A l'aube d'une nouvelle vie ^

Merci Maé et JaneDoe :) j'espère que cette suite vous plaira


POV de Jane

« Sarah est votre fille, Monsieur Jane. Profitez de cette seconde chance et soyez heureux. » La phrase que le juge m’avait lancé alors que Teresa et Sarah étaient sorties ne cessait de se rappeler à moi. Ma fille. Sarah était ma fille. Officiellement. Ce que je ressentais était comparable à ce que j’avais éprouvé à la naissance de Charlotte et de Xander. J’étais aux anges. Bien sûr, elle n’avait rien à voir avec un nourrisson, elle était une jeune femme en devenir et j’étais fier d’elle.

Alors que nous partions vers la voiture, Sarah posa sa main sur on avant-bras, une demande implicite dans le regard. Je savais ce qu’elle voulait et bien que le moment puisse paraître peu opportun pour d’autres, pour nous, c’était le bon moment. Teresa se doutait que nous avions besoin d’un moment pour nous deux, tout comme elle aurait besoin de temps avec notre fille.

- Tu veux qu’on aille quelque part en particulier ?
- On eut se poser sur le banc près de la mare ?

Assis l’un à côté de l’autre, nous observions une petite fille jeter du pain aux canards. Derrière elle se tenait un homme, son père assurément.

- Tu sais, quand j’étais petite, j’enviais mes amies. Elles avaient toutes un papa super, ils faisaient toujours des choses ensemble. Moi, je n’avais rien à raconter. A l’adolescence, ça a changé, elles se plaignaient disant qu’elles ne pouvaient pas faire ce qu’elles voulaient, comme sortir avec les copines le samedi soir. Un jour, l’une d’elles m’a dit que j’avais de a chance de e pas avoir de père, qu’elle ferait tout pour être à ma place. Je me suis énervée, lui disant qu’elle ne pouvait pas comprendre la chance qu’elle avait d’avoir un homme qu’elle appelait Papa, qu’elle avait eu des moments privilégiés avec lui, des moments que je n’avais jamais connus et que je ne connaîtrais sans doute jamais. Elle s’était excusée, mais ça n’avait rien changé. J’aurai toujours ce vide en moi des premières années sans père.

Je ne l’interrompais pas, sachant qu’elle avait envie et besoin de se confier. Je ne pensais pas que cela avait pu la toucher à ce point.

- Tu sais Jane, je suis heureuse que tu sois mon père. Officiellement je veux dire. Je sais que beaucoup ne peuvent pas comprendre ce que je ressens, mais aujourd’hui je porte enfin le nom de mon père.
- Justement, tu n’étais pas obligée d’accepter nos deux noms, tu pouvais garder celui de ta mère.
- Lisbon est ma mère maintenant.

Elle fit une pause en voyant l’enfant courir dans les bras de sa mère.

- Maman aurait voulu ça. Elle a toujours voulu que je sois heureuse Même si je ne porte plus son nom, elle est une part de moi, tout comme Angela et Charlotte le seront pour toi. Maman restera toujours Maman, ajouta-t-elle en fixant la mère et le père prendre la main de leur fille. Et Teresa est aussi ma mère. Au fond, j’ai de la chance, non ? J’ai deux mères et un père.

Elle tourna son visage vers moi et sourit, d’un sourire un peu tremblant.

- Un père comme moi n’est pas forcément…
- Si, m’interrompit-elle. Tu es un père exceptionnel et je … je t’aime.

A cet aveu, j’ancrai mon regard au sien, notai une larme qui menaçait de couler, et mu d’une impulsion, je la serrai contre moi.

- Moi aussi je t’aime. N’en doute jamais.

Elle s’écarta légèrement, essuya ses yeux.

- On est un peu pathétiques, non ? Ce n’est pas notre genre.
- Nous pouvons nous le permettre. Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres. Je crois que sans ton intervention, nos mots n’auraient pas fait pencher la balance en notre faveur.
- L’important, c’est qu’on soit une famille maintenant.

Elle se leva, remit son sac sur l’épaule.

- Bon, et si nous allions rejoindre les autres… Papa ?

Elle avait prononcé ce mot la voix cassée, hésitante, anxieuse même. Je faisais sûrement une drôle de tête puisqu’elle ajouta très vite :

- Si tu veux bien… Je comprendrais…
- Non ! Non ça me va très bien, la coupai-je à mon tour en saisissant sa main. Allez, ma fille, rejoignons notre famille et nos amis.

