A l'aube d'une nouvelle vie ^

Coucou tout le monde!   Je vous présente aujourd'hui la suite de "Larmes du ciel, larmes du coeur". Bon, je n'ai pas encore terminée la fic de ce fait, vous n'aurez qu'un chapitre par semaine. Promis, dès qu'elle sera terminée, vous aurez un chapitre tous les deux jours.
Je souhaite préciser que les chapitres ne seront pas tous de longueurs égales et que, sûrement, certains feront moins d'une page, même si je fais mon possible pour que ce ne soit pas le cas. Cependant, je trouverais dommage qu'on mette ma fic dans la section à modifier à cause de cela. J'ai coupé ma fiction en fonction des moments. Je ne peux rajouter des phrases juste pour que cela fasse une page et non pas 3/4 d'une page.

POV de Sarah

«  Sarah, dépêche-toi ou tu devras prendre le bus ! » cria Maman du bas des escaliers.

Dévalant les marches, je la rejoignis, déposai un rapide baiser sur sa joue, attrapai mon sac de déjeuner et grimpai dans la voiture.

Voilà ce qu’était ma vie depuis que je vivais chez Teresa. Aujourd’hui était un jour anniversaire : cela faisait 6 mois. 6 mois. Jamais je n’aurais imaginé pouvoir franchir le traumatisme de la mort de ma mère aussi vite. Bien sûr, j’avais conscience que le bonheur était tout sauf stable. Mais Teresa, à force de paroles et d’amour, avait su m’aider à surmonter cette douleur. Certes Maman me manquait énormément mais les marques d’affection de Teresa comblaient partiellement ce vide, bien que plus rien ne serait comme avant.

Elle me déposa devant le lycée, comme chaque matin.

- Je ne serai peut-être pas là ce soir, tout dépendra s’il y a un meurtre ou non. Je t’appelle de toute façon.
- Ne t’inquiète pas ! Passe le bonjour à Jane pour moi, ajoutai-je dans un sourire explicite, celui-ci s’agrandit quand je la vis rougir. Sans lui laisser le temps de répondre je fermai la portière.

Jane. Six mois que je vivais avec Maman et six mois qu’il tenait sa promesse, étant auprès d’elle pour la soutenir, pour la conseiller. Il était là, tout simplement.

Les premiers jours n’avaient pas été faciles pour Maman. Il lui avait fallu apprendre à accepter ce qui s’était produit, tout en assimilant l’idée que cela ne faisait pas d’elle une moitié de femme. Jane avait su trouver les mots, Grace, Rigsby et Cho lui avaient apporté leur soutien, et moi, j’aimais penser que je lui avais apporté l’affection nécessaire. Elle avait refusé un temps de consulter un psy, mais Jane avait finalement réussi à la convaincre.

Ils me faisaient rire tous les deux, on aurait dit deux ados amoureux qui n’osaient l’avouer aux autres. Un jour, j’avais demandé à Maman pourquoi Jane déclinait chacune de mes invitations à sortir tous les trois le week-end. La raison tenait en deux mots, en un nom : Red John. Jane ne voulait pas que ce tueur psychopathe apprenne sa relation avec Teresa au risque de la mettre en danger. Il ne voulait pas la perdre aussi. Pourtant, son visage souriant quand il voyait Maman le trahissait aux yeux de tous. Un inconnu l’aurait deviné.

Bien qu’elle ne me le dise pas, je savais qu’elle souffrait de ne pouvoir vivre cette relation au grand jour. Bien sûr, au CBI il était évident qu’ils ne devaient rien dire, les relations étant interdites, mais elle aurait aimé partir quelques jours, comme une vraie famille. Malgré cela, elle profitait de chaque moment avec lui, et je m’arrangeais pour dormir assez souvent chez une amie afin de les laisser seuls.

Je souris en repensant à ce matin où je les avais surpris au lit tous les deux. Jane avait seulement calmé les cauchemars de Maman comme je le lui avais demandé, mais je ne m’étais pas attendue à les trouver l’un si près de l’autre. Depuis lors, je frappais à la porte avant d’entrer.

Au fond de moi, j’espérais de tout cœur que ce Red John soit rapidement appréhendé afin qu’ils puissent être heureux l’un et l’autre, sans avoir à se cacher. D’après Maman, ce n’était plus qu’une question de temps. Ces derniers jours, ils avaient rassemblé assez d’indices pouvant les aider à identifier Red John. L’étau se resserrait.

Merci pour vos messages je suis contente que ça vous plaise!
@JaneDoe et @Honeyjane: RJ va faire partie de cette fic, mais pas autant que vous l'imaginez ;)disons qu'il va être un élément important pour cette "nouvelle vie".

Et, Honeyjane, effectivement, la suite ne va pas être de tout repos!

Voici la suite, un peu plus longue, mais je vous préviens, vous allez me haïr!    et je crois que ce sera pire dans le prochain   

Sur ce, je vous laisse! Bonne lecture !


POV de Lisbon

Arrivée au bureau, je constatai l’absence de Jane. Encore. Depuis que nous avions trouvé les dernières informations nous permettant de restreindre la liste des suspects pouvant être Red John, il ne quittait presque plus son grenier, et les disputes entre nous étaient de plus en plus fréquentes. Je me doutais que son côté vengeur reprenait le dessus, mais j’osais croire que, pour l’équipe, pour Sarah et pour moi― pour nous― il ne ferait rien qui puisse l’amener en prison… ou pire.

