ! s’exclame quelqu’un en s’asseyant.
Un type avec un embonpoint sérieux s’assoit à côté de Joseph avec un grand sourire.
- Vous êtes pas celui que ce type bizarre a embarqué avec lui, dans l’amphi, hier ? demande-t-elle. Vous savez, le type bizarre qui est venu nous parler des suicidées.
« Le Lapin Blanc » lance alors vers Camille un regard inquiet.
- Si si, confirme l’homme à l’embonpoint. Et ce connard m’a fait passer deux jours de merde. Alors, c’est quand qu’on découvre qui a fait quoi de moche ?

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Message  0Camille Jeu 23 Jan 2014 - 15:28

Les choses avancent super ! Very Happy Je pensais justement que Eli devait être la Reine de Coeur, c'est assez amusant comme idée et c'est bien elle qui "sort" Alice du Pays des Merveilles Wink. J'aime beaucoup le fait que Jonathan soir la chenille. J'espère qu'il restera dans l'équipe d'Eli, on s'y attache beaucoup !

Celui qui m'a épaté est Piotr. Je ne suis pas la seule, Olivier est, comme tu dis, sur le cul ^^. J'aime de plus en plus la relation qu'ils ont Very Happy. L'avis de Piotr est vraiment intéressant, c'est génial qu'il l'ait donné ! En plus, ça le soulage. Bref, j'ai beaucoup aimé ce passage.

Sinon, je suis contente aussi qu'on est sur le point d'avoir le face à face avec le Lapin Blanc. Jonathan s'en tire assez bien. Même si j'ai peur que le Lapin Blanc se méfie un peu trop...

Tu es loin de nous décevoir, et j'attends la suite avec impatience Wink
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Message  Tournesol Sam 25 Jan 2014 - 8:41

Toujours pleins de dialogues magnifiques entre tous ces personnages bizarres mais tellement attachants ! Et en meme temps, l'histoire avance, c'est cool. Je me rejouis de lire le face a face entre Jonathan et le lapin blanc.
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Message  Irajonas Dim 26 Jan 2014 - 22:06

Je m'inspire de ce que j'ai vu des quantités de soirées étudiantes et de l'étrange vue que j'ai pu avoir de l'univers d'Aix en Provence pour illuster la Tea Party. J'en profite pour faire un clin d'oeil à de vieux amis américains, qui ont eux aussi le lien vers cette fiction.

Merci encore pour votre enthousiasme à tous !

