A l'aube d'une nouvelle vie ^

Coucou Merci pour vos reviews, ca me fait toujours très plaisir !

LOjisbonVE : euh... je serais toi je ne me précipiterais pas en disant que Sarah, Xander et Andrew vont s'en sortir  
Jane Doe: Oui, la situation de Sarah et Xander est assez... précaire...
FanMentalist: eh oui, il faut bien ménager le suspense   

Voilà le nouveau chapitre! Bonne lecture!



POV de Jane

Allongé sur le canapé, j’écoutais distraitement la conversation de l’équipe, mon esprit se focalisant sur la venue d’Andrew quelques heures auparavant.

Flashback

- Jane, déclara Grace cachant le combiné de sa main, c’est l’accueil, Andrew veut te voir, je le fais monter  ou tu descends ?
- Fais-le monter, dis-je en m’asseyant, une tasse de thé à la main.

Je me doutais qu’il prendrait contact un jour ou l’autre, et je devinais déjà le but de sa venue. Teresa avait tenté de son mieux de faire sortir Sarah, de la pousser à recontacter Andrew, mais elle s’était heurtée à un mur.

Aujourd’hui serait peut-être différent, si Andrew faisait le premier pas. Encore fallait-il trouver un stratagème pour que Sarah accepte.

- Bonjour Monsieur Jane.

Relevant la tête, je notai tout de suite ses traits tirés et son visage pâle. Comme Sarah.

- Bonjour Andrew, que me vaut l’honneur de ta visite ?
- Eh bien, en fait, je voulais avoir des nouvelles de Sarah et…
- Savoir si tu pouvais la voir, c’est ça ?

Il acquiesça, visiblement soulagé de n’avoir pas eu à demander.

- Tu as réussi à lui parler depuis ?
- Non. Elle…m’évite au lycée, je n’ai pas son nouveau numéro de portable et je n’osais pas le lui demander. Vous pensez qu’elle sera heureuse de me voir ?

Je hochai la tête en souriant.

- Sarah n’est plus la même sans toi. Elle s’isole, Alexander est sa seule préoccupation maintenant que les cours sont terminés. Tu lui manques et cette situation lui pèse.
-Vous semblez bien sûr de vous, ce n’est pourtant pas l’image qu’elle donne en cours.

Fronçant les sourcils, je l’invitai à continuer.

- Il y a quelques semaines, Sarah s’est… rapprochée d’une des pompom girls, et cette fille est venue me proposer de sortir avec elle. Elle essaie de se rendre populaire en fréquentant ce genre de filles superficielles, et tente de me pousser dans les bras de l’une d’elles comme si…
- Comme si elle voulait que tu vives pleinement ta vie sans elle.

Il hocha la tête.

- Mais, reprit-il, en agissant ainsi, les joueurs de foot et de basket la prennent pour une fille facile, même si elle ne se laisse pas aisément approcher. Elle reste une sorte de mystère que tous les mecs veulent… enfin… vous voyez.

Je retins un rire en voyant soudain Andrew réaliser qu’il parlait au « presque » père de son amie et que tout n’était pas forcément à dire.

- Je vois. Teresa est pareil, je veux dire : sembler froide, inaccessible. Le problème de Sarah, c’est qu’elle tient à toi mais se croit coupable.
- Je sais mais elle n’y peut rien.
- Il vaut mieux que vous en parliez tous les deux, toi seul peux la persuader qu’elle fait le mauvais choix.

Le silence reprit ses droits, chacun de nous pensant à cette histoire.

- Monsieur Jane, pourquoi faites-vous cela ?  Je veux dire, en général, un père est heureux quand sa fille ne fréquente pas de garçons.

Sa question logique et pertinente m’arracha un sourire.

- Il faut croire que je ne suis pas comme tous les pères. Non, plus sérieusement, un père veut que son enfant soit heureux. Protéger sa fille est un acte inconscient, comme une sorte de trésor que l’on veut préserver. Ce que je sais, c’est que Sarah est heureuse avec toi. A présent, il ne tient qu’à toi de faire renaître son sourire, ajoutai-je en lui tendant un papier avec l’adresse griffonnée dessus.

Il s’apprêta à partir et se retourna.

- Vous savez Monsieur Jane, Sarah m’a toujours dit que je devais cesser de parler de vous comme si vous étiez son père, mais je crois qu’aucun père ne ferait plus attention au bonheur de sa fille que vous. Alors, vous n’êtes peut-être pas son vrai père, mais vous agissez comme tel, et elle a beaucoup de chance de vous avoir.

Et sur ses mots, il sortit de l’open-space.

Fin flash-back

J’étais intimement convaincu d’Andrew réussirait à la dérider,  à regagner son cœur. L’amour de notre famille ne suffisait plus à Sarah, elle avait besoin de lui. Soupirant, j’observai Teresa discuter avec Grace. Elles étaient devenues de vraies amies, surtout depuis que Grace avait accepté le rôle de marraine. Rigsby et elle passaient de temps en temps à la maison, profitant ainsi d’Alexander. Grace était parfaite dans ce rôle, ayant trouvé sa place sans pour autant empiéter sur celle de Teresa. Bien sûr, rien de tout cela n’était encore officiel, nous avions programmé le baptême lors de nos prochaines vacances. Encore quelques semaines, et un papier certifierait le rôle de Grace dans la vie de Xander.

La sonnerie de mon portable retentit, ce qui attira le regard de Lisbon sur moi.

- Qui que vous soyez, j’espère que vous avez une bonne raison de me tirer de ma sieste, répondis-je en fixant à mon tour Teresa.

Celle-ci sourit, sourire qui se fana quand elle m’entendit prononcer le nom de sa fille. Mon visage devait être lui aussi bien trop expressif pour qu’elle n’ignore qu’il y avait quelque chose de grave.

- Cho, Rigsby, prenez une voiture, et demandez des renforts. Lisbon, viens avec moi.
- Jane, qu’est-ce qui se passe ?

Elle n’avait pas râlé à ma prise d’autorité, après tout c’était elle le chef d’équipe, ce qui prouvait qu’elle était réellement inquiète.

- Sarah est poursuivie par deux hommes. Xander va bien, il est avec elle, Andrew a visiblement tenté de les protéger.

Teresa devint livide, se passa la main dans les cheveux, puis tapota ses poches et se précipita dans son bureau, en sortit, son téléphone à la main. Avant même qu’elle ne dise quoi que ce soit, je la pris par le bras et nous descendîmes les escaliers.


- Elle a essayé de m’appeler et je n’avais pas mon téléphone, Jane ! Quelle mère je fais !
- Ce n’est pas ta faute, ça arrive !

Elle conduisait aussi vite que possible, slalomant entre les voitures, suivant le véhicule de Cho. La circulation était dense à cette heure de pointe, ce qui entravait notre passage. Ayant demandé à Sarah de rester en ligne, Rigsby s’était chargé des indications GPS de Grace et les suivait en direct grâce à son portable. J’avais pensé à cacher le combiné de ma main, afin que Sarah ne soit pas distraite par notre conversation, et avais mis le haut-parleur.

- Non, je lui ai promis de toujours avoir ce fichu téléphone avec moi ! Toujours ! Et la seule fois où je l’oublie pendant quelques minutes, elle a besoin de moi et je ne suis pas là !

Elle frappa le volant du poing, en colère contre sa propre bêtise.

