This is Their lifes. (Spoilers début saison 5) ^

- Désolée, souffla-t-elle
- Si vous pouviez être plus souvent désolée comme ça… Fit-il d’un air taquin, ce qui lui valut une tape dans l’épaule.
- Que me vaut l’honneur de ce verre ? Demanda-t-elle alors
- Promesse. Et puis, vous semblez en avoir bien besoin…
- Merci, reconnu Lisbon, avec le sourire.
- Il n’empêche que j’ai eu raison d’insister, vous êtes ravissante avec cette robe… Souffla Patrick, admiratif


Elle se souvint alors de cette nuit là, où il avait réussi à la convaincre de porter cet accoutrement, et sourit d’autant plus.



Flash-back

Nous étions en début de soirée. L’air était frais, rafraîchissant après cette journée dans les bureaux du CBI. L’assassin d'Ashley von Trikenov avait été arrêté la veille. De ce fait, ils avaient eu à remplir toute la paperasse ce jour. C'est lorsqu’elle rentra chez elle qu'elle repensa que son horrible consultant y vivait. La veille, il lui avait dit qu'il voulait se faire pardonner, mais à moins d'avoir manqué un détail, elle n'avait rien vu d'anormal. Elle pénétra dans sa maison, balança ses clefs sur un petit meuble à l'entrée ainsi que son sac. La veste toujours sur les épaules, elle avança un peu.


- Oh, Lisbon ! Je ne vous attendais pas si tôt… Fit-il, surpris, des couverts en main
- J’ai quand même le droit de rentrer tôt pour une fois, grogna-t-elle


C’est alors qu’elle se rendit compte de ce qu’il faisait. Il avait retiré son atèle, et portait un jean bleu, avec une chemise blanche, bleue et ocre, remontée aux ¾, à dresser une splendide table.


- Mais qu’est-ce que vous… Commença-t-elle, stupéfaite
- Je vous préparais une surprise, mais là ça tombe à l’eau, grimaça le mentaliste
- … Désolée, dit la brunette, confuse
- Pas grave, vous allez m’aider, déclara le beau blond, avec un grand sourire


Après avoir mangé le repas -succulent, au passage-, Jane s’éclipsa cinq minutes, avant de revenir, deux boites dans les mains. Teresa le regarda, stupéfaite, lorsqu’il déposa les deux paquets devant elle.


- C’est en quel honneur ?
- Nous sommes invités à une soirée, et vous n’avez rien à vous mettre, je vous aide un peu, fit-il, malicieux.
- Quelle soirée ? Demanda-t-elle, suspicieuse
- Eh bien... A vrai dire, je ne suis pas censé être au courant, répondit-il avec un grand sourire. Disons que cela concerne une ancienne affaire... Continua-t-il, énigmatique
- Non, il est hors de question que je porte cette chose, déclara Lisbon après avoir ouvert le paquet contenant la robe.
- Portez la, Lisbon. En contrepartie, je saurais être votre charmant chevalier servant toute la soirée, avait-il promis en souriant.

Fin du Flash-back


Elle s'était méfiée, lui avait dit qu'elle allait y réfléchir puis, elle avait cédé. Rien d'exceptionnel, elle lui cède toujours tout. Cependant, cette fois ci, elle ne regrettait absolument rien. Il avait tenu sa promesse et même plus. Elle sortit de ses pensées quand elle senti la main du consultant sur son épaule.


- Vous êtes gelée, on rentre ? Proposa-t-il
- Avec plaisir, répondit-elle en prenant sa main de la sienne avant de lui sourire.


Ils entrèrent main dans la main dans le magnifique bâtiment. Contrairement à plus tôt, ils ne se dirigèrent pas vers la table de l'équipe, mais vers le bar. Ils eurent le temps de descendre une dizaine de verres avant que Walter n'arrive. Patrick, bien que n'ayant plus les esprits très clairs depuis quelques verres, se refrogna.