Devant Sarah, nous donnions le change, lui faisant croire que tout allait bien. Jane y excellait, et je n’avais qu’à approuver. Cependant, notre relation se dégradait. Il devenait plus taciturne, ne venait plus sur le terrain. J’avais la sensation de retrouver le Jane des premiers temps. Son regard n’abritait plus aucune chaleur, seulement un éclat qui m’effrayait. Nous avions déjà parlé de ce qui se passerait, bien avant que nous ne soyons plus proches, pourtant, je souhaitais ardemment qu’une fois le moment venu, il abandonne et laisse la justice s’en occuper.

Cette situation me pesait. L’ombre de Red John planait constamment sur nous, que ce soit au travail ou dehors. Rares étaient les nuits où il ne partait pas à l’aube, rares étaient les marques d’affection devant Sarah. Même envers elle, il agissait presque comme un inconnu, il n’osait l’étreindre en public, voulant à tout prix lui épargner une souffrance qui ne se produirait peut-être jamais. Je pensais qu’avec de la patience, il aurait réussi à s’ouvrir, à avancer. J’en étais venue à croire qu’il ne m’aimait pas vraiment, qu’il n’était là que par pitié. Pourtant, je savais que je me trompais quand son regard se posait sur moi. Certes, il ne m’avait jamais dit « je t’aime », mais ce qui se passait entre nous parlait pour lui. Moi non plus je n’avais pu lui dire ces trois mots. J’avais essayé un soir, alors que nous étions tous deux allongés dans le canapé devant un film dont le générique de fin s’étalait sur une musique douce.  J’avais tenté de le lui dire, et, face à son regard pénétrant, je m’étais tue, incapable de trouver les mots. « Ce n’est pas le bon moment » avait-il alors prononcé dans un sourire avant de m’embrasser et de m’étreindre un peu plus contre lui, c’était si simple de laisser le silence parler pour nous. Il savait et savait que je savais. Il n’y avait pas besoin de mots. Pour l’instant.


« Patron, je peux vous parler ? » Cho se tenait à ma porte, toujours aussi stoïque. Je relevais cependant une certaine inquiétude dans le timbre de sa voix. Ou peut-être devenais-je trop paranoïaque avec toute cette histoire. D’un geste de la main, je l’invitai à entrer et à s’installer sur le siège face à mon bureau, qu’il déclina.
Quelques minutes. Juste quelques minutes avant qu’il ne sortît, me laissant désemparée.

Que devais-je faire ?


Que devais-je faire ? Cette question me hantait encore alors que je montais les marches me menant au grenier. Si je le lui disais, il irait se jeter dans la gueule du loup sans réfléchir, tandis qu’en gardant le silence, je pouvais l’épargner. Lui mentir ne serait pas aisé, il le saurait, je devais tenter. Je pouvais mettre cela sur le compte de notre dernière dispute, quitte à ce qu’il m’en veuille par la suite. Je faisais ça pour lui. Pour que le « nous » futur ne soit pas seulement hypothétique.

Frappant deux coups discrets, j’attendis une réponse qui ne vint pas, puis ouvris finalement la porte et entrai. Jane était là, allongé sur son lit de fortune, les mains croisés sur sa poitrine. Doucement, je m’approchai, et m’assis près de lui. Je me doutais qu’il ne dormait pas, et profitai malgré tout de l’opportunité que j’avais pour l’observer.

- Cessez ça tout de suite Lisbon ! Fit-il dans un sourire sans pour autant ouvrir les yeux.
- Pourquoi ? Cela vous perturbe ? Rétorquai-je en souriant à mon tour, consciente qu’en détendant l’atmosphère, il me serait plus facile de lui parler.
- Ce serait plutôt toi qui serais troublée, non ? Interrogea-t-il en s’asseyant, ancrant son regard au mien, un regard pénétrant, celui qu’il utilisait toujours pour me déstabiliser. En quelques secondes, il réussit à me faire tourner la tête, rougissante.

Je le haïssais quand il faisait ça, quand il utilisait ses charmes pour mieux m’atteindre. Pourtant, je n’arrivais pas à lui en vouloir. Loin de là. Tout heureux, il se mit sur le bord du lit, sa jambe frôlant la mienne.

- Alors, que me vaut l’honneur de ta visite ?
- Il faut qu’on parle, lançai-je, soudain mal à l’aise.
- Oh, quand tu as ce ton là, c’est que c’est grave.

Il s’installa un peu mieux, alors que je me dirigeais vers la fenêtre, laissant le silence prendre possession de la pièce.


POV de Jane

J’ignorais ce qu’elle avait à m’annoncer, mais cela semblait présager une énième dispute. J’étais difficilement abordable et supportable ces derniers temps, et Teresa en faisait les frais malgré moi. Une part de moi voulait la protéger, profiter de cette nouvelle chance, de ce nouveau bonheur. L’autre part, quant à elle, se souvenait de la promesse faite, et que je me devais d’honorer. Je m’avançai, me plaçant juste derrière elle, et posai mes mains sur ses avant-bras.  

