The Madness of Love ^

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Chapitre 24

J’avais froid, je me sentais nauséeuse, je n’arrivais pas à bouger mes bras, mes jambes, ma tête. Je ne comprenais pas, je ne savais pas où je me trouvais et je tentais d’ouvrir les yeux sans pouvoir y arriver. J’étais frustrée, pourquoi ne pouvais-je pas faire quelque chose d’aussi simple que ça ? Pourquoi me sentais-je aussi mal ? Je sentais néanmoins une main tenant l’une des miennes, même si je ne pouvais pas bouger. J’entendais la respiration d’une personne et, pour une raison inconnue, cela me soulagea, me réconforta.

Je tentais une nouvelle fois d’ouvrir les yeux, et j’y parvins mais fus obligée de les refermer tant la lumière était agressive. Je recommençais, plus lentement cette fois et m’habituais à la luminosité de la pièce. Je regardais autour de moi et constatais que je me trouvais dans une chambre d’hôpital. Les murs blancs, les machines autour de moi, les tubes reliés à mes bras, tout y était.

Je jetais ensuite un œil à la personne qui tenait ma main et reconnu Patrick. Mon cœur s’accéléra, affolant les machines et il sursauta, regardant autour de lui pour comprendre ce qui se passait et il croisa mon regard. Il fut un instant surpris, puis un sourire illumina son visage avant qu’il ne se lève pour partir dans le couloir. Je ne comprenais plus rien, pourquoi était-il parti ? Ne voulait-il plus de moi ? Et surtout, depuis combien de temps étais-je ici ? Patrick était parti si vite, mais la dernière fois que je l’avais vu il ne tenait même pas sur ses jambes. Ce qui me laissais penser que plusieurs semaines avaient du passer.

Je le vis revenir dans la chambre avec une infirmière qui vint immédiatement me voir, constatant elle aussi que j’étais bien réveillée.

-“ Je vais chercher son médecin” dit-elle en quittant la chambre.

Je regardais Patrick que ne m’avais pas lâché des yeux. Il souriait toujours et des larmes brillaient aux coins de ses yeux. Je tentais de parler, mais ma gorge s’irrita tout de suite, m’empêchant la moindre parole. Il se précipita alors vers la table de nuit et me servit un verre d’eau qu’il m’aida à boire. Lorsqu’il posa sa main dans ma nuque pour m’aider, je me sentis frissonner. Je gardais mes yeux dans les siens tandis que le liquide frais glissait dans ma gorge, apaisant les brulures. Puis, il reposa le verre et s’apprêtait à dire quelque chose lorsque la porte s’ouvrit de nouveau.

Je vis un homme avec une blouse blanche s’approcher de moi et Patrick s’écarta, le laissant faire son travail. L’homme se pencha au dessus de moi, m’envoyant une forte lumière dans l’œil et je le fermais instantanément, ne supportant pas. Il ne s’attaqua pas à l’autre, apparemment satisfait de son premier essai. Il prit mon pouls, vérifia les machines, les perfusions et se redressa enfin, se tournant vers Patrick qui attendait le verdict.

-“ Elle va bien” dit-il alors. “Il faudra lui faire passer quelques examens pour voir s’il y a des séquelles, mais du peu que j’ai pu voir elle va très bien.”
-“ Merci docteur”

Le médecin sortit, suivi de l’infirmière et je me retrouvais seule dans la chambre avec Patrick. Je tentais de nouveau de lever la main et cette fois mon corps répondit à ma demande. Je la tendis vers lui et Patrick l’attrapa tendrement, s’approchant de moi en souriant toujours. Je remarquais alors qu’il ne portait pas son habituel costume trois pièces et qu’il avait une légère barbe. Je le trouvais terriblement sexy avec ce jean et ce T-shirt. Il était si beau avec ses cheveux en bataille, un peu plus longs qu’avant. Je ne l’avais jamais vu comme ça mais je ne demandais pas plus que de le revoir ainsi habillé.

Il s’assit sur le fauteuil et conserva ma main dans la sienne. Je voulais tant lui dire à quel point j’étais heureuse de le voir ainsi, en bonne santé, ainsi en forme. Cela ne voulait dire qu’une chose, tout était vraiment fini, ces hommes ne me feraient plus de mal, j’étais enfin en sécurité et Patrick aussi. J’aurais tant aimé pouvoir lui dire tout ce que j’avais eu envie de lui dire ce jour-là, dans cette cellule avant que nous soyons séparés, mais je n’arrivais qu’à émettre des sons rauques.

-“ Ne parles pas Teresa,” me dit Patrick, “ il faut laisser les choses se faire avec le temps.”
-“ Je….” tentais-je encore, mais il me posa un doigt sur les lèvres.
-“ Chut, ne dis rien.”

