The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
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Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Acte 2
Melissa entre en trombe dans l’appartement de Tess, en oubliant même de frapper à la porte.
- Je t’adore, Melissa, mais ça reste mon territoire ici.
- Je ressors d’une prise d’otage, Tess, où mon mari a joué au con avec le grand méchant loup, rappelle Melissa d’un ton sec. Alors je crois que j’ai gagné le droit d’être un peu nerveuse.
- Tiens, c’est drôle. J’ai été dans un braquage, et ton mari a joué au con avec le grand méchant loup. Tu m’as dit quoi, quand tu m’as vue, ce jour-là ?
-… Qu’en se mettant en colère, on laissait gagner les coupables.
C’est d’autant plus frustrant pour Melissa que c’était elle la première qui avait prononcé cette phrase, quelques temps auparavant, à Tess.
- On en est où, maintenant ? demande Tess.
- Eli est retourné rejoindre Piotr chez Torres. Il est convaincu que le tueur de Galeoni est un des hommes de ce troufion.
- Et Olivier ?
- Il est sur la route. T’inquiètes pas pour lui, tu le connais, même une invasion de zombies ne le choquerait pas.
- Il est sur la route jusqu’où ? insiste Tess.
Melissa soupire.
- J’aurais vraiment préféré que tu ne me poses pas la question.
Acte 3
- Voilà, Lavoro. Tous les gens que vous vouliez sont là, annonce Torres.
- Non, répond Eli. Il manque juste une personne, et le compte sera bon.
Trois bruits sourds à la porte d’entrée. Le visage d’Eli affiche alors un sourire réjoui.
- Ah si, tous le monde est là ! s’exclame-t-il.
Torres grommelle, puis envoie un de ses hommes ouvrir la porte. Quelques secondes après, ils reviennent accompagnés du Commissaire Nopera, qui a changé sa tenue de soirée contre ses habits de tous les jours. Elle paraît déterminée à montrer à tous qu’elle est Commissaire, mais son air inquiet tendrait plutôt à jouer en sa défaveur. Eli redoute que le manque de confiance de Nopera ne cause leur perte. Ouvrant les bras, il lève alors la voix devant l’assemblée.
- Bien ! Maintenant que tous le monde est là, nous pouvons commencer. Premièrement, je m’appelle Eli Lavoro…
D’un coup d’œil furtif, Eli sonde les visages de l’assemblée. Aucun changement d’émotion ne semble s’opérer. Il sourit.
- … Mais visiblement, tout le monde s’en fout, continue-t-il. Si je suis là, avec le Commissaire Nopera ici présente…
Alors qu’il prononce le mot « Commissaire », Eli sent une quantité d’émotions différentes le traverser. Principalement de la colère… et de la peur. Ce sont les émotions qu’Eli attendait.
-… c’est pour découvrir qui a tué le copain de Guillaume Torres. Parce que, oui, Guillaume entretenait une relation amoureuse avec un autre homme, et…
Des rumeurs et des murmures se lèvent dans l’assemblée, mais Eli n’en a cure. Ce qu’il écoute, ce ne sont pas les flots de sons sourds et de « pshht pshht » incompréhensibles propre à une foule qui parle dans une symphonie dénuée de toute harmonie, mais plutôt les pulsations vives et rapides de la surprise, qui monte en crescendo brutal. C’est à ce moment-là que tout va commencer. Car, au milieu de cette marée humaine de gens, plus ou moins louables, surpris d’apprendre que Guillaume Torres et David Galeoni étaient amants, il y en a certains – peu, mais pourtant présents – qui ne sont pas surpris. Parce qu’ils savaient. Et, par le simple fait de le savoir, cela changeait tout à leur situation.
- et cet autre homme a été abattu il y a un peu plus de vingt-quatre heures. Si nous sommes ici, c’est pour découvrir qui est le meurtrier de David Galeoni.
Dans l’esprit d’Eli, c’est comme si le temps s’était arrêté, et que son cerveau passait au travers de la foule pour en récolter les émotions. La moindre petite variation, de l’appréhension à la crainte, de la surprise à la stupeur, du dédain à la colère, chaque nuance d’émotion passe au travers de son crâne, pour en arriver à une conclusion :
Il y a, parmi ces gens, une personne qui connaissait la nature des relations de David Galeoni et de Guillaume Torres. Cette même personne, au moment où Eli a prononcé le nom de Galeoni, a ressenti du dégoût.
Le plus gros défaut aux facultés d’Eli, c’est que, face à une foule pareille, même s’il peut sonder leurs émotions, dans cette foule dense, il ne peut discerner laquelle appartient à qui. Il ne peut que s’en remettre à son intelligence pour parvenir à trouver cette personne. Aussi s’empresse-t-il de faire ce qu’il appelle « un Amalgame ». Donner un nom à un bouquet d’émotion. Son esprit choisit dans l’instant l’expression « Choc Pourpre ».
Il élimine déjà les prostituées qui travaillent pour Torres. Elles ont connu, vu et subi les fantasmes les plus étranges qui peuvent traverser l’esprit d’un homme – ou d’une femme. Par extension, elles n’auraient pas éprouvé du dégoût pour la relation homosexuelle de Torres. Chacune d’elle est dans la seconde blanchie de tout soupçon aux yeux d’Eli.
Son regard se dirige vers les dealers. Vers les avocats. Vers les hommes de main. Vers le personnel de maison. Vers la famille.
- Toi ! s’exclame Eli en pointant du doigt un avocat.
De la surprise, brutalement. Mais pas d’inquiétude quelconque. Il s’agirait plutôt d’une surprise ingénue.
Cela étant, il ressent la proximité du Choc Pourpre. À l’instant où Eli a pointé du doigt cet avocat au hasard, il a ressenti une montée d’inquiétude se muant en peur. Celui qui ressent le Choc Pourpre est semblable à cet avocat… mais ce n’est pas lui.
- Ah non, pas toi, se corrige Eli. Mais on se rapproche. D’ici une heure, je peux vous le garantir, j’aurai trouvé le meurtrier de Galeoni. Pour l’instant…
Eli se tourne vers Nopera, et lui parle en murmure :
- Commissaire, le meurtrier, c’est un des avocats de Torres.
- Quelle surprise… et quelle merde, ajoute-t-elle, toujours en murmurant.
- Je suis déjà certain que ce n’est pas celui que j’ai pointé du doigt, mais c’est un de ses compères. Il y a de l’inquiétude qui s’est levée au moment où je l’ai pointé, donc, c’est forcément un type comme lui.
- Ce sont des intuitions, Eli. Il me faut le mobile le plus rapidement possible, sans quoi, nous serons au pied du mur.
- Vous l’aurez. Mais, pour le moment…
Eli se retourne vers Torres, conscient du ridicule qu’il déploie dans ses déplacements amples entre la foule, Nopera et Torres.
- Renvoyez tous ces gens chez eux, sauf vos avocats.
- Ils sont restés cinq minutes ! s’exclame Torres.
- Ca m’a largement suffit pour réduire mon champ de recherche. Monsieur Torres, je suis ravi de vous apprendre que l’homme qui vous fout dans la merde fait partie de ceux qui vous défendent !
- Et qu’est-ce que je vais leur dire, lorsqu’ils me demanderont pourquoi je les ai réveillés à quatre heures du matin, pour repartir au bout de cinq minutes ?
Eli hausse les épaules.
- Navré, Monsieur Torres, mais je ne suis là que pour trouver l’assassin de Galeoni et blanchir votre fils.
- Vous êtes une tête à claques, Lavoro.
Nopera observe la scène. Jamais elle n’aurait pensé qu’Eli jouerait autant avec le feu. Qu’est-ce qu’il lui prend, brutalement, d’agir avec autant d’arrogance et de confiance en lui ? Quand bien même il a souvent été un emmerdeur de première, jamais il n’a pris autant de risque à jouer avec le caractère d’un type aussi dangereux. Même sa confrontation avec le G Noir n’était pas aussi risquée.
Et puis, pourquoi a-t-il fait appel à elle, si elle n’est là que pour faire acte de présence ? Ca n’a pas de sens. Ca n’a pas de…
- Oh… fait-elle dans un murmure.
Alors que Torres congédie son personnel, à l’exception de ses avocats, Nopera réalise qu’au plus profond de lui-même, Eli n’a pas confiance en lui. Au contraire, il est terrorisé. Elle comprend maintenant. Elle réalise à quel point le « don » d’Eli peut s’avérer dangereux.
Cette arrogance, cette confiance… Eli s’en est imprégné de Torres contre sa volonté. Il est allé trop loin dans les émotions du mafioso pour pouvoir faire marche arrière tout seul. Mais, quelque part dans sa psyché, il a encore eu la présence d’esprit de demander à Nopera de venir. En d’autres circonstances, il aurait requis l’aide de Melissa pour garder une « accroche vers lui-même ». Mais, dans ces lieux, en territoire ennemi, il lui fallait à ses côtés quelqu’un qui puisse se défendre. A l’exception de Piotr. Eli ne pouvait pas s’aider des émotions du colosse, ce dernier étant beaucoup trop hanté par la culpabilité de son passé.
Pour parvenir vivant au bout de cette nuit, il fallait qu’Eli garde à ses côtés le flegme de Nopera, son pragmatisme, et son inquiétude constante, pour contrer cette arrogance trop présente.
« Ressentir les émotions des autres ». Tel est donc le talent d’Eli. Cela lui a toujours permis de retrouver son chemin au travers des gens. Mais ce soir, au fond du regard d’Eli, Nopera perçoit un message. Un appel à l’aide.
****
I'J'
Melissa entre en trombe dans l’appartement de Tess, en oubliant même de frapper à la porte.
- Je t’adore, Melissa, mais ça reste mon territoire ici.
- Je ressors d’une prise d’otage, Tess, où mon mari a joué au con avec le grand méchant loup, rappelle Melissa d’un ton sec. Alors je crois que j’ai gagné le droit d’être un peu nerveuse.
- Tiens, c’est drôle. J’ai été dans un braquage, et ton mari a joué au con avec le grand méchant loup. Tu m’as dit quoi, quand tu m’as vue, ce jour-là ?
-… Qu’en se mettant en colère, on laissait gagner les coupables.
C’est d’autant plus frustrant pour Melissa que c’était elle la première qui avait prononcé cette phrase, quelques temps auparavant, à Tess.
- On en est où, maintenant ? demande Tess.
- Eli est retourné rejoindre Piotr chez Torres. Il est convaincu que le tueur de Galeoni est un des hommes de ce troufion.
- Et Olivier ?
- Il est sur la route. T’inquiètes pas pour lui, tu le connais, même une invasion de zombies ne le choquerait pas.
- Il est sur la route jusqu’où ? insiste Tess.
Melissa soupire.
- J’aurais vraiment préféré que tu ne me poses pas la question.
Acte 3
- Voilà, Lavoro. Tous les gens que vous vouliez sont là, annonce Torres.
- Non, répond Eli. Il manque juste une personne, et le compte sera bon.
Trois bruits sourds à la porte d’entrée. Le visage d’Eli affiche alors un sourire réjoui.
- Ah si, tous le monde est là ! s’exclame-t-il.
Torres grommelle, puis envoie un de ses hommes ouvrir la porte. Quelques secondes après, ils reviennent accompagnés du Commissaire Nopera, qui a changé sa tenue de soirée contre ses habits de tous les jours. Elle paraît déterminée à montrer à tous qu’elle est Commissaire, mais son air inquiet tendrait plutôt à jouer en sa défaveur. Eli redoute que le manque de confiance de Nopera ne cause leur perte. Ouvrant les bras, il lève alors la voix devant l’assemblée.
- Bien ! Maintenant que tous le monde est là, nous pouvons commencer. Premièrement, je m’appelle Eli Lavoro…
D’un coup d’œil furtif, Eli sonde les visages de l’assemblée. Aucun changement d’émotion ne semble s’opérer. Il sourit.
- … Mais visiblement, tout le monde s’en fout, continue-t-il. Si je suis là, avec le Commissaire Nopera ici présente…
Alors qu’il prononce le mot « Commissaire », Eli sent une quantité d’émotions différentes le traverser. Principalement de la colère… et de la peur. Ce sont les émotions qu’Eli attendait.
-… c’est pour découvrir qui a tué le copain de Guillaume Torres. Parce que, oui, Guillaume entretenait une relation amoureuse avec un autre homme, et…
Des rumeurs et des murmures se lèvent dans l’assemblée, mais Eli n’en a cure. Ce qu’il écoute, ce ne sont pas les flots de sons sourds et de « pshht pshht » incompréhensibles propre à une foule qui parle dans une symphonie dénuée de toute harmonie, mais plutôt les pulsations vives et rapides de la surprise, qui monte en crescendo brutal. C’est à ce moment-là que tout va commencer. Car, au milieu de cette marée humaine de gens, plus ou moins louables, surpris d’apprendre que Guillaume Torres et David Galeoni étaient amants, il y en a certains – peu, mais pourtant présents – qui ne sont pas surpris. Parce qu’ils savaient. Et, par le simple fait de le savoir, cela changeait tout à leur situation.
- et cet autre homme a été abattu il y a un peu plus de vingt-quatre heures. Si nous sommes ici, c’est pour découvrir qui est le meurtrier de David Galeoni.
Dans l’esprit d’Eli, c’est comme si le temps s’était arrêté, et que son cerveau passait au travers de la foule pour en récolter les émotions. La moindre petite variation, de l’appréhension à la crainte, de la surprise à la stupeur, du dédain à la colère, chaque nuance d’émotion passe au travers de son crâne, pour en arriver à une conclusion :
Il y a, parmi ces gens, une personne qui connaissait la nature des relations de David Galeoni et de Guillaume Torres. Cette même personne, au moment où Eli a prononcé le nom de Galeoni, a ressenti du dégoût.
Le plus gros défaut aux facultés d’Eli, c’est que, face à une foule pareille, même s’il peut sonder leurs émotions, dans cette foule dense, il ne peut discerner laquelle appartient à qui. Il ne peut que s’en remettre à son intelligence pour parvenir à trouver cette personne. Aussi s’empresse-t-il de faire ce qu’il appelle « un Amalgame ». Donner un nom à un bouquet d’émotion. Son esprit choisit dans l’instant l’expression « Choc Pourpre ».
Il élimine déjà les prostituées qui travaillent pour Torres. Elles ont connu, vu et subi les fantasmes les plus étranges qui peuvent traverser l’esprit d’un homme – ou d’une femme. Par extension, elles n’auraient pas éprouvé du dégoût pour la relation homosexuelle de Torres. Chacune d’elle est dans la seconde blanchie de tout soupçon aux yeux d’Eli.
Son regard se dirige vers les dealers. Vers les avocats. Vers les hommes de main. Vers le personnel de maison. Vers la famille.
- Toi ! s’exclame Eli en pointant du doigt un avocat.
De la surprise, brutalement. Mais pas d’inquiétude quelconque. Il s’agirait plutôt d’une surprise ingénue.
Cela étant, il ressent la proximité du Choc Pourpre. À l’instant où Eli a pointé du doigt cet avocat au hasard, il a ressenti une montée d’inquiétude se muant en peur. Celui qui ressent le Choc Pourpre est semblable à cet avocat… mais ce n’est pas lui.
- Ah non, pas toi, se corrige Eli. Mais on se rapproche. D’ici une heure, je peux vous le garantir, j’aurai trouvé le meurtrier de Galeoni. Pour l’instant…
Eli se tourne vers Nopera, et lui parle en murmure :
- Commissaire, le meurtrier, c’est un des avocats de Torres.
- Quelle surprise… et quelle merde, ajoute-t-elle, toujours en murmurant.
- Je suis déjà certain que ce n’est pas celui que j’ai pointé du doigt, mais c’est un de ses compères. Il y a de l’inquiétude qui s’est levée au moment où je l’ai pointé, donc, c’est forcément un type comme lui.
- Ce sont des intuitions, Eli. Il me faut le mobile le plus rapidement possible, sans quoi, nous serons au pied du mur.
- Vous l’aurez. Mais, pour le moment…
Eli se retourne vers Torres, conscient du ridicule qu’il déploie dans ses déplacements amples entre la foule, Nopera et Torres.
- Renvoyez tous ces gens chez eux, sauf vos avocats.
- Ils sont restés cinq minutes ! s’exclame Torres.
- Ca m’a largement suffit pour réduire mon champ de recherche. Monsieur Torres, je suis ravi de vous apprendre que l’homme qui vous fout dans la merde fait partie de ceux qui vous défendent !
- Et qu’est-ce que je vais leur dire, lorsqu’ils me demanderont pourquoi je les ai réveillés à quatre heures du matin, pour repartir au bout de cinq minutes ?
Eli hausse les épaules.
- Navré, Monsieur Torres, mais je ne suis là que pour trouver l’assassin de Galeoni et blanchir votre fils.
- Vous êtes une tête à claques, Lavoro.
Nopera observe la scène. Jamais elle n’aurait pensé qu’Eli jouerait autant avec le feu. Qu’est-ce qu’il lui prend, brutalement, d’agir avec autant d’arrogance et de confiance en lui ? Quand bien même il a souvent été un emmerdeur de première, jamais il n’a pris autant de risque à jouer avec le caractère d’un type aussi dangereux. Même sa confrontation avec le G Noir n’était pas aussi risquée.
Et puis, pourquoi a-t-il fait appel à elle, si elle n’est là que pour faire acte de présence ? Ca n’a pas de sens. Ca n’a pas de…
- Oh… fait-elle dans un murmure.
Alors que Torres congédie son personnel, à l’exception de ses avocats, Nopera réalise qu’au plus profond de lui-même, Eli n’a pas confiance en lui. Au contraire, il est terrorisé. Elle comprend maintenant. Elle réalise à quel point le « don » d’Eli peut s’avérer dangereux.
Cette arrogance, cette confiance… Eli s’en est imprégné de Torres contre sa volonté. Il est allé trop loin dans les émotions du mafioso pour pouvoir faire marche arrière tout seul. Mais, quelque part dans sa psyché, il a encore eu la présence d’esprit de demander à Nopera de venir. En d’autres circonstances, il aurait requis l’aide de Melissa pour garder une « accroche vers lui-même ». Mais, dans ces lieux, en territoire ennemi, il lui fallait à ses côtés quelqu’un qui puisse se défendre. A l’exception de Piotr. Eli ne pouvait pas s’aider des émotions du colosse, ce dernier étant beaucoup trop hanté par la culpabilité de son passé.
Pour parvenir vivant au bout de cette nuit, il fallait qu’Eli garde à ses côtés le flegme de Nopera, son pragmatisme, et son inquiétude constante, pour contrer cette arrogance trop présente.
« Ressentir les émotions des autres ». Tel est donc le talent d’Eli. Cela lui a toujours permis de retrouver son chemin au travers des gens. Mais ce soir, au fond du regard d’Eli, Nopera perçoit un message. Un appel à l’aide.
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I'J'
Irajonas- Gardien du parking
- Personnage préféré : Patrick Jane et Grace Van Pelt
Loisirs : Ecriture, arts martiaux
Localisation : Aix en Provence
Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Mais où Eli a envoyé Olivier ? Vu la réaction de Melissa ça sent mauvais Lui fais pas de mal je l'aime bien ce personnage
Bon maintenant on sait que c'est un avocat qui a tué Galeoni , par jalousie , par dégoût ou pour des raisons plus complexes ? Mais comment Eli a su que c'était quelqu'un qui travaillaient pou Torres ?
On apprend aussi que le don d'Eli est plus un fardeau qu'autre chose et qu'il ne le contrôle pas si bien que ça . Espérons que les émotions de Nopera lui permettent de garder le contrôle pare que seule Melissa semblait avoir ce "pouvoir"
& See
J'ai oublié pour cette suite
Linoa- Gardien du parking
- Personnage préféré : Jane Cho Lisbon
Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Eli est suffisamment conscient du danger que représente son don pour avoir demandé à Nopera de venir et lui servir de "garde-fou", c'est déjà ça.
Maintenant va t-il être capable de contrôler la situation jusqu'au bout ?
On sait que le meurtrier est dans la salle, que va t-il se passer ?
Maintenant va t-il être capable de contrôler la situation jusqu'au bout ?
On sait que le meurtrier est dans la salle, que va t-il se passer ?
Johel- In Jane we trust
- Personnage préféré : Jane et Cho
Loisirs : Lecture, ciné, jeux vidéo et suuuurf !
Localisation : près de l'océan
Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
En 3e épisode, dès lors que j'aurai terminé ce second, Eli fera un voyage rapide aux Etats-Unis. Un petit cross-over que je prépare.
Acte 5
Cinq avocats. C’est tout ce qui reste. Dans le salon, les Torres père et fils sont présents. Le fils est encore assoupi dans un fauteuil, pendant que le père juge Eli du regard. Piotr reste à assis à droite d’Eli, et Nopera, à sa gauche. A chaque porte du salon, un homme de main de Torres se tient figé, dont Xavier Jin-Hu.
Et, face au trio accompagné de Torres, sont assis les cinq avocats.
- C’est ridicule, annonce l’un d’eux. Cette réunion n’a pas lieu d’être. Vous n’avez aucun droit de faire ça.
Visiblement, l’homme de loi pensait s’adresser à Nopera. Mais celui qui répond s’avère être Torres :
- On va être clair sur une chose : A moins que j’obtienne une réponse, cette réunion n’existe pas. Si personne n’avoue quoique ce soit, je suis sûr que le Commissaire Nopera considèrera que cette nuit n’a jamais existé.
- J’approuve. J’aime pas, mais j’approuve, confirme l’intéressée.
- Donc, je vais laisser ce monsieur… faire son truc, dit Torres en montrant Eli d’un signe de main, afin de trouver qui a tué l’ami…
- … Amant, corrige Eli.
-… de mon fils, qu’il soit dégagé de tout soupçon, et que cette mascarade se termine enfin. Faites votre manège, invite Torres pour conclure en faisant un geste de main à Eli.
Eli se lève, et époussette inutilement sa veste. Il a conscience que, face à ces hommes de loi bardés de diplômes, et avec l’expérience de deux fois sa propre vie, alors, il doit trouver un moyen de les désarçonner.
- Je suis un crétin, annonce-t-il en se mettant les mains dans les poches, et en levant les épaules. Mais je ne vous apprends rien.
Les avocats soufflent avec un rictus de dédain. Cela fait sourire Eli.