- Ecoute, je sais que je n’ai pas été très présent pour toi, ni très agréable dernièrement, mais si tu es venue ici pour qu’on parle de ça, d’accord. C’est une mauvaise passe, et je…
- On sait qui est Red John.

Frappé de stupeur, j’ôtai mes mains de sa peau, comme si celle-ci me brûlait. J’avais mal entendu, c’était ça, juste un problème de compréhension. Or, en m’attardant sur la fenêtre, je distinguai le reflet grave et triste de Teresa. Ainsi donc, j’avais bien compris. Red John n’était plus un inconnu. A cette pensée, une rage indescriptible s’empara de moi, le désir de vengeance refit surface, et je serrai les poings.

Coucou    merci pour vos commentaires ! Vous ne savez pas à quel point je suis contente que cette fic vous plaise.

@Jane Doe: tu auras les réponses à tes questions dans les chapitres qui suivront, même si tu seras probablement surprise par un certain... recul. Bref, tu verras    Quoiqu'il en soit, rien n'est jamais simple avec Jane et Lisbon !

@Honeyjane: Il faut bien que je laisse un peu de suspense   


POV de Lisbon

- Qui est-ce ? S’enquit-il durement.
- Jane… soupirai-je d’un air las, ne lui faisant pas face pour autant.
- Qui, Lisbon ?! Cria-t-il en me tournant vers lui.

D’abord surprise par son attitude, je repris contenance, et supportai son regard sans fléchir.

- Pourquoi tiens-tu à le savoir ? Tu te précipiteras chez lui et le tueras ! Et qui devra t’arrêter ? Moi ! Je ne peux pas Jane. Je ne peux pas te laisser faire ça. De toute façon, c’est trop tard. Cho, Rigsby et Van Pelt sont en route avec des renforts.
- Pourquoi fais-tu ça Teresa ? Pourquoi ?

Il y avait cette note de désespoir, de pitié et de douleur qui ne pouvaient me rendre insensible. Je pouvais lutter contre les pires criminels, rester de glace devant les remords des coupables lors des interrogatoires, mais j’étais faible face à lui.

- Parce que je… Tu sais pourquoi !
- Tu sais que je dois le faire, reprit-il plus doucement, serrant un peu plus mon bras. Nous en avons déjà parlé. Je leur dois ça. Laisse-moi tenir ma promesse.
- Jane… je ne peux pas. Je ne veux pas que tu deviennes un assassin à ton tour.
- Très bien. Je vais utiliser autre chose alors.

Il se rapprocha de moi, ses yeux se faisant plus perçants que jamais. Il ne cherchait pas à m’hypnotiser, juste à analyser, à percer le secret que je gardais pour épargner sa vie. Puis, lentement, il nomma les sept suspects que nous avions. Guettant la moindre réaction de ma part. L’un d’eux serait Red John, et je ne devais pas y penser, sans quoi il le saurait. Je tenais bon, espérant qu’il oublie l’un des noms. Je mettais toutes mes forces dans la parfaite immobilité, tentai même de ne plus rien entendre. En vain. Vint enfin son nom, en sixième position. Il relâcha son emprise, et son regard se fit dur. L’océan de ses yeux était déchaîné, une tempête l’habitait, et j’étais contrainte à la braver.

Il prit sa veste et l’arme qu’il cachait dans une boîte.

- Où vas-tu ? Lançai-je.

Idiote, pensais-je, tu le sais.

Sans un regard en arrière, il franchit la porte, et je pus enfin reprendre le contrôle de moi-même. Je me précipitai à sa suite, dévalant les escaliers, et m’arrêtai près de l’ascenseur à ses côtés. Il appuyait frénétiquement sur le bouton, espérant que l’habitacle arrive plus vite. Voyant que cela ne servait à rien, il prit la direction des escaliers.

En désespoir de cause, je le retins par la manche.

- Ne fais pas ça, je t’en prie, murmurai-je.

Il posa sa main sur la mienne, la caressa timidement sans lâcher mon regard, et souffla :

- Je dois le faire. Pour elles.

« Pour elles », deux mots qui me mirent brusquement en colère.

- Ce n’est pas pour elles que tu le fais, mais pour toi ! Déclarai-je d’une voix froide. Elles sont mortes, Jane ! Que tu le tues ne les ramènera pas et ne t’enlèvera pas la culpabilité que tu ressens !

Sa mâchoire se contracta, il écarta ma main, et s’interrompit en entendant le ding de l’ascenseur. Il courut vers celui-ci et stoppa brutalement en voyant l’équipe sortir.

Je me tenais un peu en retrait et, en croisant le regard de Cho, je compris. Ils n’avaient pu avoir Red John en vie. « Je suis désolé, vieux lança maladroitement Rigsby, on n’a pas eu le choix. Il allait tirer sur Grace. »

Je serrai les poings, m’enfonçant les ongles dans la paume. Inquiète, je fixais le dos de Jane qui semblait être tendu à l’extrême. Il allait exploser, je le pressentais. D’une voix blanche, je demandai à l’équipe de rejoindre l’open-space. Chacun acquiesça. Jane entra sans un mot dans l’ascenseur, ses yeux rivés aux miens.