- Teresa, tentai-je, nous allons les retrouver à temps et attraper ces hommes.
- Ces hommes ?
- Oui, ils sont deux d’après ce que Sarah m’a dit. Ne t’inquiète pas, je suis sûr que Sarah fait tout pour être en sécurité.

Elle me lança un coup d’œil dubitatif et reporta son attention sur la route.

- Andrew, s’exclama-t-elle soudain.
- Non, Sarah a dit que ces hommes s’en prenaient à lui, il ne peut pas en faire partie.  
- Non Jane, regarde. C’est Andrew sur le trottoir.

Elle saisit sa radio, demandant aux renforts se trouvant derrière nous de prendre en charge l’ami de Sarah.

- Quoi ? S’enquit-elle face à mon regard.
- On aurait pu s’arrêter et nous en occuper, répondis-je simplement.
- Il ne semble pas grièvement blessé, et Sarah et Xander, eux, sont vraiment en danger.
- Teresa…
- Quoi ? Fulmina-t-elle.
- Non. Rien.

Je la sentais bouillir de rage et de vengeance. Je la savais maternelle et son instinct de mère faisait d’elle une louve prête à défendre sa progéniture coûte que coûte. Ce que je n’aimais pas, en revanche, était sa voix dénuée de sentiments lorsqu’elle avait évoqué Andrew. Comme s’il n’était rien de plus qu’un dommage collatéral dans cette affaire.

Je compris alors à quoi je ressemblais quand je cherchais Red John par tous les moyens. Je compris enfin pourquoi elle avait peur pour moi. Et, aujourd’hui, c’était moi qui avais peur pour elle. Le moment venu, elle allait devoir agir comme une professionnelle et non comme une mère. Teresa avait toujours respecté la loi à la lettre. Y arriverait-elle aujourd’hui ?

Coucou!! Merci pour vos commentaires C'est vrai que le flash-back était un peu fait exprès, pour rendre l'attente encore plus cruelle ^^

LojisbonVE: je ne pense pas que Lisbon soit insensible, c'est juste qu'Andrew passe après ses enfants, elle s'est plus ou moins mises des œillères, la vie de Xander et de Sarah est en jeu.

Je vous donne donc la suite, qui, j'espère, vous plaira, et essaierai de poster plus vite la semaine prochaine si j'arrive à avancer, ce qui n'est pas vraiment le cas actuellement   

Bonne lecture !


POV de Lisbon

En colère, voilà ce que j’étais. En colère contre ces hommes qui en avaient après ma fille et mon fils et en colère contre moi-même surtout. Je n’avais pas été là, lui avais fait perdre des secondes précieuses et je m’en voulais. A cet instant, différents sentiments s’affrontaient : la rage, la culpabilité, la peur, l’angoisse, l’amour… ils formaient un mélange qui risquait d’être explosif une fois que je serais face à ces deux individus.

J’inspirai profondément, tentant de retrouver un semblant de calme. Peine perdue. Je regardai Jane du coin de l’œil. Les sourcils froncés, le visage pâle, une moue contrariée sur les lèvres, il gardait obstinément les yeux fixés sur le portable.

Et la culpabilité se manifesta de nouveau, plus forte. Jane avait vécu ça une fois, nous ne pouvions pas laisser cela se reproduire, je ne pouvais pas.

« Hé, fis-je en saisissant sa main tout en reportant mon regard sur la route, ça ira Jane. Tu l’as dit toi-même, on arrivera à temps. » C’était à mon tour de le soutenir, je ne devais pas le laisser replonger dans ces abysses. Je distinguai son sourire forcé, il pressa ma main et déposa un baiser dessus.

- Je ne veux pas revivre ça, Teresa. Je ne crois pas que je pourrais le supporter une nouvelle fois. L’idée que Sarah et Xander puissent…
- Je t’interdis de penser à ça, d’accord ? Sarah est loin d’être bête, elle est maligne et trouvera la meilleure cachette qui soit jusqu’à notre arrivée pour Xander et elle.
- Et toi ?
- Quoi, moi ?
- Tu réussiras à taire ton envie de vengeance ? Ne dis pas le contraire, je vois la rage te consumer, tes mains sont crispées sur le volant, tes mâchoires sont soudées et tu as cet éclat dans les yeux qui ne trompe pas. Ne perds pas cette part d’humanité face à l’instinct maternel, face à l’envie de vengeance, Teresa. Pas toi.

Ces paroles eurent l’effet d’une bombe. Agissais-je vraiment ainsi ? Donnais-je l’impression d’être avide moi aussi de vengeance à l’idée qu’on s’en prenne à mes enfants ?

- C’est à cause d’Andrew ?
- Avoue que tu y as été un peu fort. Et Sarah aurait été heureuse de le voir avec nous.
- Je sais, seulement…
- Tu as peur, et je le conçois. Personne ne peut mieux le comprendre que moi, ajouta-t-il d’une voix douce, en caressant de son pouce le dos de ma main.

Je tournai la tête vers lui, lui souris faiblement, tentant désespérément de cacher cette détresse qui essayait de s’emparer de moi, tentant de refouler les larmes qui me venaient aux yeux. J’étreignis sa main, inspirai et expirai profondément.

- Je te promets d’être l’agent Lisbon une fois que nous serons sur place, et non pas Teresa. Mais s’ils touchent à un de leurs cheveux, je n’hésiterai pas à faire feu.
- Je sais, et je ne t’en empêcherai pas.

Nous nous sourîmes, et le silence retomba dans l’habitacle. Jane ne cessait de caresser ma paume, ce qui me calma peu à peu. Il savait toujours comment m’apaiser, quand bien même il se trouvait lui aussi dans la même situation voire bien plus paniqué. Il n’en laissait rien paraître, enfouissant au plus profond de lui-même ces sentiments qui l’assaillaient.

Un « merde » retentit soudain dans le téléphone.

- Sarah ? Que se passe-t-il ?
- Il y a un cul-de-sac, voilà ce qui se passe ! Grogna-t-elle

Nous échangeâmes un regard lui et moi, puis Jane reprit :

- Tu as le temps de prendre une autre voie ?
- Jane si je retourne en arrière, je serai grillée. C’est trop risqué ! Où êtes-vous ?

Je contactai Cho via la radio.

- Nous sommes à environ 2 kilomètres, mais nous sommes coincés dans les embouteillages, répondis-je.

Silence.

- Sarah ? M’enquis-je.
- J’ai entendu. J’ai une idée, je laisse le portable avec Xander, je ferai diversion.
- Non c’est beaucoup trop dangereux !
- Je n’ai pas le choix Maman ! Ne parlez plus, je ne veux pas qu’ils repèrent Alexander, et éteignez les sirènes si vous les avez mises, ils pourraient prendre la fuite.

Nous échangeâmes un regard entendu et, bien que nous ayons envie de maintenir le contact, nous n’avions pas le choix. Jane serra sa prise sur le portable, tandis que je priais pour que nous arrivions à temps.

Coucou! Désolée de ne pas avoir posté hier mais il faisait tellement beau que j'ai profité du jardin pour écrire la suite sur papier
Merci pour vos commentaires!

JaneDoe: tu auras les réponses bientôt ,patiente enfin quand je dis bientôt c'est dans ce chapitre^^
LOjisbonVE: tu verras...   
Merci Fanmentalist

Voici la suite... et je pars en courant   :


POV de Sarah

Ok, ok, du calme Sarah, reste calme ! Je jetai un regard autour de moi, tendis l’oreille, ne distinguai pas de bruits de pas… pas encore du moins. Bon, avant tout, trouver un endroit pour Xander. Bingo ! Des cartons étaient posés près d’une grande benne à ordures. J’en écartai quelques-uns, et m’agenouillai. Xander me fixait.