- Vous savez, il y a un truc rigolo que vous devriez savoir. C’est que si je réveille Guillaume, et que l’un de vous lui a causé du tort à un moment ou à un autre, on va le voir sur son visage. Et moi, je saurai qui c’est. Alors, on va jouer à un jeu. Ca s’appelle « Réveille pas Guillaume ».
- Effectivement, vous prouvez une chose : vous êtes un sacré crétin, affirme un avocat blond.
Eli change alors de posture. Il passe ses mains dans les poches arrière de son jean, et rabaisse les épaules. Il bascule la tête sur le côté.
- Oui, mais un crétin pas trop con, heureusement.
Eli donne un coup de pied dans le siège de Guillaume, et lui donne une tape derrière la tête. Guillaume se réveille alors en sursaut.
- Bonjour, Guillaume.
- Qu’est-ce qu’il… quoi que…
- David Galeoni, dit simplement Eli.
Le visage de Guillaume, pendant une fraction de seconde, se déforme avec la colère. Puis cela disparaît dans la surprise.
- Rassure-toi, je sais tout, dit Eli.
- Tu ne sais rien, ducon, affirme Guillaume.
- Si, et ton père aussi, parce que je lui ai dit. Et, surprise ! Sa priorité, c’est pas de vous répudier, mais de vous disculper.
Guillaume passe sa main dans ses cheveux, puis relève les yeux vers les cinq avocats. Eli ressent alors du dégout.
- Hop hop hop ! Tout se confirme, à ce que je vois ! Je ressens du dégoût.
- Normal, dit l’un des avocats. Vous n’avez pas l’habitude de voir le genre de personne qu’est Guillaume.
Eli se tourne vers l’avocat. L’homme est petit, à peu près un mètre soixante. Il a les cheveux plaqués en arrière, et les yeux gris. Il a un visage squelettique.
- Voilà autre chose de rigolo : le dégoût que j’ai ressenti, ce n’était pas le mien, ni celui de Guillaume, mais le vôtre.
Eli se tourne vers Jorge Torres.
- C’est Maître quoi, celui-là ?
- Maître Cosserre.
- Maître Cosserre, vous et moi, on va discuter. Les autres, ils vont rester là.
- Lavoro, vous allez faire quoi, au juste ? demande Nopera, avec l’extrême sensation de se sentir impuissante.
Lavoro se tourne vers Nopera.
- Vous et moi, on va arrêter ensemble Maître Cosserre.
Celui-ci se met à rire.
- C’est n’importe quoi. Cette mascarade ne veut rien dire.
- Le point le plus important des mascarades, c’est quand les masques tombent. Et le votre vient de s’effondrer d’un coup. Vous avez tué David Galeoni, et vous allez me dire pourquoi.
- Même si j’étais le meurtrier, je ne vous pas pourquoi je vous le dirai.
Eli se met à rire à son tour.
- Tout le monde ment de la même manière. Faut pas, Maître Cosserre. Mal mentir, ça fait de vous un mauvais avocat.
Acte 6
Tess regarde Melissa dans les yeux.
- Qu’est-ce qu’il fait, Olivier ? demande Tess.
- Je ne sais pas, je ne suis pas dans la tête d’Eli.
- Où est-ce que ton mari a envoyé Olivier ? insiste l’informaticienne.
- Je ne sais pas, Tess ! Je te le jure ! J’ai trop de respect pour toi pour te mentir !
Tess finit par croire Melissa. Elle prend alors son téléphone, et compose le numéro d’Olivier.
- Oli pour Tess ? On s’inquiète pour le grand dadais ?
- Où est-ce qu’il t’a envoyé ? Ne me dis pas qu’il y a un rapport avec les sans-abris qui…
- Ben, si, justement. En fait, c’était mon idée.
- QUOI ? rugit Tess.
- Non, je déconne. C’était l’idée de Piotr et moi.
- T’es vraiment malade. Si jamais les flics te tombent dessus…
- C’est pour ça que ça tombe bien que tu m’appelles, ma belle. J’aurais besoin que tu me guides au travers de la ville jusqu’au Buy Night.
- Le restaurant principal de Torres ? s’étonne Tess.
- Oui, j’ai besoin du trajet le plus discret, et que tu me trouves un endroit où aucune caméra de surveillance ne peut me voir.
- « S’il te plaît », mon chou, gromelle Tess.
- T’es pas en colère, alors ?
- Tu le verras demain soir, ça. Je vais te trouver l’itinéraire, mais je veux savoir pourquoi tu veux aller là-bas.
- Oh, c’est pas compliqué, assure Olivier. C’est pour qu’Eli…
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I'J'
Acte 5
Cinq avocats. C’est tout ce qui reste. Dans le salon, les Torres père et fils sont présents. Le fils est encore assoupi dans un fauteuil, pendant que le père juge Eli du regard. Piotr reste à assis à droite d’Eli, et Nopera, à sa gauche. A chaque porte du salon, un homme de main de Torres se tient figé, dont Xavier Jin-Hu.
Et, face au trio accompagné de Torres, sont assis les cinq avocats.
- C’est ridicule, annonce l’un d’eux. Cette réunion n’a pas lieu d’être. Vous n’avez aucun droit de faire ça.
Visiblement, l’homme de loi pensait s’adresser à Nopera. Mais celui qui répond s’avère être Torres :
- On va être clair sur une chose : A moins que j’obtienne une réponse, cette réunion n’existe pas. Si personne n’avoue quoique ce soit, je suis sûr que le Commissaire Nopera considèrera que cette nuit n’a jamais existé.
- J’approuve. J’aime pas, mais j’approuve, confirme l’intéressée.
- Donc, je vais laisser ce monsieur… faire son truc, dit Torres en montrant Eli d’un signe de main, afin de trouver qui a tué l’ami…
- … Amant, corrige Eli.
-… de mon fils, qu’il soit dégagé de tout soupçon, et que cette mascarade se termine enfin. Faites votre manège, invite Torres pour conclure en faisant un geste de main à Eli.
Eli se lève, et époussette inutilement sa veste. Il a conscience que, face à ces hommes de loi bardés de diplômes, et avec l’expérience de deux fois sa propre vie, alors, il doit trouver un moyen de les désarçonner.
- Je suis un crétin, annonce-t-il en se mettant les mains dans les poches, et en levant les épaules. Mais je ne vous apprends rien.
Les avocats soufflent avec un rictus de dédain. Cela fait sourire Eli.
- Vous savez, il y a un truc rigolo que vous devriez savoir. C’est que si je réveille Guillaume, et que l’un de vous lui a causé du tort à un moment ou à un autre, on va le voir sur son visage. Et moi, je saurai qui c’est. Alors, on va jouer à un jeu. Ca s’appelle « Réveille pas Guillaume ».
- Effectivement, vous prouvez une chose : vous êtes un sacré crétin, affirme un avocat blond.
Eli change alors de posture. Il passe ses mains dans les poches arrière de son jean, et rabaisse les épaules. Il bascule la tête sur le côté.
- Oui, mais un crétin pas trop con, heureusement.
Eli donne un coup de pied dans le siège de Guillaume, et lui donne une tape derrière la tête. Guillaume se réveille alors en sursaut.
- Bonjour, Guillaume.
- Qu’est-ce qu’il… quoi que…
- David Galeoni, dit simplement Eli.
Le visage de Guillaume, pendant une fraction de seconde, se déforme avec la colère. Puis cela disparaît dans la surprise.
- Rassure-toi, je sais tout, dit Eli.
- Tu ne sais rien, ducon, affirme Guillaume.
- Si, et ton père aussi, parce que je lui ai dit. Et, surprise ! Sa priorité, c’est pas de vous répudier, mais de vous disculper.
Guillaume passe sa main dans ses cheveux, puis relève les yeux vers les cinq avocats. Eli ressent alors du dégout.
- Hop hop hop ! Tout se confirme, à ce que je vois ! Je ressens du dégoût.
- Normal, dit l’un des avocats. Vous n’avez pas l’habitude de voir le genre de personne qu’est Guillaume.
Eli se tourne vers l’avocat. L’homme est petit, à peu près un mètre soixante. Il a les cheveux plaqués en arrière, et les yeux gris. Il a un visage squelettique.
- Voilà autre chose de rigolo : le dégoût que j’ai ressenti, ce n’était pas le mien, ni celui de Guillaume, mais le vôtre.
Eli se tourne vers Jorge Torres.
- C’est Maître quoi, celui-là ?
- Maître Cosserre.
- Maître Cosserre, vous et moi, on va discuter. Les autres, ils vont rester là.
- Lavoro, vous allez faire quoi, au juste ? demande Nopera, avec l’extrême sensation de se sentir impuissante.
Lavoro se tourne vers Nopera.
- Vous et moi, on va arrêter ensemble Maître Cosserre.
Celui-ci se met à rire.
- C’est n’importe quoi. Cette mascarade ne veut rien dire.
- Le point le plus important des mascarades, c’est quand les masques tombent. Et le votre vient de s’effondrer d’un coup. Vous avez tué David Galeoni, et vous allez me dire pourquoi.
- Même si j’étais le meurtrier, je ne vous pas pourquoi je vous le dirai.
Eli se met à rire à son tour.
- Tout le monde ment de la même manière. Faut pas, Maître Cosserre. Mal mentir, ça fait de vous un mauvais avocat.
Acte 6
Tess regarde Melissa dans les yeux.
- Qu’est-ce qu’il fait, Olivier ? demande Tess.
- Je ne sais pas, je ne suis pas dans la tête d’Eli.
- Où est-ce que ton mari a envoyé Olivier ? insiste l’informaticienne.
- Je ne sais pas, Tess ! Je te le jure ! J’ai trop de respect pour toi pour te mentir !
Tess finit par croire Melissa. Elle prend alors son téléphone, et compose le numéro d’Olivier.
- Oli pour Tess ? On s’inquiète pour le grand dadais ?
- Où est-ce qu’il t’a envoyé ? Ne me dis pas qu’il y a un rapport avec les sans-abris qui…
- Ben, si, justement. En fait, c’était mon idée.
- QUOI ? rugit Tess.
- Non, je déconne. C’était l’idée de Piotr et moi.
- T’es vraiment malade. Si jamais les flics te tombent dessus…
- C’est pour ça que ça tombe bien que tu m’appelles, ma belle. J’aurais besoin que tu me guides au travers de la ville jusqu’au Buy Night.
- Le restaurant principal de Torres ? s’étonne Tess.
- Oui, j’ai besoin du trajet le plus discret, et que tu me trouves un endroit où aucune caméra de surveillance ne peut me voir.
- « S’il te plaît », mon chou, gromelle Tess.
- T’es pas en colère, alors ?
- Tu le verras demain soir, ça. Je vais te trouver l’itinéraire, mais je veux savoir pourquoi tu veux aller là-bas.
- Oh, c’est pas compliqué, assure Olivier. C’est pour qu’Eli…
****
I'J'
Irajonas- Gardien du parking
- Personnage préféré : Patrick Jane et Grace Van Pelt
Loisirs : Ecriture, arts martiaux
Localisation : Aix en Provence
Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
je n'ai encore pas été prévenue de ton nouveau chapitre
La façon d'Eli de trouver le coupable me fait penser à celle de Jane même si lui se base sur les émotions ressenties quand Jane utilise le langage du corps
C'est curieux la façon dont la plupart des auteurs perçoivent les avocats
Qu'est ce qu'Eli a demandé à Olivier ?
La façon d'Eli de trouver le coupable me fait penser à celle de Jane même si lui se base sur les émotions ressenties quand Jane utilise le langage du corps
C'est curieux la façon dont la plupart des auteurs perçoivent les avocats
Qu'est ce qu'Eli a demandé à Olivier ?
Johel- In Jane we trust
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Localisation : près de l'océan
Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Après quatre mois de retard, un harcèlement moral, et la perte de mon travail, je me remets à l'écriture.
En espérant avoir encore quelques lecteurs malgré ma disparition, je vous propose la suite de l'étrange idée de "The Consultant(s)" :
Voici un résumé de tout ce que j'ai écrit avant :
Eli Lavoro est nommé par le Commissaire Nopera pour être son consultant attitré, ainsi que son équipe. Après l'arrestation du tueur en série dénommé "le G Noir", Eli et Nopera enquêtent sur la mort de David Galeoni, un jeune homme, et sa compagne d'un soir, sur le parking d'une boîte de nuit : le Snow. Sur le pare-brise de Galeoni est écrit en lettre de sang "FALLAIT PAS".
En menant l'enquête, Eli découvre un lien, via les trafics de cocaïne, entre Galeoni et le fils de Jorge Torres, le mafioso qui menace Eli. Pendant que Nopera, accompagnée de Melissa et d'Olivier, tentent d'approcher le fils Torres dans une boîte de nuit, Eli essaye de se rapprocher des Torres.
La boîte de nuit où se trouvent Nopera, Olivier et Melissa est prise d'otage par le fils Torres, Guillaume, qui recherche le meurtrier de Galeoni, en même temps qu'Eli comprend que Galeoni et Guillaume Torres étaient deux hommes amoureux l'un de l'autre, mais incapable d'assouvir leur attirance sexuelle autrement qu'en organisant des "plans à trois" avec des femmes d'un soir.
Eli, au nez et à la barbe de Verini, un négociateur des forces de l'ordre, parvient à faire cesser la prise d'otage, en libérant toutes les victimes... et en embarquant Guillaume Torres dans la résidence familiale, afin de déterminer une bonne fois pour toute qui est le meurtrier de Galeoni.
Après un court stratagème qui a raison de la patience de Torres, Eli parvient à affirmer que le coupable se trouve être Maître Cosserre, un avocat de Torres. Lui reste encore à découvrir le mobile, et des preuves.
Acte 7
Eli reste assis dans un fauteuil, face à Maître Cosserre, le fixant du regard. Nopera et Torres restent debout, les bras croisés, à observer la scène, tandis que Guillaume est derrière son père, qui lui a fermement ordonné de rester, et de ne rien dire.
Quant à Piotr, il reste silencieux. Il reste fidèle à lui-même.
- Ils font quoi, là ? demande Torres à Nopera.
- Mon consultant est cinglé, alors ne me demandez pas, rétorque le Commissaire.
Eli reste silencieux un long moment. Pour commencer, doucement, à gangréner la patience de l’homme de loi.
Lorsque les premiers signes d’impatience commencent à émerger, - les pieds qui gigotent, les mains qui se croisent et se décroisent, par exemple – Eli commence à tapoter du doigt son accoudoir. Il bascule la tête sur le côté, donnant l’air de juger l’homme avec nonchalance.
Maître Cosserre soupire alors. Légèrement, mais ça suffit à Eli comme signal.
- Pélican, dit alors Eli.
Maître Cosserre sursaute, et ouvre de grands yeux surpris.
- Pardon ? s’exclame-t-il.
- J’essaie un truc, affirme Eli.
Puis, il ajoute :
- Poutrelle.
- Ca ne va pas bien ?
Nopera fixe Eli avec stupeur. Qu’est-ce que c’est encore que ce jeu-là ?
- Croyez-moi, je vais très bien, Maître Cosserre. Pastèque.
- Vous devriez vous faire soigner, commente l’avocat.
- J’y songerai. Homophobe.
Le regard de l’avocat se fait fuyant une seconde. Il se passe la main devant la bouche avec un rictus étrange.
- Donc, vous êtes homophobe. Intéressant… Mais vous ne l’êtes qu’à peine. L’idée vous répugne, mais vous n’en êtes pas au point de faire la guerre à l’homosexualité. Sur une échelle de 1 à 10, il y a pire que vous.
Eli se penche en avant.
- Quand bien même les penchants « triolistes » de Guillaume ont un côté homosexuel, ce n’est pas ça qui vous a poussé à agir. J’imagine qu’il y a plutôt un rapport avec la fille.
- Vous jouez à quoi, Lavoro ? demande l’avocat avec un dégoût toujours plus prononcé.
- Au plus con, rétorque l’intéressé. Vous connaissiez la fille…
Eli sonde l’esprit de Maître Cosserre. Il y a le Choc Pourpre. Il y a du dégoût. Mais pas de haine. Pas de honte par empathie.
- Cette fille, ce n’est pas la votre… Elle n’est pas de votre famille. Alors c’est quoi ?
Le dégoût grandit encore, et il n’est pas tourné vers Eli, ça, le manager de brasserie le ressent avec clarté. Tout le dégoût, toute la haine, est dirigée vers Guillaume. C’est là la piste qu’il faut explorer.
Eli penche la tête sur le côté.
- Partousard, prononce Eli.
Pas de réaction de la part de l’avocat, si ce n’est de l’impatience. Selon les réactions de Maître Cosserre, ce n’est pas l’aspect sexuel de l’affaire qui a poussé l’avocat à agir. Il tente alors une nouvelle piste :
- Cocaïne.
Le visage de l’avocat se déforme alors. Ce n’est plus un rictus, c’est une grimace. C’est toute la haine d’un homme qui s’exprime par la crispation des muscles, et lorsqu’Eli voit les poings de Cosserre se resserrait, ne serait-ce que légèrement, sur les accoudoirs du fauteuil, il constate qu’il a vu juste.
Et, au milieu de toute cette haine, il y a une pointe de culpabilité. Juste une pointe. Mais ça suffit.
Eli se lève, passant furtivement sa main dans sa poche. Il marche de gauche à droite, puis de droite à gauche face à l’avocat.
- C’est assez extraordinaire. Toute l’histoire tendait à faire croire que la relation trioliste de Guillaume, Galeoni et « cette fille », était le mobile du meurtre, mais en fait… C’est la cocaïne. C’est la cocaïne qui vous dégoûte.
Eli tourne la tête un instant vers Guillaume, qui a l’air dépité. Puis, il se retourne vers Cosserre.
- Vous jugez Guillaume et David coupables d’avoir soumis cette fille avec la drogue. Et il y a une partie de vous qui vous dégoûte vous-même, parce qu’en tant qu’avocat de la famille Torres, vous couvrez ces habitudes. Par conséquent, vous cautionnez cette attitude.
- Non, c’est faux, répond l’avocat.
- Qu’est-ce qui est faux, maître Cosserre ? Vous ne couvrez pas les actes des Torres, ou vous ne les cautionnez pas ?
Torres s’apprête à avancer, mais Piotr le retient, et lui fait, d’un signe de tête, comprendre qu’il doit encore attendre.
- Arrêtez ça, grogne l’avocat.
- Non, je n’arrêterai pas. Vous voyez, quand bien même vous avez plus de mérite que les Torres – parce que vous vous croyez mus de bonnes intentions – vous en restez tout aussi pourri. Parce que vous avez tué.
- David Galeoni méritait son sort, dit alors Cosserre.
- Vous admettez l’avoir tué ?
L’avocat ne répond pas à la question d’Eli. Ce dernier change donc d’angle d’attaque :
- Et la jeune femme qui est morte avec lui, vous en faites quoi ?
- C’était une junkie elle aussi, sans doute.
- « Sans doute » ? Vous allez encourager son meurtre, son assassinat, pour l’ombre d’un doute ?
L’avocat reste de nouveau silencieux.
- Ce que vous me dites là, Monsieur Cosserre – et je refuse de vous appeler Maître maintenant que j’ai la certitude que vous êtes le meurtrier, précise Eli en voyant l’air offusqué de Cosserre – c’est qu’à vos yeux, cette femme, ce « dégât collatéral », était justifié parce qu’elle était « peut-être » mauvaise ?
Cosserre sert les poings.
- Quel homme se contente d’un doute pour tuer quelqu’un ?
- Un homme qui en a marre de couvrir des hommes comme les Torres, qui se croient sur un piédestal !
« Bingo ! » pense Eli. Nopera amène doucement sa main vers son arme.
- Vous reconnaissez donc être le meurtrier de David Galeoni, affirme Eli avec un rictus.
- Oui, je le reconnais ! s’exclame Cosserre. Mais Monsieur Torres ne vous laissera pas m’arrêter.
- Et pourquoi donc ? demande le mafioso.
Cosserre tourne son regard vers Torres, le visage haineux. Vraiment, totalement, pleinement haineux.
- Parce que si vous les laissez m’arrêter, je dirai tout. Je vous ferai exposer au grand jour, « Monsieur le grand Torres ». Et si je tombe, alors tombez donc avec moi.
La menace de Cosserre, Torres la prend au mot. Il jette un regard vers Nopera, puis vers Eli.
Piotr se crispe. Xavier se tend. Nopera a un geste de recul. Seul Eli se retourne avec calme.
Il regarde Torres droit dans les yeux. Le père Torres, qui va réagir maintenant exactement comme Eli s’y attendait.
- Avouons que ça peut faire changer de perspective, Monsieur Lavoro, affirme Torres.
- Certes, Monsieur Torres, conçoit Eli. En revanche, si vous êtes à l’écoute des menaces de votre avocat, daignez entendre la gravité des miennes.
Eli se dresse en faisant un pas vers Torres. Nopera a la sensation de faire face au choc des Titans.
****
I'J'
En espérant avoir encore quelques lecteurs malgré ma disparition, je vous propose la suite de l'étrange idée de "The Consultant(s)" :
Voici un résumé de tout ce que j'ai écrit avant :
Eli Lavoro est nommé par le Commissaire Nopera pour être son consultant attitré, ainsi que son équipe. Après l'arrestation du tueur en série dénommé "le G Noir", Eli et Nopera enquêtent sur la mort de David Galeoni, un jeune homme, et sa compagne d'un soir, sur le parking d'une boîte de nuit : le Snow. Sur le pare-brise de Galeoni est écrit en lettre de sang "FALLAIT PAS".
En menant l'enquête, Eli découvre un lien, via les trafics de cocaïne, entre Galeoni et le fils de Jorge Torres, le mafioso qui menace Eli. Pendant que Nopera, accompagnée de Melissa et d'Olivier, tentent d'approcher le fils Torres dans une boîte de nuit, Eli essaye de se rapprocher des Torres.
La boîte de nuit où se trouvent Nopera, Olivier et Melissa est prise d'otage par le fils Torres, Guillaume, qui recherche le meurtrier de Galeoni, en même temps qu'Eli comprend que Galeoni et Guillaume Torres étaient deux hommes amoureux l'un de l'autre, mais incapable d'assouvir leur attirance sexuelle autrement qu'en organisant des "plans à trois" avec des femmes d'un soir.
