The Madness of Love ^

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Chapitre 19

Deux jours qu’ils avaient disparus, deux jours de recherches, deux jours d’investigations, deux jours d’interrogatoires. Et tout ça pour quoi ? Rien ! nous n’avions rien. Personne ne les avait vu quitter l’hôpital, personne ne les avait vu sortir de leur chambre non plus. Nous avions regardé les caméras de surveillance et nous n’avions rien vu de suspect. Et pourtant, ils avaient bien dû sortir quelque part, mais où ? Et avec qui ? Telle était la question que nous nous posions à chaque minute de ces deux jours.

J’avais vu mes collègues sombrer dans la culpabilité, mais ils n’y étaient pour rien, pas plus que moi. Nous ne pouvions pas savoir que ces hommes prendraient le risque de venir à l’hôpital tout en sachant que nous étions là. C’était suicidaire et pourtant ils avaient pris ce risque. Ils avaient réussis mais cette fois ils avaient prit Jane avec eux. Je ne savais pas ce qu’ils comptaient faire de lui mais je me doutais que ce ne serait pas joyeux.

Je tentais de rester fort, pour mes collègues mais aussi pour moi. Ce n’était pas facile dans de pareilles circonstances, j’avais moi aussi mal, je me sentais moi aussi coupable, mais je ne le montrais pas. Comme toujours je tentais de rester stoïque, impassible. Mais cela ne voulait pas dire que je ne ressentais rien. Je tentais juste de garder tout ça pour moi, je ne voulais pas montrer mes faiblesses, quelque chose que j’avais appris il y avait bien longtemps. C’était un moyen de me protéger du reste du monde. Ne jamais montrer sa peur, sa culpabilité, sa peine, c’était une règle d’or.

J’étais installé à mon bureau, réfléchissant encore à comment ils avaient pu passer sous notre nez sans que personne ne voit rien. C’était impensable mais c’était arrivé. Je ne comprenais pas trop qui étaient ces gens, qu’est-ce qui pouvait les pousser à faire ça ? Et surtout, pourquoi Lisbon ? Qu’avait-elle de spéciale pour qu’ils lui en veuillent tant ? Il y avait bien quelque chose, je ne sais pas moi, une raison particulière. Mais il fallait que je trouve cette raison, il fallait que je sache.

Jane avait parlé à Minnelli, alors peut-être que lui pourrait m’aider, peut-être qu’il pourrait me dire ce que je ne savais pas. Il fallait que je le vois au plus vite. Les vies de mes amis étaient en jeu, je devais tout faire pour les sortir de là. Et si je devais le conduire dans une salle d’interrogatoire pour ça, alors je le ferais.

Je me levais de mon siège et me rendais dans la cuisine. J’avais besoin d’un café, je commençais à ressentir les effets de la fatigue, je ne me souvenais même pas à quand remontait la dernière foisoù j’avais dormis convenablement. Mais il faudrait que ça attende encore un peu, je devais avant tout penser à Jane et Lisbon. Ils avaient besoin de moi, de nous. Nous ne savions pas où ils étaient, ni ce qu’ils vivaient en ce moment, mais plus je relisais le dossier du ‘Boucher’, plus je craignais pour leur survie.

Je me rappelais encore de la première fois où Jane avait travaillé avec nous. Je l’avais trouvé arrogant, imbu de sa personne et agaçant. Dès la première enquête, il n’avait pas voulu écouter les ordres de Lisbon, il avait foncé dans l’un de ses plans foireux que j’avais vite appris à reconnaître et à suivre, bien malgré moi. Je n’aimais pas désobéir, mais il savait y faire, il avait du nez. Et même si cela lui attirait les foudres de la patronne, il parvenait toujours à résoudre l’enquête.


Lisbon avait eu bien plus de mal que moi à l’accepter. Elle savait pourquoi il était là, nous le savions tous, mais pour elle c’était beaucoup plus difficile. Je savais qu’elle aimait travailler dans les règles, suivre à la lettre chaque ordre et ne surtout jamais rien faire qui puisse lui attirer des problèmes. Mais depuis que Jane était avec nous, elle n’avait que ça, des problèmes.

Avec le temps, elle avait fini elle aussi par accepter sa façon de faire, mais elle tentait toujours d’arrondir les angles avec les bureaucrates, les patrons, tout les gens que Jane avait tendance à insulter. Je me demandais comment elle avait fait pour résister à l’envie de lui tirer une balle dans la tête. Il pouvait vraiment être agaçant parfois, mais elle lui pardonnait toujours. Même lorsqu’il s’agissait de John le Rouge et que Jane devenait incontrôlable, encore pire que d’habitude. J’avais vu le regard de Lisbon dans ces moment-là, j’avais vu à quel point ça lui faisait mal de le voir comme ça.