- Oh, Teresa, ravi de te revoir, lança Mashburn, souriant.
- Moi j'suis pas ravie de te revoir, Walter ! Lâcha l'agent
- Ah oui ?
- Ouais, mon copain il a failli mourir et t'as même pas bougé t'es tout nul !


Jugeant qu'il ferait mieux de ne pas insister, il finit par partir non sans avoir payé ses verres. Alors qu'il s'en allait, Teresa et Patrick furent pris d'un fou rire incontrôlable qui attira Cho.


- Qu'est-ce qui vous prend ?
- On s'amuse ! Tu devrais essayer ça fais du bien, répliqua le blondinet, avec un grand sourire
- Vous avez bu combien de verres ?
- Euh... Je sais plus, lui répondit Lisbon
- Moi non plus ! S'exclama Patrick avant de retomber dans un fou rire inexpliqué avec Teresa
- D'accord, je vais vous ramener.
- Roh, t'es pas drôle franchement bouda Jane
- Allez, debout, insista Cho


Il finit par réussir à les lever, paya leurs consommations, et les ramena chez Teresa, repartant aussitôt alors qu'ils marchaient bras dessus bras dessous pour se soutenir mutuellement. Après plusieurs verres, les deux protagonistes allèrent se coucher, Jane sur le canapé, Lisbon dans sa chambre. Le lendemain matin fut douloureux pour les deux. Teresa s'était réveillée avec un mal de crâne à envier les morts. Patrick, lui, devait en plus supporter des courbatures dans les jambes. Il se réveillait difficilement quand il entendit sa patronne descendre et marcher au radar vers la cuisine afin de prendre une aspirine.
Alors qu'il se relevait en gémissant, elle revenait s'asseoir à ses côtés. Elle grimaça, la dernière fois qu'elle l'avait entendu se plaindre ainsi remontait à environ deux semaines...


Flash Back

- Jane, Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda la brunette, affolée
- Mal... Souffla l'intéressé


Ça faisait maintenant cinq jours que son consultant était sorti de l'hôpital contre avis médical. Cependant, alors qu'elle descendait les escaliers, elle avait entendu une plainte venant de son canapé. Sur celui-ci dormait habituellement le blondinet, mais ce matin, il se tordait de douleur. Alors qu'elle retirait ses pansements comme la veille (ayant eu une mère infirmière, ils avaient trouvé inutile d'en payer une alors que Lisbon avait les connaissances nécessaires), elle vit une grande rougeur qui envahissait une grande partie de son torse musclé et frissonna : ce n'était pas bon. Elle retira doucement les pansements, sous les grognements de douleur du blondinet. Ce qu'elle vit la conforta dans son opinion : la cicatrice s'était infectée. Elle grimaça, et posa sa main sur le front de l'homme. Il était bouillant ! Elle prit sa température, 40,6 degrés. Alors qu'il n'était plus capable de se rendre vraiment compte de ce qui se passait autour de lui, la jeune femme appela un médecin pour une urgence à domicile. Celui-ci arriva 10 minutes après l'appel. Il examina rapidement le patient. Puis, il conclut que ce n'était pas grave, qu'il n'y avait pas à s'inquiéter et répartit en leur donnant une liste de médicaments à acheter, ainsi qu'un échantillon qu'il donna tout de suite à Jane, qui le remercia d'un léger sourire.

Fin Flash Back


Elle chassa cette mauvaise journée de sa tête, et donna un verre à Patrick, commençant à boire le sien.


- Merci, dit le mentaliste en lui offrant un grand sourire
- Mais de rien, si vous voulez il y a du tétrazepam pour vos courbatures... Lui répondit-elle en lui redonnant son sourire
- Comment savez vous que j'ai des courbatures ?
- C'est simple, vous avez gémit en vous relevant, et ce n'est pas avec l'exercice que vous faites que vos muscles se dégourdissent...


Son consultant grimaça, avouant de ce geste qu'elle avait raison.