Eli, au nez et à la barbe de Verini, un négociateur des forces de l'ordre, parvient à faire cesser la prise d'otage, en libérant toutes les victimes... et en embarquant Guillaume Torres dans la résidence familiale, afin de déterminer une bonne fois pour toute qui est le meurtrier de Galeoni.
Après un court stratagème qui a raison de la patience de Torres, Eli parvient à affirmer que le coupable se trouve être Maître Cosserre, un avocat de Torres. Lui reste encore à découvrir le mobile, et des preuves.
Acte 7
Eli reste assis dans un fauteuil, face à Maître Cosserre, le fixant du regard. Nopera et Torres restent debout, les bras croisés, à observer la scène, tandis que Guillaume est derrière son père, qui lui a fermement ordonné de rester, et de ne rien dire.
Quant à Piotr, il reste silencieux. Il reste fidèle à lui-même.
- Ils font quoi, là ? demande Torres à Nopera.
- Mon consultant est cinglé, alors ne me demandez pas, rétorque le Commissaire.
Eli reste silencieux un long moment. Pour commencer, doucement, à gangréner la patience de l’homme de loi.
Lorsque les premiers signes d’impatience commencent à émerger, - les pieds qui gigotent, les mains qui se croisent et se décroisent, par exemple – Eli commence à tapoter du doigt son accoudoir. Il bascule la tête sur le côté, donnant l’air de juger l’homme avec nonchalance.
Maître Cosserre soupire alors. Légèrement, mais ça suffit à Eli comme signal.
- Pélican, dit alors Eli.
Maître Cosserre sursaute, et ouvre de grands yeux surpris.
- Pardon ? s’exclame-t-il.
- J’essaie un truc, affirme Eli.
Puis, il ajoute :
- Poutrelle.
- Ca ne va pas bien ?
Nopera fixe Eli avec stupeur. Qu’est-ce que c’est encore que ce jeu-là ?
- Croyez-moi, je vais très bien, Maître Cosserre. Pastèque.
- Vous devriez vous faire soigner, commente l’avocat.
- J’y songerai. Homophobe.
Le regard de l’avocat se fait fuyant une seconde. Il se passe la main devant la bouche avec un rictus étrange.
- Donc, vous êtes homophobe. Intéressant… Mais vous ne l’êtes qu’à peine. L’idée vous répugne, mais vous n’en êtes pas au point de faire la guerre à l’homosexualité. Sur une échelle de 1 à 10, il y a pire que vous.
Eli se penche en avant.
- Quand bien même les penchants « triolistes » de Guillaume ont un côté homosexuel, ce n’est pas ça qui vous a poussé à agir. J’imagine qu’il y a plutôt un rapport avec la fille.
- Vous jouez à quoi, Lavoro ? demande l’avocat avec un dégoût toujours plus prononcé.
- Au plus con, rétorque l’intéressé. Vous connaissiez la fille…
Eli sonde l’esprit de Maître Cosserre. Il y a le Choc Pourpre. Il y a du dégoût. Mais pas de haine. Pas de honte par empathie.
- Cette fille, ce n’est pas la votre… Elle n’est pas de votre famille. Alors c’est quoi ?
Le dégoût grandit encore, et il n’est pas tourné vers Eli, ça, le manager de brasserie le ressent avec clarté. Tout le dégoût, toute la haine, est dirigée vers Guillaume. C’est là la piste qu’il faut explorer.
Eli penche la tête sur le côté.
- Partousard, prononce Eli.
Pas de réaction de la part de l’avocat, si ce n’est de l’impatience. Selon les réactions de Maître Cosserre, ce n’est pas l’aspect sexuel de l’affaire qui a poussé l’avocat à agir. Il tente alors une nouvelle piste :
- Cocaïne.
Le visage de l’avocat se déforme alors. Ce n’est plus un rictus, c’est une grimace. C’est toute la haine d’un homme qui s’exprime par la crispation des muscles, et lorsqu’Eli voit les poings de Cosserre se resserrait, ne serait-ce que légèrement, sur les accoudoirs du fauteuil, il constate qu’il a vu juste.
Et, au milieu de toute cette haine, il y a une pointe de culpabilité. Juste une pointe. Mais ça suffit.
Eli se lève, passant furtivement sa main dans sa poche. Il marche de gauche à droite, puis de droite à gauche face à l’avocat.
- C’est assez extraordinaire. Toute l’histoire tendait à faire croire que la relation trioliste de Guillaume, Galeoni et « cette fille », était le mobile du meurtre, mais en fait… C’est la cocaïne. C’est la cocaïne qui vous dégoûte.
Eli tourne la tête un instant vers Guillaume, qui a l’air dépité. Puis, il se retourne vers Cosserre.
- Vous jugez Guillaume et David coupables d’avoir soumis cette fille avec la drogue. Et il y a une partie de vous qui vous dégoûte vous-même, parce qu’en tant qu’avocat de la famille Torres, vous couvrez ces habitudes. Par conséquent, vous cautionnez cette attitude.
- Non, c’est faux, répond l’avocat.
- Qu’est-ce qui est faux, maître Cosserre ? Vous ne couvrez pas les actes des Torres, ou vous ne les cautionnez pas ?
Torres s’apprête à avancer, mais Piotr le retient, et lui fait, d’un signe de tête, comprendre qu’il doit encore attendre.
- Arrêtez ça, grogne l’avocat.
- Non, je n’arrêterai pas. Vous voyez, quand bien même vous avez plus de mérite que les Torres – parce que vous vous croyez mus de bonnes intentions – vous en restez tout aussi pourri. Parce que vous avez tué.
- David Galeoni méritait son sort, dit alors Cosserre.
- Vous admettez l’avoir tué ?
L’avocat ne répond pas à la question d’Eli. Ce dernier change donc d’angle d’attaque :
- Et la jeune femme qui est morte avec lui, vous en faites quoi ?
- C’était une junkie elle aussi, sans doute.
- « Sans doute » ? Vous allez encourager son meurtre, son assassinat, pour l’ombre d’un doute ?
L’avocat reste de nouveau silencieux.
- Ce que vous me dites là, Monsieur Cosserre – et je refuse de vous appeler Maître maintenant que j’ai la certitude que vous êtes le meurtrier, précise Eli en voyant l’air offusqué de Cosserre – c’est qu’à vos yeux, cette femme, ce « dégât collatéral », était justifié parce qu’elle était « peut-être » mauvaise ?
Cosserre sert les poings.
- Quel homme se contente d’un doute pour tuer quelqu’un ?
- Un homme qui en a marre de couvrir des hommes comme les Torres, qui se croient sur un piédestal !
« Bingo ! » pense Eli. Nopera amène doucement sa main vers son arme.
- Vous reconnaissez donc être le meurtrier de David Galeoni, affirme Eli avec un rictus.
- Oui, je le reconnais ! s’exclame Cosserre. Mais Monsieur Torres ne vous laissera pas m’arrêter.
- Et pourquoi donc ? demande le mafioso.
Cosserre tourne son regard vers Torres, le visage haineux. Vraiment, totalement, pleinement haineux.
- Parce que si vous les laissez m’arrêter, je dirai tout. Je vous ferai exposer au grand jour, « Monsieur le grand Torres ». Et si je tombe, alors tombez donc avec moi.
La menace de Cosserre, Torres la prend au mot. Il jette un regard vers Nopera, puis vers Eli.
Piotr se crispe. Xavier se tend. Nopera a un geste de recul. Seul Eli se retourne avec calme.
Il regarde Torres droit dans les yeux. Le père Torres, qui va réagir maintenant exactement comme Eli s’y attendait.
- Avouons que ça peut faire changer de perspective, Monsieur Lavoro, affirme Torres.
- Certes, Monsieur Torres, conçoit Eli. En revanche, si vous êtes à l’écoute des menaces de votre avocat, daignez entendre la gravité des miennes.
Eli se dresse en faisant un pas vers Torres. Nopera a la sensation de faire face au choc des Titans.
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Irajonas- Gardien du parking
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Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Que dire à propos de tes problèmes perso si ce n'est bonne chance pour retrouver un travail.
On ne peut pas oublier quelqu'un qui propose des textes de cette qualité
La méthode d'Eli pour faire avouer Cosserre est surprenante à l'image du personnage.
Et tu nous offres un regard nouveau sur le meurtre qui n'a rien de sexuel. Je dois reconnaître que je suis bluffée
Par contre je me demande quel "stratagème" va utiliser Eli pour sortir vivant de chez Torres
Je vais attendre la suite, prends ton temps.
PS : compte tenu de tes problèmes actuels j'ose tout de même demander si on peut espérer une suite à Red Lies Run ?
On ne peut pas oublier quelqu'un qui propose des textes de cette qualité
La méthode d'Eli pour faire avouer Cosserre est surprenante à l'image du personnage.
Et tu nous offres un regard nouveau sur le meurtre qui n'a rien de sexuel. Je dois reconnaître que je suis bluffée
Par contre je me demande quel "stratagème" va utiliser Eli pour sortir vivant de chez Torres
Je vais attendre la suite, prends ton temps.
PS : compte tenu de tes problèmes actuels j'ose tout de même demander si on peut espérer une suite à Red Lies Run ?
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Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Les problemes dernièrement m'avaient plongé dans la page blanche, et aujourd'hui que j'en suis sorti et que j'ai l'occasion de me recontruire, je sors enfin de cette foutue page blanche!
Pour Red Lies Run, il,fera office de troisieme episode. Tres bientot!
Et merci de ta fidelité Johel malgré ma longue absence!
i'j'
Pour Red Lies Run, il,fera office de troisieme episode. Tres bientot!
Et merci de ta fidelité Johel malgré ma longue absence!
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Irajonas- Gardien du parking
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Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Acte 8
Tess garde l’oreillette de son téléphone alors qu’elle fait face à la table-écran. Dans le même temps, Melissa consulte les tableaux avec attention.
- La Gare Routière est bloquée par des travaux depuis un mois, affirme Melissa. Dis à Olivier de faire le détour par le Pigonnet.
- Et les flics ? demande Tess.
- Justement, il n’y a que des résidences là-bas, les flics n’y passent jamais. Olivier passera inaperçu.
Tess acquiesce, consulte de nouveau la table-écran, qui affiche la carte de la ville, puis dit à l’oreillette :
- Alors, Oli, coupe par le Pigonnet, récupère l’avenue de l’Europe après le Commissariat, et trace au Snow pour déposer le deuxième groupe. Maintenant, dis-moi, pour l’amour de tout ce qui est beau et juste sur cette Terre, pourquoi Eli veut envoyer les SDF dans les boîtes de Torres ? Il a l’intention de tout détruire, ou quoi ?
- J’en sais rien, Bredo, répond Olivier. Je ne sais même pas comment il les a tous mis au courant. À croire qu’il savait tout depuis le départ.
Tess n’ose pas répondre.
- Quand même pas, si ? fait Olivier.
- Melissa, dit Tess en se tournant vers sa camarade, tu crois qu’Eli aurait pu tout prévoir depuis le meurtre de Galeoni ?
Melissa se détourne des tableaux, avec l’air fatigué. Elle hausse les épaules, comme si elle disait « je n’y peux rien ».
- En Californie, quand on fuyait Numéro 7, Eli a détourné l’attention du CBI le temps de faire arrêter un agent fédéral pour le meurtre d’un étudiant. Ce jour-là, Eli a mis hors d’état de nuire l’agent fédéral et Numéro 7. Et son arme, c’était un CD avec des chansons gravées dessus.
Tess lève les sourcils avec stupeur.
- Un CD ? répète-t-elle.
- Oui, un CD, confirme Melissa avec un signe de tête. Alors, si tu veux mon avis, si Eli a des limites, même lui ne sait pas où elles sont.
Acte 9
Eli reste droit, et d’un calme absolu. Un calme tel qu’il n’est pas naturel. Il fixe Torres droit dans les yeux, et refuse de laisser paraître une quelconque faiblesse.
Nopera, elle, tente simplement de ne pas laisser paraître la peur.
En même temps… elle est dans la maison d’un mafioso connu pour régler ses problèmes par le sang, et elle est entourée des hommes de main de ce mafioso. Et ce dernier est maintenant menacé par son propre avocat, de voir tous ses secrets sordides dévoilés au grand jour.
Les chansons de ressortir vivants de cet endroit se rapprochent alors doucement du zéro absolu.
- Vous devriez me laisser m’occuper de Corresse, Lavoro, dit Torres d’un ton impérieux.
- Sans déconner. Vous faites votre propre justice, pas vrai ? Et puis, quoi, je vous laisse croire que la police ne vous atteindra jamais ? Vous n’êtes pas au dessus des lois, Monsieur Torres. Vous n’êtes pas au dessus des autres.
- Lavoro, je ne crois pas qu’il soit judicieux de réagir ainsi, affirme Nopera.
Eli tourne la tête vers elle, et détecte la panique du Commissaire. Il voit Piotr faire un pas en avant.
Eli redoute alors que la peur de Nopera ne déteigne sur lui. Il regarde alors son ami ancien homme de main, et lui dit :
- Piotr, fais sortir notre ami le Commissaire, s’il te plaît.
- Non, Lavoro, je refuse, rétorque l’intéressée.
- Piotr ! crie Eli.
- Oui chef.
Le colosse conduit alors le commissaire outrée en dehors de la salle. Le calme revient dans l’esprit d’Eli.
- Monsieur Torres, il n’y a plus aucun sans-abri dans les rues.
- Et alors ?
- S’il n’y en a plus dans les rues, c’est parce qu’ils s’apprêtent tous à prendre d’assaut vos boîtes de nuit. Et pas les unes après les autres : toutes en même temps.
- Et je remercierai mes assurances pour me dédommager grassement. Et puis je te tuerai, Lavoro.
- Bien sûr, je n’en doute pas. Seulement, après avoir foutu le feu à vos boîtes, ils viendront tous faire l’ultime assaut : votre maison. Combien d’entre eux rêvent de vous voir crever la gueule ouverte ?
Eli fait un pas en avant.
- Aurez-vous suffisamment d’hommes pour empêcher que l’un d’eux ne vienne vous trancher la gorge ? On n’est pas obligé d’en arriver là. Livrez-moi Corresse, et vous resterez en vie. Et votre fils ira bien, promet Eli.
- Vous ne pouvez pas me menacer ainsi. Vous allez perdre.
Eli brandit son téléphone.
- Un coup de fil, c’est tout ce que j’aurai besoin de faire pour provoquer l’attaque, affirme-t-il.
- Je vais lâcher mes chiens, Lavoro ! beugle Torres en montrant ses gardes du corps.
- Vos « chiens », votre fils les a foutus dans la merde en les rendant complices d’une prise d’otage. Et ni vous ni votre fils ne les en a fait sortir, c’est moi qui m’en suis chargé. S’ils s’en prennent à moi, ils seront dans la même merde que vous. S’ils ne bougent pas, en revanche, je les en sortirai. Je leur ai prouvé que j’en étais capable. Qu’est-ce qu’il va se passer, dès lors ?
Torres respire avec hargne, comme s’il s’apprêtait à se jeter au cou d’Eli.
- Je vais vous tuer, Lavoro. De mes propres mains.
- Papa, tu devrais le laisser prendre Corresse.
L’avocat regarde toute la scène, impuissant. Il sursaute à l’annonce de son nom.
- Et finir en prison ? Perdre contre ce mioche ? s’exclame Torres en regardant Eli d’un air méprisant. Plutôt mourir.
- Avec un père mort, c’est moi qui perdrais tout, dit Guillaume.
Eli est surpris. Finalement, Guillaume Torres a peut-être – peut-être ! – un dessous de jugeote.
Jorge Torres perd son regard dans le vide. Eli sait déjà qu’il a gagné. Il se tourne vers Xavier Jin-Hu, qui lui fait un signe de tête.
Eli fait alors rappeler Nopera. Et un Maître Corresse vociférant quitte la salle, menotté, aux mains du commissaire.
- Ce n’est pas fini, Lavoro, menace Torres.
- Mais si, Jorge, rétorque Eli. Si j’étais vous, je fuirai.
Torres lui crache aux pieds, puis quitte la salle en trombe. Bientôt, ne restent plus qu’Eli et Guillaume Torres.
- Vous avez arrêté le meurtrier de David, dit simplement le fils du mafioso.
- Ouaip.
- Je n’ai même pas compris comment.
Eli lève les yeux vers Guillaume. Puis il sort un dictaphone de sa poche. Il le rembobine, puis l’on entend le passage suivant :
-… Quel homme se contente d’un doute pour tuer quelqu’un ? demande la voix d’Eli.
- Un homme qui en a marre de couvrir des hommes comme les Torres, qui se croient sur un piédestal ! crie la voix de Corresse.
- Vous reconnaissez donc être le meurtrier de David Galeoni.
- Oui, je le reconnais ! crie la voix de Cosserre. Mais Monsieur Torres ne vous laissera pas m’arrêter.
Eli arrête le dictaphone.
- Indirectement, votre père est aussi coupable.
- Comment ça ? demande Guillaume.
- Il a poussé Corresse au dégoût. Je pense que cette fille que vous vous êtes tapée, avec David Galeoni, est la fille d’un proche à Corresse. Quand votre petite merde de cocaïne a commencé à déteindre sur son entourage, Corresse vous a tenu responsables, vous et David, de soumettre vos victimes par la drogue.
- Alors, il n’y avait rien à voir avec…
- Avec vos histoires de cul ? Ca le dégoûtait, affirme Eli. Mais non, ça n’a rien à voir avec ses motivations. Corresse a voulu faire comme votre père : faire justice lui-même.
Eli prend alors le chemin de la sortie.
- Vous êtes un type bizarre, Monsieur Lavoro.
- Et je vais faire mettre votre père en taule, Monsieur Torres, rétorque Eli sans se retourner. Si j’étais vous, je tenterai de ne pas marcher sur ses pas.
Eli quitte alors la résidence Torres. Dans sa main, il regarde le dictaphone. Puis il le remet à Nopera.
- Et maintenant, je vais me coucher, affirme-t-il. Des nuits comme ça, je m’en passerai volontiers.
- Des gars comme vous, je m’en passerais volontiers, rétorque Nopera.
Eli sourit faiblement.
- Bonne nuit, Commissaire. Passez me voir demain. Je crois vous devoir des explications.
****
I'J'
Tess garde l’oreillette de son téléphone alors qu’elle fait face à la table-écran. Dans le même temps, Melissa consulte les tableaux avec attention.
- La Gare Routière est bloquée par des travaux depuis un mois, affirme Melissa. Dis à Olivier de faire le détour par le Pigonnet.
- Et les flics ? demande Tess.
- Justement, il n’y a que des résidences là-bas, les flics n’y passent jamais. Olivier passera inaperçu.
Tess acquiesce, consulte de nouveau la table-écran, qui affiche la carte de la ville, puis dit à l’oreillette :
- Alors, Oli, coupe par le Pigonnet, récupère l’avenue de l’Europe après le Commissariat, et trace au Snow pour déposer le deuxième groupe. Maintenant, dis-moi, pour l’amour de tout ce qui est beau et juste sur cette Terre, pourquoi Eli veut envoyer les SDF dans les boîtes de Torres ? Il a l’intention de tout détruire, ou quoi ?
- J’en sais rien, Bredo, répond Olivier. Je ne sais même pas comment il les a tous mis au courant. À croire qu’il savait tout depuis le départ.
Tess n’ose pas répondre.
- Quand même pas, si ? fait Olivier.
- Melissa, dit Tess en se tournant vers sa camarade, tu crois qu’Eli aurait pu tout prévoir depuis le meurtre de Galeoni ?
Melissa se détourne des tableaux, avec l’air fatigué. Elle hausse les épaules, comme si elle disait « je n’y peux rien ».
- En Californie, quand on fuyait Numéro 7, Eli a détourné l’attention du CBI le temps de faire arrêter un agent fédéral pour le meurtre d’un étudiant. Ce jour-là, Eli a mis hors d’état de nuire l’agent fédéral et Numéro 7. Et son arme, c’était un CD avec des chansons gravées dessus.
Tess lève les sourcils avec stupeur.
- Un CD ? répète-t-elle.
- Oui, un CD, confirme Melissa avec un signe de tête. Alors, si tu veux mon avis, si Eli a des limites, même lui ne sait pas où elles sont.
Acte 9
Eli reste droit, et d’un calme absolu. Un calme tel qu’il n’est pas naturel. Il fixe Torres droit dans les yeux, et refuse de laisser paraître une quelconque faiblesse.
Nopera, elle, tente simplement de ne pas laisser paraître la peur.
En même temps… elle est dans la maison d’un mafioso connu pour régler ses problèmes par le sang, et elle est entourée des hommes de main de ce mafioso. Et ce dernier est maintenant menacé par son propre avocat, de voir tous ses secrets sordides dévoilés au grand jour.
Les chansons de ressortir vivants de cet endroit se rapprochent alors doucement du zéro absolu.
- Vous devriez me laisser m’occuper de Corresse, Lavoro, dit Torres d’un ton impérieux.
- Sans déconner. Vous faites votre propre justice, pas vrai ? Et puis, quoi, je vous laisse croire que la police ne vous atteindra jamais ? Vous n’êtes pas au dessus des lois, Monsieur Torres. Vous n’êtes pas au dessus des autres.
- Lavoro, je ne crois pas qu’il soit judicieux de réagir ainsi, affirme Nopera.
Eli tourne la tête vers elle, et détecte la panique du Commissaire. Il voit Piotr faire un pas en avant.
Eli redoute alors que la peur de Nopera ne déteigne sur lui. Il regarde alors son ami ancien homme de main, et lui dit :
- Piotr, fais sortir notre ami le Commissaire, s’il te plaît.
- Non, Lavoro, je refuse, rétorque l’intéressée.
- Piotr ! crie Eli.
- Oui chef.
Le colosse conduit alors le commissaire outrée en dehors de la salle. Le calme revient dans l’esprit d’Eli.
- Monsieur Torres, il n’y a plus aucun sans-abri dans les rues.
- Et alors ?
- S’il n’y en a plus dans les rues, c’est parce qu’ils s’apprêtent tous à prendre d’assaut vos boîtes de nuit. Et pas les unes après les autres : toutes en même temps.
- Et je remercierai mes assurances pour me dédommager grassement. Et puis je te tuerai, Lavoro.
