The Madness of Love ^

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Chapitre 21

Couché sur le côté, je souffrais en silence, attendant que ces monstres arrêtent de me frapper, attendant qu’ils se fatiguent et qu’ils me laissent mourir en paix. Je savais que c’était ce qui m’attendait au moment où ces hommes étaient entrés dans la chambre de Teresa à l’hôpital. J’avais tente de garder espoir aussi longtemps que possible, mais je me sentais trop faible à présent pour continuer. J’avais mal partout, je savais que je devais avoir au moins plusieurs côtes de cassées, une épaule démise et plusieurs autres choses. Je n’étais pas médecin, mais je savais que j’étais dans un sale état.

Finalement, au bout d’encore plusieurs minutes de passage à tabac, les hommes s’éloignèrent de moi et se rendirent de l’autre côté de la pièce, là où se trouvait Teresa, attachée à un mur par des chaînes, dans une tenue plus que légère. Je savais qu’elle souffrait pour moi, mais elle ne disait rien, elle pleurait en silence. Elle n’avait plus rien dit depuis des jours maintenant. Combien exactement ? Je ne le savais même pas. Tout ce que je savais c’était que ces hommes allaient finir par me tuer et elle aussi.

Teresa était une femme forte, très forte, la plus forte que j’ai eu la chance de rencontrer, mais elle n’était pas invincible. Elle avait ses faiblesses, comme nous tous et la sienne c'était moi. J’étais le point faible de cette femme remarquable. J’étais celui qui avait volé son cœur et qui maintenant allait mourir devant ses yeux. Je m’en voulais tant pour tout ça, je m’en voulais de ne pas être un homme plus courageux, plus fort. J’en venais même à regretter de l’avoir rencontrée. Je ne voulais pas qu’elle souffre à cause de moi, et depuis notre rencontre c’était ce que je lui imposais par ma façon d’agir. Elle avait souffert dès le début, mais en silence, sans jamais se plaindre. Comment pourrais-je un jour me le pardonner ?

La porte de notre cellule s’ouvrit puis se referma, nous laissant seuls dans l’obscurité. Je savais que Teresa aurait voulu venir jusqu’à moi, mais ses chaînes ne le lui permettaient pas. Ces hommes étaient cruels au point de l’empêcher de bouger plus loin que le petit bol sur le sol qui lui servait de repas. Je n’avais moi-même pas mangé depuis longtemps et je commençais à avoir des crampes à l’estomac tant j’avais faim.

Je rampais donc vers elle. Si elle ne pouvait pas venir jusqu’à moi, alors c’était à moi d’aller jusqu’à elle. Je grimaçais et gémissais à chaque mouvement, mais je continuais malgré tout. Teresa avait besoin de moi, tout comme j’avais besoin d’elle. Même si je regrettais tout ce qui lui arrivait par ma faute, je ne pouvais pas la laisser se morfondre seule de l’autre cote de la pièce. Je devais au moins tenter de la réconforter.

Elle avait aussi été torturée, j’avais tout vu et n’avais rien pu faire pour l’aider. Je les avaient vus la frapper au visage, dans les côtes, un peu partout sur son corps. Je les avais vus la frapper avec un fouet, lui arrachant des cris de douleur. Je les avais vus lui verser de l’eau glacée pour la réveiller. Je n’avais pas été capable de la protéger durant tout ce temps. Je ne méritais pas son amour, je ne méritais pas cette femme. Et pourtant elle m’aimait, moi cette ombre, cet homme qui n’avait vécu toutes ces années que pour une vengeance que je pensais salvatrice mais qui ne m’avais rien apporté de plus.

Je savais que toutes ces années, elle avait souffert de mon entêtement à vouloir retrouver John Le Rouge, qu’elle avait gardé le silence lorsqu’elle me voyait me morfondre dans mon grenier. Je me demandais encore pourquoi j’avais agit comme ça, pourquoi j’avais continué à rechercher cet homme qui avait brisé ma vie. A cause de lui j’avais faillit la perdre et je ne le voulais pas. Il m’avait fallut du temps pour m’en rendre compte mais maintenant je le savais et je ne voulais pas perdre le peu de temps que nous avions encore ensemble.

J’arrivais enfin à côté d’elle et je me reposais contre le mur derrière moi. Teresa ne bougea pas, pleurant encore silencieusement et évitant mon regard. Je savais qu’elle se reprochait ce qui m’arrivait, qu’elle s’en voulait de ne pas être capable de me protéger comme elle l’avait toujours fait. Je ne lui en voulais pas, ce n’était pas de sa faute, elle n’y était pour rien et il fallait que je lui fasse comprendre.

Je me redressais difficilement et me rapprochait de Teresa pour la prendre dans mes bras. Elle se raidit un peu, tenta de se dégager de mes bras mais je la gardais quand même, refusant de la laisser partir. Il lui fallut un moment mais elle finit par se calmer. Elle posa sa tête contre mon épaule et continua de pleurer. Je la serrais fort, la rassurant en passant ma main dans son dos, bien que chaque mouvement me fasse horriblement souffrir.