« Hey, bonhomme. Je dois te laisser là jusqu’à ce que Papa et Maman arrivent, ok ? Mais surtout ne fais pas le moindre bruit, d’accord ? Je t’aime, p’tit frère », ajoutai-je les larmes aux yeux, déposant un baiser sur son front, et le couvrant de ma veste et de deux cartons, veillant à ce qu’il ne s’étouffe pas.

Et maintenant ? Je ne pouvais pas trop m’éloigner, mais je ne pouvais pas non plus rester trop près d’Alexander.

Le mur.

Je me précipitai à l’assaut de celui-ci, tentant d’escalader, plaçant mes mains dans les prises creusées par le temps.

- Inutile d’essayer de fuir ce ne serait que repousser l’inévitable, déclara une voix froide et caverneuse dans mon dos.

Je dérapai m’écorchant les mains au passage, et me retournai, faisant face à un homme inconnu, mais dont le sourire me rappelait étrangement celui du Joker dans Batman. Il semblait déterminé, une arme à la main. Il s’approcha et stoppa à une distance raisonnable tout en me fixant.

- C’est ici que le jeu prend fin, Sarah, lança-t-il finalement.

Ne pas montrer sa peur, paraître forte, pensai-je. Il se délecterait de mon angoisse, comme tous les psychopathes de son genre, je devais donc taire cette frayeur qui me nouait le ventre. L’idée que Jane, Maman et l’équipe n’étaient plus qu’à quelques minutes me rassura. Ils ne nous laisseraient pas.

- De quel jeu parlez-vous ? Et qui êtes-vous ? Pourquoi vous en prendre à Andrew ?
- Une question à la fois, chère Sarah. Qui vous dit que je suis celui qui m’en suis pris à votre ami ? Quant à mon identité, cela ne vous apporterait rien.
- Dites toujours, on verra bien, répliquai-je tentant de paraître sûre de moi.
- Déterminée, j’aime ça. Mais vous n’obtiendrez pas cette information, du moins, pas maintenant, décida-t-il en s’avançant de nouveau, à pas mesurés, prenant plaisir à me voir reculer à chacun de ses mouvements, jusqu’à ce que je sente le mur dans mon dos.

Je fermai les yeux quelques centièmes de secondes, comprenant que la situation n’était vraiment pas à mon avantage.

- Et la souris vient de tomber dans la souricière… ricana-t-il. Il manque pourtant un souriceau, nota-t-il en jetant un rapide coup d’œil autour de nous. Où est-il ?
- Vous croyez vraiment que je vais vous le dire ? Vous ne l’aurez pas. Jamais.
- Sachez que j’arrive toujours à mes fins, toujours. Vous finirez par me le dire, vous verrez.
- Il faudra me tuer pour ça !
- Pourquoi pas, si tel est votre désir. J’attendrai néanmoins la présence de monsieur Jane pour vous achever.

A cette entente, je me crispai. En quoi Jane avait-il un rapport avec cette histoire ? Je décidai de gagner du temps en l’interrogeant.

- Si ce n’est pas vous qui avez tiré sur Andrew, qui est-ce ?

Il écarta les bras, son éternel sourire aux lèvres.

- Est-ce si important ? Bien, après tout je peux vous le dire. Vous souvenez-vous de votre balade à cheval, Sarah ? Non ? Rappelez-vous, cet homme, ce… cow-boy raté.
- Eliot…
- C’est cela. Eliot s’est montré assez aimable pour m’aider dans ma quête de… justice, dirons-nous.
- Comment ça ?
- Eliot vous voulait, il s’est montré un très bon complice, bien que de plus en plus incontrôlable, il m’a fallu mettre fin à son obsession. Vous comprenez, je ne pouvais pas le laisser tout ficher en l’air. Non, c’est moi qui décide, du début jusqu’à la fin.
- Que voulez- vous ?

Il secoua la tête, et son regard se posa non plus sur mon visage mais sur un point invisible derrière moi.

- Vous savez Sarah, fit-il en jouant avec la sécurité de son arme, nous nous ressemblons tous les deux, beaucoup plus que vous ne le pensez.

Devant mon air surpris, son sourire s’agrandit.

- Oui, nous nous ressemblons, reprit-il. Il y a un peu plus d’un an, j’ai enfin retrouvé la trace de mon père. Ma mère et lui avaient eu une liaison, il l’avait quitté sachant qu’elle était enceinte, il ne se sentait pas prêt, soi-disant. Oh, j’ai eu une enfance heureuse, malgré cette absence de figure paternelle, et dès que j’eus atteint la majorité, je suis parti à sa recherche.

Son regard qui, quelques secondes plus tôt, s’était éclairé aux souvenirs qui l’envahissaient, s’assombrit soudain, et l’éclair de froideur que j’y distinguai me glaça.

- Seulement voilà, alors que je m’apprête à prendre contact avec lui, je découvre qu’il a été tué, et surtout pour quoi. N’avez-vous jamais rêvé, Sarah, que votre père était un super héros dont vous pouviez être fière ? N’avez-vous jamais pensé qu’il viendrait un jour vous attendre à la sortie de l’école ? N’avez-vous jamais croisé d’hommes en vous demandant « serait-ce possible qu’il soit mon père ? »

Silence.

- Eh bien, petite Sarah, auriez-vous perdu votre langue ?

Je déglutis, la gorge affreusement sèche, et répondis, tentant de ne pas me laisser trahir par ma voix.

- Non. Mon père était mort, enfin, je croyais qu’il l’était jusqu’à…
- Jusqu’à ce qu’il vous enlève, vous et l’agent Lisbon. Oui, oui je suis au courant de ça. A vrai dire, je suis au courant de tout, rectifia-t-il  dans un sourire machiavélique. Après la mort de mon père, je me suis renseigné sur sa vie passée, sur les vôtres aussi, celle de Monsieur Jane, de l’agent Lisbon et vous. Je sais tout ce qu’il me faut savoir. Tout, ajouta-t-il en vérifiant le chargeur, tout dans les moindres détails.
- Votre père, c’était…
- Celui que tout le monde appelait Red John. Oui Sarah.

Coucou :) Merci pour vos reviews

JaneDoe: oui, j'ai pris le risque de "créer" l'existence d'un fils de RJ, après tout on ne sait pas grand chose de sa vie. Et je me suis dit que faire d'Eliot l'assassin serait un peu trop évident.   

LojisbonVE: merci beaucoup pour ton commentaire, ne t'inquiète pas, c'est déjà sympa de me dire ce que tu en penses.

Voici la suite... Ne me tapez pas   



POV de Sarah

Red John. Ce nom me fit frémir, et tout ce que je savais à son sujet me revint en mémoire, me paralysant. S’il était comme son père, alors je n’en sortirais pas vivante.

- Pourquoi moi ?

Je contenais de mon mieux mes tremblements mais ma voix ne les cacha pas, ce qui sembla ravir ce psychopathe.

- Oh non, non Sarah, pas vous. Contrairement à votre cow-boy je ne suis pas obsédé par vous. Vous êtes ravissante, je ne peux le nier, mais bien trop jeune à mon goût. Non, ce n’est pas vous que je veux.
- Alors pourquoi ? Pourquoi ces sms ? Le poème ? Pourquoi avoir tiré sur Andrew ?