- Bien sûr, je n’en doute pas. Seulement, après avoir foutu le feu à vos boîtes, ils viendront tous faire l’ultime assaut : votre maison. Combien d’entre eux rêvent de vous voir crever la gueule ouverte ?
Eli fait un pas en avant.
- Aurez-vous suffisamment d’hommes pour empêcher que l’un d’eux ne vienne vous trancher la gorge ? On n’est pas obligé d’en arriver là. Livrez-moi Corresse, et vous resterez en vie. Et votre fils ira bien, promet Eli.
- Vous ne pouvez pas me menacer ainsi. Vous allez perdre.
Eli brandit son téléphone.
- Un coup de fil, c’est tout ce que j’aurai besoin de faire pour provoquer l’attaque, affirme-t-il.
- Je vais lâcher mes chiens, Lavoro ! beugle Torres en montrant ses gardes du corps.
- Vos « chiens », votre fils les a foutus dans la merde en les rendant complices d’une prise d’otage. Et ni vous ni votre fils ne les en a fait sortir, c’est moi qui m’en suis chargé. S’ils s’en prennent à moi, ils seront dans la même merde que vous. S’ils ne bougent pas, en revanche, je les en sortirai. Je leur ai prouvé que j’en étais capable. Qu’est-ce qu’il va se passer, dès lors ?
Torres respire avec hargne, comme s’il s’apprêtait à se jeter au cou d’Eli.
- Je vais vous tuer, Lavoro. De mes propres mains.
- Papa, tu devrais le laisser prendre Corresse.
L’avocat regarde toute la scène, impuissant. Il sursaute à l’annonce de son nom.
- Et finir en prison ? Perdre contre ce mioche ? s’exclame Torres en regardant Eli d’un air méprisant. Plutôt mourir.
- Avec un père mort, c’est moi qui perdrais tout, dit Guillaume.
Eli est surpris. Finalement, Guillaume Torres a peut-être – peut-être ! – un dessous de jugeote.
Jorge Torres perd son regard dans le vide. Eli sait déjà qu’il a gagné. Il se tourne vers Xavier Jin-Hu, qui lui fait un signe de tête.
Eli fait alors rappeler Nopera. Et un Maître Corresse vociférant quitte la salle, menotté, aux mains du commissaire.
- Ce n’est pas fini, Lavoro, menace Torres.
- Mais si, Jorge, rétorque Eli. Si j’étais vous, je fuirai.
Torres lui crache aux pieds, puis quitte la salle en trombe. Bientôt, ne restent plus qu’Eli et Guillaume Torres.
- Vous avez arrêté le meurtrier de David, dit simplement le fils du mafioso.
- Ouaip.
- Je n’ai même pas compris comment.
Eli lève les yeux vers Guillaume. Puis il sort un dictaphone de sa poche. Il le rembobine, puis l’on entend le passage suivant :
-… Quel homme se contente d’un doute pour tuer quelqu’un ? demande la voix d’Eli.
- Un homme qui en a marre de couvrir des hommes comme les Torres, qui se croient sur un piédestal ! crie la voix de Corresse.
- Vous reconnaissez donc être le meurtrier de David Galeoni.
- Oui, je le reconnais ! crie la voix de Cosserre. Mais Monsieur Torres ne vous laissera pas m’arrêter.
Eli arrête le dictaphone.
- Indirectement, votre père est aussi coupable.
- Comment ça ? demande Guillaume.
- Il a poussé Corresse au dégoût. Je pense que cette fille que vous vous êtes tapée, avec David Galeoni, est la fille d’un proche à Corresse. Quand votre petite merde de cocaïne a commencé à déteindre sur son entourage, Corresse vous a tenu responsables, vous et David, de soumettre vos victimes par la drogue.
- Alors, il n’y avait rien à voir avec…
- Avec vos histoires de cul ? Ca le dégoûtait, affirme Eli. Mais non, ça n’a rien à voir avec ses motivations. Corresse a voulu faire comme votre père : faire justice lui-même.
Eli prend alors le chemin de la sortie.
- Vous êtes un type bizarre, Monsieur Lavoro.
- Et je vais faire mettre votre père en taule, Monsieur Torres, rétorque Eli sans se retourner. Si j’étais vous, je tenterai de ne pas marcher sur ses pas.
Eli quitte alors la résidence Torres. Dans sa main, il regarde le dictaphone. Puis il le remet à Nopera.
- Et maintenant, je vais me coucher, affirme-t-il. Des nuits comme ça, je m’en passerai volontiers.
- Des gars comme vous, je m’en passerais volontiers, rétorque Nopera.
Eli sourit faiblement.
- Bonne nuit, Commissaire. Passez me voir demain. Je crois vous devoir des explications.
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I'J'
Irajonas- Gardien du parking
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Localisation : Aix en Provence
Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Je n'oublie pas les auteurs qui me font passer de bons moments devant mon écran
Il n'y a vraiment que Eli pour monter des plans aussi tordus, des SDF mettant l'empire de Torres à feu et à sang
Quand à faire chanter un parrain de la mafia ce serait suicidaire pour n'importe qui sauf Eli (et Jane)
Cosserre va finir en prison, Torres père a pris la poudre d'escampette, quand on fils on peut imaginer qu'il va faire de même.
J'aime beaucoup l'échange final entre Nopera et Eli
Il n'y a vraiment que Eli pour monter des plans aussi tordus, des SDF mettant l'empire de Torres à feu et à sang
Quand à faire chanter un parrain de la mafia ce serait suicidaire pour n'importe qui sauf Eli (et Jane)
Cosserre va finir en prison, Torres père a pris la poudre d'escampette, quand on fils on peut imaginer qu'il va faire de même.
J'aime beaucoup l'échange final entre Nopera et Eli
Johel- In Jane we trust
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Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Chapitre 6 : Le Dégoût
Acte 1
Eli observe le village depuis le toit de la Brasserie. Il est épuisé, malgré son réveil tardif. Et il se sent coupable. Horriblement coupable.
Il se demande lui-même ce qui lui a pris de se frotter à Torres. Il a mis en danger Olivier, Nopera, Piotr… et pire encore, Melissa et lui-même. Et même les sans-abris d’Aix en Provence. Tout ça pour obtenir justice pour le meurtre de Galeoni ET pour les méfaits de Jorge Torres.
Il a vu trop grand. La soif de justice d’Eli a eu raison de son jugement. Il a été idiot. Magnifiquement, brillamment idiot.
Il se rend compte que ce qui autrefois était un besoin maladif d’aider les autres s’est mué en l’objectif de stopper à tout prix ceux qui mettent en danger les autres. Torres était une grande source de Mal, et il se croyait au dessus des lois. Il se croyait supérieur. Eli aura voulu le ramener parmi « les mortels ».
« Au lieu de tondre sur les mauvaises herbes, j’ai voulu en arracher les racines, et j’ai failli tuer les rosiers », pense-t-il avec un soupçon de poésie.
- Lavoro ! appelle la voix de Nopera dans son dos.
- Vous êtes chez moi, Sandra, ici, vous m’appelez Eli.
Il se retourne. Le commissaire est en civil, et l’observe en écartant les bras dans le vide.
- Vous m’avez fait passer la plus longue nuit de toute ma vie. Mon accouchement m’est paru moins long que ça. Et j’ai eu droit à vingt-deux heures de travail.
- Vu la taille de votre fils, il est né assez petit. Comme son père. Et vous faites 1m84, avec des hanches assez larges. S’il y a eu complication à l’accouchement, ce n’est certainement pas pour un travail long, mais plutôt parce que les femmes dans votre famille ont des soucis congénitaux à mettre leur bébé au monde. C’est pour ça qu’on vous a sortie aux forceps. Sauf que, eh bien, vous insistez pour dire que la nuit de la naissance de Ben a été éprouvante, donc je dirais qu’il avait une mauvaise position dans votre ventre. Césarienne, alors, mais certainement pas vingt-deux heures de travail.
- Vous ne savez même pas de quoi vous parler, Eli, rétorque Nopera.
Eli hausse les épaules.
- Vraiment ?
Nopera baisse à regret les yeux vers son ventre. Puis elle relève le regard vers son consultant avec agacement. Eli s’empresse de faire un geste de main dans le vide.
- Je suis navré. Tout mensonge trop évident me donne l’envie de sortir la vérité. Je travaille là-dessus.
- Ce n’est pas ça, le problème, Eli.
- C’est quoi, alors ?
- Dites-moi comment vous avez fait pour remonter jusqu’à Cosserre, et je vous dirai mon problème.
Eli acquiesce d’un signe de tête.
- Deal. Quand on a vu le corps de Galeoni, et quand j’ai réalisé qu’il était consommateur de cocaïne, j’ai soupçonné que le motif du meurtre, finalement, ce n’était pas le caractère sexuel. C’était plutôt le dégoût de la drogue. Pas de la consommer, mais de s’en servir. Quand on a découvert le lien entre Galeoni et Guillaume Torres, bam ! tout s’est éclairé. Même si on n’avait pas encore la certitude de la nature de leurs rapports, c’était une porte ouverte pour moi pour atteindre Torres, tout en retrouvant le meurtrier de Galeoni. Je pouvais faire tomber tout le monde en manœuvrant comme il fallait.
- Vous saviez déjà qui était le tueur ?
- Je savais qu’il travaillait pour Torres, ce tueur. Cocaïne, « fallait pas », c’était du dégoût envers quelque chose que David Galeoni et Guillaume Torres avait fait, c’était quelqu’un qui était au courant de leurs liens de proximité, et par extension donc, quelqu’un de suffisamment proche de Guillaume Torres pour être au courant de ses faits et gestes, mais de suffisamment extérieur pour oser le menacer. Tout rejoignait la cocaïne.
- Mais le pénis coupé, ça rappelait plutôt leurs plans à trois ?
- Non. Ce n’est pas le plan à trois qui dégoûtait Cosserre, et qui l’a poussé à couper la virilité de Galeoni, c’était son homophobie. La cerise dégueulasse sur le gâteau dégoûtant. La cocaïne, c’est ça qui dégoûtait Cosserre. Il ne pouvait pas supporter l’idée qu’elle serve d’arme à Galeoni et Torres pour soumettre leurs victimes.
Eli se mord les lèvres avant de continuer.
- Quand j’ai dis « partouzard », à Cosserre, il n’a pas réagi, parce qu’il pensait que Torres et Galeoni n’étaient que des « bisexuels » qui fricotaient entre eux, et qui sautaient des gonzesses chacun de leur côté. Sauf que, lorsqu’une fille qui lui était proche a été touchée par la cocaïne, il a vu rouge. Tout ce qui pouvait porter au dégoût envers Galeoni et Torres, est devenu une raison justifiant son acte. Il en est allé jusqu’à oublier qu’il menaçait le fils de son client. Quel qu’en soit le prix, il fallait que les coupables payent.
- Donc, slash la gorge, slash la bite, dit Nopera.
- J’aurais dit ça de manière plus élégante, mais oui.
- Comment vous avez compris ça, Eli ? demande le Commissaire.
Eli tapote sa tempe.
- Ah, oui, votre pouvoir magique, dit-elle.
- Il n’y a ni magie ni « pouvoir », Sandra, c’aurait pu être une maladie mentale, mais je l’ai transformée en outil. Je n’ai pas d’autres choix que de ressentir les émotions des autres, alors j’exploite cette particularité pour en faire quelque chose de pratique. J’ai pu détecter le dégoût de Cosserre. Le reste n’a été que déduction.
- Personne ne déduit autant, aussi vite, Eli. Personne.
- Moi si. Et ne croyez pas que ça me plaît.
Nopera consent à ne pas aller sur cette pente glissante. Elle revient au sujet :
- Et les sans-abris ?
- Les actes de Jorge Torres rentrerait en ligne à un moment ou à un autre. Il me fallait un moment de pression au moment opportun. Alors, j’ai demandé à Olivier de déployer tous les sans-abris sur les établissements de Torres.
- Comment, pourquoi ?
- J’ai rendu service à neuf SDF sur dix de cette ville, et je refuserai de vous dire en quoi. En ce qui concerne le pourquoi, Torres devait savoir que je pouvais aller jusqu’au bout.
- Mais il n’a pas cherché à avoir de preuve.
Eli sourit. Cette fois, c’est un vrai sourire, plein de satisfaction. Il met les mains dans les poches.
- Maintenant, quel est le problème que vous avez avec moi, Sandra ? demande-t-il avec détachement.
- Vous êtes ingérable. Vous êtes chaotique. Vous êtes dangereux.
- Je dois le prendre comment ?
- Mal, Eli, vraiment mal ! Vous n’avez enfreins quasiment aucune loi, hier soir, mais vous avez pris le risque que la prise d’otage ne dérape, et votre femme était dans la salle à ce moment là. Votre femme, merde ! A quoi vous pensiez ?
- A ma femme, figurez-vous. Ma femme était retenue en otage par un type désespéré. Je savais que je pouvais le calmer.
- Et même : vous avez provoqué Torres.
- Et j’ai gagné, affirme-t-il.
Nopera reste silencieuse un moment. Puis elle fixe Eli avec défi.
- Je veux travailler avec vous. Je n’ai jamais vu quelqu’un élucider une affaire aussi vite. Que ce soit celle du G Noir, ou celle du meurtre de Galeoni. Je n’ai jamais vu quelqu’un capable de pousser les coupables à se dénoncer eux-mêmes, mais c’est ce que vous avez fait. Mais gardez ceci à l’esprit : si tout s’est bien passé jusqu’alors, c’est avant tout parce que vous avez eu une chance de cocu.
- J’en parlerai avec Melissa, alors, dit-il avec ironie.
- Vous n’êtes donc jamais sérieux ?
Eli ne sourit plus. Il fait signe à Nopera de le suivre.
- Vous et moi, on va regarder la télé. Et vous verrez à quel point je ne plaisante pas.
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I'J'
Acte 1
Eli observe le village depuis le toit de la Brasserie. Il est épuisé, malgré son réveil tardif. Et il se sent coupable. Horriblement coupable.
Il se demande lui-même ce qui lui a pris de se frotter à Torres. Il a mis en danger Olivier, Nopera, Piotr… et pire encore, Melissa et lui-même. Et même les sans-abris d’Aix en Provence. Tout ça pour obtenir justice pour le meurtre de Galeoni ET pour les méfaits de Jorge Torres.
Il a vu trop grand. La soif de justice d’Eli a eu raison de son jugement. Il a été idiot. Magnifiquement, brillamment idiot.
Il se rend compte que ce qui autrefois était un besoin maladif d’aider les autres s’est mué en l’objectif de stopper à tout prix ceux qui mettent en danger les autres. Torres était une grande source de Mal, et il se croyait au dessus des lois. Il se croyait supérieur. Eli aura voulu le ramener parmi « les mortels ».
« Au lieu de tondre sur les mauvaises herbes, j’ai voulu en arracher les racines, et j’ai failli tuer les rosiers », pense-t-il avec un soupçon de poésie.
- Lavoro ! appelle la voix de Nopera dans son dos.
- Vous êtes chez moi, Sandra, ici, vous m’appelez Eli.
Il se retourne. Le commissaire est en civil, et l’observe en écartant les bras dans le vide.
- Vous m’avez fait passer la plus longue nuit de toute ma vie. Mon accouchement m’est paru moins long que ça. Et j’ai eu droit à vingt-deux heures de travail.
- Vu la taille de votre fils, il est né assez petit. Comme son père. Et vous faites 1m84, avec des hanches assez larges. S’il y a eu complication à l’accouchement, ce n’est certainement pas pour un travail long, mais plutôt parce que les femmes dans votre famille ont des soucis congénitaux à mettre leur bébé au monde. C’est pour ça qu’on vous a sortie aux forceps. Sauf que, eh bien, vous insistez pour dire que la nuit de la naissance de Ben a été éprouvante, donc je dirais qu’il avait une mauvaise position dans votre ventre. Césarienne, alors, mais certainement pas vingt-deux heures de travail.
- Vous ne savez même pas de quoi vous parler, Eli, rétorque Nopera.
Eli hausse les épaules.
- Vraiment ?
Nopera baisse à regret les yeux vers son ventre. Puis elle relève le regard vers son consultant avec agacement. Eli s’empresse de faire un geste de main dans le vide.
- Je suis navré. Tout mensonge trop évident me donne l’envie de sortir la vérité. Je travaille là-dessus.
- Ce n’est pas ça, le problème, Eli.
- C’est quoi, alors ?
- Dites-moi comment vous avez fait pour remonter jusqu’à Cosserre, et je vous dirai mon problème.
Eli acquiesce d’un signe de tête.
- Deal. Quand on a vu le corps de Galeoni, et quand j’ai réalisé qu’il était consommateur de cocaïne, j’ai soupçonné que le motif du meurtre, finalement, ce n’était pas le caractère sexuel. C’était plutôt le dégoût de la drogue. Pas de la consommer, mais de s’en servir. Quand on a découvert le lien entre Galeoni et Guillaume Torres, bam ! tout s’est éclairé. Même si on n’avait pas encore la certitude de la nature de leurs rapports, c’était une porte ouverte pour moi pour atteindre Torres, tout en retrouvant le meurtrier de Galeoni. Je pouvais faire tomber tout le monde en manœuvrant comme il fallait.
- Vous saviez déjà qui était le tueur ?
- Je savais qu’il travaillait pour Torres, ce tueur. Cocaïne, « fallait pas », c’était du dégoût envers quelque chose que David Galeoni et Guillaume Torres avait fait, c’était quelqu’un qui était au courant de leurs liens de proximité, et par extension donc, quelqu’un de suffisamment proche de Guillaume Torres pour être au courant de ses faits et gestes, mais de suffisamment extérieur pour oser le menacer. Tout rejoignait la cocaïne.
- Mais le pénis coupé, ça rappelait plutôt leurs plans à trois ?
- Non. Ce n’est pas le plan à trois qui dégoûtait Cosserre, et qui l’a poussé à couper la virilité de Galeoni, c’était son homophobie. La cerise dégueulasse sur le gâteau dégoûtant. La cocaïne, c’est ça qui dégoûtait Cosserre. Il ne pouvait pas supporter l’idée qu’elle serve d’arme à Galeoni et Torres pour soumettre leurs victimes.
Eli se mord les lèvres avant de continuer.
- Quand j’ai dis « partouzard », à Cosserre, il n’a pas réagi, parce qu’il pensait que Torres et Galeoni n’étaient que des « bisexuels » qui fricotaient entre eux, et qui sautaient des gonzesses chacun de leur côté. Sauf que, lorsqu’une fille qui lui était proche a été touchée par la cocaïne, il a vu rouge. Tout ce qui pouvait porter au dégoût envers Galeoni et Torres, est devenu une raison justifiant son acte. Il en est allé jusqu’à oublier qu’il menaçait le fils de son client. Quel qu’en soit le prix, il fallait que les coupables payent.
- Donc, slash la gorge, slash la bite, dit Nopera.
- J’aurais dit ça de manière plus élégante, mais oui.
- Comment vous avez compris ça, Eli ? demande le Commissaire.
Eli tapote sa tempe.
- Ah, oui, votre pouvoir magique, dit-elle.
- Il n’y a ni magie ni « pouvoir », Sandra, c’aurait pu être une maladie mentale, mais je l’ai transformée en outil. Je n’ai pas d’autres choix que de ressentir les émotions des autres, alors j’exploite cette particularité pour en faire quelque chose de pratique. J’ai pu détecter le dégoût de Cosserre. Le reste n’a été que déduction.
- Personne ne déduit autant, aussi vite, Eli. Personne.
- Moi si. Et ne croyez pas que ça me plaît.
Nopera consent à ne pas aller sur cette pente glissante. Elle revient au sujet :
- Et les sans-abris ?
- Les actes de Jorge Torres rentrerait en ligne à un moment ou à un autre. Il me fallait un moment de pression au moment opportun. Alors, j’ai demandé à Olivier de déployer tous les sans-abris sur les établissements de Torres.
- Comment, pourquoi ?
- J’ai rendu service à neuf SDF sur dix de cette ville, et je refuserai de vous dire en quoi. En ce qui concerne le pourquoi, Torres devait savoir que je pouvais aller jusqu’au bout.
- Mais il n’a pas cherché à avoir de preuve.
Eli sourit. Cette fois, c’est un vrai sourire, plein de satisfaction. Il met les mains dans les poches.
- Maintenant, quel est le problème que vous avez avec moi, Sandra ? demande-t-il avec détachement.
- Vous êtes ingérable. Vous êtes chaotique. Vous êtes dangereux.
- Je dois le prendre comment ?
- Mal, Eli, vraiment mal ! Vous n’avez enfreins quasiment aucune loi, hier soir, mais vous avez pris le risque que la prise d’otage ne dérape, et votre femme était dans la salle à ce moment là. Votre femme, merde ! A quoi vous pensiez ?
- A ma femme, figurez-vous. Ma femme était retenue en otage par un type désespéré. Je savais que je pouvais le calmer.
- Et même : vous avez provoqué Torres.
- Et j’ai gagné, affirme-t-il.
Nopera reste silencieuse un moment. Puis elle fixe Eli avec défi.
- Je veux travailler avec vous. Je n’ai jamais vu quelqu’un élucider une affaire aussi vite. Que ce soit celle du G Noir, ou celle du meurtre de Galeoni. Je n’ai jamais vu quelqu’un capable de pousser les coupables à se dénoncer eux-mêmes, mais c’est ce que vous avez fait. Mais gardez ceci à l’esprit : si tout s’est bien passé jusqu’alors, c’est avant tout parce que vous avez eu une chance de cocu.
- J’en parlerai avec Melissa, alors, dit-il avec ironie.
- Vous n’êtes donc jamais sérieux ?
Eli ne sourit plus. Il fait signe à Nopera de le suivre.
- Vous et moi, on va regarder la télé. Et vous verrez à quel point je ne plaisante pas.
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Irajonas- Gardien du parking
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Localisation : Aix en Provence
Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Suite et fin de cet épisode 2. Le prochain "épisode" de "The Consultant(s)", sera du côté de "Red Lies Run", le cross-over The Mentalist/Lie to Me /The Consultant(s)s. Prévoyons donc le choc des sociopathes!