Nous nous sourîmes.

Une fois debout, je gardai sa paume contre la mienne, ce qui ne sembla pas la déranger malgré son âge.

Sarah avait peut-être manqué d’un père durant des années, mais ce ne serait plus le cas.

Une fille venait enfin de trouver son père, et un père venait de trouver sa fille.

Je suis désolée JaneDoe de t'avoir mis les larmes aux yeux  mais d'un côté ça prouve que ça touche et c'était le but Par contre, il y a un peu de frustration dans ce chapitre    

Alors, voilà, nous arrivons à l'avant-dernier chapitre  ca me fait quelque chose!! J'espère que vous l'aimerez (bon le dernier sera pour demain et je compte beaucoup dessus!!)

Bonne lecture!


POV de Sarah

Mon père. J’avais du mal à réaliser et pourtant c’était bien le cas. Jane était mon père. Le premier « papa » que je venais de sortir ne sonnait pas très bien, je n’étais pas très sûre de moi. « Jane » était plus facile, il maintenait une sorte de distance tout en étant un nom affectueux, alors que « papa »… ce petit mot contenait tellement plus qu’une affection ! C’était une preuve d’amour et de totale confiance, ce que je ressentais bien sûr ! Mais que je n’avais jamais vraiment dit.

Notre retour s’était fait en musique. J’avais choisi une station de radio où la musique était entraînante, et avais monté légèrement le son. J’avais fredonné, Jane s’était moqué, disant que je ferais pleuvoir. En fin de compte, la décision du juge ne changeait rien, notre complicité était toujours là. Ne résidait plus cette réserve que nous avions, cette peur que tout cela ne soit qu’éphémère. Nous étions heureux. Vraiment heureux.

En arrivant à la maison, Andrew m’attendait sur le perron, les mains dans les poches, la poussette d’Alexander à ses côtés. Jane se gara et posa son regard sur eux.

- Tu ne vas pas jouer le rôle de papa hyper-protecteur, hein ? M’enquis-je légèrement inquiète.
- Je crois que si j’avais eu à le faire, ça aurait été au tout début de votre histoire ! Répondit-il en riant.
- Ouf ! Merci.
- Mais attention, je ne veux pas que tu… enfin… pas rapidement… hum… que vous soyez sûrs de vous.

Bien que gênée, je souris en voyant à quel point il était mal-à-l’aise vis-à-vis de ce sujet.

- Ne t’inquiète pas, Andrew sait que je veux attendre encore un peu. Et nous ferons attention. Tu m’excuseras, mais c’est plus facile d’en parler avec Maman.
- Et je lui laisse cette conversation avec plaisir ! Répondit-il en soufflant de soulagement.
- Prêt à assumer ta paternité ?
- On  ne peut plus prêt. Et toi, prête à devenir la fille d’un ancien charlatan ?
- Tu m’apprendras des tours ?
- Quelques-uns.
- Même à lire dans les pensées ? A hypnotiser ?
- N’exagère pas non plus !
- Oui, je suis prête Papa ! Lançai-je enthousiaste en sortant de la voiture.

Andrew m’embrassa et je sentis la présence de Jane dans mon dos.

- Xander avait envie de prendre l’air ? Demanda-t-il en prenant son fils dans ses bras.
- Pas vraiment, disons que j’avais envie de vous attendre et comme l’agent Lisbon était un peu occupée, elle me l’a confié.
- Ils ont préparé une surprise, c’est ça ? M’enquis-je.

Il échangea un coup d’œil confus avec Papa.

- Et tu voulais que je te donne des leçons pour devenir mentaliste, se moqua-t-il. Allez vous promener un peu et revenez dans une petite demi-heure.
- Oui Papa, le narguai-je en appuyant bien sur le mot « papa ».

Il me donna une petite tape sur le bras en souriant.

- Hé ! c’est Maman qui fait ça d’habitude !
- Elle a dû m’influencer ! Allez, sauvez-vous tous les deux !

Main dans la main, Andrew et moi nous étions promenés dans le parc et nous étions assis dans l’herbe.

- Ca fait bizarre de se dire qu’il y a quelques mois, au même endroit, je te repoussais et tu…
- C’est du passé, m’interrompit-il en me serrant un peu plus la main. Alors dis-moi, qu’est-ce que ça fait d’avoir un père ?
- Ca rassure. Je ne saurais pas te décrire ce que je ressens mais je me sens bien, heureuse. En tout cas, tu as de la chance que Jane soit… Jane. Mais si tu me fais du mal, je crois que tes jours sont comptés, fis-je en souriant en le voyant se figer.
- Je ne veux pas te faire souffrir, je t’aime trop pour ça, rétorqua-t-il en se penchant pour m’embrasser.