Sa poigne sur l’arme se raffermit, les jointures de ses doigts en blanchirent.

- Je n’ai pas tiré sur Andrew, Sarah. Vous me décevez. Ai-je l’air si fou au point de tuer un homme qui ne m’était d’aucune utilité ? Non ! Eliot était chargé des sms afin de vous amener à moi et de mener l’agent Lisbon et Monsieur Jane sur une fausse piste, le temps que je puisse agir, mais il voulait plus, bien plus. Il devait se faire passer pour un étudiant, mais en voyant votre ami, il n’a pu se contenir. Rassurez-vous, vous ne risquez plus rien. Du moins, de sa part.
- Que voulez-vous alors ?
- La question la plus juste serait « qui », chère Sarah.
- Qui voulez-vous dans ce cas ?
- Celui que vous appelez Xander. Oh mais je vois que je vous choque. C’est vrai, s’en prendre à un enfant est un acte horrible, mais je veux le faire souffrir comme il l’a fait pour moi en m’enlevant un père que je voulais connaître et aimer.
- Vous parlez de Jane, c’est ça ? Mais Xander n’y est pour rien, lui. Priver Jane de son fils ne ramènera pas votre père. A moins que… C’est ça, vous voulez le punir une deuxième fois en lui prenant son enfant.
- Vous êtes assez bonne en devinette, Sarah. Votre perspicacité est étonnante chez une jeune femme de votre âge. Mais je me demande si, tout compte fait, je ne vais pas changer mes plans. Oui, c’est cela, je ne lui prendrai pas un seul de ses enfants. Je lui prendrai les deux.

Ok. Là, j’étais mal. Qu’il s’en prenne à moi m’était totalement égal, mais pas Xander. Non, pas lui.

- Je ne suis pas la fille de Jane, tentai-je histoire de gagner du temps.  
- Pas biologiquement parlant, il est vrai. Vous lui rappelez cependant sa fille, je l’ai noté depuis  plusieurs semaines. Il vous regarde avec fierté, et son sourire ne ment pas.
- Alors… allez-y, tuez-moi. Je n’ai pas peur de mourir. Et puis, Jane souffrira bien assez si vous me tuez, ce serait comme s’il perdait une deuxième fois sa fille.

Je décelai une hésitation de sa part, et devinai un mouvement à l’entrée de la ruelle. Je patientai quelques secondes mais compris que j’avais sûrement rêvé. Je soufflai et tentai de reprendre le dessus, profitant de cette brèche que je venais de créer dans ses pensées morbides.

- Réfléchissez, qu’y a-t-il de pire que de perdre une deuxième fille qu’on aurait pu protéger ? Mettez-vous à sa place, que ressentiriez-vous en tant que père ?

Le masque de l’individu se craquela, laissant place non plus au psychopathe mais à l’homme, à l’enfant même, qui avait grandi sans son père.

- Quoi que vous fassiez, repris-je, que vous nous tuiez, Xander et moi, vous resterez dans l’ombre de votre père.  C’est ce que vous voulez ?

Le regard paniqué me fit croire que j’avais gagné, sa main trembla, ses mâchoires se contractèrent. Le doute s’était insinué en lui, et il ne savait comment y faire face.

- Vous… vous mentez ! cria-t-il soudain. Jamais je ne serai comme mon père, je serai bien meilleur que lui !
- Vraiment ? Réfléchissez, qui oserait admirer un tueur d’enfants ?

Silence.

Il releva l’arme vers moi, je déglutis et perçus une ombre derrière lui, qui me fis reprendre confiance, et continuai :

- Qui oserait voir un héros dans un homme lâche qui aura préféré s’attaquer aux enfants de l’assassin de son père ? Personne. Personne. Non, vous ne serez pas comme votre père. Vous ne serez qu’un moins que rien.
- Je vous interdis de dire ça, vous mentez, vous cherchez à me déstabiliser mais ça ne marchera pas ! Je vais vous tuer Sarah, vous et votre frère, et les journaux me porteront sur un piédestal ! Dommage que vous ne soyez plus là pour voir ça !
- Tirez, vous ne saurez jamais où se cache mon frère.
- Vous n’avez pu le cacher qu’ici, Sarah. Et je le trouverai. Sans vous.

Il reprit pied, souffla, posa son autre main sur la crosse de l’arme afin de ne plus bouger. Je m’évertuais à fixer le canon, je ne devais surtout pas jeter le moindre regard vers les cartons au risque de trahir la présence de Xander.

Il sourit, pressa la gâchette et, instinctivement, je fermai les yeux et entendis une déflagration.

Trou noir.

Coucou! Je sais que je devais poster demain mais je n'aurai pas accès au net donc je poste aujourd'hui! Et surprise, il y a deux chapitres!
Merci pour vos commentaires :)

JaneDoe: elle a 19 ans, enfin presque! ^^

Maë': merci pour ton commentaire! pour savoir si Sarah a quelque chose, je te conseille de lire les prochains chapitres


Chapitre 63:

POV de Lisbon

- C’est pas vrai, maugréai-je alors qu’un accident nous bloquait la voie.
- Teresa…
- Qui sait ce qu’ils sont en train de leur faire subir !

Jane saisit ma main que j’avais finalement reposée sur le volant, et déposa un baiser.

- Tu sais que tu es sexy quand tu es en colère ? Déclara-t-il avec ce sourire auquel je ne résistais pas d’habitude.

Seulement nous n’étions pas d’habitude.

- Jane, c’est vraiment pas le moment, rétorquai-je en libérant ma main.

Je savais ce qu’il tentait de faire, mais l’angoisse ne cessait d’aller crescendo pour que je puisse penser à autre chose.
Je demandai à Cho à combien de mètres nous nous trouvions de Sarah, réfléchis, me garai soudainement sur le bas-côté, détachai ma ceinture et descendis.

- Teresa !
- Je ne resterai pas une minute de plus ici Jane, en sachant que nos enfants sont en danger !

Et sur ces mots, je le plantai là, courant dans la direction indiquée par Cho.

Je courrais aussi vite que possible, pestant après les kilos que je devais encore perdre et qui, visiblement, me ralentissaient. J’entendis des pas derrière moi et reconnus sans peine ceux de Jane.

- Tu croyais… vraiment…que je te laisserais…y aller… seule ?
- C’est trop risqué Jane…et puis… tu n’as pas d’arme.
- Si, fit-il en sortant mon revolver de secours.

Je secouai la tête. J’aurais dû m’en douter, Jane n’aimait pas les armes à feu, mais je savais qu’il n’hésiterait pas à s’en servir pour sauver nos enfants.

- Après cette histoire… il faudra…qu’on fasse…un peu plus de sport…toi et moi, déclara-t-il déjà bien essoufflé. Je veux dire, du jogging bien sûr ! Ajouta-t-il face à mon regard incendiaire.  J’ai juste l’impression… que tu as perdu de l’endurance depuis… ta grossesse.
- Pas facile… de courir quand on porte un enfant... de 3 kilos dans le ventre, rétorquai-je en accélérant, le laissant derrière.

Je tournai dans la rue comme me l’avait indiqué Cho et entendis des voix dont celle de Sarah. Je fis signe à Jane de stopper et m’approchai prudemment de la ruelle perpendiculaire à la nôtre. Je vis Sarah, un homme face à elle. Je m’appuyai contre le mur, choquée. Non. Impossible. Je me faisais sûrement des idées, mais cette stature ne m’était pas inconnue.