Chapitre 4 : Running Out Of Time, Rabbit
Acte1

Eli observe l’écran sur lequel sont projetées les images de la « Tea Party », au travers de l’oreillette de Jonathan. Visiblement, ce dernier est assis à la grande table Du Chapelier Fou / Joseph Capello, face à Camille, alors qu’on leur sert à chacun plusieurs shooters.
- On n’a pas eu le temps de voir son visage, Jonathan, annonce Eli.
- Et il a l’air d’avoir laissé Camille toute seule aussi, ajoute Tess. Il est passé où, ce foutu Lapin Blanc ?
Jonathan n’a plus le temps de se relever pour le rechercher : les cartes du King’s Cup sont déjà toutes posées autour d’un bol sur la table. Quatre autres personnes jouent avec Jonathan et Camille.
- C’est quoi, les règles ? demande Tess.
- J’y ai déjà joué avec des étudiants, affirme Eli sans quitter l’écran des yeux. Grosso modo, à chaque fois que tu fais quelque chose, tu bois. Chaque numéro de carte correspond à une règle :
2, for you : tu donnes un coup à boire à quelqu’un.
3, for me : c’est toi qui bois.
4, for whores : toutes les filles à table boivent.
5, « Never Have I Ever », « je n’ai jamais ». C’est la carte qui dure le plus longtemps. Tout le monde lève sa main ouverte, et tu baisses un doigt chaque fois que tu as déjà « fait » la chose en question. Le premier qui baisse tous ses doigts boit cul sec. C’est cette carte là qui va ouvrir une brèche.
- Tu bases ton plan d’attaque sur un jeu à boire ? J’aime comme c’est con, commente l’informaticienne.
- Tu ne crois pas que ça sera un peu trop agressif pour Camille ? demande Melissa.
- Non, parce qu’on ne va pas soulever des choses que Camille a déjà faites, mais que le Lapin Blanc a faites, c’est comme ça qu’on va baisser sa garde. Même si Camille peut se montrer agressive, c’est vraiment important de se rappeler qu’elle est avant tout la victime. Compris, Jonathan ? C’est le Lapin Blanc, la cible.
Dans le champ de vision de Jonathan, Eli le voit lever le pouce pour faire le signe « ok ».
- Et pour info, le bol, il est là pour quoi ?
- A chaque roi tiré, on met ce qu’on veut dans le bol. Le dernier a tiré un Roi doit boire le mélange. J’ai vu une fois un mélange « branche de lavande – jaune d’œuf – Get 27 ». Très parfumé.
- Qui a bu ?
- Je préfère ne pas en parler, coupe Eli.
Amusée, dans le dos de son mari, Mel regarde Tess en le montrant du doigt, et murmure :
- Il a senti la lavande toute la soirée.
Au bout de dix minutes, alors que des coups à boire sont distribués au fur et à mesure que le jeu avance – au premier roi tiré, quelqu’un verse de la vodka dans le bol – le Lapin Blanc n’est toujours pas revenu. Mais Eli est parcouru de frissons.
- Elle est mal à l’aise, elle n’est pas sûre de vouloir rester. Elle est partagée, parce qu’elle veut qu’il revienne vite, et en même temps, elle veut lui montrer qu’elle est suffisamment forte pour s’intégrer toute seule, affirme Eli.
- Elle ressent quelque chose envers Jonathan ? demande Melissa, gardant confiance en la faculté de son mari.
Eli bascule sa tête sur le côté en grognant.
- De la curiosité avant tout, continue Eli.