Puis, ses lèvres remplacèrent son doigt et je fermais les yeux de contentement. Je sentis sa main se poser sur ma joue, glisser dans mon cou tandis que l’autre se posait sur ma taille. Je voulu faire de même, mais j’étais trop fatiguée. Il s’écarta de moi alors que je me forçais à garder les yeux ouverts. Je ne voulais pas m’endormir, pas maintenant, pas quand je pouvais enfin voir l’homme que j’aimais en bonne santé, aussi heureux que moi. Il me sourit en caressant ma joue.

-“ Dors Teresa, je serai là à ton réveil.”

Je l’écoutais et fermais finalement les yeux. Je sentis sa main reprendre la mienne et je m’endormais avec le sourire sur les lèvres. Je ne savais toujours pas depuis combien de temps j’étais là, depuis combien de temps j’étais dans le coma, mais ça n’avait pas d’importance, du moment que Patrick était avec moi, du moment qu’il allait bien. J’aurais le temps de le savoir plus tard. J’avais encore besoin de sommeil et je profitais donc du calme pour me reposer encore un peu, même si je devais avoir déjà passé beaucoup de temps à dormir.

Lorsque je rouvris les yeux, Patrick était endormi dans le fauteuil, une couverture sur lui, sa main n’ayant pas lâché la mienne. Je souris en le voyant ainsi, il était vraiment beau lorsqu’il dormait, calme, détendu. Je ne voulais pas le réveiller, mais il dû sentir que j’étais éveillée car il ouvrit les yeux et me sourit. J’avais moins mal à la gorge alors je tentais de parler, me disant que je devrais pouvoir y arriver cette fois.

-“ Pa… Patrick” parvins-je à souffler.
-“ Teresa, si tu savais comme tu m’as manqué” me dit-il en se rapprochant de moi.
-“ Com… combien… de temps ?” Demandais-je.
-“ Six mois, ça fait six mois que tu es dans le coma” me répondit-il.

Six mois ? J’avais du mal à y croire. J’avais dormis pendant six mois. Je comprenais maintenant pourquoi j’avais du mal à bouger, mon corps n’avait pas fait le moindre mouvement pendant si longtemps qu’il était rouillé. Mais pas tant que ça, je supposais donc qu’un kiné avait dû venir régulièrement s’occuper de moi. Patrick y avait certainement veillé. Cet homme était parfait, il pensait à tout et surtout à mon confort. J’aurais tant voulu pouvoir me lever, le prendre dans mes bras et le serrer fort contre moi. Mais je devrais attendre encore avant de pouvoir bouger comme je le voulais.

La fatigue me prit de nouveau mais je ne luttais pas cette fois. Patrick était là, avec moi et je savais que je n’avais plus rien à craindre. Personne ne viendrait plus s’en prendre à moi, je savais que Patrick y veillerait. Et mes collègues aussi, ils ne laisseraient rien m’arriver, j’avais confiance en eux. Je fermais donc les yeux et m’endormis.

Ce scenario se reproduisit bien souvent dans les jours qui suivirent, mais à chaque fois que je me réveillais, Patrick était là, à croire qu’il dormait ici et qu’il ne travaillait plus. Mes collègues vinrent me voir aussi, me donnant des nouvelles de ce qu’il se passait au bureau, me parlant de celui qui avait tenté de me remplacer mais qui n’avait pas tenu plus de deux jours. Finalement ce fut Cho qui prit ma place le temps que je me remette. J’étais consciente que cela prendrais du temps, il faudrait encore plusieurs mois avant que je sois de nouveau capable de me déplacer correctement, de bouger, d’être autonome, mais j’avais confiance.

J’appris finalement tout ce qui s’était passé avant que je ne tombe dans le coma, comment les choses avaient fini. J’appris aussi pourquoi et comment LaRoche était venu nous aider. Bien que je lui en voulu au départ, j’avais fini par comprendre qu’il n’y était pour rien, il avait tenté de me protéger à sa façon. Et même si ça n’avait pas marché comme il le voulait, j’étais toujours en vie, Patrick aussi et c’était le plus important.

Au bout d’un mois, je pouvais de nouveau manger des repas normaux, parler et me déplacer, avec de l’aide bien entendu, mais je n’étais plus condamnée au lit toute la journée. Je faisais des progrès d’après le kiné et bientôt je pourrais rentrer chez moi, avec Patrick. Je voulais qu’il vienne vivre avec moi, toute cette histoire m’avait ouvert les yeux et je ne voulais plus être seule, je voulais qu’il soit là, avec moi, à chaque instant de ma vie. Je savais qu’il ne voulait pas plus être loin de moi et je voulais lui faire part de ma suggestion le plus tôt possible.