- Ils sont là ? S’enquit Jane.
- Oui, mais il n’y a qu’un seul homme et Sarah.
- On agit comment ?
- On attend de voir comment ça se passe.

Nous patientâmes, espérant que Cho et les renforts ne tarderaient pas. J’entendis soudain une phrase un peu plus distinctement et, jetant un coup d’œil à Jane qui hocha la tête, m’engageai dans la ruelle,  tout en tâchant de ne pas me faire remarquer. Sarah m’aperçut et reposa rapidement son regard sur l’homme le défiant comme jamais. Il perdait contenance et je le vis avec horreur pointer l’arme vers ma fille, et sans réfléchir, je tirai.

Des pleurs me parvinrent. Xander.

- Sarah ?

Elle ouvrit les yeux, adossée au mur, et sourit, tremblante.

- Ca va, ne t’inquiète pas. C’est le fils de Red John, fit-elle en désignant l’homme de la tête tandis que je prenais son pouls. Est-ce qu’il est… ?

J’acquiesçai. Elle soupira.

- Alexander est là, caché sous les cartons, ajouta-t-elle sans bouger. Va le prendre, il doit être mort de peur. Vas-y, je vais bien, insista-t-elle.

J’obéis, laissant à Jane le soin de serrer notre fille dans ses bras.

- Sarah ! Tu n’as rien ? Ca va ? Demanda-t-il en l’étreignant.

Elle acquiesça. La voiture de Cho et des renforts s’arrêtèrent à l’entrée de la ruelle.

- Xander va bien, lançai-je  Jane en réponse à son regard interrogatif. Il a juste été effrayé par le coup de feu.

Rassuré, Jane reposa sa tête sur celle de notre fille, qui se détacha doucement de lui.

- Et Andrew ?

Jane et moi échangeâmes un regard et j’allais lui répondre quand…

POV de Sarah

- Sarah ?

Il était là, sortant d’une des voitures, visiblement en bonne santé. Jane et maman me sourirent alors que je les regardais tour à tour et me précipitai dans ses bras.

- Pardon, murmurai-je en sanglotant, pardon, pardon, pardon.
- Chhht, ce n’est rien, tout va bien, chuchota-t-il lui aussi en caressant mes cheveux et mon dos.

J’avais mal au ventre, chaud aussi mais il était là, c’était tout ce qui comptait.

Je le serrai un peu plus fort, sentant mes jambes trembler, ce qui ne lui échappa pas.

- Sarah ?
- Je…,  incapable de tenir, je  me serais écroulée s’il n’avait pas été là pour me retenir.
- Sarah ? Réitéra-t-il en m’allongeant, posant une main sur mon ventre et découvrant du sang. Monsieur Jane !

Jane qui avait rejoint Maman et Xander, et n’avait donc rien vu de la scène, s’approcha.

- Cho, préviens les secours nous avons un blessé, cria-t-il en se penchant. Sarah, pourquoi ne m’as-tu rien dit ?
- Je… je ne sais pas. Je n’avais pas mal… je…
- Ce n’est pas grave, garde tes forces. Teresa ?

Maman s’avança à son tour et déposa Xander dans les bras de son père. Elle caressa mon visage en souriant, pensant masquer son inquiétude mais les larmes dans ses yeux la trahissaient. Elle observa a blessure, déglutit et essaya de se composer un masque impassible.

- Ca va aller ma chérie.

Je lui souris en réponse, tentant de ne pas perdre connaissance. La main d’Andrew serrait la mienne d’une force incroyable.

Son regard affolé s’ancra au mien, et je pressai sa main afin de lui faire comprendre que tout irait bien.

Il se pencha et déposa un léger baiser sur mon front. « Je t’aime Sarah » susurra-t-il. Incapable de tenir plus longtemps, je sombrai dans les ténèbres.

chapitre!

Edit 09.08: suite au com' de JaneDoe, j'ai modifié la phrase, il est vrai qu'elle n'est pas très claire, désolée  



POV de Sarah

Je laissai mes sens s’éveiller doucement. Je percevais des murmures dans la pièce, sentais le parfum de Jane et le lait pour bébé de Xander. J’avais la gorge sèche, et ressentais une chaleur sur ma main. J’ouvris les yeux, les refermai sous l’assaut de la lumière blanche et agressive, et fis une deuxième tentative.

- Hey Princesse, fit une voix sur ma gauche.
- Hey, coassai-je en grimaçant.

Jane sourit et saisit un verre qu’il me tendit.

- Comment te sens-tu ?
- Comme si un troupeau d’éléphants m’était passé dessus.

Il sourit, et un babillement me fit tourner la tête à l’opposé. Mama était là, Alexander contre elle ma main dans la sienne.

- Il va bien ?
- Oui, grâce à toi.
- Eh bonhomme, je suis fière de toi, tu m’as enfin obéi, tu n’as pas pleuré. J’espère que tu continueras !

Alexander poussa un cri qui nous fit rire. Rire qui s’estompa peu à peu.

- Andrew n’est pas là ?

Le regard qu’échangèrent Jane et Maman ne m’échappa pas, aussi décidai-je de jouer cartes sur table.

- Il ne viendra pas, c’est ça ?
- Cho est en train de l’auditionner. Andrew a voulu faire ça dès que le médecin l’a autorisé à sortir. Il n’a que quelques côtes fêlées et quelques bleus.
- Il m’en veut, c’est ça ?
- Non, intervint Jane, il ne t’en veut pas. Il se sent coupable de ce qui t’est arrivé. Il aurait voulu recevoir cette balle à ta place, il voulait te protéger et a la sensation d’avoir échoué.

Je repensai soudain au regard qu’il avait eu pour moi lorsqu’il se faisait tabasser. C’était ce regard qui avait amené les deux hommes à me poursuivre et, de ce fait, il se sentait coupable. Puis la discussion avec Red John junior me  revint en mémoire.

- Eliot s’est enfui n’est-ce pas ?

Nouvel échange de regards.

- Pas exactement, répondit Maman. Le coup de feu que tu avais entendu n’était pas pour Andrew mais pour Eliot. Nous avons retrouvé son corps dans le parc, une arme à la main.

« Eliot voulait plus, bien plus. Rassurez-vous, vous ne risquez plus rien. Du moins, de sa part. ». Il l’avait assassiné, empêchant Andrew de se faire tuer. Non pas pour l’épargner par bonté, mais parce qu’il voulait tout contrôler. Absolument tout.

Je frissonnai en repensant à ses mots, à sa voix, à son sourire. Ces instants me hanteraient, c’était évident.

- Tout va bien ?
- Oui, j’ai juste l’impression que… oublie.

Maman serra un peu plus son emprise et ajouta.

- Tu sais que tu peux tout nous dire. Mais si tu as besoin de temps, nous attendrons.
- Je sais. Je suppose que de toute façon, il va falloir que je fasse une déposition.
- Exactement.
- Pas maintenant, plus tard, déclarai-je en bâillant.

Elle acquiesça en souriant.

- Quand pourrai-je sortir d’ici, demandai-je sentant le sommeil venir.
- Tiens, le côté Sarah Lisbon se réveille, railla Jane. Aie ! Fit-il alors que je le tapais du dos de la main.
- Bien fait lançâmes-nous en chœur, riant.
- Le médecin a dit que si tout allait bien, tu pouvais sortir demain. La balle n’a fait qu’effleurer le flanc, ce qui t’a épargné une opération.
- Chouette, une cicatrice en plus, répliquai-je ironique.