-“ Je suis désolée Patrick,” me dit enfin Teresa.
-“ Mais de quoi es-tu desolée?” lui demandais-je, sachant parfaitement ce qu’elle se reprochait.
-“ C’est à cause de moi que tu es là, à cause de moi que tu souffre aujourd’hui et que…”
-“ Non, rien de tout ça n’est de ta faute. Tu es une victime Teresa, pas un bourreau.”

Elle releva la tête vers moi et plongea son regard dans le mien. Ce que j’y vis me fit peur, vraiment peur et elle baissa la tête, consciente de ce que j’avais vu. Je ne pouvais pas y croire, c’était impossible, pas elle, pas ma Teresa. Elle ne pouvait pas faire ça, je ne pouvais pas la laisser faire. Pourquoi elle et pas une autre ? Pourquoi la seule femme qui avait réussi à me redonner le goût de vivre ? Pourquoi la vie était-elle aussi cruelle envers nous ? Qu’avions-nous fait pour mériter ça ?

Teresa se dégagea finalement de mes bras pour se coucher sur le sol, face opposée à moi. Je savais qu’elle avait honte de ce que je venais de découvrir et qu’elle préférait s’éloigner de moi maintenant. Mais je ne le voulais pas, je la comprenais, même si je n’approuvais pas son choix. Je gardais au fond de moi l’espoir que nos amis allaient nous retrouver, je voulais qu’elle aussi garde cet espoir, mais elle ne l’avait plus, elle l’avait perdu depuis longtemps.

Je posais ma main sur son dos et elle eu un mouvement de recul qui me fit mal au cœur. Elle me rejetait complètement, elle les laissait gagner. Elle n’était plus la Teresa que j’avais connu, elle n’était plus cette femme qui se serait battue jusqu’à la mort pour défendre son indépendance, pour défendre sa vie et celle des gens qui comptaient pour elle. Elle n’était plus qu’une femme perdue, ne sachant plus ce qui était bon pour elle. La seule chose qu’elle voulait à présent c’était que tout cela cesse et elle avait trouvé comment. Mais je savais que ça ne servirait à rien et je ne pouvais pas la laisser croire que c’était la solution.

Avec une nouvelle grimace douloureuse, je me couchais derrière elle et l’entourais de mes bras. Elle tenta de me repousser, me donnant un coup d’épaule et je gémis sans pouvoir me retenir cette fois, ce qui eut le don de la faire réagir. Elle se retourna vers moi et posa sa main sur mon torse, de nouvelles larmes aux yeux.

-“ Patrick, je ne veux pas te faire souffrir mais c’est la seule solution, ils te laisseront partir si je le fait,” tenta-t-elle de me convaincre.
-“ Même si tu accepte tout ça, ils ne s’arrêteront pas tant que je ne serais pas mort” lui dis-je en plongeant mon regard dans le sien. “Ils continueront et une fois que je serais mort, ils te feront la même chose, n’oublies pas ce qu’ils ont dit, ton sacrifice pour le salut de leurs âmes.”
-“ Alors qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Que je les laisse te torturer encore et encore alors que je ne peux rien faire pour t’aider ? Tu veux que je te regarde mourir ?”
-“ Je veux que tu gardes espoir, je veux que tu crois en notre équipe. Ils viendront nous chercher, même si ça doit prendre du temps. Il faut que tu y crois, sinon nous sommes perdus.”
-“ Mais je ne supporte plus ce qu’ils te font Patrick” souffla-t-elle en posant sa tête contre moi délicatement. “Je ne supporte plus de te voir souffrir pour quelque chose dont tu n’es pas responsable.”
-“ Tu ne l’es pas plus que moi, je veux que tu le comprennes. Tu ne pourras pas les empêcher de me faire du mal, mais tu peux garder à l’esprit qu’un jour nous sortirons de là et quand ce jour arrivera, je veux que tu recommences à vivre, même si je ne suis plus avec toi.”
-“ Je ne pourrais pas. Ma vie n’a aucun sens sans toi.”

Je la serrais dans mes bras autant que je le pu sans me faire trop mal et la laissais pleurer toutes les larmes de son corps. Je savais qu’elle n’était pas ce genre de femme à se laisser aller sans raison et je savais que notre situation actuelle était en train de la détruire. Ces hommes arrivaient à faire ce qu’ils avaient prévu, ils lui ôtaient tout espoir et je ne pouvais pas faire grand-chose pour l’aider. Je ne pouvais qu’être présent pour elle aussi longtemps que mon corps me le permettait encore.

La porte de la cellule s’ouvrit de nouveau et Teresa enfouit son visage dans mon cou, m’entourant de ses bras. Je la serrais plus fort encore et tentais de la retenir lorsque Taylor, ou Adam, je ne pouvais plus le certifier, l’attrapa pas les aisselles pour l’éloigner de moi. Elle se débattit de son mieux, le frappant à coups de poings et de pieds, mais rien n’y fit et je ne pu que la regarder partir pour une nouvelle séance de torture, loin de moi. Je ne pourrais rien faire d’autre que l’entendre hurler de douleur et pleurer en silence jusqu’à ce qu’il ait fini.