En fin de journée, une fois que l’infirmière eu vérifié si tout allait bien et qu’elle fut sortie de la chambre, je prenais la main de Patrick dans la mienne et le fit s’assoir sur le lit à mes côtés. Je me glissais dans ses bras et posais ma tête dans le creux de son épaule. C’était le moment alors je me lançais.

-“ Le médecin m’a dit que je pourrais sortir d’ici la fin de la semaine” annonçais-je.
-“ C’est génial, tu vas pouvoir rentrer chez toi,” s’enthousiasma Patrick.
-“ Oui, mais… je voudrais te demander quelque chose.”
-“ Je t’écoute.”
“ Voudrais-tu… venir vivre avec moi ?” osais-je enfin lui demander.

Le silence retomba dans la chambre et je regrettais déjà ma question. Il n’était pas prêt à faire ce pas dans notre relation, j’étais allée trop vite. Je ne voulais pas le mettre mal à l’aise, je ne voulais pas le perturber et c’était exactement ce que je venais de faire. Comme il ne me répondait pas, je fermais les yeux, tentant de retenir mes larmes.

-“ Oublies ce que je viens de dire.”
-“ Non, Teresa, je suis désolé mais…”
-“ Tu ne veux pas et je te comprends, j’ai bouleversé ta vie avec toute cette histoire et je ne veux pas te faire plus souffrir. Oublies tout ça.”
-“ Tu n’as pas compris, je ne voulais pas dire non à ta proposition, mais non pour ton appartement. Ce que je ne t’ai pas dis c’est que… j’ai tenté de garder ton appartement, mais il est arrivé un moment où je ne pouvais plus continuer de payer et… il a été reloué à un couple.”
-“ Donc, je n’ai plus d’appartement, je suis à la rue” réalisais-je.
-“ Non, tu n’es pas à la rue. J’ai… j’ai loué un petit appartement non loin du tien où j’y ai installé tes affaires. Il est moins cher que celui que tu louais. Tu as donc un nouvel appartement, j’espère juste qu’il te plaira.”

Je relevais les yeux vers lui, ne sachant pas quoi dire. Il avait pensé à tout, il m’avait trouvé un petit appartement, et même si ce n’était pas le mien, j’étais heureuse de son attention. Mais je ne savais toujours pas s’il avait prévu de s’y installer avec moi, je le voulais tellement. Comme s’il avait lu dans mes pensées, il me prit le visage en coupe avec ses mains et m’embrassa.

-“ Et si tu le veux toujours, je m’y installerais avec toi” me dit-il. “ Je t’aime et je n’envisage plus de me séparer de toi.”

Au lieu de lui répondre avec des mots, je lui répondais par des gestes en me jetant dans ses bras et en l’embrassant comme je ne l’avais encore jamais fait, faisant ainsi passer tout les sentiments que j’avais pour lui. Il m’entoura de ses bras et nous nous installâmes correctement dans mon lit, sans séparer nos lèvres. Et c’est ainsi que nous nous endormîmes, étroitement enlacés.

Ah !! J'ADORE J'ADORE

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Epilogue

La pièce était sombre et humide, les murs moisis, la petite ampoule au plafond diffusait une étrange clarté effrayante. Au fond de la pièce, sur un tas de tissus au sol, une jeune femme se tenait les jambes, le dos contre le mur, la tête sur les genoux. Elle pleurait de peur, de froid, de faim et de chagrin. Elle ne supportait plus cette vie, elle ne supportait plus de ne plus voir l’homme qu’elle aimait, ne pouvant que l’entendre souffrir de l’autre côté de ces murs. Elle avait hurlé, avait supplié qu’on le laisse tranquille, mais rien n’y avait fait et à présent elle regrettait d’être tombée amoureuse de lui. C’était de sa faute tout ça, elle était responsable de son sort et de celui de son compagnon.

La porte s’ouvrit et des hommes entrèrent, trainant derrière eux le corps inerte de son compagnon qu’ils jetèrent sans ménagement sur le sol avant de ressortirent. Elle s’approcha précipitamment de lui, priant Dieu pour qu’il soit encore en vie. Elle chercha un pouls mais se heurta à la mort. Il était trop tard, il venait de mourir, elle n’avait même pas pu lui dire à quel point elle l’aimait et à quel point elle était désolée pour tout ça. Elle se jeta sur lui et hurla de toutes ses forces.

“ NOOOONNNN!!!!”

Patrick Jane sursauta dans son lit en entendant le hurlement de Lisbon. Il se tourna vers elle et remarqua qu’elle faisait encore un cauchemar, comme chaque nuit depuis qu’elle était sortie de l’hôpital. Il lui attrapa les épaules et tenta de la réveiller en douceur, comme chaque nuit, mais cette fois elle était trop prise dans ce mauvais rêve et gardait obstinément les yeux fermés, continuant de pleurer et de se débattre. Alors, il opta pour la seule solution qu’il avait sous la main, il la serra dans ses bras, lui chuchota des mots doux et rassurant à l’oreille jusqu’à ce qu’elle ouvre les yeux.