Je luttais contre le sommeil, mais le sentais de plus en plus invasif. Jane et maman me regardaient, je pouvais le sentir, je ne voulais pas qu’ils me laissent, pas maintenant.

- Dors Sarah, fis Jane dans un murmure, laisse-toi aller.
- Ne m’hypnotise pas, grognai-je déjà dans mon sommeil ce qui le fit rire.
- On reste là ma chérie, chuchota Maman en caressant ma main.

Lorsque je me réveillai la seconde fois, il faisait sombre dans la pièce. Maman me veillait, le sourire aux lèvres.

- Bien dormi ?
- Oui, j’en avais besoin je crois. Où sont Jane et Xander ?
- A la maison.
- Tu devrais rentrer et profiter d’eux.
- Pourquoi, je n’ai plus le droit de profiter de ma fille aussi ?

Je l’observais. Son sourire était triste, ses traits tirés et la ride entre ses yeux plus prononcée. Elle avait eu peur, pas besoin d’être mentaliste pour le deviner.

- Tu veux en parler ? Demanda-t-elle en me voyant dans mes pensées.
- Tu as eu peur, lâchai-je.

Elle baissa la tête et mon cœur se serra. Jamais je n’avais voulu qu’elle ait peur pour nous, jamais je n’avais voulu mettre la vie d’Alexander en danger.

- Oui, j’ai eu peur de vous perdre. Quand je l’ai vu te viser, mon cœur s’est arrêté. Sarah, je ne t’ai pas mise au monde, mais tu es malgré tout ma fille, notre lien est identique à celui que je partage avec Xander. Je sais que je ne l’ai pas beaucoup montré ces derniers temps, mais il faut que tu le saches. Dès que toute cette histoire sera terminée, on s’accordera du temps rien que pour nous deux.
- Tu y arriveras ?
- Oui. Il faut que j’apprenne à ne pas angoisser comme ça pour Alexander. Mais…
- Tu ne sais pas comment agir.
- C’est ça, fit-elle en me serrant contre elle. Tu m’apprendras, ajouta-t-elle en souriant.
- Tu sais, j’ai eu peur aussi pour lui. Je n’avais pas vraiment peur pour moi, enfin, c’est ce que je croyais jusqu’à ce que je le voie pointer l’arme sur moi. Je te voyais, toi, derrière, et je ne voulais pas que tu te sentes coupable. Et je ne me serais jamais pardonné s’il s’en était pris à Xander.
- Tu as agi comme une adulte courageuse. Je ne sais même pas combien d’agents entraînés auraient réussi à désamorcer la situation comme tu l’as fait.
- N’exagère pas quand même. A la fin, c’était plutôt de la provocation, je ne pensais pas qu’il aurait la force d’appuyer. Mais je te promets de ne plus jamais agir ainsi.
- J’espère que tu ne te retrouveras plus dans ce genre de situation surtout !
- Je l’espère aussi ! Je vais finir par être percée de partout ! Lançai-je afin de relâcher la pression.
- Tu passes beaucoup trop de temps avec Jane, répliqua-t-elle en souriant, tu as le même humour.
- Andrew a dit la même chose.

Elle soupira et le silence emplit la pièce.

- C’est quelqu’un de bien Sarah. Ne laisse pas cette histoire briser ton bonheur. Je sais de quoi je parle. J’ai souvent détesté Patrick à cause de son désir de vengeance. Jamais je n’aurais cru qu’il s’ouvrirait, qu’il fonderait une nouvelle famille. Il aura fallu que je frôle la mort pour que tout cela arrive, pour qu’il accepte de passer outre. Et cela n’a même pas suffi. J’ai dû tuer Red John pour que nous puissions pleinement vivre lui et moi. C’est sûrement horrible ce que je vais dire, mais je ne regrette pas. J’ai toujours eu peur que ce soit lui qui tue Red John et se retrouve en prison ou, pire, qu’il soit tué par ce sociopathe. Je n’aurais jamais supporté de le perdre et je sais qu’il en est de même pour toi avec Andrew.

Le silence retomba, me permettant de prendre du recul au sujet de tout cela.

- Comment a réagi Jane en apprenant que Red John avait un fils ?

Elle baissa la tête et se réinstalla plus confortablement dans le fauteuil.  

- Il n’a pas voulu le croire. Des analyses sont en cours, mais je sais qu’il est vraiment le fils de Mc Allister. Quand je l’ai vu de dos, j’ai cru le voir, lui. L’affaire va être classée, Sarah. Ni Eliot, ni lui ne pourront te faire du mal. Tout ceci est bien terminé.

Je secouai la tête.

- Pas tout à fait. Il faut qu’Andrew et moi parlions.
- Ca devra attendre… quelques heures encore, déclara-t-elle en consultant sa montre.

J’acquiesçai et me rallongeai, fatiguée mais heureuse d’avoir pu avoir cette discussion.

Coucou ! Encore désolée pour la maladresse JaneDoe    Pour la suite, il y a aura bien une discussion Andrew/Sarah, mais dans le prochain chapitre! Voici un chapitre un peu moins long, mais qui vous plaira quand même, je l'espère !


POV de Lisbon

Cette conversation m’avait fait du bien, songeai-je en la regardant dormir. Je n’aimais pas me confier, encore moins avouer mes faiblesses à qui que ce soit. Avec Jane, c’était différent, il savait, devinait ce que je ressentais sans que je n’aie besoin de parler. C’était troublant, parfois même énervant mais cela me permettait de ne pas mettre de mots sur mes doutes, mes peurs. Cette nuit, face à Sarah, c’était différent. Je venais de reconnaitre la peur qui m’avait envahie durant ces minutes au goût d’éternité. Jamais je n’aurais cru avoir si mal. Jamais.

Je l’observe respirer calmement, régulièrement, elle fronce le nez par moment, geint un peu, s’apaise quand je caresse ses cheveux. Les derniers événements ne l’ont pas épargnée, et son inconscient le lui rappelle. Je soupire. Elle n’aurait jamais dû vivre tout ça. Elle n’aurait jamais dû se retrouver dans ce lit, avec une cicatrice de plus. Je doute soudain de mon pouvoir d’être mère. Suis-je réellement une bonne mère ? Ne me suis-je pas trompée en décidant de mener à bien ma carrière tout en m’occupant de deux enfants ?

Sarah soupire, murmure dans son sommeil, je me penche, tente de saisir son chuchotement.  « Maman ». Je me redresse, souriante. Non. Non, visiblement, je ne me suis pas trompée. Oh bien sûr, je ne suis et ne serai jamais une mère parfaite, une mère modèle. Je n’ai décidément pas le tempérament pour jouer la mère au foyer, derrière les fourneaux, à participer aux réunions de parents d’élèves pour se vanter de son enfant. Non, je ne suis pas une mère de ce type. Je suis et serai juste une mère qui leur convienne, une mère qui fait et fera toujours de son mieux pour eux.

Rassurée, j’effleure le visage de ma fille, me jurant qu’elle ne vivra plus jamais ça, me cale dans le fauteuil, laisse mes pensées dériver sur ces derniers mois. Tout ce qui est arrivé a fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Des gens meilleurs, une famille unie, envers et contre tout. Je souris à cette idée, et laisse enfin le sommeil faire son œuvre.  