Il la traîna hors de la cellule et je me retrouvais seul dans le noir. Je me recroquevillais sur moi-même, gémissant un peu jusqu’à trouver une position confortable. Je fermais les yeux et tentais de m’imaginer ailleurs, dans un endroit que j’aimais, avec Teresa dans mes bras. Je nous imaginais chez elle, dans son lit, le matin avec le soleil lui chatouillant doucement le visage. Je l’imaginais m’embrasser à en perdre haleine, je m’imaginais lui caressant amoureusement chaque parcelle de peau jusqu’à l’entendre gémir de plaisir contre ma bouche. Je rêvais que nous étions heureux, rien qu’elle et moi.

J’entendis la porte s’ouvrir, mais je gardais les yeux clos. Je savais que j’allais encore avoir droit aux tortures et je ne voulais pas voir le visage de mon bourreau, je ne voulais pas voir son regard lorsqu’il me frapperait. Je sentis des mains sur moi et me crispais, mais quelque chose attira mon attention. J’ouvris alors les yeux et la personne que je vis en face de moi tenta un faible sourire. Je ne comprenais pas, étais-je de retour au CBI ? Etais-je seulement en train de dormir ? Tout cela était-il seulement un cauchemar ? Mais alors que je tentais de bouger, mon corps douloureux se rappela à moi et je m’arrêtais, me contentant de fixer la personne.

-“ Ça va aller Jane, je vais vous sortir de là” me dit mon sauveur en me prenant par les bras pour me relever.
-“ Comment… comment êtes-vous arrivé là ?” Demandais-je.
-“ Je vous expliquerais plus tard, pour le moment il faut que je vous sorte de là.”
-“ Ne vous en faites pas, je vais m’occuper d’elle, mais pour le moment je dois m’occuper de vous.”

Et je me laissais faire, de toute façon mon corps était bien trop douloureux pour que je résiste et je pouvais voir dans ses yeux qu’il avait des regrets et qu’il voulait se racheter. Je ne comprenais pas tout mais je le saurais bien assez tôt et il avait raison, je devais sortir d’ici.

Nous marchâmes à travers des couloirs, ne croisant par miracle personne et au bout de plusieurs minutes, je sentis enfin l’air frais de la liberté. Je retrouvais un peu d’énergie et marchais aussi vite que possible vers l’extérieur avec l’aide de mon sauveur. Mais ce que je trouvais alors me redonna encore plus de courage et d’espoir pour Teresa. Devant moi, un peu plus loin dans les bois, se trouvais mon équipe, munis de lampes torches et marchant à notre rencontre.

Je savais qu’à présent j’étais sauvé, peut-être pas de la mort, car mon corps avait beaucoup souffert, mais au moins des tortures et de ces monstres. Je priais, bien que ce ne soit pas dans mes habitudes, pour qu’ils arrivent à temps pour sauver Teresa et fermais les yeux pour me laisser envahir par l’obscurité.

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Chapitre 22

J’étais de plus en plus mal, j’avais froid, faim et j’étais inquiète. Je n’avais pas encore revu Patrick et j’avais peur qu’il soit finalement mort. Je savais que ces hommes avaient prévu de le tuer, mais ils voulaient le faire devant moi, ils voulaient que je souffre de le voir torturé sous mes yeux. Mais même si je le savais, j’avais quand même peur pour lui et je savais que lui aussi devait avoir peur. Ce n’était peut-être pas l’homme le plus courageux du monde, c’est le moins que l’on puisse dire, mais il avait quand même tout fait pour me protéger, les deux fois. J’étais fier de lui, vraiment très fier.

J’entendis des cris dans le couloir devant ma cellule, je ne comprenais pas tout mais j’entendis le nom de Patrick et mon cœur s’affola. Qu’est-ce qu’il avait encore fait ? Avait-il encore plus parlé qu’il ne l’aurait dû ? Mais pourquoi ne m’écoutait-il jamais ? Je lui avais pourtant dis de faire attention, que ces gens n’étaient pas des rigolos et que cette fois je ne pourrais pas le protéger.

La porte s’ouvrit avec fracas et Taylor, ou maintenant Adam entra. Je le regardais, sans comprendre pourquoi il se décidait enfin à venir en personne et je remarquais quelque chose dans son regard. Il avait changé, il n’était plus aussi dur, plus aussi méchant et je n’avais plus vraiment peur de lui. Quelque chose me disait que je pouvais lui faire confiance.

Il s’approcha de moi, doucement et s’accroupi devant moi. Il posa sa main sur ma joue et la caressa tendrement avant de prendre la parole.