Alors que nos lèvres allaient se toucher mon portable sonna ce qui nous tira un grognement frustré qui nous fit sourire.

- Maman et Papa nous attendent. On ferait mieux d’y aller.
- N’oublie pas de feindre la surprise.
- Je ferai de mon mieux. Merci.
- De quoi ?
- De m’avoir épaulé, d’être toujours là pour moi.
- Je t’aime, c’est tout simplement pour ça !


A peine entrés, un grand « surprise ! » nous accueillit. Simuler l’étonnement n’était pas facile, je n’étais pas une actrice mais leurs efforts me touchaient tant que je n’eus pas de réels efforts à faire.

Ce jour-là fut sans doute l’un des plus beaux jours de ma vie.

Coucou ! Merci pour vos messages ! Mae, la frustration était surtout pour Andrew et Sarah, ils avaient envie de profiter un peu, mais bon, c'est loin d'être le plus important

Alors, voilà on y est... dernier chapitre de cette longue fic...  ca me fait quelque chose de me dire qu'elle est finie... mais comme vous le verrez, il n'est pas impossible que je décide d'en faire une suite... mais pas pour l'instant ! Je tenais à vous remercier pour votre fidélité et vos messages qui m'ont fait plaisir et permis de progresser. JaneDoe, merci pour tes critiques qui m'ont apportées le recul nécessaire :)

J'espère sincèrement que vous aimerez cette fin que j'aime particulièrement mais qui n'a pas été si facile à écrire.

Merci encore à vous tous et bonne lecture!


POV de Lisbon

Me regardant dans la glace, je ne cessai d’être étonnée. Si un jour on m’avait dit que j’épouserais Jane ! J’aurais sûrement nié, ri peut-être, et aujourd’hui…

Ma robe était encore dans sa housse, pendue sur le montant de la psyché. Je n’avais pas vu Jane depuis hier matin et il me manquait. Il avait décidé à mon grand étonnement de respecter cette vieille tradition. J’avais espéré qu’il viendrait tout de même me voir, mais non. Mon insupportable consultant et fiancé semblait s’être assagi.

Soupirant, je repensai à ma dernière soirée en tant que fiancée. Sarah et Grace avaient tenu à ce qu’on se fasse une soirée karaoké à la maison avec tout plein de cochonneries à manger. On avait ri, chanté, raconté des anecdotes sur l’équipe et sur nos vies d’avant.

A réfléchir, ça me rappelait la fête que nous avions préparée pour Sarah lorsque nous étions devenus ses parents. Dire que cela faisait six mois déjà que nous pouvions dire que Sarah était notre fille ! Le temps passe si vite, songeai-je. Alexander approchait de ses un an et son caractère s’affirmait. Avec un père comme Jane, il n’y avait rien d’étonnant à ça !

On toqua soudain à la porte, ce qui me tira de mes pensées.

- Une minute ! Criai-je en allant déverrouiller la porte.

J’eus à peine le temps de tourner la clé que la porte s’entrouvrit sur…

- Jane ! Qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’es pas censé voir la mariée avant son arrivée à l’autel !!

N’ayant passé que la tête, son regard balaya rapidement la pièce.

- Techniquement il n’y a pas de mariée puisque ta robe est encore sur le portant.
- Peut-être mais mon fiancé risque de ne pas apprécier de voir un autre homme à ma porte le jour de notre mariage, lançai-je.
- Peut-être que cet homme voulait tout simplement te dire qu’il t’aime à la folie et qu’il te trouve sublime…
- Vil flatteur !
- … et peut-être qu’il avait envie de faire ça…

Il glissa sa main par l’ouverture de la porte, m’attira à lui et m’embrassa tendrement.

- A tout à l’heure. Je t’aime, souffla-t-il avant de partir.
- Je t’aime aussi.

Je refermai la porte sans la verrouiller, un sourire aux lèvres. Il n’y avait que lui pour me détendre de cette manière. Non pas que j’étais angoissée, enfin, un peu si. On ne se marie pas tous les jours ! Mon regard se reporta sur la robe puis sur ma montre. L’heure tournait ! Je me précipitai derrière le paravent, saisissant le vêtement au passage.