- Où vas-tu ?
- Le voir.
- Il est mort.
- Je veux m’en assurer.
- Patrick…

Surprise de sa part. Je ne l’avais appelé qu’une fois par son prénom. Une seule fois. Je venais d’y mettre mon cœur, ma douleur, mon amour. Il ne pouvait pas me laisser, pas maintenant, pas à cause de lui.

- Tu m’as trahi Teresa. Et je n’ai pas pu tenir ma promesse à cause de toi. Plus rien n’est possible.

Je perçus le reproche dans sa voix, et ne pus empêcher les larmes de s’accumuler au coin des yeux. La lourde porte en fer se referma sur lui, sur un regard accusateur empli de douleur et de détresse.


Je me réveillai en sursaut, perdue. Encore ce cauchemar. Depuis quelques jours, je ne cessais de faire ce mauvais rêve, que ce soit la nuit ou au milieu de la journée quand je m’assoupissais sur mon canapé ou mon bureau. Les affaires s’étant enchaînées dernièrement, j’avais accumulé un retard de sommeil considérable.

Cette affaire sur Red John me travaillait beaucoup plus que je ne l’imaginais. Jane venait de réduire la liste des suspects à cinq, et non à sept comme dans mon rêve, ce qui, en soi, était censé me rassurer. Jetant un œil autour de moi, je remarquai le dossier sur lequel je m’étais endormie et souris. Le dernier dossier de la pile que je n’avais pas eu le temps de boucler hier, Jane ayant insisté pour que je rentre. Malgré les mots durs que nous avions l’un pour l’autre ces derniers jours, il prenait soin de moi.

M’étirant, je sentis un vêtement glisser que j’attrapai avant qu’il ne tombe. La veste de Jane. Dans un sourire, charmée par cette délicate attention, je me levai, et sortis afin de prendre un café. Mais avant, je choisis de m’asseoir sur l’accoudoir de son canapé. Il était là, allongé à dormir, et comme chaque fois que je le voyais ainsi, je ne pouvais m’empêcher de l’observer avec tendresse. En détaillant ses traits, les images de mon cauchemar revinrent en force, me formant un nœud dans la gorge.

Jusqu’ici je n’avais pas pu lui en parler, seul le psy était au courant. Il avait réussi à me tirer les vers du nez lors d’une séance éprouvante quelques heures seulement après la résolution d’une enquête sur la mort de deux adolescentes. Il m’avait vivement conseillé de me confier à des amis ou à Jane, mais j’avais conscience qu’aborder ce produit de mon inconscient nous mènerait à évoquer Red John et sa vengeance. Il était malheureusement nécessaire d’aborder ce sujet. Et vite. Réussirais-je à le convaincre d’abandonner sa vengeance ? Rien n’était moins sûr.

- Arrêtez de réfléchir, je vous l’ai déjà dit, cela finira par mettre le feu à votre cerveau, lança soudain Jane, les yeux toujours clos.
- Vous l’éteindrez, répliquai-je en souriant.

Il se redressa, me fixa, puis s’assit et tapota la place libre à ses côtés. Jetant un œil à Grace et Cho qui semblaient n’avoir rien vu, j’acceptai son offre, et soupirai.

- Qu’est-ce qui ne va pas ?
- Rien.
- Lisbon…, me reprit-il.

Regardant de nouveau l’équipe, Rigsby étant entretemps revenu de la cuisine, je répondis sans fixer mon regard sur lui.

- Il faut qu’on parle. Mais… pas ici, murmurai-je.
- Au grenier ?

Secouant la tête, je me levai, soufflant « à la maison », me fis un café et retournai dans mon bureau. Il ne me suivrait pas, pas cette fois. Il me fallait trouver le courage nécessaire pour lui parler. Sans m’y attarder plus que cela, je me remis au travail.

Merci beaucoup JaneDoe et Soso pour vos messages   
Pour la discussion... tu verras bien, JaneDoe. Ce n'est facile ni pour Lisbon, ni pour Jane!

Mon chapitre 4 étant petit, je poste à la fois le 4 et le 5 dans ce post. Chouette me direz-vous, ça fait plus de lecture  


Chapitre 4:

POV de Jane

Je sentais que quelque chose n’allait pas depuis quelques jours. Les cauchemars avaient recommencé. Etait-ce le même qu’à son retour de l’hôpital ? J’en doutais. Elle avait refusé de l’évoquer, tout comme elle changeait de sujet lorsque je tentais d’aborder l’après Red John. Notre relation n’avait rien changé à mon envie de vengeance, mais il fallait que nous en discutions. Chaque conversation finissait en dispute ces derniers temps, et je m’en voulais de la faire souffrir.

Au fur et à mesure que nous roulions vers l’appartement― je l’avais jugé bien trop épuisée pour prendre le volant, et ce malgré ses contestations― je la sentais de plus en plus tendue. Hésitant, je caressai délicatement sa main du pouce. Elle sourit, et étreignit ma main en réponse.

A peine rentrés dans l’appartement, Teresa prépara une énième tasse de café et une de thé. Habituellement, c’est moi qui la lui préparais alors qu’elle se douchait puis s’installait, les cheveux à peine secs, sur le canapé. Nous passions généralement la soirée sur le canapé, le silence nous englobant, nous satisfaisant de la présence de l’autre, nous délectant de l’instant présent, rien de plus.