- Pourquoi avez-vous sourit au début du tango hier soir ? Demanda-t-elle soudainement
- Vous n’avez qu’à réécouter la chanson, ma chère, esquiva-t-il une fois de plus, dissimulant sa gêne
- Mh… Je le ferai, soyez en certain.
- Je vous crois, répondit-il en souriant. Au fait, vous avez interrogé Walter pour l'enquête ?
- Laquelle ?
- Celle du tireur fou qui m'a pris pour cible
- Non, il était parti en voyage d'affaires avant qu'on ne puisse l'interroger... Apparemment il est rentré hier, déclara-t-elle, penaude.
- Je vois, commenta Jane, perdu dans ses pensées.
- Vous pensez qu'il peut y être mêlé... ?
- Oui.
- Mais pourquoi ?


Jane se retourna vers elle, et plongea son regard azur dans celui de sa patronne. Il la regardait si intensément, qu'elle se sentit rougir alors qu'il reprenait.


- Vous n'avez vraiment pas une vague idée ?


Elle ne sut quoi répondre, ni quoi penser. Il avait le don de la mettre dans l'embarras et de l'embrouiller. Ne trouvant rien à répondre, elle reprit les verres, se fit un café et un thé pour Jane.

- Mais pourquoi ?


Jane se retourna vers elle, et plongea son regard azur dans celui de sa patronne. Il la regardait si intensément, qu'elle se sentit rougir alors qu'il reprenait.


- Vous n'avez vraiment pas une vague idée ?


Elle ne sut quoi répondre, ni quoi penser. Il avait le don de la mettre dans l'embarras et de l'embrouiller. Ne trouvant rien à répondre, elle reprit les verres, se fit un café et un thé pour Jane.



- Vous n’en avez pas marre de vous comporter comme un vrai gamin ?! Hurla Lisbon, hors d’elle.
- Je ne vois pas pourquoi vous vous mettez dans cet état, pour une fois je n’ai rien fait ! Répliqua le beau blond, sur le même ton


Ils étaient là, se disputant pour une raison tellement futile qu’ils avaient du mal à la cerner. Alors que la matinée s’était bien déroulée après le petit café et le thé, Teresa avait reçu un appel de la police de Miami ; Ils leur envoyaient une jeune femme recherchée depuis un petit moment. Au moment où elle avait sut qu’Erica Flynn, la veuve noire, manipulatrice comme pas deux, allait revenir dans la vie de son consultant adoré, elle n’avait pu se retenir et avait littéralement pété un câble, allant jusqu’à quasiment immobiliser Cho à terre pour ne pas être suivie dans son bureau. Alors qu’elle était enfermée depuis plus de deux heures, stores fermés, buvant quelques verres d’une tequila bien méritée, une tête blonde était passée par l’entrebâillement de la porte, puis avait plongé vers la bouteille d’alcool, la supprimant avant que la patronne puisse répliquer quoique ce soit. S’en était alors suivi une longue engueulade, pendant plus d’une heure où aucun des deux ne voulait perdre la face en s’avouant vaincu face aux arguments de l’autre. Alors qu’ils continuaient de se hurler dessus, des coups timides se firent entendre, et ils se retournèrent, lançant simultanément un « Quoi ?! » pas vraiment aimable. Van Pelt apparu, ne sachant pas vraiment où se mettre.


- Patron… Les agents de Miami sont ici, dans la salle d’interrogatoire 1… Avec Erica Flynn…Lança-t-elle, mal à l’aise sous les regards haineux des deux collègues.
- Vous n’avez qu’à y aller Jane, je suis sûre que ça vous fera autant plaisir à l’un qu’à l’autre, cracha Lisbon, s’étant tournée vers son consultant pour le regarder dans les yeux.
- C’est ce que je vais faire, ne vous en faites pas. Par ailleurs, je pars de chez vous ce soir grogna le mentaliste.


Il partit en bousculant la pauvre bleue au passage, avant même que l’une des deux femmes ne réagisse. A l’extérieur du bureau, il soupira, dépité, avant de rejoindre la salle 1. En entrant, il put voir une femme aussi attirante que redoutable, brune aux yeux marrons, élégante dans son tailleur noir et blanc. Elle sourit à son arrivée, et il lui sourit en retour, congédiant les gardiens. Puis, il s’assit en face d’elle, mains sur la table.