-“ Tout va bientôt être fini Teresa” me dit-il.
-“ Comment ça ?” m'affolais-je soudain. “Que veux-tu dire ?”
-“ Ton ami a disparu et mon père veut accélérer ta formation” m’expliqua-t-il.
-“ Où est-il ? Où est Patrick ?”
-“ Je ne sais pas, mais il n’est plus là et personne ne sait où il est partit ni comment.”

Je commençais soudain à retrouver espoir. Patrick n’était plus ici, même si je ne savais pas où il se trouvait, au moins il était loin de ces hommes, il ne risquait plus de mourir et je sentais ma peur s’évader peu à peu. Je n’avais plus besoin de m’inquiéter pour lui, il fallait à présent que je réfléchisse à comment sortir d’ici. Mais comment faire ? Je n’étais pas capable de me lever, je n’étais même pas capable de bouger, je n’avais pas vraiment de chance de pouvoir y arriver seule, il me fallait de l’aide. Je pensais bien demander à Taylor, il me semblait être redevenu celui que j’avais connu il y a peu, mais je doutais encore. Peut-être était-ce un piège ? Je devais faire attention.

Je fus surprise lorsque je sentis sa main descendre de ma joue jusque dans mon cou, puis sur mon épaule et le long de mon bras pour s’arrêter sur ma main. Je frissonnais, mais pas de plaisir. Je ne savais pas ce qu’il voulait et je recommençais soudain à avoir peur. Allait-il profiter de la situation ? Allait-il me… faire des choses auxquelles je ne voulais même pas penser ? Je fermais les yeux et priais pour que ce ne soit pas le cas.

Je sentis sa main remonter sur mon poignet et son autre main se rapprocher. Je n’osais pas ouvrir les yeux, j’avais peur, je redoutais terriblement ce qu’il allait faire et je priais de plus en plus fort dans ma tête. Mais à ma plus grande surprise, je sentis le lourd bracelet de fer tomber au sol et il fit de même pour mon autre main. Je rouvris finalement les yeux, cherchant à comprendre mais il ne dit rien, se contenta simplement de me regarder avec un léger sourire coupable. Je lui rendis son sourire, lui faisant ainsi comprendre que, même si je ne lui pardonnais pas tout ce qu’il avait fait, je lui étais au moins reconnaissante pour ce qu’il faisait en ce moment.

Il m’aida à me relever et je tanguais un peu avant de pouvoir enfin tenir sur mes jambes. Il me soutint de son mieux et m’aida à avancer jusqu’à la porte. Nous sortîmes donc dans le couloir, prenant garde de ne croiser personne et nous commençâmes à marcher doucement, en faisant le moins de bruit possible. Je voyais enfin cet endroit dans lequel je me trouvais depuis si longtemps. Combien de temps au juste ? Je ne le savais même pas, mais je savais que j’y avais vécu les pires moments de ma vie et que je voulais absolument en sortir et retrouver Patrick. Je n’avais plus que ça en tête, le retrouver, m’assurer qu’il allait bien et pouvoir enfin vivre avec lui.

Au détour d’un couloir, Taylor me plaqua contre le mur, une main sur ma bouche et j’eu soudain peur qu’il ne se soit joué de moi. Mais il me fit signe de me taire avant de se placer devant moi, comme un bouclier humain alors que je voyais une ombre s’approcher de nous. Je frissonnais de peur et je redoutais la personne qui s’approchait de plus en plus. Il n’y avait que peu de lumière dans le couloir et je ne parvenais pas vraiment à distinguer son visage, mais je pu voir que c’était un homme, de forte corpulence à en juger son ombre. Et finalement je vis son visage. Je n’en revenais pas, ce n’était pas possible, comment était-il arrivé ici? Il me devait des explications.

-“ Agent Lisbon, vous allez bien ?” me demanda LaRoche.
-“ Je… que faites vous ici monsieur ?” Le questionnais-je au lieu de lui répondre.
-“ Je vous expliquerais tout plus tard, pour le moment il faut sortir” me hâta-t-il.
-“ Mais Patrick? Où est Patrick? C’est vous qui l’avez fait sortir?”
-“ Oui et il est en sécurité avec votre équipe” me répondit-il. “Ils vous attendent dehors. Maintenant il faut faire vite avant que quelqu’un ne remarque votre disparition.”

J’acquiesçais et nous réprimes notre marche dans le couloir, Taylor me maintenant de son mieux. Je sentais mes jambes trembler, j’avais mal partout et je commençais à avoir la tête qui tournait. Je ne pensais pas pouvoir tenir encore bien longtemps, malgré mon envie de partir d’ici, malgré mon envie de revoir Patrick et de le serrer dans mes bras. Mon corps ne me supportait plus, s’il n’y avait pas eu Taylor, je serais déjà au sol, inconsciente. Mais il m’aidait, il me faisait marcher et s’assurait que je ne souffrais pas trop.