En milieu de matinée, alors que Sarah et moi parlions des vacances à venir et de sa tenue pour le baptême, une visite s’annonça. Sarah me lança un regard interrogateur auquel je répondis par un haussement d’épaules. Jane ne viendrait pas ce matin, ne jugeant pas nécessaire de se rendre à l’hôpital sachant que Sarah devait sortir en début d’après-midi.

Sur l’invitation de Sarah, le visiteur entra timidement. Aussitôt je vis dans les yeux de Sarah cette étincelle que je ne distinguais plus depuis quelques semaines. Andrew n’osait pas entrer dans la pièce, et je dus lui dire de prendre un siège pour qu’il daigne s’asseoir près de Sarah.

Le silence était pesant. Andrew tenait un bouquet de boutons de roses rouges et jaunes, les fleurs préférées de Sarah.

- Je… je sais que tu sors dans quelques heures mais…, bredouilla-t-il en lui tendant le bouquet.
- Merci. Maman, tu pourrais… ?

Hochant la tête je saisis le vase vide qui se trouvait sur la table de chevet, y glissai les fleurs et m’enfermai dans la salle de bain le temps de remplir le récipient.

Je tendis l’oreille malgré moi. Je ne cherchais pas à les espionner, non, je voulais juste qu’ils parlent, ils en avaient besoin. Si Jane avait été présent, il aurait lancé une boutade qui aurait brisé la glace, mais je n’étais pas comme lui.

N’entendant aucun son, je sortis, et déposai les fleurs sur la table de chevet sans qu’aucun des deux ne fasse attention à moi. Ils se fixaient, non, se dévoraient des yeux, comme si toute leur conversation se passait dans l’intensité de leur regard.

Je me raclai la gorge, ce qui les fit sortir de leur torpeur, gênés l’un comme l’autre. Je souris à ce tableau.

- Je vais vous laisser. Sarah, Jane et moi viendrons te chercher en début d’après-midi. Andrew, je te la confie.
- Pas de problème, me répondirent-ils en chœur.

Surprise, je les regardai tour à tour alors qu’ils semblaient tout aussi stupéfaits que moi, et ne pus m’empêcher de sourire. Il n’y avait aucun doute, ils étaient faits pour être ensemble, pensai-je alors que je fermais la porte derrière moi.

Merci pour ton commentaire Jane Doe :) Oui, apparemment, et à moins que mon inspiration ne prenne un nouveau tournant, je pense que Sarah et Andrew méritent un peu de bonheur maintenant
Voici la suite ! Je vais essayer d'écrire un peu plus vite, je n'ai plus qu'un chapitre d'avance  


POV de Sarah

Il est là, ne cessais-je de penser, il est là, il est venu pour moi. Maman venait juste de nous laisser, elle avait deviné que l’instant était grave, que les mots que je m’apprêtais à dire à l’homme assis face à moi changeraient tout. Elle avait compris sans aucun mot que nous avions besoin d’être l’un face à l’autre, sans une tierce personne dans la pièce. Elle savait ce qui allait se passer, ce qui en découlerait, et me laissait seule pour que ces moments restent miens, restent ceux d’Andrew, restent les nôtres. Seulement les nôtres.

Je posai mes yeux sur Andrew qui avait finalement baissé la tête, fixant ses mains. Doucement, hésitante, je frôlai sa main, le faisant sursauter. Il releva la tête, sourit, cherchant des mots dont il n’avait besoin. C’était à moi de parler, à moi de tout expliquer, à moi de m’excuser, à lui de m’écouter, à lui de me pardonner.

J’inspirai profondément, redoutant soudain sa réaction suite à notre dernier échange dans le parc. Je l’avais repoussé, obligé à me fuir, blessé, humilié peut-être. Il s’était fait battre pour moi, avait encaissé des coups qui ne lui étaient pas destinés et pour quoi ? Pour se retrouver une arme pointée sur la tempe et être sauvé par l’homme qui voulait nous tuer Xander et moi.

- Pardonne-moi, murmurai-je, pestant contre la fragilité de mon ton.
- Je n’ai rien à te pardonner Sarah. C’est plutôt à moi de te faire des excuses. Je n’ai pas su vous protéger ton frère et toi, j’aurais dû lutter, j’aurais dû…
- Ce n’était pas à toi de faire ça, Andrew. Ce jour-là, si j’ai fait ça, c’était justement pour que tout cela n’arrive pas. Je ne voulais pas que tu sois encore la cible de ces malades, et c’est ce qui s’est passé. Tout cela est de ma faute.
- Ca n’arrivera plus.
- Mais c’est arrivé. Tu aurais pu…

Ma gorge se noua à l’idée qu’il avait pu frôler la mort, et j’inclinai la tête.

- Je ne le suis pas. Sarah, regarde-moi, fit-il en se penchant pour capter mon regard baissé. Sarah, je ferais tout pour vous, pour toi. Je n’ai rien à te pardonner et tu n’as aucune raison de t’en vouloir. Crois-tu vraiment que je serais resté près de toi si je… si je ne t’aimais pas ? Si je suis resté, c’est pour toi, je sais que tu refuses qu’on te protège, que tu ne veux dépendre de personne, mais je suis là, et je veux prendre soin de toi. Pour une fois dans ta vie, laisse quelqu’un entrer dans ton cœur, laisse-moi être celui vers qui tu te tourneras quand tu te seras disputée avec tes parents, laisse-moi être celui vers qui tu viendras quand tu seras triste, laisse-moi être celui qui te fera rire, te montrera que la vie peut aussi être faite de bonheurs simples, laisse-moi être celui qui t’aimera.

Les larmes que je m’étais promis de ne pas verser quelle que soit l’issue de notre discussion coulaient désormais librement sur mes joues, mais elles n’allèrent pas plus loin, le pouce d’Andrew les cueillant en une caresse.

- Sarah, je ne sais pas si ta décision est toujours la même qu’hier mais ma promesse, elle, ne change pas. Je serai toujours là.

Ses yeux cherchèrent dans les miens ce que je n’arrivais à dire, mais je devinais mon regard insondable. Il attendait, caressant légèrement mon visage de ses doigts.

- Je… je crois que je… oui…

Il fronça les sourcils, je n’étais pas claire, je le savais et souris de ma propre maladresse ce qui sembla le détendre un peu.

- Ce que j’ai dit hier n’a plus lieu d’être, je crois. Et je ne supporterai pas de vivre un mois de plus comme ceux que nous venons de vivre. Alors… si tu veux toujours de moi…

Nous sourîmes et il s’approcha de moi, attendant mon assentiment, et remarquant que j’étais on ne peut plus sérieuse, se saisit délicatement de mes lèvres.

- Mais je ne me dispute jamais avec mes parents, corrigeai-je en interrompant notre baiser.
- Menteuse !
- Non, juste réaliste. Officiellement, ce ne sont pas mes parents, lançai-je, cherchant à avoir le dernier mot.
- Pas besoin d’un papier, je crois qu’ils te l’ont déjà prouvé, rétorqua-t-il en déposant un nouveau baiser.
- Oui, c’est vrai. Mais ça n’empêche qu’officiellement ils ne le sont pas, insistai-je, voulant à tout prix gagner.
- Ok, je te laisse gagner cette manche. Mais c’est bien parce que tu es blessée.
- Hé ! lançai-je en lui donnant un coup dans l’épaule. Je n’ai pas besoin de pitié !