- Je t’avais dit qu’on se reverrait, dit Erica
- De ça, j’en étais persuadé, répondit le mentaliste.
- Je n’avais pas vraiment prévu ce décor à nos retrouvailles, reprit-elle après un moment de silence, pensive.
- Plutôt une petite plage à Miami si j’ai bien compris ?
- Plutôt, oui, fit-elle en souriant


Alors, elle posa ses mains sur celles du blondinet, le regardant droit dans les yeux.


- Tu sais, j’ai été assez vexée quand tu as mis fin à notre baiser dans la chambre d’hôtel, tu te prives pour rien, nous sommes faits l’un pour l’autre.
- Je ne pense pas, non, riposta le consultant, retirant ses mains de la table
- Au fait, j’ai cru comprendre qu’il y avait comme des tensions entre toi et ta patronne… Lisbon, c’est bien ça ? Reprit-elle, avec un regard malicieux
- Ce n’est qu’un petit différent, rien d’inhabituel, répliqua-t-il, en haussant les épaules
- Je vois. Alors tu ne lui as toujours pas dit que tu as des sentiments pour elle… Je suppose qu’ils sont toujours au fond de ton cœur, mais que tu ne sais toujours pas comment va le prendre ta famille défunte ainsi que Red John… Continuait-t-elle en souriant
- « Touché… » Pensa Jane, sans pour autant démordre. Je ne vois pas de quoi tu veux parler, reprit-il à voix haute.
- Bien sûr, s’amusa son interlocutrice. Mais ne perds pas ton temps avec elle, c’est moi qu’il te faut. Fait moi sortir d’ici, tu ne le regretteras pas, on serait si bien ensemble.


Il en avait assez. Il se leva, et sortit de la pièce sans un regard, sans un mot de plus pour la femme qui allait bientôt être reconduite en prison. Reprenant sa place sur son canapé, il s’adonna à la contemplation d’Elvis.


Sa patronne n’avait toujours pas relevé les stores, et quand elle le fit, elle avait le regard fixé sur le canapé du consultant, qui avait fini par s’endormir. Elle se gifla mentalement pour cette dispute stupide qui allait mener au départ du blondinet de chez elle. Pourquoi avait-elle réagit comme ça ? Bon sang, elle n’avait jamais fait ça avant ! Ou plutôt, jamais pour un autre homme. Elle se rendait compte que ses réactions étaient toutes impulsives dès qu’il s’agissait de Jane. Jalousie ? Elle sourit, se moquant de cette théorie. Puis, elle perdit son sourire. Que ferait-elle si le consultant venait à accomplir sa vengeance ou pire encore, s’il mourait en voulant tuer Red John ? Le pincement au cœur qu’elle ressentit apporta la réponse à sa question. Elle ne s’en remettrait probablement jamais. Elle ne serait pas capable de le voir mourir, elle ne s’en relèverait pas, il était bien trop important pour elle.


Teresa se décida alors de sortir de son bureau, ordonna à Rigsby et Cho d’emmener Erica Flynn en prison, ne faisant pas confiance aux autres agents. Ils partirent immédiatement alors que leur patronne se dirigeait vers le canapé de l'open-space où se trouvait son consultant. En l'entendant arriver, il se retourna, se mettant dos à elle, l'ignorant superbement. La brunette souffla, et se dirigea vers la grande rousse qui pianotait sur son ordinateur.


- Du nouveau ?
- Le tireur était quelqu'un d'expérience, sûrement un tueur à gage engagé par une personne ne voulant pas se mouiller...
- Donc, on a une personne à rechercher pour ensuite lui faire avouer qui l'a payé pour les coincer tout les deux... C'est vraiment désespérant, souffla-t-elle
- Désolée patron... S'excusa Van Pelt
- Ce n'est pas de votre faute, la rassura-t-elle. Si monsieur daigne faire attention à ce que je lui dit, qu'il vienne dans mon bureau, j'ai à lui parler.
- Je pense qu'il a entendu...
- Je sais qu'il a entendu, il ne dort pas et cherche juste à m'ignorer à cause de notre dispute de tout à l'heure. Qu’il fasse une fois de plus le gamin, ça ne changera pas de d’habitude.