L’appartement était calme, Sarah devait sûrement être chez une de ses amies. Parfait, nous pouvions donc discuter sans être interrompus.  

Elle me tendit une des tasses, alors qu’elle s’asseyait à sa place habituelle, sa boisson entre les mains. Nous laissâmes le silence s’inviter durant quelques instants, jusqu’à ce que je le brise.

-  Je ne suis pas sûr que tu puisses dormir avec ce café, lançai-je en esquissant un sourire.
-  Je n’arriverai pas à dormir de toute façon.
- Encore ces cauchemars ?

Elle acquiesça, avalant une gorgée.

- Il faut qu’on parle.
- J’ai une impression de déjà-vu, répliquai-je légèrement dans l’espoir de détendre l’atmosphère…
- Jane…

Espoir déçu à en croire le ton de sa voix. Elle semblait chercher les mots qui sonneraient justes.

- Je sais que nous n’avons jamais vraiment abordé le sujet depuis que nous sommes… enfin… depuis que nous nous … fréquentons, mais je pense qu’aujourd’hui il est temps.

Le silence qui était peu léger s’alourdit encore. Elle était celle qui devait faire le premier pas, bien que j’eusse deviné l’objet de cette conversation. Nous ne pouvions continuer sans faire face à l’obstacle le plus difficile à franchir.

- Avant tout, reprit-elle en posant sa tasse, promets-moi deux choses. Ne m’interromps pas et… ne t’énerve pas.
- Teresa, tu sais très bien que je ne peux te promettre ça.
- S’il te plaît. Jane.

Elle semblait si vulnérable, si fragile en cet instant que je lui aurais promis tout ce qu’elle aurait demandé. Je hochai la tête, et l’invitai silencieusement à continuer. Et ce qui suivit ne fut pas ce que j’attendais.


Chapitre 5:

POV de Lisbon

Les minutes s’égrainèrent, il ne bougea pas, ne dit rien. Sans mot, je me dirigeai vers la fenêtre, observant la ville illuminée. Le spectacle était magnifique, mais il n’avait que peu d’importance ce soir. L’avis de Jane m’était primordial, et j’osais espérer qu’il ne s’emporterait pas. Cependant, à mesure que le temps passait, mon espoir s’étiolait. Soudain, je le sentis se lever, et frissonnai sous le toucher de ses doigts sur mes avant-bras. Comme dans ce songe, ne pus-je m’empêcher de penser. Doucement, il posa sa tête au creux de mon épaule, et prit finalement la parole.

- Ainsi, tu as peur que je t’abandonne à cause de ton acte ?

Question rhétorique, bien évidemment. Mon cauchemar parlait de lui-même, et Jane n’était pas mentaliste pour rien.

- Si j’agissais comme dans ce rêve, hasardai-je, me pardonnerais-tu ? Sincèrement.

Soupir de sa part.

- Honnêtement, je n’en sais rien. Tu sais à quel point je tiens à cette promesse. Je ne pourrai vivre pleinement tant que Red John ne sera plus une menace pour personne. Je refuse que tu prennes le moindre risque pour moi, Teresa. Cette histoire ne te concerne pas.

Contrairement à ce que j’aurais cru, il ne s’énervait pas, avait parlé de cela comme on parle de ce que l’on va faire lors du week-end prochain. Il y avait de nouveau ce détachement qui me faisait peur.

- Je suis impliquée depuis notre rencontre, et Red John ne s’est pas attaqué à moi.
- Pour l’instant Teresa. Pour l’instant. Tu es la pièce maîtresse dans son jeu macabre. Qu’y a-t-il de pire pour un homme si ce n’est perdre la personne sans laquelle il ne peut vivre ? A côté de cela, la mort n’est rien.

Jane n’avait pas besoin de me dire « je t’aime » ces mots étaient la plus belle déclaration qui soit.

Troublée, je me retournai, me retrouvant de ce fait dans ses bras. J’ancrai mon regard au sien, et distinguai cette lueur de tendresse bien trop rare ces derniers temps.

- Il ne s’en prendra pas à moi pour la simple et bonne raison qu’il sait que je suis la seule à pouvoir te raisonner.
- Teresa…
- Pourquoi prendrait-il le risque de me blesser maintenant alors qu’il en a eu l’occasion au long de ces dix dernières années ? Que je sois, comme tu le dis, la « pièce maîtresse » n’y change rien.
- Je ne veux pas te perdre, avoua-t-il dans un souffle quasi inaudible.

Touchée plus que jamais, je me blottis contre lui, murmurant « moi non plus ». Jane venait de se dévoiler, deux fois en moins d’une minute.