Devant nous, LaRoche ouvrait la marche et je ne cessais de me demander pourquoi il était ici. Comment avait-il su où nous trouver ? Pourquoi n’avait-il pas menacé Taylor de son arme alors même qu’il savait qu’il était l’homme qui m’avait kidnappée ? Tant de questions et si peu de réponses. Le plus surprenant était qu’il semblait bien connaitre l’endroit, comme s’il était déjà venu ici auparavant. Mais qui était-il vraiment ? Je doutais de plus en plus de lui et je commençais à croire que les deux hommes me conduisaient à la mort. Qui m’assurait que ce n’était pas justement l’une des épreuves de ce qu’ils appelaient mon initiation ? Qui me disait que j’allais vraiment sortir d’ici ?

Alors, rassemblant toutes mes forces, je repoussais Taylor et tentais de fuir à l’opposé du couloir, le plus loin possible d’eux. Je ne savais pas du tout où j’allais, mais je savais que plus loin d’eux je serais, mieux cela vaudrait pour moi. Je les entendais derrière moi et je savais que bientôt ils me rattraperaient. Je voulu aller plus vite, mais je tombais lourdement sur le sol, me cognant la tête au passage.

Alors que je relevais la tête, je vis des chaussures s’arrêter devant moi et je relevais les yeux pour voir le chef de la secte, un sourire machiavélique sur le visage. Il claqua des doigts et deux paires de mains m’attrapèrent par les bras et me trainèrent sur le sol jusqu’à une large pièce éclairée de bougies. Là, se trouvaient une véritable foule en tenue rouge, une longue cape avec une capuche me cachant leurs visages. Je ne pu donc pas savoir qui se trouvait ici mais je savais que ce n’était certainement pas pour m’aider.

Nous avançâmes et la foule nous fit une haie d’honneur jusqu’à une sorte d’autel. Le chef de la secte avança vers moi, m’arracha le bout de tissu qui couvrait encore ma poitrine et me plaça une longue cape sur les épaule avant que les hommes ne me déposent sur l’autel. J’étais si fatiguée que je ne protestais pas, bien qu’un peu réticente quand même. Ils m’attachèrent les mains avec des cordes au dessus de la tête ainsi que les chevilles. Puis, il me passa tendrement une main sur le visage, chose qui contrastait beaucoup d’avec la façon dont il m’avait traitée jusque là.

J’entendis la foule commencer à psalmodier dans une langue que je ne connaissais pas, puis à se balancer d’avant en arrière jusqu’à en devenir presque hystérique. Je commençais à avoir sérieusement peur et je regrettais de ne pas être restée avec LaRoche et Taylor. Mais alors que je commençais sérieusement à voir la fin de ma vie approcher plus vite que prévu, je vis du coin de l’œil Taylor venir vers nous. Mais son regard avait encore changé et je sus que cette fois c’était Adam, qu’il avait reprit le dessus et que s’en était fini pour moi. Je me demandais aussi où pouvait bien se trouver LaRoche. Adam l’avait-il tué ou était-il vraiment l’un des leurs ? Patrick était-il vraiment sauvé ?

Adam s’arrêta juste à cote de moi, posa une main sur ma joue et se pencha vers moi pour m’embrasser sur les lèvres. Je tentais de tourner la tête, je ne voulais vraiment pas sentir sa bouche sur la mienne, ses mains sur moi, mais j’étais captive et si fatiguée que je ne pu pas lutter. Lorsqu’il se redressa, il me chuchota à l’oreille.

-“ Merci d’être là, merci pour ton sacrifice.”

Je me demandais un instant comment un homme pouvait changer aussi vite de comportement, qu’est-ce qui pouvait bien se passer dans sa tête pour qu’une personnalité puisse passer par-dessus l’autre ainsi sans nous laisser le temps de nous en apercevoir. C’était incroyablement frustrant et terrifiant, je ne savais plus quoi penser.

Il s’écarta ensuite, prit une dague et leva les bras au dessus de sa tête. Il entama une sorte de prière que je ne compris pas et que je ne cherchais pas vraiment à comprendre. J’allais mourir, c’était tout ce que je pouvais vraiment comprendre en ce moment et je fermais les yeux, laissant les larmes couler sur mon visage pour tomber sur la pierre sur laquelle je me trouvais.

Je cherchais dans ma mémoire tout les bons moments de ma vie, je voulais me souvenir du meilleur pour oublier ce qui allait m’arriver. Les premières images qui me vinrent furent de ma mère, cette femme merveilleuse, exceptionnelle qui avait su voler le cœur de mon père. Cette femme qui m’avait été volée bien trop tôt. Puis, je me revoyais entrer à l’école de police, réalisant mon rêve, devenant cette femme qui j’avais toujours voulu être. Je pensais avoir la vie parfaite jusqu’à ce que Patrick Jane entre dans ma vie. Cet homme si exaspérant, si fatiguant et si… attachant, merveilleux. Je me souvenais de notre première rencontre où j’avais cru devenir folle. Je me souvenais de la première fois où nous avions passé un peu de temps ensemble, où nous avions apprit à nous connaitre, où j’avais vu celui qu’il était vraiment. Puis me revinrent les souvenirs de nos baisers échangés, ces moments que je ne pensais jamais pouvoir partager avec lui. J’aimais cet homme, plus que ma vie et j’espérais vraiment qu’il soit en sécurité quelque part, loin d’ici, loin de ce cauchemar, loin de la mort.