Elle retourna à son bureau, furieuse contre le beau blond. Vers 19h, elle redressa la tête de ses dossiers et regarda le canapé de cuir marron. Elle hoqueta, le mentaliste n'était plus là. Faisant quelques pas dans l'open-space où étaient encore ses trois agents, elle demanda d'une voix tremblante


- Quelqu'un sait où est Jane ?
- Désolé... Il est parti il y a 30 minutes en disant qu'il allait reprendre ses affaires mais nous a fait promettre de ne rien dire... Fit Rigsby, mal à l'aise.
- Bon sang ! Murmura la jeune femme. Vous pouvez repartir chez vous, ajouta-t-elle à l'intention de ses subordonnés
- Bonne soirée Patron, déclarèrent-t-ils en passant devant elle.


Elle ne réagit pas, et ne sortit de sa torpeur que cinq minutes plus tard. Enfilant sa veste, elle éteignit son ordinateur et la lumière de son bureau, avant de partir en courant vers le parking, empruntant les escaliers pour aller plus vite. Quinze minutes plus tard, elle arriva chez elle, et entra immédiatement dans la maison, ne prenant pas même le temps de regarder si sa voiture était garée dans la rue, priant pour qu’il soit toujours là, qu’il n’ait pas déjà fini.

- Lisbon... Pose ça, implora-t-il, tout à fait réveillé.
- Jane ? Qu'est-ce que... Oh non ! Lâcha-t-elle en se remémorant la soirée.
- Maintenant que tu es bien réveillée, pose ton arme s'il te plait, tu sais que je n'aime pas être braqué avec, fit-il, ne plaisantant qu'à moitié.
- Désolée... Murmura-t-elle, rangeant son arme à sa place.



Alors qu'elle refermait son tiroir, deux puissants bras la retournèrent et elle se retrouva face aux yeux bleus du mentaliste qui souriait. Elle lui rendit son sourire et l'embrassa doucement. Un simple baiser de bonjour, comme l’habitude prise par un vieux couple. Ils avaient l’attitude depuis un bon nombre d’années, et pourtant, ils n’avaient pas encore statué ce qu’ils étaient, malgré le fait qu’ils aient déjà une idée assez précise. Ils appréciaient la compagnie de l’autre, plus encore, ils la désiraient. Elle mit fin à cet échange quelques secondes plus tard, et se leva en éteignant son réveil. Teresa descendit pour se préparer, alors que Patrick se rendormait. Elle avait décidé de le laisser tranquille, il avait besoin de sommeil lui qu'elle savait insomniaque. Ce réveil n’était pas ce qu’il y avait de mieux, bien qu’elle se soit rattrapée par la suite. Et puis, elle l'engueulerait plus tard. Cette pensée la fit sourire alors qu'elle buvait son café. À 7h, elle arrivait au CBI pour remplir les éternels dossiers en attente sur son bureau. 8h, l'équipe entière entra et prit place à leurs bureaux. Lisbon se décida à aller les voir une heure plus tard, avant que Jane ne rapplique.

- Salut boss.
- Bonjour tout le monde. Quelqu'un a du nouveau sur le tireur ?
- Non, désolé on a rien, répondit Cho tout en regardant ses collègues qui hochaient la tête en guise d'approbation
- Patron, c'est quand même bizarre... Il n'a essayé de le tuer qu'une fois, d'habitude ils sont plus coriaces... Fit remarquer Rigsby
- Tu as tout à fait raison, Rigsby. Alors, quelles peuvent être les raisons pour qu'un tireur ne s'en prenne qu'une fois à sa victime si elle n'est pas morte ?
- Le tireur s'est blessé, il a été embauché par quelqu'un, il s'est trompé de cible... Proposa Rigsby
- Mais oui, c'est ça ! S'écria Grace
- Il s'est trompé de cible ? Demanda Rigsby, tout étonné.
- Non, il a été embauché !
- Pas bête du tout... Cho, allez interroger les personnes présentes sur les lieux pour savoir si elles n'ont rien vu. Rigsby, avec lui ordonna la patronne
- Mais on l'a déjà fait ! Protesta Rigsby
- Eh bien recommencez, dit-elle d'un ton glacial. Grace, faites des recherches sur les tireurs à gage présents actuellement dans la région.
- D'accord patron.