Bonjour tout le monde! Tout d'abord merci pour vos commentaires, je suis tellement heureuse que vous aimiez   
Je sais que je ne devais pas poster avant la semaine prochaine, mais il y a un chapitre que j'ai vraiment hâte de vous faire lire, un chapitre qui sera peut-être OOC mais qui me plaît beaucoup. C'est pourquoi j'ai décidé de poster un peu plus vite jusqu'à ce que j'arrive à "ce" chapitre, et, comme je continue d'écrire cette fiction en même temps, j'aurai toujours de l'avance Voici donc le nouveau chapitre:



POV de Jane

Cette nuit-là je ne dormais pas. J’écoutais chaque bruit, observais Teresa, et pensais à tout ce qui s’était dit. Elle semblait sereine, aucun cauchemar n’était venu la hanter. Me parler avait sans doute été la clé pour retrouver le sommeil. Elle souffrait de cette situation, je l’avais compris depuis longtemps, mais son mauvais rêve me prouvait que c’était assez sérieux, et, qu’à trop vouloir la protéger en mettant une certaine distance, je risquais de la perdre tout autant. Avant que le réveil ne sonne, je me détachai de son corps avec précaution et descendis. Elle avait peur que je ne l’abandonne, et, depuis six mois, je ne faisais que ça chaque matin. Je la laissais seule dans ce lit, et n’avais même pas le courage d’attendre qu’elle se réveille pour partir. Mais pas ce matin. Il me fallait être vigilant, certes, mais aujourd’hui, je voulais la rassurer et lui montrer ma sincérité.

Au bout de quelques minutes, je déposai une tasse fumante ainsi qu’une tartine sur sa table de chevet. Le soleil se levait, et ses rayons dardaient les cheveux de Teresa, leur donnant une couleur particulière. Ce matin encore, à la voir ainsi, je me jugeais indigne d’elle. Elle était forte et juste, j’étais faible et assoiffé de vengeance, elle était la lumière et j’étais l’ombre. Comment deux êtres si opposés, comment deux être tels que nous pouvaient s’attirer et… s’aimer ? Je ne doutais pas de ses sentiments envers moi. Il y avait longtemps que je les connaissais. Quant aux miens… J’avais fait tout mon possible pour les repousser, les enterrer afin de nous protéger, me concentrant sur ma promesse devenue le but de ma vie. Pourtant, tout avait changé. Je n’étais plus capable de lutter contre ça. Je me devais cependant de le faire une dernière fois, pour la protéger.

Sarah avait rouvert une porte que je pensais avoir condamné. Elle avait joué un rôle déterminant dans l’évolution de ma relation avec Lisbon, et pour cela, je ne pouvais que l’en remercier. Je n’étais sans doute pas prêt à m’engager totalement dans cette relation amoureuse tant que Red John ne serait pas rayé de la carte. Il était le seul obstacle à mon bonheur. A notre bonheur.

J’éteignis l’alarme du réveil, et me penchai vers la belle endormie, butinant son cou pour enfin déposer mes lèvres sur les siennes. Je la sentis sourire, et accentuai le baiser.

- Bonjour à toi aussi, Jane, soupira-t-elle une fois que j’eus mis fin à cette caresse.

Elle se redressa brusquement, fronçant les sourcils, jeta un regard au réveil, puis à moi, et de nouveau vers les chiffres du cadran.

- Jane qu’est-ce que tu fais là ? S’enquit-elle d’une voix ensommeillée.
- Tu n’es pas contente que je reste ? Demandai-je dans un sourire.
- Si, mais d’habitude, tu…
- Je sais, mais aujourd’hui j’ai eu envie de ne pas agir comme d’habitude, la coupai-je en l’embrassant de nouveau.
- Mais Red John ?
- Tu veux vraiment parler de lui dès le réveil ? Marmonnai-je. Tiens, je t’ai préparé un petit déjeuner. Bon ce n’est présenté de façon romantique mais vu le peu de temps dont nous disposons, j’ai fait au mieux.

Elle me fixa sans un mot. Depuis quelques jours, je ne parvenais plus à sonder son regard, et c’était encore le cas ce matin.

- Quoi ?
- Qu’avez-vous fait de Patrick Jane ?
- Mais tu l’as devant toi, affirmai-je en souriant.
- Tu ne m’as jamais servi le petit déjeuner au lit, avant.

Je compris à cet instant qu’il me fallait jouer cartes sur table. La discussion d’hier n’était qu’un avant-goût de celle qui allait suivre, et je savais que celle-ci serait loin d’être aisée. Prenant une inspiration, je lançai cette phrase, tout en sachant qu’elle ne serait pas sans répercussions.

- Peut-être parce que je n’avais pas pris réellement conscience de ce que je te faisais endurer.
- Jane…
- Non Teresa. Je n’ai pas le droit de te faire subir tout ça à cause de cette vendetta. Tu ne mérites pas ça.


POV de Lisbon

Voir Jane à mon réveil avait été une des plus agréables surprises qu’il ait pu me faire. Cependant, ce qu’il était en train de me dire me faisait frémir, anéantissant le bonheur qu’il avait crée. J’avais peur de comprendre.

- Que veux-tu dire ?
- Je veux profiter de chaque moment avec toi, seulement…

Je le voyais hésiter, cherchant sûrement les mots adéquats.

- Tu veux qu’on arrête, c’est ça ? L’interrogeai-je, en proie à la colère.
- Non. Non je ne veux pas arrêter. Je… je pense qu’il vaudrait mieux faire une pause, le temps que je m’occupe de Red John. Il plane sur notre couple, nous ne pourrons jamais être réellement heureux tant qu’il sera en vie.

Incapable d’en entendre plus, je me levai en hâte, et tentai de rejoindre la salle de bain. C’était sans compter sur la présence de Jane. Il se mit en travers de mon chemin, bloquant l’accès à la pièce, à cette porte de secours.