On frappa de nouveau et après mon autorisation Grace et Sarah entrèrent.

- Maman, tu es prête ?
- Oui, juste deux minutes ! Et vous ?
- Habillées et maquillées !
- Xander ?
- Je l’ai laissé avec Papa qui semblait venir d’ici d’ailleurs, sous-entendit Sarah.
- Il avait le sourire de quelqu’un qui a réussi à obtenir ce qu’il voulait, ajouta Grace.
- Les filles…
- Oui ?
- Laissez tomber.
- Allez dis-nous ! Je croyais que vous vouliez respecter la tradition ?
- Grace, tu comprendras quand Wayne et toi vous marierez !  Il voulait juste un baiser.
- C’est mignon.
- Sarah, cesse de te moquer si tu ne veux pas que je te choisisse comme baby-sitter samedi soir.
- Message reçu agent Jane.
- Je reste Lisbon au travail, rétorquai-je plus sèchement que je ne l’aurais voulu.

Un silence accueillit mon annonce  et j’en profitai pour mettre mes talons.

- Bon Maman, tu sors ? Je sais que tu es maquillée mais quand même on va finir par être en retard ! Tu ne voudrais pas être en retard pour ton mariage, si ?
- J’arrive !

J’inspirai un grand coup et sortis de ma cachette. Elles me regardèrent, bouche bée.

Ma robe était simple, blanche, me laissant les épaules légèrement dénudées, avec une petite traine. Je n’avais pas voulu de ce genre de robes de princesse que beaucoup de femmes rêvaient de porter lors du plus beau jour de leur vie. Celle-ci me convenait parfaitement, elle était faite pour moi. Surtout quand on connaissait mon amour pour les robes…

- Dites quelque chose.
- Maman tu es… wow… sublime !
- Teresa tu es superbe !  Jane va en tomber par terre !
- Oh, en parlant de Papa, il m’a dit de te donner ça, fit-elle en me tendant une boîte.

Je l’ouvris et en sortis  un pendentif, un oiseau bleu. Je souris en me souvenant du jour où je l’avais vu. Nous étions au marché du village jouxtant le ranch de Vick, nous promenant dans les allées. Je m’étais arrêtée devant un étal et Jane m’avait observé sans mot. Quand nous étions sortis, il avait levé la tête vers le ciel et avait déclaré « non, visiblement, il n’y a pas d’oiseau bleu en ce moment. » Il m’avait ensuite demandé s’il m’avait plu, ce à quoi j’avais répondu que j’avais déjà ma croix. Il avait rétorqué que ce n’était pas une réponse et j’avais répliqué que c’était la mienne.

J’admirai le « blue bird », d’un bleu discret mais bien présent. L’oiseau était représenté de profil bordé d’or fin. Il n’y avait pas de chaîne, et je savais pourquoi, Jane se doutait que je voudrais porter ma croix, il y aurait ainsi une part de ma mère avec moi en ce jour si important.

- C’est joli, constata ma fille. Pourquoi t’offrir ça aujourd’hui ?
- Parce que je n’ai rien de bleu. J’ai quelque chose de neuf, de vieux, d’emprunté mais pas de bleu.
- Comment il a su ?
- C’est Jane ! Lançâmes Grace et moi, comme une évidence.

Je glissai délicatement le bijou sur la chaîne, la rattachai et m’observai dans la psyché. Allait-il m’aimer ? Jane me taquinerait sûrement sur le fait que je porte une robe, Patrick resterait, je l’espérais, sans voix.

- On devrait y aller, Papa va s'impatienter !
- Pour une fois que c’est lui qui attend, raillai-je.
- Allez viens Sarah, c’est nous qui devons y aller en premier de toute façon.
- Je suis tellement heureuse pour vous deux, murmura-t-elle en m’étreignant. Je te laisse, ne tarde pas, Papa risque une crise cardiaque, fit-elle dans un petit rire.
- J’arrive dans deux minutes.

Elles sortirent, fermant la porte. J’avais besoin de quelques minutes supplémentaires.

Je m'admirai une dernière fois dans la glace, en resongeant à tout ce qui nous était arrivé. Peut-être que les miracles étaient plus nombreux que nous ne l'aurions cru. D'ailleurs, en parlant de miracle... je frôlai d'une caresse mon ventre, comme pour effacer un pli sur ma robe et, saisissant mon bouquet, me dirigeai vers l'homme de ma vie, vers l'aube de notre nouvelle vie.