Alors que Cho et Rigsby se préparaient encore, avec nonchalance pour le grand brun, professionnalisme pour l’asiatique, et que Grace était plongée dans son ordinateur, Jane sortit de l'ascenseur, réprimant avec peine un bâillement qu'il cacha du dos de sa main.

- Bonjour tout le monde, lança-t-il à la cantonade.
- C'est à cette heure que vous arrivez Jane ?! S'emporta Lisbon
- C'est que... Je... Ne me suis pas fait réveiller ce matin, déclara-t-il en la fixant, l'air penaud
- Pas fait réveiller ? Releva Cho. Par qui ?
- Mon réveil pardi, tu t'attendais à quoi s'amusa le mentaliste. Allez, pour me faire pardonner je suis allé chercher des beignets chez Marie’s... Vas-y doucement cette fois Rigsby !
- Qu'est-ce que j'ai encore fait ? S'étonna celui-ci
- Oh, rien du tout, glissa malicieusement Grace
- Bonne diversion, je dois l'avouer. Mais ça ne prend pas avec moi Jane ! Rappela sèchement la chef d'équipe. N'arrivez plus 2h en retard, est-ce compris ?
- Alors je peux arriver 1h et 59 minutes en retard ? Demanda-t-il un large sourire aux lèvres
- Vous me fatiguez, arrêtez vos âneries !
- Chef oui chef ! Répondit-il.

Il esquissa avec peine un salut militaire, grimaçant quand ses talons claquèrent, ce qui provoqua un fou rire chez les agents, et Lisbon secoua la tête de droite à gauche, souriante avant de partir s'enfermer dans son bureau, fermant ses stores, ne voulant pas être dérangée. Cependant, quelques minutes plus tard, une tête blonde apparu, deux beignets à la main. Il entra, et ferma consciencieusement la porte derrière lui puis s'approcha doucement de la jeune femme qui avait relevé la tête et sourit à son initiative.

- Vous ne voulez pas de beignet, agent Lisbon ? Demanda-t-il d’une voix suave
- Maintenant que vous le proposez monsieur Jane... Je prends celui à la myrtille ! Rit-elle
- Ah non, celui là c'est le mien ! Fit-il, faussement boudeur. Vous, vous avez celui à la fraise...
- Bon, d'accord, céda-t-elle

Au lieu de lui donner, il posa les deux friandises sur le bureau et en fit le tour, s'approchant d'elle.

- Tu n'as pas été très sympa tout à l'heure... Tu sais, je préfère le réveil que tu m’as offert dans ton lit... Dit-il en souriant
- Quand tu t'es retrouvé en face de mon arme ? Blagua-t-elle. Si tu veux, ça peut s'arranger... Continua-t-elle en portant sa main droite à sa ceinture
- Non, non ça va aller, rit le beau blond en arrêtant son bras. Je ne parlais pas de ça, mais d’après...
- Arrête, on est au travail, protesta-t-elle

Elle se leva alors de son siège dans l’optique de s’éloigner de son consultant, mais se retrouva immédiatement collée à lui lorsqu’il la plaqua au mur d'à côté.

- Mais qu'est-ce que tu fais ? Demanda-t-elle, remarquant que son regard s'était assombrit.
- Ça.