- Pousse-toi, Jane, lançai-je en contractant les mâchoires.
- Pas avant que tu m’aies écouté.
- Je crois que tu en as trop dit.
- Teresa, murmura-t-il en tendant la main vers moi.
- Ne me touche pas !

Ce cri venait de sortir, empli de colère et de douleur, le figeant dans son geste. Peut-être était-ce excessif de ma part, mais j’avais mal et il ne semblait s’apercevoir qu’il me poignardait encore et encore avec ses mots.

- Je ne veux pas détruire notre histoire.
- C’est pourtant ce que tu es en train de faire, soufflai-je, contenant les larmes qui s’accumulaient sous mes paupières.
- Je ne cherche qu’à te protéger. Tôt ou tard tu seras sa victime et je refuse de revivre ça, comprends-moi.

Je soufflai et d’une voix étranglée, dis-je :

- Ca fait dix ans que j’essaie de te comprendre. Je croyais y être parvenue, je croyais avoir réussi à me faire une place dans ta vie, mais je me trompais. Red John passera toujours en premier. Maintenant, laisse-moi. Vas le traquer puisqu’il est si important.
- Teresa, tu as tort, je fais ça pour nous…

Esquissant un sourire sans joie à cette phrase qui me rappelait trop mon cauchemar, j’ancrai mes yeux aux siens et répondis :

- Non. Tu le fais pour toi. Pour cette promesse que tu leur as faite, mais sûrement pas pour nous.

Abasourdi, ses yeux trahirent sa douleur, et j’en profitai pour passer et m’enfermer dans la salle de bain.
Adossée à la porte, j’entendis ses pas hésitants s’éloigner, puis la porte d’entrée claqua. Alors, à cet instant seulement, je laissai couler les larmes retenues.

Hey !! :DTout d'abord merci pour vos commentaires !   Je tiens à préciser que le chapitre que je veux impatiemment vous faire lire est un chapitre sadique seulement pour nos deux héros, et pas pour le lecteur... quoique... bref il faudra peut-être quelques mouchoirs !   

Voici donc deux nouveaux chapitres, le septième étant court. Bonne lecture! En attendant, je pars... loin! ^^

Chapitre 7:

POV de Lisbon

Après une douche rapide, j’étais sortie, jetant au passage la tasse de café que Jane m’avait préparé. Je ne pouvais le boire. Il était froid, et l’idée d’y tremper les lèvres me révulsait. Pas après notre dispute, cela aurait été une preuve que je lui pardonnais encore une fois le mal qu’il me faisait. Bien que je ne voulusse pas me l’avouer, il avait raison sur un point : notre vie ne pouvait continuer avec l’ombre de Red John, tel un vautour attendant le bon moment pour s’abattre sur sa proie.

Arrivée au bureau, je vis l’équipe s’agiter. Intriguée, je m’approchai de Cho, et ce qu’il m’apprit me glaça d’effroi. Un vertige me prit soudain, et je me rattrapai au bord du bureau, fermant les yeux en attendant que cela passe.

- Tout va bien Patron ?
- Oui, ce n’est rien, juste… l’émotion. Où est Jane ? Vous ne lui avez rien dit j’espère !
- Non, il nous a salué, et est monté directement. Je voulais vous prévenir par téléphone, mais…
- Vous avez bien fait. Rigsby, Van Pelt et vous partez immédiatement là-bas. Je me charge de Jane.

Je montai les marches quatre à quatre, en espérant le retenir de mon mieux, repoussant les flashs que mon inconscient s’amusait à me rappeler. Je toquai― cognai plutôt― contre la porte en bois, appelant Jane, en vain. Je remarquai soudain qu’elle n’était pas fermée, et l’ouvrit. Personne. La pièce était vide, le lit était fait, seul son bureau était dans un désordre indescriptible. M’approchant, je remarquai la liste qu’il nous avait transmise, et, sur cette liste, un nom entouré d’un cercle rouge. Red John.

Sans prendre le temps de réfléchir, je fis le chemin inverse, descendis au parking, et démarrai en trombe. Il était là-bas. J’ignorai de quelle manière il avait deviné qui était Red John, mais il savait, et je me devais d’y être. Avec lui.

Sur le trajet, j’avertis Cho, lui demandant de m’attendre avant d’intervenir. De rage, je donnai un coup sur le volant. Comment pouvait-il agir comme ça ? Une part de moi lui en voulait pour ce qu’il allait faire, et l’autre… Red John ne méritait pas de vivre. Il était coupable de meurtres, de nombreux innocents étaient passés de vie à trépas pour son plus grand plaisir. Je ne cautionnais pas le fait que Jane veuille le tuer, mais j’étais… blasée. Je tentai en vain de joindre Jane sur son portable, tombai deux fois sur la messagerie au bout de trois sonneries, puis tombai sur son répondeur. Il l’avait éteint. Il savait que je savais et il ne répondait pas. Il était là-bas, avec lui peut-être.

Arrivée à destination, je saisis mon arme, enfilai mon gilet pare-balle et rejoignis le reste de l’équipe qui se tenait dans le SUV à quelques pâtés de maison. Posant mon regard vers l’horizon, je distinguai la voiture de Jane, et sentis mon cœur se serrer. Je devais faire vite. Inspirant, je pris une décision.