Les voix cessèrent un instant et j’ouvris les yeux pour voir ce qui se passait. Adam ne me regardait plus, il fixait quelque chose au fond de la salle et je suivis son regard pour tomber sur des visages familiers. Je n’en revenais pas, mon équipe était ici, Cho, Rigsby, Van Pelt, et même Minelli était là, ainsi que LaRoche. Je ne voyais Patrick nulle part mais je me doutais qu’ils avaient dû le laisser dans la voiture afin qu’il se repose. Alors seulement, je poussais un soupir de soulagement.

Mais avant que mes amis ne puissent faire quoi que ce soit, Adam abattit sa dague qui pénétra ma chaire si profondément que je hurlais de douleur, incapable de retenir ce cri plus longtemps. Je versais de nouvelles larmes, de douleurs et de peur, puis j’entendis un autre hurlement qui me fit de nouveau tourner la tête.

-“ TERESA!!!”

Et je le vis, se maintenant contre le mur d’une main, tenant le bras de Rigsby de l’autre. Il pleurait lui aussi et je lui souris pour le réconforter. Je savais que j’allais mourir, mais je l’avais revu une dernière fois. Son si beau visage, ses yeux si bleus, tout en lui était si beau que je n’avais soudain plus peur de la mort. Je savais qu’il allait vivre, c’était tout ce qui importait pour moi, qu’il soit en vie. Bien entendu je savais que ce ne serait pas facile pour lui de se remettre de ma mort, mais cette fois il ne serait pas seul, il avait des amis qui l’aideraient à surmonter sa douleur. Je regrettais juste de ne pas avoir pu avoir plus de temps avec lui, je regrettais de ne pas lui avoir dis plus tôt que je l’aimais, car je l’aimais depuis le premier jour.

Il tenta d’avancer mais je le vis tomber à genoux sur le sol, incapable de rester debout. Rigsby l’aida pour ne pas qu’il se fasse mal et je vis dans son regard qu’il avait les mêmes regrets que moi. Mais il était trop tard.
Je ne saurais jamais comment LaRoche était arrivé ici, je ne saurais jamais le fin mot de cette histoire, mais je savais que j’avais au moins eu la chance de connaitre l’amour véritable d’un homme, même pour si peu de temps.

La foule commença à s’affoler, à courir dans tous les sens mais personne ne pu sortir car je vis alors entrer une équipe du SWAT, armée jusqu’aux dents, retenant tous le monde. Mais alors que je reprenais un peu d’espoir, la lame quitta mon corps pour y revenir presque immédiatement. J’entendis des coups de feu, des hurlements de peurs et je pu presque entendre les pleurs de Patrick.

Je fermais les yeux et tout devint noir. Je n’entendais plus rien, je ne sentais plus rien, je ne voyais plus rien. Cette fois, c’était bien la fin et je sombrais dans l’obscurité la plus totale, ne sachant pas si je reverrais un jour le soleil, si je reverrais un jour Patrick.

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Chapitre 23

Nous étions de nouveau à l’hôpital, j’étais de nouveau dans un lit après avoir subit plusieurs examens, avoir vu un nombre incroyable de médecins et d’infirmières, mais j’allais bien. J’avais deux côtes cassées, plusieurs hématomes, une bonne entorse à la cheville gauche, mais les médecins m’avaient dit que j’étais chanceux, que ça aurait pu être pire. Ils m’avaient conseillé de me reposer pendant au moins un mois avant d’envisager de reprendre le travail, étant consultant, les côtes cassées n’étaient pas vraiment un problème.

J’étais donc couché dans ce lit, attendant des nouvelles de Teresa. J’étais inquiet pour elle, vraiment inquiet. Elle avait été bien plus torturée que moi, avait bien plus souffert que moi et… je l’avais vu être poignardée, j’avais cru que mon cœur avait cessé de battre à ce moment-là. J’étais tombé à genoux et n’avais pas pu faire un pas de plus vers elle, incapable d’aller vers elle. Mais ce n’était pas la douleur qui m’avait retenu, c’était la peur, la peur qu’elle ne soit morte, la peur qu’elle ne respire plus, la peur de voir tout ce sang, comme pour ma femme et ma fille, comme dans mes cauchemars. J’avais eu si peur qu’il avait fallut que Grace me répète au moins trois fois qu’elle était toujours vivante pour que j’y crois.

En parlant de Grace, elle était en ce moment même assise dans le fauteuil de ma chambre, lisant un livre, me tenant compagnie pendant que Cho et Rigsby se trouvaient avec LaRoche. Cet homme m’avait sauvé la vie et je ne savais toujours pas pourquoi il l’avait fait, comment il avait su où nous trouver. Il demeurait une énigme pour moi et je n’aimais pas ça. Je voulais savoir ce qu’il nous cachait, enfin à nous mais pas à Virgil. Ce dernier savait tout mais refusait de me le dire. Il voulait que ce soit LaRoche qui nous parle, qu’il nous révèle lui-même ses secrets. Il me tardait de les apprendre. Mais avant je voulais des nouvelles de Teresa. Cela faisait des heures qu’elle était au bloc, des heures interminables et plus le temps passait plus je craignais le pire.