Il mit ses mains sur la taille de la jeune femme, attirant le bas de son corps vers lui et captura sauvagement ses lèvres. Elle répondit immédiatement, demandant aussitôt à passer la barrière de ses lèvres, ce qu'il accepta. Le baiser gagna en intensité, faisant doucement gémir les deux protagonistes, qui se retenaient tout de même en sachant que les murs n'étaient pas épais. Elle lia ses mains derrière la nuque de son compagnon alors qu'il cherchait un passage vers la peau de son ventre. Il grogna de déception lorsqu'il comprit qu'il n'y en avait pas, ce qui fait sourire Teresa contre ses lèvres. À bout de souffle, ils se séparèrent et restèrent front contre front, reprenant de temps en temps les lèvres de l'autre.

- Tout bien considéré, je crois que je préfère celui-là... Souffla Jane, avec son sourire "Colgate"
- À vrai dire, moi aussi, murmura-t-elle avec le même sourire

Il prit une dernière fois ses lèvres avec les siennes, puis se détacha d'elle, attrapa son donut à la myrtille et mordit goulûment dedans tout en regardant sa patronne dans les yeux, ce qui la fit éclater de rire et rougir.

- Bon, faudrait que tu sortes d'ici, les autres vont finir par se douter de quelque chose...
- Ils savent bien que j'adore t'embêter, rétorqua le mentaliste.
- Tu ne restes jamais bien longtemps, remarqua l'agent.
- Dit surtout que tu veux te débarrasser de moi ! Bouda Jane
- Tu m'empêches de me concentrer ! Lâcha-t-elle non sans un sourire.

Il fit la moue, puis haussa les épaules

- Bon, tu l'auras voulu ! À tout à l'heure, céda-t-il, souriant lui aussi

Elle le regarda partir avant de remonter ses stores. Puis, elle s'aperçut que le beignet à la fraise était toujours présent. Elle le mangea doucement, savourant sa douceur.

Jane entra dans l’open-space, la bouche encore pleine de nourriture. Alors qu’il s’installait sur le canapé, Rigsby l’interrogea
- Qu’est-ce que tu faisais dans le bureau de la patronne ?
- Je lui chantais une berceuse, ironisa le mentaliste
- Très drôle, allez, sérieusement, supplia presque l’homme brun
- J’ai été lui donné son beignet avant que tu le manges, emboîta le consultant, bien trop heureux d’avoir cette excuse sous la main
- Meh.

Dévorant des yeux plus qu’observant l'homme parler avec son subalterne, Lisbon faillit ne pas entendre son téléphone sonner.

- Lisbon, annonça-t-elle. D'accord.... Où ? ... Lake City, dans le conté de Modoc... C'est noté, on arrive.

Elle raccrocha et se dirigea vers l'open-space.

- On a une affaire.
- On va où cette fois ? Demanda Rigsby
- Dans le conté de Modoc, Lake City pour être exacte, répondit la brunette
- Mais c'est loin ! Gémit Rigsby
- Je sais, mais c'est sous notre juridiction, donc on y va.
- T'en fais pas, Ben ne sera pas tout seul, affirma Grace, couvant le brun d’un regard rassurant
- On ne va pas interroger les témoins du restaurant alors ? Demanda Cho
- Non, cette affaire prend malheureusement le dessus...
- On ferait mieux de partir maintenant si on veut arriver assez tôt pour relever les indices, argua alors l’asiatique
- Cho n'a pas tort, c'est à plus de 5h d'ici et il est déjà 10h30 lança le mentaliste depuis son canapé.
- On attend plus que vous, monsieur le grand médium le tança Lisbon avec un sourire

Il se leva, prit ses affaire et passa à côté d'elle en souriant, frôlant sa main au passage. Les joues rouges, elle lui emboîta le pas, suivie elle-même par ses subordonnés. Ils prirent deux SUV, les agents dans l'un, la patronne et le consultant dans l'autre. Alors que les premiers partaient, les seconds n'avaient toujours pas mis le contact.

- Arrête ça ! S'exclama Teresa, mettant une tape sur la main du mentaliste qui se trouvait sur sa cuisse
- Meh, j'ai le droit de rien faire, maugréa-t-il
- Non, surtout pas sur le parking du CBI, dit-elle, blasée.
- Alors une fois qu'on aura pris la route, je pourrais ? Lança Patrick, avec un sourire carnassier
- T'es vraiment chiant, hein ?
- Oui, et j'adore ça. En même temps, comment pourrais-je résister à te toucher alors qu'il n'y a personne et ce, pendant près de 6h ?