Acte 2
- … soirée des plus étranges pour le Snow Night, un club aux environs de la ville d’Aix en Provence. Après avoir été le théâtre d’une prise d’otage qui, grâce au travail des forces de l’ordre, a fini sans incident, le Snow Night s’est retrouvé, comme cinq autres établissements du monde de la nuit, investi par des sans-abris, qui y ont passé la nuit sans n’y commettre aucun dégât. Le propriétaire des lieux Jorge Torres, étant injoignable, les forces de l’ordre n’ont pu évacuer les sans-abris, qui ont évoqué l’intention de quitter les lieux au bout d’une semaine, en promettant de ne causer aucun dommage.
Dans la Brasserie, l’Equipe au complet, accompagnée de Sandra Nopera, lève les yeux vers les écrans alors qu’Eli a les bras croisés, avec un sourire en coin.
- Vous ne les avez pas fait bouger pour rien, alors, dit Nopera.
- Ils ont un toit pour une semaine. Et les meneurs des sans-abris m’ont promis de veiller à ce que les plus instables d’entre eux ne cassent rien. Ils ont envahi les boîtes de Torres, et ils les quitteront dans une semaine. Pour une semaine, ils dormiront ailleurs que dans la rue, ou des chambres qui ressemblent à des cellules, et Torres saura que je ne bluffais pas.
Nopera juge Eli avec un regard un peu plus neuf.
- C’est un plan con, mec, dit Olivier en posant sa main sur l’épaule d’Eli.
- Ouais, mais t’as accepté d’y participer.
- Parce que c’est complètement con, justement. C’est ça qui m’a convaincu.
Eli éteint la télé. Il se retourne vers son équipe.
- Je vous ai foutu dans une merde extraordinaire, hier. Je ne sais pas si je peux vous promettre que ça ne va jamais se reproduire. Notre accord avec vous, Sandra, risque de nous conduire dans des sentiers peu sûrs. Mais je vous promets de faire tout mon possible pour que ça n’atteigne pas de telles ampleurs.
- On a fait fuir Torres, chef, affirme Piotr. Personne n’y est jamais arrivé.
- Et je doute que Torres vous laisse en paix, Lavoro. C’est un revanchard, ajoute Nopera.
- A terme, Torres comprendra qu’il vaut mieux m’ignorer que m’avoir comme ennemi, répond simplement Eli. Maintenant, dites-moi : qu’est-ce qu’il va advenir de Cosserre ?
- Il va être inculpé pour homicide volontaire avec préméditation, et menace de mort sur Guillaume Torres. S’il compte vraiment dévoiler les actions de Torres devant le juge, alors il risque de négocier sa peine.
- Il ne va quand même pas être gracié ? demande Tess.
- Non, répond Nopera d’un ton catégorique. Mais sa peine de prison sera allégée. Sans doute avec un temps de sursis. Et sous un programme de protection de témoin.
Melissa prend la main de son mari, et la serre doucement, pour lui rappeler qu’elle est là. Il lève les yeux vers elle, et elle n’y voit ni un Eli amusé, ni satisfait. Mais plutôt son mari, fatigué, et désolé.
Acte 3
De retour sur le toit, Melissa est assise sur le rebord, tournant le dos au panorama, et faisant face à son mari, debout face à elle.
Elle restera toujours surprise de la différence de tempérament de son mari devant les autres, ou devant elle. Pour lui, elle est différente des autres. Elle est la seule pour qui il baisse sa garde, et montre à quel point il est terrifié.
- J’ai merdé, Mel. J’ai vraiment, vraiment merdé.
- Ca, c’est clair. Tu as provoqué Torres. On a eu de la chance que ton plan fonctionne, répond-elle.
Il tente de baisser les yeux, mais Melissa le force à relever le visage, pour qu’elle puisse plonger son regard dans celui de son mari.
- Je t’aime trop pour te mentir : tu m’as fait peur. Pas à la prise d’otage. Là, je te tire mon chapeau. Tu as tout fait pour nous sortir indemnes de ce guêpier, et personne n’est blessé. Tu m’as sortie de là. Mais chez Torres, tu t’es mis en danger de mort. Et ça, tu n’avais pas le droit.
Eli a alors l’air surpris. Melissa insiste :
- Tu n’as pas le droit de mourir alors que tous ces gens comptent sur toi. Nopera, Olivier, Tess, Piotr. Ceux que tu as déjà aidés. Ceux que tu vas aider. Et surtout, cerise sur le cadeau : moi. Moi, je t’interdis de te faire tuer.
Eli ne répond pas. Il boit les paroles de sa femme, et y trouve toute la sérénité qu’il espérait trouver.
- J’ai besoin de toi. La prochaine fois que tu « dégoupilles une grenade pour sauter à pieds joints dessus », je te demande, je t’ordonne, de te poser cette question : qu’est-ce que moi, je vais faire, si toi, tu meurs ?
Eli se redresse. Il pose ses mains sur les hanches de sa femme, et se rapproche d’elle pour qu’elle comprenne l’ampleur de sa promesse :
- Je ne referai plus ça. Je survivrai pour toi.
Melissa l’embrasse délicatement. Après quoi, Eli sourit bêtement.
- Je survivrai pour nous deux.
Melissa se mord les lèvres, ayant soudain plus de mal à trouver ses mots. Elle balance la tête de gauche à droite, le regard hésitant.
- Ben, en fait… deux, c’est pas le nombre le mieux choisi. Ce qui nous amène à la nouvelle suivante.
Melissa lui apprend cette fameuse nouvelle. A la fois surpris, inquiet, et plein de joie, Eli lui demande, comme pour espérer une confirmation :
- Sans déconner ?
****
I'J'
Acte 2
- … soirée des plus étranges pour le Snow Night, un club aux environs de la ville d’Aix en Provence. Après avoir été le théâtre d’une prise d’otage qui, grâce au travail des forces de l’ordre, a fini sans incident, le Snow Night s’est retrouvé, comme cinq autres établissements du monde de la nuit, investi par des sans-abris, qui y ont passé la nuit sans n’y commettre aucun dégât. Le propriétaire des lieux Jorge Torres, étant injoignable, les forces de l’ordre n’ont pu évacuer les sans-abris, qui ont évoqué l’intention de quitter les lieux au bout d’une semaine, en promettant de ne causer aucun dommage.
Dans la Brasserie, l’Equipe au complet, accompagnée de Sandra Nopera, lève les yeux vers les écrans alors qu’Eli a les bras croisés, avec un sourire en coin.
- Vous ne les avez pas fait bouger pour rien, alors, dit Nopera.
- Ils ont un toit pour une semaine. Et les meneurs des sans-abris m’ont promis de veiller à ce que les plus instables d’entre eux ne cassent rien. Ils ont envahi les boîtes de Torres, et ils les quitteront dans une semaine. Pour une semaine, ils dormiront ailleurs que dans la rue, ou des chambres qui ressemblent à des cellules, et Torres saura que je ne bluffais pas.
Nopera juge Eli avec un regard un peu plus neuf.
- C’est un plan con, mec, dit Olivier en posant sa main sur l’épaule d’Eli.
- Ouais, mais t’as accepté d’y participer.
- Parce que c’est complètement con, justement. C’est ça qui m’a convaincu.
Eli éteint la télé. Il se retourne vers son équipe.
- Je vous ai foutu dans une merde extraordinaire, hier. Je ne sais pas si je peux vous promettre que ça ne va jamais se reproduire. Notre accord avec vous, Sandra, risque de nous conduire dans des sentiers peu sûrs. Mais je vous promets de faire tout mon possible pour que ça n’atteigne pas de telles ampleurs.
- On a fait fuir Torres, chef, affirme Piotr. Personne n’y est jamais arrivé.
- Et je doute que Torres vous laisse en paix, Lavoro. C’est un revanchard, ajoute Nopera.
- A terme, Torres comprendra qu’il vaut mieux m’ignorer que m’avoir comme ennemi, répond simplement Eli. Maintenant, dites-moi : qu’est-ce qu’il va advenir de Cosserre ?
- Il va être inculpé pour homicide volontaire avec préméditation, et menace de mort sur Guillaume Torres. S’il compte vraiment dévoiler les actions de Torres devant le juge, alors il risque de négocier sa peine.
- Il ne va quand même pas être gracié ? demande Tess.
- Non, répond Nopera d’un ton catégorique. Mais sa peine de prison sera allégée. Sans doute avec un temps de sursis. Et sous un programme de protection de témoin.
Melissa prend la main de son mari, et la serre doucement, pour lui rappeler qu’elle est là. Il lève les yeux vers elle, et elle n’y voit ni un Eli amusé, ni satisfait. Mais plutôt son mari, fatigué, et désolé.
Acte 3
De retour sur le toit, Melissa est assise sur le rebord, tournant le dos au panorama, et faisant face à son mari, debout face à elle.
Elle restera toujours surprise de la différence de tempérament de son mari devant les autres, ou devant elle. Pour lui, elle est différente des autres. Elle est la seule pour qui il baisse sa garde, et montre à quel point il est terrifié.
- J’ai merdé, Mel. J’ai vraiment, vraiment merdé.
- Ca, c’est clair. Tu as provoqué Torres. On a eu de la chance que ton plan fonctionne, répond-elle.
Il tente de baisser les yeux, mais Melissa le force à relever le visage, pour qu’elle puisse plonger son regard dans celui de son mari.
- Je t’aime trop pour te mentir : tu m’as fait peur. Pas à la prise d’otage. Là, je te tire mon chapeau. Tu as tout fait pour nous sortir indemnes de ce guêpier, et personne n’est blessé. Tu m’as sortie de là. Mais chez Torres, tu t’es mis en danger de mort. Et ça, tu n’avais pas le droit.
Eli a alors l’air surpris. Melissa insiste :
- Tu n’as pas le droit de mourir alors que tous ces gens comptent sur toi. Nopera, Olivier, Tess, Piotr. Ceux que tu as déjà aidés. Ceux que tu vas aider. Et surtout, cerise sur le cadeau : moi. Moi, je t’interdis de te faire tuer.
Eli ne répond pas. Il boit les paroles de sa femme, et y trouve toute la sérénité qu’il espérait trouver.
- J’ai besoin de toi. La prochaine fois que tu « dégoupilles une grenade pour sauter à pieds joints dessus », je te demande, je t’ordonne, de te poser cette question : qu’est-ce que moi, je vais faire, si toi, tu meurs ?
Eli se redresse. Il pose ses mains sur les hanches de sa femme, et se rapproche d’elle pour qu’elle comprenne l’ampleur de sa promesse :
- Je ne referai plus ça. Je survivrai pour toi.
Melissa l’embrasse délicatement. Après quoi, Eli sourit bêtement.
- Je survivrai pour nous deux.
Melissa se mord les lèvres, ayant soudain plus de mal à trouver ses mots. Elle balance la tête de gauche à droite, le regard hésitant.
- Ben, en fait… deux, c’est pas le nombre le mieux choisi. Ce qui nous amène à la nouvelle suivante.
Melissa lui apprend cette fameuse nouvelle. A la fois surpris, inquiet, et plein de joie, Eli lui demande, comme pour espérer une confirmation :
- Sans déconner ?
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I'J'
Irajonas- Gardien du parking
- Personnage préféré : Patrick Jane et Grace Van Pelt
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Localisation : Aix en Provence
Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
L'explication d'Eli qui se fie à son "don"
Il est vrai qu'il est tellement obnubilé par le fait de vouloir "rendre" la justice qu'il prend des risques qui pourrait lui coûter la vie ou à quelqu'un de son équipe.
Quoi que maintenant qu'un petit Lavoro est en route je pense qu'il va réfléchir à deux fois avant de se lancer dans un plan quasi suicidaire
J'ose à peine imaginer ce que pourrait donner un mini/une mini Eli avec les mêmes dons
Pour cette histoire.
Je vais attendre la rencontre Jane/Lightman/Eli...Ça risque d'être très intéressant ^^
Il est vrai qu'il est tellement obnubilé par le fait de vouloir "rendre" la justice qu'il prend des risques qui pourrait lui coûter la vie ou à quelqu'un de son équipe.
Quoi que maintenant qu'un petit Lavoro est en route je pense qu'il va réfléchir à deux fois avant de se lancer dans un plan quasi suicidaire
J'ose à peine imaginer ce que pourrait donner un mini/une mini Eli avec les mêmes dons
Pour cette histoire.
Je vais attendre la rencontre Jane/Lightman/Eli...Ça risque d'être très intéressant ^^
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Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
tu a un vrai talent irajonas je reste scotcher a chaque page que tu ecritIrajonas a écrit:Les problemes dernièrement m'avaient plongé dans la page blanche, et aujourd'hui que j'en suis sorti et que j'ai l'occasion de me recontruire, je sors enfin de cette foutue page blanche!
Pour Red Lies Run, il,fera office de troisieme episode. Tres bientot!
Et merci de ta fidelité Johel malgré ma longue absence!
i'j'
et chaque histoire a un sens !!
c'est vraiment sublime suis fan moi aussi
tu a raison d'ecrire ca permet de ce reconstruire , suis passer par la moi aussi courage !!
aiglenoir vero- Inspecteur de police
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Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Je sentais que Eli devenait incontrôlable, même pour moi. J'ai eu l'idée du futur enfant du couple Eli/Melissa (je vais appeler ça le MEli, en attendant) pour qu'Eli ait plus de nécessité à garder le contrôle.
En ce qui concerne Red Lies Run, je veux que la scène de confrontation de ceux que j'appelle les Trois Sociopathes (Lightman/Jane/Lavoro) soit une scène qui pourrait être mémorable.
Merci à vous deux, Johel et aiglenoir vero, vos encouragements et votre confiance me boostent ^^
I'J'
En ce qui concerne Red Lies Run, je veux que la scène de confrontation de ceux que j'appelle les Trois Sociopathes (Lightman/Jane/Lavoro) soit une scène qui pourrait être mémorable.
Merci à vous deux, Johel et aiglenoir vero, vos encouragements et votre confiance me boostent ^^
I'J'
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Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
En fait, j'ai plus de temps que je l'ai pensé et j'ai mis "seulement" un mois et demi à lire tes 2 épisode de The Consultant(s) !
Et ce fut un vrai régal . J'adore ta plume... Je dirais même que je suis fan ^^ ! Tes intrigues sont très bien trouvées et menées. Je me doutais pas du coupable à chaque fois . Le mode opératoire du G Noir me fait froid dans le dos ! C'est horrible, et je ne voudrais pas me retrouver à la place des receveurs quand ils ouvrent la porte. Comme je te l'ai déjà dit, tes fictions ne ressemblent à aucune autres et c'est ça qui fait que je les aime autant. Elles sont uniques !
Tu as crée des personnages aussi intéressants les uns que les autres.
J'aime beaucoup Piotr, il me fait penser à Cho. Il ne dit pas grand chose, il reste toujours "détaché" quoiqu'il se passe, il est d'une grande loyauté, il a pas un passé facile... Il est un peu le garde du corps d'Eli, mais pas seulement .
Tess est le personnage avec qui j'ai le plus de mal... Je sais pas exactement pourquoi mais je sais qu'elle est essentielle à l'équipe :).
J'adore l'humour d'Olivier ! Et c'est l'un de mes personnages favoris ! En dehors d'Eli il est la touche d'humour à cette série (oui, j'ai bien utilisé le mot "série", pour moi c'est le mot exact ).
J'adore Nopera, avec Melissa elle est celle qui garde les pieds sur terre, elle est quelqu'un de sensé dans cette bande de tarés . Je comprend qu'elle veuille travailler avec Eli malgré tout les risques et les méthodes peu communes qui vont avec... Ça doit être vraiment enrichissant et excitant de travailler avec lui .
Melissa est indispensable, surtout pour Eli. Sa relation avec ce dernier est juste parfaite et belle . Elle est son point de repère, elle est là quand il perd le contrôle de lui-même... Et ça n'a rien de "nian-nian". Bref j'adore !
Pour finir, Eli. Il est vraiment exceptionnel, intéressant, intriguant, intelligent mais fou, et il a de l'humour ! Il me rappelle un certain consultant . Son envie d'aider les gens fait que je l'aime encore plus .
Pour finir, je pense que tu devrais envoyer ceci à une production . Cette série marcherait plus que trop bien . Merci, et un grand bravo à toi pour avoir crée et écrit The Consultant(s) !
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Encore une fois, merci 0Camille, parce que la page blanche me hante depuis trois mois maintenant, et que ce qui me permet d'écrire, c'est les réactions du lectorat.
Donc, comme promis dans le topic Red Lies Run, je prépare un épisode 4, appelé "Run After This Damn White Rabbit".
Synopsis : Après une succession de trois suicides à la Fac de Lettres d'Aix en Provence, Eli soupçonne que ces trois drames sont liés. Enquêtant sur place, il en vient à soupçonner l'influence d'un pervers narcissique. Eli se met alors au défi de trouver ce manipulateur, et de l'empêcher de faire une nouvelle victime.
I'J'
Donc, comme promis dans le topic Red Lies Run, je prépare un épisode 4, appelé "Run After This Damn White Rabbit".
Synopsis : Après une succession de trois suicides à la Fac de Lettres d'Aix en Provence, Eli soupçonne que ces trois drames sont liés. Enquêtant sur place, il en vient à soupçonner l'influence d'un pervers narcissique. Eli se met alors au défi de trouver ce manipulateur, et de l'empêcher de faire une nouvelle victime.
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Irajonas- Gardien du parking
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Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Avec un peu de retard sur ma promesse, voici le Chapitre 0. Petit retour en force d'un vieux modus operandi.
Episode 4 : Run After This Damn White Rabbit
Chapitre 0 : So Let’s Begin
Acte 0
L’amphithéâtre n’est pas aussi plein que les premiers jours. Mais quand même… Il y a du monde. Même après tout ce temps, en 2e année de Licence de Langues Etrangères Appliquées, Jonathan Raffia, vingt ans, et un peu en surpoids, voit des visages qu’il ne reconnaît pas.
Comme ce type aux yeux bleus, assis à peine une rangée plus loin en contrebas. Il y a des détails qui sautent aux yeux de Jonathan et qui attirent son attention sur lui. « Le type » a les cheveux en bataille, et l’air tout frêle. Il a l’air tellement à l’aise, que Jonathan voit bien qu’il n’est pas à sa place.
C’est un cours dédié principalement à la Civilisation Américaine, pourtant, ce type ne semble pas être là pour suivre le cours. « Ce type » prend des notes, mais pas sur les longues diatribes sur les déboires de l’Institution Américaine – etc etc, bla bla bla, et autres onomatopées où viennent se perdre des mots prononcés bien trop vite, avec un accent bien trop prononcé. Non, les notes qu’il prend, c’est sur les gens qui l’entourent. Mais tout le monde s’en fout. A part Jonathan, personne ne semble se rendre compte de sa présence incongrue.
En quoi est-ce que la présence de ce type vient heurter la curiosité de Jonathan ? Lui-même l’ignore. Mais il a toujours eu l’art de détecter la vraie nature des gens, quand bien même ils jouaient très bien leur rôle. Le plus souvent, Jonathan se disait « Naan, tu te fais des idées, gros ! ». Mais, aussi, le plus souvent, il se trouvait que Jonathan avait raison.
Alors que Jonathan l’observe, le type se tourne alors vers lui. Brusquement, le faisant sursauter. Sans même l’avoir vu, l’individu savait que Jonathan l’observait. Il le voyait sur son visage. Mais ce type n’en était pas gêné. En fait, il semblait plutôt… amusé. Cela se voyait à un détail tout simple : au milieu d’une barbe légère, à mi chemin entre le bien-soigné et le laisser-aller, le type souriait.
- Intriguant, pas vrai ? lui demande le type.
- Pardon ?
- T’as bien vu que j’étais pas étudiant. Je suis curieux de savoir comment. Je sais que j’ai plus de vingt-cinq ans – encore que, parfois, ma femme me soupçonne d’être mentalement bloqué à l’âge de vingt ans, et un de mes employés me soupçonne d’avoir passé un pacte avec le Diable pour rester éternellement jeune – mais je passe quand même bien, en étudiant. Qu’est-ce qui m’a trahi ?
Jonathan s’apprête à prononcer un mot, puis se ravise. Il ouvre la bouche une seconde fois, puis se reprend, avant de demander :
- Vous ne seriez pas un peu con ?
Le type, loin d’être vexé, sourit de plus belle. Il fait une moue amusée.
- Tu ne sais même pas à quel point… pour le moment.
Le type aux cheveux en bataille se lève alors, en haussant la voix.
- Navré de vous interrompre, Professeur Machin, mais en fait, j’ai une question qui n’a strictement rien à voir avec la Civilisation Américaine.
- En ce cas, je vous demanderai de ficher le camp d’ici, rétorque calmement le professeur.
Le type monte sur les tables, puis marche au dessus des cahiers et des stylos – sous les regards effarés ou amusés – jusqu’à sauter dans l’allée centrale. Il descend les marches menant au bureau du professeur avec une marche exagérément nonchalante. Il tient à montrer qu’il exagère. Et cela ne fait qu’attiser chez Jonathan un amusement qu’il ne peut cacher. Le type s’adresse alors à l’assemblée :
- Vous êtes combien dans cette salle, à peu près deux cent ? Pourtant, dans cette promo, il manque trois personnes. Et, pour une raison qui m’échappe – ou presque ! – tous le monde ici présent… n’en a strictement rien à foutre. La grosse blague – et c’est là que ça devient « pas drôle » - c’est que ces trois personnes sont des jeunes femmes, et que ces trois jeunes femmes se sont suicidés, et ces trois suicides, ils ont eu lieu de la même manière. Dans le genre coïncidence de merde, avouons qu’on a vu moins glauque.
Une fois devant le bureau du professeur, qui reste fixe devant l’étrange intervention, l’individu se retourne vers la promo, en ouvrant les bras.
- Maintenant, j’ai une question toute simple, mais ça risque de prendre du temps pour avoir une réponse. C’est la raison pour laquelle je vous propose que nous restions tous ensemble ici jusqu’à ce que je commence à pouvoir y répondre. Pour ce faire, une charmante mais bien trop grande Commissaire a accepté de me laisser vous garder dans cette salle pendant le reste de ce cours. C’est aussi pourquoi chacun des membres de mon équipe – hormis mon enceinte de femme – se trouve derrière chacune des portes pour repousser vers l’intérieur ceux qui essayeront de sortir. Désolé de vous faire chier, mais là, comme le dirait si bien un français : « y’a pas l’choix ».
Le type se met debout sur le bureau du professeur qui le regarde d’en bas. Le type se soucie peu du regard outré du prof, ou de ses cris lui affirmant « qu’il n’a pas le droit ».