J’entendis des coups à la porte et mon équipe entra, suivit de Virgil et de LaRoche. J’allais enfin avoir mes explications, j’allais enfin savoir le fin mot de l’histoire. Je leur fis signe de s’installer sur les chaises ainsi que le second lit, ce qu’ils firent en silence. Puis, je reportais mon attention sur mon sauveur.

-“ Je vous dois à tous des explications” commença-t-il. “ Je sais que ça ne va pas être facile à entendre, que vous risquez de m’en vouloir pendant longtemps de vous avoir menti, mais je pensais que c’était le mieux à faire.”
-“ Dites-nous tout et nous jugerons par nous-même” lui dit Cho.

Je le remerciais d’un regard et plantais de nouveau mes yeux sur l’homme assis en face de moi. Il baissa la tête, incapable de soutenir mon regard, pour la première fois depuis que je le connaissais, il me semblait plus vulnérable, j’eu pitié pour lui.
Il prit une profonde inspiration et commença son récit.

-“ Lorsque j’étais enfant, mes parents ont connus des gens, un peu spéciaux. J’avais à l’époque une dizaine d’années et je ne comprenais pas vraiment qui ils étaient, mais je les trouvais gentils. Ils étaient toujours là pour nous aider lorsque nous en avions besoin, nous apportaient à manger quand mon père ne pouvait pas nous en acheter. Je les aimais beaucoup. Puis un jour, mon père à décidé de changer de vie, de déménager pour aller nous installer avec eux. Au début je ne voyais pas le mal, ils prenaient soin de nous, ils étaient présents. Les femmes aidaient beaucoup ma mère, lui tenaient compagnie, l’aidaient à surmonter sa légère dépression après la mort de ma petite sœur. Je leur en étais extrêmement reconnaissant. Même si nous avions du nous couper du monde après notre installation, j’étais heureux car j’avais enfin des amis.

Mais en grandissant, j’ai compris qu’ils n’étaient pas aussi gentils que je le pensais. Mon père m’a emmené à l’une de leurs réunions et j’ai compris ce qu’ils faisaient. Je me souvenais des articles de presses parlant des femmes retrouvées mortes, torturées et j’avais cru être à l’abri, ainsi que ma mère avec eux. Je ne savais pas encore que c’était eux les coupables, je ne l’ai compris que bien plus tard. J’ai voulu le faire comprendre à mes parents mais ils n’ont pas voulu m’écouter, ils ne voulaient pas me croire. Alors j’ai décidé de fuir ces gens, de partir loin de cet endroit et de recommencer à zéro.

J’ai mis un certain temps avant de trouver le courage de le faire. Mais le jour de mon départ j’ai vu ma mère rentrer à la maison avec ce petit garçon, cet enfant que je n’avais jamais vu avant. Il était mignon mais pleurait beaucoup, il réclamait sa maman et je ne savais pas quoi lui dire pour le rassurer. Je m’occupais de lui dans le salon lorsque j’ai entendu le chef de la secte expliquer à mes parents d’où il venait et ce qu’il faisait là. J’ai donc pris la décision de partir avec lui, de l’emmener avec moi loin de cet endroit, de le rendre à ses parents. Hélas, je n’ai pas pu le faire. Le temps que je monte prendre mes affaires, le petit n’était plus là et je savais que je ne pouvais pas rester plus longtemps. Il fallait que je parte avant qu’on ne m’en empêche.”

Je restais sans voix face à ce que je venais d’apprendre. Alors il était comme nous, une victime de ces gens et avait du abandonner sa famille pour pouvoir vivre normalement, sans être associé à ces monstres. Je commençais à comprendre pourquoi il était si méfiant envers tous le monde, pourquoi il n’accordait sa confiance à personne.

De plus, il avait tenté de sauver le frère de Teresa, il avait échoué, mais il avait essayé et pour ça je lui en étais reconnaissant. Finalement c’était un homme bien, je l’avais mal jugé. Je comprenais aussi pourquoi il avait retiré cette affaire à Teresa, il pensait la protéger ainsi, mais là aussi il avait échoué. Il devait culpabiliser plus que je ne l’aurais soupçonné.

-“ Pourquoi ne rien nous avoir dit avant ?” Le questionna Cho avec une pointe de colère dans la voix.
-“ J’avais peur que vous ne me croyiez pas, que vous me jugiez sans comprendre” répondit-il d’un ton las.
-“ Si vous nous l’aviez dit dès le départ, alors nous n’en serions pas là aujourd’hui” accusa Rigsby.
-“ Les gars, vous ne croyez pas qu’il s’en veut assez ?” Intervint Grace, la voix de la raison.