- Très bien, j’y vais. Si dans 15 minutes je ne suis pas revenue, vous intervenez, c’est compris ?
- Boss, c’est trop dangereux on ne peut pas vous laisser faire ça ! C’est Red John !
- Je sais Rigsby, je sais. Ca va aller. C’est un ordre ajoutai-je, levant la main en voyant qu’il s’apprêtait à prendre la parole.

Je les fixai tour à tour, et je courus vers la demeure du sociopathe, espérant qu’il n’était pas trop tard.

Chapitre 8:

POV de Jane

Mon portable vibra pour la troisième fois dans ma poche. Soupirant, ne quittant pas l’individu en face de moi, j’éteignis l’appareil. Inutile de regarder le nom de l’interlocuteur. Lisbon. Elle savait. Elle finissait toujours par savoir. J’avais pourtant tout fait pour qu’elle et l’équipe ne devinent pas l’identité de Red John, du moins pas avant que je ne l’eusse tué, mais c’était sans compter les efforts de chacun et les déductions de Cho. Quant à Lisbon… Cho l’avait sûrement prévenue, elle était sûrement montée pour me retenir, et là… Elle était là-bas, dans mon antre, en colère, jurant de me tuer si je m’en sortais vivant. A cette pensée, je souris légèrement. Oui, je connaissais si bien Lisbon que j’étais capable d’anticiper la moindre de ses réactions.

- Vous ne m’aurez pas, Patrick, fit soudain Red John, me sortant de mes réflexions, un sourire narquois sur les lèvres. Le jeu n’est pas terminé.
- Oh si, il l’est croyez-moi ! Déclarai-je calmement, raffermissant mon emprise sur le révolver que j’avais acheté il y avait 10 ans déjà.
- Alors comment va l’agent Lisbon ? Croyez-vous qu’elle vous pardonnera ce que vous vous apprêtez à faire ?

Il cherchait à me déstabiliser, mais je ne me laisserais pas prendre au piège. Je ne ferais pas cette erreur.

- Je le fais pour elle.
- Comme c’est mignon. Je ne vous savais pas aussi romantique, Patrick. Quel dommage qu’elle n’ait pu en profiter.

Ma main crispée sur l’arme, je tentai de me détacher de ce qu’il pouvait dire. De toute évidence, il ignorait que Lisbon connaissait déjà mon côté romantique, bien que je ne l’eusse pas souvent montré.

Mon doigt se posa sur la gâchette.

C’était le moment.

Sans l’ombre d’une hésitation, c’était le moment.

- C’est fini, Mac Allister. Vous avez perdu.

Il poussa un petit rire. Il semblait bien tranquille pour un homme qui allait mourir. Trop tranquille. Et bien trop sûr de lui. Je me doute qu’il a une arme, mais je n’ai pas peur. Je gagnerai. A vrai dire, j’ai déjà gagné.

Les secondes passent dans un silence de plomb. Nous nous jaugeons, ne lâchant sous aucun prétexte le regard de l’autre. Ce combat est difficile et réclame toute notre énergie.

- Jane ?

Alors que j’allais appuyer, une voix se fit entendre, une voix qui nous surprit. Lisbon. Que faisait-elle ici ? Ne pouvait-elle pas rester au CBI et me laisser tenir cette promesse ?! Je ne voulais pas qu’elle voit ça, elle ne devait pas être témoin de ce qui allait arriver. J’avais honte. Honte de montrer une ultime fois mon côté sombre à une femme telle qu’elle. Elle avait beau me connaître, elle serait déçue, et je refusais de lire la déception dans son regard une fois mon forfait accompli.

- Jane !

Elle était là, je la sentais derrière moi, et m’interdis de me retourner.

- Vas-t-en ! Lui intimai-je.
- Comme c’est touchant, l’agent au secours du medium.
- Taisez-vous ! Ordonnai-je.
- Jane… ne fais pas ça. Laisse-moi l’arrêter.
- Vas-t-en Lisbon. Maintenant. Exigeai-je.

L’envie de me retourner était forte, et Red John semblait s’en douter. Son sourire s’était élargi, son regard se faisant plus incisif que jamais.

- Je crois que vous n’aurez pas d’autres choix que de m’abattre devant elle, Patrick. Quelle tristesse !
- Jane, pose cette arme. En le tuant, tu le laisses gagner.

Sa voix était douce, non pas mielleuse, mais douce, comme lors du réveil de ce matin. Je n’avais pas besoin de lui faire face pour distinguer les traits de son visage, cette ride du front lorsqu’elle était anxieuse, ses lèvres pincées, son regard brillant d’une lueur inquiète. Tellement elle. L’agent Lisbon.

Lisbon.

Teresa.

Je fermai les yeux juste une ou deux secondes, tentant de calmer les battements désordonnés de mon cœur que cette pensée venait de provoquer.

Juste une ou deux secondes, rien de plus.

Juste deux secondes de trop.

« Jane ! Non ! »

Un cri.

Deux tirs.

Un corps qui tombe.  

Est-ce le sien ?

Est-ce le mien ?

Aucune idée.

Les yeux désormais ouverts je vis ce que je refusais d’admettre depuis tout ce temps.

Je l’aimais.

Elle.

Teresa.

Depuis le premier jour.