- Je vais me présenter et vous poser cette question : Je m’appelle Eli Lavoro. Et dites-moi : lequel d’entre vous a suicidé ces trois jeunes femmes ?
****
I'J'
Episode 4 : Run After This Damn White Rabbit
Chapitre 0 : So Let’s Begin
Acte 0
L’amphithéâtre n’est pas aussi plein que les premiers jours. Mais quand même… Il y a du monde. Même après tout ce temps, en 2e année de Licence de Langues Etrangères Appliquées, Jonathan Raffia, vingt ans, et un peu en surpoids, voit des visages qu’il ne reconnaît pas.
Comme ce type aux yeux bleus, assis à peine une rangée plus loin en contrebas. Il y a des détails qui sautent aux yeux de Jonathan et qui attirent son attention sur lui. « Le type » a les cheveux en bataille, et l’air tout frêle. Il a l’air tellement à l’aise, que Jonathan voit bien qu’il n’est pas à sa place.
C’est un cours dédié principalement à la Civilisation Américaine, pourtant, ce type ne semble pas être là pour suivre le cours. « Ce type » prend des notes, mais pas sur les longues diatribes sur les déboires de l’Institution Américaine – etc etc, bla bla bla, et autres onomatopées où viennent se perdre des mots prononcés bien trop vite, avec un accent bien trop prononcé. Non, les notes qu’il prend, c’est sur les gens qui l’entourent. Mais tout le monde s’en fout. A part Jonathan, personne ne semble se rendre compte de sa présence incongrue.
En quoi est-ce que la présence de ce type vient heurter la curiosité de Jonathan ? Lui-même l’ignore. Mais il a toujours eu l’art de détecter la vraie nature des gens, quand bien même ils jouaient très bien leur rôle. Le plus souvent, Jonathan se disait « Naan, tu te fais des idées, gros ! ». Mais, aussi, le plus souvent, il se trouvait que Jonathan avait raison.
Alors que Jonathan l’observe, le type se tourne alors vers lui. Brusquement, le faisant sursauter. Sans même l’avoir vu, l’individu savait que Jonathan l’observait. Il le voyait sur son visage. Mais ce type n’en était pas gêné. En fait, il semblait plutôt… amusé. Cela se voyait à un détail tout simple : au milieu d’une barbe légère, à mi chemin entre le bien-soigné et le laisser-aller, le type souriait.
- Intriguant, pas vrai ? lui demande le type.
- Pardon ?
- T’as bien vu que j’étais pas étudiant. Je suis curieux de savoir comment. Je sais que j’ai plus de vingt-cinq ans – encore que, parfois, ma femme me soupçonne d’être mentalement bloqué à l’âge de vingt ans, et un de mes employés me soupçonne d’avoir passé un pacte avec le Diable pour rester éternellement jeune – mais je passe quand même bien, en étudiant. Qu’est-ce qui m’a trahi ?
Jonathan s’apprête à prononcer un mot, puis se ravise. Il ouvre la bouche une seconde fois, puis se reprend, avant de demander :
- Vous ne seriez pas un peu con ?
Le type, loin d’être vexé, sourit de plus belle. Il fait une moue amusée.
- Tu ne sais même pas à quel point… pour le moment.
Le type aux cheveux en bataille se lève alors, en haussant la voix.
- Navré de vous interrompre, Professeur Machin, mais en fait, j’ai une question qui n’a strictement rien à voir avec la Civilisation Américaine.
- En ce cas, je vous demanderai de ficher le camp d’ici, rétorque calmement le professeur.
Le type monte sur les tables, puis marche au dessus des cahiers et des stylos – sous les regards effarés ou amusés – jusqu’à sauter dans l’allée centrale. Il descend les marches menant au bureau du professeur avec une marche exagérément nonchalante. Il tient à montrer qu’il exagère. Et cela ne fait qu’attiser chez Jonathan un amusement qu’il ne peut cacher. Le type s’adresse alors à l’assemblée :
- Vous êtes combien dans cette salle, à peu près deux cent ? Pourtant, dans cette promo, il manque trois personnes. Et, pour une raison qui m’échappe – ou presque ! – tous le monde ici présent… n’en a strictement rien à foutre. La grosse blague – et c’est là que ça devient « pas drôle » - c’est que ces trois personnes sont des jeunes femmes, et que ces trois jeunes femmes se sont suicidés, et ces trois suicides, ils ont eu lieu de la même manière. Dans le genre coïncidence de merde, avouons qu’on a vu moins glauque.
Une fois devant le bureau du professeur, qui reste fixe devant l’étrange intervention, l’individu se retourne vers la promo, en ouvrant les bras.
- Maintenant, j’ai une question toute simple, mais ça risque de prendre du temps pour avoir une réponse. C’est la raison pour laquelle je vous propose que nous restions tous ensemble ici jusqu’à ce que je commence à pouvoir y répondre. Pour ce faire, une charmante mais bien trop grande Commissaire a accepté de me laisser vous garder dans cette salle pendant le reste de ce cours. C’est aussi pourquoi chacun des membres de mon équipe – hormis mon enceinte de femme – se trouve derrière chacune des portes pour repousser vers l’intérieur ceux qui essayeront de sortir. Désolé de vous faire chier, mais là, comme le dirait si bien un français : « y’a pas l’choix ».
Le type se met debout sur le bureau du professeur qui le regarde d’en bas. Le type se soucie peu du regard outré du prof, ou de ses cris lui affirmant « qu’il n’a pas le droit ».
- Je vais me présenter et vous poser cette question : Je m’appelle Eli Lavoro. Et dites-moi : lequel d’entre vous a suicidé ces trois jeunes femmes ?
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I'J'
Irajonas- Gardien du parking
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Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Super un nouvel épisode ! Compte sur moi pour te donner mes "réactions"
On retrouve Eli dans ce début d'épisode, fidèle à lui-même. Il me fait penser à Jane : il n'hésite pas à interrompre un cours dans un amphi de manière théâtrale si je peux dire .
L'enquête est intéressante, j'ai hâte d'en savoir plus !
Je vois que Eli n'a pas perdu son humour :
On retrouve Eli dans ce début d'épisode, fidèle à lui-même. Il me fait penser à Jane : il n'hésite pas à interrompre un cours dans un amphi de manière théâtrale si je peux dire .
L'enquête est intéressante, j'ai hâte d'en savoir plus !
Je vois que Eli n'a pas perdu son humour :
Vivement la suiteIrajonas a écrit:Et dites-moi : lequel d’entre vous a suicidé ces trois jeunes femmes ?
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Encore une fois merci, 0Camille ! Et, en espérant ne perdre personne dans le discours d'Eli, voici le premier acte du premier chapitre :
Chapitre 1 : The Hookah-Smoking Caterpillar
Acte 1
Dans l’amphithéatre, Eli reste debout, silencieux, avec un sourire benêt sur le visage, attendant les réactions de l’assemblée. Il a déjà une petite idée de ceux qu’il compte isoler. Il attend simplement les confirmations rationnelles de son ressenti.
- Vous n’avez pas le droit de nous garder ici ! crie un étudiant dans l’assemblée.
- Ce putain de cours était prévu jusqu’à midi, je ne vous garderai pas plus tard. En soi, qu’est-ce que ça vous change ?
- On n’est pas obligé de répondre à vos questions, si je me rappelle bien, ajoute un autre.
- Bien sûr que non. De toute façon, je ne suis pas flic.
- Vous êtes quoi, alors ?
Eli écarte les bras, comme s’il s’exhibait dans son intégralité.
- Je suis un petit con !
Il saute du bureau, et lorsqu’il atterrit, il attrape au vol le micro que le professeur tenait pour se faire entendre. Il entame alors une marche au travers des escaliers de l’amphithéatre.
- J’en ai marre de crier, alors on va faire comme ça : Est-ce que quelqu’un parmi vous est au courant des suicides dont je viens juste de parler ?
Silence dans la salle. Jonathan Rafia observe toujours l’étrange individu avec attention. Il remarque que le regard d’Eli Lavoro balaye la salle de manière compulsive.
- Il y a tout le temps des absents, dans nos cours, comment on aurait pu se rendre compte qu’elles s’étaient suicidées ? demande un étudiant roux de petite taille.
- Parce qu’elles ont forcément un entourage qui serait dévasté, et qui en parlerait. Et dans un environnement comme la Fac, les rumeurs vont très vite.
- Et si elles s’étaient brouillées avec leur entourage avant ? demande toujours le même étudiant.
- Vous êtes clairement bien trop stupide pour être responsable. Félicitation, votre bêtise vous octroie le droit de ficher le camp. Allez !
Eli arrive au niveau de l’étudiant roux. Ce dernier se lève pour le toiser en dépit de sa petite taille. Puis il rassemble ses affaires dans son sac. Jonathan remarque, alors que l’étudiant prend le chemin de la sortie, qu’Eli Lavoro ferme le poing, ne gardant que l’index levé.
- Donc, nous disions, trois suicides.
- Et vous nous demandez « qui les a suicidés », ça ne veut rien dire, rétorque Jonathan à pleine voix.
- Techniquement, vous n’avez pas tort. Dans le concept, je veux surtout savoir qui est le dénominateur commun de ces trois suicides. Pour faire plus clair, je vais vous expliquer pourquoi je m’incruste dans votre cours, pourquoi je me permets d’y foutre le bordel – en dehors, admettons le, de la tête de votre Professeur Machin. Avouons que la tête qu’il tire vaut tous les coups tordus du monde.
Quelques rires montent dans l’assemblée. Eli passe à côté d’un étudiant athlétique qui, lui, ne rit pas. Il s’arrête à son niveau, et lui fait face.
- Grosso modo, voilà mon hypothèse : ces trois femmes se sont suicidées pour les mêmes raisons. Et comme la vie est une loooooongue histoire de cliché, je suis presque convaincu que parmi ces raisons, il y a un homme. On est d’accord pour dire qu’une peine de cœur peut amener sur les sentiers les plus noirs, n’est-ce pas ?
Eli se penche vers l’étudiant athlétique.
- N’est-ce pas, répète Eli, Monsieur le bourreau-des-cœurs ?
- Je ne sais même pas de qui vous parler, rétorque l’étudiant outré.
- P’t’être que oui, p’t’être que non. Mais tant qu’on parvient à tirer son coup, qui s’en préoccupe, de savoir si elles vont chialer le lendemain ?
Pas de réponse de la part de l’intéressé. Celui-ci se contente d’exprimer sur son visage tout ce qui évoque le dédain. Eli continue son monologue :
- Vous êtes un dragueur invétéré, et vous êtes fier de votre talent de séducteur, cher monsieur. Bravo pour vos prestations, mais bon coup ou non, un connard reste un connard. Moi, c’est l’échelle supérieure, que je recherche.
- Je peux partir, alors ? demande l’athlète.
- Non.
- Pourquoi ?
- Parce que vous venez brutalement de vous demander si votre « coup d’un soir » de ce week-end a chialé le lendemain. Mais vous ne vous sentez pas coupable pour autant, vous vous demandez ça simplement parce que, si c’est le cas, ça va gonfler votre ego. Alors, pour vous faire chier, je vous garde sous le coude.
Jonathan observe un nouveau geste de la part d’Eli, qui ralentit sa marche au niveau d’un rang un peu plus bas. Il tapote, dans un geste à peine perceptible, l’épaule d’une jeune femme brune, qui sursaute, exprimant la honte sur son visage. Malgré tout, le geste et les paroles d’Eli semble aussi lui apporter une certaine satisfaction. Jonathan comprend alors la petite manœuvre de cet énergumène : il essaye simplement de rassurer cette femme, qui se sent blessée et humiliée d’avoir couché avec un type pareil. L’intervention d’Eli lui apporte la satisfaction de voir le responsable humilié en public.
- Je vais vous expliquer : les trois jeunes femmes qui se sont suicidé ont beaucoup de points communs. Elles sont de petite taille, à la silhouette fine, toutes des blondes aux yeux marron. La police a trouvé dans leurs affaires des photos datées de quatre mois avant la mort de chacune, où elles passaient pour de jeunes femmes « banales ». On ne se serait qu’à peine retourné, en tant que mecs, pour mater leurs culs. Mais, sur les photos datant de deux mois avant leur mort, elles se mettaient tellement bien en valeur que même moi, j’aurais pu me rincer l’œil en les croisant.
Eli se retourne vers l’assemblée une fois arrivé en bas des escaliers.
- Ce petit détail a éveillé mon attention. Comment ça se fait, que ces trois jeunes femmes, en tout point semblable, ont subi la même transformation ? Il y a forcément une connexion. Et quand on se fait aussi belle, c’est pour plaire. Pour bon nombre d’entre vous, mesdemoiselles, et contrairement à ce que certains d’entre vous, messieurs, prétendront, il s’agit simplement de se plaire à soi-même. D’apprécier son reflet dans la glace. Mais les trois jeunes femmes dont je parle avaient une faible estime d’elles-mêmes. Cette transformation dans leur image, c’était dans l’intention pure et simple de plaire à un homme.
- Qu’est-ce qui vous fait croire que c’était, pour toutes les trois, le même homme ? demande Jonathan à pleine voix.
Eli sourit silencieusement, puis pose le micro. Il se retourne vers le bureau, passant devant le professeur qui a abandonné son air outré, pour s’intéresser davantage à l’intervention d’Eli. A celui-ci de penser :
« Curieusement. Parlez de morts aux gens, et brutalement, ils vous écoutent. »
Eli se saisit de l’ordinateur du professeur, y branchant une clef USB. Sur le projecteur mural apparaît alors la fenêtre d’exploration de la clef. En deux clics, il ouvre un diaporama. Il fait alors défiler trois photos. Sur chacun de ces photos, se trouve une des jeunes femmes décéder.
L’assemblée présente dans l’Amphithéatre a alors la surprise de découvrir que chacune des trois jeunes femmes est habillée de la même manière. Et des mêmes couleures. Jupe bleue, haut blanc, veste bleue. Elles ont toutes les trois l’exacte même coiffure, leurs cheveux blonds vers l’arrière, tenus par le même serre-tête bleu.
Et chacune de ces trois photos a été prise dans un type d’endroit identique : un salon de thé, devant une shisha. Pas le même salon de thé. Mais quand même dans un salon de thé. Et elles se tiennent toutes les trois de la même manière.
- Voilà pourquoi je pense qu’il s’agit du même homme. Ces trois jeunes femmes se sont transformées, et se sont suicidées pour les mêmes raisons, parce que j’ai la conviction qu’un homme est derrière cette évolution. Je ne recherche pas un dragueur, qui ne trouve son plaisir que dans le nombre de conquête, mais le genre d’homme qui trouve satisfaction dans le résultat. Je cherche un homme qui s’est approché de ces trois jeunes femmes, et qui a modifié le regard qu’elles portaient sur elle-même. Je cherche un homme qui a modifié la manière dont elles ont tourné leur regard, qui a trouvé dans leur absence d’estime d’elles-mêmes l’opportunité de devenir le centre de leur monde. De devenir l’ancre qui les rattache à la réalité. Je cherche un homme qui, une fois son travail accompli, a disparu de leur vie pour les laisser sans repère. Pour faire simple, pour faire court : Mesdemoiselles, messieurs, parmi vous se trouve un pervers narcissique. Et ma mission, c’est de lui rappeler ce qu’il est : un déchet pour le reste de l’humanité. Voilà pourquoi je me permets de vous garder dans cette salle.
Au milieu des multiples expressions qui traversent le visage d’Eli, Jonathan parvient à apercevoir quelque chose qui, cette fois, ne l’amuse pas, mais lui permet plutôt de comprendre pourquoi cet homme s’est donné tant de mal pour orchestrer son « petit » numéro.
Jonathan y voit de la colère. Et, du peu qu’il voit, il se rend bien compte que cette colère va mener Eli Lavoro à trouver ce « Pervers Narcissique ». Et surtout, à lui faire payer.
Du dégoût naît dans le cœur de Jonathan. Du dégoût pour la personne qu’Eli Lavoro décrit. Jonathan n’est pas du tout concerné par cette histoire. Il a honte de l’admettre, mais il est forcé de le reconnaître : lui-même ne s’était pas rendu compte de l’absence de ces trois femmes. Il s’en sent coupable.
Et c’est pour ça que son cerveau tourne : pour chercher un moyen d’aider Eli Lavoro à atteindre son but. Il se sent idiot. Qu’est-ce qu’il peut bien y faire ? Il n’est pas un héros, après tout. Personne ne le remarque.
Personne ne le remarque… A part Eli Lavoro, qui le fixe, avec un signe de la tête. Comme s’il acquiesçait.
Comme s’il avait compris ce que Jonathan voulait tenter de faire. Et, percevant cela, Jonathan frémit.
****
I'J'
Chapitre 1 : The Hookah-Smoking Caterpillar
Acte 1
Dans l’amphithéatre, Eli reste debout, silencieux, avec un sourire benêt sur le visage, attendant les réactions de l’assemblée. Il a déjà une petite idée de ceux qu’il compte isoler. Il attend simplement les confirmations rationnelles de son ressenti.
- Vous n’avez pas le droit de nous garder ici ! crie un étudiant dans l’assemblée.
- Ce putain de cours était prévu jusqu’à midi, je ne vous garderai pas plus tard. En soi, qu’est-ce que ça vous change ?
- On n’est pas obligé de répondre à vos questions, si je me rappelle bien, ajoute un autre.
- Bien sûr que non. De toute façon, je ne suis pas flic.
- Vous êtes quoi, alors ?
Eli écarte les bras, comme s’il s’exhibait dans son intégralité.
- Je suis un petit con !
Il saute du bureau, et lorsqu’il atterrit, il attrape au vol le micro que le professeur tenait pour se faire entendre. Il entame alors une marche au travers des escaliers de l’amphithéatre.
- J’en ai marre de crier, alors on va faire comme ça : Est-ce que quelqu’un parmi vous est au courant des suicides dont je viens juste de parler ?
Silence dans la salle. Jonathan Rafia observe toujours l’étrange individu avec attention. Il remarque que le regard d’Eli Lavoro balaye la salle de manière compulsive.
- Il y a tout le temps des absents, dans nos cours, comment on aurait pu se rendre compte qu’elles s’étaient suicidées ? demande un étudiant roux de petite taille.
- Parce qu’elles ont forcément un entourage qui serait dévasté, et qui en parlerait. Et dans un environnement comme la Fac, les rumeurs vont très vite.
- Et si elles s’étaient brouillées avec leur entourage avant ? demande toujours le même étudiant.
- Vous êtes clairement bien trop stupide pour être responsable. Félicitation, votre bêtise vous octroie le droit de ficher le camp. Allez !
Eli arrive au niveau de l’étudiant roux. Ce dernier se lève pour le toiser en dépit de sa petite taille. Puis il rassemble ses affaires dans son sac. Jonathan remarque, alors que l’étudiant prend le chemin de la sortie, qu’Eli Lavoro ferme le poing, ne gardant que l’index levé.
- Donc, nous disions, trois suicides.
- Et vous nous demandez « qui les a suicidés », ça ne veut rien dire, rétorque Jonathan à pleine voix.
- Techniquement, vous n’avez pas tort. Dans le concept, je veux surtout savoir qui est le dénominateur commun de ces trois suicides. Pour faire plus clair, je vais vous expliquer pourquoi je m’incruste dans votre cours, pourquoi je me permets d’y foutre le bordel – en dehors, admettons le, de la tête de votre Professeur Machin. Avouons que la tête qu’il tire vaut tous les coups tordus du monde.
Quelques rires montent dans l’assemblée. Eli passe à côté d’un étudiant athlétique qui, lui, ne rit pas. Il s’arrête à son niveau, et lui fait face.
- Grosso modo, voilà mon hypothèse : ces trois femmes se sont suicidées pour les mêmes raisons. Et comme la vie est une loooooongue histoire de cliché, je suis presque convaincu que parmi ces raisons, il y a un homme. On est d’accord pour dire qu’une peine de cœur peut amener sur les sentiers les plus noirs, n’est-ce pas ?
Eli se penche vers l’étudiant athlétique.
- N’est-ce pas, répète Eli, Monsieur le bourreau-des-cœurs ?
- Je ne sais même pas de qui vous parler, rétorque l’étudiant outré.
- P’t’être que oui, p’t’être que non. Mais tant qu’on parvient à tirer son coup, qui s’en préoccupe, de savoir si elles vont chialer le lendemain ?
Pas de réponse de la part de l’intéressé. Celui-ci se contente d’exprimer sur son visage tout ce qui évoque le dédain. Eli continue son monologue :
- Vous êtes un dragueur invétéré, et vous êtes fier de votre talent de séducteur, cher monsieur. Bravo pour vos prestations, mais bon coup ou non, un connard reste un connard. Moi, c’est l’échelle supérieure, que je recherche.
- Je peux partir, alors ? demande l’athlète.
- Non.
- Pourquoi ?
- Parce que vous venez brutalement de vous demander si votre « coup d’un soir » de ce week-end a chialé le lendemain. Mais vous ne vous sentez pas coupable pour autant, vous vous demandez ça simplement parce que, si c’est le cas, ça va gonfler votre ego. Alors, pour vous faire chier, je vous garde sous le coude.
Jonathan observe un nouveau geste de la part d’Eli, qui ralentit sa marche au niveau d’un rang un peu plus bas. Il tapote, dans un geste à peine perceptible, l’épaule d’une jeune femme brune, qui sursaute, exprimant la honte sur son visage. Malgré tout, le geste et les paroles d’Eli semble aussi lui apporter une certaine satisfaction. Jonathan comprend alors la petite manœuvre de cet énergumène : il essaye simplement de rassurer cette femme, qui se sent blessée et humiliée d’avoir couché avec un type pareil. L’intervention d’Eli lui apporte la satisfaction de voir le responsable humilié en public.
- Je vais vous expliquer : les trois jeunes femmes qui se sont suicidé ont beaucoup de points communs. Elles sont de petite taille, à la silhouette fine, toutes des blondes aux yeux marron. La police a trouvé dans leurs affaires des photos datées de quatre mois avant la mort de chacune, où elles passaient pour de jeunes femmes « banales ». On ne se serait qu’à peine retourné, en tant que mecs, pour mater leurs culs. Mais, sur les photos datant de deux mois avant leur mort, elles se mettaient tellement bien en valeur que même moi, j’aurais pu me rincer l’œil en les croisant.