Lorsque Jane avait tiré sur Carter, John le Rouge, j’avais vu Lisbon sombrer. Elle avait été blessée par balle, mais avant tout elle avait été blessée dans son cœur. Elle avait eu mal au plus profond d’elle-même et je n’avais pas su la réconforter, je n’avais jamais su faire ce genre de chose. Mais elle n’avait jamais perdu espoir de le faire sortir de prison, elle lui avait pardonné son geste, même si elle n’approuvait pas. J’avais alors vu à quel point Lisbon sans Jane ça ne pouvait pas marcher. Ils avaient besoin l’un de l’autre, plus qu’ils n’avaient bien voulu l’admettre toutes ces années.

J’avais été heureux pour eux lorsqu’ils avaient enfin décidé de faire ce pas l’un vers l’autre, ils avaient droit eux aussi à une seconde chance, alors il fallait qu’ils en profitent. Malheureusement, quelqu’un avait décidé de les priver de cette chance. Pourquoi la vie était-elle aussi cruelle avec eux ? Pourquoi ne pas les laisser vivre enfin heureux ? Après toutes les souffrances qu’ils avaient vécues, pourquoi ne pas leur accorder cette petite chance ?

Je me fis donc mon café, pensant encore et toujours à eux. C’était la fin de la journée, je savais qu’il n’y avait rien que nous pouvions faire aujourd’hui. Nous ne pouvions pas continuer à nous tuer à la tache, cela n’aiderait pas nos amis. J’allais donc voir mes collègues, comme moi, se tuant à la tache.

-“ Les gars, rentrez chez vous” leur dis-je. “ Reposez vous et on reprendra demain.”
-“ Quoi ? Tu veux qu’on laisse tomber ?” S’insurgea Rigsby.
-“ Non je ne veux pas qu’on laisse tomber, je dis juste que nous avons besoin de repos, nous ne pouvons pas continuer comme ça, ça ne les aidera pas.”
-“ Cho a raison Wayne” intervint Van Pelt, la voix de la raison, “il faut nous reposer si on veut pouvoir travailler correctement.”

Après quelques instants de silence, je vis mon ami s’affaisser sur lui-même, rentrant la tête dans les épaules et soufflant
-“ Okay, désolé Cho.”
-“ C’est rien, allez, reposez-vous, on se voit demain.”

Et je pris mes affaires avant de rentrer chez moi où m’attendait Elise. Je m’en voulais un peu de rentrer chez moi retrouver la femme de ma vie alors que mes amis étaient quelque part, je ne sais où, souffrant de tortures. Je m’en voulais de pouvoir ce soir dormir au chaud dans mon lit, Elise contre moi alors que je ne savais même pas si Lisbon ou Jane avait de quoi manger et dormir convenablement. Mais je ne pouvais pas non plus cesser de vivre en attendant de les retrouver.

En arrivant à la maison, je me laissais aller à prendre ma petite amie dans mes bras, la serrant fort contre moi et savourant sa chaleur. Elle me rendit mon étreinte, comprenant parfaitement ce que je ressentais et ne posant aucune question. Nous restâmes un moment comme ça, savourant simplement la présence de l’autre. Puis, je me dégageais d’elle pour aller poser mes affaires. Je ne me sentais pas de parler pour le moment, je voulais juste me reposer et oublier tout ce qui c’était passé. Mais je ne le pouvais pas, je ne devais pas faire comme si tout allait bien, comme si j’allais revenir travailler demain et trouver Jane sur son canapé, dormant tranquillement, et Lisbon dans son bureau remplissant des rapports.

-“ Tu veux manger quelque chose ?” me demanda Elise en me souriant tendrement.
-“ Non merci, je voudrais juste prendre une douche et me coucher” lui répondis-je.

Je vis sur son visage qu’elle était triste. J’avais passé ces deux derniers jours à travailler et j’en avais oublié que ma petite amie avait elle aussi besoin de moi. Je me levais et la prenais par le bras avant qu’elle ne quitte la pièce.

-“ Je suis désolé Elise, je ne voulais pas te faire de la peine” m’excusais-je.
-“ Ça va Kim, je ne t’en veux pas” me sourit-elle. “Je sais que tu t’inquiètes pour eux, moi aussi et j’espère que vous les retrouverez vite.”
-“ Moi aussi” soufflais-je.