-“ Je suis là Teresa, c’est fini” lui dit-il en passant une main sur son visage pour en chasser la sueur.
-“ Patrick ?” demanda t-elle, encore sous le choc de son cauchemar.
-“ Oui c’est moi” continua-t-il, la serrant toujours dans ses bras.
-“ J’ai cru que… je t’ai vu mort et…”
-“ C’est fini maintenant, personne ne viendra plus jamais te faire de mal.”

Lisbon se serra plus fort dans les bras de Jane, cherchant à se rassurer par la chaleur de son étreinte, voulant à tout prix chasser les images qu’elle avait encore dans la tête. Peu à peu, elle se calma et retrouva une respiration normale, puis fini par se rendormir, suivit de peu par Jane.

Cela faisait deux mois que Lisbon avait quitté l’hôpital, presqu’un an depuis son second enlèvement, mais les cauchemars étaient toujours bien présents, l’empêchant de trouver un repos mérité. Elle n’en pouvait plus, elle continuait à voir le psy deux fois par semaine, mais rien n’y faisait. Jane avait tenté de trouver une solution, mais il savait qu’elle serait hantée par tout ça pendant encore longtemps.

Ils avaient emménagé ensemble dans le petit appartement que Jane avait loué pendant le coma de Lisbon. Au début, la cohabitation n’avait pas été facile, la jeune femme ayant l’habitude de vivre seule. Mais peu à peu ils avaient trouvé leurs marques et maintenant ils vivaient en harmonie l’un avec l’autre. La seule ombre au tableau était la nuit, les cauchemars incessants. Lisbon ne voulait jamais aller dormir, elle avait peur de fermer les yeux, peur de revoir encore et encore le corps sans vie de Jane. Mais il l’incitait à prendre du repos, lui disant qu’il serait là lorsqu’elle aurait besoin de lui, qu’il serait à ses côtés à son réveil. Et il n’avait pas mentit, il était toujours là, toujours présent quelle que soit l’heure. Il ne pouvait plus se passer d’elle.

Mais cela devenait de plus en plus difficile pour Lisbon, elle ne supportait plus de ne pas contrôler ses rêves, de ne pas contrôler ses pensées. Elle voulait que tout cela prenne fin, qu’elle puisse enfin avoir la paix. Elle avait même envisagé de mettre fin à ses jours, de façon à ne plus souffrir. Mais elle avait vite oublié cette option, ce n’était pas elle, ce n’était pas la femme qu’elle avait toujours été. Il lui fallait juste du temps, mais elle avait peur que cela ne passe jamais.

Heureusement pour elle, Jane était là et la soutenait, il la comprenait et n’avait pas fuit. Elle ne l’en aimait que plus, il était l’homme parfait. Et ce soir encore il lui avait prouvé en la réconfortant encore une fois alors qu’elle était terrorisée.

-“ Je suis désolée Patrick” lui dit-elle en cachant son visage dans son torse.
-“ Tu n’as pas à t’excuser, je sais ce que c’est, je suis passé par là moi aussi, mais tu as la chance de ne pas être seule.”
-“ Tu es un don du ciel” lui souffla-t-elle en lui embrassant le torse.

Jane frissonna mais se laissa faire, passant sa main dans le dos de la jeune femme et lui caressant la peau. Il la sentit frissonner à son tour et continua, cherchant encore plus le contact de sa peau contre la sienne.

Ils n’avaient pas encore franchit cette étape, préférant aller à leur rythme, ne forçant pas les choses. Mais ce soir, ils étaient prêts tout les deux et Lisbon voulait en profiter, elle voulait lui montrer à quel point elle l’aimait, à quel point elle était heureuse de l’avoir dans sa vie. Leurs lèvres se touchèrent et leurs corps se trouvèrent. Ils s’aimèrent toute la nuit et finirent par s’endormir dans les bras l’un de l’autre, le sourire aux lèvres.

Pour la première fois depuis la fin de cette histoire ils étaient heureux, pour la première fois depuis la fin de cette histoire ils purent dormir.

Ils ne savaient pas ce que la vie leur réservait encore, ils ne savaient pas s’ils ne devraient pas encore devoir se battre pour survivre, s’ils ne rencontreraient pas encore des gens comme cette secte. Mais ils étaient ensemble, ils étaient là l’un pour l’autre et rien ne pourrait plus jamais les séparer. Ils affronteraient chaque étape de la vie ensemble, ils construiraient une famille ensemble et ils s’aimeraient jusqu’à la fin, tout simplement.