Nos regards se lièrent de nouveau et j’y vis une étincelle que je ne pensais plus voir. Il était de nouveau heureux, et je ressentis cette chaleur au fond de mon cœur qui m’avait tant manqué, cette chaleur comme la première fois où son océan bleuté s’était confronté au roc brun. Deux éléments opposés à travers deux iris distincts appartenant à deux cœurs différents… Lui et moi.

Coucou ! Merci JaneDoe et Mae pour vos commentaires ! et désolée de vous avoir donné les larmes aux yeux, quand j'ai écrit ce passage je ne pensais pas qu'il produirait un tel effet sur mes lecteurs ! J'espère que vous aimerez tout autant celui-ci. :)

Bonne lecture !

POV de Jane

Les semaines étaient passées, le baptême d’Alexander avait eu lieu, Sarah était de nouveau heureuse avec Andrew.

Pour la première fois depuis la naissance de Xander, Teresa et moi nous accordions un week-end rien que tous les deux.

Je lui jetai un coup d’œil, elle avait finalement cédé au sommeil. La tête posée contre la vitre, elle dormait sereinement, et je souris en repensant à la difficulté que j’avais eue à la convaincre de me laisser conduire.

Elle avait changé depuis l’histoire Aaron, alias Red John Junior. Alors que je pensais qu’elle serait devenue encore plus protectrice envers les enfants, elle avait au contraire réussi à leur accorder plus de liberté, notamment vis-à-vis de Xander. Elle nous laissait un jour toutes les deux semaines « entre hommes » tandis qu’elle et Sarah sortaient. Et finalement, avait accepté ma proposition de prendre un week-end juste pour nous, laissant Xander à Grace et Rigsby.

Sarah, elle, avait une soirée mais avait promis de rentrer tôt chez eux. Bien que Rigsby fût déjà père et que Grace se fût déjà occupée d’enfants, Teresa n’avait pu se résoudre à quitter notre fils sans avoir donné une longue liste de recommandations. J’avais réussi à la déloger de chez eux, arguant une longue route.

Arrivés à destination, je coupai le moteur, me retournai vers elle et l’observai. Je repensais à cet après-midi où après avoir déposé Xander et Sarah, j’avais demandé à Lisbon de m’attendre quelques minutes alors que je me garais sur le parking du CBI.

Flashback

Arrivé devant la porte, j’hésitai quelques secondes, la poussai et entrai. Tout était silencieux, comme je m’y attendais. Je m’avançai lentement au centre de la pièce.

- Il y a longtemps que je n’étais pas monté ici, fit soudain une voix.
- Moi aussi, murmurai-je ayant deviné la présence de Lisbon. Tu ne devais pas rester dans la voiture ?
- J’avais envie de voir quelle bêtise tu allais me préparer.
- Tu sais très bien que je ne fais jamais de bêtises… ou presque.

Elle laissa échapper un rire et me rejoignit, notant les dossiers en vrac sur le bureau, dossier que je n’avais plus touchés depuis ce jour.

- Pourquoi es-tu venu ici ?

Sa voix douce m’empêcha de replonger dans ce souvenir où les conséquences auraient pu être tragiques.

- Je venais chercher quelque chose.
- Quoi ?

Je me retournai, la fixai. Autrefois, elle ne m’aurait pas demandé, aurait tu tant bien que mal sa curiosité.

- Je… aucune importance, fis-je en m’approchant du bureau, ouvrant l’un des tiroirs.

Elle n’avait pas bougé, sentant que, malgré ma phrase, l’objet en question avait son importance. Je sortis une photo de nous deux, bien avant que nous soyons ensemble, et la lui tendis.

- J’y ai repensé dernièrement, je crois que ça pourrait être une bonne idée de la mettre dans le salon.

Grace avait pris cette photo lors d’une pizza de fin d’enquête alors que nous nous chamaillions la dernière part de pizza. Le regard soudé l’un à l’autre était bien plus parlant qu’aucun mot. Aucun de nous ne voulait céder, chacun souriant, tentant de déstabiliser l’autre.

- Je ne savais pas qu’il existait une photo de ce moment, déclara Teresa, nostalgique.
- Je ne le savais pas non plus jusqu’à ce que Grace me la donne. Dommage que nous n’ayons pas l’image suivant où tu te retrouves avec de la sauce tomate sur le nez !
- Eh ! C’est toi qui as voulu te venger en me mettant la part sur le nez !
- Tu aurais pu au moins partager avec moi !
- Pourquoi ? C’est moi le patron et je n’avais pas eu le temps de manger ce midi-là.

Nous sourîmes face à nos joutes verbales. Elles n’étaient plus aussi fréquentes mais c’était un jeu entre nous.

Son sourire se flétrit quand elle repos les yeux sur les dossiers.

- C’est pour eux que tu es monté, n’est-ce pas ?
- Teresa…
- Parle-moi Patrick. Tu n’as rien dit depuis que nous savons qu’Aaron était bien le fils de Mc Allister. Tu agis comme si cet homme était un citoyen lambda, un meurtrier comme tant d’autres.
- Techniquement il n’a tué qu’une personne, pour en défendre une autre.
- Non, il a tué Eliot pour contrôler la situation rien de plus. C’était un assassin qui avait dans le sang le même désir que son père : te faire souffrir, Jane.

Je soupirai. Elle avait raison et pourtant je ne pouvais m’empêcher de me sentir un peu coupable. J’avais empêché un homme, un enfant de connaître son père, mais ce n'était pas ce qui me préoccupait le plus.

- Jane…
- Qui nous dit qu’il n’y a pas d’autres Aaron Mc Allister qui vont vouloir se venger de la mort de leur père ? Red John a tué ma famille alors qu’il savait qu’il avait un enfant ! Comment peut-on être père et commettre…

Je m’interrompis, les émotions que je gardais en moi depuis tout ce temps m’assaillaient de toute part.

- Je ne crois pas qu’il y ait d’autres Aaron Mc Allister, Patrick, murmura-t-elle en m’étreignant. Et si c’est le cas, je ne pense pas qu’ils puissent avoir envie de vivre avec l’idée que leur père n’était rien d’autre qu’un serial killer.
Cette histoire est définitivement classée, Jane, reprit-elle après une pause, essuyant les larmes que je n’avais pu retenir. Nos enfants sont en vie, et nous allons tous bien.

Je considérai son visage, l’éclat de ses yeux, n’y trouvant que ce que je souhaitais y voir. Je hochai la tête, la serrai contre moi et chuchotai.

- Après notre week-end, je descendrai les dossiers, vous pourrez les archiver…
- Ou les brûler ?

J’esquissai un sourire.

- Bien que l’idée m’ait traversé l’esprit plus d’une fois, je ne crois pas que ceci soit très réglementaire, agent Lisbon.

Je regardai l’endroit comme si c’était la première fois et m’enquis-je :

- Si nous allions profiter de nos deux jours de congés ?

Souriante, elle acquiesça et, passant ma main dans son dos, l’invitai à sortir. Je me retournai une dernière fois, observant ce lieu où j’avais passé tant d’heures et tant de nuits.

Lentement, je fermai la porte, condamnant à jamais ce qui m’avait détruit et empêché d’avancer.

Finalement, je demanderais à Cho de récupérer ces dossiers. En fermant cette porte à jamais, c’est mon passé qui retrouvait la sérénité.

Fin flash-back