Finalement, nous mangeâmes ensemble et allâmes nous coucher après que j’eu pris une bonne douche bien chaude. Je m’installais dans le lit, prenant Elise contre moi, la serrant fort et tentant d’oublier la condition de mes amis. Je devais aussi penser à moi, mais ce n’était pas facile. Je déposais un baiser sur son front avant de fermer les yeux. Je continuais néanmoins de me demander pourquoi ces gens en avaient après Lisbon, pourquoi elle et pas une autre. Je devais comprendre, je savais qu’une fois que j’aurais compris ça, je pourrais les retrouver.

Demain à la première heure j’irais voir Minnelli, lui pourrait m’éclairer. Il avait parlé à Jane, il lui avait avoué des choses que Jane n’avait pas eu le temps de nous dire. Ces choses devaient avoir leur importance. Mais ce que je ne comprenais pas c’était pourquoi Minnelli avait disparu si vite après les enlèvements de Jane et Lisbon. Pourquoi n’était-il pas resté pour nous aider ? Et pourquoi LaRoche cherchait-il à nous éviter ? Lui aussi savait quelque chose.

-“ Kim, tu réfléchis trop,” me souffla Elise en se serrant contre moi.
-“ Je sais, mais il y a des choses que je ne comprends pas et je n’aime pas ne pas comprendre.”
-“ Comme quoi ?”
-“ Je ne peux pas t’en parler, c’est une affaire en cours, mais je te promets que je trouverais la solution.”
-“ Bien, mais pour le moment tu devrais dormir maintenant.”

J’avais de la chance d’avoir une femme comme elle avec moi, j’avais la plus merveilleuse des femmes, celle qui ne me posais pas de question, qui savait quand j’avais besoin d’être seul, quand j’avais besoin de calme ou de plus. Je savais que je pouvais compter sur elle pour me soutenir jusqu’au bout, jusqu’à ce que nous retrouvions Jane et Lisbon. Mais elle avait raison, pour le moment il fallait que je dorme, je ne serais utile à rien sinon.

Je fermais donc les yeux, me laissant emporter par le sommeil.

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Chapitre 20

J’étais arrivé trop tard, je n’avais rien pu faire pour leur venir en aide. Je m’étais pourtant promis de faire quelque chose pour eux, de tout faire pour empêcher Adam de s’en prendre à Teresa. Mais j’avais été une incapable, encore une fois. Il était trop fort, trop intelligent. Il avait eu l’éducation pour ça, il avait été formé, manipulé, fabriqué par ces monstres pour être cet homme aujourd’hui.

Je m’en voulais tant, j’aurais tant voulu l’aider mais je n’avais pas réussis. J’avais passé ma vie à veiller sur elle, à faire en sorte qu’elle ne souffre pas trop de toutes les épreuves qu’elle avait traversées pendant sa jeunesse. Je n’avais pas vraiment réussis, en voyant ce qu’elle avait vécu, comment elle avait prit soin de ses frères alors que l’homme qui aurait dû le faire noyait son chagrin dans l’alcool. Elle avait été forte toute sa vie, avait veillé sur les autres en ne pensant pas à elle. Teresa était la femme la plus forte que je connaisse, mais je savais que cette fois ça ne suffirait pas.

Je n’étais pas de sa famille, mais ça ne m’empêchais pas de vouloir prendre soin d’elle, sans qu’elle ne le sache bien évidement. J’avais fait en sorte qu’elle ait le poste qu’elle voulait, j’avais tout fait pour qu’elle réussisse, sans pour autant la pistonner. Elle avait travaillé dure, avait fait tout ce qu’il fallait, je n’avais eu qu’à accepter son contrat et voilà, elle était agent du CBI. J’étais fier de ce qu’elle était devenue, de la femme qui était née de cette petite fille perdue et blessée par la vie. J’étais fier de Teresa Lisbon, comme un père le serait de sa fille.

Je m’en voulais d’autant plus qu’à présent, Jane lui aussi était en danger et je le connaissais assez bien pour savoir qu’il ne se tiendrait pas tranquille, qu’il chercherait à faire quelque chose pour la sortir de là, sans faire attention que ce qu’il ferait n’aiderait en rien. De toute façon, rien ne pourrait plus leur venir en aide, sauf nous, leurs amis. Mais j’étais parti, je n’étais pas resté pour les aider, j’avais été lâche et je m’en voulais encore plus pour ça. Je me sentais si coupable de ne pas avoir pu les protéger que j’étais partis noyer mon chagrin et j’avais fait la pire bêtise possible. J’étais allé dans un bar, j’avais bu jusqu’à ce que le patron me stoppe, appelle un taxi et me renvoi chez moi.