Elle rougit une fois de plus et se décida enfin à démarrer la SUV. Les 530 km se firent entrecoupés de petites pauses pour se dégourdir les jambes et manger. Ainsi, quand ils arrivèrent 1h30 plus tard que les autres, tout le monde se tourna vers eux.

- Qu'est-ce qu'on a ? Demanda Lisbon, ignorant les regards braqués sur eux.
- Vous devriez venir voir vous même, lança Cho, près du cadavre.

D'où ils étaient, ils ne voyaient pas bien l'homme. Les mines paniquées de leurs collègues ne leur échappèrent pas, et ils n'en furent que plus inquiets. Lorsqu'ils s'approchèrent, ils ne purent réprimer un hoquet. L'homme sur le sol était l'exact portrait de Jane. Même âge, mêmes cheveux blonds quoiqu’un peu plus frisés, même taille, même carrure… Mêmes yeux. Lisbon détourna le regard et s’éloigna de quelques pas, ne supportant pas cette vision. Quant à Patrick, il s'agenouilla près du corps. Il ne devint pas blanc, mais ses yeux s'assombrirent, et une lueur qui d'ordinaire ne s'allumait que lorsqu'il s'agissait de Red John fit son apparition. Lorsque Teresa revint, elle essaya d’ignorer les vertiges et les hauts le cœur qui pourraient la pousser à détourner son regard.

- Vous avez des informations sur la victime ? Articula-t-elle difficilement
- On sait juste qu’il s’appelle Patrick Redson, qu’il a 38 ans et que c’est un médium… Répondit Cho.

Lisbon déglutit péniblement. Le tueur n'y était pas allé de main morte pour les ressemblances. Jane, lui, serrait les poings.

- Il faut rentrer à Sacramento, on a rien de plus à faire ici, lança-t-il.
- Jane, nous allons chercher des indices, et interroger les potentiels témoins. Après seulement, nous rentrerons, fit Lisbon d'une voix qui se voulait douce.
- Où voulez vous trouver des témoins ici ? On est en plein milieu de la forêt, encore heureux qu'un joggeur l'ai trouvé ! S'énerva le beau blond. Il n'y a personne ici, tout comme il n'y avait personne à regarder près de la terrasse, seulement quelques dizaines de gens pour admirer le tableau après coup ! Il est malin, entraîné par quelqu’un de méticuleux et n’a rien laissé derrière lui. Ce n’est pas en restant ici que nous pourront faire quoique ce soit, il est sûrement déjà loin et il nous faut tout l’équipement du CBI pour espérer pouvoir l’attraper !
- On verra bien, trancha Lisbon.

Cette phrase mit fin à la discussion. Patrick se mit à détailler les violences subies par l'homme. Il tremblait de rage. Cet homme n'avait pas à subir ce traitement. Si cela avait été le cas, c'était simplement à cause d'une ressemblance avec lui. C'était terriblement injuste, profondément horrible. Les marques sur le torse dénudé du dénommé Redson formaient un parfait « J », composé de trois lacérations profondes faites au couteau pour chaque barre de la lettre. Au bout de deux heures, l'équipe se décida à quitter les lieux, et se rendit au motel. Un petit bâtiment, haut de trois étages. Contrairement à ce que l'on pourrait penser compte tenu de l'endroit, le motel était chaleureux, accueillant. Ils prirent tous leurs clefs de chambres, et montrèrent se coucher après un repas léger. Personne n'était d'humeur à manger, pas même Rigsby qui avait été profondément choqué par la façon de faire du meurtrier. Même s’il avait vu beaucoup d’horreurs, il était profondément touché lorsque la menace était dirigée vers l’un de ses amis. Sentant la boule qu’il avait au ventre grossir de plus en plus, il se réfugia dans les bras de Morphée, qui allait cependant lui offrir une nuit mouvementée.