Ils tournèrent la tête vers elle et baissèrent les yeux, même Cho. Elle savait comment y faire avec eux, elle était douée cette fille et je l’admirais de garder son sang froid dans une pareille situation. Finalement, après quelques minutes de silence, tout le monde se leva et quitta ma chambre, sauf Grace qui resta avec moi, ne voulant pas me laisser seul tant que je n’avais pas de nouvelles de Teresa.

Les minutes passèrent encore durant lesquelles je ne cessais de penser à tout ce que nous avions vécu. Tout avait été si vite, ma réalisation sur mes sentiments pour Teresa, mon aveu de ces sentiments, notre premier baiser, notre première nuit dans le même lit, nous serrant l’un contre l’autre amoureusement. Puis son premier enlèvement, mon premier séjour à l’hôpital. Notre second enlèvement, les tortures, le sauvetage et maintenant cette attente que je ne supportais plus.

La porte de la chambre s’ouvrit de nouveau et Grace posa son livre, se leva et s’installa plus près de moi. Le médecin s’approcha de nous et j’attrapais la main de mon amie dans une tentative pour me rassurer. Elle me serra les doigts, me faisant comprendre qu’elle était là pour moi, quelles que soient les nouvelles et nous attendîmes que l’homme nous parle.

-“ Je viens d’avoir des nouvelles de votre amie” commença-t-il. “Elle à perdu beaucoup de sang, ses blessures étaient vraiment graves et mes collègues ont tout fait pour la sauver, mais…”
-“ Non” soufflais-je, l’interrompant dans ses explications.

Je sentis l’étreinte de Grace se raffermir sur ma main et je l’entendis pleurer. Je ne voulais pas y croire, Teresa, ma Teresa ne pouvait pas être morte, elle ne pouvait pas m’avoir quitté, pas comme Angela, pas comme Charlotte. C’était impossible, je refusais de croire à ça. Je repoussais la main de Grace qui tentait de me réconforter, je ne voulais pas de réconfort, je voulais juste Teresa et rien d’autre.

Le médecin se racla la gorge, me fixant alors que je pleurais silencieusement. Je sentis qu’il voulait encore me dire quelque chose et son regard n’était pas aussi désolée qu’il aurait dû l’être. Je tentais donc de reprendre contenance et lui donnais toute mon attention.

-“ Votre amie n’est pas morte monsieur” me dit-il alors, faisant bondir mon cœur de joie. “Mais elle est tombée dans un profond coma et nous ne savons pas quand elle se réveillera et si elle aura ou non des séquelles dues à ses blessures et la perte importante de sang.”
-“ Alors elle est en vie ?” Lui demandais-je, voulant une autre confirmation.
-“ Oui elle est en vie” me sourit-il.
-“ Puis-je la voir ? S’il vous plait” suppliais-je.

Il sembla réfléchir un moment, puis il fini par accepter, mais à la condition que je me déplace dans un fauteuil roulant. J’acceptais, trop heureux de pouvoir la voir, trop heureux qu’elle soit en vie après avoir cru le pire. Grace, ainsi qu’une infirmière, m’aidèrent à m’installer et je grimaçais un peu mais ne voulu par retourner dans mon lit. Je voulais la voir, seule sa présence pourrait m’aider à aller mieux.

Nous primes un ascenseur qui nous conduisit jusqu’à l’étage des soins intensifs, là où se trouvait Teresa. Les couloirs étaient calmes, trop calmes pour moi, je ne me sentais pas à ma place, j’avais tant l’habitude de l’agitation, mais je savais qu’ici le personnel médical prenait bien soin des patients et j’en fus heureux.

Nous arrivâmes enfin devant la chambre, l’infirmière ouvrit la porte et me poussa à l’intérieur tandis que Grace restait dans le couloir, me laissant un peu d’intimité avec sa patronne et amie. Je la remerciais d’un regard et attendis d’être près du lit pour prendre la main Teresa, endormie dans un lit, le visage couvert de bleus, ainsi que ses bras. Mon cœur se serra de la voir ainsi, mais je savais qu’elle allait guérir, qu’elle irait mieux et qu’un jour elle se réveillerait. Il ne pouvait pas en être autrement, je refusais d’envisager le fait qu’elle ne rouvre jamais les yeux, je refusais le fait que je ne l’entendrais peut-être plus jamais rire, que je risquais de ne plus jamais voir son sourire.

L’infirmière me laissa seul dans la chambre et je l’en remerciais. Je me retrouvais donc seul avec elle, lui tenant la main, la suppliant d’ouvrir les yeux, de ne pas mourir, de ne pas me laisser. Je n’envisageais pas ma vie sans elle, je n’envisageais pas de devoir tout recommencer, le deuil, la dépression. J’avais encore peur, mais il fallait que je passe au dessus de ça, il fallait que je sois positif, que je garde espoir.

Je fini par m’endormir, la main tenant toujours celle de Teresa, ma tête reposant sur le lit, juste à coté de son bras. Je me laissais bercer par le son des machines reliaient à son cœur.