A présent j’étais là, assis sur mon siège sur le ponton devant chez moi, tenant à la main une photo de Teresa et Patrick prise à une soirée de charité. Ils étaient si beaux sur cette photo, si souriants, oubliant le reste du monde. Il n’y avait qu’eux qui comptaient, eux et rien d’autres. Ils avaient passé la soirée l’un près de l’autre, se tenant compagnie. Jane avait été très protecteur envers Lisbon, lui remplissant son verre lorsqu’elle en avait besoin, la prenant par la taille lorsqu’un homme devenait trop insistant et qu’il voyait qu’elle n’arrivait pas à le faire partir. Jamais elle ne l’avait repoussé, allant même jusqu’à lui faire la même chose. Je ne l’avais jamais vu aussi à l’aise avec un homme et j’étais heureux qu’elle soit enfin assez en confiance, même si c’était avec Jane.

Même s’ils se disputaient à longueur de journées, même s’ils s’envoyaient parfois des mots durs, ils étaient toujours là l'un pour l’autre et je savais qu’un jour ils finiraient par voir ce que nous avions tous vu, qu’ils étaient fait l’un pour l’autre. Il leur avait fallut du temps, mais ils avaient fini par le voir. Et maintenant ils étaient en couple. Malheureusement pour eux, quelqu’un avait décidé qu’il en serait autrement et je devais tout faire pour leur permettre de vivre cette vie qu’ils méritaient tant. Je devais mettre ma lâcheté de coté, ils avaient besoin de moi. Je devais dire à l’équipe ce que j’avais dis à Jane, ils devaient le savoir pour pouvoir leur venir en aide. Ce n’était pas grand-chose mais c’était mieux que rien du tout.

Je rangeais la photo dans la poche intérieure de ma veste et me levais. J’allais ensuite me préparer, je devais y aller maintenant, même si je savais que mes anciens agents m’en voudraient pour mon dépars soudain. Mais ils ne laisseraient pas leur haine contre moi obscurcir leur jugement, ils étaient de trop bons agents pour ça.

Après avoir roulé plusieurs minutes, presque une heure, j’arrivais enfin devant le bâtiment du CBI et entrais sur le parking. Je saluais le gardien et montais à l’étage où j’avais passé tant d’années, à chaque pas, des souvenirs me revenaient, des bons et des mauvais. Mais c’étaient mes souvenirs, une partie de ma vie que je ne pouvais pas oublier.

J’arrivais enfin aux bureaux de mes anciens collègues et ils levèrent la tête en me voyant. Je pu voir les regards peinés de Rigsby et Van Pelt, je ne pouvais pas leur en vouloir, ils étaient déçus par mon comportement, autant que je l’étais. Puis je croisais celui de Cho et je sus qu’il faudrait que je lui parle en premier. Il était proche de Jane, ils se comprenaient bien tous les deux. Et il était aussi le bras droit de Lisbon, celui sur qui elle se reposait lorsqu’elle avait trop de travail, celui en qui elle avait le plus confiance après Jane.

Je me dirigeais vers le bureau de Lisbon et il me suivit sans un mot. Les autres nous regardèrent puis se remirent au travail. Ils sauraient tout après, Cho le leur dirait. Il referma la porte derrière lui et croisa les bras sur sa poitrine.

-“ Je suis désolé de mon comportement Cho” lui dis-je. “ Mais je me sens si coupable de ne pas avoir su les protéger.”
-“ On en parlera plus tard, pour le moment il faut retrouver Jane et Lisbon, c’est tout ce qui compte.”
-“ Je sais des choses sur Adam, des choses dont j’ai fait part à Jane et il devait vous le dire mais…”
-“ Il n’en a pas eu le temps.”
-“ Non, je ne sais pas si ce sera vraiment utile, mais c’est déjà un début.”

Nous nous installâmes sur le canapé de Lisbon et je lui déballais tout ce que je savais sur Adam, sur son kidnapping, sur ce qui avait suivit pour sa famille. Je ne lui cachais rien et il m’écouta en silence, enregistrant chaque mot.

Le silence suivi mon résumé et je le vis réfléchir un moment.

-“ Donc, ces gens ont enlevé Taylor Lisbon, et maintenant ils s’en prennent à sa sœur. Vous devez savoir pourquoi.”
-“ Je pense que dans leur folie, ils pensent que la seule femme qui pourra les aider, c’est la jumelle de celui qu’ils ont choisi, le tout en accord avec leur religion.”
-“ Il ne nous reste plus qu’à savoir où ils séquestrent leur victimes, sûrement un endroit où ils se sentent en confiance, un endroit qui a une importance particulière pour leur secte.”