Eli se retourne vers l’assemblée une fois arrivé en bas des escaliers.
- Ce petit détail a éveillé mon attention. Comment ça se fait, que ces trois jeunes femmes, en tout point semblable, ont subi la même transformation ? Il y a forcément une connexion. Et quand on se fait aussi belle, c’est pour plaire. Pour bon nombre d’entre vous, mesdemoiselles, et contrairement à ce que certains d’entre vous, messieurs, prétendront, il s’agit simplement de se plaire à soi-même. D’apprécier son reflet dans la glace. Mais les trois jeunes femmes dont je parle avaient une faible estime d’elles-mêmes. Cette transformation dans leur image, c’était dans l’intention pure et simple de plaire à un homme.
- Qu’est-ce qui vous fait croire que c’était, pour toutes les trois, le même homme ? demande Jonathan à pleine voix.
Eli sourit silencieusement, puis pose le micro. Il se retourne vers le bureau, passant devant le professeur qui a abandonné son air outré, pour s’intéresser davantage à l’intervention d’Eli. A celui-ci de penser :
« Curieusement. Parlez de morts aux gens, et brutalement, ils vous écoutent. »
Eli se saisit de l’ordinateur du professeur, y branchant une clef USB. Sur le projecteur mural apparaît alors la fenêtre d’exploration de la clef. En deux clics, il ouvre un diaporama. Il fait alors défiler trois photos. Sur chacun de ces photos, se trouve une des jeunes femmes décéder.
L’assemblée présente dans l’Amphithéatre a alors la surprise de découvrir que chacune des trois jeunes femmes est habillée de la même manière. Et des mêmes couleures. Jupe bleue, haut blanc, veste bleue. Elles ont toutes les trois l’exacte même coiffure, leurs cheveux blonds vers l’arrière, tenus par le même serre-tête bleu.
Et chacune de ces trois photos a été prise dans un type d’endroit identique : un salon de thé, devant une shisha. Pas le même salon de thé. Mais quand même dans un salon de thé. Et elles se tiennent toutes les trois de la même manière.
- Voilà pourquoi je pense qu’il s’agit du même homme. Ces trois jeunes femmes se sont transformées, et se sont suicidées pour les mêmes raisons, parce que j’ai la conviction qu’un homme est derrière cette évolution. Je ne recherche pas un dragueur, qui ne trouve son plaisir que dans le nombre de conquête, mais le genre d’homme qui trouve satisfaction dans le résultat. Je cherche un homme qui s’est approché de ces trois jeunes femmes, et qui a modifié le regard qu’elles portaient sur elle-même. Je cherche un homme qui a modifié la manière dont elles ont tourné leur regard, qui a trouvé dans leur absence d’estime d’elles-mêmes l’opportunité de devenir le centre de leur monde. De devenir l’ancre qui les rattache à la réalité. Je cherche un homme qui, une fois son travail accompli, a disparu de leur vie pour les laisser sans repère. Pour faire simple, pour faire court : Mesdemoiselles, messieurs, parmi vous se trouve un pervers narcissique. Et ma mission, c’est de lui rappeler ce qu’il est : un déchet pour le reste de l’humanité. Voilà pourquoi je me permets de vous garder dans cette salle.
Au milieu des multiples expressions qui traversent le visage d’Eli, Jonathan parvient à apercevoir quelque chose qui, cette fois, ne l’amuse pas, mais lui permet plutôt de comprendre pourquoi cet homme s’est donné tant de mal pour orchestrer son « petit » numéro.
Jonathan y voit de la colère. Et, du peu qu’il voit, il se rend bien compte que cette colère va mener Eli Lavoro à trouver ce « Pervers Narcissique ». Et surtout, à lui faire payer.
Du dégoût naît dans le cœur de Jonathan. Du dégoût pour la personne qu’Eli Lavoro décrit. Jonathan n’est pas du tout concerné par cette histoire. Il a honte de l’admettre, mais il est forcé de le reconnaître : lui-même ne s’était pas rendu compte de l’absence de ces trois femmes. Il s’en sent coupable.
Et c’est pour ça que son cerveau tourne : pour chercher un moyen d’aider Eli Lavoro à atteindre son but. Il se sent idiot. Qu’est-ce qu’il peut bien y faire ? Il n’est pas un héros, après tout. Personne ne le remarque.
Personne ne le remarque… A part Eli Lavoro, qui le fixe, avec un signe de la tête. Comme s’il acquiesçait.
Comme s’il avait compris ce que Jonathan voulait tenter de faire. Et, percevant cela, Jonathan frémit.
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I'J'
Irajonas- Gardien du parking
- Personnage préféré : Patrick Jane et Grace Van Pelt
Loisirs : Ecriture, arts martiaux
Localisation : Aix en Provence
Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
J'aime beaucoup la façon d'Eli pour résoudre cette enquête . Je lui souhaite bon courage, étant à la fac, ça sera difficile pour avoir une entière coopération des élèves (et encore, heureusement que c'est pas la fac de médecine ). Mais connaissant Eli, je me fais pas trop de soucis . Il a déjà un allié; Jonathan. Je l'aime déjà ^^.
Je me pose toujours autant de questions sur l'enquête ! J'ai hâte de lire la suite
Je me pose toujours autant de questions sur l'enquête ! J'ai hâte de lire la suite
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
J'ai été un temps à la Fac de Lettres d'Aix en Provence, donc je vois à peu près comment ça fonctionne dans les amphithéatres des "lettreux".
Je sais aussi que, dans ce type d'environnement, on peut éprouver une certaine fascination pour ce qui sort de l'ordinaire. Ca ne veut pas dire qu'on a pour autant la coopération des uns et des autres, mais, je tiens à rappeler la faculté d'Eli à comprendre et ressentir les émotions environnantes. Il n'a pas forcément besoin de la coopération de tous le monde pour obtenir ses réponses.
Et, qui plus est, c'est parfois quand on ne parvient pas à obtenir la coopération de quelqu'un qu'on obtient précisément des réponses.
Au passage, je pose plusieurs "pions" autour d'une idée que j'ai eu en allant au taff. Une idée qui a un lien avec le titre du chapitre, et le titre de l'épisode.
Comme d'habitude, je me dévore les cheveux mettre en place mes pions, mais je compte bien me servir d'Eli pour démontrer à ma manière, pourquoi la "manipulation égoïste" me dégoûte tant.
Et au passage, pourquoi j'adore être un petit con.
La suite à venir,
Et merci,
I'J'
Je sais aussi que, dans ce type d'environnement, on peut éprouver une certaine fascination pour ce qui sort de l'ordinaire. Ca ne veut pas dire qu'on a pour autant la coopération des uns et des autres, mais, je tiens à rappeler la faculté d'Eli à comprendre et ressentir les émotions environnantes. Il n'a pas forcément besoin de la coopération de tous le monde pour obtenir ses réponses.
Et, qui plus est, c'est parfois quand on ne parvient pas à obtenir la coopération de quelqu'un qu'on obtient précisément des réponses.
Au passage, je pose plusieurs "pions" autour d'une idée que j'ai eu en allant au taff. Une idée qui a un lien avec le titre du chapitre, et le titre de l'épisode.
Comme d'habitude, je me dévore les cheveux mettre en place mes pions, mais je compte bien me servir d'Eli pour démontrer à ma manière, pourquoi la "manipulation égoïste" me dégoûte tant.
Et au passage, pourquoi j'adore être un petit con.
La suite à venir,
Et merci,
I'J'
Irajonas- Gardien du parking
- Personnage préféré : Patrick Jane et Grace Van Pelt
Loisirs : Ecriture, arts martiaux
Localisation : Aix en Provence
Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Acte 2
Dans l’appartement de Tess, Melissa fait face au tableau sur lequel ils ont affiché les photos des trois jeunes suicidées.
A quatre mois de grossesse, Mel a pris l’habitude de porter des vêtements larges. Pour une raison que même elle ne comprend pas, d’ailleurs.
- Tu ne veux pas qu’on voit que tu es enceinte, ou quoi ? demande Tess.
« Toujours autant de tact, pense Melissa ».
Mel se retient de répondre. Elle se contente d’observer les trois photos. Les trois jeunes femmes suicidées se ressemblent tellement… Elle comprend pourquoi Eli est convaincu que les trois suicides sont liés. Il y a quelque chose de malsain derrière ça, mais elle ne parvient pas à voir quoi.
- Pour de bon, ça risque pas de te désorienter, pour le bébé et tout et tout, ces trucs glauques ? demande Tess.
- Ce qui risque de me désorienter, c’est de rester sans rien faire, Bredo.
- Ok, moi je disais ça parce que je t’aime bien ou presque…
Mel grogne, puis se tourne à nouveau vers le tableau. Que ce soit la coiffure, les vêtements, l’expression sur le visage, la posture sur la photo… les trois sont identiques. Elles ne sont différentes que par leur visage, et encore, sur de nombreux points, elles ont beaucoup en commun.
Le jour où la police a constaté le corps pour le troisième suicide, c’est là que Nopera a fait appel à Eli. Nopera avait trouvé étrange que trois suicides consécutifs soit semblables sur tant de points. Spécialement trois points :
Numéro 1 : Les couleurs des vêtements. Jupe bleue, haut blanc, veste bleue. Toutes les trois, lorsqu’elles se sont suicidées, portaient les mêmes couleurs.
Numéro 2 : Elles portaient toutes les trois une montre identique, « old school », de couleur dorée.
Numéro 3 : Elles portaient toutes les trois une broche sur leur veste, imageant ce qui semblait être une tête de lapin avec des traits sur le dessus du crâne.
La police avait effectué des recherches – ainsi que Tess – pour savoir s’il y avait quoique ce soit, aux alentours du Pays d’Aix, qui pouvait correspondre à cette broche. Mais rien, nada. Retour à la case départ. Mel se souvient très bien du discours qu’a tenu Eli le jour où ils ont soupçonné la présence d’un manipulateur. Parce que, ce jour là, Eli a paru encore plus fou qu’à l’accoutumée.
Acte 3
Une semaine plus tôt
Dans l’appartement, Eli observe les photos, ainsi que tout le reste de l’équipe. Nopera est – non sans précaution – assise contre la table-écran. Elle fixe les photos elle aussi. Tess pianote frénétiquement sur son clavier, observant ses écrans. Olivier semble plongé dans une conversation murmurée avec Mel, regroupant mille et une piste. Piotr, lui, reste silencieux, observant Eli.
- On est sûrs, quasiment à cent pour cent qu’il s’agit de suicides. Pour moi, il n’y a pas d’autres possibilités, affirme Eli.
- Merci de nous répéter ce qu’on sait déjà, Monsieur Lavoro, grommelle Nopera.
- Non, je veux dire… on ne peut pas aller sur une autre piste. Il n’y a pas de trace de lutte, aucune marque sur les corps, rien du tout, ça ne peut être que des suicides. Pourtant, et c’est là que ça m’intrigue, il y a un mode opératoire.
Eli se passe la main dans les cheveux, comme un geste nerveux, puis se saisit d’un feutre, avant de se tourner vers le tableau blanc. Il débouche le feutre, et jette le bouchon sur Olivier.
- Hey ! s’exclame ce dernier.
- Pardon, je l’ai fait exprès. Mais si tu pouvais éviter de braquer tes yeux sur les seins de ma femme, ça serait sympa.
Assise sur le canapé, Mel sourit, puis lève la tête vers le tableau.
- J’ai une hypothèse, mais elle est plus ou moins cinglée. Il s’agit bien de suicides, mais on a affaire à un tueur en série.
- Pardon ? s’exclame Nopera.
- Encore ? laisse éclater Olivier.
- Laissez-moi finir. On définit les meurtres en série parce qu’ils ont une redondance. Il y a le mode opératoire et « la signature ». Quand je vois la tenue de ces filles, la montre, la broche, leur position, et toutes les trois tuées en se tranchant la carotide… j’y vois une signature.
Eli marque au tableau blanc « 3. Signature – apparence / montre/ broche / carotide ». Il se tourne ensuite vers son équipe.
- Le suicide, je crois que c’est à la fois l’arme du crime et « la fin » du mode opératoire. Il est logiquement impossible que ce soit une coïncidence si ces trois femmes étaient fringuées de la même manière, pour se tuer de la même manière. Elles ont été influencées, et poussées au suicide.
- Vous voudriez dire par là que des gens auraient forcé ces trois filles à se tuer ? demande Nopera.
Eli secoue la tête.
- Non, vous m’avez mal compris. Quand je parle de « signature », pour un tueur en série, c’est un rituel inconscient. C’est plus fort que lui, il est obligé, par son inconscient, à laisser cette marque, aussi intelligent soit-il. Quand on voit comment ces filles étaient avant, et comment elles étaient au moment de leur mort… j’y vois un schéma. Quelqu’un a orienté ces filles à changer d’image. A changer de regard. Le regard qu’elles ont sur elle-même. On ne les a pas poussées à changer d’image, ni à se donner la mort. Au moment où elles se sont habillées ainsi, c’était leur choix. Et, au moment où elles se sont tuées, c’était leur choix.
- Donc, ce ne sont que des suicides, ajoute Olivier.
- Evidemment que non, rétorque Eli. Quand une femme battue pardonne à son mari et prend sa défense, sur le coup, c’est son choix. Mais, en vérité, elle subit l’influence du mari violent. Il est là, le problème avec ce type de personne, c’est que ces actes sont leur choix, mais ce n’était pas leur choix de vouloir faire ces choix.
Nopera fronce les sourcils, et se tourne vers Mel, qui lève les yeux vers elle.
- On va dire ça comme ça : Monsieur Lavoro, vous êtes complètement incompréhensible. Melissa, vous êtes mon décodeur : qu’est-ce que votre fou-furieux de mari essaye de nous expliquer ?
Avant de répondre, Mel se tourne une nouvelle fois vers Eli. Celui-ci partage son regard, et se contente de hausser les épaules.
- Il veut dire que nos trois suicidées sont en fait des victimes. Elles ont toutes les trois étaient influencées à faire ces « choix » sans qu’elles en soient conscientes. Ce qu’Eli essaye de dire, c’est qu’elles ont été manipulées par une personne.
- Voilà ! s’exclame Eli.
Eli se retourne vers le tableau, et note, en commençant par la fin :
- Numéro 3, la signature, on l’a déjà marqué. Numéro 2, l’arme du crime : le suicide. Numéro 1, le mode opératoire : la manipulation.
Eli jette alors le feutre par terre, et avance vers Nopera.
- Vous allez me prendre pour un cinglé, mais je crois que ces trois suicides ont été provoqués par une même personne. Un type qui est entré dans la vie de ces filles, qui les a influencées, qui a changé le regard que ces filles portaient sur elles-mêmes. Ce type est devenu tellement important pour elles, qu’elles étaient prêtes à tous les changements pour lui convenir. Répondre à ses goûts, en étant convaincu qu’il s’agissait des leurs. S’habiller de la manière qu’il lui plaisait, tout en étant persuadées que c’était leur choix de s’habiller ainsi. Inconsciemment, ce type devient vital pour ces filles. Elles en deviennent dépendante, ça devient leur seule ancre qui les raccroche à la réalité. Et même le jour où ce type leur fait du mal, elles ne peuvent plus rien faire, parce que là dedans, dit-il en tapant sur ses tempes, ce type est enraciné. Alors, lorsqu’il s’en va, qu’il les abandonne, il leur coupe littéralement toute raison d’exister. Et BAM !
Eli frappe contre le tableau blanc.
- Si personne ne les aide, tout conduit indubitablement au suicide.
Silence dans la salle. Tess tourne alors sa chaise pour diriger son regard vers Eli.
- Tout ça est génial, Chef Ducon, mais ça ne nous dit pas comment retrouver ce type… ni comment prouver qu’il est bien coupable de ces suicides.
- On sait déjà par où commencer, dans la mesure où la police a noté qu’elles étaient toutes les trois en Fac de Lettres, répond le manager.
- Il y a des centaines d’étudiants, là-bas dedans, lui rappelle Mel. Même pour toi, ils sont trop nombreux pour pouvoir les trier.
- Je précise qu’il est vraisemblablement étudiant en Licence de Langues Etrangères Appliquées, comme les trois jeunes femmes. Et qu’il a sans nul doute une fascination pour la littérature britannique, ajoute Eli.
Cette fois, et malgré l’habitude de voir Eli sortir des indices venant de nulle part, toute l’équipe fait des gros yeux.
- D’où tu sors ça, chef ? demande Piotr.
Eli ouvre alors grand les bras.
- Réfléchissez ! Trois étudiantes en Langues Etrangères. Les couleurs des vêtements, la couleur des cheveux, les accessoires, ça devrait vous paraître évident !
Curieusement, non, ça ne parut évident pour personne.
Jusqu’au jour de l’intervention dans l’Amphithéâtre.
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I'J'
Dans l’appartement de Tess, Melissa fait face au tableau sur lequel ils ont affiché les photos des trois jeunes suicidées.
A quatre mois de grossesse, Mel a pris l’habitude de porter des vêtements larges. Pour une raison que même elle ne comprend pas, d’ailleurs.
- Tu ne veux pas qu’on voit que tu es enceinte, ou quoi ? demande Tess.
« Toujours autant de tact, pense Melissa ».
Mel se retient de répondre. Elle se contente d’observer les trois photos. Les trois jeunes femmes suicidées se ressemblent tellement… Elle comprend pourquoi Eli est convaincu que les trois suicides sont liés. Il y a quelque chose de malsain derrière ça, mais elle ne parvient pas à voir quoi.
- Pour de bon, ça risque pas de te désorienter, pour le bébé et tout et tout, ces trucs glauques ? demande Tess.
- Ce qui risque de me désorienter, c’est de rester sans rien faire, Bredo.
- Ok, moi je disais ça parce que je t’aime bien ou presque…
Mel grogne, puis se tourne à nouveau vers le tableau. Que ce soit la coiffure, les vêtements, l’expression sur le visage, la posture sur la photo… les trois sont identiques. Elles ne sont différentes que par leur visage, et encore, sur de nombreux points, elles ont beaucoup en commun.
Le jour où la police a constaté le corps pour le troisième suicide, c’est là que Nopera a fait appel à Eli. Nopera avait trouvé étrange que trois suicides consécutifs soit semblables sur tant de points. Spécialement trois points :
Numéro 1 : Les couleurs des vêtements. Jupe bleue, haut blanc, veste bleue. Toutes les trois, lorsqu’elles se sont suicidées, portaient les mêmes couleurs.
Numéro 2 : Elles portaient toutes les trois une montre identique, « old school », de couleur dorée.
Numéro 3 : Elles portaient toutes les trois une broche sur leur veste, imageant ce qui semblait être une tête de lapin avec des traits sur le dessus du crâne.
La police avait effectué des recherches – ainsi que Tess – pour savoir s’il y avait quoique ce soit, aux alentours du Pays d’Aix, qui pouvait correspondre à cette broche. Mais rien, nada. Retour à la case départ. Mel se souvient très bien du discours qu’a tenu Eli le jour où ils ont soupçonné la présence d’un manipulateur. Parce que, ce jour là, Eli a paru encore plus fou qu’à l’accoutumée.
Acte 3
Une semaine plus tôt
Dans l’appartement, Eli observe les photos, ainsi que tout le reste de l’équipe. Nopera est – non sans précaution – assise contre la table-écran. Elle fixe les photos elle aussi. Tess pianote frénétiquement sur son clavier, observant ses écrans. Olivier semble plongé dans une conversation murmurée avec Mel, regroupant mille et une piste. Piotr, lui, reste silencieux, observant Eli.
- On est sûrs, quasiment à cent pour cent qu’il s’agit de suicides. Pour moi, il n’y a pas d’autres possibilités, affirme Eli.
- Merci de nous répéter ce qu’on sait déjà, Monsieur Lavoro, grommelle Nopera.
- Non, je veux dire… on ne peut pas aller sur une autre piste. Il n’y a pas de trace de lutte, aucune marque sur les corps, rien du tout, ça ne peut être que des suicides. Pourtant, et c’est là que ça m’intrigue, il y a un mode opératoire.
Eli se passe la main dans les cheveux, comme un geste nerveux, puis se saisit d’un feutre, avant de se tourner vers le tableau blanc. Il débouche le feutre, et jette le bouchon sur Olivier.
- Hey ! s’exclame ce dernier.
- Pardon, je l’ai fait exprès. Mais si tu pouvais éviter de braquer tes yeux sur les seins de ma femme, ça serait sympa.
Assise sur le canapé, Mel sourit, puis lève la tête vers le tableau.
- J’ai une hypothèse, mais elle est plus ou moins cinglée. Il s’agit bien de suicides, mais on a affaire à un tueur en série.
- Pardon ? s’exclame Nopera.
- Encore ? laisse éclater Olivier.
- Laissez-moi finir. On définit les meurtres en série parce qu’ils ont une redondance. Il y a le mode opératoire et « la signature ». Quand je vois la tenue de ces filles, la montre, la broche, leur position, et toutes les trois tuées en se tranchant la carotide… j’y vois une signature.
Eli marque au tableau blanc « 3. Signature – apparence / montre/ broche / carotide ». Il se tourne ensuite vers son équipe.
- Le suicide, je crois que c’est à la fois l’arme du crime et « la fin » du mode opératoire. Il est logiquement impossible que ce soit une coïncidence si ces trois femmes étaient fringuées de la même manière, pour se tuer de la même manière. Elles ont été influencées, et poussées au suicide.
- Vous voudriez dire par là que des gens auraient forcé ces trois filles à se tuer ? demande Nopera.
Eli secoue la tête.
- Non, vous m’avez mal compris. Quand je parle de « signature », pour un tueur en série, c’est un rituel inconscient. C’est plus fort que lui, il est obligé, par son inconscient, à laisser cette marque, aussi intelligent soit-il. Quand on voit comment ces filles étaient avant, et comment elles étaient au moment de leur mort… j’y vois un schéma. Quelqu’un a orienté ces filles à changer d’image. A changer de regard. Le regard qu’elles ont sur elle-même. On ne les a pas poussées à changer d’image, ni à se donner la mort. Au moment où elles se sont habillées ainsi, c’était leur choix. Et, au moment où elles se sont tuées, c’était leur choix.
- Donc, ce ne sont que des suicides, ajoute Olivier.