Sur l’écran, le trio voit Jonathan tirer un 7. Et rien ne se passe. Eli parait frustré, et se masse le front du bout des doigts.
- Personne ne boit, là ? demande Tess.
- Non, répond Mel en grimaçant. Le 7 est un joker qui donne le droit d’aller aux toilettes. Et j’ai envie de saucisson.
Eli arrête sa gestuelle, rester immobile, deux doigts sur le front, et se tourne vers sa femme en relevant un sourcil.
- Quoi ? s’exclame Mel.

Acte 2
La partie perdure, et aucun 5 ne semble vouloir venir sur la table.
- Dès que vous pouvez, donnez un coup à boire à Camille, entend Jonathan dans son oreillette. Le Lapin Blanc est sans doute en train de l’observer de loin pour voir comment elle s’en sort, et ça ne va pas lui plaire si elle vous voit insister avec elle.
Par chance, Jonathan tire un deux. Il montre Camille en lui tendant la carte.
- A toi de boire, Camille.
- Comment tu connais mon nom ? fait-elle en sursautant de surprise.
- Peu importe, tant que ça te fait flipper. Allez, picole !
Camille hésite, puis boit.
- Bravo, Jonathan, fait la voix d’Eli. Vous lui faites peur.
Amusés par le manque d’aisance de la jeune femme, les autres convives en profitent pour la faire boire davantage. Celle-ci, se sentant obligée de respecter les règles, boit avec la sensation d’être agressée, voire même humiliée.
- Vous voyez son inquiétude, Jonathan ? demande Eli.
Celui-ci lève de nouveau son pouce discrètement sur la table, en baissant la tête pour qu’il soit dans le champ de vision d’Eli.
- Gagnez sa confiance pour que le Lapin Blanc revienne. Ridiculisez le prochain qui la fait boire.
Jonathan déglutit, avec la sensation qu’Eli cherche tout simplement à ce qu’il se fasse frapper.
Il observe le type qui vient à peine de dire à Camille de boire, « et plus vite que ça ». Devant l’insistance du bonhomme déterminé à cacher le moindre de ses cheveux sous son bonnet, et vu le grain de peau, Jonathan comprend que le type est roux et n’apprécie guère qu’on le remarque. Très certainement sensible aux remarques à ce sujet. Jonathan décide alors de sortir les vieilles vannes.
- Fais gaffe, Camille, il va voler ton âme.
- Hein ?
- Quoi, il est roux, alors il a pas d’âme. ‘Manquerait plus qu’il vole la tienne.
- T’es très drôle, Bonhomme Michelin, grommelle l’individu en rabaissant encore son bonnet sur sa tête.
- Ah merde, t’es trop coincé pour les vannes ? T’as un balai dans le cul ? Qui a mis un bâton dans le roux ?
Des rires émergent à table, et Camille, amusée, rajoute :
- Eric est roux, et ça me fait quand même rigoler.
-Eric ! s’exclame Eli dans l’oreillette, forçant Jonathan à masquer la douleur dans son oreille. Eric Polak, bordel, ça y est, on a notre Lapin Blanc ! Mel, préviens Nopera. Tess, sors-moi tout de suite tout ce que tu peux trouver sur ce type, FISSA !
Comme pour réaliser les attentes d’Eli, Eric Polak, « ce foutu Lapin Blanc », vient dans le dos de Camille et pose ses mains sur ses épaules. Arrivé au tour de Jonathan, celui-ci tire une carte : un 5 de cœur.
- On ne pouvait pas rêver d’un meilleur timing ! commente la voix d’Eli. Allez, Jonathan : attaquez !
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Message  Tournesol Mar 4 Fév 2014 - 16:41