Nous nous regardâmes, attendant que l’autre ait une idée mais rien ne me vint, pas plus qu’à Cho. Puis je repensais à ce disque que nous avait donné Taylor, pensant que ça nous serait utile. Il fallait revoir tout ce qu’il y avait dessus, quelque chose nous avait sûrement échappé et c’est ce qui nous aiderait à les trouver.

Je me levais, quittais le bureau et marchais jusqu’à Van Pelt qui releva les yeux de son ordinateur.

-“ Pouvez vous m’afficher tout ce que vous avez sur le disque de Taylor” lui demandais-je.
-“ Oui monsieur” me répondit-elle en tapant sur les touches de son clavier à une telle vitesse que j’avais du mal à voir ses doigts. “ Voilà, que cherchez vous ?”
-“ Dans tous ces documents, il doit y avoir quelque chose sur un lieu de prédilection pour cette secte, un endroit plus approprié que les autres pour leurs réunions” lui expliquais-je. “ Je pense que c’est à cet endroit qu’ils doivent retenir Jane et Lisbon. Ils n’iraient pas les séquestrer ailleurs, ce serait prendre un trop grand risque pour ensuite les ramener.”

Van Pelt commença alors à faire défiler tout ce qu’elle avait, mais il y avait beaucoup trop de choses à lire, alors elle imprima le tout en plusieurs exemplaires et nous nous les distribuâmes. A quatre nous irions plus vite dans nos recherches.

Chacun s’installa avec ses documents et nous commençâmes à lire, cherchant le moindre petit indice qui pourrait nous mettre sur la voie, n’importe quoi qui pourrait nous être utile. Cette secte, comme toutes les sectes, avait un mode de fonctionnement bien à elle. Les adeptes se réunissaient toujours au même endroit, et comme ils n’aimaient pas se mélanger au reste du monde, ce devait être un endroit assez éloigné, en retrait. Il suffisait de lire, même si le lieu n’était pas nommé, il y aurait au moins un indice qui nous permettrait de localiser ce qu’on pourrait appeler leur église.

Nous y passâmes des heures, lisant et relisant les pages les unes après les autres, ne prenant aucune pause. Mais je commençais à fatiguer, et lorsque je levais les yeux de mes feuilles, je vis la pauvre Van Pelt lutter contre le sommeil, Rigsby s’étirer et se frotter le visage, tentant de chasser le sommeil. Cho pour sa part, ne laissait rien paraître, comme toujours, mais ses yeux ne pouvaient cacher sa frustration de ne pas encore avoir trouvé. Je décidais donc que nous avions besoin d’un break, de quelques minutes de repos avant de reprendre.

-“ Si nous allions manger” leur proposais-je. “ Nous reprendrons après.”
-“ Bonne idée” approuva Rigsby en posant ses dossiers devant lui et en se levant.
-“ Je crois que ça nous ferait du bien” continua Van Pelt.

Cho ne dit rien mais nous suivit dans l’ascenseur. Quelques minutes loin de tous ces textes plus fous les uns que les autres ne nous feraient pas de mal. Il fallait que nous gardions l’esprit clair et pour ça il fallait sortir de ces bureaux.

Nous passâmes un agréable moment à discuter de tout et de rien, mais surtout pas de notre affaire. Nous devions prendre un peu de recul pour être productif, mais ça ne voulait pas dire que nous ne pensions pas à nos amis. Ils étaient dans toutes nos pensées, à chaque instant mais nous devions avant tout tenter de nous vider l’esprit.

Après une petite heure ainsi, nous décidâmes de retourner au bureau, la pause était finie et nous avions encore beaucoup de travail, beaucoup de pages à lire.

Nous nous réinstallâmes chacun à notre place et recommençâmes notre lecture. Nous ne faisions même pas attention à l’heure, ça n’avait pas d’importance, même si nous passions la nuit ici. Nos amis avaient besoin de nous et nous pourrions dormir plus tard.
Je me sentais un peu mieux, un peu moins coupable d’être parti. Je m’en voudrais toujours, mais si nous pouvions trouver un indice alors ça rachèterait mon comportement.

Après encore plusieurs heures de recherches, j’entendis Van Pelt pousser un petit cri de joie et je relevais la tête vers elle.

-“ J’ai trouvé quelque chose” s’exclama t-elle et nous laissâmes tous tomber ce que nous avions dans les mains. “Je crois que je sais où ils sont.”