- Evidemment que non, rétorque Eli. Quand une femme battue pardonne à son mari et prend sa défense, sur le coup, c’est son choix. Mais, en vérité, elle subit l’influence du mari violent. Il est là, le problème avec ce type de personne, c’est que ces actes sont leur choix, mais ce n’était pas leur choix de vouloir faire ces choix.
Nopera fronce les sourcils, et se tourne vers Mel, qui lève les yeux vers elle.
- On va dire ça comme ça : Monsieur Lavoro, vous êtes complètement incompréhensible. Melissa, vous êtes mon décodeur : qu’est-ce que votre fou-furieux de mari essaye de nous expliquer ?
Avant de répondre, Mel se tourne une nouvelle fois vers Eli. Celui-ci partage son regard, et se contente de hausser les épaules.
- Il veut dire que nos trois suicidées sont en fait des victimes. Elles ont toutes les trois étaient influencées à faire ces « choix » sans qu’elles en soient conscientes. Ce qu’Eli essaye de dire, c’est qu’elles ont été manipulées par une personne.
- Voilà ! s’exclame Eli.
Eli se retourne vers le tableau, et note, en commençant par la fin :
- Numéro 3, la signature, on l’a déjà marqué. Numéro 2, l’arme du crime : le suicide. Numéro 1, le mode opératoire : la manipulation.
Eli jette alors le feutre par terre, et avance vers Nopera.
- Vous allez me prendre pour un cinglé, mais je crois que ces trois suicides ont été provoqués par une même personne. Un type qui est entré dans la vie de ces filles, qui les a influencées, qui a changé le regard que ces filles portaient sur elles-mêmes. Ce type est devenu tellement important pour elles, qu’elles étaient prêtes à tous les changements pour lui convenir. Répondre à ses goûts, en étant convaincu qu’il s’agissait des leurs. S’habiller de la manière qu’il lui plaisait, tout en étant persuadées que c’était leur choix de s’habiller ainsi. Inconsciemment, ce type devient vital pour ces filles. Elles en deviennent dépendante, ça devient leur seule ancre qui les raccroche à la réalité. Et même le jour où ce type leur fait du mal, elles ne peuvent plus rien faire, parce que là dedans, dit-il en tapant sur ses tempes, ce type est enraciné. Alors, lorsqu’il s’en va, qu’il les abandonne, il leur coupe littéralement toute raison d’exister. Et BAM !
Eli frappe contre le tableau blanc.
- Si personne ne les aide, tout conduit indubitablement au suicide.
Silence dans la salle. Tess tourne alors sa chaise pour diriger son regard vers Eli.
- Tout ça est génial, Chef Ducon, mais ça ne nous dit pas comment retrouver ce type… ni comment prouver qu’il est bien coupable de ces suicides.
- On sait déjà par où commencer, dans la mesure où la police a noté qu’elles étaient toutes les trois en Fac de Lettres, répond le manager.
- Il y a des centaines d’étudiants, là-bas dedans, lui rappelle Mel. Même pour toi, ils sont trop nombreux pour pouvoir les trier.
- Je précise qu’il est vraisemblablement étudiant en Licence de Langues Etrangères Appliquées, comme les trois jeunes femmes. Et qu’il a sans nul doute une fascination pour la littérature britannique, ajoute Eli.
Cette fois, et malgré l’habitude de voir Eli sortir des indices venant de nulle part, toute l’équipe fait des gros yeux.
- D’où tu sors ça, chef ? demande Piotr.
Eli ouvre alors grand les bras.
- Réfléchissez ! Trois étudiantes en Langues Etrangères. Les couleurs des vêtements, la couleur des cheveux, les accessoires, ça devrait vous paraître évident !
Curieusement, non, ça ne parut évident pour personne.
Jusqu’au jour de l’intervention dans l’Amphithéâtre.
****
I'J'
Irajonas- Gardien du parking
- Personnage préféré : Patrick Jane et Grace Van Pelt
Loisirs : Ecriture, arts martiaux
Localisation : Aix en Provence
Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Le tueur en série m'intrigue de plus en plus... C'est vraiment original ! Et j'aime bien .
Le mode opératoire est une sorte d' "inception" si j'ai bien compris :).
J'aime bien retrouvé toute l'équipe d'Eli . Tess, toujours autant de tact et Nopera toujours de bonne humeur ^^.
Vivement la suite !
Le mode opératoire est une sorte d' "inception" si j'ai bien compris :).
J'aime bien retrouvé toute l'équipe d'Eli . Tess, toujours autant de tact et Nopera toujours de bonne humeur ^^.
Pour moi non plus, ce n'est pas évidentIrajonas a écrit:- Réfléchissez ! Trois étudiantes en Langues Etrangères. Les couleurs des vêtements, la couleur des cheveux, les accessoires, ça devrait vous paraître évident !
Curieusement, non, ça ne parut évident pour personne.
Vivement la suite !
0Camille- Agent de circulation
- Personnage préféré : Lisbon, Jane
Re: The Consultant(s) : Spin-off d'une fanfiction "The Mentalist"
Dans le genre fanfiction amusante à écrire pour moi, celle là est dans le top 3. Malgré la difficulté, je dois avouer que lâcher quelques pistes sur mes intentions m'amuse beaucoup !
Acte 4
Dans l’appartement de Tess, Melissa continue de tourner en rond. Avec le temps, elle avait fini par se faire au tempérament d’Eli, de garder certains détails secrets, jusqu’au moment où ce dernier estime que c’est le bon moment pour les dévoiler. Il avait déjà fait le coup à plusieurs reprises. Notamment dans l’Affaire Trend, dans la traque de Numéro 7. Eli avait laissé croire au CBI qu’il disposait d’informations sur « The Foundation », et avait attendu le dernier moment pour avouer qu’elle avait été démantelée après le 11 septembre 2001. Melissa avait beau faire partie du « plan », il ne l’avait pas mise au courant. Elle avait été surprise, mais pas dérangée. Parce qu’elle savait, à l’époque, qu’Eli la protégeait par son silence.
Aujourd’hui, elle ne comprend pas l’utilité pour Eli de conserver le secret autour des motivations du « Manipulateur de la Fac ». Il avait dit que ça devrait être évident, pourtant, ça ne l’est pas.
Il y avait un rapport avec la tenue : jupe bleue, haut blanc, veste bleue. Montre old-school au poignet, serre-tête bleue, la shisha… Le thé.
Le thé… « fascination pour la culture britannique ».
Où est le rapport avec le suicide des ces trois jeunes femmes ? Quel rapport avec le fait qu’elles se soient tranché la gorge aussi profondément, comme si elles voulaient se couper la tête ?
- Couper la tête ! s’exclame Melissa en se levant d’un coup.
Elle a la tête qui se met alors à tourner. Tess se rue alors dans sa direction, mais Melissa la repousse.
- Non, c’est bon ! J’ai pas besoin d’être chouchoutée !
- Non, bien sûr que non. On dirait juste que ton repas va sortir par là où…
Melissa s’appuie alors sur la table-écran, pour régurgiter bruyamment devant une Tess dégoûtée.
- Comme je disais, sortir par là où il est entré.
- Sans déconner, Tess… Je vais nettoyer.
- Non, JE vais nettoyer, s’impose Tess. Pendant ce temps, toi, tu vas m’expliquer à qui tu veux couper la tête.
- Outre mon mari de m’avoir mise en cloque ? rétorque Mel.
- Pourquoi, t’étais pas au courant qu’il était là quand vous avez fabriqué le machin ?
Acte 5
Eli garde un instant son air sérieux devant l’assemblée des étudiants. Il les observe un par un. Il ressent l’émotion dominante de la salle : la fascination. Ils sortent de l’ordinaire, par la simple intervention d’Eli. Ils ont envie d’en savoir plus, comme s’il s’agissait d’un commérage puissance dix. Pourquoi voudraient-ils partir maintenant, alors que le plus intéressant semble à venir ? Ceux qui veulent partir seront ceux qui ont toutes les raisons de ne pas le laisser continuer.
Sauf que. Quel que manipulateur que ce soit, Eli sait comment fonctionne sa psyché. Cette personne a une image de lui-même beaucoup trop importante pour se considérer « comme un déchet ». Il va rester simplement pour donner tort à Eli. Mieux encore : il va se mettre en compétition avec lui, pour prouver à Eli « qui est le plus intelligent ». Ca pourra bien être silencieux, Eli le verra quand même. Ou plutôt, il le ressentira.
Pour l’avoir, Eli doit être suffisamment intelligent pour entretenir l’illusion la plus paradoxale : faire croire qu’il est suffisamment stupide pour se croire intelligent.
« Ca, je sais faire, pense-t-il. »
- Bien, donc, il y a déjà certaines personnes dans cette salle que je peux déjà éliminer d’office parce que, eh bien… Certains d’entre vous sont un peu trop cons à mon goût pour être de potentiels « menaces ». ‘Faut dire, j’ai passé déjà trois bons quart d’heure à vous observer, tous autant que vous êtes, et visiblement…
Eli passe son doigt dans le vide, comme sondant la foule du bout de l’index, pour l’arrêter en directement d’un jeune étudiant de grande taille, aux courts cheveux roux.
- Ce monsieur, là, qui a les cheveux citrouille et une chemise de fermier, ça fait plusieurs minutes qu’il ne m’écoute pas, parce qu’il a tout aussi visiblement l’impression que je pourris son cours. Vous êtes tellement obsédé par le « modus operandi » de la Fac que vous n’avez qu’une idée en tête : « Merde, il me met en retard ». Donc vous, vous pouvez partir étudier ailleurs si j’y suis.
L’étudiant jette un regard, apparemment haineux, à un Eli souriant, qui lève deux doigts vers le ciel. Puis l’étudiant roux pour la poudre d’escampette.
Après plusieurs laïus sans queue ni tête, expliquant pourquoi tel ou tel étudiant ne correspond pas au profil du Manipulateur, Eli a déjà fait sortir cinq étudiants. Et Jonathan, depuis son siège, a remarqué un détail particulier : A chaque fois qu’un étudiant est sorti, Eli Lavoro fait un geste de main signalant le nombre d’étudiant dehors.
Le cinquième étudiant sorti, Eli continue de parler, sauf que cette fois, les gens écoutent de moins en moins.
- En fait, maintenant, je crois avoir fait une bonne analyse de chacun d’entre vous. C’est pourquoi je vais vous laisser papoter entre vous pour vous dire à quel point j’ai été une espèce d’imbécile ostentatoire. Je vais juste embarquer avec moi… Celui-là ! s’exclame Eli.
Jonathan lève la tête, pour réaliser que cet Eli Lavoro le pointe du doigt. Jonathan le regarde, horrifié.
- Quoi, pourquoi moi ??
- Parce qu’il y a plusieurs signes qui ne trompent pas sur votre intérêt pour cette histoire. Et m’est avis que vous n’êtes certainement pas ce Manipulateur, mais vous le connaissez. J’en suis aussi sûr que les cinq autres sont des idiots.
Une porte s’ouvre alors en haut de l’amphithéâtre, et le commissaire Nopera attend, les cheveux attachés, les mains sur les hanches. Elle fait signe à Jonathan de la suivre.
- Coucou, Commissaire ! s’exclame Eli. Il va venir avec nous, je pense qu’il a toute conscience qu’il s’agit de ce qu’il recherche. N’est-ce pas, Monsieur… ?
Jonathan croise alors le regard d’Eli, et remarque à nouveau un détail qui lui saute aux yeux : si les paroles d’Eli sonnent comme une suspicion, Jonathan perçoit dans le regard de cet homme une invitation.
Peu importe les regards perplexes des autres étudiants, peu importe leurs yeux accusateurs, car Jonathan a pris l’habitude d’ignorer leurs regards. Du collège au lycée, il a toujours été « le gros ». Et, même s’il a perdu du poids depuis, il a toujours cette silhouette imposante qui laisse la porte ouverte au moindre quolibet. Il a du se forger une carapace contre les jugements des autres, et apprendre à voir les moqueries venir. C’est peut-être pour ça qu’il perçoit si facilement les détails : pour mieux se protéger.
Il se lève alors, rassemblant ses affaires alors qu’Eli Lavoro le rejoint en remontant les escaliers. Jonathan s’avance jusqu’à lui, puis le regarde, attendant la réaction de l’homme.
Eli lui sourit, et lui met la main sur l’épaule. Sans un mot. Puis, il se tourne vers ce fameux Commissaire Nopera, cette femme de grande taille qui les attend à la porte d’un air impassible.
- On va faire un sacré voyage, vous et moi, lui murmure Eli en remontant vers le Commissaire. Je suis presque sûr que vous n’allez pas en revenir, Monsieur…
- Jonathan Raffia, se présente-t-il, parlant au même volume. Vous croyez vraiment que je connais l’homme que vous cherchez ?
- Evidemment que non, répond Eli.
- Vous aviez dit que vous en étiez sûr, rétorque Jonathan.
- J’ai dit que j’en étais aussi sûr que les cinq « innocents » que j’ai fait sortir étaient idiots. Et, contrairement à ce que j’aurais pu vous laisser croire, j’ai l’intime conviction que ces cinq personnes sont beaucoup de choses, mais certainement pas des idiots. En fait… l’une de ces cinq personnes est très probablement notre homme.
Une fois arrivés devant le Commissaire, Jonathan laisse entrevoir sa surprise.
- C’était quoi, ce plan foireux ? demande-t-il à Eli.
C’est le Commissaire qui choisit alors de répondre à sa question :
- C’est devenu mon pain quotidien depuis que je travaille avec cet énergumène. Et, si tout se passe comme nous le pensons, alors ça risque de devenir le votre au moins pour les heures à venir. Prenez l’habitude.
Devant les étranges paroles de Nopera, Jonathan choisit de rester muet. Eli demande alors au Commissaire :
- Vous nous payez à boire ? Je crois que c’est l’heure du thé.
****
I'J'
Acte 4
Dans l’appartement de Tess, Melissa continue de tourner en rond. Avec le temps, elle avait fini par se faire au tempérament d’Eli, de garder certains détails secrets, jusqu’au moment où ce dernier estime que c’est le bon moment pour les dévoiler. Il avait déjà fait le coup à plusieurs reprises. Notamment dans l’Affaire Trend, dans la traque de Numéro 7. Eli avait laissé croire au CBI qu’il disposait d’informations sur « The Foundation », et avait attendu le dernier moment pour avouer qu’elle avait été démantelée après le 11 septembre 2001. Melissa avait beau faire partie du « plan », il ne l’avait pas mise au courant. Elle avait été surprise, mais pas dérangée. Parce qu’elle savait, à l’époque, qu’Eli la protégeait par son silence.
Aujourd’hui, elle ne comprend pas l’utilité pour Eli de conserver le secret autour des motivations du « Manipulateur de la Fac ». Il avait dit que ça devrait être évident, pourtant, ça ne l’est pas.
Il y avait un rapport avec la tenue : jupe bleue, haut blanc, veste bleue. Montre old-school au poignet, serre-tête bleue, la shisha… Le thé.
Le thé… « fascination pour la culture britannique ».
Où est le rapport avec le suicide des ces trois jeunes femmes ? Quel rapport avec le fait qu’elles se soient tranché la gorge aussi profondément, comme si elles voulaient se couper la tête ?
- Couper la tête ! s’exclame Melissa en se levant d’un coup.
Elle a la tête qui se met alors à tourner. Tess se rue alors dans sa direction, mais Melissa la repousse.
- Non, c’est bon ! J’ai pas besoin d’être chouchoutée !
- Non, bien sûr que non. On dirait juste que ton repas va sortir par là où…
Melissa s’appuie alors sur la table-écran, pour régurgiter bruyamment devant une Tess dégoûtée.
- Comme je disais, sortir par là où il est entré.
- Sans déconner, Tess… Je vais nettoyer.
- Non, JE vais nettoyer, s’impose Tess. Pendant ce temps, toi, tu vas m’expliquer à qui tu veux couper la tête.
- Outre mon mari de m’avoir mise en cloque ? rétorque Mel.
- Pourquoi, t’étais pas au courant qu’il était là quand vous avez fabriqué le machin ?
Acte 5
Eli garde un instant son air sérieux devant l’assemblée des étudiants. Il les observe un par un. Il ressent l’émotion dominante de la salle : la fascination. Ils sortent de l’ordinaire, par la simple intervention d’Eli. Ils ont envie d’en savoir plus, comme s’il s’agissait d’un commérage puissance dix. Pourquoi voudraient-ils partir maintenant, alors que le plus intéressant semble à venir ? Ceux qui veulent partir seront ceux qui ont toutes les raisons de ne pas le laisser continuer.
Sauf que. Quel que manipulateur que ce soit, Eli sait comment fonctionne sa psyché. Cette personne a une image de lui-même beaucoup trop importante pour se considérer « comme un déchet ». Il va rester simplement pour donner tort à Eli. Mieux encore : il va se mettre en compétition avec lui, pour prouver à Eli « qui est le plus intelligent ». Ca pourra bien être silencieux, Eli le verra quand même. Ou plutôt, il le ressentira.
Pour l’avoir, Eli doit être suffisamment intelligent pour entretenir l’illusion la plus paradoxale : faire croire qu’il est suffisamment stupide pour se croire intelligent.
« Ca, je sais faire, pense-t-il. »
- Bien, donc, il y a déjà certaines personnes dans cette salle que je peux déjà éliminer d’office parce que, eh bien… Certains d’entre vous sont un peu trop cons à mon goût pour être de potentiels « menaces ». ‘Faut dire, j’ai passé déjà trois bons quart d’heure à vous observer, tous autant que vous êtes, et visiblement…
Eli passe son doigt dans le vide, comme sondant la foule du bout de l’index, pour l’arrêter en directement d’un jeune étudiant de grande taille, aux courts cheveux roux.
- Ce monsieur, là, qui a les cheveux citrouille et une chemise de fermier, ça fait plusieurs minutes qu’il ne m’écoute pas, parce qu’il a tout aussi visiblement l’impression que je pourris son cours. Vous êtes tellement obsédé par le « modus operandi » de la Fac que vous n’avez qu’une idée en tête : « Merde, il me met en retard ». Donc vous, vous pouvez partir étudier ailleurs si j’y suis.
L’étudiant jette un regard, apparemment haineux, à un Eli souriant, qui lève deux doigts vers le ciel. Puis l’étudiant roux pour la poudre d’escampette.
Après plusieurs laïus sans queue ni tête, expliquant pourquoi tel ou tel étudiant ne correspond pas au profil du Manipulateur, Eli a déjà fait sortir cinq étudiants. Et Jonathan, depuis son siège, a remarqué un détail particulier : A chaque fois qu’un étudiant est sorti, Eli Lavoro fait un geste de main signalant le nombre d’étudiant dehors.
Le cinquième étudiant sorti, Eli continue de parler, sauf que cette fois, les gens écoutent de moins en moins.
- En fait, maintenant, je crois avoir fait une bonne analyse de chacun d’entre vous. C’est pourquoi je vais vous laisser papoter entre vous pour vous dire à quel point j’ai été une espèce d’imbécile ostentatoire. Je vais juste embarquer avec moi… Celui-là ! s’exclame Eli.
Jonathan lève la tête, pour réaliser que cet Eli Lavoro le pointe du doigt. Jonathan le regarde, horrifié.
- Quoi, pourquoi moi ??
- Parce qu’il y a plusieurs signes qui ne trompent pas sur votre intérêt pour cette histoire. Et m’est avis que vous n’êtes certainement pas ce Manipulateur, mais vous le connaissez. J’en suis aussi sûr que les cinq autres sont des idiots.
Une porte s’ouvre alors en haut de l’amphithéâtre, et le commissaire Nopera attend, les cheveux attachés, les mains sur les hanches. Elle fait signe à Jonathan de la suivre.
- Coucou, Commissaire ! s’exclame Eli. Il va venir avec nous, je pense qu’il a toute conscience qu’il s’agit de ce qu’il recherche. N’est-ce pas, Monsieur… ?
Jonathan croise alors le regard d’Eli, et remarque à nouveau un détail qui lui saute aux yeux : si les paroles d’Eli sonnent comme une suspicion, Jonathan perçoit dans le regard de cet homme une invitation.
Peu importe les regards perplexes des autres étudiants, peu importe leurs yeux accusateurs, car Jonathan a pris l’habitude d’ignorer leurs regards. Du collège au lycée, il a toujours été « le gros ». Et, même s’il a perdu du poids depuis, il a toujours cette silhouette imposante qui laisse la porte ouverte au moindre quolibet. Il a du se forger une carapace contre les jugements des autres, et apprendre à voir les moqueries venir. C’est peut-être pour ça qu’il perçoit si facilement les détails : pour mieux se protéger.
Il se lève alors, rassemblant ses affaires alors qu’Eli Lavoro le rejoint en remontant les escaliers. Jonathan s’avance jusqu’à lui, puis le regarde, attendant la réaction de l’homme.
Eli lui sourit, et lui met la main sur l’épaule. Sans un mot. Puis, il se tourne vers ce fameux Commissaire Nopera, cette femme de grande taille qui les attend à la porte d’un air impassible.
- On va faire un sacré voyage, vous et moi, lui murmure Eli en remontant vers le Commissaire. Je suis presque sûr que vous n’allez pas en revenir, Monsieur…
- Jonathan Raffia, se présente-t-il, parlant au même volume. Vous croyez vraiment que je connais l’homme que vous cherchez ?
- Evidemment que non, répond Eli.
- Vous aviez dit que vous en étiez sûr, rétorque Jonathan.
- J’ai dit que j’en étais aussi sûr que les cinq « innocents » que j’ai fait sortir étaient idiots. Et, contrairement à ce que j’aurais pu vous laisser croire, j’ai l’intime conviction que ces cinq personnes sont beaucoup de choses, mais certainement pas des idiots. En fait… l’une de ces cinq personnes est très probablement notre homme.
Une fois arrivés devant le Commissaire, Jonathan laisse entrevoir sa surprise.
- C’était quoi, ce plan foireux ? demande-t-il à Eli.
C’est le Commissaire qui choisit alors de répondre à sa question :
- C’est devenu mon pain quotidien depuis que je travaille avec cet énergumène. Et, si tout se passe comme nous le pensons, alors ça risque de devenir le votre au moins pour les heures à venir. Prenez l’habitude.
Devant les étranges paroles de Nopera, Jonathan choisit de rester muet. Eli demande alors au Commissaire :
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