On entre dans l'action et Jonathan s'en sort plutot bien. Je sens que la suite du jeu va devenir tres interressante, donc vivement la suite !
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Message  Irajonas Mer 5 Fév 2014 - 23:01

Après une semaine mouvementée pour moi en multiples péripéties (pannes de voiture, assister à un match de Volley, rattraper un aquaplanning et régler une histoire de toilette incendiaire), voici la suite, avec un Acte 3 préparant ouvertement l'épisode 5 (j'anticipe!) et un Acte 4 dans la confrontation émotionnelle :

Acte 3
Piotr et Olivier attendent, une fois encore, dans la voiture, à proximité de l’endroit où se déroule la « Tea Party ». Piotr bouge ses doigts dans le vide comme s’il espérait que ça l’aiderait à passer le temps plus vite. Olivier, lui, observe la rue, s’attardant sur les visages des rares passants.
- Je sais pertinemment que tu t’en fiches, mais je le dis quand même : j’aimerais pas être comme Eli, affirme Olivier.
- ‘Non plus.
- Quand je commence à comprendre qu’une personne est chtarbée, ça me dégoûte. De savoir qu’il y en a qui s’éclatent à faire du mal, ou pour qui c’est un besoin de faire du mal. Quand on voit ce dont sont capables les gens, on finit par se demander à quoi ça sert de s’évertuer à vouloir aider les autres.
- T’es vachement manichéen, compadre.
- Peut-être. N’empêche qu’Eli, il voit tout ce qu’on a dans la tête. Il a compris comment fonctionnait le Lapin Blanc avant même de le voir. Il perçoit des folies destructrices dont toi et moi, on n’était même pas au courant de l’existence. Si on a quelque chose qui cloche dans la tête, il le ressent. Il ne peut même pas faire semblant de ne pas voir. A sa place, je crois que je finirais misanthrope. Je me demande comment il fait pour ne pas perde sa foi en l’Humanité.
- Peut-être qu’il voit aussi qu’on a des trucs bien, dans notre tête, suppose Piotr. T’es bien pote avec moi, et tu sais pourtant que je ne suis pas un bisounours.
- Non, ça, c’est sûr. Mais t’essaies de te racheter ; à moi, tu ne m’as jamais fait de coup de pute.
- Peut-être, justement, qu’il sait qu’on peut se racheter, même quand nous on ne le sait pas. Si j’étais pas au courant de ce dont qu’il est capable, je le prendrais pour une espèce de con trop naïf. Mais il a fait notre équipe avec Tess, qui est une désaxée sociale ; toi, un ravagé émotionnel qui a dû apprendre le savoir-vivre dans un sketch de Bigard, et moi, qui ait plus de sang sur les mains que toi dans ton corps. Et il nous engage pour faire des trucs bien, et ça marche. C’est fort.
- A ton avis, si un jour, il nous dit que c’est fini, qu’on arrête tout… Nous, on deviendra quoi ?
Piotr n’a pas de réponse. Maintenant, sa vie se résume à la rédemption, chose qu’Eli a pu lui offrir. Mais, s’il venait à fermer leur espèce « d’Unité Anti-Connards » ? Qu’est-ce qu’il se passerait pour lui ? Vers qui il pourrait se tourner, pour être sûr d’être employer à juste cause ?
Quelque frappe alors à leur vitre, mettant fin à leurs réflexions. Une grande silhouette élancée est penchée, et regarde Olivier en lui faisant signe de baisser la fenêtre.
- On est mal garés, Commissaire ? demande Olivier à Sandra Nopera.
- Plutôt mal barrés, rectifie-t-elle. Vous me laissez monter à l’arrière ?
Piotr déverrouille la voiture, laissant le Commissaire s’installer à l’arrière. Celle-ci claque la porte derrière elle avant de les remercier.
- J’imagine que vos patrons ne sont pas au courant de cette « opération », commente Olivier.
Nopera sait pertinemment qu’elle va regretter ses paroles. Mais elle exprime quand même sa pensée, alors qu’elle se sent dépassée, désemparée devant les présomptions d’Eli qui s’étaient avérées juste, et la frustration de son propre poste face à l’Affaire du Lapin Blanc.
- Vous et moi, on a le même patron, affirme-t-elle.
- N’allez surtout pas lui répéter, grogne Piotr tel un ours mal léché.
- C’est le seul qui s’intéresse à arrêter des menaces comme le Lapin Blanc. En tant que Commissaire, je n’aurais jamais eu l’occasion d’enquêter sur cette affaire. On se serait arrêtés aux suicides, et basta, avec un type aussi malade courant encore dans les rues. Avec Eli, j’ai peut-être une chance de me pencher sur les cas que la loi ne prévoit pas. Alors, pour son plus grand bonheur, et ma plus grande emmerde, je pars désormais du principe que j’appartiens à votre équipe. Et si ça tourne au vinaigre, et que vous voulez faire plaisir au patron, alors il faudra me suivre. Compris, Laurel et Hardy ?
- Tant que je ne suis pas payé, moi, ça me va, conclut Piotr.

Acte 4
- Monsieur Raffia, commence la voix d’Eli dans l’oreillette, avant toute chose, laissez-moi vous dire que vous êtes un gros dégueulasse. Vous avez vraiment déjà fait… ça ?
Avec l’impossibilité de répondre, Jonathan se sent carrément amusé de laisser Eli dans le doute. Ca a toujours était le « truc » avec le « Je n’ai jamais ». Ce que l’on peut découvrir de plus immonde les uns chez les autres.
Mais Camille a toujours ses cinq doigts timidement levés. Le Lapin Blanc, de son vrai nom, donc, Eric Polak, sourit faussement. Jonathan le voit à ses yeux, qui ne se plissent pas. Ce n’est pas un « vrai sourire » - que les experts surnomment le Sourire de Duchenne – mais une expression de complaisance. Les vraies expressions se situent plutôt dans les mains d’Eric. Dans ses doigts crispés sur les épaules de Camille.
Vient alors le tour de Jonathan, qui affirme :
- Je n’ai jamais… abandonné mes potes parce que j’étais soumis à mon partenaire.
- Vous êtes soft, là, Jonathan, commente Eli. Mais bon choix.
- Pour de bon, John, s’exclame le Chapelier Fou. C’est les règles, à un moment donné, tu ne penses plus qu’à ta gonzesse. Tout le monde l’a fait.
- Pas moi, j’ai toujours gardé du temps pour les potes. Parce que, si ça ne marche pas, et que j’ai lâché mes potes, ‘faut pas que je sois surpris si il n’y a personne à la fin pour me ramasser.
- Ou alors, tu dis ça parce que t’as jamais eu de meuf.
Cette phrase, c’est Eric Polak qui la prononce. Jonathan, loin d’être heurté, regarde « le Lapin Blanc » dans les yeux. Et il s’aperçoit qu’Eli avait raison : ce type est apathique. Il n’y a même pas de colère, de haine ou de dégoût, chez le Lapin Blanc. Il avait prononcé cette provocation du ton le plus impersonnel possible. Comme s’il ne s’agissait que d’un constat, et que cela relevait de l’évidence.
- En fait, si. Deux histoires sérieuses, mais j’ai toujours voulu qu’elles continuent à voir leurs copines. Au cas où je foire, au moins, elles restaient soutenues… tu vois le genre, ou tu préfères que ta copine soit toute à toi ? demande Jonathan sur un ton clairement provocateur.
Pendant ce temps, discrètement, Camille baisse un doigt, et devant les paroles de Jonathan, elle regrette un peu d’avoir été aussi vache avec Sarah et Gabriella.
- J’ai toujours pensé que je devais être le seul à lui apporter tout ce qui lui faut. Si tu n’y arrives pas, t’es pas un homme, rétorque Eric.
- Et, à ton avis, quand t’as quitté tes exs, elles se sont senties comment, si elles n’avaient plus personne pour les soutenir ?
- C’est elles qui n’étaient pas à la hauteur, répond-il.
Dans l’oreillette, la voix d’Eli semble satisfaite :
- Je ne pensais pas qu’il mordrait à l’hameçon aussi facilement. Camille doute et va essayer de…
- Parfois, commence cette dernière, on donne tout à l’autre, et l’autre ne fait simplement pas d’effort. C’est pas de sa faute si elles l’ont déçu.
- J’ai de la peine pour toi si jamais un jour tu le déçois, rétorque Jonathan.
Le visage de Camille se déforme comme si elle avait pris un coup. Les mains du Lapin Blanc se resserrent sur ses épaules, et elle commence à avoir mal.
- Je sais bien que tu ne veux pas me décevoir, dit-il.
- Belle tournure, commente Eli. Comme ça, il se dégage de toute responsabilité. Et il lui met encore plus la pression : si les choses tournent mal, elle finira par croire que c’est de sa faute à elle.
Le jeu continue sa route, mais le Lapin Blanc ne quitte pas Jonathan des yeux. Il le considère comme une menace. Il met Camille dans le doute. Il lui fait peur. Il l’empêche d’apprécier la folie de la soirée. « Et, en plus, à tous les coups, ça l’amuse de me prendre mon Alice », pense-t-il.
- Je n’ai jamais… poussé quelqu’un à consommer de la drogue, affirme alors Jonathan une fois son tour revenu.
- C’est pas vrai, t’es un casseur d’ambiance, Bibendum ! s’exclame le type roux au bonnet.
- Je préfère casser l’ambiance plutôt que de casser les couilles, mais visiblement, tu préfères l’inverse, lance sèchement Jonathan.
- Là, je peux garder mon doigt en l’air ! s’exclame Camille, un peu plus joyeuse. Je m’en fiche que vous trouvez ça nul, je trouve que les drogues causent trop de souffrance, et celui qui essaye de me forcer, il verra bien de quoi je suis capable !
Jonathan souffle, puis se force à sourire. Il lève les yeux vers l’homme qu’Eli a diagnostiqué comme « Pervers Narcissique ».
- Elle a du caractère, ta copine. ‘Gaffe à tes abatis, envoie Jonathan.
Dans la tête du Lapin Blanc, la colère commence à bouillir, mue par la frustration de voir une partie de son plan confrontée à l’échec. Il doit s’imposer, et rapidement.
« Ce n’est pas un gros loser qui va m’empêcher d’avoir ce que je veux ! » pense-t-il.
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